Me Mountaga Tall : du prétoire à l’Université

Agé de 57 ans Me Mountaga Tall est une figure emblématique de la politique malienne. Ce quinquagénaire, natif de Ségou aura partagé le plus clair de sa vie entre le prétoire et le terrain politique. Il fait une entrée en fanfare dans la politique lors de la première élection présidentielle du Mali démocratique en 1992, o๠il occupe, à  35 ans, la 3ème place derrière l’ancien président Alpha Oumar Konaré et feu Tiéoulé Mamadou Konaté. Me Mountaga Tall fut un élève coranique avant de fréquenter par la suite l’école française en 1963, soit trois ans après l’accession de notre pays à  la souveraineté nationale et internationale. Ancien pensionnaire du lycée Askia Mohamed, il poursuit ses études à  l’Université de Dakar. Il sort en 1980 avec une maà®trise en Droit international public. En 1982, il obtient son diplôme d’études approfondies d’enseignement en histoire du Droit. Le jeune juriste s’inscrit au barreau de Dakar avant de venir exercer son talent à  Bamako. Me Tall est l’une des figures de proue du mouvement démocratique qui a joué un rôle décisif dans l’avènement de la démocratie au Mali. Il fait partie de ces hommes et femmes qui combattu à  visage découvert et souvent au risque de leur vie le régime dictatorial du général président, Moussa Traoré jusqu’à  sa chute. Ancien vice-président de l’Assemblée nationale, il a été trois fois candidat à  l’élection présidentielle (1992, 2002 et 2013). s’il est l’éternel président du Congrès d’initiative démocratique CNID FYT, depuis sa création, Me Mountaga Tall en est à  sa première expérience ministérielle. Jusqu’ici l’homme avait préféré faire la promotion de ses cadres à  cette fonction. Cette fois-ci, rapporte t-on, ce sont les militants qui l’auraient forcé à  présenter son CV pour être nommé ministre. Ce qu’il « accepté à  cause du Mali ». Saura t-il nettoyer les écuries d’Augias de l’enseignement supérieur au Mali ? Les universitaires ne cachent pas leur scepticisme : « l’enseignement supérieur est entre les mains de Me Tall qui ignore tout d’une école supérieure à  plus forte raison une faculté et ses enseignements », déplore un enseignant d’une grande faculté de l’Université de Bamako ayant requis l’anonymat.