Trump-Kim : le sommet de Singapour n’aura pas lieu

Ils devaient se retrouver le 12 juin. Le président américain a annulé la rencontre par un courrier assez virulent adressé à son homologue nord-coréen.

Alors que les discussions autour de cette rencontre historique se multipliaient ces dernières semaines, c’est un coup de théâtre qui survient. Le président américain Donald Trump a annulé, jeudi, le sommet historique prévu dans moins de trois semaines à Singapour avec le leader nord-coréen Kim Jong-un, dénonçant « la colère » et « l’hostilité » du régime de Pyongyang. C’est dans un bref courrier d’une vingtaine de lignes adressé au dirigeant trentenaire que le 45e président des États-Unis a annoncé sa décision de renoncer au face-à-face du 12 juin à Singapour, très attendu en Asie et à travers le monde, dont il avait lui-même accepté le principe, à la stupéfaction générale.

« J’estime qu’il n’est pas opportun, à ce stade, de maintenir cette rencontre prévue depuis longtemps », indique le président américain dans un courrier au leader nord-coréen rendu public par la Maison-Blanche. « J’étais très impatient de vous y rencontrer. Malheureusement, au regard de l’énorme colère et de l’hostilité affichée dans votre dernière déclaration en date, je trouve qu’il serait inapproprié, à l’heure actuelle, de tenir cette rencontre prévue depuis longtemps. » Le président américain souligne que « pour le bien des deux parties, mais au détriment de celui du reste du monde », le sommet de Singapour ne se tiendra pas. Il évoque ensuite l’arsenal nucléaire américain en guise de mise en garde. « Vous évoquez votre arsenal nucléaire, mais le nôtre est si massif et puissant que je prie Dieu que nous n’ayons jamais à en faire usage », écrit-il.

Durcissement du ton

« Si vous changez d’avis concernant cet important sommet, n’hésitez pas à m’appeler ou à m’écrire », ajoute le président américain, qui avait beaucoup investi d’un point de vue politique dans ce sommet, allant jusqu’à évoquer à plusieurs reprises l’hypothèse d’un prix Nobel de la paix, mise en avant par certains élus républicains. Devant la presse, Donald Trump a ensuite mis en garde la Corée du Nord contre tout acte « irresponsable », en assurant que la campagne de « pression maximale » sur ce pays allait se poursuivre. « Nous espérons que des choses positives vont avoir lieu concernant l’avenir de la Corée du Nord. Mais si ça ne se fait pas, nous sommes plus prêts que nous ne l’avons jamais été » à répondre. « Entre-temps, nos très dures sanctions, de loin les sanctions les plus dures jamais imposées, et une campagne de pression maximale continueront » d’être appliquées, a-t-il poursuivi.

Après des mois de rapprochement et de détente diplomatique, la Corée du Nord a opéré la semaine dernière un spectaculaire retour à sa rhétorique traditionnelle, annulant une rencontre intercoréenne et évoquant la possibilité de remettre en cause le tête-à-tête très attendu. La dernière banderille a été plantée jeudi par la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son-hui, qui a fustigé les propos tenus lundi par le vice-président Mike Pence, lequel avait affirmé que « ce serait une grave erreur pour Kim Jong-un de penser qu’il pourrait se jouer de Donald Trump ». Le vice-président américain avait également déclaré que la Corée du Nord pourrait finir comme la Libye de Mouammar Kadhafi, tué lors du soulèvement de son pays après avoir renoncé à l’arme atomique, « si Kim Jong-un ne passe pas un accord » avec Washington sur la dénucléarisation.

« Remarques idiotes et stupides »

« Je ne peux pas cacher ma surprise devant de telles remarques idiotes et stupides venant de la bouche du vice-président américain », a indiqué Choe Son-hui, dans une déclaration publiée par l’agence officielle KCNA. « Nous ne quémanderons pas auprès des États-Unis pour un dialogue ni ne nous donnerons la peine de les persuader s’ils ne veulent pas s’asseoir avec nous », a-t-elle ajouté, en précisant qu’elle recommanderait à Kim Jong-un d’annuler le sommet si les États-Unis persistaient « dans des actes illégaux et insultants ».

Dans son courrier au ton plutôt direct, Donald Trump conclut sur une notre sombre, jugeant que « le monde […] a perdu une occasion pour une paix durable ». « Cette occasion manquée est véritablement un moment triste dans l’histoire », ajoute-t-il.

Après cette annulation, le président sud-coréen Moon Jae-in a convoqué jeudi une réunion d’urgence, avec notamment son chef des services secrets et son ministre de la Réunification. La Corée du Sud « cherche à comprendre quelles sont les intentions du président Trump et leur signification », a déclaré le porte-parole de la présidence, Kim Eui-kyeom.

Nous sommes prêts à nous battre ce soir. Cela a toujours été le cas.

De son côté, le Pentagone a fait savoir qu’il était « prêt à répondre » à toute provocation de la Corée du Nord. « Nous verrons ce qui se passera dans les prochains jours », a déclaré au cours d’un point de presse le général Kenneth McKenzie, un haut responsable de l’état-major américain. « S’il y a des provocations de la part de la Corée du Nord, il est certain que de concert avec nos alliés et partenaires dans la région, nous serons prêts. »

Le général McKenzie s’est néanmoins voulu rassurant sur le danger posé par l’annulation de ce sommet censé ouvrir la voie à la dénucléarisation de la péninsule coréenne. « Nous maintenons un degré très élevé de vigilance » à l’égard de la Corée du Nord, mais « ce n’est pas un degré de vigilance relevé », a-t-il souligné.

 

Le ministre américain de la Défense Jim Mattis, en déplacement dans le Colorado, « a été informé de la décision » de M. Trump d’annuler la rencontre, a indiqué une porte-parole du Pentagone, Dana White. Le Pentagone continue de participer à la campagne de « pression maximale » sur la Corée du Nord, qui associe sanctions économiques, pressions diplomatiques et déploiement militaire, a-t-elle ajouté. « Nous sommes prêts à nous battre ce soir. Cela a toujours été le cas », a-t-elle noté.

 

Les deux Corée s’engagent pour une dénucléarisation

 

 

Après leur rencontre historique à Panmunjom ,dans la zone démilitarisée, Kim Jong –Un et Moon Jae-in se sont prononcés pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Une annonce qui ressort des termes du communiqué officiel rendu public ce 27 avril.

65 ans après la fin de leur conflit, les deux Corées cherchent à « mettre fin de façon permanente à la guerre », selon les termes du communiqué. Dans cette perspective, les deux Corées doivent rencontrer les Etats Unis et la Chine, aussi signataires du cessez le feu. La condition de ce rapprochement entre les deux voisins est la dénucléarisation à laquelle se sont engagés les deux dirigeants. D’autres actions devront rapidement suivre, notamment une visite du président Sud Coréen Moon Jae-in qui se rendra à Pyongnyang  cette année et les deux pays organiseront une nouvelle réunion des familles séparées depuis la fin de la guerre. Avant le début de leurs entretiens, Kim Jong Un a aussi tenu à réaffirmer la volonté des deux pays d’éviter les erreurs du passé. Ainsi les deux Corées feront en sorte de « ne pas répéter le passé malheureux qui a vu tourner court de précédents accords inter coréens », a-t-il souligné.

Un rapprochement salué par tous

La Chine a salué le courage des deux dirigeants et qualifié d’historique leur poignée de main sur la ligne de démarcation entre les deux pays. Kim Jong Un a exprimé son émotion en devenant le premier dirigeant Nord-coréen à fouler le sol de l’autre côté de la Péninsule, depuis le conflit qui les avait séparés. « Au moment où le dirigeant Kim a franchi la ligne de démarcation militaire, Panmunjom est devenu un symbole de paix et non plus un symbole de division », a déclaré pour sa part le dirigeant Sud Coréen, Moon Jae –in dont les parents avaient fui le Nord pendant la guerre de Corée.

Après les escalades verbales, les gestes de menaces et de provocation entre Américains et Nord Corées, l’heure est aussi à l’appréciation de ce geste historique par les Etats Unis. « Après une année folle de lancements de missiles et de tests nucléaires, une rencontre historique entre la Corée du Nord et la Corée du Sud a lieu. Des choses positives se passent, mais seul le temps permettra de juger », a tweeté le président Donal TRump.

 

Corée(s) : la diplomatie du ski

Après deux années d’escalade verbale et de menaces nucléaires, c’est finalement le sport qui aura réussi à faire mettre balle à terre au dirigeant nord-coréen. Ce dernier vient de permettre un réchauffement en accéléré des relations avec son voisin du sud. Et plus si affinités.

La rencontre du mardi 9 janvier 2018 s’est déroulée dans la « Maison de la paix », au cœur du « Village de la trêve » de Panmunjom, dans la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne. Si elle a réuni des responsables de haut niveau des deux pays, une première depuis 2015, il y était essentiellement question de sport. En effet, la Corée du Nord souhaite ardemment envoyer des athlètes participer aux Jeux olympiques d’hiver, qui se tiennent au sud du 9 au 25 février dans la ville sud-coréenne de Pyeongchang. Un sujet « banal », qui a pourtant permis de créer un cadre de discussion formel, lequel a permis plusieurs avancées. Le ministre sud-coréen de l’unification, Cho Myoung-gyon, et le Président de la commission nord-coréenne pour la réunification pacifique, Ri Son-gwon, se sont réjouis du « cadeau précieux pour le Nouvel An », comme l’a déclaré le Nord-Coréen. « Le peuple souhaite ardemment voir le Nord et le Sud aller vers la paix et la réconciliation », a répondu le Sud-Coréen.

Séparées depuis la guerre de 1950 – 1953, les deux Corées ont, en l’espace d’une semaine, rétabli les téléphones civil et militaire entre leurs deux administrations et devraient continuer sur cette lancée, une nouvelle réunion étant annoncée autour du Nouvel An lunaire, le 16 février, pendant les JO. Ce réchauffement devrait permettre d’abaisser les tensions, non seulement entre les deux Corées mais aussi entre leurs alliés respectifs. Le cas nord-coréen est en effet l’objet de désaccords entre les Américains et les Occidentaux en  général et les Chinois.

Arguer du sport pour rapprocher les pays, cela n’est pas sans rappeler un certain Henri Kissinger qui, dans les années 70, avait utilisé des échanges de joueurs de tennis de table entre les États-Unis et la Chine pour ouvrir la voie à un renouveau dans les relations sino-américaines, à l’occasion de la visite du Président américain Richard Nixon en 1972 en Chine. On avait alors parlé de la « diplomatie du ping-pong »…

 

Les Jeux olympiques : vers un rapprochement entre les deux Corées ?

La Corée du Nord pourrait contre toute attente participer aux prochains Jeux olympiques d’hiver qui se tiendront du 9 au 25 février prochain. Une participation qui, si elle se confirmait, pourrait servir de base pour des relations plus saines entre les deux Corées.

Les Jeux olympiques d’hiver pour affermir les relations entre les deux Corées. C’est en substance ce que l’on peut retenir du discours de nouvel An prononcé par le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. « J’espère sincèrement que les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang seront menés avec succès. Nous sommes disposés à prendre les mesures nécessaires, y compris à envoyer notre délégation à Pyeongchang, à cette fin, les autorités du Nord et du Sud pourraient se retrouver dans un avenir proche », a-t-il annoncé. Une main tendue que le voisin sud-coréen n’a pas tardé à saisir. Par le biais d’un communiqué, ce mardi 2 janvier, la Corée du Sud a proposé de tenir des discussions avec Pyongyang, le 9 janvier, qui porteront sur « la participation du Nord aux Jeux de Pyeongchang, de même que d’autres questions d’intérêt mutuel pour l’amélioration des relations intercoréennes », pour reprendre les termes du ministre sud-coréen de l’Unification Cho Myoung-Gyon. En dépit de ces ‘’rassurantes’’ déclarations de part et d’autre, des discussions si elles devaient avoir lieu, ne seraient pour autant pas simples. 

En premier lieu, l’épineuse question du nucléaire nord-coréen. «  L’amélioration des relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud ne peut pas être séparée d’une solution au programme nucléaire nord-coréen»à tempérer le président sud-coréen Moo Jae-In. Une solution pour l’heure inenvisagée par Kim Jong Un, qui a affirmé lors de son discours vouloir poursuivre ses essais nucléaires, dans l’optique dit-il de « toujours se tenir prêt à mener des contre-attaques nucléaires immédiates contre les projets ennemis de guerre nucléaire ».

Les Olympiades de la Paix

En dépit du dialogue de sourds qui se dessine déjà, la réussite de ces J.O. d’hiver pourraient, au-delà du sportif, relever un caractère diplomatique très important. « Ces Jeux sont une bonne occasion de témoigner de la grâce du peuple coréen envers le monde. L’année 2018 sera une année significative pour le Nord comme pour le Sud, le Nord célébrant le 70e anniversaire de sa naissance et le Sud accueillant les jeux Olympiques d’hiver », a rappelé le dirigeant nord-coréen. Deux athlètes nord-coréens, un couple de patineurs, sont qualifiés pour Pyeongchang 2018, mais le Comité olympique nord-coréen a raté la date limite du 30 octobre pour confirmer leur participation auprès de l’Union internationale de patinage. Les deux athlètes devraient néanmoins participer, le président sud-coréen ayant enjoint ces ministres du Sport et de l’Unification à prendre rapidement des mesures pour permettre la venue des compétiteurs nord-coréens.

Donald Trump se dit prêt à frapper la Corée du Nord

L’escalade verbale se poursuit entre Washington et Pyongyang. Le président américain a déclaré que « les solutions militaires [étaient] prêtes à l’emploi ».

Loin d’apaiser la tension après ses déclarations tonitruantes de la veille, Donald Trump a de nouveau menacé vendredi d’employer la force contre la Corée du Nord. « Les solutions militaires sont maintenant complètement en place, et prêtes à l’emploi, si la Corée du Nord se comporte imprudemment », a déclaré le président américain sur son compte Twitter. « J’espère que Kim Jong-un trouvera une autre voie », a-t-il ajouté.

Plus tôt vendredi, la Chine avait tenté de faire retomber la fièvre entre les deux pays. « Nous appelons toutes les parties à faire preuve de prudence dans leurs mots et leurs actions et à agir davantage pour apaiser les tensions », a déclaré Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

La Russie « très inquiète »

Cette montée des tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord pèse sur les marchés financiers et inquiète de nombreux dirigeants mondiaux. « Je ne vois pas de solution militaire à ce conflit », a mis en garde vendredi la chancelière allemande Angela Merkel. L’inquiétude a également gagné Moscou, où le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est dit « très inquiet » des risques de conflit « très élevés » entre les États-Unis et la Corée du Nord.

Le président américain a multiplié ces derniers jours les déclarations bellicistes. Jeudi, Donald Trump a défendu sa formule controversée promettant « le feu et la colère » à Pyongyang en estimant qu’elle n’était « peut-être pas assez dure ». « Si la Corée du Nord fait quoi que ce soit – ne serait-ce qu’en songeant à attaquer des gens que nous aimons, ou nos alliés, ou nous-mêmes -, ils devront vraiment s’inquiéter », a-t-il déclaré depuis son golf de Bedminster, dans le New Jersey, où il passe des vacances.

Il est toutefois resté évasif sur d’éventuelles frappes préventives contre la Corée du Nord, se contentant d’affirmer que les États-Unis se préparent à « de nombreux scénarios différents ». L’armée américaine a indiqué vendredi être « prête à combattre » si le président américain en donnait l’ordre. « Nous maintenons un état de préparation optimum pour faire face à la menace nord-coréenne conjointement avec nos alliés et partenaires dans la région », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le colonel Rob Manning, à l’Agence France-Presse.

Plan contre Guam

La Corée du Nord avait réagi ces derniers jours au changement de ton à Washington en menaçant de lancer une attaque contre l’île américaine de Guam, avant-poste stratégique des forces américaines dans le Pacifique. L’armée doit présenter au jeune dirigeant nord-coréen Kim Jong-un un plan d’offensive contre Guam d’ici à la mi-août, selon les militaires nord-coréens.

Quatre missiles seront tirés simultanément, a expliqué l’armée. Les engins, passant au-dessus du Japon, « voleront 17 minutes et 45 secondes sur une distance de 3 356,7 km, et s’écraseront en mer à 30 ou 40 km de Guam ». Ils s’abîmeraient ainsi à l’extérieur des eaux territoriales américaines.

Selon les analystes, des tirs vers Guam placeraient Washington dans une position délicate : si les États-Unis ne tentaient pas de les intercepter, leur crédibilité en prendrait un coup et Pyongyang se sentirait pousser des ailes pour mener un test d’ICBM grandeur nature.

Trump agacé par la Chine

Donald Trump s’est également une nouvelle fois montré agacé par l’attitude de la Chine, principal partenaire économique de Pyongyang, qui doit « faire beaucoup plus » pour mettre la pression sur son turbulent voisin. « Cela ne va pas continuer comme ça », avait-il tonné jeudi.

Pékin prône une résolution « négociée » du dossier nord-coréen, renvoyant dos à dos Washington et Pyongyang. La Chine avait ainsi proposé à plusieurs reprises, pour désamorcer la crise, un double « moratoire » : l’arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens, d’une part, et celui des manœuvres militaires conjointes des États-Unis et de la Corée du Sud, d’autre part.

La Chine a également approuvé samedi à l’ONU une septième volée de sanctions économiques internationales contre la Corée du Nord, en réponse au tir par ce pays de tirs de missiles intercontinentaux. Ces sanctions étaient proposées par Washington, mais Donald Trump a dit craindre que leur effet ne soit limité.

 

La Chine, définitivement lassée de son incontrôlable allié nord-coréen ?

En réponse à la déclaration du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un selon laquelle les cents tirs de missile balistique intercontinental n’étaient que « avertissement solennel adressé aux Etats-Unis »,

le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté des sanctions en l’encontre de la Corée du Nord sous l’initiative des Etats-Unis.

Les sanctions prises par le conseil de sécurité de l’ONU dans la résolution 2371 du 5 Août 2017 sont « les plus strictes contre un pays depuis une génération » selon l’ambassadrice Etats-Uniennes auprès de l’ONU, Nikki Haley. Les sanctions constitueront un manque d’un milliard de dollars des revenus liés aux exportations pour l’économie nord-coréenne si elles sont appliquées par l’ensemble des pays membres de l’ONU. Le but de la résolution est de ramener Pyongyang à la table des négociations et mettre en place une stratégie politique afin d’apaiser la tension.

Ce n’est pas la première fois que des sanctions économiques à l’encontre de l’empire ermite sont prises. Depuis le premier essai nucléaire nord-coréen en 2006, l’ONU a imposé en plus de ce dernier sept trains de sanctions à la Corée du Nord, dont les trois derniers, touchent directement l’économie du pays.

Encore, faut-il pour que ce but soit atteint que la résolution soit appliquée par l’ensemble des pays membres de l’ONU. « Toutes les parties doivent mettre en oeuvre les dispositions de la résolution » a soutenu l’ambassadeur chinois auprès de l’ONU, Liu Jieyi. Cette position chinoise est inattendue car elle compromet le traité damitié, de coopération et d’assistance mutuelle qu’elle a signé avec son voisin nord-coréen en 1961. C’est la seconde fois que la Chine prend une telle position depuis 2013 lorsque trois banques chinoises cessent toute transaction avec l’empire ermite.

L’application par la Chine de ses sanctions peut très nettement pénalisée Pyongyang car elle est le premier partenaire commercial de la Corée du Nord. Ce qui représente 90% du commerce total du pays.

Toutefois, l’adoption de ces sanctions ne peuvent être qu’un « outil pour pousser ce pays à des discussions constructives » tel que l’a soulevé le nouvel ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia, sans pour autant pénaliser la population nord-coréenne.

Les relations sino-nord coréenne, si elles ont une faible enjeu économique pour la Chine, ont un enjeu géo-stratégique majeur pour celle-ci dans la mesure où elle lui permet de contrôler sa frontière nord, dans la région de Mandchourie qui a été pendant des décennies le moteur de la croissance chinoise sous l’impulsion de Mao Zedong. En effet, Pékin redoute un positionnement des troupes américaines à sa frontière nord en cas de réunification des deux Corée.

C’est d’ailleurs ce jeu stratégique qu’a dénoncé récemment le Président américain Donald Trump, qui accuse la Chine de ne pas empêcher volontairement jusqu’alors les velléités de son allié nord-coréen.

Les ministres des affaires étrangères de la Chine et de la Corée du Nord se sont rencontrées en marge du forum régional des nations du sud-est asiatique à huit clos à Manille. Lors de cet échange, le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a exhorté son homologue à faire profil bas en prenant une « décision bonne et intelligente ».

Corée du Nord : Menace numéro 1

Rien ne va plus entre les USA et la Corée du Nord, lancée dans une course à l’armement qui menace ses voisins régionaux et les intérêts américains dans cette région du monde. Le régime de Pyongyang s’est attiré les foudres de la nouvelle administration Trump, qui, par la voix de son secrétaire d’État, Rex Tillerson, a déclaré en Corée du Sud, en fin de semaine dernière, qu’une action militaire contre la Corée du Nord était possible si le pays continuait à développer son programme d’armement. « S’ils élèvent la menace de leur programme d’armes à un niveau qui, selon nous, nécessite une action, alors cette option est sur la table », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

La Corée du Nord, via son ministère des Affaires étrangères, a répondu « ne pas être effrayée » par cette possibilité, s’appuyant sur son programme nucléaire en expansion. Pour l’administration Trump, la Corée du Nord est aujourd’hui considérée comme la « menace numéro 1 ». Ce pays qui a constitué l’une des plus grandes armées permanentes dans le monde et dépense un quart estimé de son produit intérieur brut dans ses forces militaires a, pour l’année 2016, effectué deux essais nucléaires et pas moins de 24 essais de missiles balistiques.

Selon certains experts, la Corée du Nord pourrait mettre au point, dans quelques années, un missile nucléaire intercontinental capable d’atteindre le continent américain.

Cette menace est prise très au sérieux par l’armée américaine, qui a entamé le 13 mars dernier ses exercices militaires annuels conjoints avec la Corée du Sud, renforcés cette année par des armes stratégiques à grande capacité de destruction, plaçant Pyongyang et Washington dans un climat de forte tension.

 

La Corée du Nord: Cinquème essai nucléaire le plus puissant de Pyongyang

C’est devenu une tradition de la propagande pour le régime de Pyongyang.Le régime nord-coréen a annoncé avoir procédé ce vendredi 09 septembre à son cinquième essai nucléaire depuis 2006. Pyongyang avait alors annoncé avoir réussi son premier essai de bombe à hydrogène, bien plus puissante que la bombe atomique ordinaire.

L’annonce de ce cinquième essai a été fait par la télévision Nord-coréenne. Plus puissant que les précédents, un séisme de magnitude 5,3 aurait été détecté tout près du site où Pyongyang a réalisé ses tests, selon la Corée du Sud voisine .

En mars dernier Kim Jong-un avait annoncé que son pays avait réussi à miniaturiser  une nouvelle technologie balistique, une information qui avait été mise en doute par les experts occidentaux. « Cette explosion de 10 kilotonnes était presque deux fois plus que le quatrième essai nucléaire et légèrement moins que le bombardement d’Hiroshima, qui avait été mesuré à 15 kilotonnes environ », a expliqué Kim Nam-Wook, de l’agence météorologique sud-coréenne.

Dès l’annonce les réactions de la communauté internationale se sont multipliées, tous ont condamné cet essai nucléaire.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait pour au temps condamné mardi dernier à l’unanimité les tirs, la veille, de trois missiles balistiques au large de la côte orientale de Corée du Nord, comme une nouvelle démonstration de force pendant la réunion du G20 en Chine. Les résolutions des Nations unies interdisent à la Corée du Nord tout programme nucléaire ou balistique mais malgré les sanctions très dures dont elle fait l’objet, elle n’a montré aucun signe de vouloir les abandonner.

Kim Jong-Un a souligné récemment la nécessité pour son pays « de poursuivre sur la lancée de ces réalisations miraculeuses en renforçant la force nucléaire, pas après pas, en cette année historique ».La Corée du Nord avait mené son premier essai nucléaire en 2006, subissant ainsi des sanctions de la part des Nations unies. Elle célèbre ce vendredi 09 septembre 2016 le 68e anniversaire de sa fondation.