Bourou, la flûte enchantée des bambara

On peut dire sans exagérer que c’est un vestige du passé. Elle est pourtant plus que jamais utile dans la vie des populations en milieu bambara. Elle ne sort pas tous les jours et l’entendre signifie qu’il se passe quelque chose de spécial. Yelekebougou situé à  60 km de la capitale malienne. Il y a foule sur la grande place du village qui accueille une délégation de journalistes. Un son lourd, grave et mélodieux à  la fois attire notre attention. C’est avec émerveillement que nous découvrons cette flute,appelée « bourou » faite de corne de Biche, troué de deux bouts par o๠sort le son particulier de cet instrument. Au milieu du tube en corne, un troisième souffle par o๠le joueur envoie son souffle. Ce n’est pas n’importe qui qui pratique cet instrument. pour y avoir accès, il faut suivre un enseignement dispensé par les anciens. Gnassa Diarra est l’un des ces privilégiés. Il nous explique le bourou est utilisé pour animer les fêtes mai aussi annoncer des grands événements, tel que les fêtes rituelles et les nouvelles (naissance, décès, etc) qui rythment la vie de la communauté. Pour accueillir des visiteurs de haut rang (il paraà®t que nous, journalistes, en sommes) , les bourous de Yélékébougou sont également de sortie. « C’’est un instrument de nos ancêtres. Nous, la nouvelle génération, avons le devoir de pérenniser cette tradition » affirme Gnassa Diarra. Les sons de cet instrument changent en fonctions des événements. Si C’’est un évènement heureux le son est gai, dansant, dans le cas d’un décès,par exemple, il est plus grave, voire lugubre. D’après lui, l’usage du « bourou » a commencé lors des fêtes rituelles . Elle était utiliser pour assurer la protection du village car elle servait à  communiquer les informations importantes et seuls les initiés (encore aujourd’hui), comprennent ce que signifient les différents sons qu’elle émet.

Somalie: C’est la faim!

Deux régions du sud de la Somalie, le sud de Bakool, et Lower Shabelle, sont concernées. Il y sévit la pire sécheresse que ce pays connaà®t depuis 60 ans. C’’est en fait toute la région est du continent appelée la Corne de l’Afrique qui est touchée en ce moment par une sécheresse. A ce phénomène naturel s’ajoutent la a crise provoquée par l’instabilité politique du pays et les conflits armés. Dix millions de personnes sont menacées dans cette zone, surnommée le «triangle de la mort». Alors que l’ONU a livré des premières aides d’urgence, des centaines de personnes meurent chaque jour de malnutrition. Les ONG se retrouvent impuissantes en recevant des malades qui meurent avant que l’on puisse leur prodiguer les soins nécessaires. «Près de la moitié de la population somalienne – 3,7 millions de personnes – sont maintenant en crise, dont environ 2,8 millions de personnes sont dans le sud», a déclaré Mark Bowden, le coordinateur humanitaire de l’ONU pour la Somalie.Une grave sécheresse a entraà®né des pertes de bétail, de mauvaises récoltes et donc une flambée des prix alimentaires. Mais en Somalie, cette crise vient s’ajouter aux combats qui font rage entre forces gouvernementales et rebelles dans la capitale, Mogadiscio. «Si nous n’agissons pas maintenant, la famine se propage à  l’ensemble des huit régions du sud de la Somalie dans les deux mois, en raison de récoltes médiocres et les flambées de maladies infectieuses», a encore dit Mark Bowden. Les insurgés islamistes d’Al Shebaab ont respecté leur engagement de laisser les convois et les travailleurs humanitaires circuler librement. Selon certains analystes, les membres d’Al Shebaab ne veulent prendre aucun risque de se mettre à  dos la population, qui souffre de la sécheresse. Mais selon d’autres experts, ils ont pris cette décision d’autoriser la livraison de ces cargaisons afin de pouvoir se servir au passage. L’Unicef a mis en place un pont aérien acheminant des vivres et des médicaments vers Baidoa en utilisant une piste aérienne dont les rebelles interdisaient jusque-là  l’utilisation. Selon le Président de la Banque Africaine de Développement, Donald Kabruka, C’’est la guerre civile incessante, et pas seulement la sécheresse ui a conduit la Somalie à  la famine. Il estime que toute solution à  cette crise devait inclure un accord de paix. « Je suis étonné que les gens voient (la famine) comme une conséquence du manque de pluie et de nourriture », a précisé M. Kaberuka pour qui la crise alimentaire de cette année « est absolument liée (…) aux destructions causées par la crise somalienne ». « J’espère que cette fois la communauté internationale va se réunir pour une solution en trois points. La Somalie a besoin d’une réponse à  court et à  long terme pour stabiliser l’économie, le financement et le système d’élevage », a-t-il ajouté. Plongée dans une guerre civile quasi incessante depuis la chute du régime du président Mohamed Siad Barré en 1991 et des catastrophes naturelles à  répétition, la situation en Somalie a été décrite comme étant l’une des pires crises humanitaires. Selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), un quart de la population somalienne est soit déplacée à  l’intérieur du pays ou vit comme réfugié en dehors du pays. Cette année, au moins 135.000 Somaliens ont traversé les frontières pour trouver refuge, mais aussi de la nourriture et de l’eau. D’après M. Kaberuka, « l’urgence est de sauver les bébés, les mères, les enfants, tous ceux qui comptent ».