Covid-19: Comores contaminés, Lesotho seul pays africain épargné

L’archipel des Comores est devenu le 53e pays africain frappé par le Covid-19 après la découverte d’un cas jeudi dernier.Jusque-là épargné par la pandémie, ce petit pays peuplé d’un peu moins d’un million d’habitants, a enregistré officiellement son premier cas jeudi dernier. Il s’agit d’un Comorien âgé d’une cinquante d’années, qui a été en contact avec un Français en séjour dans le pays depuis le 18 mars, a indiqué le président comorien, Azali Assoumani.

Le chef de l’Etat a rassuré sur l’état de santé du patient qui « s’améliore progressivement ».

Cette nation d’Afrique australe, est le 53e État africain touché par le Covid-19. Désormais, le Lesotho, petit royaume enclavé dans le territoire sud-africain, est le seul pays encore officiellement épargné par le coronavirus.

Covid-19 : l’OMS alerte sur l’assouplissement du confinement en Afrique

Maintenant que certains pays africains commencent à assouplir le confinement, il est important de maintenir des mesures fortes de surveillance, de détection des cas et de tests, entre autres mesures de contrôle pour mettre fin à la pandémie, a recommandé jeudi le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. « Les mesures de confinement sont en train d’être assouplies dans certaines régions d’Afrique, mais nous ne pouvons pas revenir à la situation qui prévalait avant l’épidémie » a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Selon elle, si les gouvernements mettent brusquement fin à ces mesures, il y aurait un risque de perte des gains que les pays ont réalisés jusqu’à présent contre le COVID-19.

Selon l’OMS, l’Afrique a enregistré à ce jour plus de 36 000 cas confirmés de COVID-19 et plus de 1 500 décès. L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale sont des régions préoccupantes. Jusqu’à présent, 11 000 cas y ont été enregistrés et 300 personnes sont décédées. Dans la semaine du 13 avril, les cas ont augmenté de 113% en Afrique centrale et de 42% en Afrique de l’Ouest. Cependant, les pires craintes des spécialistes de santé publique et des gouvernements ne se sont pas encore concrétisées. L’Afrique n’a pas encore connu d’explosion du nombre de cas de COVID-19. L’organisation onusienne avance à ce titre que l’action rapide des gouvernements pour mettre en place des mesures de confinement et de distance physique, ainsi que des mesures de santé publique efficaces pour tester, retracer et traiter les cas, ont ralenti la propagation du virus.

 Le premier pays qui a mis en place le confinement dans la Région africaine de l’OMS a été le Rwanda le 21 mars, et depuis lors, 11 pays ont suivi. Dix autres pays ont instauré un confinement partiel des villes ou des communautés à haut risque. « Les données préliminaires indiquent que les pays qui ont mis en place un confinement national ont constaté que l’augmentation hebdomadaire du nombre de nouveaux cas a considérablement diminué, passant d’une hausse de 67 % la première semaine après le confinement à une hausse de 27 % la deuxième semaine », révèle l’OMS. En outre, elle note que l’analyse initiale indique que les pays qui ont mis en œuvre des confinements partiels et ciblés ainsi que des mesures fortes de santé publique ont peut-être été encore plus efficaces pour ralentir le virus. « Nous sommes toujours en train d’analyser les données. Si d’autres recherches corroborent nos conclusions initiales selon lesquelles les verrouillages ciblés, basés sur des données et accompagnés de mesures de santé publique contribuent à aplatir la courbe du COVID-19, cela pourrait aider à équilibrer les énormes coûts sociaux de ces mesures pour les pays », a estimé Dr Moeti. 

COVID-19: l’UE consacre un soutien financier à l’administration pénitentiaire marocaine

En réponse à la crise sanitaire liée au COVID-19, l’Union européenne (UE) réaffirme sa solidarité envers le Maroc, en allouant une partie des fonds prévus dans son programme d’appui à la réforme de la délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion pour faire face aux conséquences de cette crise dans les établissements pénitenciers au Maroc.Cet appui se concrétisera à travers la mise à disposition d’un fonds de 2 millions de dirhams (1 euro = 10,7 DH) pour l’acquisition de matériel sanitaire pour lutter contre la propagation du virus dans les établissements pénitentiaires, indique un communiqué de la délégation de l’UE au Maroc, parvenu à APA.

Ce matériel vise à garantir la protection et la prévention de la contamination au COVID 19 aux fonctionnaires pénitentiaires dans l’exercice de leurs fonctions et de préserver les bonnes conditions sanitaires des détenus.

Le programme vise l’accompagnement de l’administration pénitentiaire à la mise en place de sa nouvelle stratégie et de sa prise en charge de ses nouvelles prérogatives qui a pour objectifs principaux la modernisation de la gouvernance du système pénitentiaire et le renforcement des capacités institutionnelles et techniques des acteurs ; et la mise en place des politiques de réinsertion sociale des détenus et de prévention de la récidive et de dynamiser la coopération et renforcer l’impact la société civile et les institutions des droits de l’Homme.

Covid-19: Kenyatta invite les pays africains à coopérer dans la lutte

Le président Uhuru Kenyatta a appelé mercredi les pays africains à renforcer leur collaboration dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, prônant le partage d’informations et la mutualisation des moyens d’intervention.S’exprimant lors d’une réunion virtuelle du Bureau de l’Assemblée de l’Union africaine avec les présidents des communautés économiques régionales (CER), le chef d’Etat kenyan a d’abord exprimé son appréciation du soutien de la communauté internationale à l’Afrique, avant de souligner la nécessité pour le continent de se mobiliser contre cette maladie. Pour lui, l’unité garantira de meilleurs résultats.

« Je veux dire que nous devons être capables de travailler ensemble et de mettre en commun les faibles ressources dont nous disposons et de montrer que nous sommes également capables de nous unir pour vaincre ce virus », a déclaré le président kenyan, notant que le Covid-19 continue de frapper de plein fouet le monde et n’épargne pas les plus riches.

« Nous sommes confrontés à des contraintes financières, matérielles et structurelles. Cependant, nous devons également faire face à la réalité selon laquelle les ressources sont limitées partout et même les pays les plus riches luttent aujourd’hui à la suite de cette pandémie mondiale. Par conséquent, je suis très encouragé par ce que nous faisons pour nous-mêmes sur le continent », a dit Uhuru Kenyatta dans un communiqué publié jeudi à Nairobi. 

Les pays du continent, avec à leur tête l’Afrique du Sud et l’Egypte, ont promis 61 millions de dollars pour lutter contre le Covid-19. Mais Kenyatta a insisté sur la nécessité d’encourager les pays africains à sortir les moyens financiers pour intensifier la riposte continentale.

« Alors que nous menons la lutte contre cette pandémie qui continue de représenter une menace existentielle pour bon nombre de nos pays, je pense également qu’il y a des signes encourageants si nous continuons de maintenir le cap, de rester concentrés, vigilants et, plus important encore, disciplinés », a-t-il ajouté.

En outre, le dirigeant kenyan a dit sa préoccupation au sujet de l’augmentation des infections de manière quotidienne, notant que dix pays en Afrique comptent plus d’un millier de cas et trois ayant franchi la barre des 4000.

Il a ainsi exhorté les pays à intensifier les actions visant à contenir la propagation de cette maladie respiratoire en augmentant les tests et en renforçant les mesures de surveillance.

 

Côte d’Ivoire : le personnel soignant doté de matériel de protection pour « gagner la guerre» contre le Covid-19

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville au Sud d’Abidjan, un établissement sanitaire au cœur de la lutte contre le Covid-19 en Côte d’Ivoire, a été doté jeudi de matériels de protection de ses agents et d’équipements de télécommunication pour « gagner la guerre» contre cette pandémie.Ces équipements de protection et de communication d’une valeur de 17 874 811 FCFA et composés de masques de protection chirurgicaux, de lunettes de protection, de casaques stériles, de gants d’examen, de gels hydro-alcooliques et de matériels de communication, ont été offerts par la Fondation MTN, une filiale de la compagnie de téléphonie mobile du même nom.

En plus du CHU de Treichville, l’Association des internes des hôpitaux de Côte d’Ivoire a également reçu des dons de cette Fondation.  « Votre geste est une réponse tangible à l’appel lancé par le président de la République pour sauver des vies et préserver notre pays», a dit Eugène Aka Aouélé, le ministre ivoirien de la Santé et de l’hygiène publique à l’endroit des donateurs.

Selon lui, toutes ces actions de solidarité de cette institution, font d’elle « une entreprises citoyenne». Dans la foulée, M. Aouélé a souligné que l’objectif du gouvernement ivoirien  est d’accélérer le processus de décroissance du Covid-19 afin de réduire les souffrances humaines et mettre fin à l’essoufflement économique liée à la pandémie. 

«Nous répondons à l’appel du président de la République pour accompagner le gouvernement en dotant l’ensemble des structures d’outils de technologies, d’information et de  télécommunication qui doit leur permettre de gagner cette guerre contre cette pandémie», a expliqué pour sa part, Djibril Ouattara, le directeur général de MTN Côte d’Ivoire.

 « Le service des maladies infectieuses et tropicale du CHU de Treichville est sur la ligne de front contre le Covid-19. Nous avons décidé de venir vous exprimer notre soutien », a ajouté M. Ouattara. 

« La Côte d’Ivoire à l’instar de tous les pays du monde est en guerre contre le Coronavirus, ce mal pernicieux qui est en train de détruire le monde», a soutenu de son côté Étienne Yao, le directeur général du CHU de Treichville, se félicitant de ce don qui est un « soulagement» pour son institution. La Côte d’Ivoire a enregistré officiellement à la date du jeudi 30 avril 2020, 1275  cas confirmés de maladie à Covid-19 avec 574 guéris et 14 morts.

Evolution du coronavirus en Afrique

Le nouveau coronavirus provoque une crise sanitaire inédite dans le monde entier et l’Afrique est de plus en plus touchée. Avec cet article, mis à jour régulièrement, APA suit pour vous l’évolution du Covid-19 sur le continent.

NOMBRE DE PAYS TOUCHÉS

 
53

NOMBRE DE CAS RECENSÉS

38.330

NOMBRE DE DÉCÈS

1599

 Afrique du Sud : Cas (5647) – Guérisons (2073) – Décès(103)

La nation arc-en-ciel annonce ce jeudi 297 nouveaux cas de coronavirus.

Algérie : Cas (4006) – Guérisons (1779) – Décès (450)

158 nouveaux tests positifs ont été effectués aujourd’hui. En plus, il y a eu 6 décès.

Angola : Cas (27) – Guérisons (7) – Décès (2)

Luanda ne rapporte rien aujourd’hui.

Bénin : Cas (64) – Guérisons (33) – Décès (1)

L’ex-Dahomey n’indique rien ce jour. 

Botswana : Cas (23) – Guérisons (5) – Décès (1)

Ce pays de l’Afrique australe ne décompte rien ce jeudi.

Burkina Faso : Cas (645) – Guérisons (506) – Décès (43)

Au pays des hommes intègres, il y a quatre nouvelles contaminations.

Burundi : Cas (11) – Guérisons (4) – Décès (1)

Ce pays ne recense rien aujourd’hui.

Cameroun : Cas (1832) – Guérisons (934) – Décès (61)

Au pays de Paul Biya, on signale 26 nouveaux cas.

Cabo Verde : Cas (121) – Guérisons (4) – Décès (1)

Dans cet archipel, le virus est réapparu ces derniers jours. Huit cas de plus sont notés ce jeudi.

Centrafrique : Cas (50) – Guérisons (10) – Décès (0)

Le virus a récemment refait surface en RCA. Mais c’est le statu quo aujourd’hui.

Comores : Cas (1) – Guérisons (0) – Décès (0)

Les îles Comores sont désormais touchées par le coronavirus.Un cas a été détecté ce jeudi.

Congo : Cas (220) – Guérisons (19) – Décès (9)

Ce pays de l’Afrique centrale n’annonce rien.

Côte d’Ivoire : Cas (1275) – Guérisons (574) – Décès (14)

37 cas de Covid-19 ont été notés ce jeudi. 

Djibouti : Cas (1089) – Guérisons (642) – Décès (2)

Douze nouveaux cas sont signalés ce jour. 

Egypte : Cas (5537) – Guérisons (1381) – Décès (392)

Dans ce grand pays de l’Afrique du nord, on note aujourd’hui 269 nouveaux cas et 12 morts.

Erythrée : Cas (39) – Guérisons (26) – Décès (0)

Asmara enchaîne les jours sans cas notifiés. Mieux, sept patients ont recouvré la santé.

Eswatini : Cas (100) – Guérisons (12) – Décès (1)

L’ex-Swaziland rapporte neuf cas aujourd’hui. 

Ethiopie : Cas (131) – Guérisons (59) – Décès (3)

Ce pays, abritant le siège de l’Union Africaine (UA), déclare un cas ce jeudi.

Gabon : Cas (276) – Guérisons (67) – Décès (3)

Le pays d’Ali Bongo annonce 38 contaminations.

Gambie : Cas (11) – Guérisons (8) – Décès (1)

Ce pays enclavé signale un cas aujourd’hui.

Ghana : Cas (2074) – Guérisons (212) – Décès (17)

Accra rapporte aujourd’hui 403 cas et 1 décès.

Guinée : Cas (1495) – Guérisons (329) – Décès (7)

Conakry répertorie aujourd’hui 144 nouveaux cas.

Guinée-Bissau : Cas (205) – Guérisons (19) – Décès (1)

Ce pays lusophone ne déclare pas de cas supplémentaires. 

Guinée équatoriale : Cas (315) – Guérisons (9) – Décès (1)

Malabo ne déclare aucun nouveau cas ce jeudi.

Kenya : Cas (396) – Guérisons (144) – Décès (17)

Ce pays de l’Afrique de l’est a communiqué ce jeudi 12contaminations et 2 décès.

Lesotho : Cas (0) – Guérisons (0) – Décès (0)

Cet Etat enclavé échappe, pour le moment, au virus.

Liberia : Cas (141) – Guérisons (45) – Décès (16)

Monrovia respire ce jeudi.

Libye : Cas (61) – Guérisons (18) – Décès (3)

Aujourd’hui, Tripoli fait part d’un décès.

Madagascar : Cas (128) – Guérisons (92) – Décès (0)

Dans la Grande île, deux guérisons sont confirmées ce jour.

Malawi : Cas (37) – Guérisons (7) – Décès (3)

Rien à signaler aujourd’hui.

Mali : Cas (490) – Guérisons (135) – Décès (26)

Ce pays ouest-africain recense huit infections et un décès aujourd’hui.

Maroc : Cas (4423) – Guérisons (984) – Décès (170)

Ce jeudi, 102 personnes ont contracté le virus dans le Royaume. Deux patients sont morts. 

Maurice : Cas (332) – Guérisons (310) – Décès (10)

Aujourd’hui, quatre malades ont vaincu le virus.

Mauritanie : Cas (8) – Guérisons (6) – Décès (1)

La République islamique ne déclare rien ce jeudi après le cas positif d’hier.

Mozambique : Cas (76) – Guérisons (12) – Décès (0)

Maputo ne constate aucune nouvelle infection. 

Namibie : Cas (16) – Guérisons (8) – Décès (0)

Cet Etat n’a dénombré aucun cas ces derniers jours.

Niger : Cas (719) – Guérisons (452) – Décès (32)

Niamey déclare ce jeudi six nouveaux cas.

Nigeria : Cas (1728) – Guérisons (307) – Décès (51)

196 nouveaux cas et 7 morts recensés dans ce grand pays de l’Afrique de l’ouest. 

Ouganda : Cas (83) – Guérisons (52) – Décès (0)

Kampala constate deux infections.

RD Congo : Cas (500) – Guérisons (65) – Décès (31)

Kinshasa déclare neuf cas supplémentaires et un décès.

Rwanda : Cas (243) – Guérisons (104) – Décès (0)

Le pays de Paul Kagamé déclare 25 contaminations.

Sao Tomé-et-Principe : Cas (14) – Guérisons (4) – Décès (0)

Dans ce pays insulaire du Golfe de Guinée, le virus y a fait son entrée avec quatre cas. Six infections ont été annoncéesaujourd’hui.

Sénégal : Cas (933) – Guérisons (334) – Décès (9)

Ce jeudi, le Sénégal a réalisé 1161 tests dont 51 sont positifs. Il s’agit de 40 cas contacts suivis et de 11 cas issus de la transmission communautaire.

Seychelles : Cas (11) – Guérisons (6) – Décès  (0)

Ce pays n’a pas découvert de cas aujourd’hui.

Sierra Leone : Cas (124) – Guérisons (21) – Décès (7)

Ce pays anglophone indique ce jeudi vingt infections et trois morts.

Somalie : Cas (601) – Guérisons (31) – Décès (28)

Les autorités sanitaires ont déclaré aujourd’hui 19 cas.

Soudan : Cas (442) – Guérisons (39) – Décès (31)

Khartoum annonce 67 nouveaux cas et 3 décès. 

Soudan du Sud : Cas (35) – Guérisons (0) – Décès (0)

Le dernier Etat africain indépendant confirme une infection ce jeudi.

Tanzanie : Cas (480) – Guérisons (167) – Décès (16)

Ce pays n’annonce rien aujourd’hui.

Tchad : Cas (73) – Guérisons (33) – Décès (5)

Cet Etat dirigé par Idriss Déby indique ce jeudi 21 cas et 3 décès.

Togo : Cas (116) – Guérisons (65) – Décès (9)

Les autorités sanitaires annoncent aujourd’hui sept cas et deuxdécès.

Tunisie : Cas (994) – Guérisons (305) – Décès (41)

Tunis indique quatorze infections ce jeudi.

Zambie : Cas (106) – Guérisons (55) – Décès (3)

Lusaka rapporte aujourd’hui neuf contaminations.

Zimbabwe : Cas (40) – Guérisons (5) – Décès (4)

Dans ce pays de l’Afrique australe, il n’y a aucun nouveauporteur du virus ce jour.

Covid-19: plus de 19 000 travailleurs mis au chômage en Côte d’Ivoire (centrale syndicale)

Plus de 19 000 travailleurs de 713 entreprises en Côte d’Ivoire ont été mis au chômage en raison de la pandémie liée au Covid-19, selon la centrale syndicale Humanisme qui à l’occasion de la Fête du travail, ce 1er mai 2020, plaide pour qu’ils soient payés par le Patronat.Aujourd’hui, « ce sont plus de 19 000 travailleurs de 713 entreprises qui ont été mis au chômage, et ces derniers ont basculé dans la vulnérabilité du fait du Covid-19 », annonce la centrale syndicale Humanisme, dans une déclaration lue devant la presse par son secrétaire général, Mamadou Soro.

La centrale syndicale Humanisme qui appelle le gouvernement à prendre « une mesure forte pour interdire tout licenciement en cette période de Covid-19 », propose que « les mois de mars et avril 2020 de ces 19 000 travailleurs soient payés intégralement par le Patronat ».

Elle recommande également « une prise en charge effective et urgente des travailleurs des secteurs du transport, de l’industrie, de l’hôtellerie, des restaurants, des bars, des boîtes de nuit, des artistes, des petits commerçants,  des enseignants du privé…»

Par ailleurs, l’organisation syndicale souhaite « un dialogue inclusif au plus haut sommet (de l’Etat), qui intègre les partenaires sociaux dont les centrales syndicales (…) en vue de la création d’un Comité national de lutte contre le Covid-19 et ses conséquences », intégrant le Patronat.

Dans ses recommandations, la centrale syndicale Humanisme suggère la mise sur pied, au ministère de l’Emploi et de la protection sociale d’un Comité technique chargé de décliner les décisions issues du Comité national de lutte contre le Covid-19.

En outre, la centrale syndicale Humanisme qui indique avoir investi le terrain, rapporte que « du 25 mars au 30 avril 2020, c’est près de 50 000 travailleurs qui ont été touchés dans 19 secteurs d’activités, avec des kits de prévention pour une valeur de 10 millions Fcfa ».

La Côte d’Ivoire, touchée par la pandémie du Covid-19, enregistre aujourd’hui plus de 1 270 cas confirmés. Abidjan, la capitale économique du pays représente plus de 93% des cas notifiés dans le pays.

Michel Sidibé : « Nous n’excluons pas de tester certaines plantes traditionnelles sur des cellules infectées par le Coronavirus »

Le Covid-organics, « remède » contre le coronavirus à base d’Artemisia développé par Madagascar fait beaucoup parler et pourrait bientôt faire des émules. Notamment au Mali, où le ministre de la Santé et des Affaires sociales Michel Hamala Sidibé affirme ne pas exclure l’option de recourir à des plantes traditionnelles contre le coronavirus dans cet entretien exclusif qu’il nous a accordé.  

 

Le Mali a enregistré ses deux premiers cas positifs au Covid19 le 25 mars, moins d’un mois après, le nombre de cas a explosé, une situation forcément inquiétante.

 

Vous faites bien de le mentionner mais je ne pense pas que l’on puisse parler d’explosion de cas mais plutôt d’une augmentation de cas qui s’explique par le fait que la contamination qui était- au départ- importée, est devenue communautaire.  Comme vous le savez déjà, les premiers cas dans la sous-région sont survenus plus tôt. Il a fallu des semaines après pour que le Mali enregistre ses premiers cas, cela grâce à notre sens d’anticipation et à nos multiples mesures de prévention. Pour rappel, nous avons eu une réunion avec les ministres de la santé de la CEDEAO sur la préparation et la réponse à la maladie à Coronavirus il y a deux mois à Bamako, et cela bien avant d’enregistrer les premiers cas de COVID-19 en Afrique de l’Ouest. Cette rencontre nous a permis de renforcer la coordination, la communication et la collaboration transfrontalière entre les Etats membres et aussi d’améliorer les mesures de surveillance aux points d’entrée par voie aérienne, terrestre et maritime.

 

Notre taux de décès paraît élevé en comparaison avec ceux des voisins, comment l’expliquer ?

 

A voir de près, nous n’avons pas un taux de décès élevé comparativement à d’autres pays voisins comme vous le mentionnez.  Le nombre de décès au Mali comprend les cas survenus dans les centres de prise en charge et ceux constatés à l’arrivée et dont nous avons quand même fait le test post mortem pour édifier les familles et identifier les personnes-contact. Ceci a l’avantage de pouvoir cerner les foyers de contamination et interrompre le cas échéant la chaîne de transmission. Tout cela dénote de notre sens de la transparence concernant la gestion de l’épidémie.

 

Parmi les décès constatés, certains l’ont été à domicile avant leur arrivée dans les centres de santé compétents, à quoi cela peut-il être dû ?

 

Les décès survenus à domicile peuvent s’expliquer par la présence de comorbidités qui constituent généralement les premières causes de décès surtout chez les personnes âgées. Pour ce qui est du Mali, il est difficile d’affirmer que le COVID-19 ait causé le décès chez ces personnes en l’absence d’une autopsie. Mais il peut être un accélérateur de décès chez ces personnes déjà vulnérables. Il y’a aussi un autre aspect dû au fait que les malades ne viennent pas dans les structures de santé à temps : soit pour des considérations socioculturelles, des contraintes financières ou géographiques ou par manque d’information suffisante et saine sur la maladie (ses symptômes, et son mode de traitement). Tous ces facteurs nous interpellent à communiquer davantage sur les différents aspects de la lutte contre le Covid-19 et sur l’importance de la prise en charge précoce pour éviter les complications surtout chez les personnes âgées avec des comorbidités.

 

Comment s’effectue la recherche des personnes contacts ?

 

Au Mali nous disposons d’une expertise tirée de la lutte contre Ebola. Les équipes chargées de la recherche des personnes-contact pendant cette période ont été réactivées. Elles sont appuyées dans leur mission par le Comité de Gestion des Epidémies et Catastrophes au niveau de chaque district sanitaire par la sensibilisation des communautés afin de faciliter la recherche des personnes-contacts. Dès qu’un cas positif de COVID-19 est détecté, tout un dispositif se met en œuvre : le patient est interrogé sur ces derniers contacts qui sont recherchées pour être l’objet d’un suivi quotidien dans un cadre d’auto isolement pour une durée de 2 semaines. Cette période d’observation permet de savoir si elles sont infectées ou pas.

 

Des Maliens rapatriés de la Tunisie sont présentement en quarantaine dans deux hôtels, avec du recul, ne pensez-vous pas que la même méthode aurait dû être appliquée dès le départ, les premiers cas au Mali étant importés ?

Je vous avoue qu’aucun pays au monde n’a pu appliquer cette méthode aux passagers. Imaginez qu’avec 600 passagers en moyenne par jour à destination de Bamako, combien cela fait-il par mois. En deux mois, nous avons pu examiner environ 36 000 passagers en provenance des différents pays avec un accent particulier sur ceux venant des pays en épidémie. En collaboration avec les représentations diplomatiques de ces pays, leurs ressortissants étaient soumis à un auto isolement avec un suivi de l’évolution de leur état de santé.

 

Quel est le protocole de traitement en cours au Mali pour le Covid-19 ?

Les cas testés positifs au COVID-19 sont admis dans certaines structures sanitaires choisies comme centres dédiés pour la prise en charge de la maladie. Ces structures ont bénéficié d’un renforcement de capacités en personnel et équipements. Les cas simples sans signes cliniques font l’objet d’une surveillance, les cas avec des manifestations cliniques de la maladie bénéficient d’un traitement à base d’hydroxy chloroquine et d’antibiotiques comme l’azithromycine, les cas sévères avec détresse respiratoire nécessitant une assistance respiratoire font l’objet de soins intensifs.

Dans les semaines à venir, nous n’excluons pas de tester certaines plantes traditionnelles sur des cellules infectées par le Coronavirus. Des chercheurs de l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako ((USTTB) ont soumis un protocole à concurrence internationale.

 

En nous référant aux communiqués quotidiens du ministère de la Santé et des Affaires sociales, il semble que toutes personnes testées positives soient prises en charge par les services de santé. Ne craignez-vous pas que ces derniers soient très vite saturés et le personnel soignant à bout ?

Nous ne pouvions pas nous permettre de prendre aucun risque car nous ne voulions pas sous-estimer le risque potentiel d’une non prise en charge médicale. Nous avons fait le choix au départ de prendre en charge tous les cas positifs dans les hôpitaux. Compte tenu des conditions de vie dans notre société, la vie en grande famille, il est difficile d’avoir un logement individuel isolé en famille. Cependant, nous allons progressivement faire un triage des patients qui cliniquement peuvent rester à domicile si possible ou dans des lieux aménagés à cet effet avec un suivi médical dans les deux cas. De la même manière, nous nous préparons à renforcer le personnel sanitaire en effectif et en capacités. Nous collaborons aussi avec les cliniques privées dans l’éventualité de les utiliser comme centres de prise en charge en cas de besoin.

 

Avez-vous pu évaluer le coût de la prise en charge des patients atteints du Covid19 ?

La prise en charge du COVID-19 coûte très chère. Elle nécessité des tests qui ne peuvent se faire que dans les laboratoires spécialisés et bien équipés, de la logistique, des respirateurs en quantité, des médicaments, du matériel de protection et de désinfection. L’Etat consent des efforts pour faire face à ces charges car il pense que soigner les personnes atteintes de COVID- 19 pour leur sauver la vie n’a pas de prix.

 

Bamako est l’épicentre de la maladie, mais il s’est depuis étendu à l’intérieur du pays, comment se passent les traitements des personnes contaminées dans les régions. Cela se fait-il sur place ou sont-elles transférées vers Bamako ?

 

C’est vrai que Bamako dispose beaucoup plus d’infrastructures que les autres régions. Cependant, chaque hôpital régional dispose d’un plateau technique capable d’assurer la prise en charge des cas positifs. Seuls les échantillons de prélèvements et les patients nécessitant des soins particuliers sont envoyés sur Bamako.

 

Quel usage a-t-il été fait des dons de la fondation Jack Ma?

Composés de tests pour le COVID-19, de bavettes, de masques et de gants de protection, de gel hydro alcoolique, de combinaisons, et de solutés, les dons de la fondation Jack Ma nous ont été d’un apport précieux. Ils sont arrivés à un moment où les besoins en matériel de dépistage, de protection et de consommables étaient énormes dans les hôpitaux aussi bien que dans les structures à l’intérieur du pays. A preuve, au seul hôpital de Gabriel Touré, le besoin journalier en masques de protection s’élève à 2 000 unités par jour soit 60 000 par mois. Dans le souci de la dotation de l’ensemble des structures, nous avons procédé à une répartition du don de la fondation Jack Ma entre les laboratoires retenus pour le diagnostic, les hôpitaux du pays et les directions régionales de la santé, les services de santé des armées, le département en charge de l’administration territoriale et de la décentralisation, pour ne citer que ceux-ci.

 

Vous arrive-t-il de penser mener un combat perdu d’avance, lorsque vous voyez que beaucoup de Maliens ne respectent pas les mesures édictées par les autorités.

Bien au contraire car nous n’aurions jamais pensé que les gens auraient autant respecté les mesures barrière à savoir le port des masques, le lavage des mains au savon, la distanciation physique surtout lors des dernières élections. Dans la lutte contre la maladie, le changement de comportement est graduel et s’inscrit dans la durée. Progressivement, nous espérons améliorer cette situation avec la communication et la sensibilisation communautaire, avec un accès facile aux masques. Nous allons bientôt lancer le programme « Un Malien, Un Masque » qui est une innovation, une nouvelle forme de confinement à la malienne différent de que les gens vivent dans d’autres pays : rester enfermé dans les domiciles. Nous savons que le confinement à domicile est difficile à tenir dans notre pays où 90% des gens vivent du secteur informel.

 

Pour quand est attendu le pic de l’épidémie au Mali ?

Nous voyons aujourd’hui que l’épicentre de l’épidémie est à Bamako. Si nous arrivons à isoler la capitale des autres régions pour limiter la propagation de l’épidémie, nous verrons le pic de l’épidémie plus tôt que prévu. Sinon, nous enregistrerons de plus en plus de nouveaux cas dans les régions et en ce moment, le pic de l’épidémie surviendra beaucoup plus tard.

Mais en général, le pic est atteint au moment où nous commençons à enregistrer moins de nouveaux cas de façon continue. Nous avons enregistré les premiers cas au Mali le 25 Mars dernier mais beaucoup de cas restent asymptomatiques. Nous savons aussi qu’une personne infectée contamine 2 à 3 personnes en moyenne. Ce taux peut être diminué en respectant le confinement donc en ayant moins de contact entre les personnes. Partant de mon expérience dans la gestion des épidémies et des données démographiques, j’ai le pressentiment que nous ne connaîtrons pas la même trajectoire épidémique que beaucoup de pays développés.

Mali – Coronavirus : Comment se passe le test de dépistage ?

Alors que le monde entier fait toujours face à la pandémie du coronavirus et qu’aucun traitement ni vaccin n’est, pour l’heure, opérationnel contre la maladie, seuls les tests de dépistage permettent de détecter le virus chez les personnes symptomatiques et d’amorcer leur prise en charge. Au Mali, ces tests sont uniquement effectués dans des centres spécifiques, suivant un processus bien défini par le ministère de la Santé et des affaires sociales.

« Le Mali dispose à la date du 24 mars 2020 de quatre (4) Centres de dépistage, que sont la Faculté de Médecine, le Centre Charles Mérieux, l’Institut National de Santé Publique (INSP) et le Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée, et de trois (3) Centres de prise en charge du Covid-19, tous opérationnels… », précisait récemment le gouvernement dans un communiqué.

Détecter le matériel génétique

Le test qui est actuellement utilisé au Mali consiste, en termes de stratégie de diagnostic, à détecter le matériel génétique du virus. « Nous cherchons le matériel génétique là où il le faut. Dans les conditions d’infection, le virus se présente dans des concentrations suffisantes au niveau du pharynx, au fond de la gorge ou au niveau des expectorations, si le patient en produit. Il faut donc avoir l’un de ces deux prélèvements pour réaliser le test », explique Dr. Ibrahima Guindo, biologiste à l’INSP.

À en croire ce dernier, une fois le prélèvement fait, c’est un processus qui commence au laboratoire et il faut compter de 3 à 4, voire 5, heures de temps d’activité pour aboutir au résultat, d’autres facteurs pouvant se rajouter, tels que le nombre de tests à réaliser et bien d’autres considérations.

Personnes symptomatiques uniquement

Le Mali a opté pour une stratégie nationale qui rassemble un certain nombre de critères qui conduisent à  « la définition de cas ». C’est-à-dire qu’il faut qu’un certain nombre de symptômes qui font suspecter l’existence du virus soient présents chez une personne  avant que cette dernière ne devienne  « une indication pour pouvoir faire le test ». C’est dans ce contexte qu’elle pourra être prélevée et que son échantillon sera testé.

« La notion de définition de cas peut prendre en compte d’autres considérations, qui s’ajoutent selon les orientation du pays. Ce qui fait que, dans certains cas, même si une personne n’est pas un cas tel que défini mais a eu des contacts à risques ou a séjourné dans des pays à risque, elle  peut subir le test », souligne le Dr Guindo.

« Mais pour le moment, au Mali, la stratégie adoptée est de tester uniquement les personnes symptomatiques », précise-t-il.

Germain KENOUVI

Coronavirus : Prévenir pour gagner la lutte

Depuis la confirmation de ses premiers cas, le 25 mars 2020, le Mali est entré dans la phase de riposte contre le coronavirus. État d’urgence sanitaire, couvre-feu et gestes barrières, les mesures de prévention pour éviter la propagation de la maladie se multiplient. Car si les mesures sanitaires  se mettent en place parallèlement pour la prise en charge des cas, face à la menace mondiale que constitue cette pandémie et eu égard à la faiblesse de notre système sanitaire, la prévention est la principale arme de lutte contre le Covid-19.

L’annonce des premiers cas de Covid-19 sur le territoire malien a eu raison de l’espoir, il faut dire peu rationnel, qu’avaient certains de garder notre pays indemne de la menace planétaire. Désormais, plus de place pour les suppositions et les incertitudes. « Nous avons résisté le temps qu’il fallait », déclarait le  Professeur Akory Ag Iknane, Directeur de l’Institut national de la santé (INSP) et  Coordinateur national de la lutte contre le Covid-19 sur l’ORTM 1 le 26 mars 2020.

Alerté par l’Organisation mondiale de la santé, « le Mali, depuis le 2 janvier 2020, a réactivé son système de surveillance, au niveau des frontières en particulier, en essayant de contrer l’épidémie ». Une mesure qui n’empêchera pas le pays d’enregistrer ces premiers cas, dont trois « importés », selon le terme consacré, sur quatre.

Le virus, qui se propage de façon exponentielle, avait contaminé à la date du 31 mars 2020 28 personnes, selon le ministère de la Santé. 2 décès ont été enregistrés et 554 personnes contacts identifiées.

Psychose

Même si les autorités sanitaires recommandent à la population de rester sereine face à la pandémie, difficile de garder la tête froide pour la plupart des personnes, surtout dans les zones atteintes, surtout celles qui sont en contact avec le public.

« Il y a une grande psychose ici », déclare M. Mamadou Coulibaly, Coordinateur régional de la société civile à Kayes, membre du Comité régional de gestion de la pandémie dirigé par le Gouverneur de région. Pour cet acteur de la société civile, l’heure est à la campagne de sensibilisation pour le respect strict des gestes barrières, conformément aux prescriptions des autorités. Et, pour ce faire, ce sont les radios de proximité qui ont été privilégiées pour véhiculer les messages de sensibilisation. Mais avec une population en majorité non instruite et ne pouvant pas utiliser le numéro vert, l’information est souvent remontée de bouche à oreille.

Dans ce contexte où les suspicions des uns rencontrent les réticences des autres, il n’est pas rare de constater des incidents, comme celui enregistré il ya quelques jours dans le cercle de Kayes, quand un homme soupçonné par ses voisins d’être malade a été contraint par ces derniers d’aller au Centre de santé. Face à son refus, les forces de l’ordre sont intervenues. L’homme sera finalement testé négatif et l’incident sera clos. Désormais, les 2 familles protagonistes se regardent en chiens de faïence, déplore M. Fofana, correspondant régional de Studio Tamani à Kayes.

Dans les rencontres formelles, les gestes barrières sont respectés, mais dans la vie quotidienne difficile d’envisager ces mesures, avec « des marchés bondés et des lieux du culte musulmans qui continuent d’être fréquentés », explique M. Coulibaly. À cela s’ajoute la spéculation organisée, qui fait monter « de façon exponentielle les prix des équipements » et la pénurie, qui pousse les populations à s’approvisionner sur « un marché noir où on vend toute sorte de gels », déplore M. Coulibaly. Ce qui ne fait « qu’ajouter à la psychose ». Pour un masque que l’on pouvait se procurer à 500 francs CFA, il faut désormais débourser la somme de 2 000 francs.

Difficile respect des mesures barrières

Dans cette lutte enclenchée contre le Covid-19, « la prévention est l’élément-clé », rappelle le Coordinateur national. Parce « qu’un porteur a la capacité de transmettre le germe en un mois à 406 personnes. Par contre, si l’on respecte les mesures barrières, on peut réduire le risque à 5 personnes », précise le Professeur Ag Iknane, le lavage des mains au savon pouvant à lui seul réduire de 60% le risque de transmission. Il est essentiel que les populations adoptent comme un réflexe ces gestes, pour se protéger et protéger leur entourage.

Réservé aux cas suspects et aux personnes contacts ayant développé des signes, le test n’est pas accessible à grande échelle au Mali. « Un luxe » que le pays ne peut s’offrir, préviennent les autorités sanitaires. Le défi est donc de « bloquer la transmission ». C’est pourquoi, malgré « la fermeture » de nos frontières, qui restent poreuses, « il faut être vigilants ». Une vigilance et une responsabilité individuelles et collectives sur lesquelles misent les autorités pour rendre ces mesures efficaces.

En effet, les personnes contacts sont mises en auto isolement durant 14 jours. Une mesure indispensable, destinée à identifier rapidement les cas suspects. Des personnes, dont la liste peut s’avérer très longue, compte tenu de notre contexte social.

Mais les mesures barrières, comme la fermeture des frontières, sont néanmoins importantes, parce qu’elles permettent d’éviter « d’essaimer la maladie » et de rallonger le délai d’incubation. Le couvre-feu en vigueur entre 21 heures et 5 heures du matin, même s’il paraît insuffisant, permet de réduire « au moins durant une période la transmission ».

La non fermeture des marchés et la poursuite des rassemblements, notamment dans les mosquées, continuent pourtant de susciter l’inquiétude face à la progression de la pandémie.

Solidarité internationale

L’apparition du Covid-19 a mis à l’épreuve les plus grands systèmes sanitaires. Son ampleur et sa propagation ont convaincu de la nécessité d’une solidarité, surtout pour les systèmes les plus fragiles. Si plusieurs sites de prise en charge existent à Bamako, à l’intérieur du pays les hôpitaux régionaux restent les seules structures de référence, dont les capacités pourraient être rapidement dépassées en cas de propagation de la pandémie. À Kayes, où 2 cas ont déjà été pris en charge, l’hôpital compte un infectiologue et la structure attend des équipements pour le personnel sanitaire. Des besoins similaires dans plusieurs autres structures.

Présente au Mali, où elle a effectué ses premières missions dans les années 1980, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) et ses 3 sections (MSF France, Espagne, Belgique) a des projets depuis 2009 un peu partout sur le territoire. Avant même l’apparition de la pandémie, elle avait prévu diverses activités IPC (Infection, Prévention, Contrôle) dans les hôpitaux, où elle appuie les services de l’État. Des activités renforcées dans les structures d’intervention, afin « que le staff soit bien protégé et prenne en charge les malades du Covid-19 mais aussi tous les autres », explique le Docteur Idrissa Compaoré, Coordinateur médical au Mali. Ces activités de protection concernent aussi les simples usagers.

L’épidémie de fièvre Congo-Crimée qui s’était déclarée à Mopti en février 2020 avait sonné l’alerte et permis à MSF de prévoir des sites d’isolement dans les structures de soins où elle est présente. Les équipes ont été dotées des équipements adaptés pour faire face aux menaces.

À Bamako, l’ONG appuie l’équipe de prise en charge de l’Hôpital du Point G et prévoit notamment « un renforcement des équipes et l’élargissement du centre de prise en charge», en collaboration avec le ministère.

Face à « l’évolution très dynamique des besoins non satisfaits », aucun pays, ni aucune organisation ne peut faire face seul. Il faut donc « la main de tout le monde », suggère le Dr Compaoré.

Les défis restent importants, car il s’agit de « couper la chaîne de transmission ». Si à Bamako, 6 centres de prise en charge sont prévus, à l’intérieur du pays les besoins restent énormes face au risque d’expansion.

Fatoumata Maguiraga

Repères :

2 Janvier 2020 : Réactivation du système de surveillance des épidémies

25 mars 2020 : Apparition des 2 premiers cas au Mali

26 mars 2020 : Début du couvre-feu

Numéro vert : 36061

Numéro vert Centre d’appel spécialisé : 195

Coronavirus : La Tanzanie enregistre son premier décès

La Tanzanie a recensé mardi son premier mort du nouveau coronavirus, un homme de 49 ans qui souffrait déjà d’autres problèmes de santé, a annoncé le ministère de la Santé. Le pays a confirmé 19 cas positifs de coronavirus, dont des voyageurs étrangers et des personnes qui ont été en contact avec eux.

Coronavirus : Maintien des législatives et brigade de vigilance, le gouvernement fait le point

Le Premier ministre Dr. Boubou Cissé a animé, jeudi 19 mars 2020, une conférence de presse à la primature pour donner plus d’explications sur les différentes mesures prises par le gouvernement dans la lutte contre la menace du coronavirus au Mali. Il avait à ses côtés pour l’occasion,  le ministre de la Santé et des Affaires sociales, le ministre  des Transports et de la Mobilité urbaine, et celui de la Communication, chargé des relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement.

Le Chef du gouvernement a souligné au cours des échanges, que tout le travail qui est en train d’être fait est axé sur la prévention, pour que le virus ne pénètre pas dans le pays, mais qu’au cas où il le serait, éviter une contagion locale.

Dr Boubou Cissé a assuré que le gouvernement est conscient  de notre vulnérabilité lié au fait que « quels que soient les efforts déployés, notre système de santé sera très rapidement saturé si  le coronavirus venait à pénétrer dans notre pays ».

C’est pourquoi,  au-delà de la prévention, le pays  est  en train de se  préparer pour la prise en charge d’éventuels cas confirmés du coronavirus.

« Nous nous souhaitons le meilleur pour le Mali mais nous nous préparons au pire. Un dispositif de prise en charge  est  mise en place à Bamako ainsi que dans les capitales régionales », assure le Premier ministre, en précisant qu’il y a une vingtaine de lits pour la prise en charge disponibles à ce jour, à Bamako, qui va s’étendre à une centaine dans les prochains jours.

Une brigade de vigilance et de sensibilisation

Revenant sur les mesures d’interdictions de rassemblement de plus de 50 personnes, le Chef du gouvernement a insisté sur la sensibilisation des populations et la mise à disposition  d’un certain nombre de moyens de contribution à la prévention, notamment aux grands carrefours de rassemblement, les gares routières, les transports en commun, etc.

« L’idée de mettre en place une  brigade de vigilance et de sensibilisation a été discutée hier (mercredi 18 mars) en Conseil des ministres. Elle serait de recruter une centaine de jeunes gens, peut-être même au-delà du millier pour faire partie de cette brigade qui tournera au niveau des marchés et autres endroits de rassemblements », a déclaré le Premier ministre.

« Nous en appelons à la responsabilité citoyenne de tous les Maliens. Sans cela, ne vous faites pas d’illusion, le virus va pénétrer  dans notre pays et se propager. Il faut que chacun  comprenne cela et  que cela se  traduise dans les attitudes de tous les jours », a t-i insisté.

Maintien des élections législatives

Etant face à une situation  où la vie de la nation doit pouvoir continuer, le gouvernement décide de maintenir les élections législatives dont le premier tour est fixé au 29 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire,

« Pour des raisons de survie de la nation, de continuité de l’Etat, à ce jour, nous avons décidé de maintenir la tenue des élections législatives du 29 mars. Ces élections vont se tenir, qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas de cas de coronavirus confirmé », a expliqué Dr Boubou Cissé.

Des précautions spéciales et un dispositif allant de l’encadrement et de la formation des agents concernés par ces élections au respect strict des mesures de prévention préconisées pour les électeurs le jour du scrutin, seront mises en place.

Transport au ralenti

En plus de la suspension des vols commerciaux en provenance des pays à risque, des mesures ont été également prises au niveau des transports terrestres, notamment dans les échanges avec les pays de la sous-région.

« Nous avons à peu près une trentaine de portes d’entrée au Mali et tous ces corridors ont été pris en charge par le ministère de la Santé, avec des  cordons sanitaires, où les mêmes précautions prises au niveau de l’aéroport international Modibo Keita seront appliquées », a indiqué le Ministre des Transports et de la mobilité urbaine, Ibrahim Abdoul Ly.

Mais, étant donné que la quasi-totalité de nos marchandises (Plus de 90%)  provient de l’extérieur, notamment les hydrocarbures et les denrées de première nécessité, il faudrait permettre que ces dernières puissent rentrer dans le pays.

« Les dispositions ont été prises au niveau de nos 7 ports de transit, de la Mauritanie, du Sénégal, de la Guinée, de la Cote d’Ivoire, du Togo, du Bénin et du Ghana pour que les marchandises qui sont déjà dans nos magasins au niveau des ports puissent être acheminées assez rapidement et que le transit soit le plus court possible », a confié le ministre Ly.

Pour sa part, le ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Michel Hamala Sidibé, est revenu sur trois points essentiels pour combattre la pandémie.

Pour lui, il faut d’abord le leadership, l’engagement politique à tous les niveaux, ce qu’il estime être le cas aujourd’hui,  la nécessaire mobilisation sociale « sans laquelle nous ne pourrons pas gagner face à la pandémie » et enfin la science et les équipements.

« Il faut que chaque citoyen malien prenne conscience que nous ne pouvons vaincre la pandémie du coronavirus  au Mali que si chacun  en fait une affaire personnelle », a –t-il conclu.

Coronavirus : Un cas confirmé ce jeudi en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud a annoncé jeudi avoir identifié un premier cas du nouveau coronavirus sur son territoire, un homme de 38 ans qui a récemment séjourné en Italie. 

Cet homme et son épouse faisaient partie d’un groupe de dix personnes qui est rentré en Afrique du Sud dimanche, a précisé le ministre de la Santé Zweli Mkhize.

Il a consulté un médecin généraliste dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal (nord-est) le lendemain à cause de fièvre, maux de tête, maux de gorge et toux, a précisé M. Mkhize dans un communiqué.

“Le patient est à l’isolement depuis le 3 mars”, a assuré le ministre en ajoutant que son médecin l‘était également.

AfricaNews

Coronavirus: La Chine continentale dépasse la barre de 2 000 morts

Le bilan en Chine continentale du coronavirus a atteint 2 004 morts ce mercredi (19 février 2020). Ailleurs dans le monde, cinq décès ont été enregistrés aux Philippines, à Hong Kong, au Japon, à Taïwan et en France. 

Le principal foyer de contamination hors de la Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, placé en quarantaine début février près de Tokyo avec plus de 3.700 passagers à bord. La contagion s’étend désormais à 542 personnes. En théorie, la période de quarantaine débutée le 5 février s’achève ce mercredi (19 février 2020).

Un responsable japonais a annoncé mardi (18 février 2020) qu’environ 500 passagers allaient quitter le paquebot aujourd’hui (19 février 2020), après avoir reçu des résultats négatifs de tests au nouveau coronavirus. 

L’épidémie de coronavirus a fait plus de 75 200 malades et tué 2 212 personnes dans le monde.

Avec lechotouristique

de, cinq décès ont été enregistrés aux Philippines, à Hong Kong, au Japon, à Taïwan et en France. 

Coronavirus: Le Mali débloque 30 millions pour assister les maliens de Wuhan

Le cri de secours des maliens vivant à Wuhan en Chine a été entendu par les autorités maliennes pour apporter de l’aide aux 43 étudiants qui subissent les conséquences sociales et économiques du Coronavirus. C’est depuis la Chine, qu’ils ont lancé des appels à l’aide pour assistance financière. Les étudiants avaient aussi demandé d’être évacués avant qu’ils ne soient contaminés. Mais la solution en réponse à leurs demandes a été matérialisée par l’élan de solidarité d’un montant de 30 millions de FCFA pour permettre aux étudiants de s’offrir à manger malgré la flambée des prix due à la fermeture de certains commerces, plateformes et marchés en Chine, précautions prises pour éviter le risque de contagion au coronavirus. Cette aide du gouvernement a été mise à la disposition du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur.

 

Pour lutter contre le Coronavirus, les dispositions sont prises en Chine depuis le mois de décembre 2019. Au niveau de la communauté internationale, des rencontres et des mesures de synergie sont coordonnées. C’est aussi  dans ce cadre que le Mali a abrité le 14 février 2020, une rencontre des ministres de la Santé de CEDEAO pour une coordination des stratégies de préparation et de réponse à l’épidémie.

A noter que le nombre de contaminations en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), est estimé depuis le mardi 18 février 2020 à 72.300. A travers le monde, environ 900 personnes contaminées ont été recensées dans une trentaine de pays mais pour l’instant aucun Malien n’a été déclaré positif selon le Haut conseil des Maliens de l’extérieur.

Selon les communications de l’Organisation Mondiale de la Santé sur cette épidémie, le Coronavirus, n’a pas encore de traitement. Il se manifeste par la fièvre, la grippe, des maux de tête, la fatigue, la toux, des maux de gorge, des douleurs musculaires et des difficultés respiratoires.

Causes

Cette pneumonie est une maladie infectieuse causée par un virus appartenant à la famille des coronavirus, pour le moment identifié sous le nom de SARS-Cov2. Le réservoir de virus est probablement animal. Même si le SARS-Cov2 est très proche d’un virus détecté chez une chauve-souris, l’animal à l’origine de la transmission à l’homme n’a pas encore été identifié avec certitude.

Coronavirus : Le dispositif de prévention activé

Un nouveau coronavirus, 2019-nCoV, connaît une flambée depuis le mois de décembre 2019. Apparu à Wuhan, en Chine, il s’étend désormais au delà du continent asiatique. Représentant un risque très élevé pour la Chine, l’épidémie est désormais élevée aux niveaux régional et international, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une menace notifiée par l’organisation à plusieurs pays, dont le Mali. Depuis le 21 janvier 2020, les autorités sanitaires s’activent donc à mettre en place les mesures destinées à contrer la menace ou à pouvoir y faire face le cas échéant.

Il est bien logique de s’inquiéter pour ce virus, parti d’un marché informel chinois où est vendue notamment de la viande « sauvage », car « un problème de santé publique quelque part est un problème partout », explique le Docteur Malick Koné, chef du Département des opérations d’urgence de santé publique (DOU – SP). Depuis l’épicentre de l’épidémie, où l’on dénombre plus d’une centaine de morts et  2 740 cas, plusieurs dizaines de patients ont été signalés dans d’autres pays, en Asie (Taïwan, Japon, Népal, …), en France et aux États-Unis. Si l’OMS n’a pas édicté de mesures de restriction au voyage, il revient aux différents pays, compte tenu de l’importance des trafics, de prendre les dispositions adéquates.

Des dispositions adéquates 

Notifié par l’OMS et l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS) de la résurgence du virus, le Mali a pris des mesures d’urgence afin d’empêcher l’épidémie d’atteindre le pays et, le cas échéant, d’en limiter les effets. Les rencontres de coordination sont programmées et un plan de réponse a été validé le 27 janvier. D’autres actions, comme le renforcement de la surveillance épidémiologique au niveau des points d’entrée, comme les aéroports et les frontières terrestres, sont menées. Le dispositif de l’aéroport international Modibo Keïta a été activé, avec environ une quinzaine de personnes.

Ces mesures concernent aussi les établissements sanitaires de l’ensemble du système, y compris les structures privées. Une formation des agents est également prévue après la validation du programme de réponse.

Pour le moment, les autorités invitent à la sérénité et à l’adoption des mesures d’hygiène et de prévention, comme le lavage des mains et le port de masques de protection.

Les signes de la maladie sont la fièvre, les frissons, les maux de tête et, de façon globale, un syndrome grippal avec une gêne respiratoire, qui représente le plus grand facteur de risque.

Malgré un taux de létalité faible, la vigilance est de mise en l’absence de médicament.

Fatoumata Maguiraga