Ecole : COSES et SYNEB marchent ensemble

La Coordination syndicale des enseignants du secondaire et le Syndicat de national de l’éducation de base (SYNEB) ont battu le pavé une nouvelle fois organisé ce mercredi 21 décembre. Ils exprimaient leur mécontentement vis-à -vis de la démarche relative à  l’intégration des enseignants contractuels dans fonction publique des collectivités territoriales. Selon eux, l’option relative à  leur intégration à  la fonction publique des collectivités est une violation des recommandations Forum de l’éducation. Mais la principale raison était l’Assurance Maladie Obligatoire qui pour le moment continue de faire des mécontents. Les militants de ces syndicats entendent se faire rembourser les montants prélevés sur leurs salaires dans le cadre de la mise en œuvre de l’AMO, il y a quelques mois déjà . Suite au tollé qui a suivi le début de cette opération, le gouvernement, le 20 avril dernier, avait rendue « facultative » l’adhésion à  l’AMO, c’est-à -dire que ceux qui ne sont pas intéressés par cette assurance pouvaient librement se déclarer et ne pas être pris en compte dans les prélèvements. Il avait également été décidé que les montants prélevés seraient restitués à  ceux qui ne souhaitent pas bénéficier de l’AMO. Mais voila que depuis la prise de cette décision, les ayants droits attendent toujours le fameux reversement. Les syndicats assurent même que le prélèvement sur les salaires se poursuit même pour certains de ceux qui ont déposé des dossiers de non adhésion. Sur fond de grève… La manifestation, encadrée par les forces de l’ordre, s’est déroulée dans le calme et les marcheurs ont au bout de deux heures rallié le ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales. Là , ils ont été reçus par Les responsables syndicaux ont été reçus par le secrétaire général du ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, Denis Dougnon, dans la salle de conférence du département o๠ils ont remis une déclaration à  au représentant du Ministre. La marche était dirigée les secrétaires généraux de la COSES et du SYNEB, respectivement Adama Traoré et Amadou Coulibaly. Amadou Amion Guindo, le secrétaire général de la CSTM y a également participé. Il faut rappeler que cette manifestation intervient alors que les deux syndicats sont en grève illimitée depuis le 9 novembre pour la COSES et le 25 du même mois pour le SYNEB.

Suspension de la grève des enseignants : les raisons d’une mésentente

Le secrétaire général du COSES, M.Tiémoko Daou explique qu’il existe six points de revendications dans le préavis de grève. Il s’agit principalement de problèmes liés à  l’octroi des indemnités de logements des travailleurs de l’enseignement secondaire ; de la levée des obstacles juridiques qui dérangent généralement les contractuels de l’éducation qui ne peuvent être nommés à  des postes de responsabilité quelque soit leur ancienneté ; Ils ne peuvent pas prétendre à  une formation diplomante et à  un détachement ; La relecture du décret 323 du 6 Août 2003, portant statut particulier de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spécial ; le payement des arriérés dus aux enseignants contractuels. Le paiement de la formation modulaire, l’évaluation modulaire étant un nouveau système de formation dont le payement par l’Etat est exigé par les enseignants ; Suite à  ces longues tractations entre l’état et le COSES, des compromis ont été trouvés le 14 juillet dernier. Selon M.Daou, après cette longue période de grève, l’Etat a créé un cadre de gestion du cahier de doléances appelé ‘le collectif ‘. Ce collectif des syndicats de l’éducation regroupe essentiellement le syndicat des enseignants du supérieur (synesup), la COSES (coordination des syndicats de l’enseignement secondaire), la FEN (fédération de l’éducation nationale), et la FENAREC. Après une sérieuse analyse, les enseignants ont décidé qu’il était temps de s’arrêter afin de mieux se positionner pour la rentrée prochaine A la question de savoir si cette suspension est la résultante du discours du président de la république lors des Assises de la jeunesse tenues il y a quelques semaines, le secrétaire général précise : « nous avons même ignoré cette déclaration. Ce n’était ni le lieu, ni le moment de la faire. Nous sommes des adultes et il est donc normal qu’on discute entre adultes. On ne doit pas discuter des problèmes des enseignants avec les enfants qui ignorent tout du problème ; Ils ne savent pas de quoi il s’agit. On nous parle du nombre élevé des enseignants. Donc, plus on est nombreux, plus le traitement doit coûter cher. Puisque l’éducation n’a pas de prix, elle est le socle de développement de toute nation.» Le président de la république Amadou Toumani Touré affirme que le budget de fonctionnement de la présidence et de l’assemblée nationale et, même de certains ministères cumulés, ne dépasse pas 25 milliards de FCFA hors, les enseignants demandent 32 milliards de FCFA pour les revendications. M.Daou trouve tout à  fait normal que le traitement réservé aux enseignants soit plus élevé que dans les autres secteurs d’activité. Puisque les enseignants représentent presque 50% des effectifs de la fonction publique. Et en plus de tout cela, il estime qu’il y a un manque important d’enseignants au Mali. Signalons que la suspension de la grève dure 3 mois, donc jusqu’à  la rentrée scolaire prochaine. Dans trois mois donc, les discutions reprendront sur le taux des indemnités de logements avec le gouvernement. s’il n’y a pas de solutions plausibles, la grève reprendra de plus belle. Parmi les 6 points de revendication évoqués, deux principales revendications ont été satisfaites. Il s’agit notamment de l’indemnité de logements et de la levée des obstacles juridiques traduites en intégration. Ainsi, l’Etat propose l’intégration des enseignants contractuels à  la fonction publique de l’Etat et à  celle des collectivités. Mais le COSES préfère que ces contractuels soient gérés par l’Etat afin de pouvoir tirer l’école de la situation désastreuse dans laquelle elle se trouve. Les autres points de revendication ont aussi fait l’objet d’avancement. M.Daou explique : « Puisqu’il n’y a pas de texte autorisant les pouvoirs publiques à  nous octroyer une indemnité, ils nous avancé une majoration d’une indemnité, l’indemnité spéciale de responsabilité s’élevant à  10.000 FCFA, en attendant la fixation du taux des indemnités de logements dans les jours à  venir. » Il est temps que l’éducation malienne retrouve ses lettres de noblesse. Qu’elle redevienne une référence dans la sous région. Et pour ce faire, espérons que les enseignants, le gouvernement et tous les acteurs de l’éducation mettent de l’eau dans leur vin. Tout un chacun doit personnellement s’impliquer pour une meilleure remise sur pieds de l’éducation