Étiquette : Côte d’Ivoire
Décès de l’ancien ministre Oumar Hamadoun Dicko à Abidjan
L’ancien ministre malien Oumar Hamadoun Dicko est décédé le 4 novembre à Abidjan, où il résidait depuis plusieurs années selon sa famille. Figure connue de la scène politique nationale, il avait occupé plusieurs fonctions gouvernementales au début des années 2000 et plus récemment en 2019.
Côte d’Ivoire : Un scrutin sans suspense mais à forte portée régionale
À deux jours de la présidentielle du 25 octobre, la Côte d’Ivoire se prépare à un vote marqué par l’absence de ses grandes figures d’opposition. Face à une scène politique recomposée, Alassane Ouattara aborde ce rendez-vous décisif dans une région en pleines turbulences.
Cinq candidats sont officiellement en lice pour la présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2025, validés par le Conseil constitutionnel au terme d’un processus tendu. Le Président sortant Alassane Ouattara, 83 ans, brigue un quatrième mandat sous les couleurs du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix. Face à lui, quatre visages aux parcours contrastés tentent de rompre la logique d’un pouvoir solidement installé. Simone Ehivet, ancienne Première Dame et ex-compagne de Laurent Gbagbo, veut incarner un retour moral et patriotique après des années de silence politique. Jean-Louis Billon, homme d’affaires et ancien ministre du Commerce, mise sur la souveraineté économique et la bonne gouvernance. Ahoua Don Mello, proche de l’ancien Président Gbagbo, prône une alternative nationaliste, tandis que Henriette Lagou ADJOUA, indépendante, s’appuie sur sa réputation de ténacité politique. Malgré la présence de ces profils contrastés, la campagne s’est déroulée dans un calme relatif, sans grands rassemblements, révélant à la fois la discipline du pouvoir et la résignation d’une partie de l’électorat.
Mais, derrière la diversité affichée, la compétition semble déjà pliée. Plusieurs figures majeures de la vie politique ivoirienne – Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Tidjane Thiam et Pascal Affi N’Guessan – ont été écartées de la course pour des raisons judiciaires ou administratives. Ces exclusions nourrissent la contestation et fragilisent la perception de légitimité du scrutin. Le véritable enjeu pourrait alors résider dans le taux de participation. Entre lassitude électorale et sentiment d’inutilité du vote, la mobilisation populaire déterminera la portée politique du résultat.
Au-delà des frontières ivoiriennes, ce scrutin résonne dans une Afrique de l’Ouest en recomposition. La CEDEAO, affaiblie par le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso, tente de restaurer son autorité morale en prônant l’alternance et la bonne gouvernance. Les tensions frontalières, la pression migratoire venue du Sahel, l’inflation et la menace jihadiste complètent un paysage d’incertitudes. Dans ce contexte, la stabilité de la Côte d’Ivoire est un enjeu collectif pour la région, entre promesse de continuité et besoin d’exemplarité démocratique.
À l’heure où la CEDEAO tente de restaurer son image d’espace d’alternance et de stabilité, la Côte d’Ivoire, par son poids économique et politique, reste observée comme le baromètre de la démocratie ouest-africaine.
Afrobasket 2025 : le Mali s’offre le ticket de la demi-finale
Les Aigles se sont envolés pour la demi-finale de la 31ème édition de la compétition du championnat d’Afrique de basket-ball masculin Angola 2025, ce mercredi 20 Août. Au terme d’un match à suspens et à l’issue de la prolongation, l’équipe malienne s’impose contre les Eléphants de la côte d’ivoire, premier du groupe A, avec un score de 102 à 96.
La rencontre très attendue entre les deux équipes a tenu toutes ses promesses. Après les doutes suscités par ses débuts dans la compétition, les Aigles avaient l’opportunité de se hisser à ce niveau, après leur dernière demi-finale en août 1999, perdue face à l’Angola 77-69. Privés de podium depuis leur médaille de bronze obtenue en 1972 à Dakar, les hommes du coach Elhadj Dicko reviennent avec l’espoir dans la compétition de l’Afrobasket après cette victoire bien méritée face à un adversaire de taille. Grâce à une équipe solide et bien constituée, les Aigles s’imposent dès le premier quart temps et terminent par le score de 28 à 27. Un léger retard qui sera vite remonté par la Côte d’Ivoire. Elle assure le spectacle avec des tirs à trois points et avec des tentatives infructueuses, les hommes d’Elhadj Dicko iront en mi-temps avec le score de 42 à 54 en faveur des Ivoiriens.
Loin de sombrer, les Aigles reprennent la pression et l’avantage, 71 à 69. Le dernier quart temp est explosif, les deux équipes se rendent coup pour coup et les Aigles arrachent l’égalité en toute fin de match, envoyant les deux équipes en prolongation, 90-90. Le score final est en faveur des Aigles, 102 à 96, et ravive l’espoir d’un retour du Mali sur la scène continentale.
Après 6 confrontations de 2015 à 2025, cette victoire permet aux Aigles de compter le même nombre de match perdu face aux Eléphants et met les deux équipes à égalité, 3 victoires chacune.
Joseph Amara DEMBELE
AfroBasket 2025 : le Mali tombe en finale face au Nigeria, quintuple champion d’Afrique
Le Nigeria a conservé son titre continental en battant le Mali 78 à 64 en finale de l’AfroBasket féminin 2025, dimanche 3 août au Palais des Sports de Treichville à Abidjan. Déjà quadruple tenant du titre (2017, 2019, 2021, 2023), le Nigeria devient la première nation à remporter cinq titres consécutifs dans l’histoire de la compétition.
Le Mali avait entamé la rencontre avec intensité, remportant le premier quart-temps 26 à 21. Les Nigérianes ont ensuite rééquilibré les débats avant la pause (15-20), portant le score à 41 partout à la mi-temps. Plus tranchantes au retour des vestiaires, les D’Tigress ont pris l’ascendant dans le troisième quart (20-15), avant de conclure la rencontre avec autorité dans les dix dernières minutes (17-8), pour un score final de 78 à 64.
Sika Koné a été la meilleure marqueuse du Mali avec 16 points et 13 rebonds, bien accompagnée par Sira Thienou (14 pts), Djeneba N’Diaye (13 pts, 5 rbds) et Alima Dembélé (11 pts, 5 rbds). Le parcours malien reste solide, avec une demi-finale parfaitement maîtrisée face au Soudan du Sud (76-50).
Cette édition 2025 a été marquée par la performance historique du Soudan du Sud qui, pour sa toute première participation, a remporté la médaille de bronze en s’imposant face au Sénégal (66-65). Quatre nations — Nigeria, Mali, Soudan du Sud et Sénégal — sont qualifiées pour les tournois de qualification à la Coupe du Monde FIBA Women 2026, qui se déroulera à Berlin du 4 au 13 septembre.
Organisé du 26 juillet au 3 août en Côte d’Ivoire, l’AfroBasket 2025 a réuni 12 sélections nationales. Le Mali, déjà finaliste en 2021, confirme sa régularité au plus haut niveau africain, en attendant les prochaines échéances internationales.
Afrobasket féminin 2025 : Le Mali retrouve le Soudan du Sud en demi-finale ce samedi
Après un parcours sans faute, les Aigles Dames du Mali se sont qualifiées pour les demi-finales de la 29ᵉ édition de l’Afrobasket féminin, organisée à Abidjan (Côte d’Ivoire). En quart de finale ce jeudi 31 juillet, les Maliennes ont dominé le Mozambique sur le score net de 86 à 68, confirmant leur statut de prétendantes sérieuses au titre.
Afrobasket féminin 2025 : Le Mali en quart de finale face au Mozambique, un défi décisif
Les Aigles Dames du Mali ont brillamment validé leur ticket pour les quarts de finale de la 29ᵉ édition de l’Afrobasket féminin, organisée à Abidjan (Côte d’Ivoire) depuis fin juillet 2025. Avec deux victoires lors de la phase de groupes, elles ont terminé en tête du groupe B, devant le Cameroun et le Soudan du Sud, affichant une belle régularité et un collectif soudé.
Le début du parcours malien a été marqué par un match tendu, remporté de justesse 55-53 face au Soudan du Sud, adversaire coriace et prometteur du tournoi. La capitaine Djeneba N’Diaye et ses coéquipières ont ensuite confirmé leur solidité face au Cameroun en infligeant un large revers (75-49), montrant ainsi un équilibre entre défense et attaque.
Ce jeudi 31 juillet, le Mali affrontera le Mozambique en quart de finale, une étape cruciale qui pourrait ouvrir la voie vers le dernier carré. Le Mozambique a réussi à se qualifier en dominant largement la Guinée (91-38), mais le match s’annonce disputé. Les Mozambicaines sont réputées pour leur jeu physique et leur expérience sur la scène continentale.
Si les Aigles Dames s’imposent, elles retrouveront le Soudan du Sud, qui s’est imposé de justesse (69-68) contre l’Ouganda lors des huitièmes de finale, confirmant son statut d’équipe surprise du tournoi. Cette possible revanche promet une confrontation intense, avec en jeu une place en demi-finale.
Le basket féminin malien montre ainsi un net regain de compétitivité, porté par un groupe jeune mais talentueux, notamment grâce aux performances remarquées d’Alima Dembélé et Sika Koné. Leurs qualités individuelles alliées à une cohésion collective solide font du Mali une des équipes à suivre pour les phases finales.
Le Mali a ainsi une belle carte à jouer et un objectif clair visant à poursuivre l’aventure au-delà des quarts de finale pour renouer avec les grandes performances continentales et honorer ses ambitions.
Alino Faso retrouvé mort à Abidjan : les accusations ivoiriennes dévoilées
L’activiste burkinabè Alain Christophe Traoré, connu sous le pseudonyme Alino Faso, a été retrouvé pendu dans sa cellule à l’École de gendarmerie d’Abidjan le jeudi 24 juillet 2025 à 7 h 30. Le procureur a précisé que l’examen médico-légal concluait à un suicide après une tentative d’auto-mutilation du poignet avec une lame.
Côte d’Ivoire : mandat de dépôt pour Mamadou Hawa Gassama après propos offensants contre Ouattara
Mamadou Hawa Gassama, ancien député malien et membre du Conseil national de transition (CNT), a été arrêté début juillet à Séguéla, en Côte d’Ivoire, et placé sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour des propos tenus sur les réseaux sociaux jugés « discourtois et offensants » à l’encontre du président Alassane Ouattara.
Selon plusieurs témoignages, Gassama aurait posté des messages sur Facebook qualifiant le chef de l’État ivoirien de « tyran » et condamnant son régime, des contenus perçus comme incitant à la haine et à la déstabilisation. La justice ivoirienne a retenu contre lui des chefs d’outrage à l’autorité publique, incitation à la haine et atteinte à la sécurité de l’État.
Cadre juridique ivoirien
Le Code pénal de Côte d’Ivoire prévoit que quiconque offense publiquement ou outrage un chef d’État étranger encourt une peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans et une amende de 300 000 à 3 000 000 FCFA . Si l’offense est dirigée contre le président en personne, les mêmes peines s’appliquent . De plus, l’outrage envers les autorités publiques est passible d’un emprisonnement de un à deux ans et d’une amende de 200 000 à 2 000 000 FCFA . Les accusations de « déstabilisation des institutions » pourraient constituer une infraction liée à la sûreté de l’État, pour laquelle la peine peut atteindre cinq ans de prison.
Précédent diplomatique
Ce dossier rappelle la longue crise diplomatique née de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens en juillet 2022 à Bamako, jugés pour tentative de coup d’État. Condamnés à 20 ans, ils ont finalement été libérés en janvier 2023 après des négociations impliquant la junte malienne, la Côte d’Ivoire, la Cédéao et le Togo . Cette résolution pourrait servir de référence pour envisager un accord similaire dans le cas de Gassama, même si les circonstances sont différentes.
Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam se retire de la présidence du PDCI-RDA après sa radiation de la liste électorale
Le dimanche 11 mai 2025, Tidjane Thiam a annoncé par une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux sa décision de quitter la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA). Ce départ intervient moins de deux semaines après sa radiation de la liste électorale ivoirienne par la justice, qui l’a déclaré inéligible pour la présidentielle d’octobre 2025.
Déjà, le 22 avril 2025, le tribunal compétent a acté que Tidjane Thiam ne disposait plus de la nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur les listes électorales en 2022, en raison de son acquisition de la nationalité française en 1987. Bien qu’il ait officiellement renoncé à la nationalité française en mars 2025, cette démarche a été jugée trop tardive pour rétablir sa recevabilité. En conséquence, l’ancien patron du Crédit Suisse a été écarté de la course présidentielle, une décision qui a suscité de nombreuses réactions au sein de sa formation politique.
Élu à la tête du PDCI en décembre 2023, Tidjane Thiam incarnait le renouvellement du parti historique fondé par Félix Houphouët-Boigny. Son retrait de la vie politique nationale survient dans un contexte de recomposition politique, alors que le PDCI devra désormais désigner un nouveau candidat et une nouvelle stratégie pour le scrutin présidentiel à venir.
Le départ de Thiam ouvre une période de transition pour le PDCI, qui pourrait organiser un congrès extraordinaire ou désigner une direction intérimaire. Le parti, pilier de l’opposition en Côte d’Ivoire, entre ainsi dans une phase d’incertitude à quelques mois d’une échéance électorale décisive.
Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam radié de la liste électorale
Élu Président du PDCI en décembre 2023, Tidjane Thiam était visé par plusieurs plaintes, dont une demandant sa radiation du fichier électoral et une autre pour l’annulation de son élection à la tête du PDCI. Il vient de perdre une première bataille qui éloigne ses ambitions.
Côte d’Ivoire : Un ex-chef de la police antidrogue condamné pour détournement de cocaïne
La Côte d’Ivoire est secouée par une affaire retentissante impliquant des hauts responsables des forces de l’ordre dans des affaires de trafic de drogue. Le 5 mars 2025, l’ancien chef de la cellule antidrogue du port autonome d’Abidjan, Armand Agnin Angbonon, a été condamné à cinq ans de prison ferme pour le détournement de 200 kg de cocaïne issus d’une saisie record. Ce verdict met en évidence l’infiltration du narcotrafic dans l’appareil sécuritaire ivoirien.
Côte d’Ivoire : Port-Bouët redevient ivoirien, une page se tourne
La France a officiellement rétrocédé la base militaire de Port-Bouët aux forces armées ivoiriennes, le 20 février 2025, marquant une étape significative dans les relations franco-ivoiriennes. Cette cérémonie, présidée par le Vice-Président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné, en présence du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, symbolise la fin d’une présence militaire française de plusieurs décennies en Côte d’Ivoire.
Un navire transportant 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium bloqué au large d’Abidjan : une menace potentielle
Depuis le 4 janvier 2025, un navire battant pavillon de la Barbade, transportant environ 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium, est immobilisé au large du port d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Ce pays des Caraïbes, bien que distant, figure parmi les nations offrant des pavillons de complaisance, souvent critiqués pour leur souplesse réglementaire. Cet incident fait écho à d’autres catastrophes environnementales et industrielles ayant touché la Côte d’Ivoire par le passé.
Réorganisation stratégique : Arthur Banga analyse le retrait progressif des troupes françaises en Afrique
Arthur Banga, historien et spécialiste des questions de défense, a récemment pris la parole pour analyser le retrait des troupes françaises de plusieurs pays africains, notamment la Côte d’Ivoire, le Tchad et le Sénégal. Lors de son intervention du 2 janvier 2025, il a détaillé les raisons et les implications de ces décisions, en les plaçant dans un contexte stratégique plus large.
Selon Arthur Banga, le retrait des troupes françaises de la Côte d’Ivoire, annoncé récemment, s’inscrit dans une démarche de réorganisation planifiée et concertée. Le 43ᵉ Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMA), basé à Abidjan-Port Bouët, sera transféré sous commandement ivoirien à partir de janvier 2025 et rebaptisé Camp Ouattara Thomas d’Aquin, premier Chef d’état-major des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI). Le contingent français, qui comptait environ 400 soldats, sera réduit à une centaine d’hommes dédiés principalement à la formation militaire.
Cette transition symbolise une volonté commune des deux pays de maintenir une coopération militaire étroite, en mettant l’accent sur la formation et le renforcement des capacités locales. Arthur Banga a également souligné le rôle stratégique de l’École de guerre ouverte il y a quelques années en Côte d’Ivoire, fruit d’un partenariat franco-ivoirien, ainsi que la place croissante du pays comme un hub de sécurité régionale, avec des initiatives telles que les opérations Flintlock organisées en collaboration avec les États-Unis.
Un désaccord profond au Tchad
Le cas du Tchad, selon Arthur Banga, illustre une dynamique différente. Le retrait des forces françaises de N’Djamena, exigé par le gouvernement tchadien avant le 31 janvier 2025, met fin à une présence militaire historique marquée par des interventions régulières pour soutenir le gouvernement face à des menaces internes, comme les rébellions armées. Ce départ, selon l’historien, traduit un désaccord entre les deux parties : la France refusant de continuer à jouer le rôle de « garant de la stabilité » du régime comme ce fut le cas il y a quelques années.
Une décision politique au Sénégal
Au Sénégal, la présence militaire française, bien que largement symbolique, a été remise en question par le duo politique Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, qui en ont fait un axe central de leur campagne électorale. Élu président, Bassirou Diomaye Faye a concrétisé cette promesse en demandant la fin de cette présence, répondant aux aspirations populaires en faveur de la souveraineté nationale.
Arthur Banga a expliqué que, contrairement au Tchad, où la logique d’intervention militaire était prépondérante, le retrait au Sénégal s’inscrit dans une dynamique politique et symbolique. Ce départ reflète une volonté d’affirmer une rupture avec les pratiques héritées de la période coloniale.
Les bases françaises restantes en Afrique
Après les retraits ou réductions des troupes françaises en Côte d’Ivoire, au Tchad et au Sénégal, seules deux bases militaires permanentes resteront en Afrique : Djibouti et le Gabon. À Djibouti, environ 1 500 soldats sont stationnés dans ce qui constitue la plus grande base française sur le continent. Stratégiquement située à l’entrée de la mer Rouge, elle permet à la France de surveiller des zones sensibles comme la Corne de l’Afrique et le Moyen-Orient, tout en offrant une capacité de déploiement rapide en cas de besoin. Au Gabon, environ 350 soldats sont déployés dans une base qui joue un rôle central dans la formation des forces armées de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Cette base sert également de soutien logistique pour des opérations de maintien de la paix dans la région. Ces deux bases illustrent la réorganisation stratégique de la présence militaire française, désormais axée sur des partenariats régionaux et une coopération renforcée avec les forces locales.
Une réorganisation stratégique
Pour Arthur Banga, ces retraits ne doivent pas être interprétés comme un désengagement total de la France en Afrique, mais plutôt comme une réorganisation stratégique. La France cherche à établir de nouveaux partenariats basés sur le respect de la souveraineté des nations africaines et la formation des forces locales. Cette approche vise à répondre aux critiques soutenues concernant sa présence militaire sur le continent, tout en maintenant des liens solides avec des partenaires clés.
Côte d’Ivoire : l’armée dément les accusations du Général Tchiani
L’état-major général des armées de Côte d’Ivoire a réagi, ce samedi 28 décembre 2024, aux allégations formulées par le Général Abdourahamane Tchiani, président de la transition au Niger, au cours d’une interview diffusée sur la télévision publique nigérienne et relayée sur les réseaux sociaux.
Campagne cotonnière 2024 – 2025 : tenir les promesses
Les acteurs des filières coton du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal, du Togo et du Tchad sont réunis à Bamako depuis le 22 avril 2024. C’est à l’occasion de la 16ème réunion bilan du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA). Une rencontre qui se tient à un « moment de défis pour les acteurs », notamment l’invasion de jassides, qui avait fait chuter la production de 50% par endroits. Producteurs, chercheurs et industriels sont donc chargés de trouver ensemble les solutions idoines pour booster les rendements et surtout pérenniser une culture vitale pour plusieurs pays.
Marquée par une forte infestation de jassides dans la plupart des pays producteurs de coton en Afrique, la campagne cotonnière 2022 – 2023 a été caractérisée par une baisse significative de la production. Des « ravageurs de fin de cycle qui sont malheureusement intervenus plus tôt », avec l’émergence d’une nouvelle espèce, plus invasive. Une situation inattendue qui a entraîné des dégâts à tous les stades de développement du cotonnier. Avec des niveaux élevés au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal et au Togo, l’invasion de jassides a entraîné une baisse de production estimée entre 30 et 50%. Avec des prévisions de production au Mali en 2022 de 780 000 tonnes, au Burkina Faso de 647 800 tonnes et en Côte d’Ivoire de 492 820, les récoltes ont été respectivement de 390 000, 411 970 et 236 190 tonnes.
Par rapport à 2021, la production totale dans la Zone Ouest et Centre de l’Afrique a baissé de 30%, passant de 3 139 068 tonnes à 2 102 801 tonnes. Quant aux rendements, ils ont été en deçà de 800 kg/ha et particulièrement inférieurs aux prévisions dans la plupart des pays les plus touchés, comme la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso. Une situation qui a occasionné l’endettement des producteurs et la mise en place par les États de subventions afin de leur permettre de se maintenir dans l’activité pour la campagne 2023 – 2024.
Maintenir la production
Après les résultats catastrophiques de la campagne cotonnière 2022 – 2023, les acteurs de l’espace ont envisagé des mesures destinées à soutenir les producteurs de la filière. Ainsi, les scientifiques ont identifié les causes et préconisé les mesures pour lutter contre ce phénomène nouveau, qui a compromis les résultats de la campagne et au-delà. Avec de nombreuses plantes hôtes autres que le cotonnier, l’insecte ravageur constitue une véritable menace pour la sécurité alimentaire, avertissent les chercheurs.
Lors de la réunion extraordinaire du PR-PICA à Lomé, au Togo, les acteurs ont recommandé notamment trois nouveaux produits, le traitement des semences avec des doses de produits plus relevées que d’ordinaire, l’obtention de dérogations pour l’utilisation de produits non encore homologués et la modification des programmes de traitement pour intégrer les nouveaux produits. Des mesures fortes qui ont permis aux producteurs de garder espoir.
Estimée à 690 000 tonnes de coton graines pour 2023 – 2024, la production malienne a permis aux acteurs de retrouver l’optimisme après la précédente campagne perturbée par l’invasion des jassides. Ainsi, le Mali retrouve sa place de premier producteur africain. Devant le Bénin, 553 587 tonnes, le Burkina Faso, 407 500 tonnes, la Côte d’Ivoire, 394 631 tonnes et le Cameroun, 350 000 tonnes, selon les données du PR-PICA.
Selon les responsables de la Compagnie malienne de développement textile (CMDT), cette performance malienne est attribuable au maintien de la subvention et à l’augmentation du prix d’achat du coton graine. La reprise est aussi due aux « stratégies » déployées par la société pour respecter le dispositif de veille mis en place pour prévenir les attaques des jassides grâce aux produits proposés par l’Institut d’économie rurale (IER), en collaboration avec les chercheurs du PR-PICA.
Malgré donc son démarrage dans des conditions d’inquiétude, la campagne, dont les résultats ont été annoncés par la réunion du Comité de pilotage du PR-PICA en décembre 2023, permettra au Mali de reconquérir sa place de leader des producteurs du coton africain.
Même si cette production enregistre un recul de 11% par rapport aux prévisions, elle représente tout de même un rebond de 76% comparé à la précédente campagne.
Perspectives conditionnées
En pleine période de « mise en place », en attendant la fixation des prix du coton et des intrants qui doivent en principe être connus durant ce mois d’avril, les producteurs restent préoccupés par certaines difficultés. « La première inquiétude que nous avons c’est le retard dans le paiement des prix du coton, qui ne dépasse pas 52% dans l’ensemble », témoigne Issa Konaté, producteur de coton dans la région de Sikasso.
Si des dépenses peuvent être engagées sous certaines conditions, il est difficile pour un producteur qui vit de la culture du coton d’entamer une nouvelle saison sans être totalement payé pour la production précédente. L’autre sujet de préoccupation est relatif au prix des intrants, qui peuvent soit réjouir les producteurs soit les « décourager », ajoute M. Konaté. En effet, lorsqu’ils dépassent un certain niveau, cela peut être un facteur déterminant pour la décision.
Encore désorganisée il y a 3 ans environ, la Confédération des producteurs de coton qui est mise en place cette année est un préalable important qui, espère-t-il, continuera d’assurer l’équilibre et la sérénité au sein de ces acteurs primordiaux de la filière. Concernant les attaques des jassides, après les premières et les mesures adoptées elles ont été endiguées et il faut maintenir cette situation en garantissant la disponibilité des produits, suggère M. Konaté.
Évoquée par les responsables de la CMDT lors de l’ouverture de la réunion du PR-PICA le 23 avril 2024 à Bamako, la question des rendements est un défi constant, qui interpelle lui aussi. Pour le producteur, les différentes qualités de semences disponibles ont montré leurs limites et il est essentiel que d’autres variétés, qui seront plus adaptées aux conditions et aux réalités des sols, soient adoptées. Par ce que les « rendements ne sont pas vraiment à hauteur de souhait », déplore M. Konaté. Puisque c’est au rendement qu’est effectué le paiement, il est important que « nous ayons des semences plus performantes en la matière ».
Espérant une hausse du prix au producteur cette année, M. Konaté attend également une baisse du coût des intrants et surtout le paiement des sommes dues au titre de la campagne précédente pour entamer avec plus d’engouement la prochaine, qui doit confirmer les « bons résultats » de 2023 – 2024.
Évoluer face aux défis
Créé au Burkina Faso en 1998, le Projet régional de prévention et de gestion de la résistance de Helicoverpa armigera aux pyréthrinoïdes en Afrique de l’Ouest (PR-PRAO) est devenu en 2005 le Programme régional de protection intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA) en décidant d’intégrer toutes les disciplines de la production, notamment l’amélioration variétale, il est désormais le Programme régional de production intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA).
Même s’ils affichent des « résultats intéressants dans la gestion de la résistance des ravageurs », ses responsables entament cette session avec d’importants défis. Ils sont relatifs à la faiblesse des rendements, qui sont encore inférieurs à une tonne à l’hectare. « Inacceptable », à l’heure actuelle, compte tenu des nombreux progrès dans le domaine. La variabilité de la pluviométrie et la question centrale de la transformation du coton africain sont aussi des problématiques qui sont à l’ordre du jour du développement du secteur du coton.
Des questions centrales sur lesquelles les chercheurs des huit pays producteurs du PR-PICA, ainsi que leurs partenaires, réunis à Bamako sont donc attendus pour faire des recommandations pertinentes, capables de booster le secteur et surtout d’assurer sa viabilité, compte tenu de son importance dans l’économie des pays producteurs.
UEMOA : la diaspora transfère près de 281 milliards de francs CFA
Les travailleurs de la diaspora provenant des pays de l’UEMOA et vivant en Côte d’Ivoire ont transféré 280,9 milliards de francs CFA vers leurs pays d’origine en 2022. Un chiffre en hausse de 28% par rapport à l’année précédente représentant 58% des transferts effectués par les diasporas vers les pays de la région, selon la BCEAO.
Selon le site Sikafinance, ceci dénote d’une forte présence des travailleurs des pays de la sous-région en Côte d’Ivoire. En tête de ces pays, le Mali, dont les ressortissants ont envoyé 70,8 milliards, suivi du Burkina Faso avec 60,7 milliards. Ces chiffres représentent 47% du volume global des transferts vers l’UEMOA. On trouve ensuite le Sénégal avec 52,2 milliards de francs CFA, le Togo, 41,7 milliards, et le Bénin, avec 40,6 milliards. Le Niger et la Guinée Bissau sont les pays ayant reçu le moins de transferts, avec respectivement 13,8 milliards et 619,7 millions de francs CFA.
En tout, les flux de transferts des diasporas locales à l’intérieur de la région ont progressé de 19% pour s’établir à 663,6 milliards de francs CFA en 2022 contre 557,2 milliards en 2021.
Quant à la diaspora installée dans la région, elle a transféré 84,4 milliards de francs CFA. Des sommes provenant essentiellement du Sénégal (26,9 milliards), du Mali (22,3 milliards), du Burkina Faso (17,2 milliards FCFA), du Bénin (9,5 milliards), du Togo (6,5 milliards), du Niger (1,3 milliard) et de la Guinée Bissau (548,2 millions de francs CFA).
13ème conférence ministérielle : l’OMC joue les prolongations
Alors que la cérémonie de clôture était prévue hier jeudi 29 février à 20h (locale-16h GMT), l’organisation mondiale du commerce joue les prolongations afin que les membres parviennent à un accord. Ainsi, la clôture de la conférence ministérielle a été repoussée une première fois à minuit, heure des Emirats Arabes Unis. Les traits déjà tirés face à l’intensité des négociations, délégués et journalistes ont été informés quelques heures avant minuit d’un nouveau report pour le vendredi 1er mars à 14h locale. « Les ministres continuent d’être engagés dans d’intenses discussions sur un ensemble d’accords à adopter lors de la CM13. En conséquence, afin de donner plus de temps aux négociations, la séance de clôture officielle de la CM13 a été reportée au vendredi 1er mars à 17 heures (heure des Émirats arabes unis) » a déclaré durant la journée Ismaila Dieng, le porte-parole de l’OMC. Deux autres reports ont suivi cette annonce, la cérémonie est pour l’heure programmée à 22h locale. Si ces reports incessants en déconcertent plus d’un, d’après des responsables de l’OMC qui rappellent que les précédentes conférences se sont poursuivies au-delà de la date de clôture convenue, c’est le « fonctionnement » normal. Les positions divergentes, le manque d’accord expliquent en grande partie les reports. Les négociations se poursuivent entre les délégations. D’après un expert « les thématiques sont liées. Si un Etat est prêt à lâcher du lest sur un dossier, il veut une garantie sur un autre » ce qui complexifie les discussions. L’Inde par exemple dont la présence est très remarquée durant cette conférence a fait savoir par la voix de son ministre du Commerce, Piyush Goyal, son pays n’envisage pas de « finaliser » de nouveaux accords tant que les Etats-Unis bloquent l’organe d’appel du mécanisme de règlement des différends. Washington est également pointé du doigt pour bloquer des accords sur l’agriculture, notamment le coton. Les pays du C4+ (Mali, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire) militent pour réforme des subventions de l’or blanc. Ces subventions accordées en « masse » par les Etats-Unis, ou encore la Chine permettent à ces derniers de proposer des prix plus bas sur le marché ce qui plombe le groupe du C4+ qui dénonce une distorsion et une concurrence déloyale. En cette année électorale, de l’analyse d’un des experts qui prend part aux discussions, il semble peu probable que les Etats-Unis acceptent un compromis sur une fin des subventions. « Le lobby des farmers est très puissant » aux Etats-Unis, précise-t-il. A défaut donc d’un abandon, les pays du C4+ seraient dans la dynamique de proposer aux Américains de réduire les subventions. Mais, pour l’heure, rien n’est encore gagné.
OMC : lors de la 13ème conférence ministérielle, la question des subventions divise les membres
Plusieurs questions vont occuper les discussions lors de la 13ème conférence ministérielle de l’organisation mondiale du commerce qui se tient à Abu Dhabi du 26 au 29 février. Parmi ces questions, celle sur les subventions oppose les membres.
Alors que les délégués des différents pays enchaînent les réunions et les négociations lors de la 13ème conférence ministérielle de l’OMC ouverte hier lundi à Abu Dhabi, la question des subventions divise les Etats. Ce mardi, l’OMC a organisé trois conférences sur l’environnement, et la dernière consacrée à la réforme des subventions des combustibles fossiles a mis en évidence une partie du fossé entre les membres. Todd McClay, ministre du commerce de la Nouvelle-Zélande dont le pays fait partie des co-parrains de cette initiative espère qu’une partie de ce fossé sera réduit à l’issue de la conférence. 48 pays sur les 164 de l’OMC sont membres de cette initiative. « 24 trillions de dollars ont été dépensés ces dernières années pour subventionner les énergies fossiles. Éliminer ces subventions pourraient permettre de réduire de 3% les émissions de gaz à effet de serre » a affirmé M. McClay. Comme très souvent, ces textes peinent à avancer, bloqués par des pays qui se sentent menacés. La Chine ainsi que les Etats Unis, les deux plus grands pollueurs de la planète ne souscrivent pas à l’initiative d’une réforme des subventions des combustibles fossiles. Selon un délégué rencontré dans les coulisses, une telle réforme « voudrait dire pour la Chine qui est l’usine du monde devra réduire sa capacité de production, ce qui pour l’heure n’est pas encore envisageable ».
Lors de la cérémonie d’ouverture de la 13ème conférence le 26 février, la Directrice générale de l’OMC, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala s’est réjouie qu’un accord soit proche sur les subventions à la pêche alors que la question est débattue depuis 2001. Un accord a déjà été adopté par consensus lors de la 12ème conférence ministérielle de l’OMC (CM12), tenue à Genève du 12 au 17 juin 2022 qui fixe de nouvelles règles multilatérales contraignantes pour lutter contre les subventions préjudiciables. Les membres s’étaient entendus en outre pour poursuivre les discussions lors de la 13ème conférence en vue de faire des recommandations. La Directrice générale a formulé le vœu d’une entrée en vigueur de cet accord d’ici son anniversaire le 13 juin prochain. « Lorsque nous y parviendrons, ce sera l’entrée en vigueur la plus rapide de tous les accords de l’OMC et je sais que nous y parviendrons », a-t-elle ajouté.
Une autre question de subvention à laquelle le Mali est directement concerné est également débattue durant cette semaine. Le groupe du Coton-4+ (Mali, Tchad, Bénin, Burkina Faso) ainsi que la Côte d’Ivoire militent pour une réforme des subventions qui entraînent selon eux une distorsion des marchés mondiaux depuis 20 ans. La Chine et les Etats-Unis ainsi que des pays européens tels la Grèce et l’Espagne allouent des subventions importantes à leurs producteurs. Grâce à ces subventions, le coton provenant de ces pays est vendu moins cher sur le marché. Ahmat Abdelkerim Ahmat, ministre du Commerce et de l’industrie du Tchad et coordinateur du C4+ a assuré que le groupe a soumis un projet de décision ministérielle pour cette conférence « qui n’a pas été pris en compte » selon lui.
CAN : La Côte d’Ivoire championne sur ses terres au terme d’un parcours fou
Agonisante au premier tour, la Côte d’Ivoire est allée jusqu’au bout de sa trajectoire pour remporter sa troisième Coupe d’Afrique, en dominant le Nigeria (2-1) en finale au stade Alassane Dramane Ouattara d’Abidjan hier dimanche. Victor Osimhen, le Ballon d’Or africain qui rêvait de guider les Super Eagles au titre et rejoindre Jay-Jay Okocha et Nwankwo Kanu, ses idoles, ses modèles, dans la légende du foot nigérian était inconsolable.
Quant aux Eléphants de Côte d’Ivoire, quasi-éliminés après la défaite 4-0 face à la Guinée Équatoriale, ils ont été qualifiés grâce à la victoire du Maroc contre la Zambie. Après un retour miracle, ils battent aux tirs au but le Sénégal, tenant du titre en huitième de finale, résistent en quarts au Mali à 10 contre 11 pour s’imposer finalement 2-1 dans les ultimes secondes du match, maîtrisent la RD Congo en demi-finale 1-0. En finale, face aux Super Eagles qui les avaient battus dans la phase de groupe, ils sont menés au score à la mi-temps grâce à un but du défenseur Troost Ekong, désigné meilleur joueur du tournoi mais renversent tout en deuxième période grâce à Franck Kessié et Sebastien Haller. Tel un symbole, c’est Haller qui a repris sa carrière de footballeur après avoir vaincu un cancer qui a offert la victoire et le titre de champion d’Afrique aux Eléphants.
Cette persévérance dans le jeu est aussi une victoire d’Emerse Faé, entraîneur intérimaire des Eléphants qui a remplacé Jean-Louis Gasset au lendemain de leur premier tour désastreux. Un pays hôte s’impose pour la première fois depuis l’Egypte en 2006, c’était face à la Côte d’Ivoire. Avec ce troisième sacre, après celles de 1992 et 2015, la Côte d’Ivoire se place au niveau du Nigéria avec trois titres, une unité derrière le Ghana qui en compte, et deux pour le Cameroun qui a cinq titres. L’Egypte, recordman a sept trophées.
Elimination du Mali de la CAN : Le chagrin et la pitié
« La plupart des gens abandonnent juste quand ils sont sur le point d’atteindre le succès. Ils abandonnent à la dernière minute du jeu, à un doigt de la victoire ». Deux fois candidat aux élections présidentielles aux États-Unis, en 1992 et 1996, Henry Ross Perot, homme d’affaires et politicien américain (1930-2019), a traduit bien avant la lettre le sentiment ressenti par l’écrasante majorité des Maliens lorsque, peu après 19h30, le glas sonna le samedi 3 février la déroute de l’équipe nationale du Mali face à sa rivale de la Côte d’Ivoire, au terme de 120 minutes d’une empoignade qui plongea tout un peuple dans le désarroi. Beaucoup de Maliens passionnés de foot ont été dévastés par un réel état de dépression insurmontable qui provoqua en eux un profond dégoût du football. Le désarroi est d’autant plus déconcertant que, de l’avis formel de nombreux observateurs, la meilleure équipe a perdu une confrontation qui était amplement à sa portée. Résultat irrationnel ? Le déroulement de la partie peut le laisser penser. Durant presque toute la rencontre, la possession du ballon était malienne. Mais quelle valeur accorder à une domination si elle ne se traduit pas par un avantage au tableau d’affichage ? La brillante inspiration technique qui semble caractériser le style de jeu malien, sans efficacité à la clé, n’est qu’un leurre et renvoie à une illusion de l’apparence.
À la 17ème minute, Adama Noss Traoré (29 ans), ne réussit pas à tromper le gardien ivoirien en tirant sans conviction le penalty qui venait d’être accordé au Mali. Manifestement gonflés à bloc, les Maliens, avec un milieu de terrain très actif, réussirent à priver leurs adversaires du ballon. Possession 62% contre 38%. À partir de la 44ème minute, suite à l’expulsion du défenseur central ivoirien Odillon Kossounou, le Mali évoluera à 11 contre 10. Le splendide but marqué à la 71ème par le feu follet Nene Dorgelès, ayant remplacé 9 minutes plus tôt Noss, saisi d’une étrange apathie sur le terrain, concrétisa la domination malienne.
Puis soudain, plus rien. Les Éléphants, piqués au vif, se lancèrent comme des morts de faim à l’abordage. On avait le sentiment que c’étaient les Maliens qui jouaient à 10 contre 20 Ivoiriens, comme le fera remarquer ironiquement à la fin de la partie le lutin attaquant ivoirien Alain-Max Gradel. Les Aigles avaient comme les ailes rognées. Ils s’embourbèrent dans de stériles escarmouches, malgré une timide éclaircie provoquée par le remplacement de Kamory Doumbia par Yves Bissouma qui, malheureusement, n’était pas assez saignant dans ses prises de balle, avec des relances plutôt timorées.
En faisant sortir Lassiné Sinayaoko qui, par sa puissance et sa force de pénétration, perturbait l’axe central ivoirien, le coach malien permit aux défenseurs ivoiriens de s’enhardir et d’oser aller en renfort à leur ligne d’attaque. La pression s’intensifiait sur la formation malienne, de plus en plus déconcentrée par des remplacements intempestifs, qui, au lieu d’apporter un regain d’entrain au rythme de jeu malien, contribuèrent à la confusion dans le dispositif tactique des circaètes.
La désorganisation dans le jeu, et surtout dans les têtes maliennes, était palpable. La sérénité s’était évaporée et tout pouvait arriver. Les attaques placées dont l’équipe malienne avait la maîtrise devenaient friables devant les contre-attaques des Ivoiriens. Alors que les substitutions ne produisaient que confusion et fragilité dans les rangs maliens, elles s’avéreront décisives chez les Ivoiriens. En 30 minutes, à la 90ème et à la 120ème, les rentrants Simon Adingra et Oumar Diakité réussirent à ruiner les espoirs maliens. L’expulsion du Capitaine Hamari Traoré à la 120ème + 5 pour contestation véhémente des décisions de l’arbitre égyptien Adel, ainsi que celle d’un joueur ivoirien, Oumar Diakité, qui écopa d’un 2ème carton jaune pour avoir ôté son maillot en célébrant son but, relèvent de l’anecdote. En fin de compte, les faiblesses de l’équipe nationale du Mali résidaient dans un manque d’expérience manifeste, la gestion des efforts, la fougue de la jeunesse et sans doute trop de pression inutile sur les épaules des joueurs, entraînant une perte de lucidité.
La rage de vaincre des Ivoiriens est venue à bout de la résignation malienne, créant une chape de plomb sur tout le Mali. À la télévision nationale, le Directeur des publications de l’AMAP (Agence malienne de presse et de publicité), Souleymane Bobo Tounkara, a eu beau jeu de rappeler le déficit criard dans les rencontres entre les deux voisins au détriment du Mali. Désormais, sur 40 rencontres entre Maliens et Ivoiriens, 4 victoires « kep » (seulement) sont à mettre à l’actif des premiers et 26, 6 fois plus, à celui des seconds. Jusqu’à quand ?
Que retenir de la rencontre de Bouaké ? Rarement dans une confrontation sportive la dimension psychologique aura atteint un tel degré. Quelques dizaines de supporters des Aigles maliens, aussi vaillants furent-ils, ont fait difficilement le poids face à environ 40 000 voix poussant au dépassement les représentants ivoiriens. Indiscutable avantage du terrain en faveur des Éléphants. Les Aigles ont fait montre d’une condition physique satisfaisante. Parfois même trop. Samedi, le Mali, à cause d’une trop grande ardeur dans l’engagement physique, malgré des gabarits moyens en général, a commis beaucoup plus des fautes que l’équipe adverse, même si, au chapitre des avertissements, le Mali, avec 3 unités, en a reçu 2 fois moins que la Côte d’Ivoire.
Au plan technique, l’équipe du Mali en a séduit plus d’un, y compris ses différents adversaires, notamment Burkinabé et Ivoiriens. Un fonds de jeu parfois chatoyant qui, malheureusement, est entaché de réflexes contre-productifs comme l’abus des rétro-passes (n’est-ce pas, Capitaine Hamari Traoré ?) ou encore une lenteur inacceptable dans la circulation du ballon. Le constat est sans appel. La cohésion entre les joueurs et entre les lignes laisse à désirer et montre de graves lacunes dans les automatismes, se traduisant par un taux de déchets anormalement élevé dans la surface adverse, où de nombreuses occasions de but ont été gâchées. On en arrive à se demander si le Mali dispose d’une équipe-type, tellement sa composition ne reflète pas une grande stabilité. L’entraîneur Djibril Dramé, a, à juste raison, dans ses commentaires avant-match de samedi, déploré le mauvais ratio entre les occasions de but et celles qui ont été converties. Cette tare est une tragique constante dans le football malien, depuis la nuit des temps. La promesse faite par Dramé pour remédier à cette situation mérite d’être saluée.
On ne le répétera jamais assez. La dimension psychologique est de plus en plus déterminante dans la pratique sportive. Sa place est primordiale dans l’accompagnement des pratiquants de sports de haut niveau. La Seleçao, encore appelée Auriverde (jaune et vert, en référence aux couleurs du drapeau brésilien), s’est toujours attachée les services de deux ou trois psychologues. La pratique est courante dans bien d’autres pays, et pas seulement pour le football. À Bouaké, le climat qui entourait la rencontre Mali-Côte d’Ivoire était sujet à caution. Le sport et les considérations extra-sportives ne sont pas compatibles.
L’émulation et la rivalité saines sont inhérentes à la confrontation sportive. Elles ne devraient cependant pas engendrer de passions malsaines. Elles engagent la responsabilité morale et juridique des instances faîtières sportives comme la FIFA (Fédération internationale de football association) et la CAF (Confédération africaine de football). Celles-ci ne semblent pas toujours se soucier des conséquences regrettables découlant de l’exaspération des comportements pervers dans l’encadrement des manifestations sportives qui, de plus en plus, mettent en jeu des intérêts matériels, économiques, financiers, voire politiques, excessifs. On n’est jamais à l’abri de dérives. Quant aux responsables qui tournent autour des Aigles, ils ne devraient jamais perdre de vue qu’haranguer les siens est légitime mais que les étouffer sous des considérations chauvines au point de les perturber, jusqu’à leur faire perdre leurs moyens, est malsain et doit être banni. Il est loin le temps d’Hitler qui se servait du sport pour faire l’apologie, aux Jeux Olympiques de 1936, de la prétendue suprématie de la race aryenne.
La pression était trop forte, aussi bien sur les joueurs maliens que sur leurs homologues ivoiriens et sur leurs encadrements techniques respectifs. Elle a quelque peu inhibé les joueurs maliens tandis qu’elle semble avoir stimulé l’amour-propre des Ivoiriens, qui avaient conscience d’avoir échappé à la catastrophe après la débâcle du 22 janvier, avec un cinglant 4 à 0 infligé par la Guinée équatoriale. Il ne serait donc pas tout à fait juste de tout mettre sur le compte d’Emerse Faé (40 ans), remplaçant de Jean-Louis Gasset, parrain de la déroute face aux Équato-guinéens. Sur le banc de touche, l’agitation frénétique et l’apparente absence de sérénité perceptibles chez Faé ne donnaient pas l’impression qu’il était l’inspirateur de la résurrection miraculeuse des Éléphants.
Quid de l’arbitrage ? Tout comme le Gabonais Pierre Ghislain Atcho, qui a bredouillé sa prestation lors de la rencontre Sénégal-Côte d’Ivoire, l’Égyptien Mohamed Abed Elsaid n’a pas été exempt de tout reproche au cours de la rencontre Mali-Côte d’Ivoire, pas plus que les assistants VAR (Video Assistant Referees / Assistants vidéo à l’arbitrage). La principale satisfaction à retenir est à mettre au compte du comportement fair-play observé chez des adversaires qui ne se sont jamais manqué de respect mutuel. Beaucoup de gestes sportifs courtois ont retenu l’attention, comme lorsque des joueurs, après quelques frictions, s’excusaient entre eux, à l’instar de Oumar Diakité, le bourreau du Mali, après un mauvais geste à l’endroit de Nene Dorgelès. Et tant d’autres gestes rappellent que des compétitions comme la CAN ne doivent pas être perçues autrement que comme des retrouvailles entre jeunes de pays liés par des valeurs infiniment supérieures aux trophées décernés à l’issue des joutes.
De tous les joueurs maliens, le gardien Djigui Diarra doit être crédité d’une excellente CAN pour ses multiples sauvetages lors des assauts adverses. Chapeau, l’artiste !
CAN : place au dernier carré de la compétition
Ils sont tous d’anciens vainqueurs. Le Nigéria du ballon d’or africain Victor Oshimen, l’Afrique du sud du gardien Ronwen Williams qui a été samedi l’une des plus belles révélations de la Can, la RD Congo qui développe une puissance physique impressionnante, et la Côte d’ivoire le revenant qui a réussi à se forger un mental d’acier.
La première demi-finale opposera le Nigéria à l’Afrique du Sud. Les deux équipes se sont déjà affrontées lors des CA? en 2000 et 2004. D’un côté, le Nigéria, porté par Victor Oshimen, avec à ses côtés Ademola Lookman est en quête d’une quatrième étoile après 1980, 1994 et 2013. En 20 participations, le pays dispute sa 16ème demi-finale. De l’autre côté, l’Afrique du sud emmenée par son gardien Ronwen Williams qui a démontré qu’il est l’un des meilleurs portiers du continent avec quatre tirs aux buts arrêtés et plusieurs parades dans le match, veut sa deuxième étoile après celle de 1996.
Avec huit titulaires jouant dans le même club, les Mamelodi Sundowns, une des meilleures formations d’Afrique, les Bafanas-Bafanas s’appuient sur des habitudes collectives rares qui font la différence. L’Afrique du Sud sera face au Nigéria le 7 février 2024.
La seconde affiche de ce dernier carré opposera la RD Congo à la Cote d’ivoire. Les deux équipes se sont déjà affrontés à ce stade de la compétition, c’était en 2015, en Guinée Équatoriale. Les Ivoiriens l’avaient emporté 3-1, avant de remporter la CAN quelques jours plus tard aux dépens du Ghana. L’atout numéro un des Léopards reste sans nul doute, la force physique notamment dans sa défense ainsi que des qualités personnifiées par Chancel Mbemba. Le pays rêve d’apporter une étoile au pays, lequel n’a pas été auréolé depuis 50 ans en 1968 sous le nom de Congo-Kinshasa et en 1974 sous le nom du Zaïre.
Quant à la Côte d’Ivoire, elle n’est pas prête à laisser la coupe quitter son territoire Les Ivoiriens revenus de nulle part, et qualifiés in-extremis enchaînent depuis les miracles. Jusqu’où le miracle va-t-il s’arrêter, jusqu’à une troisième étoile espère tout en peuple après 1992 et 2015.
Youssouf Tapo : l’artiste toujours détenu en Côte d’Ivoire
L’artiste, chanteur et compositeur malien Youssouf Tapo a été arrêté le 11 novembre 2023 à Bouaké, en Côte d’Ivoire, avec 7 membres de son équipe. Une détention qui s’inscrit dans un climat de tension où les relations artistiques et culturelles entre le Mali et la Côte d’Ivoire sont de plus en plus mises à l’épreuve.
À Bouaké pour un concert qui était prévu au Centre culturel Jacques Aka, le chanteur Youssouf Tapo a été interpellé le même jour par les forces de sécurité. Et, depuis près d’un mois, l’incompréhension règne. Le manager de l’artiste, Papa Konta, affirme toujours aujourd’hui ne pas connaitre les raisons de cette interpellation, car elles n’ont pas été divulguées. Le 30 novembre 2023, la Team Maliba a organisé un point de presse afin de fournir plus de détails sur cette interpellation en terre ivoirienne et solliciter l’implication de tous pour une libération. Le manager s’est rendu durant une semaine à Bouaké sans avoir eu accès à l’artiste. Les proches de Youssouf Tapo dénoncent un manque de transparence sur les raisons de son arrestation. Selon une source sécuritaire ivoirienne, les organisateurs ont fait appel à des videurs (gros bras) d’Abidjan pour sécuriser le concert à Bouaké. Ce qui a soulevé des questions au niveau des agents de la sécurité nationale, qui ont décidé de mettre aux arrêts l’artiste, l’organisateur et les gros bras pour enquête.
Aly Inèba Guindo, Chargé de Communication du ministère de la Culture, affirme que le département est au courant de la situation de Youssouf Tapo et travaille avec le ministère des Affaires étrangères, en collaboration avec l’ambassade du Mali en Côte d’Ivoire, qui lui fait parvenir régulièrement des rapports sur la situation. Selon lui, tout est mis en œuvre pour avoir des explications sur son arrestation et obtenir sa libération. En Côte d’Ivoire, silence radio du côté des autorités, ce qui donne libre cours aux interprétations. Certains proches et internautes lient cette affaire à celle des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali en juillet 2022, qui avait considérablement refroidi les relations entre les deux pays. Même si, comme le confient certains observateurs, Youssouf Tapo et son staff n’ont pas cette envergure. Toutefois, les relents de cette affaire sont toujours présents. Pour rappel, le concert de Salif Keïta prévu pour le 17 novembre dernier à Abidjan a été aussi annulé après plusieurs semaines d’appel au boycott. L’artiste ivoirien Didi B, qui devait effectuer un concert à Bamako en septembre 2022, avait dû l’annuler à cause des tensions autour des 49 militaires, quelques jours après l’artiste malienne Mariam Bah, qui devait se produire en Côte d’Ivoire.
Aigles : une liste de 25 joueurs pour affronter le Soudan du Sud et la Côte d’Ivoire
Le sélectionneur national Eric Sekou Chelle a dévoilé ce vendredi une liste de 25 joueurs retenus pour disputer le match de la 6ème et dernière journée des éliminatoires de la CAN Côte d’Ivoire 2024 face au Soudan du Sud. Cette rencontre se disputera dans une semaine, le vendredi 8 septembre à Bamako. Une liste sans grande surprise hormis les absences notables d’Amadou Haidara et El Bilal Touré pour cause de blessure. Le trio de gardiens ne change pas avec Djigui Diarra, Ibrahim Mounkoro et Ismael Diawara. En défense, le capitaine Hamari Traoré est présent, dans l’axe Boubacar Kiki Kouyate devrait tenir sa place accompagné de Mamadou Fofana ou de Sikou Niakaté. Au milieu, Yves Bissouma, très impressionnant depuis le début de la saison avec son club de Tottenham fait son retour. Diadié Samassekou, Mohamed Camara, Cheick Doucouré sont présents. En attaque Nene Dorgeles, Ibrahima Koné qui vient de rejoindre Alméria en Espagne, Sekou Koita sont sur la liste. Moussa Djenepo dont le temps de jeu est très famélique avec Southampton est aussi présent. Le rassemblera débutera le lundi 4 septembre. Après le match face au Soudan du Sud, le Mali se déplacera à Abidjan pour affronter la Côte d’Ivoire au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé.
Côte d’Ivoire : qui pour succéder à Henri Konan Bédié?
À 89 ans, l’ex Président ivoirien Henri Konan Bédié est décédé le 1er août 2023 des suites d’un malaise. Président du PDCI-RDA, il a dirigé ce parti pendant 26 ans.
Président de la Côte d’Ivoire de 1993 à 1999, puis renversé par un coup d’État, l’ex Président ivoirien Henri Konan Bédié a rendu l’âme dans l’après-midi du mardi 1er août 2023 à la PISAM à l’âge de 89 ans. Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) depuis 26 ans, il avait reporté aux calendes grecques sa succession. Candidat unique à celle-ci au sein de son parti pour le congrès prévu en octobre prochain, il était pressenti comme le candidat du PDCI à l’élection présidentielle de 2025.
Des héritiers dans l’attente
Pendant longtemps, la succession au sein du PDCI est restée un sujet tabou. Interrogé en 2020 par nos confrères de Jeune Afrique sur la date de sa retraite politique, « le Sphinx de Daoukro », comme on l’appelait, avait répondu « autant demander la date de ma mort ». Cela n’avait nullement empêché plusieurs cadres du PDCI de se préparer à lui succéder. Parmi ces derniers, l’on compte l’homme d’affaires et politique Jean-Louis Billon, qui depuis 2020 avait émis le vœu d’être le candidat du PDCI à l’élection présidentielle et Tidiane Thiam, son neveu, qui, après une longue absence du terrain politique, est entré au bureau politique du PDCI début 2023. À ces deux figures s’ajoutent plusieurs autres prétendants comme Maurice Kacou Guikahué, Secrétaire exécutif du PDCI, ou encore Ouassénan Konan, l’un des plus anciens cice-présidents de ce parti. Ces derniers pourraient se retrouver face à des héritiers putatifs venant du Centre baoulé (ethnie dont sont issus Henri Konan Bédié et Félix Houphouët-Boigny, majoritairement PDCI). Cette mort brusque, à une trentaine de jours des élections locales (municipales et régionales), plonge le parti dans le doute et ouvre la nuit des longs couteaux pour la succession.
Au-delà de cette bataille, c’est l’avenir du PDCI qui se retrouve en jeu à deux ans de la prochaine élection présidentielle. La mort de son premier Président, Félix Houphouët-Boigny, avait fait exploser le parti en deux, avec la naissance du RDR (actuellement au pouvoir sous l’appellation RHDP). Reste à savoir si les prochains gouvernants résisteront longtemps à l’appel du Président Alassane Ouattara de le rejoindre au sein du parti gouvernemental.
Listes électorales ivoiriennes : Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé recalés
À l’ouverture de la révision des listes électorales, en décembre 2022, le Président de la Commission électorale indépendante annonçait les couleurs. Ne jouissant toujours pas de leurs droits civiques, Laurent Gbagbo et son ex codétenu Charles Blé Goudé n’ont pas la qualité d’électeurs.
S’ils sont de retour en Côte d’Ivoire et ont repris, chacun de son côté, leurs activités politiques, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé connaissent des fortunes diverses. Après avoir lancé un nouveau parti politique, Laurent Gbagbo s’apprête à engager ses partisans dans la première élection locale depuis plus de dix ans d’absence sur le terrain politique. Charles Blé Goudé, quant à lui, s’est engagé dans une campagne de « réconciliation » et préfère attendre avant d’engager son parti dans une élection. Tous deux ont fait acte de réinscription sur les listes électorales en décembre dernier mais n’auront pas gain de cause.
Impasse Selon le Président de la Commission électorale indépendante (CEI), le Code électoral précise qu’on ne s’inscrit qu’une seule fois sur les listes électorales et que l’inscription, en principe, se fait à vie, « sauf dans deux cas ». Elle est suspendue quand l’on est « déchu de ses droits civils et politique » et est « suspendue définitivement en cas de décès ». Dans le cas de celui qui est déchu de ses droits civils et politiques, après exécution ou bien si le motif qui justifiait sa déchéance disparaît, soit la Commission électorale prend l’initiative de l’inscrire, soit lui-même vient le faire à l’occasion du contentieux lorsqu’il aura constaté que son nom n’y figure pas.
Après avoir obtenu une grâce présidentielle en août 2022, Laurent Gbagbo continue de réclamer « une amnistie » afin de lui permettre de participer pleinement au différents processus électoraux à venir. Si cette situation perdure, il sera écarté d’office de l’élection présidentielle de 2025 pour laquelle il se prépare, le Code électoral ivoirien stipulant que nul ne peut être éligible s’il n’est électeur. Une sorte d’épée de Damoclès qui pèse au-dessus de sa tête et qui lui impose un « autre combat ». Des observateurs politiques s’interrogent aussi sur la participation ou non de son parti aux élections locales à venir. Un boycott, qu’il soit « actif ou pacifique », pourrait à nouveau crisper un climat politique largement apaisé depuis le retour de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé.
Grogne contre le prix d’Internet : une lutte africaine
Tout comme au Mali, les citoyens de plusieurs pays africains militent contre le prix d’Internet dans leurs pays. De la Côte d’Ivoire au Bénin, en passant le Burkina et le Cameroun, la lutte s’intensifie.
Partout le même mot d’ordre : protester pour que baissent les prix des forfaits internet. Au Bénin, des internautes se mobilisent depuis plus d’un mois pour cela. Dans ce pays, le prix d’un giga de forfait Internet est passé de 500 francs CFA en 2018 à 1 000 voire 1 200 francs actuellement, selon les opérateurs. Des mouvements de protestation s’organisent face à « l’inaction » des autorités du pays pour ramener le prix à 500 francs CFA. Ce qu’ont réussi en avril dernier les Ivoiriens. Au début du mois, les fournisseurs Internet de Côte d’Ivoire avaient diminué les volumes des packs : pour le même prix, les consommateurs avaient moins de données Internet. Face à l’ampleur de la contestation sociale et avec l’intervention du gouvernement, les entreprises sont finalement revenues aux prix d’avant. Mais la colère ne retombe toujours pas dans le pays, où des voix s’élèvent encore pour une diminution du prix des tarifs Internet. De la Côte d’Ivoire est parti un mouvement de contestation qui a désormais atteint le Cameroun. Au pays des Lions Indomptables, depuis le 24 avril dernier, les clients des opérateurs de télécoms Orange et MTN organisent des actions de boycott des services de ces entreprises. Outre se mettre en mode avion de 12 à 14h par jour, ils se désabonnent et signalent sur le réseaux sociaux les pages des sociétés de téléphonie.
Le 18 avril 2023, c’est la même stratégie qu’ont adopté les Burkinabè pour « dénoncer le coût d’Internet ». Au pays des Hommes intègres, les citoyens ne conçoivent pas par exemple que le gigaoctet soit vendu 2 000 francs CFA. Un prix « inconcevable » pour les Burkinabè, qui réclament une baisse des tarifs avec un gigaoctet à 300 francs.
Dans les pays africains, où les nombreux jeunes sont de plus en plus connectés à Internet, rendre son accès abordable et accessible est devenu un enjeu majeur pour les gouvernants. Autant pour stimuler l’innovation, le développement des compétences numériques et la croissance économique des États que pour éviter une contestation sociale qui ne cesse de prendre de l’ampleur un peu partout sur le continent.
Coton : la Zone UEMOA met en place son interprofession
Le secteur cotonnier en Afrique de l’Ouest se regroupe afin de mieux faire face à ses défis. C’est dans ce cadre que l’Organisation régionale des interprofessions de la filière coton des États membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (ORIC-UEMOA) a vu le jour le 21 mars 2023 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
L’interprofession, qui regroupe les producteurs et les sociétés cotonnières des pays de l’UEMOA, compte pour le moment les quatre grands pays producteurs que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali. Le Sénégal et le Togo, qui ont participé à l’Assemblée générale constitutive, deviendront membres lorsqu’ils mettront en place leurs interprofessions respectives.
Cette interprofession, dont l’objectif est d’améliorer la compétitivité de la filière coton, permettra aussi à l’UEMOA d’avoir un seul interlocuteur et facilitera la prise de décision ainsi que la diffusion de l’information. « Je pense que cela peut être une plateforme intéressante pour réfléchir aux défis auxquels les filières africaines font face. Au lieu que chacun reste dans son coin et se repose sur ses acquis, on peut commencer à partager peut-être ces acquis et orienter les axes de recherche en fonction des défis, mutualiser les efforts », a déclaré Jean-François Touré, Directeur général de la société Seco et Président de l’Association professionnelle des sociétés cotonnières de Côte d’Ivoire (Aprocot-Ci).
Défis communs
Cette mutualisation intervient à une période particulièrement complexe pour le secteur en Afrique de l’Ouest. En effet, la zone a enregistré une baisse d’environ 20% de sa production lors de la dernière campagne. Une baisse consécutive en partie à une attaque de jassides qui a touché les pays de la sous-région. Justement, contre cette invasion nouvelle, ils avaient envisagé des mesures communes pour y faire face.
À l’instar de cette problématique, qui concerne aussi bien les producteurs que les sociétés cotonnières, d’autres aspects, comme le coût des intrants, la recherche variétale, le développement local d’engrais biologiques ou encore la certification du coton seront examinés en commun dans le cadre de cette organisation. En outre, parmi les objectifs assignés à l’interprofession régionale figurent le partage d’information, l’amélioration de la productivité ou encore la question vitale de la transformation du coton.
Au Mali, où l’invasion des jassides a été responsable de 90% des pertes, les prévisions de 810 000 tonnes de production ont été revues à la baisse et sont estimées à 526 000 tonnes lors de la campagne écoulée
Lancement à Abidjan de la 6e édition du SARA
Plus de 320.000 visiteurs sont attendus au Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA 2023) prévu du 29 septembre au 08 octobre 2023.Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a procédé ce jeudi 9 février au lancement officiel des travaux préparatifs du 6e édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA), devant les acteurs du secteur.
« Avec plus de 22% du PIB et 60 % des emplois durables en 2020, le secteur agricole occupe en effet une place comme nulle autre dans notre tissu socio-économique national », a déclaré le Premier ministre ivoirien, montrant la portée de cet évènement.
Il a fait savoir que ce secteur est au cœur de la vision 2030 du chef de l’État, Alassane Ouattara et des transformations structurelles que la Côte d’Ivoire veut réaliser dans le cadre de sa production agricole et de son décollage industriel, ainsi que les capacités d’export.
Le thème choisi pour cette 6ème édition du SARA est « l’Agriculture africaine face aux défis des chocs internes et externes : Quelles innovations structurelles pour améliorer les secteurs agricoles et garantir la souveraineté alimentaire de nos pays ? ».
La filière est une énorme source de créations d’emplois nouveaux et de revenus supplémentaires. L’Etat ivoirien envisage à travers ce salon d’attirer des investisseurs avec la signature de conventions et de contrats d’affaires.
La 6ème édition du SARA se tiendra dans un contexte social et économique mondial éprouvé par les conséquences de la pandémie et du conflit Russo-Ukrainien, mais aussi par celles du changement climatique et, pour l’Afrique de l’Ouest, par la présence du terrorisme et des crises dans certains pays de la sous-région.
Les défis du salon et les innovations
Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, s’est félicité de ce qu’aujourd’hui le SARA se positionne comme une véritable vitrine agricole de la sous-région qui vise essentiellement à promouvoir les productions de l’agriculture.
Le SARA se veut également une plateforme de promotion de l’élevage, la pêche, la foresterie, l’industrie agro-alimentaire et faire connaître les capacités de productions agricoles et des échanges de la sous- région avec le reste du monde.
Pour cette édition, plus de 320.000 visiteurs sont attendus selon la Commissaire générale du SARA, Mme Diénébou Condé Touré, mentionnant que l’événement se tiendra au Parc des expositions d’Abidjan sur une superficie globale de 20 ha. Le salon accueillera 800 exposants.
L’Etat ivoirien entend initier des partenariats techniques et commerciaux de type Sud-Sud et Nord-Sud dans le cadre de la réalisation du Programme national de développement (PND, 2021-2025) d’un coût total de 59.000 milliards Fcfa, dont 74% d’investissements a été attribué au secteur privé.
M. Adjoumani a noté que pour accroître la mobilisation des ressources financières pour le secteur agricole, des rencontres d’affaires sont organisées au cours du précédent SARA, en 2019. Ces rencontres se sont déroulées dans le cadre de deux concepts : La Bourse des projets et les rencontres business to business (B2B).
« Ces rencontres ont permis de signer des accords et conventions dont les montants globaux sont passés de 38 milliards de francs CFA en 2015 à 238 milliards de francs CFA en 2019 », a révélé le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural.
Le SARA 2023 met le focus sur l’Agritech, la souveraineté et la sécurité alimentaire en Afrique. Aujourd’hui, en Afrique, près de 285 millions de personnes souffrent quotidiennement de la faim selon les derniers chiffres de la FAO.
L’on dénombre plus de 20% de la population du continent qui est sous-alimentée en raison des déficits de souveraineté et de sécurité alimentaires. Une prévalence deux fois et demie supérieure à la moyenne mondiale, qui entraîne des impacts majeurs sur la croissance des enfants.
« Notre continent, terriblement dépendant de l’extérieur pour son alimentation, voit en retour l’inflation alimentaire croître. Celle-ci a atteint près de 14% en Afrique en 2022 après 13% en 2021, selon la BAD, au plus haut depuis plus d’une décennie », a fait observer M. Patrick Achi.
Avec 25% des terres arables mondiales et surtout 65% des terres arables restantes, l’Afrique a le plein potentiel pour se nourrir et nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d’ici 2050. Ses vastes superficies de savane sont à elles seules estimées à 400 millions d’hectares, dont seulement 10 % sont cultivés.
Le Royaume des Pays-Bas à l’honneur
« Ce choix de mettre les Pays-Bas à l’honneur, n’est naturellement pas le fruit du hasard. Les Pays-Bas sont comme chacun sait le 1er partenaire commercial de la Côte d’Ivoire en matière d’exportation de cacao et donc un acteur absolument central de notre présent et de notre futur », a justifié M. Patrick Achi.
Plus encore, dira-t-il, les Pays-Bas sont une nation agricole d’exception dont le modèle ne peut être qu’une source d’inspiration pour la Côte d’Ivoire. Ils sont une nation agricole où dominent des exploitations agricoles de type familial, comme en Côte d’Ivoire.
Le Royaume des Pays-Bas est parvenu grâce à une productivité et un usage de la technologie, à se classer 2ème exportateur mondial de produits agricoles derrière les Etats-Unis, en jouant aussi de son rôle de plateforme d’import / export de l’Union européenne.
Avec la puissance du port de Rotterdam, qui fait partie des huit plus grands ports du monde, les Pays-Bas sont une puissance agricole qui figure parmi les champions de l’agriculture durable au monde. Le choix du pays intervient après celui du Royaume du Maroc en 2015, l’Afrique du Sud en 2017 et la France en 2019.
L’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas en Côte d’Ivoire, Mme Yvette Daoud, s’est réjouie du choix de son pays. La diplomate a assuré que son pays mettra en relation les géants industriels néerlandais avec les acteurs du secteur agricole, halieutique et animalier ivoiriens.
