Politique ivoirienne : La CEDEAO en réunion spéciale au Nigéria

Un éléphant à  deux têtes Depuis quelques jours, la Côte d’Ivoire se retrouve dotée d’un double gouvernement et deux présidents. Une situation survenue après la proclamation le week-end dernier de deux résultats pour le second tour de la présidentielle du 28 novembre dernier par la commission électorale et le conseil constitutionnel. La commission a déclaré Alassane Dramane Ouattara vainqueur du scrutin. Ces résultats devaient être confirmés et validés par le conseil constitutionnel. Mais ce dernier invalidera le vote et proclamera vainqueur le président sortant Laurent Gbagbo. La situation est toujours confuse après la nomination par les deux homes de leur premier ministre respectif et de la tenue hier de deux conseils des ministres parallèles. Les violences sont par ailleurs de plus en plus fréquentes entre les partisans des deux hommes. Ouattara soutenu par la communauté internationale Depuis quelques jours, les soutiens se font de plus en plus nombreux pour le président du rassemblement des républicains (R. Ouattara en plus de bénéficier du soutien des Etats Unis, de la France et du Royaume Uni, est également reconnu par l’ensemble de la communauté africaine dont le médiateur burkinabé Blaise Compaoré, l’Organisation Internationale de la Francophonie et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Cette dernière décidera dans l’après midi, du sort qu’elle réservera au président Gbagbo et à  l’ensemble de la classe politique ivoirienne. Dimanche dernier, l’ancien président sud africain Thabo Mbeki était à  Abidjan dans l’optique de trouver une issue de sortie de crise. Après avoir rencontré les deux hommes, il a également entendu le représentant des nations unis en Côte d’Ivoire et l’ensemble des politiques ivoiriens. En fin de compte, la visite ne portera aucun fruit car les deux camps sont restés sur leur position. Ouattara d’une part, demandant à  Gbagbo de se retirer et céder la place aux nouveaux arrivants. Gbagbo pour sa part refuse toute ingérence dans les affaires intérieurs du pays. La CEDEAO à  Abuja Les chefs d’Etats de la Cedeao sont depuis ce matin à  Abuja (Nigéria). Objectif, trouver rapidement une solution à  la crise politique ivoirienne après la médiation sans succès de Mbeki. La communauté a mandat d’intervenir dans les affaires intérieures de ses pays membres en cas de crise de ce genre. Quoi qu’il en soit, la situation reste aussi tendue en Côte d’Ivoire o๠les organisations de défense des droits de l’homme annoncent le chiffre de 20 morts depuis le week-end dernier, début du « bicéphalisme ivoirien ». Autre signe de la dégradation de la situation, les Nations Unies ont commencé il ya quelques heures, le retrait de leur personnel non essentiel.

Côte d’Ivoire : qui peut faire plier Gbagbo ?

Thabo Mbeki et l’Union africaine : une difficile médiation Dans leur grande majorité, les Etats africains tentent de faire entendre raison aux « deux présidents ». Dès les premières heures de la crise, samedi 4 décembre, l’UA a dépêché sur place l’ancien président de l’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, pour une « mission d’urgence ». L’UA n’a pourtant reconnu qu’en creux la défaite de M. Gbagbo, appelant la Côte d’Ivoire à  respecter les résultats « tels que proclamés » par la CEI, qui a désigné M. Ouattara vainqueur. En jouant la prudence, l’UA aurait souhaité ne pas savonner la planche à  M. Mbeki. Selon Philippe Hugon, chercheur à  l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), il est peu probable que cette médiation aboutisse, notamment car la précédente mission de M. Mbeki, entre 2004 et 2006, s’était soldée par un échec. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement : des milliards de dollars de dette « Contrariées » par la situation politique, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement vont « réévaluer l’utilité et l’efficacité de [leurs] programmes » en Côte d’Ivoire. « Nous souhaitons poursuivre le travail avec les Ivoiriens en matière de lutte contre la pauvreté, mais il est difficile de le faire avec efficacité dans un contexte d’incertitude et de tension prolongées », ont expliqué les deux banques dans un communiqué commun. La Banque mondiale avait lié l’effacement de trois milliards de dollars de dette extérieure de la Côte d’Ivoire – évaluée au total à  12,5 milliards de dollars – à  la tenue d’une élection présidentielle. L’Union européenne : « sanctions ciblées » et menaces sur la coopération La porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a indiqué que cette dernière était disposée à  « suivre les procédures qui prévoient des sanctions s’il n’y a pas une résolution rapide à  cette situation de crise ». Elle n’a toutefois pas détaillé ces éventuelles sanctions. Outre les « sanctions ciblées » contre ceux qui « font obstacle à  la transition pacifique », Mme Ahston s’est également dit prête à  « prendre des décisions en matière de coopération ». L’aide au développement actuellement programmée par l’UE en faveur de la Côte d’Ivoire, sur plusieurs années, s’élève à  254,7 millions d’euros. La France : 600 entreprises dans la balance Ancienne puissance coloniale, la France a apporté un soutien sans réserve à  M. Ouattara. Outre les paroles du président de la République depuis l’Inde, le Quai d’Orsay a indiqué que « l’heure en Côte d’Ivoire [était] à  la recherche d’une transition ordonnée, sereine et digne qui permettra[it] à  tous les acteurs économiques de poursuivre leurs activités et partant de continuer d’œuvrer au développement du pays ». Selon l’Agence France-Presse, les six cents entreprises françaises implantées en Côte d’Ivoire représenteraient 30 % de ce pays d’Afrique de l’Ouest. La diplomatie française n’a pas indiqué si elle envisageait d’appeler ces entreprises à  y cesser leurs investissements pour affaiblir M. Gbagbo.

Laurent Gbagbo doit admettre sa défaite

Depuis plus de dix ans, le pays est enfermé dans une longue crise. La Côte d’Ivoire a vécu successivement un coup d’Etat, une rébellion, la partition de son territoire national et un climat de grande animosité politique. Pour rompre avec ce cycle mortifère et destructeur, les Ivoiriens ont voté en masse (plus de 80 % de participation) et attendu avec la même ferveur teintée d’inquiétude le résultat de ce scrutin. Vendredi, le pays s’est subitement retrouvé avec, en apparence, deux présidents. L’un, Alassane Ouattara, candidat de l’opposition, a vu sa large victoire annoncée par la Commission électorale indépendante (CEI). Ses 54 % des voix ont été « certifiés » par les Nations unies selon la procédure exceptionnellement mise en place pour ce scrutin particulier. Il a aussitôt été félicité par plusieurs dirigeants internationaux, dont les présidents américain, Barack Obama, et français, Nicolas Sarkozy. L’autre, Laurent Gbagbo, le président sortant, a été déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel. Cet organisme, qui lui est totalement acquis, affirme avoir examiné, en l’espace de quelques heures, quelque 22 000 procès verbaux émanant des bureaux de vote pour justifier l’annulation des résultats dans neuf départements du pays. Ces annulations permettent d’inverser les chiffres du scrutin. Laurent Gbagbo a été félicité par la Guinée. Cette situation est dangereuse. En 2002, une guerre civile a éclaté en Côte d’Ivoire en raison, déjà , de fortes tensions politiques. A l’époque, l’armée s’était scindée, mais aucun des deux camps ne disposait de forces importantes. Aujourd’hui, les ex-rebelles, qui n’ont pas été désarmés au cours du processus de paix qui a rendu l’élection possible, se trouvent à  Abidjan, o๠les forces loyalistes disposent de matériel et d’hommes. Des miliciens venus de l’ouest pourraient aussi être utilisés si les violences éclatent. Un homme, à  présent, porte la responsabilité du sort de la Côte d’Ivoire : le président sortant, Laurent Gbagbo. Il peut continuer de refuser le verdict des urnes, s’enfermer dans une situation de rupture avec la communauté internationale, mais cela ne pourra pas se passer sans violences. Il peut aussi permettre à  un pays divisé de bénéficier de l’effet apaisant d’une élection exemplaire, admettre sa défaite et quitter le pouvoir la tête haute. La période o๠les coups de force électoraux s’opéraient dans l’indifférence générale est révolue. L’Afrique est en voie d’intégration accélérée dans les échanges de la planète. Cela crée des responsabilités nouvelles. L’histoire, si chère au président Gbagbo, oubliera rapidement les arguties juridiques en cours à  Abidjan pour tenter de justifier son hold-up électoral. Elle n’oubliera pas, en revanche, celui qui ferait plonger la Côte d’Ivoire dans le chaos. Article paru dans l’édition du 05.12.10

Côte d’Ivoire. Un pays, deux présidents

Proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel, le président sortant Laurent Gbagbo vient d’être solennellement investi président alors que plusieurs pays étrangers, dont la France et les Etats-Unis, ont déjà  salué la victoire de son rival Alassane Ouattara. La situation demeure plus que confuse en Côte d’Ivoire ce samedi alors que des tirs auraient fait au moins deux morts la nuit dernière à  Abidjan et que des manifestations ont lieu dans tout le pays, selon Abidjan.net. Laurent Gbagbo a été investi solennellement, cet après-midi, président de la République de Côte d’Ivoire. Reconnu hier comme étant le vainqueur de ces élections par le Conseil constitutionnel, le président sortant, qui a rallié derrière lui l’armée, a donc repris les commandes du pays qu’il tient depuis 2000 contre l’avis de la communauté internationale. « Devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, je jure solennellement et sur l’honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les droits et libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans l’intérêt supérieur de la Nation », a-t-il déclaré en prêtant serment au palais présidentiel à  Abidjan. Il a d’ailleurs immédiatement critiqué les ingérences étrangères. L’Onu, L’Union européenne, la France, Les Etats-Unis félicitent Alassane Ouattara Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, l’Union Européenne, la France, les Etats-Unis ont en effet félicité, dès vendredi, Alassane Ouattara, le rival de Laurent Gbagbo, pour sa victoire à  la présidentielle ivoirienne. Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a souligné lui que son institution ne travaillerait pas avec un gouvernement de la Côte d’Ivoire non reconnu par les Nations Unies, comme celui de Laurent Gbagbo. Victoire incentestable d’Alassane Ouattara selon Nicolas Sarkozy En visite en Inde, le président français a déclaré qu’il lançait « un appel à  tous les dirigeants et responsables civils et militaires (ivoiriens) pour qu’ils respectent la volonté du peuple et s’abstiennent de toute initiative de nature à  provoquer la violence ». Selon Nicolas Sarkozy, « les résultats qui marquent une nette et incontestable victoire pour Alassane Ouattara ». « Je me suis entretenu cette nuit longuement au téléphone avec le secrétaire général des Nations unies, avec le président Gbagbo et avec le président élu Alassane Ouattara. J’aurai aujourd’hui un autre entretien avec le président Gbagbo », a-t-il ajouté. « Un président est élu en Côte d’Ivoire. L’ensemble de la communauté internationale et les Nations unies l’ont reconnu. Ce président est Monsieur Alassane Ouattara », a-t-il déclaré à  la presse. Au moins deux morts la nuit dernière à  Abidjan La Côte d’Ivoire traverse actuellement une crise politique qui se règle hélà s une nouvelle fois dans le sang. Alors que les chaà®nes d’informations étrangères et panafricaines sont interdites d’émettre depuis hier, comme le déplore Reporters sans frontières, plusieurs témoignages font état de violences à  Abidjan. Au moins deux personnes seraient mortes la nuit dernière dans le quartier populaire de Port-Bouà«t qui abrite notamment la base de la force française Licorne et l’aéroport de la ville. Les manifestations se poursuivent à  Abidjan Les violences auraient repris ce matin à  différents endroits de la ville. Elles opposeraient des partisans de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Dans le quartier de Treichville (sud), des dizaines de pneus auraient été incendiés. La police aurait procédé à  des tirs de sommation à  balles pour disperser les manifestants. A la lisière du quartier populaire d’Abodo et de la banlieue d’Anyama, au nord de la ville, des tirs ont également été entendus la nuit dernière. Par ailleurs, des centaines de jeunes, partisans d’Alassana Ouattara, ont crié ce matin leur colère dans les quartiers populaires de Koumassi, Treichville, Abodo et Adjamé et dans d’autres villes du pays, indique Abidjan.net.

Côte d’Ivoire : Soro reconnaît Ouattara président, va lui donner sa démission

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a annoncé samedi qu`il reconnaissait Alassane Ouattara comme président, et qu`il allait lui remettre la démission de son gouvernement, alors que Laurent Gbagbo était sur le point d`être investi chef de l`Etat. « Nous reconnaissons que M. Alassane Ouattara est le vainqueur de cette élection », a-t-il déclaré devant la presse à  Abidjan. « J`ai décidé d`aller lui rendre la démission de mon gouvernement et ma démission en tant que Premier ministre », a-t-il ajouté. M. Soro a jugé « injuste et inacceptable » la décision du Conseil constitutionnel de proclamer M. Gbagbo vainqueur en invalidant les résultats de la commission électorale qui donnaient son rival en tête. « Notre position est de soutenir la proclamation faite par la Commission électorale indépendante et la +certification+ (validation, ndlr) faite par les Nations unies », a-t-il ajouté. Jusque là  muet, l’ancien premier ministre Guillaume Soro, (et les Forces Nouvelles) ont contesté ce vendredi en fin de soirée la victoire de Laurent Gbagbo proclamée aujourd’hui par le conseil constitutionnel qui a annulé des votes dans sept départements du pays. C’est la porte-parole des FN, maà®tre Affousy Bamba, qui a déclaré dans un communiqué au sujet de la décision de la cour constitutionnelle que Guillaume Soro et l’ensemble des forces Nouvelles « rejettent avec la plus grande fermeté cette décision de convenance, frappée du sceau de la partialité ». Le communiqué ajoutait que Les Forces Nouvelles adhéraient aux résultats provisoires proclamés jeudi par la Commission électorale indépendante (CEI) donnant Alassane Ouattara vainqueur et à  la déclaration du représentant de l’ONU dans le pays qui confirmait sa victoire. Toujours d’après le communiqué, les Forces Nouvelles « ne veulent pas que cette légitimité et cette légalité soient remises en cause ». Chef de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui contrôle le nord du pays depuis le putsch manqué de 2002, M. Soro était devenu en 2007 Premier ministre de Laurent Gbagbo après avoir conclu avec lui l`accord de paix de Ouagadougou. M. Gbagbo devait être investi président à  la mi-journée lors d`une cérémonie au palais présidentiel à  Abidjan.

Le Conseil constitutionnel proclame la victoire de Laurent Gbagbo à la présidentielle ivoirienne

C’’est d’une voix grave et ferme que le président du Conseil constitutionnel Paul Yao N’Dré, depuis une salle du Conseil à  Abidjan, a proclamé les résultats définitifs de l’élection présidentielle ivoirienne. Des résultats qu’il a livrés région par région, après avoir annoncé les invalidations de vote dans plusieurs départements du nord du pays (Bouaké, Khorogo, Ferkessedougou, Katiola, Boundiali, Dabakala et Seguéla) pour diverses « irrégularités flagrantes, a-t-il dit, de nature à  entacher la sincérité du scrutin ». Le total des résultats retenus donne 51,45 % des suffrages exprimés à  Laurent Gbagbo, contre 48,55 % pour Alassane Ouattara. Le taux de participation livré par le Conseil constitutionnel est de 71,28 %, soit 3 993 209 suffrages exprimés. Laurent Gbagbo a obtenu, après les annulations annoncées par le Conseil constitutionnel, 2 054 537 voix, et Alassane Ouattara 1 938 672 voix. Sur foi de quoi, « Monsieur Gbagbo Laurent est proclamé Président de la République de Côte d’Ivoire », a déclaré solennellement le président du Conseil constitutionnel. La veille, le Président de la CEI Youssouf Bakayoko avait, à  l’inverse, proclamé les résultats provisoires donnant la victoire d’Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix.

Côte d’Ivoire: Fermeture des frontières et coupure des chaînes étrangères

Les ivoiriens coupés du monde Après quatre jours d’une attente de plus en plus lourde, le président de la CEI a proclamé la victoire de Ouattara aux dépens du président sortant, Laurent Gbagbo, crédité de 45,9% des voix. « La commission électorale indépendante a transmis au Conseil constitutionel, conformément à  la disposition légale en vigueur, les résultats qu’elle a enregistrés et validés, accompagnés de l’ensemble des procès-verbaux », a déclaré Youssouf Bakayoko, qui a rencontré les journalistes à  la surprise générale dans un hôtel d’Abidjan sous protection de l’Onu o๠Ouattara a établi son QG de campagne. Selon un diplomate occidental, Youssouf Bakayoko a choisi d’annoncer les résultats dans l’hôtel sous protection de l’Onu plutôt qu’au siège de la CEI par crainte pour sa sécurité.Mais le camp Gbagbo, qui réclame l’annulation des résultats dans quatre régions du Nord, fief de Ouattara, a réagi en affirmant que ces résultats provisoires n’avaient pas de « validité juridique ». Proche allié du président sortant Laurent Gbagbo, Paul Yao N’Dré, président du Conseil constitutionnel (organisme qui doit ratifier le résultat afin qu’il soit valide), a assuré que l’annonce faite par la Commission électorale indépendante (CEI) était illégale car elle était intervenue après l’expiration du délai prévu, mercredi à  minuit. Un peu plus tard, l’armée ivoirienne a fermé « jusqu’à  nouvel ordre » les frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays, sans donner d’explication. Cafouillage médiatique Alors que la Côte d’Ivoire finit à  peine d’écouter ce jeudi après-midi, sur la RTI, la télévision nationale, le président du Conseil constitutionnel Paul Yao N’Dré annoncer que la population devra encore patienter avant d’avoir les résultats de l’élection présidentielle, sur la chaà®ne d’information internationale France 24, bientôt relayée par les autres médias français, Alassane Ouattara est déclaré vainqueur du scrutin avec 54, 1% des voix. Pourquoi un tel télescopage ? Pourquoi la diffusion de deux informations contradictoires sur un média national et un média français ? Le choix du président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, de sortir des locaux de son institution pour s’exprimer librement face aux journalistes de la presse internationale, et leur déclarer que le candidat du Rassemblement des houphouà«tistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a gagné, est lourd de sens. Exfiltré quelques minutes plus tard sous une solide escorte – plus d’une centaine de casques bleus l’ont accompagné à  l’aéroport international d’Abidjan –, son acte prouve qu’il a nécessité une réelle dose de courage. Les images de son porte-parole, Bamba Yacouba, tentant vainement mardi soir de proclamer les résultats, et se faisant arracher ses notes par un autre membre de la CEI, gros bras de La majorité présidentielle (LMP), la formation de Laurent Gbabgo, ont fait le tour du web. Que France 24 ait proclamé Alassane Ouattara vainqueur après l’annonce faite par Youssouf Bakayoko, et sans signaler dans un premier temps la position du Conseil constitutionnel, donne du grain à  moudre au camp Gbagbo. En effet, la position qu’il a longtemps défendue, à  savoir la volonté de la France de l’éliminer du sommet de l’Etat, se trouve confortée. Il pourra donc à  loisir développer l’idée que l’ordre « impérialiste » veut s’imposer coûte que coûte dans son pays. L’organisme de régulation des médias a d’ailleurs fait savoir dans la soirée d’hier qu’il suspendait la diffusion en Côte d’Ivoire des médias étrangers dont la chaà®ne française Canal Plus Horizon. France 24 et RFI n’étaient plus diffusées non plus. « Dans un souci de sérénité » ont déclaré les autorités ivoiriennes. L’attente contrinue donc, le Conseil constitutionnel dispose d’un délai de sept jours pour fournir une totalisation définitive des voix exprimées le 28 novembre mais N’Dré a indiqué que les résultats définitifs pourraient être communiqués dans les heures à  venir.

Côte d’Ivoire : « C’est la rue qui décidera ! « 

En voyant les affrontements de rue à  Abidjan et un jeune patriote déclarer aux caméras françaises, avec hargne : «Â  Ce qui est sûr, C’’est nous qui allons décider de notre président, DANS LA RUE ! », on est inquiet de la situation en Côte d’Ivoire, même s’il faut relativiser l‘embrasement général. Les Médias occidentaux, en annonçant la victoire d’ADO, n’ont-ils pas un peu allumé le feu ? Tentative de passage en force d’ADO ? Dont on sait qu’il est le candidat de l’International, ou coup d’essai pour enfin déloger Gbagbo, l’ennemi public de la France. Mais la réaction ne s’est pas faite attendre. Entretemps, on apprend la descente musclée de délinquants sur des militants du RDPH. Bilan : 8 morts. Certes ADO nous apparaà®t désormais comme l’homme à  soutenir, et qui en plus s’est retranché dans un hôtel d’Abidjan, sous la protection des forces de l’ONU. Et la fermeture des frontières, signal fort du président sortant, Laurent Gbagbo, qui dit aux occidentaux : «Â  Je suis chez moi, je resterai ! », scandalise les ivoiriens de la diaspora. Mais comment discerner les choses lorsqu’on est pas à  Abidjan, comment prendre le pouls réel de la situation ? Le scénario ressemble non pas à  une «Â guerre civile, mais à  un duel d’intérêts nationaux et internationaux. Car on le sait les Ivoiriens ont attendu cette élection longtemps, et ils en ont assez du règne de la misère, du chômage, de la pauvreté qui s’est installée tout au long d’une crise politique, qui finalement, ne sert que les affidés du pouvoir ! Ya-t-il une vie après le pouvoir ? Il semble que non, pour Laurent Gbagbo, à  qui la sagesse manque. Dans un tel contexte, ce sont les déclarations d’intentions qui font défaut et on laisse le jeu médiatique s’installer… Diriger les opinions. On se souvient aussi de cette élection meurtrière au Kenya ( Kibaki-Odinga ) ou encore de ce duel Ravolamana- Ratsiraka à  Madagascar, o๠des civils sont tombés en attendant que des résultats soient validés et acceptés. Il faut croire que les élections et la pseudo démocratie qu’on nous rabâche après 50 ans d‘indépendance, n’est qu’une mascarade de façade. Retournons simplement à  l’ère des empires, royaumes et protectorats à  vie ! Cela nous épargnera du temps et des morts !

CENI: Alassane Dramane Ouattara, président élu

Vers 16H30 temps universel, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) s’est avancé vers les journalistes rassemblés à  l’Hôtel du Golfe à  Abidjan. l’assistance était clairsemée, car beaucoup de journalistes s’étaient finalement découragés après une longue journée d’attente. Pour le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, le résultat de cette élection C’’est donc : Alassane Ouattara 54,1% des voix et Laurent Gbagbo 45,9% des suffrages exprimés. Il s’agit de résultats provisoires qui doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel. Une heure plus tôt justement, le Conseil constitutionnel avait tenu une conférence de presse pour dire tout autre chose. Au cours de cette intervention, au siège de l’institution, son président a annoncé qu’il venait d’envoyer une lettre au président de la Commission électorale lui demandant de lui transmettre les documents relatifs au deuxième tour du scrutin. Il a précisé qu’il serait statué sur les contestations dans un délai de 7 jours. « Il faut vider le contentieux », a-t-il expliqué, ajoutant que C’’est dans ce délai que seront proclamés les résultats. Le président du Conseil constitutionnel a rappelé que la Commission électorale indépendante n’a pas été en mesure de proclamer les résultats dans les 72 heures après le scrutin et que donc, en substance, elle a failli. Enfin, le président du Conseil constitutionnel a précisé qu’il n’y a pas de vide juridique et donc que tout cela est totalement légal.

Côte d’Ivoire : Le délai a expiré. Et maintenant ?

Toujours rien Environ quarante minutes avant l’expiration du délai, le président de la CEI avait affirmé à  la télévision que la commission « continuait de travailler » pour annoncer les résultats. Il en a profité pour démentir les informations de proclamation de résultat qui ont envahi le pays hier. « Je voudrais d’abord remercier les Ivoiriens pour leur grande patience. Nous avons depuis la fin du scrutin, entrepris de faire un travail de validation des résultats qui nous parviennent des différentes régions de Côte d’Ivoire et bien entendu, des différents bureaux de vote et des différentes commissions locales. Ce travail se poursuit, nous n’avons pas encore achevé. Quand nous serons prêts, nous nous tournerons vers la télévision, et nous ferons cas de nos délibérations à  l’ensemble de la population. Je veux donc leur demander d’être patients, d’être compréhensifs et de nous laisser le temps de travailler, en toute sérénité ». « Il n’est pas encore minuit » avait-il ajouté. Depuis plus rien. Alors maintenant que va-t-il se passer ? CEI ou Conseil constitutionnel ? Selon le journal ivoirien l’Inter « depuis hier mercredi à  minuit, la Commission électorale indépendante (CEI) est forclose pour la proclamation des résultats provisoires du 2nd tour de l’élection présidentielle. Le président de cet organe, Youssouf Bakayoko, et ses commissaires ne sont plus compétents pour donner le verdict du duel final Gbagbo – Ouattara ». Il revient en effet normalement, une fois le délai de trois jours passé, au Conseil Constitutionnel de statuer sur les données qui lui seront transmises par la CEI, pour proclamer les résultats définitifs. Et C’’est apparemment ce sur quoi compte le camp Gbagbo. Il a d’ores et déjà  annoncé qu’il comptait sur un recours déposé auprès du Conseil pour faire annuler des votes « frauduleux » dans le nord, tenu par l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le coup d’Etat manqué de septembre 2002. Or les adversaires de Gbagbo estiment que la plus haute cour du pays n’est pas neutre car elle est dirigée par Paul Yao N’Dré, un proche allié politique de Gbagbo. Alassane Ouattara, homme du Nord qui dément tout lien avec les ex-rebelles, a jugé « inacceptable » le retard dans l’annonce des résultats et demandé à  Gbagbo de les respecter, mais il n’est pas allé jusqu’à  revendiquer la victoire. Ses alliés affirment que Gbagbo bloque la publication des résultats parce qu’il sait qu’il a perdu et que porter plainte devant le Conseil constitutionnel, après avoir empêché la commission électorale de diffuser les résultats, serait illégal. Incertitude et crainte de l’embrasement Le second tour de la présidentielle, dimanche, était censé couronner le processus de réunification et de réconciliation d’un pays resté scindé en deux pendant des années. Les Nations unies ont averti mercredi la classe politique ivoirienne qu’elle pourrait être tenue responsable d’éventuelles violences. Laurent Gbagbo avait terminé en tête du premier tour, le 31 octobre, avec 38 % des voix contre 32 % à  Alassane Ouattara, qui a reçu le soutien public de l’ancien président Henri Konan Bédié (25 % au premier tour). Le pays, o๠le couvre-feu qui devait s’achever ce mercredi a été prorogé jusqu’à  dimanche, restait donc plongé dans l’incertitude en dépit de la mobilisation de la communauté internationale. Peu après minuit, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réclamé la publication « sans plus de délai » des résultats. Plus tôt dans la journée, le président français Nicolas Sarkozy et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton avaient appelé au respect des délais. L’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, dont le camp affichait sa sérénité ces derniers jours, avait jugé dans l’après-midi « impératif » que le président de la CEI « proclame immédiatement les résultats provisoires », dans une déclaration faite à  Abidjan.

Ivoiriens, yako!

Mais o๠allons-nous ? Il n’y a donc plus de limites à  la bêtise sur notre continent ? En cette année du Cinquantenaire de nos pays, voilà  donc l’image que nous voulons que l’on retienne de nous ? Des partisans bornés et avides de pouvoir ? Des ambitieux pour qui le peuple compte pour zéro ? Non mais, o๠allons-nous ? Mes frères pro-Gbagbo nous ont fait mal hier. Cette image d’un représentant du Président sortant ivoirien en train d’arracher la feuille des résultats des mains du porte-parole de la CEI restera surement dans les annales. On aurait dit une mauvaise blague du style caméra cachée…mais non, C’’était bel et bien la réalité. Après la prise en otage de la RTI, télévision publique, o๠des liseurs de motions se sont succédés le long de la soirée pour ânonner des textes rejetant les résultats de la zone pro-Alassane (nord du pays), le clou a donc été l’ « arraché de feuille façon Pickass ». Une recette qui va faire fureur certainement dans les autres démocraties bananières : attendez d’être dans la salle de la conférence de presse, réunissez les journalistes, allumez les projecteurs et dans un geste digne des meilleurs danseurs de coupé-décalé, jetez-vous sur le porte-parole pour lui prendre ses documents. « C’’est celui qui a tort qui fait du bruit », dit la sagesse africaine. Suivez mon regard. Le camp Gbagbo nous avait dit qu' »en face, y a rien ! ». Alors, pourquoi toute cette agitation ? Après une campagne sur le thème de l’ennemi public à  abattre, la soupe a été revue et améliorée. A présent on nous sert de la séquestration d’assesseurs et des procès-verbaux signés sous la contrainte. Pourquoi ne pas tout simplement attendre calmement la proclamation des résultats et utiliser les recours qui sont offerts par les textes ? N’ayant pas eu de preuve, même pas un mauvais film un téléphone portable, pour étayer leurs propos, les amis de Gbagbo ont donc décidé d’utiliser la manière forte. Du tapage médiatique et la belle prestation d’hier soir…Heureusement que le ridicule ne tue pas. Ivoiriens, yako !

Tensions autour de l’annonce du vainqueur à la présidentielle ivoirienne

La proclamation des résultats du scrutin par la Commission électorale ivoirienne est attendue au plus tard mercredi. Alors que le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), Bamba Yacouba, s’apprêtait à  communiquer des premiers résultats partiels pour plusieurs régions, l’un des deux représentants du chef de l’Etat au sein de la CEI, Damana Adia Pickass, lui a arraché les feuilles de résultats des mains avant de les déchirer. « Ces résultats sont faux, ils n’ont pas été consolidés ! », ont affirmé à  plusieurs reprises les deux hommes, dénonçant un « hold-up électoral » avant de quitter le siège de la CEI à  Abidjan. M. Yacouba a assuré à  la presse que les résultats qu’il avait tenté d’annoncer étaient « bel et bien consolidés », avant de s’éclipser entouré de gendarmes. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé mardi, dans un communiqué, les deux rivaux de la présidentielle ivoirienne, Laurent Gbagbo et Alasanne Ouattara, à  laisser publier les résultats du scrutin et à  agir « pacifiquement ». De son côté, la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a appelé mardi soir les deux candidats à  la retenue « dans cette période très critique ». Le président nigérian Goodluck Jonathan, qui assure la présidence tournante de la Cédéao, a enjoint MM Gbagbo et Ouattara de « se soumettre à  la volonté des Ivoiriens en permettant le décompte des voix d’une façon pacifique et ordonnée ». DES à‰LECTIONS SOUS TENSION Le second tour de l’élection présidentielle historique en Côte d’Ivoire entre le sortant, Laurent Gbagbo, et l’ancien premier ministre Alassane Ouattara s’est déroulé, dimanche, dans un climat de violences. Selon l’ONU, trois personnes sont mortes en marge du scrutin, a annoncé lundi son représentant dans le pays, Young-jin Choi. Quelque 5,7 millions de personnes étaient appelées à  voter pour départager les deux hommes, qui avaient obtenu respectivement 38 % et 32 % des suffrages au premier tour, le 31 octobre. Evoquant « intimidations et contraintes » à  l’endroit de ses électeurs, le camp Gbagbo a jugé que « globalement » le scrutin n’a pas été « transparent » dans la moitié nord, sous contrôle de l’ex-rébellion des Forces nouvelles depuis le putsch raté de septembre 2002, o๠M. Ouattara avait régné en maà®tre au premier tour. Le parti d’Alassane Ouattara a dénoncé un « empêchement systématique ». Cristian Preda, chef de la mission d’observation électorale de l’Union européenne, a confirmé que « dans les zones de l’Ouest et du Sud, il y a eu à  plusieurs endroits des barricades, des barrages pour empêcher les gens de voter ». Le camp de l’autre finaliste du second tour, l’opposant Alassane Ouattara, a accusé le chef de l’Etat de vouloir « confisquer le pouvoir ».

Côte d’Ivoire: Une attente qui dure…

Les deux camps s’accusent de fraude alors que l’attente continue Les ivoiriens sont assez impatients de connaitre leur futur président après un scrutin maintes fois reporté depuis 2005. Hier soir, les résultats de la diaspora ont été donné à  la télévision nationale (RTI). Le candidat du RHDP est en tête avec 50% des suffrages exprimés contre 40% pour Laurent Gbagbo. Beaucoup pensaient que la CEI aurait diffusé les résultats plus rapidement que lors du premier tour. Mais celle-ci prend tout son temps au vu des nombreuses protestations de part et d’autres avant même la publication. En effet, la majorité présidentielle demande une annulation des votes dans trois régions principales du nord du pays, fief de l’opposant Ouattara. A en croire les propos de Pascal Affi N’Guessan, porte parole du président Gbagbo, des fraudes massives ont été constatées dans le nord. Ainsi, il a indiqué que le FPI a saisi la CEI afin qu’elle fasse annuler les votes dans les régions des savanes, du Denguélé et du Worodougou. Affi N’Guessan affirme que les forces nouvelles (ex-rébellion) ont intimidé les électeurs lors du scrutin du dimanche, les empêchant de voter librement. Or, dans ces zones, Ado a remporté une nette victoire à  l’issue du premier tour, environ 90% des voix. Ces accusations sont bien entendu rejetées par le RHDP qui estime que cela vise uniquement à  faire en sorte que leur candidat soit éliminé. Mme Togora Marie Chantale, représentant le RHDP au Mali, explique qu’il est hors de question pour eux de se laisser voler leur victoire. l’opposition dénonce, elle aussi, des irrégularités dans certaines zones de l’Ouest du pays. Elle explique que ses partisans ont été pris à  parti par le camp adverse ce dimanche. Tension et confusion La tension est grande et la situation très sensible actuellement dans le pays. Les religieux ont d’ailleurs lu un communiqué commun hier soir à  la RTI pour appeler les uns et les autres au calme et à  la retenu car « le pire est à  venir». Une première proclamation était attendue en milieu de journée mais la Commission électorale indépendante n’a toujours pas communiqué les résultats partiels du second tour de la présidentielle. La télévision ivoirienne qui devait diffuser ces résultats a démonté son matériel et le président de la CEI a quitté les lieux. Quant à  la conférence de presse qui était prévue, elle a été annulée et les journalistes présents ont été priés de quitter les lieux.On s’interroge bien entendu sur les raisons de cet éloignement de la presse du siège central de la CEI. Selon les responsables de la CEI, les travaux de centralisation continuent dans la grande salle du premier étage du siège de la Commission. Dans ce contexte, une délégation des observateurs de l’Union européenne a convié la presse, ce mardi matin, pour revenir sur la tenue du scrutin de dimanche. Les observateurs de l’UE ne cachent pas que le second tour s’est déroulé sous tension. Il y a eu des morts dans l’ouest, des blessés, des obstructions de vote. Mais d’après eux, dans 96% des bureaux de vote observés, le vote de dimanche s’est déroulé de manière très bonne, bonne ou acceptable.

Présidentielle ivoirienne : Un second tour morose à Bamako

Faible affluence à  Bamako, mais bon déroulement des opérations Après un premier tour historique le 31 octobre dernier, les électeurs sont sortis pour voter ce dimanche et choisir le futur président ivoirien après plus de six reports connus depuis 2005. Ils avaient le choix entre le président sortant Laurent Gbagbo qui a totalisé 38% des voix au premier tour, et l’ancien premier ministre Alassane Dramane Ouattara 32%. Notons que le président du Rassemblement des Républicains (R Ado représente le Rassemblement des Houphouétistes (RHDP), regroupant quatre partis politiques dont le Pdci de l’ancien président, Henry Konan Bédié, arrivé 3e au premier tour. Contrairement au premier tour, les ivoiriens du Mali ne sont pas sortis en masse pour aller voter. La participation risque d’être assez faible comparativement au 80% enregistrés à  Bamako le 31 Octobre dernier. Cela dit, le scrutin s’est déroulé dans le calme et la cohésion. Des électeurs plutôt satisfaits Sompéi Marcel est un ivoirien vivantà  Bamako. Il a estimé que « ce second tour s’est passé à  l’image du face à  face entre les deux hommes le jeudi dernier sur la télévision nationale ivoirienne (RTI). Puisqu’il s’est déroulé dans un esprit apaisé, nous aussi avons voté avec le même état d’esprit. » A la question de savoir pour qui est-ce qu’il a voté, Marcel répond que « il ne s’agit pas d’une question de personne. Je dois reconnaitre que les deux hommes ont les mêmes programmes. Nous avons besoin de quelqu’un qui a une envergure morale. Je pense que le problème n’est donc pas Alassane ou Gbagbo mais plutôt, la jeunesse africaine. » Il termine en lançant finalement « puisque nous n’avons pas le choix, nous allons choisir le moindre mal qui est Gbagbo ».Mado Olivier était là  au premier tour et il est venu réitérer son devoir de citoyen ce dimanche. Il a fait le choix du candidat de la mouvance présidentielle et pense que son candidat a été le meilleur lors du débat. « Dès son arrivée, le président Gbagbo a démontré qu’il pouvait gérer le pays de la meilleure des manières. Il a remis l’exploitation du cacao (1er producteur mondial) sur les rails ; rehaussé le niveau de l’école et la situation des enseignants… »Il estime que le si Gbagbo reste encore cinq ans à  la tête du pays, il pourra apporter beaucoup. Olivier précise que son vote n’est pas du tout à  caractère religieux ou ethnique. « Vous savez, la Côte d’Ivoire est un pays multi ethnique avec plus d’une soixantaine d’ethnies et une part égale de chrétiens et de musulmans. Nous vivons dans l’entente et la cohésion». Mme Togora Marie Chantal est la représentante du RHDP au Mali. Elle supervise le scrutin afin dit-elle, d’éviter toute magouille. Elle indique que contrairement au premier tour, le second est assez morose. « Les électeurs viennent au compte goutte et prennent tout leur temps. » Elle pense qu’il y aura d’énormes changements en cas de victoire pour Ado, en particulier, la situation de la jeunesse et des femmes. Elle conclue en ces termes « nous allons gagner avec 80% des voix J’en suis convaincu.» Ange de Villier est secrétaire de la direction de campagne du front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo et journaliste dans une radio de la capitale. Il a fortement apprécié l’atmosphère de ce second tour à  Bamako parce que selon lui, les uns et les autres discutent, se taquinent dans la joie et la convivialité. « Les gens parlaient de tout sauf de la politique. C’’est ce qui m’a le plus marqué. Les deux candidats ont montré qu’ils ont en face d’eux, une population qui a besoin de paix et de tranquillité ». Les premiers résultats partiels sont attendus dans la journée de ce lundi.

La Côte d’Ivoire retient son souffle

Un scrutin calme dans l’ensemble Le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a bien eu lieu le 28 novembre. Avec un taux de participation qui sera certainement inférieur à  celui du premier tour, un record historique de 83% le 31 octobre dernier. Dans l’ensemble, les opérations de vote se sont bien déroulées mais des incidents ont été notés sur toute l’étendue du territoire. Un représentant du ministère de l’Intérieur est intervenu à  la télévision, peu après la fermeture des bureaux de vote, pour faire le point sur les incidents survenus au cours de la journée électorale. Outre des affrontements entre partisans des deux candidats, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, on déplore la mort d’un soldat et de deux civils, ainsi que des vols et saccages d’urnes.A peine les bureaux de vote fermaient que débutait le décompte des voix à  l’occasion du second tour « historique » de la présidentielle opposant l’actuel chef de l’Etat, Laurent Gbagbo et l’ancien premier ministre , Alassane Dramane Ouattara. Les deux camps ont procédé en parallèle aux équipes de la CENI à  leur propre comptage des voix. En ce qui concerne le vote, il s’est déroulé dans le calme mais des retards liés au couvre-feu ont été observés par endroits avant le début des opérations électorales. La mesure, qui sera reconduite ces quatre prochaines nuits, avec un aménagement, a été levée ce dimanche matin une heure à  peine avant l’ouverture des bureaux de vote. Pour l’à‰tat-major général des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), il s’agit d’éviter les dérapages à  l’image des derniers jours de campagne marqués par la perte d’au moins sept vies humaines dont trois samedi. Appels au calme tous azimuts Tous les leaders d’opinion ivoiriens, religieux, politiques, associatifs, ainsi que les sportifs, tous se sont relayés sur les médias pour appeler les ivoiriens au calme et à  la patience. l’Opération des Nations Unies en Côte d »Ivoire (ONUCI) invite le peuple ivoirien à  garder calme et sérénité en cette phase cruciale de l »histoire du pays. « Le maintien de ce climat est essentiel afin de permettre le déroulement du scrutin présidentiel dans les meilleures conditions possibles », a indiqué, dimanche, l’ONUCI par communiqué de presse. La communauté internationale a également envoyé des messages aux leaders politiques ivoiriens et en l’occurrence aux deux candidats pour qu’ils maintiennent un climat apaisé dans le pays après l’annonce des résultats. Les deux prétendants, qui ont lancé ensemble un appel au calme et se sont engagés à  respecter le verdict des urnes, avaient eux-mêmes créé un climat électrique en s’accusant à  longueur de meetings de toutes les épreuves qu’a connues le pays depuis dix ans, se traitant mutuellement de « putschiste ». Les observateurs demeurent très attentifs sur le comportement des ‘’houphouétistes » autrement dit s’ils ont vraiment suivi les consignes de vote en faveur du candidat du RHDP, Alassane Ouattara, challenger de Laurent Gbagbo, porte-étendard de la Majorité Présidentielle. De fortes pressions se sont exercées sur la commission électorale en vue d’une annonce des résultats plus rapide qu’au premier tour, o๠l’attente avait créé tensions et rumeurs. Elle dispose de trois jours pour proclamer le vainqueur sur la base des données provisoires. Des informations font état d’une première proclamation de résultats partiels dans le courant de la journée.

Face à Face Gbagbo Ouattara : Une agréable surprise !

Un débat historique C’’est une première en Côte d’Ivoire. Un débat télévisé en direct entre deux candidats à  la présidentielle. Diffusé en direct ce jeudi soir sur la télévision nationale ivoirienne (RTI), ce face à  face était attendu par l’ensemble des ivoiriens qui choisiront ce dimanche, leur futur président. Les deux hommes ont développé leur programme de gestion de ce pays qui est miné par une crise économique, politique et social depuis une dizaine d’années. Les politiques intérieure, extérieure, sanitaire, migratoire ont été les principaux thèmes abordés. Il faut dire qu’au départ, les deux hommes étaient assez crispés. la tension de ces derniers jours et les échanges de piques des deux camps ont d’ailleurs fait craindre aux observateurs un débat violent. Mais au fur et à  mesure que l’on avançait dans le débat, l’atmosphère devenait de plus en plus tranquille et chacun des deux candidats était plus serein. C’’est le candidat du rassemblement des Houphouétistes (RHDP) Alassane Dramane Ouattara qui a ouvert les hostilités. Ainsi en trois minutes, il a développé les raisons qui l’ont poussé à  se présenter à  cette présidentielle. Il explique notamment que l’économie de la Côte d’Ivoire a besoin de reprendre des couleurs parce qu’ayant beaucoup régressé depuis quelques années. Il estime être l’homme de la situation en sa qualité d’économiste. Le président sortant Laurent Gbagbo pour sa part, estime qu’on n’a pas besoin d’être économiste pour diriger un pays en prenant l’exemple du général De Gaulle, Sarkozy, ou encore Pompidou. Il indique que contrairement à  ce que son adversaire dit, il a fait deux mandats en un donc, il lui faut cinq ans de plus pour remettre la Côte d’Ivoire sur les rails. Autre moment fort du débat : Gbagbo accuse son adversaire d’être à  la base du coup de force militaire du 24 décembre 1999 qui a fait partir l’ancien président Henry Konan Bédié du pouvoir. Il aurait évoqué une éventuelle destitution quelques semaines avant le début de la crise. Il ajoute également qu’il en était de même pour le coup d’Etat manqué de 2002 contre son régime. Pour répondre à  cette attaque, Ado se pose en réconciliateur. Et déclare que si l’on devait se baser sur des déclarations sans preuves pour accuser quelqu’un d’être auteur d’un coup d’Etat, « toi Laurent tu en a dit assez mais, je ne vais pas m’attarder sur des polémiques. Il est temps que nous laissions le passé derrière nous et avancions pour la paix et la sérénité dans le pays. » Des programmes qui se ressemblent En ce qui concerne la politique migratoire de la Côte d’Ivoire, le candidat du RHDP explique qu’il est important d’intégrer autant que possible les étrangers tout en respectant les lois et règles migratoires du pays. Il indique que l’intégration sous régionale seule, peut mener les pays africains à  l’ascension et à  l’indépendance économique. Gbagbo indique de son côté qu’il a fait d’énormes en efforts surtout, en supprimant la carte de séjour (initiée par Alassane Ouattara pendant qu’il était premier ministre. ndlr), un signal fort selon lui. Permettant aux étrangers de se sentir comme chez eux. Si la plupart du temps les politiques de gestion des deux hommes se rejoignaient, certains points dévoilent la différence entre les deux candidats. En particulier en ce qui concerne les dettes intérieures et extérieures du pays. Gbagbo estime qu’il va lui falloir mener une politique d’épuisement de la dette intérieure et celle extérieure et éviter au maximum, de s’endetter sur le plan international. Contrairement à  lui, Ado pense qu’en trois ans, il pourra épuiser les dettes du pays et qu’il n’est pas du tout proscrit de contracter des dettes à  l’extérieur. Il indique que C’’est grâce à  ces dettes que la Côte d’Ivoire à  réussit à  construire des autoroutes, de grandes écoles, des universités…Il ajoute qu’il que s’il est élu, il mettra une commission d’enquête en place afin de situer la responsabilité des uns et des autres dans la crise qu’a subit le pays et ensuite, une commission vérité-justice et réconciliation. Gbagbo réplique en indiquant que ce dernier point a déjà  été fait et que l’enquête également est ouverte depuis longtemps. En fin de compte, les deux hommes ont fait la promesse de respecter les résultats des urnes quels qu’ils soient. Rendez-vous ce dimanche 28 novembre dans les urnes. Que le meilleur gagne et vive la Côte d’Ivoire!

Côte d’ivoire : RSF interpelle les deux finalistes sur les dérives de la presse partisane

L`organisation leur demande de veiller à  ce que la presse qui les soutient respecte les règles d`éthique et de déontologie et ne se rende pas coupable d`insultes, de dénonciations calomnieuses, voire d`appels à  la haine. Elle leur demande également de prendre des engagements pour, s`ils sont élus à  la présidence, garantir la liberté de la presse et le pluralisme de l`information, notamment en libéralisant l`audiovisuel. Texte Intégral Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, souhaite attirer votre attention sur le rôle de la presse privée pendant les jours à  venir et sur les réformes qui devraient occuper le futur chef de l`Etat dans le secteur des médias. La campagne pour le second tour de l`élection présidentielle risque de donner lieu à  de vifs échanges, dans la presse écrite privée notamment. Comme je l`ai rappelé lors de mon séjour dans la capitale ivoirienne la semaine passée, il est normal que certains titres soutiennent un candidat, mais ceci doit se faire dans le respect des règles d`éthique et de déontologie et sans dénigrement systématique de son adversaire. Si nous en appelons en premier lieu à  la responsabilité des directeurs de publication pour prévenir tout dérapage, nous attirons également l`attention du responsable politique que vous êtes sur le rôle positif que vous pouvez jouer en apaisant les esprits. Aussi, nous vous demandons de vous poser en garant d`une presse libre mais aussi respectueuse de la diversité des opinions. En effectuant plusieurs missions en Côte d`Ivoire, en consacrant différents rapports à  la presse ivoirienne, et en procédant actuellement au monitoring des médias pendant la période électorale, Reporters sans frontières a prouvé, depuis des années, sa volonté de suivre et d`accompagner la presse de votre pays. Notre organisation formule ici le souhait de poursuivre ce travail après l`élection, notamment avec celui qui sera sorti vainqueur du scrutin. Le futur chef de l`Etat devra être le garant d`un respect scrupuleux de la liberté de la presse. Il devra également promouvoir le pluralisme de l`information en favorisant la libéralisation de l`audiovisuel, notamment de la télévision. Une fois cette libéralisation adoptée, l`attribution des chaà®nes et des fréquences devra alors se faire à  des tarifs qui permettent aux radios et aux télévisions les plus modestes, de type communautaire par exemple, de voir le jour. Pour l`ensemble des réformes qui pourront être mises en œuvre dans le secteur de la presse, notre organisation restera à  l`entière disposition des futures autorités pour une ample coopération technique. Je vous prie d`agréer l`expression de ma très haute considération. Jean-François Julliard Secrétaire général

Produits de Côte d’Ivoire : ils ont la côte

30 tonnes par semaine à  la douane de Faladié Plus question de faire un bon repas sans au moins l’un des produits suscités. Toutes les occasions sont bonnes pour s’offrir une bonne platée d’attiéké accompagné de poisson, garba, comme disent les ivoiriens. Pour en trouver, pas besoin de se casser la tête, les marchés en sont remplis ! Mais le meilleur endroit pour faire de bonnes affaires reste la douane de Faladié. l’officier de douane Mady Keita explique que le Mali a commencé l’importation des produits de consommation ivoiriens depuis quelques décennies et qu’au début, leur dédouanement se faisait au niveau de la douane de Faladiè. Le flux de marchandises ayant augmenté considérablement au début des années 2000, les dédouanements ont été transférés au niveau de la douane de Zégoua, frontière entre la Mali et la Côte d’Ivoire. Une trentaine de tonnes de marchandises passent la frontière chaque semaine, toujours selon l’officier Mady Keita. l’arrière-cour de la douane de Faladiè et les alentours du bâtiment sont donc devenus au fil des années un véritable marché, tout le monde l’appelle d’ailleurs, « cote d’ivoire sugu », le marché de Côte d’Ivoire. On y retrouve de nombreux commerçant(es) qui proposent à  tout moment de l’année la banane plantain et l’igname qui sont les produits es plus demandés. Des affaires qui marchent Katy Koné est commerçante ivoirienne vivant au Mali depuis plusieurs années. Katy a commencé le commerce d’igname en 1999, début des vas-et-viens entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Elle explique qu’« au départ, les choses étaient beaucoup plus faciles et nous ne rencontrions pas de problèmes majeurs sur la route lors des transports de nos marchandises. En plus de la route, les marchandises également coûtaient nettement moins chers que maintenant. Le transport coûtait moins cher et la crise économique n’avait pas encore frappée les clients.» Katy impute cette cherté à  la crise qu’a subi la Côte d’Ivoire durant presqu’une décennie. Les tracasseries routières ne facilitent pas l’écoulement des produits sur le marché, à  en croire cette commerçante. Cependant, elle gagne bien sa vie puisque par jour, elle confie qu’elle peut vendre entre 50.000 et 100.000 francs CFA d’ignames. Les mauvais jours, son chiffre d’affaire s’élève à  15 000 FCFA par jour. Elle importe une à  deux tonnes d’ignames par mois. Le trajet peut durer une semaine entière à  cause des blocages de camions au niveau de la douane. Katy Koné précise que lorsque les transporteurs quittent le territoire ivoirien, les tracasseries diminuent parce que le plus gros problème se situe au niveau des douanes ivoiriennes qui ne sont pas du tout tendres. La période propice pour les ignames se situe entre juillet et septembre, puis octobre et novembre. Précisons qu’il existe deux sortes d’ignames : Florido et Wakrou. Le premier est assez fréquent en saison pluvieuse et le second en période fraà®che. Les clients de Katy sont viennent de divers horizons. Certains l’achètent pour la revendre et d’autres pour leur propre consommation. Seydou Diarra, lui, est grand vendeur de bananes (Aloco) et plusieurs autres denrées dont les ignames, l’ananas. Ses clients sont majoritairement des commerçants quittant l’autre côté du fleuve, même si quelques rares habitants proches des lieux, achètent régulièrement la banane pour leur propre consommation. Cette denrée ne manque pratiquement jamais tout au long de l’année. Il n’y a que deux mois durant lesquels elle se fait un peu rare. Seydou contrairement à  Katy Koné, n’importe pas ses produits. Il les achète sur place à  la douane, lorsque les camions viennent avec les marchandises de Côte d’Ivoire. Et il les revend avec un petit bénéfice qui permet de continuer à  faire tourner le business. On le peut le dire sans rires, vive l’intégration africaine pour la richesse de nos assiettes!

Vote ethnique, vote géographique: qui emportera la bataille d’Abidjan ?

Vote ethnique ? Vote géographique ? Le premier tour a démontré l’ascendance géographique et l’origine ethnique des candidats sur le vote des citoyens. Ainsi apprend t-on que le Nord de la Côte d’Ivoire serait le « fief » d’Alassane Dramane Ouattara, du RDR, d’origine sénoufo, mais qui se réclame Ivoirien. N’eut été les accusations de pseudo « ivoirité », lancées contre lui aux temps forts de la crise. Selon les tous premiers résultats donc, le candidat du RDR l’emportait dans des bastions comme Korogho, Odienné, Korhogo, Ferkéssédougou, Boundiali, Ouangolo, Katiola, villes du nord, o๠il réalisait des scores proches du 100 %. Ceux du nord à  majorité dioula se sentant proches de leur candidat, ont par réflexe, voté pour lui. On se rappelle aussi qu’à  un moment, le pays a été coupé en deux. Face à  un tel état de fait, la population s’en réfère à  ses origines et prend position. Cela pose la question des repères identitaires, sans toutefois que l’on tombe dans «l’ethno fascisme». Se sentant exclus de la vie économique et politique, du partage des compétences et des richesses, d’un pays très pourvu par la nature, ces populations du Nord voient en ADO, celui qui pourra les loger à  même enseigne que ceux du Sud. Et si la dérive identitaire a bien eu lieu, elle ne devrait pas se reproduire cette fois, puisqu’un consensus existe désormais parmi la population ivoirienne, celle de sortir d’une crise interminable qui dure depuis près de 10 ans et a plombé l’économie du pays, crée la misère et le chômage chez les jeunes. C’’est d’ailleurs l’argument principal d’ADO le nordiste, relancer la machine économique ivoirienne, même si les investisseurs sont timides et la richesse reste concentrée aux mains de ceux qu’on appelle ironiquement les « refondateurs ». Et ceux là  font la pluie et le beau temps…à  Abidjan, la capitale économique ! l’argument patriotique Pour Laurent Ggbagbo, du FPI, d’origine bété, ce sont les régions de l’ouest ivoirien comme (Bangolo, Toulepleu, Duekoué, Guiglo etc..), fief notamment des populations d’origine Bété et celles du centre ouest (dont Gagnoa, dans sa région natale), qui ont plébiscité le président sortant. Même si ADO y fait une légère percée. Toutefois, le candidat Gbagbo qui n’a jamais brandi le vote identitaire, se réclame d’une adhésion de l’ensemble du peuple Ivoirien. Le patriotisme, voilà  son arme de guerre. Et Charles Blé Goudé, leader du mouvement des jeunes patriotes, lui a prêté main forte pour cela, quant il réalisait un véritable coup politique, en nommant l’ex chef des rebelles, Guillaume Soro, premier ministre et en multipliant les bains de foule dans les stades ou dans les villages de la Côte d’Ivoire. Enfin, le Sud et Sud Comoé, fief du candidat désormais exclu du 2è tour, Henri Konan Bédié, a aussi plébiscité Laurent Gbagbo. Ici, le vote géographique n’a pas vraiment fonctionné, pour Bédié, qui se réclamait plutôt d’un héritage politique, brassant la thèse du « dauphin naturel » de Feu Houphouet Boigny et à  qui le pouvoir aurait été confisqué en 2000. D’o๠l’envie incommensurable d’y arriver de nouveau. Il va falloir se résigner désormais, et ne pas étendre la contestation. La bataille d’Abidjan Celui qu’on surnomme «Le boulanger» est maà®tre dans l’art de rassembler, ceux du nord, du sud, de l’est ou même de l’ouest autour de l’idée de rassemblement populaire, qui sied aux ivoiriens. Ainsi à  Yopougon, quartier populaire d’Abidjan, un jeune patriote enthousiaste clamait devant les caméras françaises, « C’’est mon candidat qui va l’emporter ! ». Là  encore, le vote géographique se fond dans le vote patriotique. Et loin de toute considération économique. Sera-ce la force de Laurent Gbagbo, face à  son adversaire Ouattara, vu comme le technocrate, parfois éloigné des préoccupations du peuple ? A un Gbagbo qui fait des descentes à  la rue, brasse la foule, parle le langage de la rue, se confronte un Ouattara, un peu froid, intello mais prévis dans ses arguments. Aux accusations de fuite à  l’étranger en temps de crise, ADO remet son parcours en exergue, la distance nécessaire pour gouverner «autrement », une Côte d’Ivoire, lasse des discours patriotes ou anti-étrangers de son adversaire et surtout de la misère. Car désormais, les choses vont se jouer à  Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Si Gbagbo devance son rival de 6 points selon les derniers résultats provisoires de la CEI, la surprise pourrait venir lors du second tour. Sans doute, Laurent Gbagbo, qui s’est montré très sûr de lui, sondages SOFRES à  l’appui et ce depuis près d’un an, a dû quelque peu être «étonné» de ne pas l’avoir emporté du premier tour. La bataille s’annonce serrée pour deux candidats, franchement au coude à  coude. Wait and see !

L’affiche du second tour : Gbagbo-Ouattara

Les ivoiriens auront, avec la grâce de Dieu, un très beau cadeau de Noel. Un président ! Consensuel, accepté de tous, â la tête d’un pays réconcilié avec lui-même. Il faut y croire. Les résultats viennent de tomber il y a quelques minutes. l’attente a été longue et tendue. Nombreux sont les ivoiriens qui ont veillé en se demandant ce que cette nuit augurerait pour l’avenir de leur pays. Une élection avec un gagnant au premier tour aurait sans nul doute causé contestations, voire violences et rechute dans le chaos. La CEI a maintenu le cap, a su garder son calme et son impartialité et vient de confirmer les tendances qui s’étaient dégagées tout au long de la journée. Il y aura un second tour. C’’est un reflet exact de la campagne électorale o๠les trois mastodontes de la scène politique ivoirienne se sont âprement disputés les spots publicitaires géants de la capitale et le suffrage des foules. Du coté de leurs états-majors, les deux candidats Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara sont déjà  à  pied d’œuvre pour une nouvelle campagne électorale qui devrait démarrer dans quelques jours. Le second tour entre le président sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara réserve des surprises. Même si un accord de 2005 entre « houphouétistes » stipule que tous les signataires reportent leurs voix sur celui d’entre eux qui ira au second tour, il n’est pas évident que ce report de voix soit automatique. Avec ses 27%, Henri Konan Bédié ne sera donc pas forcément un faiseur de roi. Le candidat Gbagbo a lui aussi toutes ses chances de remporter la finale de ce scrutin qui déterminera assurément l’avenir de la cote d’ivoire. Le second tour de ce scrutin devrait être organisé 15 jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour par le Conseil constitutionnel. Le 28 novembre est la date évoquée le plus souvent. Espérons que l’incertitude et l’anxiété de l’après-élection vont rapidement se dissiper et que la Côte d’Ivoire va se remettre au travail en attendant de connaà®tre le nom de celui qui fêtera Noà«l au palais de Cocody.

Côte d’Ivoire : Les résultats partiels ouvrent la perspective d’un 2è tour

Alors qu’un bulletin sur deux a été dépouillé, le président sortant Laurent Gbagbo et l’ancien Premier ministre Alassane Outtara sont au coude-à -coude avec près de 35% des voix chacun. Le scenario d’un vote à  deux tours se profile. Les résultats partiels ne donnent pour l’instant pas de vainqueur, mais laissent déjà  penser que la présidentielle ivoirienne se jouera sur deux tours. Mardi, le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), Bamba Yacouba, a commencé à  donner les résultats disponibles alors que, en l’absence d’annonce officielle, tout le pays bruissait de rumeurs. Ces premiers chiffres ont permis aux agences de presse Reuters et AP d’estimer que le président sortant, Laurent Gbagbo, et l’ancien Premier ministre Alassane Outtara recueillerait chacun environ 35% des voix. Henri Konan Bédié, autre candidat majeur, arriverait en troisième position avec 27% des voix. Si ces chiffres se confirment après le dépouillement des 2,2 millions de suffrages restant, les Ivoiriens se rendront une nouvelle fois aux urnes pour le second tour. La confirmation de ce scenario est attendu dès ce mercredi, date à  laquelle la Commission électorale a promis de rendre officiel le verdict du scrutin historique du 31 octobre. Il reviendra ensuite au Conseil constitutionnel de valider ou d’invalider les chiffres de la CEI. Puisque la loi ivoirienne prévoit que le second tour doit se tenir 15 jours après sa décision, les analystes estiment qu’il pourrait avoir lieu le 28 novembre. « Aucune crainte » de débordement, selon Guillaume Soro Dans l’attente des résultats officiels, de nombreuses voix ivoiriennes s’élèvent pour apaiser les craintes de tensions. « Nous devons tous garder notre calme et notre sérénité pour attendre les résultats », a déclaré le chef d’état-major de l’armée ivoirienne, le général Philippe Mangou, dans un spot diffusé en boucle à  la télévision. Le Premier ministre Guillaume Soro a lui assuré qu’il travaille au déroulement pacifique de la proclamation officielle des résultats. « J’ai demandé à  tous ceux qui m’ont accompagné pour obtenir des élections pacifique de poursuivre leurs efforts pour que la proclamation se fasse dans la tranquillité », a-t-il insisté sur RFI. Le secrétaire général des ex-rebelles des Forces nouvelles a aussi ajouté n’avoir « aucune crainte » si tout le monde a bien « la garantie que le scrutin s’est déroulé de façon normale et transparente ». De son côté, la Commission électorale indépendante insiste sur le fait qu’il n’y aura pas « d’ambiguà¯té » concernant les résultats. « Nous partageons les informations avec les différents candidats, nous confrontons les chiffres et, une fois que nous sommes d’accord, nous donnons les résultats à  la population », a expliqué Bamba Yacouba, porte-parole de la CEI sur RFI. Celui-ci a également assuré qu’il respecterait le « délai légal » et que la CEI n’avait « pas besoin de jour supplémentaire » pour le décompte des votes. Le suspense pourrait donc bien prendre fin dans les prochaines heures. LI

Côte d’Ivoire : Quand la désinformation fausse l’information.

Sur BFM TV, une chaà®ne française du C’ble, on annonce : « les résultats en Côte d’Ivoire toujours en attente, mais la CEI devrait les annoncer dans la journée. » Et la jeune présentatrice, qui J’en suis sûre n’a jamais été en Côte d’Ivoire, d’ajouter sûre d’elle : « Rappelons que la Côte d’Ivoire vit une élection calme après 10 ans de guerre civile. » . L’information est plus ou moins vraie, mais il eut été plus exact de dire « 10 ans de crise politique », que « 10 ans de guerre civile », car messieurs les présentateurs patentés, à  la langue trop rapide, la Côte d’Ivoire a certes été déchirée entre 2000 et 2002 par des affrontements de rue, mais on ne peut pas parler de guerre civile continue jusqu’à  ce jour et bien que le pays eut été coupé en deux pendant un moment. Le journalisme télé a des raccourcis trop faciles, emporté par l’effet de sensationnalisme, or dans le cas de la Côte d’Ivoire, ce fut le cas trop souvent, comme lorsque la chaà®ne du Monde, RFI, annonçait des massacres et charniers dans la ville de Duékué en pleine crise. Il va sans dire que la chaà®ne a été censurée à  Abidjan. Ce qui pose le défi de l’objectivité, du bon compte rendu de la situation des médias occidentaux. A quoi servent donc les envoyés spéciaux, qui relatent en quelques secondes, une situation complexe. Or dans beaucoup de médias occidentaux, on résume la situation à  des phrases laconiques et bien souvent fausses. Info à  la source même Sur France 24, le présentateur tente de décrypter la presse Ivoirienne (Fraternité Matin, Le Courrier d’Abidjan, 24h etc…). Sur TV5, on préfère dire que « La Côte d’Ivoire est toujours en attente des résultats!». Point. l’info se suffit à  elle-même, au spectateur d’aller chercher plus loin. Ou sur les sites internet, notamment (Abidjan.net ou encore Connectionivoirienne.net, Résoivoire.net) o๠l’info est en temps réel. Il me semble objectif de chercher d’abord à  s’informer sur le pays, depuis le pays et par les gens du pays, avant de se fier aux médias du Nord. C’’est un réflexe que nous journalistes avons trop aisément. Bien entendu, la distance est intéressante, diront certains, observer les enjeux de cette élection de loin, permet d’avoir un autre regard, ajoute une consoeur, soit, il faut garder l’oreille attentive, au risque d’avaler tout et n’importe quoi. Au commentaire de cette journaliste, un africain vivant depuis des années en France et n’ayant jamais mis les pieds au pays, pourrait penser que la Côte d’Ivoire est un chaos sans nom, qui souffle depuis que se tient ce scrutin! Alors, vigilance, vigilance à  l’info qu’on vous sert lors des éditions spéciales, car, malgré la logistique et les moyens, la désinformation guette…insidieusement et parfois à  l’insu des présentateurs eux-mêmes.

Présidentielle ivoirienne : les premiers résultats placent Gbagbo et Ouattara en tête

Un premier constat s’impose pour les premiers résultats de l’élection présidentielle ivoirienne, délivrés dans la nuit du 2 au 3 novembre par la Commission électorale indépendante (CEI). Laurent Gbagbo s’impose à  Abidjan et dans le sud du pays, tandis qu’Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié semblent maintenir leur force dans leurs bastions traditionnels, même si le dernier est secoué dans certaines de « ses » zones. Dans la région de la vallée du Bandama, dont Bouaké, fief des rebelles, est la capitale, l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara arrive en tête avec 49,85 % des voix, devant l’ancien président Henri Konan Bédié (38,56 %) et le chef de l’à‰tat sortant Laurent Gbagbo (9,41 %). Dans le Bafing (nord, chef-lieu Touba), le président du Rassemblement des républicains (R vient en tête avec 73,35 % des suffrages, suivi de Gbagbo (15,87 %) et de Bédié (5,17 %). Dans le Worodogou, toujours dans le nord, Ouattara fait 87,5 %, suivi de Gbagbo (6,94 %) et de Bédié (4,12 %). Dans la région des Savanes, deuxième après la région d’Abidjan avec plus de 6 % du corps électoral, il écrase ses adversaires, avec 85,90% (6,50 % pour Gbagbo et 4, 92 % pour Bédié). Bédié, candidat du Parti démocratique du Côte d’Ivoire (PDCI) remporte une majorité confortable dans les régions du « V » baoulé, au centre et au centre-est du pays. Dans le N’Zi Comoé, il l’emporte avec 65,53 %, contre 24,24 % pour Gbagbo et 7,20 % pour Ouattara. Dans la région des Lacs, il a 69,03 % des voix, devant Ouattara (15,35 %) et Gbagbo (12, 89 %). Laurent Gbagbo légèrement en tête Laurent Gbagbo, chef de l’à‰tat sortant, candidat du Front populaire ivoirien (FPI) et originaire du centre-ouest, maintient jusqu’à  présent sa place de leader dans la région des Lagunes, o๠se trouve la ville très disputée d’Abidjan. Les résultats partiels communiqués lui donnent plus de 55 % des voix, devant Ouattara (environ 24 %) et Bédié (environ 19 %). Dans la région de l’Agnéby (sud), il maintient sa suprématie avec 74,89 % des voix, devant Bédié, qui a 12,08 % et Ouattara (11,01 %). Il effectue une petite percée dans la zone du Sud-Comoé, traditionnellement disputée âprement par le PDCI et son parti, le FPI. Il y obtient 55,06 % des voix contre 22,29 % pour Ouattara et 20,42 % pour Bédié, qui y recule nettement. Dans la zone multiethnique de la Marahoué (centre), enfin, il possède une majorité relative (45,39 %), contre 30,87 % pour Bédié et 21,73 % pour Ouattara. Les résultats provisoires disponibles, qui concernent plus de la moitié de l’électorat, placent le président sortant Laurent Gbagbo en tête, avec 36,57 % des suffrages, talonné par Ouattara (33,76 %), lui-même suivi par Bédié (26,91 %).

Côte d’Ivoire: Que se passe t’il au sein de la CEI?

Après les élections, la machine à  rumeurs s’agite à  Abidjan Ce matin, lors d’une conférence de presse à  Abidjan, le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, Christian Preda, n’a pas caché son impatience, voire son agacement. «Il est anormal que, près de quarante-huit heures après la fin du scrutin, les citoyens ivoiriens ne disposent que des résultats en provenance du Danemark ou d’autres pays étrangers, a-t-il relevé. Partout dans le monde, cela va plus vite.» Et de citer l’exemple du Brésil, pays bien plus vaste et plus peuplé que la Côte d’Ivoire qui a voté également dimanche dernier, et dont les résultats ont été connus le soir même. «Les Ivoiriens qui ont attendu parfois quatre à  cinq heures pour voter ont droit d’avoir les résultats», a-t-il lancé, pointant du doigt «un décalage entre le comportement exemplaire des citoyens et les institutions». Légalement, la Commission électorale indépendante (CEI), chargée des opérations de dépouillement et de la proclamation des résultats provisoires, dispose de trois jours pour les annoncer. Le représentant de l’Onu en Côte d’Ivoire, Youn Jin Choi, et les ambassadeurs de l’UE, ont ce matin même tenté de convaincre la Commission électorale de sortir de son silence, en annonçant au moins des données partielles. Pas de «violations majeures» Que se passe-t-il au sein de la CEI? Les observateurs de l’UE ont du mal à  le savoir. Christian Preda a en effet révélé qu’ils avaient trouvé porte close sur place, contrairement au protocole d’accord signé entre les deux parties dans lequel Abidjan s’était engagé «à  donner l’accès à  toutes les opérations électorales pour leur observation». Une attitude d’autant plus «regrettable», selon ce député roumain au Parlement européen, que la mission de l’UE n’a, globalement, pas relevé de «violations majeures» des normes internationales durant le premier tour de la présidentielle en Côte d’Ivoire. Officiellement, une grève surprise des employés de la CEI retarderait le processus. Mais il semble surtout que des dissensions et la méfiance qui règne entre les membres de cette instance – issus des principaux partis politiques – entravent son bon fonctionnement. Le chef de la mission de l’UE, qui avait déployé 120 observateurs à  travers le pays, a pris soin de n’évoquer que des retards et des problèmes techniques, tel que l’acheminement de certaines urnes, pour expliquer l’inertie de la CEI. Abidjan gamberge Mais il a aussi révélé que, certains de ses membres avaient demandé des vérifications sur le terrain concernant tel ou tel procès-verbal. Ces dernières semaines, la CEI a été très décriée pour son manque de professionnalisme et son opacité. Sa paralysie actuelle nourrit la suspicion des Ivoiriens sur de possibles fraudes, des arrangements inavouables ou le refus d’accepter les résultats de la part des vaincus. Or, d’après une source diplomatique, il n’en serait rien. Les principaux candidats, soumis à  d’intenses pressions diplomatiques, seraient sur le point d’accepter le verdict des urnes: en tête, le président sortant Laurent Gbagbo, mis en ballottage par l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara. A moins que ce ne soit l’inverse… l’ancien président Henri Konan Bédié, lui, serait bien troisième, et donc éliminé. Toutefois, en l’absence de données officielles, ce tiercé reste, en l’état, spéculatif. Et Abidjan continue de gamberger.

Présidentielle Ivoirienne : un taux de participation « record »

80%, un taux de participation  » historique », qualifient certains médias occidentaux. Un record jugent d’autres observateurs politiques de la scène ivoirienne. En gros, 8 électeurs sur dix se sont déplacés pour aller voter dimanche. Une belle leçon de démocratie, quant certaines élections laissent la population indifférente ou enregistrent une mauvaise préparation et distribution des cartes d’électeurs. Le jour du vote, on pouvait encore aller retirer sa carte jusqu’à  17h. L’attente en valait ainsi la peine en Côte d’Ivoire après de multiples et incessants reports depuis 10 ans. De plus, on acquiescerait presque à  la phrase de Laurent Gbagbo lancée au détour d’un meeting :  » Il vaut mieux ne pas faire d’élections si l’on n’est pas prêt que de se précipiter sous la pression internationale ». Un taux de participation record donc qui montre la volonté du peuple de faire entendre sa voix. A présent, les candidats admettront-ils le vote de la rue? Sur cette tendance, se distinguent deux candidats, Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara, en tête des premières estimations. Pour ce dernier, le succès se situe dans les régions nord de la Côte d’Ivoire. Ouattara lui-même longtemps décrié pour ses origines étrangères, y gagne une adhésion populaire et s’octroie même des partisans dans l’Ouest Ivoirien o๠Laurent Gabgbo a raflé la mise. Le sud est plus ou moins revenu à  Henri Konan Bédié qui reste toutefois loin derrière les deux premiers. Mais, ces tendances confirmeront-elles, une suite qui se jouera surtout sur le district d’Abidjan, qui concentre plus du tiers de l’électorat o๠se jouera la grande bataille. Les résultas varient d’une commune à  l’autre. Mais Gbagbo remporte le plus de voix dans le District d’Abidjan. Et Ouattara viendrait en tête à  Adjamé, Attécoubé et Anyama ; Bédié se contentant lui de Treichville, d’après le site « Connectionivoirienne.net ». Résultats provisoires à  l’étranger D’après les chiffres fournis par la CEI, Alassane Ouattara arrive en tête aux Etats-Unis avec 1513 voix contre 645 Pour Gbagbo et 213 pour Bédié, ce qui montre la popularité du candidat Ouattara dans les sphères internationales, notamment en raison de son passé au FMI. Au Mali, ADO arrive également en tête avec 636 voix de même qu’au Sénégal avec 442 voix et 642 au Gabon et au Burkina Faso, des pays o๠existe une forte communauté ivoirienne. Par contre au Canada, c’est Gbagbo qui devance ses concurrents. Les résultas en France ne sont pas disponibles pour l’heure en raison d’un problème de logistique à  l’Ambassade de Côte d’Ivoire. Mais globalement ADO l’emporte à  l’étranger. En attendant des résultats plus définitifs, la communauté internationale appelle maintenant à  la sagesse. Sagesse des candidats pour accepter les résultats qui arrivent au compte goutte, des résultats attendus pour mercredi. l’on se dirige sans doute vers un second tour selon toutes les estimations et vers le fameux duel Gbagbo-Ouattara longtemps attendu par les protagonistes eux-mêmes, même si Gbagbo aurait préféré remporter la mise dès le premier tour. Sûr de lui, il a mainte fois, lâché des déclarations pérémptoires dans la presse notamment, cette réponse à  la question: « Pourquoi le peuple ivoirien doit-il voter pour vous ? ». Il avait répondu: « Parce que je détiens les clés de leur avenir » : Mais il faut retenir que pour l’heure, C’’est la rue qui a parlé et qui s’exprimera sans doute encore. Les candidats écouteront-ils ?

La CEI annonce les premiers résultats

La commission électorale ivoirienne a commencé ce mardi soir à  annoncer des résultats partiels de la présidentielle de dimanche pour l’intérieur du pays, après deux jours de rumeurs et de tensions liées à  la quasi-absence de données officielles. Intervenant à  la télévision publique, le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI) Bamba Yacouba a commencé par donner les ésultats pour la région de la Vallée du Bandama (centre, 6,48% de l’électorat). Dans cette région qui lui était réputée acquise, l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara arrive en tête avec 49,85% des voix, devant l’ancien président Henri Konan Bédié (38,56%) et le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo (9,41%). La CEI n’avait jusque-là  donné que les résultats du scrutin pour la diaspora ivoirienne, soit une infime partie des quelque 5,7 millions d’inscrits. Le déficit d’informations officielles avait laissé le champ libre aux rumeurs et fait monter la tension mardi, notamment à  Abidjan, o๠beaucoup d’habitants avaient préféré rentrer chez eux par crainte de troubles. La CEI a jusqu’à  mercredi pour proclamer les résultats provisoires.

Présidentielle ivoirienne : Un millier d’électeurs au Mali

La diaspora ivoirienne aux urnes au Mali Ce dimanche 31 octobre 2010, la Côte d’ivoire a enfin tenu sa première élection présidentielle depuis 10 et après six (6) reports. Ce scrutin qualifié d’historique parce plusieurs fois reporté et tant attendu par les ivoiriens, s’est finalement déroulé dans le calme, la joie et la sérénité. La communauté ivoirienne du Mali s’est déplacée massivement pour aller choisir le futur président ivoirien. Sur l’ensemble du territoire malien, il y avait plus de 1518 inscrits sur la liste électorale. Depuis 4h du matin, l’ambassade a été prise d’assaut par des électeurs impatients. Les bureaux de vote n’ont cependant ouvert qu’à  7h pour ensuite fermer à  18h GMT. Il y avait au total cinq bureaux dans tout le pays, quatre à  Bamako et un à  Sikasso. l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Mali a déclaré que « nous les enfants gâtés de Côte d’Ivoire, on se disait que ce qui arrivent aux autres ne pourra jamais nous être le cas dans notre si beau pays. Mais nous avons connu la guerre, et nous en avons tiré beaucoup de leçons. Ces élections sont un moyen pour nous de nous racheter, de nous ressaisir afin de corriger les erreurs du passé et prendre un nouveau départ. » Les électeurs s’expriment Abdoulaye Dembélé est au Mali depuis une dizaine d’années. Il attendait ce moment avec impatience et s’est donc présenté au bureau de vote depuis 5h du matin ce dimanche. Il estime que « C’’était un jour spécial parce qu’on voit à  ce niveau qu’il y a une volonté de réunification. J’étais pressé de voter parce qu’au départ on n’y croyait pas. Nous pensions qu’il allait y avoir un autre report comme d’habitude et ce n’est que quand J’ai fini de voter que J’étais soulagé. J’ai une seule crainte après ce scrutin, C’’est ce que les perdants n’acceptent pas les résultats des urnes. Mais tout compte fait, J’espère que les uns et les autres useront de bon sens». Amadou Dembélé est un électeur heureux. « C’’est un cap que nous allons franchir avec ces élections et ça va nous permettre de sortir définitivement de la situation de crise que nous vivons depuis presqu’une dizaine d’années». Mr Dembélé pense que son candidat Alassane Dramane Ouattara va gagner l’élection. En cas d’échec, «nous allons accepter humblement les résultats des urnes». Mme Diomandé Reine est commerciale dans une société d’assurance à  Bamako o๠elle vit depuis 7ans. Elle explique après avoir voté, que « C’’est un sentiment de joie qui m’anime après 5 ans. C’’est un dimanche inoubliable et il restera à  jamais gravé dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Il fallait que nous venions accomplir notre devoir de citoyen. Nous sommes vraiment content et prions dieu pour que tout se passe dans la transparence, l’égalité et surtout dans la paix». Nabila Diallo est journaliste à  la radio Guintan à  Bamako. Mr Diallo a voté ce dimanche avec un C’œur rempli de joie. « Le vote s’est passé dans le calme et la sérénité, sans incident. Ce jour est historique pour l’avenir de toute l’Afrique. La crise ivoirienne a fait que la démocratie est marginalisée en Côte d’Ivoire. Ce scrutin est un moyen pour nous de retrouver la joie de vivre et la stabilité dont le pays a toujours fait preuve. Cette crise a entrainé le ralentissement de l’économie au niveau de nos voisins. Tout le monde a donc intérêt à  ce que la crise finisse». Mme Niamoué Léa est âgée d’une cinquantaine d’années et vote pour la première de sa vie. C’’est un moment plus qu’historique pour elle. « C’’est ma première fois de voter et cela me fait tellement plaisir. J’ai décidé de voter parce que mon pays a trop souffert. Il est temps que nous redevenions au pays de paix et d’amour comme à  l’époque d’Houphouà«t Boigny (1er président de la Côte d’Ivoire ndlr)». Superviseur dans l’un des bureaux de vote au compte du front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, Mr Gbahou Mathieu estime qu’il faut dédramatiser les choses. « Nous on va aux élections pour concrétiser la paix. Il faut juste la légitimer. Je demande aux gens de se décrisper parce qu’il n’y a pas feu à  la demeure. On a déjà  passé l’étape de la guerre, des conflits et autres, maintenant nous allons à  la paix». Les premiers résultats provisoires sont attendus pour ce mercredi au plus tard par la commission électorale indépendante (CENI).

Elections : La Cote d’Ivoire retient son souffle

Un scrutin sans débordements Après 5 longues années de « crise socio-politico-économique qui a lassé le peuple et essoufflé le pays, tout s’est donc bien passé aujourd’hui. Ce scrutin présidentiel est le premier en dix ans dans un pays coupé en deux depuis une tentative de coup d’Etat en 2002, avec au Nord les rebelles de Guillaume Soro, nommé Premier ministre en 2007, et au Sud les partisans du président Laurent Gbagbo. La participation était estimée dans la soirée entre 60 et 70% des inscrits. A Abidjan, aux dires dos observateurs étrangers venus en asse superviser le scrutin, la participation dépasse par endroits les 75%. A Bouaké, la deuxième ville du pays et fief rebelle, un observateur japonais a avancé un taux proche de 80%. Des 14 candidats aux prises lors de ce premier tour, seuls 3 retiennent véritablement l’attention et devraient obtenir le maximum des votes. Il s’agit, faut-il encore le rappeler du président sortant Laurent Gbagbo, de l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara. Ce matin, en glissant leur bulletin dans l’urne, les trois ténors ivoiriens se sont félicités du caractère jusque-là  pacifique du scrutin. La plupart des 20.000 bureaux de vote ont ouvert avec un peu de retard dans la matinée et devaient fermer à  17h00 GMT. La commission des élections a décidé de prolonger les opérations de vote pour faire en sorte que chaque bureau reste ouvert pendant dix heures. Pourvu que ça dure Le dispositif sécuritaire impressionnant mis en œuvre a bien fonctionné ce dimanche. Face aux risques de contestation, le Premier ministre, Guillaume Soro, avait appelé hier samedi les candidats à  accepter les résultats qui seront annoncés par la Commission électorale ivoirienne (CEI). Ces résultats préliminaires seront annoncés dans les trois jours. Et la grosse inquiétude est à  ce niveau. Si la campagne électorale s’est globalement déroulée dans le calme et si les échanges entre les candidats ont été moins houleux que prévu, les craintes demeurent en effet de voir voler en éclat les bonnes résolutions dès l’annonce des résultats. Le candidat Gbagbo avait déjà  déclaré à  la fin de sa campagne craindre des violences post-électorales, soupçonnant ses adversaires de nourrir des desseins inavoués. Les ivoiriens eux, ne veulent plus entendre parler de conflit, de crise ou de massacre. Ils ont tout au long des derniers mois montré leur détermination à  voir la paix revenir définitivement sur leur terre. Des prières, toutes confessions confondues, des campagnes de sensibilisation initiées par la société civile, même les causeries dans les allocodromes semblaient n’avoir qu’un seul sujet : « il ne faut pas que ça déborde après les élections ». « On est tous des frères, la Cote d’Ivoire, C’’est notre pays à  tous et C’’est ensemble que nous avons souffert. C’’est bon comme ça. On veut la paix » déclare une jeune dame après avoir voté à  Treichville. Ce cri du C’œur vivement partagé par tous ceux qui l’entouraient semble dire ce que tous les ivoiriens portent en prière ce soir : que l’Eléphant d’Afrique redevienne la patrie de la vraie fraternité…

Bédié, Ouattara et Gbagbo : un fauteuil pour trois

Leurs alliances et leur discorde ont alimenté la vie politique ivoirienne depuis la mort de Félix Houphouà«t-Boigny, le père de l’indépendance. Henri Konan Bedié : le scénario du retour D’aucuns disent qu’il est l’enfant gâté de la politique ivoirienne, que le pouvoir après la mort du « Vieux », surnom du père de la nation ivoirienne Félix Houphouà«t-Boigny, lui a été offert sur un plateau en 1995 et qu’il l’a perdu, pour avoir été trop léger dans la gestion des affaires de l’Etat, lors du coup de force de décembre 1999. Depuis 2005, il n’espère qu’une seule chose : retrouver un pouvoir qui lui a été, selon lui, confisqué. « On ne l’a pas laissé travailler comme il faut. Dix ans après, on se demande ce qui justifiait ce coup d’Etat, et la réponse est rien. On a perdu 10 ans et le développement a été freiné », estime Paul Koffi, chef du service politique du Nouveau Réveil, quotidien proche du Parti démocratique de Côte d’Ivoire dont Henri Konan Bédié, né le 5 mai 1934, est le candidat. C’’est peut-être l’un de ses seuls points communs avec son adversaire, Laurent Gbagbo, le président sortant. Depuis le coup d’Etat de septembre 2002, le leader du Front populaire ivoirien (FPI) se sent, lui, aussi dépouillé. « Je suis un chef et les grimaces d’un homme agité ne peuvent rien contre la parole d’un sage », déclarait Henri Konan Bédié ce vendredi à  Grand-Lahou, sa dernière étape de campagne. Sagesse, C’’est peut-être le résultat de dix ans de réflexion pour le Sphinx de Daoukro, qui rumine aussi bien son éviction du pouvoir que son retour triomphant, espère-t-il, depuis plus de cinq ans. Alassane Ouattara, survivant de « l’ivoirité » Après avoir été exclu du scrutin en 2000, l’ex-Premier ministre ivoirien Alassane Dramane Ouattara, 68 ans, endosse pour la première fois le costume de candidat à  une élection présidentielle. En 1995, C’’est pourtant lui qui refuse de participer à  la présidentielle, laissant alors le champ libre au candidat naturel du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, jugeant le scrutin non transparent. Sa première vraie tentative pour accéder à  la magistrature suprême sera un échec. En août 1999, sa candidature est rejetée, pour cause de « nationalité douteuse ». Pour la première fois, l’ivoirité a raison de lui. Cependant, il n’y aura pas d’élection non plus pour Henri Konan Bédié qui est renversé par un coup d’Etat en décembre de la même année. Victime pour ses supporters – « l’homme providentiel », selon Henriette Diabaté, la secrétaire générale du Rassemblement des Républicains (R – diviseur selon ses adversaires, accusé par certains d’avoir exploité le filon des tensions raciales à  des fins politiques – car il cristallise le malaise ressenti par les Ivoiriens originaires du Nord du pays-, Alassane Ouattara reste une énigme pour beaucoup d’Ivoiriens. Aujourd’hui, le leader du RDR s’est mis à  l’heure du pardon. s’il y a un second tour, le PDCI d’Henri Konan Bédié et son parti feront même front commun contre le FPI, qui fut en son temps l’allié du RDR. Le candidat, plébiscité dans le Nord de la Côte d’Ivoire, est le seul à  proposer la création d’un Commission Vérité et Réconciliation sur le modèle sud-africain. « Je me suis libéré de toutes les humiliations que J’ai subies », clamait-il ce samedi, lors d’une réunion à  la Bourse du travail à  Abidjan. Malgré les reports successifs du scrutin présidentiel et une relativement longue absence du pays, il a tout de même réussi à  maintenir sa machine électorale à  flot. Etre candidat à  l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire est déjà  en soi une victoire pour ADO, comme on le surnomme. Laurent Gbagbo : gagner à  tout prix Même s’il évoque la possibilité d’un second tour, le président sortant Laurent Gbagbo ne veut absolument pas entendre parler d’échec. « Ce ne serait pas une défaite si J’allais au deuxième tour. l’important est qu’au final je remporte cette élection », a-t-il déclaré ce samedi au Journal du Dimanche. Homme politique rusé, Laurent Gagbo a réussi à  se maintenir pendant 10 ans au pouvoir contre vents et marées. En 2000, C’’est la rue qui lui avait donné la victoire au détriment du général Robert Gueà¯, auteur d’un coup d’Etat un an plus tôt contre Henri Konan Bédié, un de ses plus sérieux adversaires dans la course à  la présidence. Il était alors l’unique leader de l’opposition à  se présenter à  l’élection qui semblait jouée d’avance. Au moment de la proclamation des résultats, il a envoyé ses partisans dans la rue pour forcer Gueà¯ à  céder le pourvoir. C’’est cette habileté à  rouler ses adversaires dans la farine qui a valu à  Gbagbo son surnom de « boulanger d’Abidjan ». Tout au long de la dernière campagne, Laurent Gbagbo n’a cessé d’accuser ses 13 rivaux d’être des « masques de l’étranger », des candidats « qui portent des visages d’Ivoiriens mais qui sont dirigés par les mains de l’étranger ». C’’est que Laurent Gbagbo veut à  tout prix remporter l’élection de dimanche. Pour les observateurs, il n’aurait pas organisé ce scrutin du 31 octobre prochain, après les nombreux reports dont il a fait l’objet depuis 2005, s’il n’était pas sûr de l’emporter. Les nombreux sondages qui l’a commandés l’ont conforté dans ce sens. Quand le JDD lui demande s’il promet de ne pas s’accrocher au pouvoir en cas d’échec, il répond : « Je ne promets rien à  personne ».

Démocratie : Aux urnes Ivoiriens !

Pour nous autres, observateurs de la scène politique africaine, l’enjeu est de taille! Parce que son issue déterminera un schéma à  suivre pour d’autres démocraties en attente ou un tableau à  proscrire en cas de tensions. Le cas qui nous passionne aujourd’hui est celui de la Côte d’Ivoire, pour plusieurs raisons : -Temporelle d’abord, car après 5 ans d’attente, de reports, un pays jadis prospère, économiquement stable comme la Côte d’Ivoire, et qui a traversé une véritable crise politique, va vivre un évènement historique et tenter de sortir de l’embrouille. L’enjeu est de taille. -Historique aussi, car d’un point de vue panafricain, l’exemple d’un pays influe indéniablement sur un autre. L’on serait tenté de faire la comparaison avec la Guinée, qui se trouve au même carrefour démocratique que la Côte d’Ivoire, même si les précédents historiques des deux pays ne sont pas les mêmes ! Et pourtant, leurs peuples ne sont pas si éloignés que ça et partagent même des liens linguistiques. La communauté internationale nous observe. -Politique : car il s’agira de sortir d’un vieux conflit d’intérêts entre 3 candidats que l’histoire met en balance depuis de nombreuses années. Quelle sera leur atitude face au verdict des urnes ? Leur comportement face à  la victoire ou à  la défaite ? Ont-ils au fil de ces années de crise, acquis la maturité politique ? La sagesse d’un Abdou Diouf qui quitte le pouvoir dignement en 2000 au Sénégal ou au contraire, l’entêtement d’un Raila Odinga au Kenya, créant l’émeute. La Côte d’Ivoire, on le sait est un vrai foyer de tensions, de par son histoire, et ce depuis la fin du règne de Houphouet, et aussi par la mentalité de son peuple. Ce peuple qui est mainte fois descendu dans la rue pour manifester son ire, son refus ou même son soutien absolu. Cette fois, il faudra de la clairvoyance, un brin de sagesse et de vision de la part des candidats pour penser à  un seul et unique vainqueur : La Côte d’Ivoire !