Pamela Badjogo, entre rires et chansons…

Elle fut la lauréate de l’émission de téléréalité Case Sanga en 2007. Puis choriste des plus grands artistes nationaux. Pamela Badjogo, la plus malienne des Gabonaises, sort enfin « Mes Couleurs », son premier album solo. Elle a le sourire contagieux et les yeux pétillants. Pamela Badjogo vit au Mali depuis près de dix ans et n’est pas prête d’en partir. Venue poursuivre des études de microbiologie, elle tombe radicalement amoureuse de la musique mandingue qu’elle qualifie malicieusement de « pentatonique » en la comparant aux touches d’un piano : « la musique mandingue mélange les touches noires et blanches, ce qui n’est pas toujours le cas avec les autres genres musicaux », souligne-t-elle pour magnifier ces rythmes spécifiques. Pour se perfectionner, Pamela apprend à  chanter, répète les chœurs, se familiarise avec la langue bambara au studio comme sur scène en tant que choriste d’artistes tels Salif Keita, Oumou Sangaré ou Cheick Tidiane Seck, son mentor : « J’ai beaucoup pleuré au début car C’’était vraiment difficile de travailler auprès de ces maà®tres », confesse-t-elle avec humour. Découverte en 2007, lors de la première édition de l’émission de téléréalité Case Sanga sur Africable TV, Pamela Badjogo remporte la deuxième place puis participe à  l’album « Bamakool jazz » avec d’autres musiciens. Elle passe ensuite sept ans à  peaufiner ce premier album fruit de sa collaboration avec le musicien Manjul : « J’y explore différentes sensibilités musicales qui représentent mes couleurs ». Avec 11 titres qui jonglent entre le français, l’anglais, le bambara ou le bakaningui, sa langue maternelle, dans laquelle Pamela, d’une voix grave et chaude, interprète avec le titre « Bô », une berceuse que lui chantait sa mère. l’artiste sera en concert dédicace le 14 novembre à  l’Institut français de Bamako et l’album dans les bacs le même jour. Disponible également sur Internet, Pamela a eu la bonne idée d’en financer la post-production sur la toile.

« Vert-Jaune-Rouge », respectons nos couleurs !

C’’est bien la question qu’on peut se poser quand on voit le comportement que presque tous nous affichons face à  nos « couleurs ». Après l’éclatement de la crise politico-sécuritaire, on a vu les couleurs du drapeau malien déclinées dans des centaines de produits. T-shirts, fanions, casquettes, drapeaux… tous les moyens étaient bon de dire notre attachement à  notre pays et à  son inviolabilité, son indivisibilité. Et pourtant, à  moto ou à  pied, ce n’est que forcés et contraints que nous marquons le stop pour saluer les couleurs, quand à  17h30, le drapeau est descendu du mat, à  la Place de l’Indépendance. Dans certains pays, une telle attitude est considérée comme un acte d’incivisme et peut même conduire en prison. Mais chez nous, il est devenu banal de « négliger » notre drapeau. Les enfants trainent le pas pour arriver après le salut du drapeau le matin dans la cour de l’école. Les parents ne remarquent même pas que ce symbole en puissance de notre pays, ce par quoi il est reconnu à  travers le monde entier, et même dans l’espace ,ce qui fait son identité visuelle, n’est qu’un bout de chiffon pour nous qui clamons haut et fort notre citoyenneté. Sur les édifices publics, ce sont de véritables loques, effilochées, délavées, ayant l’air de tout sauf d’un drapeau… Le ridicule ne tuant pas, nous allons jusqu’à  trouver que « les autres » exagèrent. On sourit quand on voit dans les films des drapeaux américains flotter au vent devant presque toutes les demeures des Etats Unis. On se dit qu’ils ont besoin de se prouver et de prouver au monde qu’ils sont patriotes. Eh bien oui ! Et C’’est une attitude que nous gagnerions à  copier. Ce n‘est que le 22 septembre que les drapeaux fleurissent sur nos murs. Ou alors les jours de matches de football importants. Ne sommes-nous fiers d’être maliens que ces jours-là  ? Osons espérer que non. Alors, « vert-jaune-rouge » tous les jours, respectons nos couleurs. Et…Monsieur le Maire, s’il vous plait, remplacer ce drapeau que nous ne voulons plus voir!

Couleurs tropicales show : le grand retour de Claudy Siar

Après un an au poste de délégué interministériel à  l’égalité des chances des Français d’Outre mer, (il a été nommé en Mars 2011), Claudy Siar retourne à  ses premières amours. Il avait averti tous ceux qui lui prêtaient des ambitions politiques, qu’il s’en irait avec la fin de la campagne présidentielle française 2012 et il a tenu promesse. Le 30 juillet, Claudy Siar, l’animateur engagé, militant, revient pour animer « Couleurs Tropicales », l’émission phare, celle qui a séduit des millions d’auditeurs africains et l’a fait connaà®tre et apprécier par la jeunesse africaine. Bye Bye Ephrem, rebonjour Claudy pour une heure de musique, de latitudes africaines, d’ondes tropicales. Rendez-vous le 30 juillet sur la radio mondiale. Ca va être show ! Journaldumali.com : Claudy, un an après avoir été nommé délégué interministériel, quel sentiment éprouvez-vous à  l’idée de reprendre la radio ? Claudy Siar : La radio me manquait. Mais J’avais des engagements comme délégué interministériel des français de l’Outre mer. Je tiens quand même à  préciser que je n’appartiens à  aucun parti politique. J’ai été nommé à  ce poste par Nicolas Sarkozy et je suis toujours sous mandat avec l’arrivée de François Hollande. J’ai décidé de partir comme je l’avais fait savoir, à  l’issue de la campagne présidentielle. Beaucoup m’ont demandé de rester, mais J’ai refusé. Si J’ai accepté ce poste, C’’est par engagement, militantisme et non pour rester haut fonctionnaire de l’état, ni pour militer dans aucun parti politique. Journaldumali.com : Que vous a apporté cette expérience politique d‘un an ? Aujourd’hui, il y a encore des disparités entre français d’Outre mer et ceux de l’hexagone. On parle bien sûr de diversité mais l’égalité des chances C’’est autre chose. l’insécurité contre la précarité et la pauvreté, voilà  des défis auquel J’étais confronté. Si vous allez sur le site www.ultramarins.fr, vous pourrez avoir un aperçu de ce que nous avons réalisé. A l’outre mer, nous avons établi des programmes de solidarité pour aider les personnes en difficulté. Un travail d’accompagnement de citoyens qui ont parfois bénéficié de billets gratuits, pour retourner en outre-mer, parce qu’elles avaient du mal à  vivre dans l’hexagone. Vous savez, le chômage touche beaucoup d’ultramarins, du fait de leur couleur de peau. Il y a clairement des discriminations qui existent encore. J’ai aussi parrainé des jeunes diplômés pour qu’ils puissent obtenir un poste dans une entreprise ou se lancer dans l’entreprenariat. On a aussi lancé le premier Forum «Â Pourquoi pas moi ? » et la première fédération des Associations d’Outre mer. Journaldumali.com : Vos liens avec le continent africain sont très forts ? Cet attachement est bien sûr lié à  mes origines. Je ne me suis pas pris de passion pour l‘Afrique un jour comme ça. Cela vient de sentiments plus profonds issus de mon identité. Mon propos d’homme public est clairement très militant et a une grande résonance auprès de la jeunesse sur le continent… Quand J’ai été nommé délégué, certains m’ont prêté des intentions politiques. Mais je n’ai fait campagne pour personne, mon combat était plutôt lié aux discriminations. Aujourd’hui, nous sommes aussi responsables de ces discriminations et dans une situation de continuité, quant à  la politique envers l’Afrique. Journaldumali.com : Couleurs Tropicales show revient le 30 juillet ? Quelles nouveautés dans l‘émission ? On garde bien sur une continuité. La même logique, celle de faire plaisir aux auditeurs avant tout. Je serai aussi avec la même équipe qui a condit l’émission. Nou aurons un nouvel habillage, les slogans vont changer et évidemment, nous continuerons à  mettre en avant les créateurs africains et la musique africaine. Journaldumali.com : Le Mali o๠vous avez de nombreux auditeurs traverse une crise politique, votre regard là -dessus ? l’exemple tragique que connait le Mali témoigne d’une situation que l’on retrouve dans plusieurs autres pays africains. Cela dénote d’une fragilité des démocraties, des institutions africaines de manière générale. La faiblesse d’une certaine pensée politique et peut être aussi un manque de vision politique à  court terme. D’un côté des revendications des rebelles comme de l’autre, il y a très peu de dialogue entre les parties au conflit. On voit bien la faiblesse des instances africaines comme l’Union Africaine, la CEDEAO et autres à  résoudre la crise malienne. Journaldumali.com : Quelles solutions peut-on apporter à  cette crise ? Le dialogue ou les armes ? Par principe, je ne suis pas pour les armes, mais il serait préférable d’éviter de passer par là  si une solution négociée peut être trouvée. Mais la situation dure depuis trop longtemps. Il y a eu jusqu’ici peu de réponses à  des demandes légitimes. On peut aussi questionner les politiciens pour leur gestion à  sens unique du pouvoir et selon leurs intérêts personnels depuis toutes ces années. Ce qui a conduit au coup d’état et malheureusement à  couper le Mali en deux. Aujourd’hui, il faut que la voix du peuple soit entendue. Que l’on ait un meilleur éclairage de la crise de la part des élites politiques tout en situant les responsabilités dans cette affaire.

Les « Animaux du fleuve », des contes en couleurs et en musique

Le lancement des Animaux du Fleuve a eu lieu le mardi 7 mars, devant un parterre d’enfants réunis pour l’occasion, qui ont pu écouter une sélection de contes dits par Lassana Kamissoko. Une séance de dédicace par les deux illustrateurs, Julien Batandéo et Massiré Tounkara, était également au programme de cette fin d’après-midi organisée au Musée National. Cette première expérience éditoriale pour Afrik.m, agence spécialisée dans le design, la communication et l’organisation d’évènements culturels, est plus que concluante, voire réellement prometteuse. l’idée a germé dans la tête de Sokona Tounkara, qui en est la directrice, à  la suite d’une exposition organisée pour l’UNESCO autour des fleuves Loire et Niger. De nombreuses thématiques sociales et environnementales ont été développées et mises en espace courant 2011. Des contes directement liés au fleuve et aux animaux qui l’habitent, issus du patrimoine oral malien, avaient été alors rassemblés et présentés à  de jeunes spectateurs. Contes en musique Une nouvelle vie est offerte à  ces histoires dans un écrin original. Claudine Brelet, anthropologue et expert auprès de l’UNESCO, a réécrit les huit contes en français. Lassana Kamissoko, chef des griots de la commune VI de Bamako et membre éminent de la confrérie des chasseurs du Mali, les raconte en bambara sur fond musical traditionnel, le tout dans un CD audio qui accompagne le livre. Et deux jeunes illustrateurs, Massiré Tounkara et Julien Batandéo, se sont chargés de les illustrer pour parachever la magie en revêtant les histoires et leurs personnages de couleurs pétillantes, vivantes, vibrantes. Papillon, tortue, éléphant, hippopotame, oiseaux et humains aux visages de masques, se côtoient donc dans un monde aux allures de paradis terrestre. Littérature jeunesse Pourtant, tout n’est pas rose et l’ambition de ce livre est justement de rappeler les liens étroits qui unissent les hommes et les animaux du fleuve. Des liens si intimes que si la faune sauvage disparaà®t, les contes, les croyances et les rituels qui lui sont associés peuvent s’évanouir avec elle. Une démarche de sensibilisation citoyenne à  l’intention des plus jeunes qui ajoute à  la qualité d’une œuvre qui vient à  point compléter l’offre maigrelette de la littérature jeunesse au Mali. Disponible dans toutes les librairies bamakoises, Les Animaux du fleuve est un régal pour les yeux, les oreilles et l’esprit. Alors, foncez acheter ce livre, tourner les pages et pénétrez dans l’univers merveilleux du fleuve et de ses habitants !

La Caravane de l’Intégration aux couleurs du festival international culturel de Kanilai

Comme à  l’accoutumée, cet évènememt fait pleuvoir du monde en Gambie, notamment dans ce petit village de Kanilai qui l’abrite. Pourquoi Kanilai, parce que, c’est le village qui a vu naitre le president Yaya Jammeh. Ainsi, ce festival qui était à  sa 5ème édition a rassemblé au pied du président gambien, affectueusement appelle en langue manding « Babili Mansa ». Festivités à  Kanilai Spécialement invité à  prendre part a l’évènememt, la caravane de l’intégration a vite rallié, sous haute escorte militaire, ce samedi la centaine de km qui sépare Banjul de Kanilai. Nous sommes arrivés a 15h30, c’est à  dire 2 heures avant la cérémonie de lancement. A première vue, ce village n’a rien à  envier à  une ville, dans la mesure ou toute les commodités urbanistiques s’y trouvent. Elle fait frontière avec la Casamance. Ici, c’est un vaste et prestigieux emplacement qui a été réservé aux festivités. Selon le directeur national adjoint de la Télévision nationale gambienne, cette année, le président de la République, initiateur de ce festival, n’a point lésiné sur les moyens pour réserver aux invités un séjour agréable. Chasseurs du Mali Comme invités de cette 5è édition du Festival, il faut entre autres noter la confrérie des chasseurs du Mali, des troupes culturelles et théatrales bissau-guinéennes, sénégalaises, gambiennes…Quelques heures avant l’ouverture officielle, les foules fusaient de tous les flancs du petit village de renom désormais international. Mais nous n’aurons pas vu la première autorité gambienne, en la personne de Assatou Njie Saidy, première vice-presidente de la Gambie, arrivée aux environs de 17h. 15 min après, le président Jammeh fit majestueusement son entrée à  bord d’un véhicule géant que lui même conduisait. Il a prit un bain de foule dans le mini-stade qui a abrité les festivités avant de se loger dans la tribune officielle. Discours, discours Le président a eu l’honneur de voir défiler les multiples troupes artistiques devant lui, avant de prononcer son discours en langue officielle. Signifiant tout le but de son festival, il dira que celui-ci n’a d’autre mission que de promouvoir la culture africaine et de faire régner la paix, la concorde, la justice, la tolérance dans le monde. Il indiquera ensuite que le fondement de chaque peuple c’est sa culture.  » Nous avons tout intérêt à  faire perpétuer nos différentes cultures, afin que les générations futures puissent en profiter » La trentaine de groupes artistiques invitée s’est produite sur scène devant les autorités gambiennes ainsi que de nombreuses personnalités venues de partout à  travers le monde. Rappelons au passage que la présente édition du Festival a invité 45 pays. Les festivités se sont poursuivies jusqu’aux environs de 3 heures du matin.