Football : les U-17 entre éclosion et retards à l’allumage

Trois ans après la Coupe du monde U-17 en Inde, où ils avaient fini quatrièmes, que deviennent les joueurs maliens ?

Ce fut l’une des images fortes de la Coupe du monde U-17 en Inde. Mené 2 – 0 en deuxième mi-temps en demi-finale face à l’Espagne, le Mali se voyait refuser un but. La frappe de 35m de Cheick Oumar Doucouré touchera la transversale, puis le ballon rebondira derrière la ligne, mais l’arbitre n’accordera pas le but. Il s’en excusera plus tard auprès de la sélection malienne. Cheick Doucouré nous confiera « lui-même n’avoir pas vu qu’il y avait but ». Il était trop loin. De cette belle équipe malienne des U-17, il est l’un de ceux qui a le plus évolué. Repéré lors de cette Coupe, il s’engage avec le RC Lens en 2018. Après une rapide pige avec les jeunes, il est titulaire depuis juillet 2018 chez les «Sang et Or », qui jouent cette saison en Ligue 1. Lors de sa première sélection avec les Aigles, en 2018, il côtoie Mohamed Camara, qu’il avait remplacé lors de la demi-finale perdue. Également auréolé d’un beau Mondial, Camara s’engagera avec le Red Bull Salzburg, qui le prêtera au FC Liefering, filiale du club autrichien. Revenu à Salzburg mais pas encore titulaire, Camara a eu du temps de jeu à la fin de la saison écoulée. Il en avait besoin. Le virtuose milieu Abdoul Salam Ag Jiddou, de retour sur les terrains en janvier 2020 après 7 long mois d’arrêt pour blessure, évolue toujours avec les jeunes de l’AS Monaco, attendant une place en équipe première.

L’allant offensif avait impressionné les observateurs lors de la compétition indiennePropulsé notamment par des ailiers vivaces, comme Hadj Dramé, qui s’est engagé cette année avec le club estonien du Paide Linnameeskond, ou Djemoussa Traoré, sans club depuis la fin de son contrat avec les Turcs d’Adana Demirspor. Des actions offensives très souvent parachevées par Lassana N’Diaye, deuxième meilleur buteur du tournoi de 2017. Après différents essais, il a signé son premier contrat pro avec le CSKA Moscou en 2018 et joue avec les jeunes du club. Quant au gardien Youssouf Keita, malgré ses qualités, il est sans contrat après avoir « refusé » de prolonger avec Girona (Espagne).

Cheick Oumar Doucouré : l’ambition comme moteur

À 17 ans, Cheick Oumar Doucouré aurait pu changer le destin du Mali lors de la Coupe du monde U-17, et même devenir le héros de la demi-finale. Il n’en a rien été, mais son talent n’est plus à démontrer et son avenir pourrait s’écrire en grand dans un top club européen.

Son nom s’est invité dans les nombreux débats de ces dernières semaines. Ceux qui  refont le match ont longtemps déploré son but refusé par l’arbitre, qui aurait pu changer le cours du match face à l’Espagne et l’issue de la compétition pour le Mali. « J’étais très loin, je ne savais pas vraiment si c’était rentré ou pas ? Plus tard, sur le grand écran, j’ai vu qu’il y avait but. L’arbitre était à côté de moi à ce moment-là, mais c’était trop tard, il ne pouvait plus revenir sur sa décision », raconte-t-il. Doucouré, disputait ce jour-là son premier match de Coupe du monde comme titulaire, en l’absence du capitaine Mohamed Camara. Bien que remplaçant, il a participé à toutes les rencontres, grattant des minutes de jeu, avec des prestations abouties. Avant d’émerveiller les pelouses indiennes, Doucouré a débuté son histoire avec le football en Côte d’Ivoire, pays de son enfance. Bercé dans ce sport par un père passionné, ancien footballeur junior, c’est sur les terrains de Yopougon qu’il fait ses premières foulées balle au pied. Son coach d’alors, impressionné, lui fait passer un test à la prestigieuse académie Jean-Marc Guillou.

Son rêve : remporter le Ballon d’or africain

Doué techniquement, doté d’une bonne vision de jeu et d’une lourde frappe, Doucouré aurait pu être comparé à son idole, Yaya Touré, s’il possédait le même physique de colosse. Sa « nonchalance », comme il le reconnait lui-même, fait plutôt penser à Mesut Ozil, le droitier allemand. Sûr de sa force, il rêve de jouer au FC Barcelone. « C’est un jeu que je connais bien. Nous le pratiquions à l’académie. Je pense donc pouvoir très bien m’adapter », assure-t-il.  Pour l’heure, il fait briller son étoile dans l’équipe première de l’AS Réal, où il évolue depuis deux ans. Des offres en provenance de l’étranger seraient déjà sur la table, mais il ne préfère ne pas s’épancher dessus. Ce serait le début d’une belle aventure pour ce milieu de talent, qui rêve de remporter un jour le Ballon d’or africain.

Football: La belle année de la jeunesse anglaise

 

La victoire de l’Angleterre aux dépens de l’Espagne lors de la finale de la Coupe du monde U-17, le 28 octobre 2017, a mis en évidence une réalité : les jeunes anglais dominent la planète football.

Menés 2 – 0 par l’Espagne lors de la finale, les Anglais ont renversé la vapeur pour s’imposer 5 – 2 face aux champions d’Europe. Ceci ne souffre d’aucune contestation, tant les Three Lions ont été supérieurs tout au long du tournoi. Seul le Japon leur a posé problème en huitièmes de finale. Quand les attaquants ne se montrent pas, c’est le gardien qui est décisif, en détournant des penalties. C’est un groupe complet et de qualité. La sélection anglaise finit meilleure attaque, avec 23 buts. Son attaquant Rhian Brewster est le meilleur buteur avec 8 réalisations et son milieu de terrain Philip Folden a reçu le ballon d’or Adidas de meilleur joueur du tournoi. L’équipe avait échoué quelques mois plus tôt, pour une poignée de secondes, à remporter la Coupe d’Europe U-17, battue par l’Espagne, qui était revenue au score au bout du temps additionnel.

Marquer d’une pierre blanche

Les Anglais n’oublieront pas cette année 2017, tant elle a révélé leur suprématie dans les compétitions de jeunes. Avant de remporter le Graal en Inde, les Anglais avaient déjà enlevé la Coupe du monde U-20 en juin et l’Euro U-19 en juillet. « Tout le monde dit que nous n’avons pas de bonnes formations. Les gens regardent ailleurs, alors qu’ils ont des joueurs sous le nez » faisait remarquer le sélectionneur de l’équipe senior Gareth Southgate (47 ans). Le talent est là, mais le défi est de le faire fructifier au plus haut niveau. Confier les clés d’une sélection qui n’a rien gagné depuis 1966 à une jeunesse conquérante, c’est ce qui se dessine. L’actuel capitaine de la sélection anglaise, Harry Kane, n’a que 24 ans et seulement 23 matchs avec les Three Lions. En dépit de cette « maigre » expérience, Kane il fait figure de vétéran face à ses coéquipiers en sélection : Delle Alli (21 ans), Marcus Rashford (20 ans)…

Tous ces succès confirment la politique de la fédération anglaise de football, qui mise sur la jeunesse pour la Coupe du monde 2022. Les champions U-20 et U-17 pourraient bien se mêler pour former une équipe détonante.

 

L’Espagne brise le rêve malien

 

 

 

 

Le Mali ne disputera pas une deuxième finale de coupe du monde U-17 d’affilée. Les Aiglonnets se sont inclinés (3-1) face à la Rojita, qui s’offre un remake de la finale de la coupe d’Europe face à l’Angleterre.

Le Mali va sûrement ruminer cette défaite, tant les circonstances lui ont été défavorables. Mais au-delà, l’équipe pourra également s’en vouloir d’avoir fait preuve d’autant de naïveté défensive et autant vendage devant les buts. Face aux champions d’Europe, le Mali a très mal débuté sa rencontre. Youssouf Koita, sauvait le Mali dès la deuxième minute de jeu, en détournant en corner une belle frappe de l’attaquant espagnol. A la 18ème minute, le Mali concédait un penalty sur une faute d’Abdoulaye Diaby. Sentence transformée par l’attaquant espagnol Abel Ruiz. Dominateurs, mais frileux derrière, les Aiglonnets se faisaient prendre en compte. Et l’un de ces contres fut fatal aux Maliens. Après quelques tergiversations au milieu de terrain, Ferran lançait son capitaine dans la profondeur qui ajustait bien sa frappe pour réussir un doublé, 2-0, à la 42ème.

En dépit de ce deuxième but juste avant la mi-temps, le Mali attaquait la seconde période avec envie et détermination. Mais les trop nombreuses frappes (29 au total) étaient soient non cadrées, ou repoussées par une défense bien repliée de l’Espagne. Et quand ce n’est pas le cas, c’est le sort qui s’acharne sur l’équipe de Jonas Komla. A la 62ème, une lourde frappe de Cheick Oumar Doucouré, heurtait la barre, avant de franchir la ligne de but espagnole, mais l’arbitre sans l’aide de la vidéo, n’accorde pas le but, qui aurait pu tout changer dans le match. Neuf minutes plus tard, l’Espagne enfonçait le clou, sur une tête de Ferran qui trompe le gardien malien. A 3-0, on aurait pu penser les joueurs abattus, il n’en a rien été. Dans la foulée de ce but espagnol, l’attaquant malien Lassana N’Diaye, après avoir subtilisé le ballon à un défenseur espagnol, alla battre avec sang-froid Alvaro, pour réduire le score. Une réduction du score qui s’avéra finalement inutile, malgré la bonne volonté, les Aiglonnets ne réussirent pas un nouveau but qui aurait donné lieu à une fin de match folle.

Le Mali jouera pour le podium samedi, face au Brésil, éliminé plus tôt par l’Angleterre.

 

Le Mali atomise l’Irak et sera au rendez-vous des quarts de finale

 

Le Mali n’a fait qu’une bouchée de l’Irak (5-1) pour composter son billet pour les quarts.  Au terme d’un match dominé de bout en bout le Mali a livré une nouvelle démonstration.

Ce match de champions a largement tourné à l’avantage du Mali. Face à l’Irak (champion d’Asie), le Mali n’a pas fait dans le détail. Les hommes de Jonas Komla se sont facilement imposés (5-1) lors de ce huitième de finale. Ultra dominateur dès le début du match, les maliens privèrent l’Irak de ballon. Il aura fallu 25 minutes au Mali pour concrétiser sa domination, sur une réalisation d’Hadj Dramé. Loin de desserrer son étau, les Aiglonnets doubleront leur avance huit minutes plus tard. Suite à un déboulé côté gauche, Djemoussa Traoré adresse un centre parfait à Lassana N’Diaye qui d’une tête plongeante concrétise l’offrande (33ème). Les deux équipes regagnent le vestiaire sur ce score de 2-0.

A la reprise, les irakiens certainement, secoués par leur entraineur, se montrent plus entreprenant dans le jeu et enchaine les corners. En dépit de véeillité irakiennes, les maliens restèrent sereins. Ils alourdirent meme le score à la 73ème, sur une frappe canon sous la barre du la latéral Fodé Kanouté. Après ce troisième but, l’Irak parvint à réduire la marque, par Ali Kareem qui trompe le gardien malien. Une réduction du score qui a piqué au vif Lassana N’Diaye et ses coéquipiers. Entré en jeu quelques minutes plus tôt, Seme Camara marquait le quatrième but, avant de délivrer une passe décisive d’une subtile talonnade pour N’Diaye qui clôt la marque (5-1). Une nette victoire pour le Mali, qui peut sereinement se projeter vers son quart de finale samedi, face au vainqueur du match Niger-Ghana.

 

Coupe du monde U-17 : Le Mali s’incline pour son entrée en lice.

 

 

Au terme d’un match ouvert, le Mali a perdu pour son premier match de la compétition devant le Paraguay (3-2).

Le Mali peut nourrir des regrets. Face à une équipe de Paraguay procédant en contre, les Aiglonnets ont dominé, vendangé et fait preuve de naïveté en défense. Surpris d’entrée par les paraguayens, le Mali a rapidement été mené 2-0. D’abord sur une lourde frappe de Galeano qui laissa de marbre le gardien malien (12ème), ensuite sur un but de son attaquant Sanchez qui feignit le centre pour tromper Koita (17ème). Deux buts très tôt dans le match qui réveilla les Aiglonnets. Hadj Dramé, le premier sonna la révolte trois minutes plus tard, en fusillant le gardien paraguayen d’une belle frappe après un service d’ Ag Jiddou. Dominateurs dans le jeu, le maliens reviennent au score grâce à son sérial buteur Lassana N’Diaye à la 34ème minute de jeu.

En début de seconde période, bien lancé dans la profondeur N’Diaye bute sur le portier de l’équipe sud-américaine, une énorme occasion que les Aiglonnets regretteront seulement quelques minutes après. L’arbitre portugais du match accordera un penalty très litigieux au Paraguay, sur une supposée  faute de main du défenseur Diaby. Sentence exécutée par Rodriguez qui ne trembla pas pour transformer le penalty. Le reste du match ressembla à une attaque-défense. Des maliens qui poussaient pour revenir au score et des Paraguayens qui défendaient leur avance. En dépit de l’activité incessante d’un très bon Djémoussa Traoré sur son couloir droit, les joueurs de Jonas Komla, ne réussirent plus à forcer le verrou du Paraguay. Pour l’heure dernier de son groupe, le Mali devra impérativement s’imposer lors de sa deuxième sortie face à la Turquie, lundi 9 octobre.

 

Coupe du monde U-17 : Le Mali à la conquête du Graal

 

Pour son entrée en lice dans la Coupe du monde U-17, le Mali se frottera au Paraguay, demain vendredi à 15 heures. Un test pour une équipe qui entend faire mieux que lors du Mondial chilien de 2015.

Double vainqueur de la CAN cadets et Vice-champion du monde 2015, le Mali va essayer de capitaliser ces expériences pour viser plus haut lors du Mondial U-17 en Inde. Les Aiglonnets ont effectué un stage de près de deux semaines aux Émirats Arabes Unis, préparation fructueuse avec trois matches pour autant de victoires (Ghana, Émirats Arabes Unis, États-Unis). Ambitieuse, l’équipe du Mali devra, avant de rêver de victoire finale, passer la phase des poules. Logés dans le groupe B, en compagnie du Paraguay, de la Turquie et de la Nouvelle Zélande (championne d’Océanie), les Maliens pourront compter sur la précision clinique de Lassana N’Diaye devant les buts, la combativité du capitaine Mohamed Camara et la vista de l’élégant Abdoul Salam Ag Djiddou pour venir à bout de leurs challengers, à leur portée sur le papier. Le Paraguay, premier adversaire des Aiglonnets, est la seule équipe à avoir marqué des buts (3) contre une expéditive équipe du Brésil lors du Campeonato Sudamericana U-17. « Je rappelle toujours à mes joueurs que tous les matchs seront des finales. Si nous en gagnons un, c’est comme si nous avions gagné la Coupe du monde, si nous perdons un, c’est comme si nous l’avions perdue » précise le sélectionneur Jonas Komla. « C’est ma manière de les encourager à tout donner. Cette Coupe du Monde ne sera pas facile, il faut être prêts physiquement, techniquement et mentalement. Mon équipe est forte sur le plan tactique et possède aussi de grosses ressources psychologiques ».

Grosse adversité

La route vers un éventuel sacre sera donc longue et passera par certains cadors, le Brésil et l’Espagne notamment. Deux épouvantails de cette compétition qui se rencontreront dès la phase de groupe. Impressionnants lors du Campeonato Sudamericana, les Brésiliens devront composer avec l’absence de leur meilleur joueur, Vincius Jr. Recruté par le Real Madrid pour la saison 2018, le « nouveau Neymar » a vu son club de Flamengo lui refuser la participation à ce Mondial U-17. De quoi nourrir des espoirs du côté des  autres équipes.