La Presse Malienne rend hommage aux siens…!

Dans son allocution du 3 Mai, journée internationale de la presse, Dr Choguel K. Maà¯ga, ministre de l’économie numérique de l’information et de la communication a félicité la maison de la presse pour cette initiative novatrice. Il a rendu un vibrant hommage aux journalistes qui ont perdu la vie au nom du devoir de l’information pendant la crise qu’a connue notre pays. « En cette journée, C’’est le lieu de magnifier votre action dans l’ancrage de la démocratie et du développement de notre pays » avant de souligner le rôle joué par la presse dans la crise et qui n’a pas été oublié par le gouvernement. En outre, il a tenu à  rassurer les organisations professionnelles des médias que des dispositions seront prises par le gouvernement pour faire face aux défis de l’heure. « Il nous faut aller au-delà  des intentions. Nul n’a le droit d’être à  la traine ». Le ministre Choguel Kokala Maiga a remercié son prédécesseur Mahamadou Camara de lui avoir facilité la tâche avec l’avancée de l’initiative Mali Numérique 2020 et la question des fibres optiques pour offrir de meilleurs débits de connexion aux maliens dans l’avenir. Principes fondamentaux de la liberté de la presse Mahamane Hamey Cissé, parrain de la semaine nationale de la Presse SENLIP, a pour sa part, a indiqué que cette journée permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté, d’évaluer le principe de la liberté de presse à  travers le monde. Au Mali, souligne t’il pour la première fois, la maison de la presse a consacré toute une semaine à  célébrer la liberté de presse à  travers des conférences débats, des activités sportives, un concours de journalisme en herbe, et la dissémination de la charte des Médias pour le respect de l’image et les droits des femmes à  l’information et à  l’expression. Chantiers en attente Toutefois, il a fait savoir qu’en 2015, le tableau demeure toujours sombre avec 24 journalistes tués, 158 journalistes emprisonnés. Selon le baromètre de Reporters sans frontières (RSF), notre pays a légèrement progressé de la 122ème place à  la 118 ème place en 2015. Par ailleurs, il a attiré l’attention du ministre en charge de l’information et de la communication sur les quelques difficultés que traverse la presse malienne. Il s’agit notamment de l’augmentation de l’aide à  la presse inversement proportionnelle à  la réalité ; le manque de subvention de la Maison de la presse pour son fonctionnement, et la mise en place de la Haute autorité de la communication(HAC) qui se fait toujours attendre. Après la cérémonie d’ouverture, l’ancien ministre Mahamadou Camara a fait un exposé sur le thème les médias à  l’ère des numériques au Mali. l’ancien ministre a faire savoir aux patrons de presse, que les sites brassent des millions en publiant des articles de leurs journaux. Une manière de les encourager à  créer les sites pour leurs journaux. Prenant l’exemple sur son propre organe, M Camara a expliqué qu’un site et sa version papiers sont complémentaires (bi-media). « Les sites sont gratuits, par ailleurs certains journaux sont gratuits, pourquoi ne pas essayer chez nous aussi » en faisant référence au JournalduMali L’hebdo ».

Couverture médiatique du virus Ebola : l’expérience américaine

Cette session de formation organisée à  l’intention de 12 journalistes maliens, a été animée depuis la France par Ilan Moss, directeur de la communication chez DNDi North America. La formation portait sur les meilleures pratiques en matière de couverture médiatique du virus Ebola, comment structurer ses reportages et les sources à  contacter. Au début de l’épidémie, beaucoup de journalistes non spécialisés n’ont pas su transmettre la bonne information au public a indiqué le conférencier. Selon M. Moss, la presse doit aider les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs à  comprendre les points techniques, les informer sur ce que font les organismes internationaux (OMS, MSF, etc.) qui sont aussi des sources importantes en plus du ministère de la santé et les médias sociaux notamment ceux des spécialistes du domaine. Les sources étant globales, il faut une approche globale, a-t-il déclaré en substance. Le conférencier est par ailleurs revenu sur les précautions à  prendre, comment transmettre le message sans semer la panique. La détection à  temps et la prise en charge très tôt sont essentiels pour éviter la transmission. D’après l’OMS, au moins 20% des nouvelles infections par le virus Ebola sont contractées lors de l’inhumation des personnes qui en sont mortes. Aux à‰tats-Unis, quatre cas ont été enregistrés mais seulement un patient libérien, de retour de son pays, est mort des suites de la maladie. Comment accéder à  l’information quand le gouvernement fait de la rétention ou communique peu, comment se fait-il que les patients blancs américains aient survécu, sont entre autres questions posées par les participants.

La difficile équation de la couverture d’un Processus de Paix

Non, il ne s’agit pas d’un atelier de plus sur la paix et la réconciliation, mais d’une rencontre d’un autre genre. Celle de réunir la grande famille des médias maliens pour faire le point sur la couverture d’un processus de paix, en l’occurrence, celui inter-malien, qui se déroule dans un contexte de grande fragilité sécuritaire au Nord du Mali. Organisé par la Misahel(la mission de l’Union africaine au Sahel) et l’Organisation internationale de la francophonie(OIF), cet atelier de trois jours(du 5 au 7 novembre) sur le thème Médias et Processus de Paix, est une sorte d’arbre à  palabres instructif qui va décortiquer les idées reçues, poser les bases nouvelles d’une bonne couverture du processus de paix. Entre deux rounds de négociations à  Alger, il fallait réunir les hommes de médias et faire le bilan mais aussi l’autocritique. Pour le Dr Issiaka Souaré, conseiller spécial du chef de la Misahel , trois équations se posent aux journalistes maliens et africains par extension : d’abord, la qualité de l’info relayée, autrement dit la vérification des sources, cela relève de la déontologique de base du métier. Deuxième enjeu, le choix des mots, de la sémantique utlisée pour décrire un conflit ou une phase de pourparlers. Des termes comme « rebellion touarègue » ont mis toute une communauté dans le même sac. Des utilisations abusives du mot « djihadiste », crée la confusion dans les esprit. N’oublions l’amalgame constant entre « islamisme » et « terrorisme », bref autant de pièges dans lequel tombent en permanence les journalistes, sous la plume ou devant le micro. Enfin, précise Souaré, il convient aux journalistes d’interroger leur responsabilité personnelle sur le sens de la réconciliation et de la paix. Un enjeu pour chaque malien aujourd’hui, fut’il du Nord ou du Sud, de l’est ou de l’ouest et même d’ailleurs. De son côté, souligne Tidiane Dioh, responsable des Médias à  l’OIF, il y a clairement un problème de vocabulaire. Allant plus loin, Tidiane Dioh, qui est un ancien journaliste de l’hebdomadaire Jeune Afrique se demande s’il n’y a pas une crise du « vocabulaire » chez les médias de façon générale pour couvrir une crise ou un processus de normalisation. Pour y répondre, des voix se sont levées. Mais avant, le ministre de la communication, Mahamadou Camara, qui a ouvert l’atelier ce mercredi 5 novembre, rappelle le chemin parcouru par le Mali. Face à  ceux qu’il qualifie de grande famille des médias, il rappelle les accords passés après le coup d’Etat du 22 Mars 2012, ceux de Ouagadougou, les différentes phases du processus de paix, les élections de sortie de crise, les évènements malheureux de Kidal en Mai 2014, mais aussi les derniers rounds de pourparlers à  Alger qui devraient mener le Mali à  un accord durable de paix avec les groupes armés rebelles du Nord du Mali. A l’entendre, la dynamique est là , à  condition que les médias y mettent leur grain de sel, en toute déontologie et équité professionnelle. Débats vifs sur la couverture adéquate d’un processus de paix Il n’existe pas de formule magique, si ce n’est la volonté même du journaliste d’aller chercher l’information dans toutes ses facettes. Evidemment, l’accès à  information, aux interlocuteurs de poids pose problème et marginalise cette presse malienne, supplantée par la presse étrangère, qui opère une meilleur couverture de nos actualités brûlantes. A qui la faute ? Les explications divergent : problème de moyens, de motivation dans la recherche, de curiosité etc.. Pour Cheikh Diouara, qui a couvert le Nord, au moment fort de la crise, rien ne vaut la détermination. Les images de ce reporter de guerre ont fait le tour du monde, au moment notamment de la prise de Gao ou de la libération d’une otage suisse en plein désert kidalois. Du reste, précise Adam Thiam, éditorialiste au Républicain, si les médias internationaux ont fait une couverture plus large et plus vaste du conflit malien, c’est parce que certains sujets ayant trait, à  la rébellion, au narcotrafic ont plus d’attrait que d’autres. Il reste que les médias maliens doivent se distinguer. Faute d’accès aux interlocuteurs ou à  l’information que veut bien distiller le gouvernement à  coups de communiqués succincts, il leur reste cette question cruciale de l’indépendance éditoriale, celle qui évidemment passe par une indépendance financière mais aussi, par des ressources humaines de qualité pour faire la différence dans le traitement de l’info. « Qu’on l’admette ou pas, il faut féliciter la presse étrangère pour la couverture du conflit ou du processus inter-malien », estime Chahana Takiou du journal 22 septembre, qui déplore la faiblesse des moyens et sans lesquels, tous nous voyons obligés de reprendre les grandes agences de presse françaises ou même chinoises, telles Xinhua qui a près de 7000 correspondants dans le monde aujourd’hui. En outre, Chahana Takiou s’insurge contre les tabous dans le vocabulaire, « car n’ayons pas peur de le dire, martèle t’il, le conflit au nord du Mali, est bien « ethnique, communautaire, régionaliste », des termes qui iront certainement à  l’encontre du message de paix et de réconciliation prôné par les autorités dans les pourparlers de paix en cours. L’arbre à  palabre continue ses discussions pendant trois jours, animé par de grands experts comme Eugeny Aw, ancienne directrice du Cesti de Dakar, Zeini Moulaye, de l’équipe des négociateurs maliens à  Alger, Hamadoun Touré, ancien ministre de la communication du Mali, Dr Anasser Ag Rhissa, expert NTIC etc.. Et pour finir cet atelier en beauté, pas comme les autres, les journalistes auront droit à  une session de consolidation d’équipe, ou comment peindre, conter et photographier la Paix avec des couleurs… Rien que ça !

Médias : les communicateurs outillés pour une couverture éthique des élections

32 journalistes de 16 radios communautaires et commerciales des huit régions du Mali ont été formés sur la thématique de la couverture éthique des élections pendant une semaine. Cette formation s’inscrit dans le projet d’éducation citoyenne et de monitoring des élections de 2013 au Mali dénommé PEME Mali. Il a pour but d’accroitre la participation des organisations de la société civile malienne dans le processus électoral. Comme objectif spécifique il s’agit d’assurer une éducation citoyenne active afin de produire, diffuser et communiquer sur les bonnes pratiques, les informations fiables, les messages clés du processus électoral. Et de faire le monitoring des élections à  travers une collecte, une analyse, et une diffusion des informations sur le déroulement du scrutin afin de garantir la crédibilité des élections prochaines. Organisée par l’institut Panos Afrique de l’ouest( IPAO) et ses partenaires OXFAM Novid, One World, Ambassade des pays Bas et le PNUD. La cérémonie de clôture était présidée par N’Diaye Habibatou Gadjigo, chef de cabinet du ministre de la communication, accompagnée du représentant du ministre de l’administration territoriale de la décentralisation et de l’aménagement du territoire. C’’est l’institut Panos, un des partenaires de mise en œuvre du PEME, qui s’occupe de la composante 3 volet « appui à  l’instauration d’un espace médiatique de débat public et d’interpellation pour la refondation d’un état démocratique au Mali ». Aider à  sensibiliser les maliens pour élire un président Au terme de la formation, la chef de cabinet du ministre de la communication N’Diaye Habibatou Gadjigo a invité les journalistes à  faire bon usage des connaissances acquises dans leurs débats radiophoniques en période électorales. «A la sortie de cet atelier, je suis convaincu que vous êtes bien outillés pour affronter cette élection. Vous êtes blindés pour sensibiliser les populations, à  inviter les gens à  retirer leurs cartes NINA » dit –t-elle. Quant au représentant du ministre de l’administration territoriale, il a invité aux journalistes à  la responsabilité, à  travailler dans la neutralité. «Vous allez nous aider à  sensibiliser les maliens pour élire un président avec un taux de participation honorable » invite –t-il. La représentante de l’IPAO a auparavant présenté brièvement le compte rendu de la formation avant d’ajouter que ces journalistes ont une meilleure connaissance sur le devoir de citoyenneté. Du coté des participants, c’est la satisfaction selon leur porte-parole, « J’ose affirmer que les connaissances que nous avons obtenue nous permettront de travailler dans la neutralité » a-t-il déclaré. Une remise des diplôme a mis fin cette formation.