CM-CPI : zéro impunité pour les crimes de guerre !

Cette coalition résulte de la nécessité de contribuer à  l’éradication de l’impunité au Mali face aux crimes de guerre, humanitaires et de génocide pour ne citer que ceux là  et dont les populations maliennes sont aujourd’hui victimes dans le nord. Force à  la loi ! Présentant son bureau exécutif composé de 7 membres, Mama Koite Doumbia explique que la motivation de cette coalition est faire la promotion des droits de l’homme. Le Mali a ratifié le traité de Rome consacrant la cour pénale internationale(CPI). « Il a intégré dans le code pénal et le code de procédure pénal, certaine dispositions liées au traité ». Pour ce faire, il faut mener des actions de plaidoyer auprès des autorités nationales pour l’adoption de lois qui félicitent l’activité de la cour pénale internationale en République du Mali. Il s’agit aussi de promouvoir la connaissance et les compréhensions de la CPI par la diffusion du statut de Rome, des brochures et autres publications sur la CPI au niveau national et régional. La coalition compte assister les victimes d’infractions relevant de la compétence de la CPI , faciliter les échanges d’informations entre organisations et membres de la CM-CPI. Crimes de guerre La présidente de la coalition affirme qu’elle étudiera les crimes commis au nord relatif au viol, à  l’amputation, la lapidation : « Ce qui se passe au nord ne peut rester impuni. Les femmes sont violées par plusieurs hommes, d’autres sont injustement amputés et lapidés » déplore t-elle. Aujourd’hui la juridiction internationale attend que des plaintes soient introduites. « Si l’Etat malien a déjà  introduit une requête à  la Cour pénale internationale, cela ne nous empêche pas d’en faire autant, car la CPI accorde plus de crédit à  la société civile qu’à  l’Etat « , explique le juge Moussa Coulibaly, Secrétaire aux affaires juridiques de la coalition.. Pour accélérer les choses, la Coalition entend favoriser le développement de Rapports de collaboration avec les associations nationales et internationales qui poursuivent le même projet, la coopération avec les institutions publiques. Comme moyens d’action, la coalition instaurera une coopération avec les institutions publiques et tout autre organisme qui œuvre pour la recherche de solutions durables aux problèmes de droits humaines au Mali.

Crimes au nord : la justice malienne saisit la CPI pour enquêter

Face aux atteintes aux droits de l’homme et violations commises sur son territoire depuis le début de la rébellion, le Mali a décidé de réagir. Dans une lettre adressée le 13 juillet à  la Cour pénale internationale, le ministre de la justice défère devant la cour, « les crimes les plus graves commis sur son territoire depuis le mois de janvier 2012 dans la mesure o๠les juridictions maliennes sont dans l’impossibilité de pouruivre ou de juger les auteurs ». Après la destruction des mausolées saints de Tombouctou le 30 mai dernier, la nouvelle procureur de la Cour pénale internationale, Mme Fatou Bensouda, avait déclaré que le CPI pouvait poursuivre les auteurs de ces destructions, considérés comme des crimes de guerre. S’y ajoute les viols et tout dernièrement l’enrôlement d’enfants soldats au nord Mali. Sans publier les humilations quotidiennes et séances de falgellation publique infligées aux populations du nord Mali, aux mains des islamistes d’Ansar Dine. En clair, le Mali demande à  la CPI d’enquêter sur ces crimes afin d’identifier des coupables suceptibles d’être jugés. Dans un contexte de transition, o๠il est impossible de poursuivre qui que ce soit, la CPI apparaà®t toute désignée pour intervenir. La CPI se saisit du dossier  » Mon bureau a suivi la situation au Mali très attentivement depuis que la violence y a éclaté aux alentours du 17 janvier 2012. Le 24 April, alors que plusieurs sources faisaient état de la commission de meurtres, d’enlèvements, de viols ainsi que de l’enrôlement d’enfants soldats, J’ai rappelé à  toutes les parties la compétence de la CPI s’agissant de crimes inscrits au Statut de Rome commis sur le territoire du Mali ou par des ressortissants maliens. Le 1er juillet, J’ai souligné que la destruction délibérée des tombeaux de saints musulmans à  Tombouctou pouvait constituer un crime de guerre relevant de l’article 8 du Statut de Rome ». Mme le Procureur a répondu à  la requête du Mali en instruisant le dossier : « J’ai donné à  mon bureau instruction de procéder immédiatement à  un examen préliminaire pour évaluer si les critères fixés à  l’article 53.1 du Statut de Rome aux fins de l’ouverture d’une enquête sont remplis. Je rendrai une décision publique à  brève échéance ». De plus en plus, la communauté internationale interpelle sur les exactions commises au Mali et qui ont mainte fois été dénoncées par Amnesty International. A ces crimes pourraient s’ajouter les violations commises contre les journalistes dont la vie est menacée.

Fatou Bensouda :  » La CPI peut poursuivre les auteurs des crimes de Tombouctou »

«Â Fatou Bensouda, vous êtes le nouveau procureur de la Cour pénale internationale, pourquoi avoir choisi de visiter le Sénégal ? Fatou Bensouda : Je voulais rendre hommage au Sénégal, qui est le premier pays à  avoir ratifié le statut de Rome. Ma visite coincide avec les 10 ans de la CPI et C’’est symbolique de venir au Sénégal rencontrer les autorités sénégalaises et évoquer la coopération exemplaire du Sénégal avec la Cour pénale internationale depuis le début, une coopération qui doit être renforcée davantage, pour aider la CPI à  faire son travail. Le président Macky SALL a demandé à  ce que Hissène Habré qui est poursuivi par la Belgique soit jugée en Afrique et il a affirmé que le Sénégal prendrait ses responsabilités, quelle appréciation en avez-vous ? Fatou Bensouda : Sur l’affaire Hissène Habrè, la CPI n’a pas compétence à  juger ce cas, puisque les crimes reprochés à  Hissène Habré ont été commis avant 2002, date d’installation de la CPI. La cour n’a donc pas compétence à  juger ce cas. Je pense que Macky Sall a eu raison de faire cette déclaration et surtout, il a lancé un message lié à  l’impunité. Personne n’est au dessus de la loi ! Sur le Nord Mali et la situation à  Tombouctou, quelle est la position de la CPI ? Fatou Bensouda : J’ai fait une déclaration dans ce sens. Il est impensable de laisser commettre la destruction de ces mausolées et ces édifices historiques et religieux. J’ai demandé à  ce que cela cesse, sinon le CPI entreprendra la collecte d’informations contre les personnes auteurs de ces crimes, qui sont d’ailleurs des crimes de guerre. La CPI peut donc poursuivre les auteurs de ces destructions ? Fatou Bensouda : Tout à  fait, le Mali est un état parti du Traité de Rome et si le Mali n’engage pas de poursuites contre les auteurs de ces crimes, la CPI a vocation à  le faire.

Tombouctou : la destruction des mausolées est un « crime de guerre »

Depuis maintenant trois jours, les islamistes qui contrôlent la ville de Tombouctou ont entrepris de détruire les mausolées et autres sites religieux qu’ils considèrent « haram » (contre l’islam,ndlr). Le bilan est déjà  lourd. Sur les seize mausolées, sept ont déjà  été cassés et ce lundi matin, C’’est à  une mosquée qu’ils s’attaquent. « Les islamistes viennent de détruire l’entrée de la mosquée Sidi Yeyia de Tombouctou », située dans le sud de la ville, « ils ont arraché la porte sacrée qu’on ouvrait jamais », a affirmé un témoin cité par l’AFP. Cette information a été confirmée par d’autres habitants de Tombouctou. Incompréhension et colère Parmi les habitants de Tombouctou, on ne comprend pas très bien ce qui se passe. Comment peuvent-ils se réclamer de l’islam et profaner, détruire des lieux saints de cette religion ? Comment peut-on laisser faire une chose pareille ? Les interrogations sont nombreuses au sein d’une population impuissante face à  ces destructions d’un patrimoine jalousement préservé au fil des siècles. l’un des témoins interrogé par l’AFP s’indigne de ce qui se passe encore ce lundi 02 juillet. L’homme, ancien guide touristique de la ville a déclaré: « Ils sont venus avec des pioches, ils ont commencé par crier +Allah+ et ils ont cassé la porte. C’est très grave. Parmi les civils qui regardaient ça, certains ont pleuré ». Les islamistes du groupe Ançar Dine qui contrôlent la ville depuis trois mois et y ont imposé la charia. Ils ont affirmé le samedi 30 juin que ces destructions étaient des représailles contre l’UNESCO qui a placé le 28 juin la ville sur la liste du patrimoine mondial menacé. En ce qui concerne la mosquée Sidi Yeyia, ils ont avancé comme argument à  un imam que « certains disaient que le jour o๠on ouvrirait cette porte, ce serait la fin du monde et ils ont voulu montrer que ce n’est pas la fin du monde ». La porte située côté sud de la mosquée de Sidi Yeyia est fermée depuis des décennies, car selon des croyances locales, son ouverture éventuelle porterait malheur. Cette porte conduit vers un tombeau de saints et si les islamistes l’avaient sû, « ils auraient tout cassé », affirme un autre habitant. Des poursuites pour crime de guerre La procureure de la Cour Pénale Internationale a menacé les responsables des destructions de poursuites. « Mon message à  ceux qui sont impliqués dans cet acte criminel est clair: arrêtez la destruction de biens religieux maintenant. C’est un crime de guerre pour lequel mes services sont pleinement autorisés à  enquêter », a déclaré dimanche Mme Bensouda à  Dakar. Elle a précisé que l’article 8 du statut de Rome portant création de la CPI stipulait que « les attaques délibérées contre des bâtiments civils non protégés qui ne sont pas des objectifs militaires constituent un crime de guerre. Cela inclut les attaques contre les monuments historiques, tout comme la destruction de bâtiments dédiés à  la religion ». Présente à  Saint-Pétersbourg pour une réunion de l’UNESCO, la ministre malienne des arts, du tourisme et de la culture, Diallo Fadima, a transmis un appel du Mali aux Nations Unies. Les autorités demandent à  l’ONU de « des mesures concrètes pour mettre fin à  ces crimes contre l’héritage culturel de la population ».

Gbagbo à la CPI: « Un enlèvement », selon J. Rawlings

J’ai appris avec consternation l’information selon laquelle le président ivoirien renversé Gbagbo a été transféré à  la Cour pénale internationale (CPI), le mardi 29 novembre suite à  un réquisitoire rapide, en totale des codes et procédures pertinentes et au mépris total pour les exigences de la paix en Côte d’Ivoire. Ce transfert a suivi une procédure si expéditive qu’elle pouvait être légitimement décrite que comme un enlèvement. Mes soupçons se sont accrus lorsque J’ai constaté que le procureur, qui affirme cibler six personnes en Côte d’Ivoire, insiste indûment sur Gbagbo, celui qui est le moins susceptible de s’échapper puisqu’il est déjà  en détention. Cet empressement à  inculper et à  transférer Gbagbo, qui n’a pourtant pas fui lors du bombardement de son palais, comme un criminel de droit commun, défie la logique et la quête de la véritable réconciliation et d’une paix durable en Côte d’Ivoire. Après cinquante ans d’indépendance, l’Afrique devrait avoir l’expertise nécessaire pour rendre la justice qu’elle doit à  ses propres citoyens et faire disparaà®tre la justice d’importation.Quel est ce type de poursuites qui se précipite pour traduire en justice la victime d’une attaque, et qui se montre si indulgente envers l’auteur de cette attaque ? Personne ne cherche à  échapper à  la justice. Mais quand la justice baigne dans une mer d’humiliation et d’abus, de façon à  être régie par la haine de personnes qui s’autoproclament justes avec leur logique intenable, il est bon que la conscience humaine s’élève contre eux et pour le bien de tous. Nous ne resterons pas silencieux à  ce sujet. Nous ne devons pas rester silencieux à  ce sujet dans la mesure o๠nous sommes partie prenante de ce drame humain. Jerry Rawlings

Première comparution de Gbagbo à la CPI

Sous le coup d’un mandat sous scellés émis le 23 novembre et rendu public mercredi dernier, Laurent Gbagbo, 66 ans, avait quitté la veille son pays en avion à  destination des Pays-Bas. Soupçonné de crimes contre l’humanité commis lors de la crise post-électorale, à  savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo doit comparaà®tre pour la première fois ce lundi 5 décembre, devant la Cour pénale internationale (CPI). « Gbagbo sous le choc » Au cours de cette comparution initiale, prévue à  14 heures (13h GMT), les juges vérifieront l’identité de M. Gbagbo et s’assureront qu’il a été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaà®t le statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. C’est également ce lundi que la juge présidente, l’Argentine Silvia Fernandez de Gurmendi, annoncera la date de l’audience de confirmation des charges, étape préalable à  la tenue d’un éventuel procès. La première défense de l’ancien président est déjà  prête : selon son avocat, Laurent Gbagbo demandera à  la Cour lors de l’audience de ce lundi « de constater l’irrégularité de son arrestation de son transfert à  La Haye et d’en tirer les conséquences ». L’ancien homme fort de la Côte d’Ivoire est toujours, affirme son défenseur, « sous le choc de la surprise » de son transfert à  La Haye, et son avocat, Emmanuel Altit, dénonce depuis lors « la brutalité de cet enlèvement ». La Côte d’Ivoire débarassée de Gbagbo? Pas si sûr que cela! Même loin, la capacité de nuisance de l’ex-chef d’Etat n’est pas à  négliger. Ces partisans sont d’ailleurs monté au créneau dès l’annonce de son transfèrement à  la Haye. Ils ont réaffirmé leur intention de boycotter les législatives prévues le 11 décembre prochain. Mais pire, le FPI a annoncé qu’il suspendait sa participation à  tout processus de réconciliation en Côte d’Ivoire. La Commission Dialogue Vérité et Réconciliation voit sa tâche se compliquer encore plus, elle qui a déja toutes les peines du monde à  convaincre les ivoiriens de son impartialité et de sa bonne volonté. Selon de nombreux observateurs, la CDVR n’a pas pris de mesures contre les forces pro-Ouattara accusées d’avoir commis des exactions. La comparution prochaine de Gbagbo ne fait que renforcer le sentiment qu’ont certains Ivoiriens que l’on recherche des responsables uniquement dans le clan Gbagbo.

Gbagbo inculpé, bientot transferé à la Haye

C’’est le procureur général de Côte d’Ivoire qui a notifié à  Laurent Gbagbo ce mardi 29 novembre le mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI). Délivré sous scellés par les juges de la Cour, basée à  La Haye, le mandat porte sur les crimes commis par les forces loyales à  l’ancien chef d’Etat à  la suite du second tour de la présidentielle, le 28 novembre 2010. Laurent Gbagbo était en présence de deux de ses avocats, à  Korhogo. « Le procureur a notifié un mandat d’arrêt international au chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Il va s’agir de le transférer à  La Haye, je ne sais pas quand, ça peut être aujourd’hui, demain au plus tard », a déclaré Me Jean Gbougnon. «Le gouvernement, d’Alassane Ouattara, ses juges ainsi que des envoyés de la CPI sont actuellement à  pied d’oeuvre à  Korhogo pour tenter de faire exécuter ce mandat illégal pour transférer le président Gbagbo dans les toutes prochaines heures à  la CPI», déclare Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo. La semaine dernière, l’avocat de l’Etat ivoirien, Me Jean-Paul Mignard, avait indiqué que des mandats d’arrêt seraient émis avant le 11 décembre, date des élections législatives en Côte d’Ivoire. L’avocat français ajoutait que Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président, ainsi que Charles Blé Goudé, chef des Jeunes patriotes, étaient eux aussi concernés par ces mesures. Mais pour les défenseurs de l’ex-chef d’Etat ivoirien, « l’arrestation du président Gbagbo est illégale et sa détention arbitraire » et indiqué que dès lors, la CPI ne pouvait avaliser une telle situation. La CPI avait autorisé début octobre l’ouverture d’une enquête sur d’éventuels crimes commis dans deux camps en Côte d’Ivoire durant la guerre civile ayant suivi l’élection présidentielle de fin 2010. Selon Luis Moreno-Ocampo, le conflit entre les forces de Laurent Gbagbo et les partisans d’Alassane Ouattara a fait au moins 3.000 morts et 520 personnes ont été détenues de manière arbitraire durant cette période. l’annonce de cette inculpation, à  une dizaine de jours des élections législatives du 11 décembre, ne va pas arranger la situation politique qui est tendue depuis que les partisans de M. Gbagbo, réclament sa libération comme condition à  la participation du FPI au scrutin.

UA-Kadhafi: Non à la CPI

« l’Union africaine décide que les états membres ne coopéreront pas à  l’exécution du mandat d’arrêt » contre le colonel Kadhafi et demande au Conseil de sécurité de « mettre en œuvre les dispositions en vue d’annuler le processus de la CPI sur la Libye ». C’’est la principale décision prise par les chefs d’Etat et de gouvernement au 17ème Sommet de l’institution continentale tenu à  Malabo du 30 juin au 1er juillet 2011. Le Président de la commission de l’UA a lu une déclaration qui devrait sonner comme un coup de massue sur la tête de Luis-Morero Ocampo, procureur de la cour pénale internationale qui a délivré dans la précipitation ou plutôt sous la contrainte un mandat d’arrêt international contre Kadhafi et ses proches. Dans la décision acceptée par les 53 membres de l’UA, il est indiqué que le mandat contre Kadhafi «complique sérieusement» les efforts de l’organisation pour trouver une solution à  la crise en Libye. La CPI contre les africains ? Le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, estime que la CPI est «discriminatoire» et qu’elle se contente de poursuivre les responsables de crimes commis en Afrique, laissant filer les criminels de l’Occident qui font des dommages en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, notamment. « Nous sommes contre l’impunité. Nous sommes pour la lutte contre l’impunité. 31 pays africains font partie de la Cour pénale internationale, mais nous sommes contre la manière dont elle fonctionne » a-t-il déclaré. Si les pays africains respectent la recommandation de l’UA, Kadhafi pourrait choisir de se réfugier chez ses voisins du continent africain dans l’espoir d’échapper aux poursuites judiciaires. C’est justement ce qu’a fait le président tchadien Hissene Habre. Accusé de milliers de meurtres politiques et de torture systématique contre ses opposants alors qu’il était à  la tête du Tchad de 1982 à  1990, Habre a choisi de s’enfuir au Sénégal. Il n’a toujours pas subi de procès, bien que le Sénégal ait accepté de créer une cour spéciale o๠le juger. Habre est devenu un symbole de l’incapacité de l’Afrique à  traduire ses propres habitants en justice. Vendredi, l’UA a tenté de cibler ce problème dans une décision parallèle, en exprimant sa frustration face à  la lenteur du Sénégal dans le dossier. Le pays a entre autres dénoncé les coûts élevés d’un tel procès. Le chef du cabinet de Kadhafi, Bashir Saleh, a quant à  lui applaudi la décision de l’UA. Pendant que les chefs d’état sortaient d’une assemblée sur la Libye tenue derrière des portes closes pendant toute la journée vendredi, Saleh brandissait une copie du document de l’UA. Les membres de l’UA ont invité les parties impliquées dans le conflit à  prendre part à  des discussions qui débuteront sous peu à  Addis-Abeba et qui visent à  mettre sur pied un gouvernement de transition qui dirigera le pays jusqu’à  ce que de nouvelles élections puissent avoir lieu.

Quel avenir pour Gbagbo ?

La partie est finie pour Laurent Gbagbo. Actuellement détenu à  l’hôtel du Golf et protégé par les casques bleus de l’ONUCI, Alassane Ouattara à  demandé l’ouverture d’une « procédure judiciaire contre Laurent Gbagbo, son épouse et ses collaborateurs ». Sera-t-il jugé par un tribunal ivoirien ou extradé vers la Cour pénale internationale ? Son avenir est pour l’heure incertain. Un jour seulement après l’arrestation du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, la question de son sort judiciaire est déjà  dans tous les esprits. Lundi soir, dans son deuxième discours officiel en tant que président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a annoncé avoir demandé « l’ouverture d’une procédure judiciaire » contre Laurent Gbagbo et son entourage. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) avait déjà  averti l’ancien président et ses partisans que leurs crimes envers la population et leurs menaces contre les casques bleus ne resteraient pas impunis. Les Nations-unies ont nommé une commission d’enquête composée de trois experts chargés d’enquêter sur les crimes commis en Côte d’Ivoire depuis l’élection contestée de novembre 2010. Enfin, les proches de l’ancien président disent ne pas craindre une action en justice. « Ce sera l’occasion de réhabiliter Laurent Gbagbo et de le laver de tout soupçons », a estimé mardi Toussaint Alain, son conseiller en Europe. Me Jacques Vergès, l’avocat de Laurent Gbagbo, célèbre pour ses combats anti-colonialistes, a également déclaré que « ce serait un honneur pour (lui) de le défendre s’il (le) sollicite ». La question qui se pose désormais est donc de savoir quelle instance judiciaire sera en charge du jugement de Laurent Gbagbo. La Cour pénale internationale, un option périlleuse A l’heure actuelle, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, n’a entamé aucune poursuite judiciaire contre le président ivoirien sortant. Il a cependant annoncé le 6 avril dernier, vouloir ouvrir une enquête au sujet « des massacres commis de façon systématiques ou généralisée ». Cependant, un jugement par la CPI n’exclut pas une poursuite par les instances judiciaires nationales de Côte d’Ivoire. Ce n’est que si les magistrats de la CPI estiment que la justice ivoirienne est dans l’incapacité de juger Laurent Gbagbo que le tribunal de la Haye pourrait se substituer à  l’autorité judiciaire ivoirienne. l’hypothèse d’un jugement par cette cour internationale n’est pour autant pas dénuée de conséquences. Tout d’abord, elle renforcerait les thèses du camp Gbagbo qui estime que la capture de leur leader est « un complot international » et une ingérence des grandes puissances, en particulier de la France, qui s’est « comportée comme une puissance coloniale qui a déposé un empereur à  la place d’un président », a déclaré mardi Toussaint Alain, le conseiller du président sortant lors d’une conférence de presse à  Paris. De plus, si Laurent Gbagbo doit répondre des accusations de « crimes contre l’humanité » devant le Cour pénale internationale, cela pourrait affaiblir le tout nouveau président élu de Côte d’Ivoire, reconnu par la commission électorale et la communauté internationale. Effectivement, ses troupes sont également accusées par Human Rights Watch et la Croix-Rouge Internationale, de s’être livrées à  des massacres lors de l’offensive vers le sud du pays entamée le 28 mars dernier. l’option de la CPI pourrait donc être embarrassante pour le pouvoir nouvellement mis en place. Mais les risques d’un procès en Côte d’Ivoire est lui aussi important. Procès national, nouveau facteur de division et de tensions Le réveil des ardeurs guerrières et des violences est la principale crainte que provoque l’hypothèse d’un procès national. Un risque pour Alassane Ouattara qui s’est prononcé dans son allocution télévisée pour « une réconciliation nationale ». Mais une action judiciaire au pays pourrait également symboliser la « première pierre » d’un à‰tat de droit promis par le nouveau président. Reste à  savoir comment réagiront les partisans de Laurent Gbagbo, qui pourraient voir dans ce procès l’acharnement du camp Ouattara et un « coup de grâce ». l’ancien président ne risque cependant pas la peine de mort puisqu’elle est abolie en Côte d’Ivoire depuis la révision constitutionnelle de juillet 2000. Le choix d’un procès national soulèverait une autre interrogation : sur quelle période juger Laurent Gbagbo ? Faudra-t-il remonter à  son arrivée à  la tête du pays en 2000 ou se concentrer sur les quatre derniers mois de crise post-électorale ? Les motifs de jugement ne manquent pas. Depuis les exactions commises par ses hommes en 2000 en passant par l’affaire de la disparition en 2004 du journaliste français Guy André-Kieffer et, enfin, les combats meurtriers de ces derniers mois à  Abidjan. l’exil, difficilement envisageable Le discours d’Alassane Ouattara a le mérite d’être clair. Pas d’amnistie pour Laurent Gbagbo et ainsi pas d’exil probable. l’option avait pourtant été envisagée et l’Angola, le Nigeria ou encore les à‰tats-Unis lui avaient offert l’asile. Mais l’ancien président avait systématiquement décliné les offres. Cette éventualité va d’ailleurs à  l’encontre de l’action militaire menée par les forces républicaines, soutenues par l’ONUCI et la force Licorne, qui l’ont capturé et gardé en vie dans l’objectif de le faire comparaà®tre dans le box des accusés. Laurent Gbagbo devrait donc être maintenu prisonnier par ses opposants jusqu’à  la tenue d’un procès. A Abidjan ou la Haye ? l’avenir le dira.

Procès Taylor : Naomi Campbell a reçu «des pierres à l’aspect sale»

Le top model britannique Naomi Campbell a déclaré ce jeudi 5 août à  La Haye devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) qu’elle avait reçu de «toutes petites pierres à  l’aspect sale». Elle pense qu’elles lui ont été offertes par Charles Taylor après un dà®ner organisé par Nelson Mandela en 1997. Ce témoignage conforte l’accusation. Selon le procureur, l’ex-président libérien Charles Taylor qui est jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité a menti en affirmant ne jamais avoir possédé de diamants bruts. « J’étais en train de dormir, on a frappé à  ma porte et j’ai ouvert. Et deux hommes étaient là  et m’ont donné une petite bourse et ont dit : ‘Un cadeau pour vous’ », a déclaré le mannequin britannique lors de son témoignage devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), qui juge actuellement l’ex-président libérien Charles Taylor. « J’ai ouvert la petite bourse le lendemain matin », a poursuivi Mme Campbell. « J’ai vu quelques petites pierres, de toutes petites pierres à  l’aspect sale », a-t-elle précisé, affirmant ne plus se souvenir du nombre exact de pierres: « Trois peut-être, deux ou trois ». Naomi Campbell a ensuite assuré avoir parlé de ce cadeau à  son agent Carole White et l’actrice Mia Farrow, le lendemain lors du petit déjeuner. « L’une d’elles a dit que c’était clairement de la part de Charles Taylor et j’ai dit: ‘je suppose que oui’ », a ajouté Mme Campbell, les cheveux attachés en un chignon bas et vêtue d’un ensemble beige rosé dont la jupe arrive aux genoux. « J’ai l’habitude de voir des diamants brillants et dans une boà®te, vous savez. Je n’aurais pas pu deviner tout de suite que c’était des diamants », a expliqué Mme Campbell. L’accusation comptait sur le témoignage du top model pour démontrer que Charles Taylor a menti en affirmant ne jamais avoir possédé de diamants bruts. M. Taylor, dont le procès s’était ouvert en janvier 2008, est accusé d’avoir dirigé en sous-main les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) en Sierra Leone en leur fournissant armes et munitions en échange de diamants. « Je ne voulais pas les garder », a poursuivi Mme Campbell, ajoutant avoir donné les pierres à  un de ses amis qui travaillait pour le Fonds d’aide à  l’enfance de Nelson Mandela « afin qu’il fasse quelque chose avec ». Selon l’accusation, M. Taylor, 62 ans, s’était rendu en septembre 1997 en Afrique du Sud pour « vendre ou échanger contre des armes des diamants » reçus du RUF, dont faisait partie le cadeau offert à  Naomi Campbell, 40 ans. L’ancien président libérien plaide non coupable de onze crimes, notamment de meurtres, de viols et d’enrôlement d’enfants soldats durant la guerre civile en Sierra Leone entre 1991 et 2001, qui a fait 120 000 morts. L’ancien agent de Naomi Campbell, Carole White, et l’actrice américaine Mia Farrow, également présentes au dà®ner et qui ont évoqué le diamant dans de précédentes déclarations, ont accepté de témoigner et doivent déposer lundi.