Crise du football : Enfin la fin ?

L’annonce a fait l’effet d’une bombe. À sa sortie d’audience avec le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, le 8 juin, Veron Mosengo-Omba, émissaire de la FIFA, a fait planer une épée de Damoclès sur le Mali.

« Si certaines personnes essayent de saboter l’assemblée générale qui doit se tenir le 15 juin à Bamako, la FIFA prendra ses responsabilités. Elle ira même jusqu’à suspendre le Mali, même pour la CAN », ajoutant « ne pas comprendre qu’un grand pays de football ne puisse pas organiser de championnat, un échec pour la FIFA et la famille du football », a-t-il dit. Depuis, l’attention se focalise sur cette date et les regards vers les acteurs du football malien. Moustapha Diawara, chargé de communication du ministère de la Jeunesse et des sports, s’est dit surpris par cette sortie, avant d’assurer que tout était mis en œuvre : « l’assemblée se tienne, et elle se tiendra ». « Le ministre (Arouna Modibo Touré) rencontre les acteurs pour leur dire que le gouvernement souhaite la paix dans le milieu footballistique ». Le 27 février 2019, la FIFA avait invité les protagonistes de la crise à Zurich. Après l’échec de cette conciliation, l’instance avait accordé un quatrième mandat de six mois au Comité de normalisation (CONOR), jusqu’au 31 août 2019. L’assemblée générale se tiendra ce samedi conformément à sa feuille de route. Elle permettra d’exécuter la sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS) du 15 novembre 2018, la relecture des textes de la fédération et la convocation d’une assemblée générale élective pour désigner un nouveau président avant fin août.

Retour à la normale ?

À en croire les principaux protagonistes, l’assemblée du 15 juin devrait enfin être la bonne. « C’est normal que la FIFA menace. La crise n’a que trop duré, tout le monde est fatigué. C’est à nous de penser à nos enfants, de faire au mieux », commente Kassoum Couliblay Yambox, Président de la ligue de football de Bamako. Salaha Baby, Président de la ligue de Tombouctou et candidat du CLCM à la présidence de la FEMAFOOT en 2017, assure « il n’y aura aucun problème, pas d’inquiétudes à avoir ». « Si ça devait mal se passer, nous aurions des signes avant-coureur. Ce n’est pas le cas, nous allons donc discuter et tout se passera bien ».

Crise du football : Le CONOR fait le point

Le Comité de Normalisation du football malien (CONOR) a tenu samedi 25 août 2018 une conférence de presse à son siège (FEMAFOOT) pour faire le point sur les différentes activités menées depuis la prorogation de son mandat en avril dernier, ainsi que les grandes perspectives  à venir.

Quatre mois après la décision de la FIFA  d’accorder un temps supplémentaire au CONOR dans sa mission de résolution de la crise du football malien, le comité fait le point. Beaucoup d’actions ont depuis été menées pour enfin sortir  de l’ornière. Dernière ligue encore non conforme il y a peu, la situation a Ségou a été régularisée, avec la mise en place d’un bureau légitime. « Par rapport à notre mandat qui était la désignation des délégués légitimes, nous pouvons dire que nous en avons fini », explique Mme Daou Fatoumata Guindo, présidente du CONOR. En revanche, trois activités principales, selon la nouvelle feuille de route du mois d’Avril, sont toujours en cours.

Relecture des textes         

A en croire Mme Daou, le premier draft est attendu en principe à la fin du mois d’août avant d’être envoyé dans la semaine du 3 septembre 2018 aux ligues et aux clubs de première division afin d’avoir leurs observations. Avec un délai de retour d’observations pour traitement au niveau du CONOR, le document-projet devrait être envoyé à la FIFA pour validation en attendant la convocation de l’assemblée générale de la fédération malienne de football pour l’adoption. «  Si tout se passe comme on le souhaite, nous comptons envoyer ces documents à la FIFA dans la semaine du 20 septembre 2018 », précise la présidente du CONOR.

Audit judiciaire

Cet audit commandité par la FIFA sera réalisé en collaboration avec le comité de normalisation mais ce dernier n’en est pas au devant. Comme le dévoile Mme Daou Fatoumata Guindo, depuis la fin de l’élection du bureau de la ligue de Ségou, une correspondance faisant le point des activités et aussi demandant la période d’arrivée de la mission d’audit a été envoyée à la FIFA. « Nous n’avons pas encore reçu la réponse à cette correspondance mais suite aux entretiens téléphonique nous savons qu’elle a été bien reçue et nous avons été notifiés que sa réponse est en train d’être traitée », souligne celle qui tient au respect de l’échéance du mandat du CONOR, le 31 octobre 2018.

Assemblée électif du bureau fédéral

Il est important de signaler que le CONOR  ne pourra pas respecter le délai statutaire stipulant la convocation de l’assemblée électif du bureau fédéral 90 jours avant sa tenue car lui-même travaillant dans un délai déterminé et assez court. « Nous projetons d’organiser l’assemblée au plus tard  les 10 derniers jours du mois d’octobre et lancer l’appel à candidatures au moins 30 jours avant le jour de l’assemblée », planifie la présidente. Cette proposition de calendrier sera communiquée à la FIFA dès la semaine prochaine pour son approbation.

En attendant une reprise normale de l’instance dirigeante du football national, le ballon rond continue par rouler tant bien que mal sur les terrains. La Coupe du Mali organisé justement par le CONOR pour permettre à nos clubs de se présenter aux compétitions africaines la saison prochaine est actuellement au stade des quarts de finale.