Semaine nationale de la réconciliation : une initiative et des interrogations

La Semaine nationale de la réconciliation a été lancée le 15 septembre et se poursuivra jusqu’au 21 septembre, avec pour objectif de faire de la diversité du pays un atout pour la cohésion sociale.

En application de l’article 7 de la Loi d’Entente Nationale instituant une Semaine nationale de la réconciliation, le ministère de la Réconciliation nationale a décidé de l’organiser pour « restaurer la paix et renforcer la cohésion sociale et le vivre- ensemble à travers l’éducation, les arts et la culture, la citoyenneté ou encore le sport ». Selon le ministre de la Réconciliation nationale, le Colonel-major Ismaël Wagué, cette semaine s’impose car « le cousinage à plaisanterie, le dialogue, le pardon et le vivre ensemble ont cédé la place à la méfiance et à la violence ». Seront organisées diverses activités dont des collectes de sang, une Nuit de la réconciliation, un concours sur la maitrise de l’Accord pour la paix et la réconciliation et la vulgarisation de celui-ci. La situation sécuritaire encore précaire dans le pays et les nombreuses plaies encore ouvertes font mesurer le chemin qui reste à parcourir. Les audiences de la Commission Vérité, justice et réconciliation (CVJR) illustrent les attentes des nombreux Maliens victimes des crises que le pays a connues depuis son indépendance. Beaucoup ont en commun la quête de la vérité sur ce qui leur est arrivé ainsi qu’à leurs proches. Des réponses pas encore apportées. Ces victimes, qui selon la CVJR sont plusieurs milliers, attendent aussi des réparations. Le 10 septembre 2021, le gouvernement a signé le décret d’approbation d’un Plan d’action d’environ 65 milliards de francs CFA pour la Politique nationale de réparation des crises au Mali depuis 1960. Dans le centre du pays, la séculaire entente entre les communautés est mise à mal, à Kayes subsiste toujours, sur la base de la violence, l’esclavage par ascendance, pour ne citer que ces exemples. « Il est essentiel d’aller au-delà de ce type d’activités, qui se démarquent par les effets d’annonces. Il faut des actes concrets qui vont au-delà des promesses », commente notamment le responsable d’une organisation de la société civile qui a requis l’anonymat. « Tous les Maliens vont communier ensemble enfin de se réconcilier et de se pardonner. La réconciliation n’est pas une question d’un seul jour. C’est un acte de tous les jours », assure de son côté Mahamane Maïga, chef de la Mission d’appui à la réconciliation nationale.

Mali – Côte d’Ivoire : les 49 militaires ivoiriens inculpés et placés sous mandat de dépôt

Les 49 soldats ivoiriens détenus depuis plus d’un mois à Bamako et qualifiés par les autorités de la transition d’être des mercenaires ont été inculpés pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’État et écroués selon l’AFP qui cite des sources judiciaires. Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’Onu, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération. Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d’Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé, n’ont pas permis d’enregistrer de progrès. Le Mali a exigé que la Côte d’Ivoire reconnaisse sa responsabilité et exprime des regrets pour le déploiement de soldats sur son territoire sans cadre légal, selon des sources diplomatiques proches des négociations assure l’AFP. Bamako demande également à Abidjan de lui livrer des personnalités maliennes présentes en Côte d’Ivoire et recherchées par la justice du Mali, selon ces mêmes sources. Des conditions rejetées par le gouvernement ivoirien. Le président sénégalais Macky Sall en visite à Bamako ce lundi 15 août va selon des informations s’entretenir avec le président de la transition, le Colonel Assimi Goita sur le sort des 49 militaires ivoiriens. Le chef de l’Etat sénégalais également président en exercice de l’Union africaine va tenter de trouver une issue diplomatique à cette crise qui tend les relations entre les deux pays. La coalition nationale pour le sursaut, une organisation ivoirienne qui regroupe plusieurs associations a empêché la tenue de concerts d’artistes maliens à Abidjan. Selon eux, plus aucun concert d’un artiste malien ne se tiendra en Côte d’Ivoire avant la libération des 49 militaires.

URD : la crise s’aggrave

La crise que traverse l’Union pour la République et la démocratie (URD) depuis le décès de son fondateur, feu Soumaila Cissé, fin 2020, n’en finit pas. Elle a pris un nouveau tournant le 16 janvier dernier, suite au Congrès extraordinaire tenu pour élire un nouveau Président. Ce dernier n’est pas reconnu par une partie de la direction nationale du parti, pour laquelle le 1er Vice-président reste le Président par intérim.

Après la tenue du Congrès extraordinaire qui a conduit M. Gouagnon Coulibaly, 60 ans, ancien Directeur de campagne de Soumaila Cissé, à la présidence du parti de la poignée de main, le Pr. Salikou Sanogo, 78 ans, affirme toujours continuer à assurer l’intérim à la tête de la formation politique.

C’est lui qui a présidé, le samedi 23 janvier 2022, la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux de l’URD à la presse. Une cérémonie qui a enregistré la présence de plusieurs cadres du parti et à laquelle a assisté la veuve de feu Soumaila Cissé, Mme Cissé Assitan Traoré.

Congrès contesté

« Le Congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 est nul et de nul effet », clame le 2ème Vice-président, le Pr. Iba N’diaye. Le 1er Vice-président, soutenu par une partie de la direction nationale, continue d’assumer les fonctions du président du parti. Pour ses partisans, le Congrès extraordinaire du 16 janvier a été entaché d’irrégularités.

« Le soi-disant congrès n’a pas été convoqué par le Président par intérim, le Pr. Salikou Sanogo. Quelque chose qui n’émane pas de la direction du parti ne peut être considérée comme un acte posé par le parti. Le Bureau national ne reconnait pas ce congrès », balaie Moussa Seye Diallo, Secrétaire adjoint à la Communication de l’URD.

« Ils ont remplacé le Président Soumaila Cissé par le 14ème Vice-président. De quel droit ? Les autres Vice-présidents ne sont pas d’accord avec cela », poursuit-il, avant de préciser qu’à l’URD, quel que soit le type du congrès, il est toujours convoqué par le Président du parti. Et ce dernier ne peut refuser un congrès dûment demandé.

Mais Abdrahamane Diarra, le Président du Mouvement national des jeunes de l’URD, n’est pas du même avis. « Nous avons largement dépassé le quorum. Parmi les personnalités présentes, il y avait, à part moi, la Présidente des femmes, la majorité des Vice-présidents, l’ensemble des Présidents de fédérations. Le congrès s’est tenu dans le strict respect des textes de l’URD », avance-t-il.

« Salikou Sanogo ne peut pas continuer d’assurer l’intérim pendant que le peuple URD s’est retrouvé en congrès. C’est lui qui est sur du faux. Ils sont dans des interprétations des textes et nous nous sommes dans l’application intégrale et stricte de ces textes », clame-t-il.

À en croire Daouda Koné, 7ème Vice-président et proche de Salikou Sanogo, après vérification il s’avère que la liste ne contient les 2/3 réels des membres requis pour convoquer régulièrement un congrès. Faux, rétorque le Président du Mouvement national des jeunes, qui assure que cela a été constaté par voie d’huissier.

Quelle suite ?

Le Congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 a enregistré la participation de 1 204 délégués sur 1 421 qui ont élu à l’unanimité, M. Gouagnon Coulibaly à la tête du parti. Ce dernier a appelé la Commission nationale de conciliation et d’arbitrage de l’URD à « redoubler d’efforts pour la recherche de solutions idoines de conciliation qui soient en adéquation avec les textes et pratiques convenus du parti ».

C’est à cette Commission que s’en remet également M. Daouda Koné, qui estime que son rôle sera déterminant. « La direction du parti va indiquer la conduite à tenir pour la suite. Ce qui est important, c’est d’éviter de casser ce parti. Pour cela, il faut que les responsables se parlent », admet le 7ème Vice-président.

Si M. Diarra souhaite également la conciliation entre les deux camps, il s’élève en revanche contre une « réconciliation forcée au détriment des textes du parti », ce qui reviendrait, selon lui, à créer une jurisprudence.

Mali-Organe de Transition du CNPM : Diadié dit Amadou Sankaré et Mamadou Sinsy Coulibaly sommés de désigner trois représentants chacun

Le président du comité de crise du Conseil national du patronat malien (CNPM), Soya Golfa, a invité, dans une lettre en date du 24 février, Diadié dit Amadou  Sankaré et Mamadou Sinsy Coulibaly à désigner chacun  trois représentants devant siéger dans l’organe de transition du CNPM.

En août 2020, le renouvellement du bureau du CNPM a abouti à une crise et à des contentieux judiciaires entre les deux têtes de liste pour la présidence que sont  Diadié dit Amadou  Sankaré et Mamadou Sinsy Coulibaly. C’est à cet effet qu’un comité de crise a été mis en place.  Il a pour mission de mettre en place une période de transition du CNPM assortie d’un organe dirigeant « consensuel », rassembler les membres, procéder à la relecture des textes et organiser une nouvelle Assemblée générale élective.

Mali : Poursuivre le développement malgré la crise

La Troïka de l’Union Européenne, l’Union Africaine, l’Ambassade de l’Algérie au Mali et la CEDEAO ont organisé une table ronde sur les défis de développement malgré la crise politique que traverse le Mali. C’était ce jeudi 27 août à l’école de maintien de la paix de Bamako en présence de plusieurs regroupements politiques et sociaux.

«Pendant que le débat sur la transition accapare toutes les attentions, le pays doit continuer à vivre. Il doit continuer à faire face aux défis de sécurité, de  lutte contre le covid 19, de la crise humanitaire », a déclaré Pierre Buyoya, haut représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel. Il n’en faut pas plus pour résumer le mot d’ordre des participants à cette table ronde.

Le Mali traverse une crise sociopolitique, depuis bientôt quatre mois, ayant conduit au départ du président Ibrahim Boubacar Kéïta suite à l’intervention des forces de défense et de sécurité. Depuis le 20 août, le pays est sous embargo de la CEDEAO qui exige le rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel. Cette situation impacte davantage la population, déjà éprouvée par la crise sociosécuritaire et la pandémie de covid-19. « Nous avons expliqué aux partenaires qu’aujourd’hui le Mali n’est pas un pays ordinaire. Nous leur avons dit qu’il faut la levée immédiate de l’embargo sur le Mali qui est un pays en crise. Les populations ont besoin d’assistance », a plaidé Mme Dembélé Oulématou  Sow, présidente nationale de la Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO).

 

L’ambassadeur de l’Allemagne au Mali, Dr. Dietrich Reinhold Pohl, a expliqué que « La crise actuelle n’est pas la seule. Elle renforce les défis majeurs qui existent depuis des années et pèse sur les efforts visant à réaliser un développement durable pour tous les Maliens ». C’est dans cette optique qu’il a profité de  cette table ronde pour lancer un appel pour la relance « de façon immédiate, coordonnée et soutenue » de la mise en œuvre de l’Agenda pour le développement du Mali. Cette dernière est dénommée « Cadre de Relance Economique et de Développement Durable 2019-2023-CREED » et sa réalisation coûte 14 650 milliards de Franc CFA.

La troïka est  un groupement composé de la Banque centrale européenne, de la Commission européenne et du Fonds monétaire international.

Boubacar Diallo

 

Crise sociopolitique: IBK invite les forces vives de la nation ce mardi

Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita invite tous les membres du cadre d’actions, de médiation et de veille des confessions religieuses et des organisations de la société civile au CICB ce mardi 16 juin 2020 à 14h30. La présence des forces vives citées est souhaitée. Le contenu de la rencontre n’a pas été communiqué. Nous reviendrons sur les détails de cette rencontre dans nos prochaines publications.

Crise au centre : Le haut représentant du président de la République fait le point sur sa mission

Près de six mois après sa nomination par décret N°2019-0586 / P-RM du 31 juillet 2019 comme Haut Représentant du président de la République pour les régions du centre, Pr.Dioncounda Traoré a animé jeudi 23 janvier 2020 au siège de l’institution, une conférence de presse pour situer l’opinion nationale et internationale sur les missions qui lui ont été confiées, les démarches déjà entreprises et les perspectives à venir.
Le haut représentant du président de la République pour les régions du centre était accompagné pour cet exercice de son secrétaire permanent M. Diango Cissoko et de l’expert militaire, le colonel-major Abbas Dembélé.
Prenant la parole, il a d’abord réitéré ses remerciements au chef de l’Etat pour la confiance qu’il lui a témoigné en lui confiant « cette mission aussi difficile, aussi complexe, aussi vitale pour notre pays », avant de revenir sur les grandes lignes de la tâche qui lui incombe.
Missions diverses
Les grandes lignes de cette haute tâche sont diverses. D’abord favoriser et soutenir le redéploiement des forces de défense et de sécurité dans les régions du Centre et désarmer toutes les milices et forces hostiles, élaborer et mettre en œuvre une stratégie globale axée sur la protection des civils et la réduction des violences intercommunautaires, veiller à ce que les responsables des violations des droits de la personne humaine ainsi que du droit international humanitaire aient à répondre de leurs actes et soient traduits en justice. Ensuite, assurer le suivi du sort réservé aux crimes perpétrés à KoulongoOgossagou et Sobane Da, ainsi que tout crime semblable commis au centre du pays, faciliter les échanges intra-communautaires et contribuer au rapprochement des points de vue à la lumière de l’intérêt exclusif du peuple malien, contribuer à l’installation et au maintien d’un climat de confiance entre toutes les communautés impliquées et entre ces communautés et l’Etat. Enfin, contribuer à établir des activités économiques au Centre, sécuriser les travaux agro-sylvo pastoraux et promouvoir l’investissement productif, faire un plaidoyer pour la mobilisation des ressources financières en faveur du développement.

Activités menées
« Nous nous sommes mis au travail avec comme premier objectif de comprendre malgré le brouhaha ambiant les vrais raisons de la crise qui sévissait dans ces zones du centre et qui risquait à terme de porter atteinte à l’existence même du Mali », a indiqué Pr. Dioncounda Traoré« Nous avons invité, reçu et écouté à ce jour près de 500 personnes, Maliens ou étrangers, intellectuels, cadres, religieux, politique, ressortissant ou non des zones concernées, organisations, associations, groupes civils ou armées, partenaires africains ou internationaux etc.», a-t-il ajouté. Après toutes ces différentes rencontres, le haut représentant du président de la République et
son équipe sont parvenus à identifier après les analyses, les véritables raisons de la crise au centre, qui selon eux, n’est pas due à un problème ethnique mais plutôt l’accumulation de certaines circonstances défavorables exploitées « intelligemment » par les groupes djihadistes.

Perspectives
« Nous passerons par le dialogue entre les vrais acteurs qu’il faut identifier. Dans cette identification, nous sommes suffisamment avancés et nous en avons déjà identifié quelques-uns », a précisé M. Traoré« Nous sommes convaincus qu’au bout nous arriverons à mettre fin aux violences intra et intercommunautaires » espère-t-il.
« Nous avons des plans et des suggestions de solutions à faire au chef de l’Etat et il va falloir une synergie de toutes les actions de tous les bords impliqués directement ou indirectement dans la résolution de la crise », a-t-il également souligné. Le haut représentant du président de la République ambitionne d’apporter dans les semaines et
mois à venir, avec l’accompagnement de l’ensemble des organismes dédiés pour la sécurité, une
solution durable aux problèmes du Centre.

Éducation : Synergie vers une grève ?

Depuis mai 2019, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 se mobilisent pour l’application des dispositions de l’article 39 de la loi 007 du 16 janvier 2018 portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et  spéciale, suite à l’accord conclu entre le  gouvernement et l’UNTM le 29 janvier 2019. Malgré les lettres envoyées au ministre du Dialogue social, du travail et de la fonction publique, ainsi qu’au Premier ministre, l’attente se fait longue à deux semaines de la rentrée (Le 1er octobre).

« Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale ». C’est sur cette disposition de l’article 39 du Statut du personnel enseignant que se base la réclamation des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre.

Dans une lettre envoyée au ministre du Dialogue social, du travail et de la fonction publique, en date du 30 mai 2019, la synergie informe « qu’en vertu de cette disposition, les enseignants régis par la loi ci-dessus citée sont concernées par la majoration issue de l’Accord conclu entre le gouvernement, le CNPM et l’UNTM le 29 janvier 2019 et doivent être pris en compte dans son application ». Après cette lettre, précédée d’une autre, sans suite, le ministre a répondu le 30 juillet.

Il informe les secrétaires généraux des syndicats que « la Primature a été saisie d’une correspondance confidentielle et que la synergie sera tenue informée de l’évolution de la question ».  Depuis, silence radio. « Nous avons envoyé une correspondance au Premier ministre, avec ampliation à l’Assemblée et autres institutions, pour leur demander l’application de l’article », dit Adama Fomba, porte-parole des syndicats.

Parallèlement, et face à la prochaine rentrée des classes, en octobre, les syndicats mènent un plaidoyer depuis le 11 septembre auprès des acteurs et partenaires de l’école, notamment la société civile, les regroupements politiques EPM, FSD, COFOP et ARP, et les familles fondatrices et les leaders religieux. 

Pour Adama Fomba, la réclamation de leurs droits ne doit pas provoquer une nouvelle crise dans le système éducatif. Mais, face à la sourde oreille du gouvernement, ils comptent épuiser tous les recours. « Nous allons nous donner tous les moyens légaux, y compris les grèves, pour faire respecter l’article 39 », affirme-t-il avec détermination. Le ministère en charge du dossier, contacté, n’a pas voulu s’exprimer. Une année tronquée vient de s’achever et une autre, incertaine, commence.

Dialogue national : Consensus difficile

Sollicité par tous les acteurs, le dialogue national semble désormais la seule voie indiquée pour sortir de la crise au Mali. Les différentes réformes institutionnelles, l’insécurité, la crise de l’école, etc… toutes les préoccupations de l’heure ne pourront trouver leurs solutions que dans un débat franc et inclusif, où tous les acteurs conviendront de l’essentiel. Si le principe paraît acquis, la mise en œuvre et les modalités de ces discussions ne font pas encore l’unanimité. Au-delà de la forme, les questions de fond et leurs réponses restent encore à définir.

« Lorsque nous connaissons une crise aussi profonde et multidimensionnelle, qui touche tous les pans de la société nationale, il faut prendre son temps pour analyser les causes et faire ensemble l’état des lieux de la Nation », explique M. Bréhima Noumadi Sidibé, secrétaire général adjoint du parti Forces alternatives pour le renouveau (FARE- Ankawulli).

Depuis le coup de fil du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, au chef de file de l’Opposition, Soumaïla Cissé, en février 2019, une décrispation du climat politique semble s’amorcer pour ouvrir la voie à des solutions concertées. Une initiative saluée par les acteurs, qui estiment que le « Président a pris la mesure des choses ».

Au-delà de « l’impérieuse nécessité d’instaurer un dialogue », selon le Président du parti Alliance Démocratique pour la Paix (ADP- Maliba), Amadou Thiam, il faut un climat de « décrispation politique et sociale ».

Le processus, entamé par une série d’entretiens entre le chef de l’État et les différentes sensibilités de la société, doit cependant se poursuivre à travers un « dialogue ouvert et sincère », qui va évoquer « les questions de fond et l’implication de chacun dans la résolution, y compris la gouvernance », ajoute M. Thiam.

Conférence nationale bis ?

Si l’idée d’un débat ouvert et large, impliquant tous les acteurs de la vie de la Nation, fait son chemin, les acteurs sont plutôt réticents au concept d’une « conférence nationale » bis, qui deviendrait plus un exutoire où l’on exprimerait des humeurs qu’un cadre où l’on discuterait des solutions aux maux qui assaillent le Mali.

Pour aboutir à un « nouveau pacte social », ultime objectif du dialogue national, il faut une base et des préalables qui ne pourront être peaufinés qu’à l’issue d’un « dialogue politique de haut niveau et des consultations restreintes », estime le Président du parti ADP-Maliba, menés par le Président de la République avec les différentes sensibilités de la société qui pourront ensuite prendre part à une concertation plus large et se sentir concernées.

Compte tenu des enjeux, il est important que les citoyens soient au même niveau d’information et de compréhension, afin d’apporter leurs idées. Le travail de proximité doit donc continuer, avec « méthodologie et pédagogie », suggère M. Thiam, pour que le dialogue national « consacre l’unité » au lieu d’accentuer les divisions.

Ce dialogue doit par contre être mené de la « base la plus décentralisée au sommet », estime pour sa part le secrétaire général adjoint du parti FARE – Ankawuli. Si les partis ont leur rôle à jouer dans l’animation de la vie politique, tous les citoyens n’appartiennent pas à ces regroupements, or ce sont eux qui doivent être les principaux acteurs de la situation. C’est pourquoi, aux FARE – Ankawuli, on prône « un dialogue national refondateur », pour «  revisiter » notre système et nos pratiques démocratiques, qui ont montré leurs limites. Il faut  surtout nous ressourcer à partir de certaines de nos « valeurs sociétales », que nous n’aurions jamais dû abandonner, estime le responsable des FARE – Ankawuli.

La gravité et l’urgence des questions nécessitent un diagnostic commun, afin que les priorités dégagées à l’issue du dialogue national soient « une boussole » pour le peuple et les régimes successifs qui devront s’atteler à sa mise en œuvre.

Le préalable à ce dialogue est la restauration de la confiance entre la classe dirigeante et la population. Car les « Maliens n’ont plus confiance en la majorité de leurs institutions », tranche M. Sidibé.

Changement de gouvernance

Crise de confiance ou même « crise de la gouvernance », reconnaît le Président de l’ADP – Maliba. L’insuffisance de légitimité populaire qui caractérise la gouvernance actuelle doit être corrigée pour prendre en compte les différentes sensibilités et mettre en confiance ceux qui ne se reconnaissent pas dans celle-ci. « Élargir  la base politique et sociale ne peut qu’aider à améliorer la gouvernance et à donner de la visibilité à l’action politique », estime M. Thiam.

Plutôt qu’un gouvernement d’union nationale, le parti FARE – Ankawuli préconise « un gouvernement de mission ». Une équipe resserrée autour de l’essentiel, dont la mission principale sera l’organisation du dialogue national. Mais il ne doit pas être précipité, selon le responsable des FARE – Ankawuli, et doit durer le temps nécessaire pour écouter tous les Maliens, sans exclusive.

Pourtant le temps presse et « tout est urgent », estime M. Thiam. En effet, plusieurs échéances sont en vue, parmi lesquelles l’élection des députés, dont le mandat prorogé arrive à terme en juin 2019. S’il faut « accélérer la cadence pour ne pas être dans un vide constitutionnel », selon M. Thiam, il faut surtout éviter tout « replâtrage » dont le Mali n’a pas besoin, estime M. Sidibé.

Quant à la réforme constitutionnelle, dont le processus continue d’être critiqué par les acteurs, elle n’est pas la priorité, même si les acteurs en reconnaissent la nécessité.

Recherche de compromis

Dans un « contexte exceptionnellement grave », où c’est l’existence même du Mali qui était menacée, l’obstacle majeur au dialogue a été levé grâce à l’implication personnelle du Président de la République, affirme M. Iba N’Diaye, deuxième Vice-président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et chef de cabinet du chef de file de l’Opposition. Certes « timidement », mais le dialogue a déjà commencé et il faut s’en réjouir, malgré les différences de vision. Et ce processus, qui en est à ses débuts, doit conduire à un forum dont c’est le contenu qui sera important.

Si un « gouvernement  d’union  n’est pas la priorité », il faut s’entendre sur l’essentiel et tenir le dialogue sur les questions de réforme et de corruption, notamment. La mise en œuvre de ce dialogue, qui ne saurait être menée par une seule partie, justifiera alors l’entrée dans un gouvernement, selon M. N’Diaye. Sur la base  d’un contrat, au respect duquel « chacun veillera ».

Pour sa participation, le parti URD se dit prêt, avec même des propositions dans les différents domaines, notamment les réformes nécessaires au sein de toutes les institutions.

Le parti, qui ne souscrit pas à la démarche entreprise pour la réforme constitutionnelle, adhère pourtant à son principe et espère même que les reproches faits au premier projet seront pris en compte pour la future mouture, dont la copie a été remise au chef de l’État le 1er avril par le comité d’experts.

Tenir des forums à la base afin de consulter le peuple, avant la tenue du forum national, c’est l’idéal, affirme M. N’Diaye. Mais un tel exercice demande une mise en place matérielle et surtout un délai qui « n’est pas en notre faveur ».  C’est pourquoi «  c’est tout cela qui doit faire l’objet d’accords », car nous en avons l’habitude.

Cette prédisposition pour le dialogue connaît néanmoins de nombreux obstacles. Suite aux tueries survenues à Ogossagou le 23 mars 2019, l’URD, par la voix de son président, a appelé à la démission du gouvernement. Une demande réitérée aussi par des associations de la société civile.

Mais cette  situation ne constitue pas pour M. N’Diaye une entrave à la poursuite des rencontres et du dialogue, qui doit être « inclusif et total ». Le dialogue étant la seule issue «  au chaos actuel », il nous faut «  trouver un consensus national », conclut-il.

(Défis de 2019-5/7) Crise du football : L’impossible résolution ?

Les travaux d’Hercule. Si une expression devait désigner la résolution de la crise qui secoue le football malien depuis plus de quatre ans, ce serait bien celle-ci. Quatre années d’une crise aux équations multiples.

Deux « tendances » s’opposent. Celle fidèle à l’ancien Comité exécutif de la FEMAFOOT, dirigé par Boubacar Baba Diarra, et le Collectif des ligues et clubs majoritaires (CLCM). Jugeant la gestion financière de Diarra « calamiteuse », le collectif lui a demandé des comptes. Suite à cela, plusieurs de ses membres ont été suspendus de toute activité liée au football. Le Tribunal arbitral du sport (TAS), saisi par ces derniers, a rendu une première sentence le 4 octobre 2016. Elle enjoignait au Comité exécutif de l’époque de convoquer une nouvelle Assemblée générale en respectant ses propres statuts et règlements. Celle-ci s’est donc tenue à Sikasso le 29 novembre 2016. Elle a décidé de la levée des suspensions de certains membres du collectif et à des suspensions atténuées pour d’autres. S’exprimant dans nos colonnes à l’époque, le Président du collectif, Mamadou Dipa Fané, qualifiait cette assemblée, à laquelle son regroupement n’a pas pris part, de « non évènement ». Une nouvelle procédure était donc engagée auprès du TAS contre cette assemblée générale.

Une sentence, plusieurs interprétations

La juridiction a rendu une nouvelle sentence le 15 novembre 2018. À son point 3, le TAS « annule l’assemblée générale extraordinaire de la FEMAFOOT du 29 novembre 2016… » et ordonne en son point 4 au Comité de normalisation de la FEMAFOOT, mis en place par la FIFA en janvier 2018, de « convoquer une assemblée générale en respectant les statuts et règlements de la FEMAFOOT(…). La liste des membres devant être convoqués à cette assemblée générale ordinaire doit correspondre à celle sur la base de laquelle l’assemblée générale ordinaire du 10 janvier 2015 a été convoquée et le quorum … ». « La sentence est très claire, il n’y a plus rien à dire. Le TAS ordonne de retourner en arrière afin de gommer toutes les irrégularités constatées depuis plusieurs années », commente Mamadou Dipa Fané. Le CONOR, sommé dans la sentence d’organiser une assemblée générale, avait, au mois de décembre 2018, convoqué les acteurs du football afin de faire le point. « La sentence du 15 novembre sera appliquée dans son intégralité. Nous avons entendu beaucoup d’interprétations, mais une décision de justice n’est pas à interpréter, elle est à appliquer et nous l’appliquerons », assurait la Présidente du comité, Mme Daou Fatoumata Guindo.

Le CONOR a donc, dans une circulaire datant du 28 décembre 2018, annoncé la reprise du championnat national, à l’arrêt depuis 2017 pour cause de crise, pour janvier 2019, et dévoilé la liste des 16 clubs devant prendre part à la Ligue 1. Cette décision selon le comité, est conforme à la sentence du TAS. Elle relègue du coup plusieurs clubs. Ces derniers, notamment l’US Bougouni, ont protesté. « Un club est relégué quand son classement dans un championnat l’impose ou suite à une mesure disciplinaire. Aucun de ces deux cas n’est valable ici », explique Mamadou Diallo, Vice – président du Stade Malien, club soupçonné par beaucoup d’être la Mano negra de cette agitation.

Blocages persistants ?

Face à cela, le CONOR a envoyé une nouvelle correspondance dans laquelle il dit suspendre sa décision de reprise du championnat sur instruction du ministre des Sports. Le mot « instruction » pourrait valoir au Mali une suspension par la FIFA, en conformité avec ses statuts qui interdisent toute immixtion politique dans les affaires du football. « Le ministre a suggéré cette décision afin de préserver le tissu social, il ne l’a pas instruite. Nous ne pouvons empêcher le CONOR de conduire ses activités, nous connaissons les textes et ne saurions risquer une suspension de notre pays », se défend Modibo Bakaga, directeur national des Sports et de l’éducation physique. « Nous sommes confiants quant à la résolution prochaine de cette crise », ajoute-t-il.  Simple effet d’annonce ? « Le CONOR n’a pas compétence pour l’exécution de la sentence » affirme Diallo, qui ajoute qu’ils feront usage de leurs droits. Un recours contre le TAS peut être introduit auprès du tribunal fédéral suisse. « Le CONOR avait commencé l’exécution de la sentence, mais là il est empêché d’agir. Nous ne reculerons pas, nous sommes comme des chats échaudés, nous n’écouterons plus personne. Que chacun se réfère à la sentence », conclut Fané.

Peuls du centre du Mali : Une crise qui vient de loin

Les premiers signaux forts datent de plusieurs années déjà. Depuis l’apparition du Front pour la Libération du Macina, mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, les Peuls sont pris pour cible par tous les acteurs sur le terrain. Une situation qui désormais semble échapper à tout contrôle.

C’est du moins ce que soutiennent les différents mouvements de défense de ce qu’il est convenu d’appeler « la cause peule ». La situation a complètement dérapé, déplorent ces groupes et associations, qui rappellent qu’ils tirent la sonnette d’alarme depuis 2015. Tabital Pulaku et Kisal, entre autres, ainsi que plusieurs personnalités de la communauté avaient relaté de nombreux cas d’attaques de hameaux peuls ou de bergers, avec un schéma récurrent, aboutissant à l’enlèvement du bétail. « On nous tue pour nous voler nos animaux », assure Amadou (pseudonyme), joint au téléphone dans la région de Mopti. Extrêmement révolté par la situation, il affirme avoir vécu la dernière attaque à Nantaka et se dit de moins en moins sûr que ce soit des « chasseurs » qui s’en prennent à sa communauté. « Nous avons toujours vécu en bonne entente avec les Bambaras, les Bozos, les Dogons. Pourquoi cela a-t-il changé ?», se questionne également Boubacar Bah, agent comptable à Bamako. « Nous ne devons pas payer pour Koufa. Ils savent où il est, qu’ils aillent le chercher et qu’ils nous laissent tranquilles »….

Crise négligée Début 2015, commentant les résultats d’une étude menée par l’Institut Macina, qu’il dirige, Adam Thiam déclarait « plusieurs mouvements locaux et des organisations des droits de l’homme rapportent et dénoncent des exactions dont les forces de l’ordre se rendraient souvent coupables contre des éléments peuls sur le simple fait qu’ils sont Peuls. S’y ajoutent les violences des groupes de chasseurs traditionnels, les Dozos, contre des éléments peuls ». Le journaliste-chercheur disait déjà à cette époque son inquiétude de voir s’installer un  « cycle de vendetta ou de colère », portant les « germes de conflits interethniques encore plus inquiétants ». « Enjeux et dangers d’une crise négligée », tel était le titre de l’étude. Trois ans et demi plus tard, les prédictions les plus pessimistes se concrétisent. Le cycle attaque – vengeance redouté s’est installé. L’une des recommandations de l’Institut Macina était une plus forte présence de l’État. « Mieux d’Etat », expliquait M. Thiam. « C’est pour cela que je parle de la force, de la présence et de la légitimité de l’État. Ce n’est que l’État qui peut régler cette question, ou il en subira les conséquences », conclut Abdelhak Bassou, chercheur spécialiste à l’OCP Policy Center des questions de sécurité et de terrorisme au Sahel.

CAFO : La crise latente

La Coordination des Associations et Ong Feminines du Mali (CAFO) est plongée dans un blocage né du renouvellement de ses instances de décision. Le 30 décembre 2017, lors d’un congrès extraordinaire, une nouvelle direction était désignée,  dirigée par Dembélé Oulématou Sow. Une instance contestée par Madame Keïta Fatoumata Cissoko, désignée présidente par intérim. Face à la situation une commission constituée des membres fondateurs de la CAFO a vu le jour pour tenter de trouver une issue à la crise.

Mise en place le 11 janvier 2018, la commission adhoc est constituée des associations fondatrices de la CAFO (l’AJM, l’APDF,  le CADEF, le  COFEM) et le Réseau des Femmes  Africaines Ministres et Parlementaires (REFAMP) a entrepris des concertations en vue de « trouver une solution à ce problème que la CAFO traverse depuis 2002 », selon un membre de la commission. Des rencontres avec les deux parties n’ont pour le moment pas abouti à une solution, chacune des parties se cramponnant sur sa position. Une autre rencontre, cette fois avec les autorités a eu lieu ce 13 février. Entre temps la commission a aussi pris contact avec des personnalités diverses, des leaders d’opinion et des personnes de bonne volonté pour rapprocher les points de vue. En attendant l’aboutissement de ces concertations, certains membres de la commission estiment que cette crise révèle une insuffisance dans la gouvernance et les textes de base de la CAFO.

Crise de gouvernance                      

Les associations membres de cette organisation qui est censée représenter toutes les femmes du Mali, espèrent en tout cas une sortie de crise rapide, car c’est la crédibilité de l’organisation qui est en cause. Pour certains projets au bénéfice de la CAFO, qui étaient déjà en cours d’exécution, les partenaires ont choisi des organisations associées pour en assurer la gestion.  En tout cas, cette  «  crise de la CAFO interpelle l’ensemble des femmes maliennes à s’approprier les concepts de bonne gouvernance, de démocratie et d’alternance dans les organisations », conclut cette membre de la commission, qui a requis l’anonymat en attendant que la situation puisse se décanter.

 

FEMAFOOT : Le feuilleton continue

La FEMAFOOT a élu un nouveau président. Mamoutou Touré a été porté à la tête de la fédération le lundi 9 octobre. Mais Salaha Baby, son concurrent conteste l’élection qui serait entachée de nombreuses irrégularités. L’élection, qui devrait mettre fin à la crise, ne ferait donc que l’envenimer. Une décision de la FIFA est bientôt attendue pour départager les deux camps.

Cette élection devait être le début d’une nouvelle ère pour le football malien. Elle n’en a rien été. Après près de trois années de crise, les deux candidats pour la présidence de la FEMAFOOT avaient fait de la fin de la crise et des bisbilles leur crédo. Mais passer des déclarations d’intentions aux actes n’est pas forcement aisée. Ainsi, le dimanche 8 octobre, les différents acteurs du football malien se sont réunis au gouvernorat pour élire un nouveau président, et ce sous la supervision de la CAF et de la FIFA.  Mais des divergences entre les partisans des deux camps ont empêché la tenue du scrutin.

C’est donc le lendemain, lundi 9 octobre, que les travaux ont repris. Conduites par le président sortant Boubacar Baba Diarra, elles ont consacrées Mamoutou Touré « Bavieux » à la tête de la fédération après avoir  récolté 39 voix sur 57. Son concurrent absent lors de l’élection conteste les résultats. Donnant hier mardi, une conférence de presse, les colistiers de Salaha Baby ont fait part des raisons de leur absence. « Nous n’avons pas été informés que les travaux seront repris à l’hôtel Olympe. Comme nous n’avons pas été avisés, nous ne sommes donc pas partis » explique Modibo Coulibaly.  Ils mettent en avant en outre le fait que les travaux ont été conduits par Diarra dont le mandat avait pris fin dimanche 8 octobre à minuit,  l’absence également des émissaires de la CAF et de la FIFA.  Ils estiment donc que l’élection de Bavieux est nulle et de nul effet.

Les deux parties et tout le football malien sont finalement suspendus aux décisions de la CAF et de la FIFA. Les émissaires des deux instances feront un rapport qu’ils soumettront à leurs institutions, et c’est à travers ces documents qu’une décision de valider ou non l’élection de Touré sera prise. Si la Fifa décidait de ne pas reconnaître l’élection de Touré, un comité de normalisation pour une durée probable de six mois sera mis en place pour organiser de nouvelles élections.

En attendant, la passation de pouvoir entre Mamoutou Touré et Boubacar Baba Diarra, s’est faite ce matin, pour quatre ans ou éphémère, l’avenir le dira.