Critères controversés pour logements sociaux inaccessibles

Destinés aux familles à  revenus faibles, les logements sociaux font toujours l’objet d’une grande compétition. Ainsi, chaque programme apporte son lot de déçus, qui remettent en cause cette politique. Le programme des 1 552 logements de N’Tabacoro a suscité un grand engouement, à  tel point que le volume de dépôts de dossier a dépassé l’offre au mois de mai. Pour beaucoup de postulants, les critères d’attribution sont financièrement exorbitants. En effet, pour ce programme qui compte 842 logements de type F3, 610 logements de type F4 et 100 logements de type F5, les critères semblent difficiles à  remplir. La caution et l’apport personnel sont très élevés : 234 000 F CFA pour la première catégorie, 2 050 000 F CFA pour la deuxième et 2 400 000 CFA pour les logements les plus grands. s’y ajoutent les mensualités de 44 220 F CFA, 94 000 F CFA et 125 000 F CFA, ce qui est hors de portée des bourses de nombreux demandeurs. «à‡a n’a plus rien de social, C’’est purement commercial», estime Tiémoko Koné, clerc huissier de justice, avant d’ajouter que « ceux qui travaillent dans le privé ne sont même pas couverts socialement et n’ont que leur salaire de base pour nourrir leur famille et assurer les frais médicaux ». Pour Fabou Diarra, chargé de communication au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme : « l’à‰tat a dépensé plus 33 milliards dans ces 1 552 logements, mais il ne lui reviendra que 30 milliards, donc un déficit de plus de 3 milliards, alors que les terrains sont viabilisés, avec l’électricité, l’eau, et les normes de la voirie respectées », précise-t-il, en indiquant que le prix des matériaux de construction a pris l’ascenseur depuis 2003. Du côté des Maliens de l’extérieur, les critères d’attribution exigent, entre autres, d’avoir un revenu mensuel d’au moins 80 000 F CFA pour les F3, 150 000 CFA pour les F4 et 200 000 CFA pour les F5. En plus de l’apport personnel, dont le montant correspond à  2% du prix de cession du logement sollicité, il faut une carte consulaire. « La caution et l’apport personnel demandés sont excessifs. Cela va au-delà  de 6 000 dollars américains. Le délai de dépôt des dossiers est également très court et il reste difficile de réunir toutes les pièces étant à  l’extérieur », résume Kadiatou Traoré, présidente des Maliens de Washington. De quoi laisser beaucoup de demandeurs sur le carreauÂ