Insémination animale : Bientôt plus de croisements locaux

Réalité au Mali depuis 3 ans, l’insémination artificielle des animaux, pour un accroissement du rendement de la production laitière et une meilleure exploitation du potentiel, a encore de beaux jours devant elle. Si jusqu’alors on assiste à plus de croisements entre races exotiques et locales, l’aboutissement à moyen terme sur des animaux issus exclusivement de croisements entre races maliennes pourrait booster de plus belle les résultats escomptés. Mais pas sans objectifs clairs.

À y regarder de près, le croisement des races locales entre elles ne doit pas se faire sans but précis et surtout pas sans une vision et une demande du secteur de l’élevage. Autrement dit, le Centre national de l’insémination artificielle animale (CNIA), qui s’occupe de cette activité au Mali, ne doit pas s’aventurer unilatéralement dans le croisement des animaux, dans le souci de ne pas produire des races qui seront inexploitées. « Il faut aller vers un schéma de croisement type donné, l’élaborer sur le papier, échanger avec les spécialistes pour aller vers la vision recherchée. On ne peut pas croiser juste pour croiser, mais pour atteindre un objectif. Il appartient aux éleveurs d’indiquer ce qu’ils veulent, concernant soit la production bouchère, soit la production laitière, soit les deux », explique le Dr Samba Diallo, Directeur général adjoint du CNIA.

Production améliorée A ce jour, les races locales ne sont pas encore croisées entre elles. Les semences utilisées au niveau de l’exploitation viennent essentiellement du Maroc. Parmi elles, certaines sont mixtes, c’est-à-dire rentables en viande et en lait à la fois et d’autres uniquement dédiée à la production de viande. A en croire le Dr Diallo, la race mixte est en rupture de stock ces derniers jours. « Concernant le croisement de ces races exotiques avec les races locales, nous pensons que c’est mieux de le faire avec la race Zébu maure ou la race Zébu peul, pour une amélioration significative de la production laitière », précise-t-il.

Satisfecit En attendant des races croisées typiquement locales, le monde de l’élevage ne se plaint pas concernant ce qui a été fait depuis l’avènement de l’insémination animale au Mali. « C’est quelque chose d’excellent, qui nous apporte de races très performantes. Nous avons du lait maintenant quand nous le voulons et quand nous en avons besoin. Pour nous, c’est la meilleure chose qui soit arrivée dans le secteur de l’élevage ces dernières années », se réjouit Sanoussi Bouya Sylla, Président de la Chambre régionale d’agriculture du District de Bamako.