La Côte d’Ivoire fait ses adieux au célèbre artiste-chanteur DJ Arafat

Sous le choc, plusieurs fans de DJ Arafat, la star du coupé-décalé, un rythme musical ivoirien en vogue, ont du mal à accepter sa disparition. Le cœur lourd, ils sont venus par milliers rendre un ultime hommage national à leur icône, dans la nuit de vendredi à samedi, au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.« Ca fait mal au cœur, on est triste actuellement », affirme Ariel Zadi, 21 ans, vêtu de noir, une manière d’extérioriser son deuil. Ce jeune boulanger qui arbore une banderole noire avec l’écriteau «Je suis Daishikan », l’un des surnoms de DJ Arafat, peine à croire le départ de l’artiste.

Planté non loin d’une barrière de sécurité, il espère entrer dans ce stade de 35 000 places où déjà à 16h GMT, des mélomanes ont pris d’assaut les tribunes, occupant la moitié des sièges. « Je ne crois pas à son départ, je n’arrive pas à prononcer qu’ il est mort », lâche-t-il.

Sous des rythmes de l’artiste, le stade est en effervescence. Comme à un concert, les «Chinois », nom donné par DJ Arafat à ses nombreux partisans, reprennent en cœur les paroles de ses morceaux. Des sonorités qu’ils semblent très bien maîtriser. 

Le Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan, abritant le stade Félix Houphouët-Boigny, est quasiment vide à 16h, début de la veillée artistique qui devra voir prester de grosses têtes de la musique africaine et mondiale dont Kofi Olomidé, Davido, Fally Ipupa, Sidiki Dibaté, Extra Musica et la star du R&B Dadju.

Des parades de motos de ses fans sont perceptibles sur une voie expresse, au cœur de la commune. Pendant ce temps, des jeunes affluent de différents quartiers d’Abidjan pour prendre part à cet hommage, diffusé en direct sur des chaînes de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI, service public).

Quelque 6 500 forces de l’ordre ont été déployées au Plateau et dans certaines communes où des écrans géants ont été disposés, pour sécuriser la veillée artistique qui s’achève à l’aube suivie de l’inhumation au cimetière de Williamsville,  dans le Nord d’Abidjan.

Estelle Kouadio, une membre du Fan Club Thierry Zo, un youtubeur et artiste chanteur, qui assurait la sécurité de DJ Arafat à un moment donné, et également garde du corps du célèbre chanteur le Molare, tient à veiller, en hommage au « Zeus » d’Afrique. 

« C’est un choc son départ …et pour nous les Chinois,  c’est vraiment une grosse perte », dit-elle, avant d’ajouter qu’il était en train d’entrer dans le monde des artistes internationaux quand sa marche a été freinée par cette mort brutale, survenue suite à un violent accident de moto. 

Moto-moto était d’ailleurs le dernier titre de DJ Arafat, un son dans lequel il exhorte ses fans à porter un casque lors de la conduite. Malheureusement, « Daishikan » n’avait pas de protection lors de cette collision fatale avec une voiture le 12 août 2013. 

Les sons dont lui seul avait le secret vont manquer à ses fans, visiblement inconsolables. Les cadences de « influenmento », eux, auront toujours cependant droit de cité. Le coupé-décalé perd un ténor qui a porté haut ce rythme et qui y tirait ses concurrents à travers des frasques et des «clashes».   

Pour les fans, cet instant douloureux est un adieu insupportable. Maïmouna Karamoko, une étudiante qui ne croyait pas sa mort, venue d’Abobo (Nord Abidjan) veut voir cette réalité implacable. Samedi, tôt le matin, a lieu la levée du corps au stade Félix Houphouët-Boigny suivie de l’enterrement. 

DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon, est décédé le 12 août 2019 à la suite d’un accident de moto à Angré 7è Tranche, un quartier de Cocody, une commune huppée dans l’Est d’Abidjan. Il a été révélé au public suite au chant « Jonathan » en 2004, un hommage à ami, lui aussi décédé par accident de la route.  

La psychose gagne les abidjanais avant les obsèques de DJ Arafat

Malgré les dispositions sécuritaires et sanitaires prises par les autorités ivoiriennes, la psychose gagne de plus en plus les abidjanais dans la capitale économique ivoirienne avant le début des obsèques du célèbre artiste-chanteur DJ Arafat pour qui une veillée artistique est prévue vendredi soir au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan suivie de l’inhumation samedi au cimetière de Williamsville (Nord d’Abidjan), a constaté vendredi APA sur place.En effet, les abidjanais pour la plupart, sont inquiets des éventuels débordements lors de ces deux rassemblements quand on sait l’émotion et la mobilisation suscitées à Abidjan depuis le décès tragique de « Daishikan », (l’un des surnoms de DJ Arafat) en qui se reconnaissent des milliers de jeunes issus majoritairement des quartiers populaires d’Abidjan.

Au-delà des individus, plusieurs entreprises du pays et même des chancelleries ainsi que des institutions internationales, ont appelé leurs travailleurs à la vigilance et à la prudence pendant ces deux jours d’obsèques du « roi du coupé-décalé».

La représentation diplomatique américaine en Côte d’Ivoire a invité dans un message,  ses ressortissants à éviter les lieux de rassemblement de ces obsèques. Sur les réseaux sociaux, les appels à la prudence et à la vigilance  sont également relayés par les internautes dans les différents forums sur la toile.

Dans la commune du Plateau, le quartier administratif et centre des affaires d’Abidjan où se tiendra la veillée artistique du chanteur au stade Félix Houphouët-Boigny, les activités tournent au ralenti, plusieurs commerces et entreprises sont restés fermés. Dans les rues de cette commune, ce n’est pas l’ambiance des jours ordinaires avec un calme plat qui y règne.

Houon Ange Didier dit DJ Arafat considéré comme le roi du coupé-décalé (musique urbaine en vogue en Côte d’Ivoire) est décédé le 12 août dernier à Abidjan des suites d’un accident de moto. Depuis l’annonce de sa mort, des hommages lui sont rendus  tant en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger. A Abidjan, la mobilisation de ses fans,  surnommés « les chinois», ne faiblit pas.

L’État de Côte d’Ivoire qui a décidé de prendre en charge les obsèques de DJ Arafat, a mis les bouchées doubles tant au plan sécuritaire que sanitaire pour que ces funérailles se tiennent sans dommage.

Ces obsèques du roi du coupé-décalé débuteront cet après-midi par une veillée artistique au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan où seront présents plusieurs stars internationales de la musique comme Koffi Olomidé, Fally Ipupa, Davido, Dadju, Sidiki Diabaté. L’inhumation de DJ Arafat est prévue samedi au cimetière de Williamsville dans le nord d’Abidjan.

Discrimination raciale: l’Ivoirien Bakari Diaby désigné rapporteur-pays du Cambodge et de la Suisse

L’Ivoirien Bakari Sidiki Diaby a été désigné jeudi à Genève (Suisse) rapporteur-pays du Cambodge et de la Suisse au terme de la 99è session du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de l’ONU (CERD, sigle en anglais).Ce Comité est le premier organe créé par les Nations-Unies afin de surveiller l’application d’un instrument international dans le domaine des droits de l’homme.  En sa qualité d’expert auprès du haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme,  M. Diaby devient ainsi avec cette désignation, « le tout premier Ivoirien à siéger dans l’un des organes conventionnels» des Nations-Unies.

«C’est une marque de confiance car la suisse est gros morceau des droits de l’homme. C’est en Suisse que se trouve le siège de la plus part des organisations du système des Nations-unies et des organisations internationales », a expliqué Bakari Sidiki Diaby interrogé par APA.

« Demander à un Ivoirien d’évaluer un tel pays est une promotion et une reconnaissance des compétences et des valeurs ivoiriennes au plan international », a-t-il ajouté dans cet entretien téléphonique avec APA.

Pour M. Diaby, « ça doit être un motif pour encourager l’Etat de Côte d’Ivoire à se mettre à jour devant tous les organes de Traité particulièrement le CERD pour présenter ses rapports en souffrance ».

Depuis 2004, la Côte d’Ivoire n’est plus passée devant ce Comité alors qu’elle devrait le faire chaque deux ans.

Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale est un organe composé d’experts indépendants qui surveillent la mise en œuvre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale par les États parties.

Obsèques DJ Arafat : les banques fermées au Plateau vendredi et samedi (APBEF-CI)

L’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI) suggère la fermeture, vendredi et samedi, des banques au Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan, en raison des obsèques de DJ Arafat, selon une note.« Compte tenu du programme des obsèques qui se dérouleront essentiellement dans la commune du Plateau, l’APBEF-CI suggère la fermeture des agences du Plateau pour les journées du vendredi 30 et samedi 31 août 2019 », indique une note de la direction exécutive de l’APBEF-CI.

Cette mesure sécuritaire devrait être observée « sous réserve des dispositions » qu’il plaira aux établissements bancaires de prendre pour les agences de quartiers, poursuit la note qui souligne que la décision a été prise à « l’unanimité » des membres de la Commission sécurité.

Des dispositions ont été également prises par la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique.  

« Pour des raisons sécuritaires liées à la journée du 30 août 2019, je demande à tous les services du Trésor public logés au Plateau, d’être ouverts ce jour de 07h30 à 12h00 » a écrit mercredi dans une note de service, le directeur général adjoint du Trésor et de la comptabilité publique, Ahoussi Arthur Augustin Pascal.

Par ailleurs, a-t-il ajouté, « ce même jour, vos encaisses devront être nivelées à la banque du Trésor et  vos documents probants jugés essentiels, conservés dans des lieux sécurisés ».

Décédé le 12 août 2019 à Angré 7è Tranche à Cocody, une commune huppée dans l’Est d’Abidjan à la suite d’un accident de moto, les obsèques de Houon Ange Didier dit DJ Arafat, la star du coupé-décalé, un rythme musical ivoirien, sont prévues le vendredi 30 août et le samedi 31 août 2019.

 Des prestations artistiques sont programmées vendredi au stade Félix Houphouët-Boigny jusqu’à l’aube, suivies de l’inhumation le lendemain au cimetière de Williamsville,  dans le Nord de la capitale économique ivoirienne.

«Daishikan» (l’un des surnoms de DJ Arafat) dépose le micro à l’âge de 33 ans et laisse des milliers de fans appelés «les chinois» inconsolables. 

Côte d’Ivoire: mobilisation du corps médical pour les obsèques de DJ Arafat

Le Centre hospitalier universitaire ( CHU) de Treichville dans le sud d’Abidjan, a appelé ses équipes médicales à la mobilisation en vue de la prise en charge efficace d’éventuels cas d’urgence pendant les obsèques de l’artiste-chanteur DJ Arafat, notamment la veillée artistique prévue vendredi au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, a appris APA jeudi sur place dans la capitale économique ivoirienne.« Je vous demande de bien vouloir prendre toutes les dispositions utiles en vue d’une prise en charge efficace d’éventuels cas d’urgences. Il s’agit notamment de renforcer les différentes équipes de garde et de permanence, dresser la liste des médicaments de première nécessité à adresser à la pharmacie centrale du CHU», a invité la direction de cet établissement sanitaire dans une note adressée à ses agents.

 L’artiste-chanteur ivoirien Houon Ange Didier dit DJ Arafat est décédé le 12 août dernier à Abidjan des suites d’un accident de moto. La mort brutale de DJ Arafat qui était considéré comme le  « roi» du Coupé-décalé (Musique urbaine en vogue en Côte d’Ivoire) a plongé la Côte d’Ivoire et au-delà l’Afrique dans l’émoi.

Le gouvernement ivoirien a décidé de prendre en charge les obsèques du célèbre chanteur. Une veillée artistique où sont attendus des stars internationales de la musique et des milliers de fans de DJ Arafat,  est prévue vendredi au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. L’inhumation du «Daishikan» (l’un des surnoms de DJ Arafat) est prévue samedi prochain au cimetière de Williamsville dans le Nord d’Abidjan.

Plusieurs stars de la musique africaine annoncées aux obsèques de DJ Arafat

Plusieurs stars de la musique africaine que sont notamment Koffi Olomidé, Davido, Fally Ipupa, Extra Musica, Dadju sont attendues aux obsèques du « roi » du coupé-décalé, Dj Arafat, a annoncé mercredi à Abidjan le Comité d’organisation des obsèques, lors d’une conférence de presse.« Sur le plan international, nous avons Koffi Olomidé qui a confirmé, qui arrive après demain (vendredi), Davido, Fally Ipupa, Vegedream, KeBlack, Dadju (star du R&B), J.Martins, Extra Musica, pour ne citer que ceux-là qui arrivent », a dit Kenzo Kouadio, le président du Comité d’organisation.

Au niveau national, « nous avons pratiquement tous les artistes qui veulent bien participer qui seront là », a ajouté Kenzo Kouadio, lors d’une conférence de presse au Cabinet du ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, en présence du préfet d’Abidjan, Vincent To Bi Irié.

Les obsèques devraient se tenir sur deux jours au regard du faire-part du décès. Le 30 août 2019, il est prévu une veillée artistique jusqu’au lendemain, où aura lieu la levée du corps et l’inhumation au cimetière de Williamsville, dans le Nord d’Abidjan.

Selon M. Kenzo Kouadio, les portes du stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan,  où sont prévues les obsèques, seront ouvertes dès 6h GMT (heure locale) au grand public. De 10h à 16h, débuteront les animations et prestations d’artistes.

Pour les accès au stade, notamment au niveau des loges officielles, il est prévu des badges et des bracelets de sécurité,  ainsi que les tribunes lagunaires, mais pour les virages, ce sont les entrées libres, toutefois, des points relais pour la diffusion en direct ont été arrêtés dans certaines zones, a-t-il dit.

« Nous avons dans un premier temps des retransmissions qui se feront sur plusieurs sites, à Koumassi Inch’Allah, au stade d’Angré, à Abobo Sogefia et Yopougon Ficgayo », a relevé Kenzo, précisant qu’ il y aura sur ces différents lieux des écrans et de la sono pour retransmettre en direct grâce à la première chaîne de télévision de la Radiodiffusion télévision ivoirienne ( RTI, service public).

« En dehors du stade, nous avons prévu mettre des écrans à certains points. Le stade Félix Houphouët-Boigny a une capacité de près de 35 000 personnes, et non loin du stade,  deux écrans géants seront installés au niveau de la Sorbonne au Plateau (le centre des Affaires d’Abidjan) et de la Gare Sotra» de la même commune, a-t-il poursuivi. 

Le samedi 31 août la levée du corps aura lieu à 6h du matin, notamment au stade Félix Houphouët-Boigny, a insisté le président du Comité d’organisation des obsèques, indiquant l’itinéraire pour l’enterrement : « Boulevard lagunaire, Carrefour Agban, Williamsville, cimetière ».

Détaillant le programme, il a fait observer qu’ « à partir de 10h du matin,  nous allons commencer par une animation jusqu’à 16h, de 16h à 19h nous allons avoir droit à la première partie des artistes, de 19h à 22h nous aurons les têtes d’affiche et de 22h à 4h du matin, nous aurons des allocutions ».

Poursuivant sur le déroulé, M. Kenzo Kouadio a souligné que pendant le temps des allocutions, il est prévu des témoignages et la prière. A partir de 4h du matin, le cercueil arrivera et à 6h du matin la levée du corps commencera avant le départ pour le cimetière. 

Le préfet d’Abidjan a assuré que toutes les dispositions sécuritaires ont été prises. Il y a cependant noté qu’il y a des points à améliorer, mais plusieurs points sont déjà réglés. Pour lui, il n’y aura aucun risque si les mélomanes respectent les dispositions de sécurité. 

Arnaud Jaguar, manager de DJ Arafat, a lancé un appel aux « Chinois », les fans de la star du coupé-décalé, leur demandant d’être disciplinés afin que leur idole soit conduit à sa dernière demeure en paix.

« Chinois, Chinoises, le pays nous regarde, les gens ont peur, les parents ont peur, il faut qu’on leur montre que nous ne sommes pas agressifs et on va respecter tout le dispositif de sécurité qui a été mis en place, de même dans les différents espaces où il y aura les écrans, de sorte qu’on ne déborde pas, car nous sommes beaucoup », a-t-il déclaré.  

Ange Didier Houon dit DJ Arafat a succombé le 12 août 2019 à la suite d’un accident de moto à Angré 7è Tranche à Cocody, une commune huppée dans l’Est d’Abidjan. Il dépose le micro à l’âge de 33 ans et laisse des milliers de fans inconsolables. 

Côte d’Ivoire – Mode: décès du célèbre styliste Eloi Sessou

Côte d’Ivoire, un autre enfant tombe et s’en va alors que les larmes suite à la mort d’une icône du coupé-décalé n’ont pas séché. Le célèbre styliste, Eloi Sessou, est décédé dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 août 2019 après une longue maladie. Les férus de mode ivoirienne et africaine dans sa globalité sont plongés dans la tristesse . L’homme au grand sourire et aux doigts magiques s’en est allé, laissant orphelines son originalité et sa particularité.

Compté parmi les meilleurs ciseaux africains, Eloi Sessou qui n’avait pas prédit son destin dans la mode, s’y est trouvé et y a fait carrière.  Un carrière que l’on pourrait qualifier de remarquable, car l’ancien étudiant en physique-chimie est devenu l’habilleur officiel de Miss Côte d’Ivoire et Miss CEDEAO.

Il a appris à la bonne école notamment avec Gilles Touré comme professeur de dessin et Pathé’o comme celui qui lui aurait montré le chemin du travail et de la persévérance. Eloi Sessou s’en va avec ses projets pour la mode africaine notamment la transformation et l’adaptation des tissus 100% africains dans le marché international de la mode et son rêve de voir le monde se discuter les créations africaines.

L’acteur américain Samuel L. Jackson à Libreville pour un film sur l’esclavage

Le célèbre acteur et producteur de cinéma américain, Samuel Leroy Jackson, par ailleurs militant des droits de l’homme est attendu, mardi soir à Libreville, dans le cadre du tournage d’un épisode intitulé « Origines ».Ce film présenté par Samuel L. Jackson retrace le commerce transatlantique des esclaves à travers l’étude d’épaves historiques. Il profitera de ce tournage pour effectuer une immersion de deux jours au cœur du peuple Benga (une ethnie minoritaire du Gabon vivant à Libreville et ses environs), auquel il est génétiquement affilié, indique-t-on.

En effet, à la suite d’un test ADN, M. Jackson a découvert que ses ancêtres seraient des Benga. Son déplacement au Gabon est donc une occasion pour lui de renouer avec ses liens ancestraux.

Par ailleurs l’acteur Samuel L. Jackson séjournera dans le parc national de Loango pour une traversée des voies navigables de la forêt d’Akanda, lieu symbolisant la dernière étape du voyage des esclaves. Il prendra également part à une expédition archéologique en lien avec le commerce des esclaves. Enfin, il sera reçu en audience par les ministres de la Culture, Franck Nguema, de l’Environnement, Lee White et du Commerce, Jean-Marie Ogandaga.

Après le film « La légende de Tarzan » en 2016 réalisé par David Yates et produit par Warner Bros, « Origines » est le deuxième film pour lequel le Gabon servira de cadre pour le tournage de différentes scènes. Une nouvelle opportunité de faire connaître le Gabon à l’échelle mondiale et de le positionner comme une destination de choix pour les réalisateurs internationaux.

M. Jackson est une icône américaine primée à plusieurs reprises. Il a notamment acquis sa notoriété et son succès grâce aux films comme Pulp Fiction, Jurassic Park, Django Unchained, Shaft, Snakes on a Plane, Star Wars, Iron Man ou encore grâce à l’univers cinématographique Marvel.

Culture: «Il n’y a pas de crise au Burida… » (Noël Dourey, auteur-compositeur)

L’auteur-compositeur Noël Dourey, Président du conseil d’administration (PCA) du Palais de la Culture d’Abidjan, estime que la crise qui secoue le Bureau ivoirien des droits d’auteur (BURIDA) suite à la suspension des organes dirigeants par le ministre de la culture et de la Francophonie, Maurice Bandama, consécutivement à un audit de l’Inspection générale d’Etat (IGE), n’en est pas une.Dans un entretien accordé, mardi, à APA, l’artiste explique qu’il se passe plutôt «quelques incompréhensions »  tendant à « mettre en péril  la cohésion au niveau des artistes et même la survie de notre fleuron » qu’est le Burida où « des sociétaires arc-boutent  pour se maintenir et militent pour que  les élections n’aient pas lieu ».

« Ecoutez, quand vous prenez une maison qui a commencé avec 600 000 000 FCFA et qui est aujourd’hui à 4 milliards FCFA mais la crise se situe où ? Il n’y a pas de crise », tranche-t-il.

« Vous savez que le Burida à l’heure actuelle est une véritable perle, parce qu’il occupe le troisième rang africain même si le Portugal et l’Espagne ne font pas partie de l’Afrique, mais dans le classement on dirait que le Burida les supplante. Donc il y a, juste quelques incompréhensions », fait-il, remarquer, soulignant que « le ministre a bien fait de suspendre le président du conseil d’administration et la directrice générale ».

Pour l’artiste-compositeur, « de point de vue structurel, nous étions entrés dans une phase de défiance d’autorité, dans une phase de négation même de nos valeurs ». Or, poursuit M.  Dourey, «un artiste ou un créateur, c’est celui qui prône la paix, le vivre ensemble et donc ces valeurs-là, nous étions même en train de les fouler aux pieds au point de ne plus reconnaître les artistes ».

« Dans son souci de procéder à l’accalmie, le ministre Maurice Bandama a interpellé les uns et les autres et suspendu les organes en question. C’était nécessaire, c’était important, dans le pays où tout le monde se réclame d’Houphouët, qui nous rappelait toujours qu’entre le désordre et l’injustice, il préfère l’injustice au désordre parce que l’injustice on peut la réparer », soutient le Pca du palais de la Culture d’Abidjan.

Pour l’artiste, cette interpellation doit «nous amener à rentrer en nous-mêmes pour dire quel que soit  l’opinion qu’on puisse avoir engendré par nos positons, il est bon que nous puissions préserver la paix, la paix entre nous et d’ailleurs je me propose les jours qui arrivent pour convoquer une réunion importante » pour « ébaucher des pistes » en vue de respecter le calendrier de renouvellement des instances du Burida.

« Partout où l’on pense qu’on peut remettre les choses à l’endroit, partout où on pense qu’il y’a matière à discuter pour aplanir les problèmes, il faut se concerter et donc c’est pourquoi le ministre a proposé des journées de concertation et qui ont été acceptées par tous », indique Noël Dourey.

Sur la question des conclusions de l’audit du Burida commandité par l’Inspection générale d’Etat, M. Dourey soutient que « l’audit est fait pour être remis au chef de l’Etat, au chef du gouvernement et à une moindre mesure au chef du département concerné. Un audit n’est pas fait pour être publié sur une place publique », ajoutant que « celui qui tire les conséquences d’un audit, c’est bien le décideur, c’est le président de la République ».

« Le décideur exploite l’audit pour le renforcement des capacités, pour régulariser une situation, mais un audit n’est pas fait pour qu’on le lise ce n’est pas ça, ça ne s’est jamais fait », insiste-t-il.

Depuis août 2018, une guéguerre opposait la direction du BURIDA et certains de ses sociétaires qui reprochent à la directrice générale « sa mauvaise gestion ». Pour y mettre fin,  l’Inspection générale d’Etat a commandité un audit général.

Au terme de cette enquête confiée à l’un des plus grands cabinets d’audit implanté au pays, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandama  a suspendu, il y a une semaine, le PCA Sylvain Séry et la directrice générale, Irène Viera.

Décès à Abidjan de l’artiste-chanteur ivoirien Larry Cheick

L’artiste-chanteur reggae ivoirien Seydou Diabaté dit Larry Cheick est décédé vendredi au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody (Est d’Abidjan) des suites d’un diabète, a appris APA auprès de sa famille.Malade du diabète depuis quelques années, Larry Cheick avait été amputé d’une jambe en 2016.  L’auteur des « 10 commandements de Dieu» dont les soins médicaux étaient pris en charge par la présidence ivoirienne (selon ses proches) avait pourtant repris goût à la vie après cette mauvaise passe avec une prothèse à la place de la jambe amputée.

Il est rentré à Abidjan fin mars dernier après un séjour de plus d’un mois à Paris en France où il y était pour une rééducation. Depuis la semaine dernière, l’auteur de « Djandjou Star» a piqué à nouveau une crise et a été admis au CHU de Cocody pour des soins intensifs.

Le reggaeman qui a son actif plusieurs albums dont les «10 commandements de Dieu» a marqué le mélomanes ivoiriens, notamment, les amateurs du Reggae.

« Je demande à mes fans et à tous ceux qui m’aiment de ne pas écouter les ragots parce que les gens racontent n’importe quoi. Je vais bien et je reviendrai bientôt sur scène», avait pourtant promis Larry Cheick en 2016 lors d’un entretien avec APA.

A Adiopodoumé, un village d’Abidjan, des habitants témoignent de leurs réalités par la photographie

Formés à l’art de la photographie par l’ONG internationale Action Contre la Faim (ACF France), cinq habitants dont deux jeunes femmes d’Adiopodoumé, un village de plus de 80 000 âmes dans l’Ouest d’Abidjan, témoignent à travers une exposition photo les réalités de leur environnement.Sous un préau de la chefferie d’Adiopodoumé, les membres de la communauté ayant participé à un atelier photographique initié par Action Contre la faim, du 5 au 10 décembre 2018, exposent leurs images empruntes d’émotions et de chaleurs. Et ce, six mois après l’atelier d’apprentissage.

Fatoumata Dosso, une étudiante de 26 ans et Mariam Diarrassouba (35 ans), une poète dans l’âme, bénéficiaires de la formation, présentent aux côtés de trois hommes, leurs images prises à partir d’appareils amateurs, selon des thématiques inspirées. Un exercice qui se déroulera du 03 au 06 juillet 2019.

Visiblement émerveillée, Fatoumata qui ignorait plusieurs fonctions de la photographie y voit, aujourd’hui, une « très grande force de  communication » après la formation assurée par le photographe indépendant Guillaume Binet. Elle compte raconter via les images l’entrepreneuriat féminin et la précarité dans laquelle vivent les populations.

« Ici, les femmes travaillent dur et dans un cadre informel. De plus, l’accès au village est difficile à cause des routes non bitumées et les falaises, et c’est tout cela que j’ai voulu montrer à travers mes photos pour que nous-mêmes les premiers concernés (habitants), on puisse en prendre conscience», affirme-t-elle.

Quant à Mariam Diarrassouba, secrétaire du Cercle d’échanges communautaires, ce projet lui permet de réaliser un rêve d’enfance. Adepte de la poésie, elle y trouve un canal pour illustrer ses mots et ses ressentiments. Ses photos, selon elle, témoignent de « la capacité de la femme à tout endosser (…) pour aider sa famille ».  

« J’avais une manière de voir les choses avec mon cœur, mes yeux et de les transposer sur un papier, mais avec l’appareil photo, approcher des personnes, ce n’était pas simple, cependant au fil du temps le travail devenait plus intéressant, la photo me permet aujourd’hui d’écrire et de réaliser un rêve », confie-t-elle. 

Son cri de cœur est que « les femmes qui sont dans l’informel, aient une aide plus sociale». Car, plusieurs sont « illettrées et supportent beaucoup de fardeaux et des charges qui sont un peu trop pour elles ». C’est pourquoi il est nécessaire de leur octroyer des machines pour les aider à transformer le manioc, qui permet de faire l’attiéké, un mets très prisé fait à base de semoule de cette culture.  

La photographie a permis à ces habitants de documenter leur vie, leur environnement et de traiter des thèmes qui leur semblent importants. Un objectif de l’ONG internationale Action Contre la Faim qui est de leur donner la possibilité de s’exprimer grâce à l’image et de raconter leurs propres histoires.

Le projet a en outre permis à la communauté de se redécouvrir à travers des photographies flamboyantes et expressives. Des outils de plaidoyer via le reflet des réalités des populations avec qui les partenaires au développement formulent les besoins locaux.

Faustin Gapka, responsable administratif du Centre de santé communautaire d’Adiopodoumé est l’un des bénéficiaires de la formation photographique. Au travers de ses clichés, il a voulu montrer le brassage des peuples, car ce village cosmopolite est pour lui une représentation de l’Afrique en miniature.

Ses photos montrent un mélange culturel, social et religieux du village. « J’ai voulu faire ressortir la cohésion et montrer que dans la différence, on peut vivre ensemble », rapporte-il. Une vision également partagée par Innocent Dago, chef des ressortissants Dida, une ethnie du pays.  

Interrogée par APA, sur les lieux, Rachel Alessandri,  directrice pays de Action Contre la Faim,  a fait observer que l’organisation veut mettre en avant le regard de la population d’Adiopodoumé sur ses préoccupations, ses priorités et son quotidien.

Cela, soulignera-t-elle, devrait permettre d’ « alerter, au besoin, sur les principaux besoins et de voir comment on peut adresser mieux et donner la voix aux populations» sur des sujets qui les concernent, une sorte de gestion participative à la formulation des enjeux réels du développement.   

L’exposition vise notamment à présenter aux autorités sanitaires, administratives, coutumières et religieuses et à l’ensemble de la communauté, les réalités de leurs quartiers sur tous les plans (sanitaire, environnemental, habitation, jeux, commercial…) afin de mener des efforts pour un changement social et comportemental.

Action Contre la Faim est un acteur majeur de la lutte contre la faim dans le monde. Structurée en réseau international, elle mène une réponse coordonnée dans près de 50 pays. La priorité de l’organisation est d’agir concrètement sur le terrain et témoigner sur le sort des populations. 

Ces images photographiques devraient par ailleurs être intégrées dans un livre publié à l’occasion de la commémoration des 40 ans d’existence d’Action Contre la Faim dont la célébration est prévue pour cette année.  

Un concours de dessin pour véhiculer les messages des mutuelles sociales en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire connaît ces dernières années un développement du mouvement mutualiste dont les messages parfois «complexes» sont expliqués à travers un concours de dessin remporté, vendredi à Abidjan, par Raoul N’guessan Kouadio, étudiant en 3è année à l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC) d’Abidjan.Le thème de la santé solidaire a été bien respecté par l’ensemble des huit participants issus de l’INSAAC, de l’Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC Polytechnique) et de l’Ecole de spécialités multimédia d’Abidjan (ESMA).

La qualité et la diversité des productions étaient telles que le jury composé du ministère de l’emploi et de la protection sociale, de l’Agence ivoirienne de régulation de la mutualité sociale (AIRMS), du Programme d’appui aux stratégies mutualistes (PASS), de l’Union nationale des mutuelles de Côte d’Ivoire (UNMCI), de l’Alliance des mutuelles sociales de Côte d’Ivoire (AMSCI), de Gbich éditions, de Afrika Toon a eu du mal à sélectionner les lauréats du concours après l’examen des dessins qui étaient tous magnifiques, mais il fallait bien choisir, selon le porte-parole de ce jury, Lassiné Méïté.

Selon les critères de la pertinence du message, de l’originalité et de l’esthétique, le premier prix de ce concours promu par le PASS a été décroché par Raoul N’guessan Kouadio (INSAAC), suivi de Bernard Tia (2è, INSAAC) et de Mlle Samuelle Kouamé (3è, ISTC Polytechnique). 

« J’ai relaté l’histoire d’un jeune couple dont l’époux n’avait aucune conscience de la mutualité. La femme a souhaité leur adhésion à une mutuelle, mais l’époux a refusé. Un jour après la survenue d’un problème de santé, l’époux a regretté de n’avoir pas suivi les conseils de son épouse parce qu’il devrait beaucoup d’argent, quand son voisin mutualiste ne devrait payer qu’un tarif dérisoire », a expliqué Raoul N’guessan Kouadio qui bénéficie d’un ordinateur portable et d’un stage chez Afrika Toon, un studio de production de films d’animation 2d/3d.

Le directeur du PASS, Jean-Philippe Huchet a rappelé à la cérémonie de clôture de ce concours que l’objectif était « d’essayer de mettre ensemble à la fois les porteurs du mouvement mutualiste et des talents qui sortent des écoles qui sont en capacité de transformer des messages qui sont un peu complexes des fois à faire passer en les illustrant et aidant à la compréhension de ces messages des mutuelles à destination de leur mutualistes et surtout de leurs futures mutualistes ».

A travers le thème de la solidarité au niveau de la couverture santé, il s’agissait de montrer l’intérêt de se mettre ensemble pour se couvrir collectivement au niveau des dépenses de santé, a poursuivi le patron du PASS.

« Nous avons réuni tous les étudiants de trois écoles pour une formation, pour leur parler de ce qu’est la protection sociale, la couverture santé ou la mutualité, on a leur a donné tous les éléments de manière qu’à partir de ces éléments, ils transforment ça en message humoristique pour mieux faire passer encore les idées », a-t-il conclu.

 

La Teranga, la vitrine de la cuisine sénégalaise à Abidjan

Célèbre restaurant sénégalais à Abidjan, La Téranga, apparaît comme la vitrine de la cuisine sénégalaise aux bords de la lagune Ebrié.Sis à Treichville, une commune cosmopolite, dans le sud d’Abidjan, la Teranga ne désemplit pas, chaque jour, entre 9 h et 18h, sauf dimanche. Avec une clientèle « selecte» qui s’est fidélisée aux spécialités sénégalaises et africaines proposées par le maître des lieux, Fallou Diop.  

Ce jeune restaurateur, à l’allure d’un gentleman, un peu au-dessus de la cinquantaine, est le modèle achevé du self-made-man, rare sous les tropiques. Son parcours est aussi édifiant que sa réussite dans un secteur qu’il ne connaissait guère. « Seuls le travail, la foi et la détermination comptent », dit-il à APA. 

De fait, raconte son neveu Thiam N’djouga, son assistant, Fallou Diop  a débarqué en Côte d’Ivoire, il y a 36 ans. L’aventure a commencé dans l’adolescence quand M. Diop décida de quitter les siens  à Dakar pour Abidjan via Bamako par le train. « C’est après une semaine de route entre Bamako et Abidjan qu’il est arrivé en Côte d’Ivoire ».

Comme la plupart de ses compatriotes, Fallou Diop travaille dans la bijouterie d’un parent avant d’exercer quelques petits autres métiers qui lui permettent de voyager. « C’est au cours de ses nombreux voyages où il mangeait dans les grands restaurants que l’idée de se lancer dans la restauration a germé dans sa tête », poursuit Thiam N’djouga.

Depuis 12 ans, La Teranga a vu le jour à Treichville « sans apport extérieur ». Pour proposer à sa clientèle qui se recrute aussi dans la haute sphère ivoirienne que dans la classe moyenne, un authentique tchep sénégalais agrémenté de délicieux jus naturels (ananas, bissap, gingembre, passion, tamarin…).

Comme pour promouvoir l’intégration, Fallou Diop  n’a pas hésité à ajouter au menu de La Teranga les spécialités ivoiriennes, notamment, les kédjénous  de pintade ou de poulet, la soupe de poisson et bien d’autres célébrités de la gastronomie locale.  

« Il faut satisfaire toute la clientèle qui débourse son argent », souligne M. Thiam. « C’est la marque de fabrique de la Teranga », apprécie un client (cadre dans une institution internationale) qui suivait, discrètement, l’entretien avec APA. 

Pour Fallou Diop, « la réussite n’a pas de secret. Il faut croire en ce qu’on veut faire, sans jamais baisser les bras », conseille-t-il en bénissant ce pays, la Côte d’Ivoire qui l’accueilli « à bras ouverts » afin de se « réaliser ». 

Aujourd’hui, la Teranga compte parmi les grands restaurants abidjanais qui  font la livraison à domicile et dans les bureaux en attendant « la plateforme de la commande en ligne  dans moins d’un mois », précise l’assistant de Fallou Diop dont l’ambition est de multiplier les restaurants Teranga dans la capitale économique ivoirienne. 

«Outre ce projet, nous comptons ouvrir la Teranga version ivoirienne à Dakar pour valoriser la gastronomie de la Côte d’Ivoire au Sénégal », indique Thiam N’douga. Symbole de l’intégration ! En attendant, La Teranga Abidjan et son patron Fallou Diop qui se confond avec son personnel mixte (sénégalais et ivoirien) font la fierté des Abidjanais en matière culinaire. 

« Chitane » : Bientôt la sortie ?

Prévu pour représenter le Mali dans la catégorie des longs métrages lors de la 26ème édition du Fespaco, du 23 février au 2 mars 2019 à Ouagadougou, le film « Chitane », largement financé par le budget national du Mali, n’est toujours pas achevé. Sujet de nombreuses interrogations sur ce blocage, il en serait aujourd’hui au stade de la postproduction et ne devrait plus tarder à sortir.

Difficile d’en savoir plus sur les nombreux problèmes de financement qu’avait suscité « Chitane » par le passé, tant les voix autorisées au Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) restent silencieuses, par « devoir de réserve », nous a-t-on dit.

D’aucuns avaient évoqué une somme de 448 millions de FCFA qui aurait été débloquée par le ministère de la Culture mais n’aurait pas été utilisée à bon escient par l’ex-directeur du CNCM, ce qui aurait  considérablement retardé la finalisation du film bien avant le début du Fespaco.

À en croire des sources à la production technique du long métrage, le retard accusé est en fait dû à plusieurs raisons et le blocage réside aujourd’hui essentiellement au niveau de la postproduction.

« Le retard est dû à beaucoup de manquements à plusieurs niveaux. Et tout d’abord au retard dans la motivation concernant l’effectivité du papiement des cachets », note Souleymane Konaté, monteur du film.  « Il y a eu tellement de problèmes d’argent autour de la production qu’à un certain moment l’équipe technique avait perdu toute confiance face au département concernant les payements », ajoute t-il.

À quand la sortie ?

« Tout est bouclé et un premier montage du film a été fait à Paris. Maintenant, nous espérons, avec le nouveau directeur du CNCM, trouver d’autres partenaires pour le financement afin de terminer la postproduction », explique Assane Kouyaté, le réalisateur, pour qui 4 à 5 semaines de travail de plus devraient suffire pour la mise au point finale de « Chitane ».

Les problèmes de payement des artistes et techniciens qui ont travaillé sur le film étant en passe d’être entièrement réglé par la nouvelle direction du CNCM, toutes les voix semblent désormais s’accorder sur un achèvement rapide de « Chitane », qui a déjà largement dépassé les délais de production normaux d’un long métrage.

« Je pense que si l’on s’y met maintenant avec tous les moyens matériels, le film pourrait être achevé dans les trois mois à venir, pour être présenté dans d’autres festivals. C’est juste une question de temps et de moyens techniques et financiers », estime Mohamed Lamine Touré, le cameraman.

RDC: réception officielle du Musée national

La Corée du Sud a procédé, vendredi à Kinshasa, à la remise officielle au gouvernement congolais des clés du bâtiment du Musée national de la RDC (MNRDC) construit grâce à un financement de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) à hauteur de 21 millions USD.A cette occasion, la vice-présidente de KOICA, Baek Sook Hee qui a fait le déplacement de Kinshasa pour la circonstance, a souligné que ce bâtiment est le plus grand projet réalisé par son agence en Afrique.

Ce musée  va présenter la diversité de la culture congolaise tout en  créant un environnement pour l’éducation et un espace optimal pour permettre au peuple congolais d’apprendre et de mieux préserver son histoire.

Le MNRDC qui sera officiellement inauguré et ouvert au public au mois d’octobre prochain comprend notamment des salles d’exposition,  de stockage, de conférences et des cafétérias ainsi que  des bureaux et d’autres espaces aménagés dans l’enceinte du bâtiment.

Présentation à Abidjan d’un roman pour dénoncer les vicissitudes des enfants orphelins

L’écrivain ivoirien, Sabana Barro a présenté mercredi à Abidjan, son roman intitulé « Les Nuits Blanches », un ouvrage de 123 pages qui dénonce les vicissitudes des enfants orphelins, l’injustice et la corruption dans la société, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.« Les nuits blanches sont le récit des aventures d’un orphelin qui va se  retrouver dans des situations difficiles, mais qui comprendra qu’il  faut se battre dans la vie et tout mettre en oeuvre pour avancer… Dans  cet ouvrage, j’aborde les thèmes de l’enfance en difficulté, la  corruption, l’injustice, les conflits identitaires et les lacunes  système éducatif ivoirien », a expliqué l’auteur  au cours d’une  cérémonie de présentation de son oeuvre. 

Regrettant les conflits  identitaires dans la société, M. Barro qui est enseignant de formation,  a estimé que « dans la division nous ne pouvons rien réussir ». « Nous  serons forts si nous conjuguons nos efforts, nos intelligences et nos  cultures », a dit l’écrivain qui dit militer pour « un monde plus juste  et  équitable ». 

De l’avis de Richard Gbeuly, le critique littéraire de  ce roman, les thèmes abordés sont d’actualité. « Lorsqu’on vous parle  d’injustice, de favoritisme, de corruption, vous convenez avec moi que  c’est ce que nous vivons tous les jours », a indiqué M. Gbeuly  soulignant la « simplicité » de l’écriture de cette oeuvre. 

« Cet  ouvrage est un bijou dans le fond comme dans la forme. Les thèmes  utilisés sont connus. Mais la manière de les utiliser fait la différence  et la qualité de cette oeuvre. Quand nous lisons ce roman, nous avons  l’impression de vivre dans l’au-delà. 

Autrement dit, vivre ici-bas en  rechignant la haine», a expliqué à son tour, Dr Djofolo Doumbia,  enseignant-chercheur et directeur de la communication de l’Université  Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. « Les Nuits Blanches » édités en 2014,  est un roman de 123 pages  subdivisé en cinq chapitres.

Côte d’Ivoire: des artistes annoncent un sit-in éclaté pour « libérer » le BURIDA

Dans un courrier adressé au Préfet d’Abidjan pour autorisation et dont APA s’est procuré copie, samedi, des artistes regroupés dans trois syndicats annoncent un « sit-in pacifique éclaté illimité » pour exiger le départ de Mme Irène Vieira à la tête du Bureau ivoirien des droits de l’auteur (BURIDA).Cette manifestation prévue pour le 14 mai prochain se tiendra, simultanément, « devant le siège du BURIDA à Cocody-2 Plateaux, devant le Ministère de la Culture et de la Francophonie au Plateau et devant les locaux de la Grande Chancellerie à Cocody », lit-on.

A l’initiative conjointe du Collectif d’Artistes pour le Changement au Burida (CACB) de Fadal Dey, du Syndicat des Artistes Musiciens de Côte d’Ivoire (SAMCI) de Dan Log et du  Syndicat National des Artistes Interprètes et Intermittents du Spectacle de Côte d’Ivoire (SYNARIS-CI) de l’artiste comédien Nestor Eboua dit Akowé, « ce sit-in éclaté illimité se tiendra de 06h du matin à 23h45 minutes chaque jour jusqu’à ce que Mme Vieira quitte définitivement notre maison à tous le BURIDA », précisent les organisateurs.

Une accusation « infondée », réplique un autre groupe d’artistes  favorables au maintien à son poste de la directrice générale. Pour ces derniers, sous la gouvernance d’Irène Vieira, « le BURIDA est passé de 60 millions FCFA de financement des droits d’auteurs de 2008 à 2011, à plus d’un milliard depuis 3 ans ».

Un débat télévisé sur la première chaîne de la télévision nationale réunissant  Nahounou Paulin représentant les artistes pro-Vieira, Fadal Dey pour les contestataires, Fausseni Dembélé, alors Directeur de cabinet au ministère de la Culture et de la francophonie et la directrice générale du Burida est organisé le 13 novembre 2018.

Ce jour-là, Mme Vieira explique que le BURIDA est sorti de son déficit. « Depuis 2017, nous avons non seulement équilibré les comptes, mais nous avons fait un résultat excédentaire. Nous avons dégagé un excédent de 116 millions de FCFA », a-t-elle asséné, se défendant des accusations de mauvaise gestion de ses pourfendeurs.

Répondant au collectif d’artistes qui réclame son départ pour « faute lourde» relativement à une activité de son institution où elle aurait engagé 120 millions FCFA et récolter en retour 35 millions FCFA, Mme Vieira a soutenu que certes l’investissement « a été déficitaire, mais n’a pas montré de fraude» en rappelant aux artistes « les enjeux » sur lesquels ils doivent se « reconcentrer », notamment, celui du « numérique ».

Dans la même veine, Fausseni Dembélé, a invité, à son tour, les artistes « à sortir du cycle de l’instabilité » estimant « qu’avec cette façon de fonctionner le BURIDA n’ira nulle part ».

Dans la foulée de ce plateau télévisé, le ministre de la culture, Maurice Bandama Kouakou annonce dans un communiqué que « l’Inspection Générale d’Etat a commandité un audit général du BURIDA ». Cette enquête a été confiée à « l’un des plus grands cabinets d’audit implanté en dans notre pays », précise le ministre Bandama qui, dans l’attente des conclusions de l’audit, invite « toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue et de responsabilité ».

À l’issue d’une réunion de Conseil d’Administration tenue ce vendredi 10 mai à la salle de conférence BURIDA, dix Administrateurs dont le Président du Conseil d’administration (PCA) Sery Sylvain se sont «désolidarisés » du sit-in dont ils ne se « reconnaissent nullement pas ».

Par ailleurs, le Conseil d’Administration invite les initiateurs de la manifestation, à « attendre les résultats de l’Audit qui éclaireront tout le monde sur la matérialité des fautes dont le CACB accuse la Directrice générale  et de savoir  raison garder et de cesser ces activités de nature à troubler non seulement la sérénité des sociétaires du BURIDA et du BURIDA lui-même, mais aussi éventuellement l’ordre public ».

Pour Yves Konan, le nouveau Directeur de cabinet du ministre de la Culture et de la Francophonie, qui a marqué sa surprise pour une telle « manifestation », le cabinet n’est pas informé.

Cependant, il a estimé que « la situation du BURIDA est suffisamment connue des Ivoiriens pour avoir suivi le débat organisé à la télévision sur la question » qu’il parait judicieux pour les organisateurs de ce sit-in « d’attendre les conclusions de l’audit ».

 Depuis mi-août 2018, le BURIDA est secoué par une crise. Des artistes réunis au sein d’un collectif ont demandé le limogeage d’Irène Viera, la Directrice générale du BURIDA, pour selon eux, «mauvaise gestion ».

La version française des films de Nollywood « faite au VITIB » en Côte d’Ivoire

La version française des films de Nollywood est « faite au VITIB », le Village des technologies de l’information et de la biotechnologie (VITIB), à Grand-Bassam, au Sud-Est d’Abidjan, a indiqué lundi le directeur général du VITIB, Philippe Pango.« Peu de gens le savent, mais tous les films de la chaîne nigériane Nollywood que vous écoutez en français,  la version française est faite au VITIB», a fait savoir M. Pango, lors d’une présentation de ce village technologique à l’occasion d’un forum d’Affaires ivoiro-mauricien.  

Selon le directeur général du VITIB, Philippe Pango, « il y a des acteurs et des actrices (ainsi que) des réalisateurs et tout l’équipement qu’il faut » pour la production cinématographique et le doublage des films sur ce site.

« C’est entièrement fait en français au VITIB, chez nous », a-t-il insisté. Ces productions sont réalisées notamment par Europa Dubbing, un groupe spécialisé dans le doublage de films, qui s’est installé sur ce parc technologique.  

Le VITIB accueille des entreprises du secteur des TIC et de la biotechnologie. Une trentaine de structures nationales et internationales y sont déjà installées sur ce site où quatre usines pharmaceutiques sont en construction.

Les entreprises agréées au VITIB bénéficient d’avantages fiscaux et douaniers. Ce hub numérique se veut une cité technologique où on y travaille, un espace où on y vie et on y s’amuse, une zone administrative, de TIC et de production, a souligné M. Pango. 

L’Etat de Côte d’Ivoire a investi 18 milliards de FCFA pour les travaux d’aménagement, les routes, le raccordement à l’eau, l’électricité et les  fibres optiques. Aujourd’hui, 180 hectares viabilisés sont prêts à recevoir des entreprises dans ce village technologique, assure M. Pango.  

Le Premier ministre d’Ethiopie lauréat 2019 du Prix Houphouët-Boigny-UNESCO

Le Premier ministre de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, Abiy Ahmed Ali, a été désigné lauréat de l’édition 2019 du Prix Félix Houphouët-Boigny–UNESCO pour la recherche de la Paix, rapporte, jeudi, un communiqué de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).Abiy Ahmed Ali a été désigné par le Jury du Prix en raison de ses actions dans la région et en particulier pour avoir été l’instigateur d’un accord de paix entre la République fédérale démocratique d’Éthiopie et l’Érythrée.

Le Jury reconnaît également les mérites du lauréat pour les réformes entreprises en vue de consolider la démocratie et la cohésion sociale.  

Enfin, ajoute le communiqué, le jury considère cette distinction comme un encouragement à poursuivre son engagement en faveur de la promotion d’une culture de la paix dans la région et sur le continent africain.

Le Jury international s’est réuni le 29 avril 2019 au Siège de l’UNESCO à Paris pour désigner le lauréat de l’édition 2019 du prix qui marquera le 30e anniversaire de sa création, précise le communiqué.

Ce jury est composé de Ellen Johnson Sirleaf, ancienne Présidente du Liberia et Lauréate du Prix Nobel de la Paix (2011), François Hollande, ancien Président de la France,  Princesse Sumaya bint El Hassan de Jordanie et Envoyée spéciale de l’UNESCO pour les sciences de la paix.

Michel Camdessus de la France, également ancien Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Professeur Yunus Mohama (Bangladesh) et fondateur de Grameen Bank-Lauréat du Prix Nobel de la Paix (2006) et Forest Whitaker (Etats-Unis d’Amérique), fondateur de l’initiative Paix et Développement, sont également membres de ce Jury.

Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, en visite officielle en  Ethiopie les 2 et 3 mai à l’occasion de la Journée mondiale de la  liberté de la presse, s’entretiendra avec le Premier ministre et lui  fera part de ses chaleureuses félicitations, conclut le communiqué.

Pour rendre hommage à l’action du Président Félix Houphouët-Boigny en faveur de la paix, dans le monde, 120 pays ont parrainé, en 1989, une résolution adoptée à l’unanimité des Etats membres de l’UNESCO en vue d’établir le Prix Félix Houphouët-Boigny–UNESCO pour la recherche de la Paix.

Le Prix se propose d’honorer les personnes vivantes, institutions ou organismes publics ou privés en activité ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO.

Des Guyanais descendants d’esclaves sur les traces de leurs ancêtres à Tiassalé et N’Douci

Les localités de N’Douci (112km d’Abidjan) et de Tiassalé (environ 120 Km au Nord-Ouest d’Abidjan) ont été visitées par une délégation de la communauté Boni de Guyane dont elle serait originaire dans le cadre des premières journées mémorielles internationales de la route de l’esclave, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.« C’est une étape essentielle de ce circuit. Cette localité a servi à l’esclavage et les preuves sont établies », a précisé le Directeur de cabinet du ministère de la culture et de la francophonie, Yves Konan dans le village de Kanga Nianzé à N’Douci.

Selon Yves Konan qui présentait le contexte du projet à l’initiative de l’UNESCO en 1994, « il s’agit de mettre en lumière les héritages historiques multiformes que cette tragédie  a engendrés dans le monde », expliquant que « ces journées visent à  assumer notre héritage, à continuer au rapprochement des peuples ».

L’écrivain –journaliste,  Serges Bilé, s’est pour sa part félicité de ce voyage de 25 descendants d’esclaves sur « leurs terres d’origines »

« C’est l’aboutissement de 25 ans de recherche,  de 25 ans de rêve. Nous devons constamment enrichir  cette histoire »,  a plaidé Serge Bilé.

 « Vous nous avez honorés. Cet accueil est  digne d’un retour au pays natal .Nous sommes à un  carrefour  de cette histoire », a témoigné, avec beaucoup d’émotion  le  député et porte-parole de la délégation Guyanaise, Adam Lenaick.

Prestations d’artistes ivoiriens et guyanais où l’on décelait les similitudes, rituels de purifications et visites de sites historiques tels que le Bodo « eau sacrée » ont entre autres meublé cette visite dans ces deux localités de l’Agnéby-Tiassa.

Auparavant, la délégation a été reçue lundi à Krindjabo dans le département d’Aboisso dans le Sud-Est ivoirien. 

Les premières journées mémorielles internationales de la route de l’esclave sont prévues du 21 au 26 avril 2019. Ces journées s’inscrivent dans le cadre du programme de l’organisation des Nations-Unies pour l’éducation,  la science et la culture (UNESCO) dénommé la « Route de l’esclave » lancé en 1994 à Ouiddah au Bénin pour mettre fin au silence autour de la traite négrière. Le projet en Côte d’Ivoire a été lancé le 6 juillet 2017 dans cette région.

A’Salfo appelle les leaders politiques ivoiriens à « cultiver les valeurs de paix »

Salif Traoré dit A’Salfo, lead vocal du mythique groupe ivoirien Magic System, a dénoncé lundi à Abidjan les « dérives langagières » des hommes politiques ivoiriens à l’approche de l’élection présidentielle de 2020, les invitant à « cultiver les valeurs de paix ».A’Salfo s’exprimait à l’ouverture de la 12è édition du Festival des  musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), prévue du 23 au 28 avril 2019. La  cérémonie s’est déroulée à Anoumabo, village qui a vu naître et grandir  les magiciens A’Salfo, Tino, Goudé et Manadja. 

«  Je voudrais lancer un message à l’endroit des hommes politiques, nous  assistons malheureusement à des dérives langagières en prélude à  l’élection présidentielle de 2020.  Le monde entier nous regarde,  cultivons les valeurs de paix et de tolérance », a lancé A’Salfo, le  commissaire général du FEMUA.  

Selon lui, « la  Côte d’Ivoire a trop souffert » et les Ivoiriens n’ont plus besoin de  ça. Pour ce faire, les leaders politiques devraient mettre « l’intérêt  général au-dessus des intérêts partisans pour un développement durable  de la Côte d’Ivoire ».

La Côte d’Ivoire a connu  près d’une décennie de crise de 2000 à 2010. L’élection présidentielle  de 2010, sensée mettre un terme à cette crise, s’est soldée par un  conflit post-électoral qui a fait officiellement plus de 3.000 morts  dans le pays. 

Aujourd’hui,  le paysage  politique se recompose. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci),  ex-allié au pouvoir, se rapproche du Front populaire ivoirien (FPI,  opposition), le parti de Laurent Gbagbo. Dans ce contexte, les partis  cherchent à se repositionner dans l’optique de la présidentielle de  2020. 

Lancement du 10è Festival des Nomades en Mauritanie

La 10e édition du Festival des Nomades a été lancée, jeudi soir au nord de Nouakchott, avec des courses de chevaux et de chameaux, des chants folkloriques et des expositions de l’artisanat, a-t-on appris auprès du ministère de la Culture, vendredi à Nouakchott.La présente édition organisée sous le thème « L’authenticité nationale pour rejeter la violence et la haine » se propose de souligner le rôle de la culture dans le renforcement des relations internationales et dans le rapprochement des peuples.

Elle connait une présence canadienne matérialisée notamment par l’ambassadeur de ce pays résidant au Maroc et une mission artistique canadienne.

Dans un mot à l’ouverture de l’évènement, le ministre mauritanien de la Culture, de l’Artisanat et des Relations avec le Parlement, Sidi Mohamed Ould Maham, s’est appesanti sur la relation intime liant la vie nomade et les valeurs chevaleresques.

Il a également considéré que ce festival offre une opportunité réelle pour faire connaître les valeurs exemplaires de la société nomade, rappelant le rôle fondamental que joue la culture dans la promotion du secteur touristique.

De son côté, le promoteur du festival qui dure 10 jours, Mohamed Mahmoud Ould Atigh, a expliqué que la présente manifestation a pour but de faire connaitre la culture des nomades transhumants mauritaniens qui ont vécu sur cette terre pendant les siècles passés.

Il s’agit particulièrement de vulgariser les valeurs, la culture et les traditions de la Mauritanie, a-t-il précisé.

Affaire BURIDA-Pat Saco: A’Salfo mène une médiation, Maurice Bandaman suspend sa plainte

Le ministre ivoirien de la culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman Kouakou a suspendu sa plainte contre l’artiste-Zouglou ivoirien, Ossohou Hugues Patrick alias Pat Saco (Espoir 2000), après une médiation conduite par le leader du célèbre groupe musical ivoirien Magic System, Traoré Salif dit A’Salfo.L’information a été donnée mercredi dans un communiqué par « Gaou productions », la structure de production du groupe musical,  Magic system.  Il y a quelques jours, dans une publication via son compte facebook, le Zouglouman Pat  Saco accusait le Bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA), l’institution de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins dans le pays,  d’octroyer indûment la somme de 15 millions FCFA par répartition au ministre Maurice Bandaman,  par ailleurs, écrivain.

 Ce dernier, avait ainsi porté plainte devant les autorités judiciaires ivoiriennes  qui devraient auditionner l’artiste-chanteur ce mercredi. 

« Dans le souci de mettre fin à cette situation de crise pour contribuer à la victoire de la culture ivoirienne, M. Traoré Salif dit A’Salfo, leader du groupe Magic System  a entamé une médiation auprès des concernés », indique le communiqué ajoutant que suite à cette médiation, « M. Maurice Bandaman recevra en audience, l’artiste-chanteur Pat  Saco et des acteurs du showbiz à son cabinet le jeudi 23 août 2018 ». 

« Le ministre Maurice Bandaman (écrivain) et bien d’autres avant lui, touche en moyenne 15.000.000 FCFA par répartition, soit près de 60.000.000 par an et 240.000.000 FCFA durant le mandat de 4 ans de son PCA qu’il aura choisi… Pendant ce temps, le créateur de cet argent se meurt », avait accusé Pat Saco sur la toile.

Organisme ivoirien de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins, le BURIDA a, entre autres, pour missions de répartir périodiquement aux différents titulaires de droit d’auteur et des droits voisins, les redevances perçues au titre de l’exploitation de leurs œuvres et de promouvoir et défendre les intérêts matériels et moraux des titulaires de ces droits et d’établir entre eux et les utilisateurs les relations nécessaires à la protection de leurs droits.

La parole a perdu sa sacralité dans nos sociétés, selon un philosophe

Le chef du département de philosophie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le professeur Malick Diagne a déploré, mercredi à Dakar, la perte de la sacralité de la parole dans la société sénégalaise.« La force de la parole est diluée, elle n’a plus cette force qu’elle avait. La parole était sacrée parce qu’elle était inviolable. Ce n’était pas l’individu qui a donné sa parole qui devrait se donner les moyens de la respecter, mais la société », a argumenté le professeur Diagne.

Il s’exprimait à la clôture du séminaire sur l’esthétique de la parole organisé par le département de philosophie de l’Ucad.

Poursuivant, le professeur Malick Diagne a souligné qu’avec l’héritage de la colonisation occidentale, tout se fait sur engagement écrit. « Cela fait qu’il y a une sorte de délaissement de cette parole au profit de l’engagement écrit. C’est pourquoi, la parole n’a plus cette force qu’elle avait du temps des sociétés précoloniales », a-t-il dit.

Il a ajouté : « Dans cette société de l’oralité, il n’y avait pas de document écrit. Quand il s’agissait de prendre un accord, c’était juste sur la parole donnée car, il y avait un certain mécanisme permettant aux uns et aux autres de respecter leur parole ».

Pour sa part, le professeur Babacar Mbaye Diop, enseignant au département de philosophie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, « la parole doit être sacrée, une fois qu’on la sort on ne doit pas se dédire car, ce qui fait la personne c’est aussi la parole ».

« Une fois qu’on dit une chose, on  doit la faire. Il y va même de la morale. La parole est un pouvoir, elle est sacrée, elle est même divine », a dit l’universitaire.

Jazzy Koum Ben Festival : Un pont musical nord – sud

Le Festival international de jazz de l’association Jazzy Koum Ben se tient depuis le 23 avril. La manifestation est avant tout un cadre de promotion de cette musique, encore considérée comme élitiste par le public malien.

Selon Zoé Dembélé, Présidente de l’association Nyogon Koum Ben, « le concept du festival, créé en 2009, est la rencontre nord – sud par la mise en relation d’artistes maliens et étrangers ». Pour Mme Dembélé, 2018 sera un bon cru de l’évènement, désormais incontournable dans l’agenda culturel du Mali. Au menu, plusieurs personnalités internationales venues à la rencontre des jazz et soul men maliens. « Le saxophoniste américain Suleiman Hakim va se produire avec Cheick Tidiane Seck au Club Africa (ex Komoguel 2), le 25 avril. Le duo Thomas Galliano – Alexi Avakian sera également présent, ainsi que deux artistes burkinabé, Solo Dja Kabako et Bill Aka Kora. Ce dernier travaille avec le Français Fabrice Devienne sur un projet musical qui sera présenté ici. Le groupe Tartit se produira à Blonba et, toujours dans le cadre des échanges, un groupe kényan a été invité. C’est « Shamsi Music », qui vient au Mali pour la première fois », explique la Présidente. Grande innovation pour cette 8ème édition, le JKBF s’est choisi un thème, le fil conducteur des différentes activités : « Le jazz promeut la paix », ce qui donne un sens supplémentaire à l’évènement, cadre de rencontres et d’échanges par excellence, qui apporte ainsi sa contribution à la recherche de la paix au Mali.

Rencontres de jazz. Cadre de renforcement des compétences, le festival a ouvert par un atelier de formation regroupant de jeunes musiciens maliens sélectionnés par un appel à candidature. Ils suivront une formation aux instruments du jazz : batterie, piano, saxophone, guitare, etc. « Notre objectif est de populariser le jazz, de l’amener au Malien lambda, qui ne connait pas cette musique », ajoute Mme Dembélé. Dans ce sens, les élèves Lycée Massa Makan Diabaté et Fily Dabo Sissoko vont recevoir les artistes invités pour échanger sur ce qu’est le jazz.

Master classes, jam sessions, ateliers, résidence de création, concerts et discussions marqueront cette 8ème édition, qui culminera le 30 avril avec la célébration de la Journée internationale du jazz. Elle enregistrera la participation de quelques musiciens des anciens orchestres régionaux maliens des années 70 : les Tondjon, les Sofas, etc. et de Cheick Tidiane Seck. L’Institut français, l’INA, le CAMM, l’espace culturel La Gare, la Maison des Jeunes, le Musée national, la résidence Casa Blanca et Blonba accueilleront les activités, auxquelles le public est invité pour découvrir un jazz contemporain, riche de diverses influences et définitivement « populaire ».

 

Samy l’exilé veut sensibiliser contre l’immigration clandestine

 

Samy l’exilé, c’est le nom de scène de ce passionné  de musique au parcours atypique. Après une « mésaventure » et quelques années passées en Algérie, il retourne au Mali et travaille actuellement comme livreur de pizzas. Durant ses heures libres, il écrit et compose ses chansons. Même s’il rêve de faire la musique de façon professionnelle, son objectif reste de sensibiliser les jeunes comme lui, tentés un jour par l’immigration clandestine.

« Ma contribution à la jeunesse, c’est de la conseiller de ne pas se laisser tenter par l’immigration clandestine », explique d’emblée Abdoul Salam Kéïta alias Samy l’exilé, né en Côte d’Ivoire de parents Maliens. Après des études écourtées, il décide comme de nombreux jeunes dans sa situation de « tenter l’aventure ». La Tunisie, la Libye et l’Algérie où il séjourne durant 4 ans sans papiers et sans une situation stable. «  Je suis revenu après 4 ans, ça n’allait pas. J’ai vu beaucoup de frères se faire massacrer. Le problème des Africains c’est les Africains d’abord », ajoute t-il non sans amertume.

Fan de musique, depuis son plus jeune âge. « La musique c’est un virus que j’ai attrapé depuis l’école. A Abidjan, je jouais avec un groupe. Maintenant, je joue seul », confie Samy. Avec les moyens du bord, il réussit à sortir un premier album  de 12 titres en février 2018. Avec l’afro bit comme genre, l’album connaît un accueil  plutôt mitigé. «  Sans soutien ce n’est pas évident », comment t-il.   Faire une carrière dans la musique, oui,  mais  ce qui intéresse Samy c’est surtout  sensibiliser.  Les jeunes Africains, car Samy « se sent partout chez lui en Afrique.»

Et grâce à quelques partenariats avec les ministères des Maliens de l’extérieur, de la Jeunesse et de la Culture, il participe à des tournées de sensibilisation et invite les jeunes à abandonner leur ambition d’immigration clandestine. «  C’est mieux de travailler ici. » outre ce thème, l’artiste « rend aussi hommage à la femme » et aborde les thèmes de la relation de l’Homme avec la religion, avec ses semblables. A  25 ans, Samy qui gagne sa vie pour le moment en vendant des pizzas à Bamako, entend bien se perfectionner dans la musique. « Je suis contacte les grands pour apprendre auprès d’eux.» Un de ses projets immédiats, outre les tournées avec les ministères c’est d’enregistrer une chanson collective avec environ 15 autres artistes, sur l’immigration clandestine.

Festivals : Business ou passion ?

 

 

Ils sont devenus au fil des années la vitrine de la riche et diverse culture malienne. Difficile d’en connaître le nombre, tant, des plus petits aux grands évènements, les festivals ont essaimé et ce dans toutes les régions du pays. Si la crise sécuritaire a mis à mal l’affluence des touristes, elle n’a pas eu raison de ces rendez-vous, que le public local a fini par s’approprier et qu’il maintient en vie. Organiser un festival est un casse-tête au Mali, confie volontiers un des acteurs, qui continue pourtant son aventure, bon an mal an. Que gagne-t-on à organiser un festival au Mali ? Que rapporte ce qui semble être un business qui fait tâche d’huile ?

Il y en a dans pratiquement tous les coins du pays et le début d’année est en quelque sorte la foire aux festivals au Mali, s’amuse Abdoulaye Kéita, qui assiste en ce 22 janvier à l’ouverture du festival Ogobagna, qui célèbre depuis trois éditions la culture dogon. Le public, qui s’est déplacé nombreux, est varié mais composé essentiellement de Maliens et de Dogons arborant fièrement les tenues traditionnelles du terroir. « Les festivals font vivre la culture malienne et c’est une bonne chose qu’il y en ait autant », assure son camarade, visiblement étranger, qui découvre avec beaucoup d’enthousiasme les stands de produits artisanaux disponibles sur place. Le festival dogon est, avec la grosse armada déployée, un « festival à gros budget », comme le qualifie cet acteur culturel sous anonymat. Il en existe quelques autres, mais la très grande majorité des évènements de ce type sont encore en quête de croissance. Avec la crise, la mobilisation de ressources est encore plus difficile qu’auparavant, l’essentiel des finances provenant de partenaires locaux et étrangers, explique Fousseyni Diakité, du groupe Walaha, promoteur du festival Ciné à dos à Koulikoro.  A Ségou, où le Festival sur le Niger (FSN) fait vivre les berges du fleuve, la situation n’est guère différente. Attaher Maiga, chargé de la communication internationale du festival, déplore lui aussi le fait que « les problèmes que rencontrent les festivals, en dehors de la question sécuritaire, soient d’ordre financier. Il y avait auparavant de nombreuses organisations qui finançaient la culture, mais, depuis 2012, elles se sont retirées du secteur. On fait donc avec les moyens disponibles ».

Mobiliser le budget

Il faut de l’argent pour organiser un festival. Les budgets vont de quelques millions pour les plus modestes à des centaines de millions pour les plus importants. Pour mobiliser cet argent, les formules également divergent. Le ministère de la Culture n’ayant pas de gros moyens, au maximum 100 millions de francs CFA par an pour toutes ses actions, il ne peut accorder d’importants moyens financiers. « Notre appui varie entre 500 000 et 5 millions de francs CFA », affirme Yacouba Kébé, chargé de communication du département. « Nous les soutenons aussi en les appuyant auprès des partenaires ou encore en leur accordant un appui matériel sous forme de mise à disposition de salles, etc. ».

« Nous, nous avons commencé avec les apports des ressortissants du village », explique Fodé Moussa Sidibé, Directeur du Festival des masques et marionnettes de Markala, le Fesmama, qui est à sa 21ème édition cette année. L’objectif de ce festival était de « réhabiliter l’art des marionnettes, qui tendait à disparaitre. Cet art est lié aux associations villageoises, qui organisent deux fois par an des cérémonies pour faire des sacrifices, en prélude, puis à la fin des cultures. Ces célébrations avaient des coûts et les adhérents avaient du mal à continuer à les faire vivre. Les ressortissants ont donc cherché les moyens de prendre le relais, permettant que les groupes viennent, à travers les prix et les frais de participation, récolter de l’argent pour réaliser leurs cérémonies. Cela a permis de sauver ce rituel », assure M. Sidibé.

Une passion qui rapporte ?

« Penser organiser un festival pour gagner de l’argent, c’est déjà pervertir l’objectif premier de ce type de manifestation, qui est de faire connaître la culture et de participer au développement socio-économique des populations du terroir concerné », poursuit Yacouba Kébé. Pour illustrer cette conception de la chose, Fodé Moussa Sidibé du Fesmama ne manque pas de mots. « Markala est situé à 40 km de Ségou et était éclipsé par la capitale régionale, alors qu’il héberge le barrage qui permet de nourrir le Mali. Avec le festival, il gagne en publicité, en développement, il est connu avec autre chose que le barrage. Il a renforcé la cohésion des jeunes ressortissants, qui se réunissent pour l’organiser, mais a aussi amélioré la vie des habitants, qui accueillent les festivaliers. Aujourd’hui, les gens viennent, investissent, des hôtels (4) vivent grâce au festival, sans parler des maisons mises en location ». A Ségou, la population est plutôt satisfaite elle aussi des retombées du Festival sur le Niger, dont la 14ème édition se tient début février. Bandiougou Danté, Directeur de radio Saniya, se souvient des réticences au début de la manifestation. « Les gens pensaient que c’était contraire à nos valeurs, que les activités allaient créer de la débauche, etc… Mais, au fil des années, on a tous vu les bénéfices que la ville et les populations en tirent. Par exemple, l’assainissement de la ville, qui est nettoyée avant, pendant et après le festival.  Il y a aussi le sentiment de fierté d’être Ségovien qui grandit », explique-t-il .Sur le plan économique, on peut dire à l’en croire, que les Ségoviens ont touché le jackpot. « Tout s’achète et tout se vend pendant le festival, les affaires marchent bien. Les hôtels refusent du monde, les petits commerces prospèrent comme jamais, boissons, produits artisanaux, etc. Je connais un vendeur de café qui fait 500 000 francs CFA de recette par jour pendant le festival ! », s’enthousiasme-t-il. Sans parler des relations qui se tissent pendant le festival et qui aboutissent parfois à des voyages ou à la création de business. Selon les organisateurs de ce festival, les dépenses des festivaliers pendant les éditions de 2010 à 2012 ont généré plus de 2,5 milliards de francs CFA, tandis que chaque édition permet la création de 1 500 emplois.

Trop de festivals ? 

A plus d’une centaine d’évènements, dont la plupart se déroule en début d’année, difficile pour tous d’avoir des chiffres aussi importants. La multiplication des festivals a également pour conséquence la saturation du public, qui ne peut pas participer à des manifestations qui se tiennent au même moment à des centaines de kilomètres de distance. Cette problématique est prise en compte par le ministère de la Culture, qui travaille à l’élaboration d’un agenda culturel regroupant les activités les mieux structurées et organisées, de sorte que le public ait connaissance d’un programme coordonné des principaux évènements. Un plus également pour les partenaires (ambassades, fondations, sociétés internationales, etc., ndlr) qui auront ainsi une caution de sérieux de la manifestation avant de la soutenir. Pour suppléer le manque de financements du secteur, une banque de la Culture serait également en cours de montage, annonce Yacouba Kébé. Elle permettra de financer les festivals sur des critères (originalité, performance, retombées) connus, sur la base d’un partenariat public – privé. « Cela obligera les petits à se regrouper, mais aussi les plus innovants à proposer des idées autres que la danse et la musique, comme c’est encore trop souvent le cas », poursuit-il. En termes d’innovation, la relève semble assurée. Après les festivals de caricature, de cinéma numérique, se tiendra en mars prochain un festival dénommé Ciné Conte. Initié par Salif Berthé dit Oiseau conteur, il ambitionne de faire la promotion du conte, mais aussi de son usage comme source d’inspiration pour le cinéma, compétition à l’appui. Reste à boucler le budget d’une manifestation qui ne sera certainement pas la dernière à être ajoutée  à l’agenda culturel du Mali, pays de festivals.

Festival Ogo Bagna : Le pays dogon à Bamako

Du 22 au 28 janvier 2018, la capitale malienne vibrera au rythme de la culture dogon. Des dizaines d’acteurs viendront exposer plusieurs pans de leur savoir-faire en matière d’artisanat, de cuisine, de musique et de « Savoirs traditionnels en matière de santé », thème de cette année.

Pour sa troisième édition, le festival Ogo Bagna veut mettre en débat « la problématique des savoirs traditionnels en matière de santé ». Plusieurs raisons justifient le choix de ce thème, selon Casimir Sangala, l’un des organisateurs. Tout d’abord, il existe un potentiel important dans ce domaine et de nombreux Maliens ont recours à la médecine traditionnelle pour se soigner. Il est donc essentiel d’en débattre, de partager les connaissances et, surtout, d’accompagner cette médecine pour établir un cadre de collaboration entre elle et la médecine moderne. Montrer « à un public urbain », plusieurs aspects de la culture dogon, c’est l’un des objectifs de ce festival, né en marge des Journées culturelles dogon créées en 2005 et qui se tiennent en pays dogon tous les trois ans. C’est donc pour permettre au public urbain de découvrir les valeurs de la culture dogon que Ogo Bagna a vu le jour en 2015.

Dans le contexte de crise que le Mali traversait, Ogo Bagna s’est naturellement inscrit dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale, à travers le brassage culturel et les mécanismes culturels comme le cousinage. Car les Dogons sont bien placés pour ce faire. « Nous sommes un peu les cousins de tout le monde. C’est pourquoi nous invitons toutes les communautés voisines à venir construire la paix », qui est une œuvre commune, ajoute M. Sangala.

Durant une semaine, les visiteurs auront la possibilité d’admirer « un village typique dogon », promettent les organisateurs. Sur la place du Cinquantenaire qui sera le site de l’évènement, les festivaliers assisteront à des conférences, à des soirées et à des journées culturelles, innovation introduite cette année. « Les journées seront gratuites, mais les soirées payantes », précisent les organisateurs. Ces derniers, qui attendent environ 30 000 visiteurs, espèrent que cette édition aussi sera une opportunité pour les artisans non seulement de vendre leurs œuvres mais aussi de nouer des contacts pour donner un coup de pouce au secteur du tourisme, en berne depuis plusieurs années. Placé sous le parrainage du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, le festival Ogo Bagna, qui signifie « la table du chef », souhaite incarner un espace de dialogue et d’échanges entre toutes les communautés du Mali, y compris la diaspora dogon, attendue lors de la quatrième édition.

Biennale artistique et culturelle 2017 : une édition spéciale de retrouvailles

Les enfants du Mali se retrouvent à Bamako du 24 au 31 décembre, à l’occasion de cette édition spéciale de la biennale artistique et culturelle. Le Président Ibrahim Boubacar Keïta a présidé la cérémonie d’ouverture de cet évènement inclusif au Stade Omnisports Modibo Keïta. Des membres du gouvernement, présidents des institutions, gouverneurs des régions et plusieurs autres personnalités dont le ministre nigérien de la culture étaient présents. Des expressions culturelles et symboliques ont marqué ce lancement.

« De même que la beauté d’un tapis tient à la variété de ses couleurs, la diversité des hommes, des cultures et des civilisations fait la beauté et la richesse du monde », disait Amadou Hampâté  dans sa lettre adressée à la jeunesse en 1985. Cette célèbre citation, va bien à l’esprit de la biennale artistique et culturelle instaurée dès la première République. L’évènement répond au besoin de réunir les enfants du pays de différentes régions, issus de différentes communautés pour se retrouver tous les deux ans autour de l’art et de la culture. Dimanche 24 décembre, le Stade Omnisports Modibo Keita a été le lieu idéal où se sont retrouvés les jeunes de toutes les contrées du pays, de Kayes à Taoudeni, en plus de ceux du district de Bamako. La jeunesse de la diaspora ainsi que l’association des personnes vivant avec un handicap complètent le décor. Près de 800 participants séjourneront, certains pour la première fois à Bamako. Au-delà de la culture, l’occasion est unique, dans un contexte de crise, pour les fils du pays de se découvrir, se connaître et s’aimer davantage. Selon la ministre de la Culture, madame N’Diaye Ramatoulaye Diallo, la biennale artistique et culturelle n’est pas seulement la culture, ni une compétition entre les régions, ni la fête du folklore malien, mais « c’est à la fois tout cela ». Un évènement de « tous les enfants du Mali » où « personne ne peut être laissé sur le bord de la route », souligne la ministre, pour qui, ce rendez-vous est « un effort de rapprochement des peuples dans une dynamique de destruction des barrières entre eux.» 

La paix par le symbole et les exemples

La crise de 2012 a occasionné une blessure encore douloureuse dans l’architecture sociale de notre pays. La dimension de la tragédie et de l’épreuve ont été inégalées dans l’histoire du Mali. Pour madame N’Diaye Ramatoulaye Diallo, le retour de la paix passe par le symbole et les exemples. La tenue de l’évènement s’inscrit dans cette optique, pour renforcer le dialogue interculturel. « Le monde attend de voir le Mali se réconcilier », a-t-elle déclaré lors de la cérémonie d’ouverture. Pour mettre l’accent sur le geste et le symbole, la ministre a invité le stade à se lever pour que chacun salue son voisin direct au nom de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble. 
Le défilé des troupes a également été riche en chants, danses et habillements du terroir. Chaque région a montré un avant-gout de son savoir culturel sous les applaudissements d’un public acquis. La prestation de l’humoriste Kanté qui mélange le faire rire et des messages de paix, a agrémenté les instants. Devant l’assistance, des symboles représentatifs de toutes les régions du Mali étaient dressés. « Nous avons voulu mettre en évidence les différentes régions, chacune, par ce qui la caractérise. Les tentes qui caractérisent généralement les régions nord du Mali, les greniers, les maisons d’habitations en toit de paille, les maisons isolées, celles des devins, le style soudano-sahélien, c’est le Mali en entier qui est symbolisé par ces dessins », explique Dr Fodé Moussa Sidibé, tête pensante des œuvres. 

C’est dans cet univers reconstitué qu’est apparu un peuple en paix. Chaque communauté vit en symbiose avec ses voisines. Mais tout d’un coup « ce Mali paisible » tombe dans le malheur. Les femmes, mains sur les têtes se lamentaient, leurs époux par terre, fauchés par la mort. Les activités sont arrêtées. Les enfants qui jouaient autrefois sont désemparés. Le spectacle était vraisemblable. Les voix mélodieuses, mais en ce moment mélancoliques de Djeneba Seck et Haïra Arby ont résonné dans ce Stade sous un silence effroyable. Tout à coup une voix se fit entendre, appelant le Mali et les Maliens à se mettre debout. Le peuple recommence à se lever, puis à se retrouver et à danser tout en chantant. Dr Fodé Moussa Sidibé explique le message véhiculé, « il y avait le Mali paisible qui vient être perturbé, après cela, la paix revient et les gens reprennent leurs occupations. Finalement, il y a eu l’arrivée d’un Mali, représenté par l’hippopotame et la carte d’un Mali un et indivisible, tel est le message fondamental », commente-t-il. Cette activité de fraternité et de brassage, « permettra aux gens de Kidal de passer une bonne semaine avec ceux de Kayes, de Sikasso et tout le pays se retrouve dans l’art, la compétition, et la joie », renchérit Dr Fodé Moussa Sidibé.
C’est en fondant l’espoir sur un nouvel élan autour du pays, que le président IBK a déclaré avec « bonheur » l’ouverture de la biennale artistique et culturelle. La manifestation au regard de l’ambiance d’ouverture promet d’être un merveilleux souvenir pour tous les participants et d’être imprégné à jamais des valeurs culturelles de la nation. 

Pour une industrie de la culture

Marginalisée, la culture est l’un des portefeuilles ministériels les plus pauvres en termes de budget. Pourtant, la renommée du Mali est aussi due à sa grande richesse en la matière.

0,37 %, c’est ce que représente sur le total le budget alloué à la culture au Mali. Un chiffre très mince, compte tenu de la grande richesse culturelle du pays. Au département dédié, dirigé par Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, on espère que ce chiffre atteindra 1 %. « Ensuite nous verrons avec les acteurs culturels comment  convaincre que ces 1 % sont mérités. Il y a une campagne de plaidoyer actuellement auprès de l’Assemblée nationale et du gouvernement afin de voir comment augmenter ce budget ».

L’une des solutions serait d’industrialiser le secteur, ce qui permettrait aux Maliens et aux étrangers d’en apprendre davantage sur le patrimoine culturel du pays. En plus, « cela peut réduire le taux de chômage », atteste El Hadj Djitteye, activiste culturel et chercheur sur l’héritage culturel du Mali, en particulier sur le patrimoine de Tombouctou. De plus, mettre sur pied une vraie industrie culturelle permettrait aux régions du nord – où le tourisme est en berne depuis 2012 – de « développer la vente en ligne des produits artisanaux. Cela peut développer le secteur et permettre aux artisans de vivre de leur art », déclare-t-il.

L’aspect économique a une grande importance, puisque les retombées peuvent générer des revenus, en plus de la visibilité, pour un secteur souvent qualifié de « parent pauvre ». Parler d’industrialisation de la culture a donc du sens. Au ministère, on soutient « elle est nécessaire. Notre premier effort a été de doter le Fonds du cinéma d’un budget de 6 milliards sur 3 ans, de voir l’impact que cela peut avoir sur l’industrie cinématographique et de l’étendre aux autres secteurs de la culture ».

D’ailleurs, le cinéaste Souleymane Cissé, lors de son intervention au forum Invest in Mali, a évoque ce sujet. « Il n’y aura jamais de développement sans culture. Il est temps que le Mali fasse de l’industrie culturelle sa force. Cela est indispensable à notre survie ». Quant à El Hadj Djitteye, il estime que la « créativité doit être au cœur des débats politiques et le gouvernement doit accompagner les initiatives culturelles pour un Mali meilleur ».

« Les sites classés au Patrimoine mondial ne sont pas assez valorisés », regrette le chercheur, qui pense que les Maliens ne mesurent pas assez l’importance de leur héritage culturel, ce qui explique que le gouvernement « oublie » le secteur. « Il faut que les pouvoirs publics prennent en main la culture. C’est une ressource certaine. Investir dans la culture, c’est investir dans l’avenir », conclut-on au ministère.