Grand Nettoyage dans l’administration : ATT limoge les DG

l’information est venue du dernier Conseil des ministres, o๠il a été procédé à  l’abrogation de tous les décrets portant nomination des Directeurs Administratifs et Financiers à  la primature et la présidence. Après le limogeage des « Daf » ministériels, il y’a une semaine, les nouveaux DAF remerciés viennent de recevoir un coup dur de la part du président ATT. Une première dans les annales de notre pays. ‘’C’’est un signal politique fort que le président de la République a voulu donner, et qui va dans le sens de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, tout en restaurant la confiance des citoyens », avait précisé Sidiki Nfa Konaté, nouveau ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement au journal télévisé de l’ORTM. Un toilettage de fond dans des structures administratives et financières, minées par la corruption et la gabegie financière. Les chiffres de détournement sont colossaux et dépassent le milliard. Pour exemple, révèle l’Indépendant du 20 Avril, un DAF aurait «Â dépanné » un proche sous le coup d’une hypothèque immobilière, à  hauteur d’une trentaine de millions. Rien à  perdre ? Cette nouvelle stratégie dans laquelle s’est engagée le président de la République à  quelques mois de la fin de son mandat n’en serait qu’à  son début, révèlent les observateurs politiques, de quoi donner des insomnies dans les services étatiques. Le message est clair. ATT qui doit passer le témoin, le 8 juin 2012, n’a rien à  perdre et cherche à  mettre un peu d’ordre dans la maison. Et comme pour réparer un oubli lors du précédent Conseil des ministres, il a également mis fin ce mercredi, au contrat des D.a.f. de la Présidence de la République et de la Primature. « Quand tu frappes les morts, les vivants auront peur », dit l’adage. On peut difficilement faire un procès d’intention à  ATT qui avait par précaution mis en place le Bureau du Vérificateur Général pour lutter contre la corruption et la délinquance financière. Même si sa création a été saluée à  travers le monde, sa mise en place a provoqué le tollé au Mali et occasionné bien des tracas à  Sidi Sosso Diarra, l’ex végal du Mali. Mais le patriotisme du président ATT, ses engagements démocratiques, sa pondération sont donc unanimement reconnus par tous. A Dakar, lors de la remise à  ATT du prix Kéba M’Baye, l’ancien président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, Me Sidiki Kaba, a rappelé dans son discours le rôle de gendarme des finances publiques du Bureau du Vérificateur général du Mali. Par ailleurs, tous ceux qui ont le privilège de le côtoyer témoignent que ATT n’est pas un homme porté sur l’argent. Et en tout état de cause, ce n’est pas la volonté politique qui lui manque. Pourquoi maintenant ? En limogeant tour à  tour les DAF, le président donne un signal à  tous les ministres et partis politiques qui veulent faire des départements ministériels et des services un grand réservoir dans lequel on peut puiser impunément. Et certains de rappeler qu’ATT a longtemps cautionné ces malversations financières durant son mandat et ce n’est pas à  un an de son départ, qu’il peut s’afficher comme Monsieur propre et faire le « grand nettoyage ». D’autres estiment que ces mesures risquent de provoquer l’effet contraire en créant la zizanie dans les services. Car les maliens ne sont plus dupes et savent bien que la lutte contre la corruption ne peut se faire en un court laps de temps. Il s’agit pourtant de donner un signal fort, confie une source proche de la présidence. Alors, ces relèvements de DAF et de directeurs nationaux ne seraient pas que des fausses colères du président de la république. Jusqu’ou ira le coup de balai ?

Coup de tonnerre chez les DAF !

Cherche-t-il à  redorer son blason terni par des hommes aux pratiques corrompues ? A moins d’une année de la fin de son mandat à  la tête du pays, ATT a commencé à  nettoyer à  grande eau les écuries d’Augias. Ces derniers temps, l’on est tenté de déduire que tout semblait aller mal au niveau des différents départements ministériels. Démission du Gouvernement, limogeage des DAF… Selon une proche de la présidence, la liste risquera de s’allonger, et pour cause, ATT n’aspire qu’à  une sortie honorable. Persuadé des nombreuses incartades et irrégularités commises par les DAF sous le Gouvernement sortant, ATT veux finalement assainir la sphère financière. « Surveillez vos DAF ! », avertissait-il lors du tout premier conseil des ministres. Cela n’a pas suffit. En effet, à  l’issue du Conseil des ministres d’hier, le chef de l’Etat a purement et simplement limogé les DAF de ses départements ministériels. Comme un coup de tonnerre, cette décision du Chef de l’Etat paraissait comme une évidence. Considérés comme les deuxièmes personnalités après les ministres, les Directeurs Administrateurs et Financiers (DAF) étaient en passe de ravir la vedette aux ministres, en ce sens qu’ils entraient en connivence avec des particuliers de tout acabit, et composaient financièrement avec eux. En effet, les Directions administratives et financières constituent le service névralgique des départements. Toute chose qui a poussé ATT à  ne pas négliger cette structure. C’est là  que circule l’argent. ATT déplorait le fait que plus de gens s’adressaient aux DAF plutôt qu’au ministre lui même. Samedi dernier, éntretenant les nouveaux ministres sur les pièges qui les attendent dans l’exercice de leurs fonctions, ATT avait longuement déploré la toute-puissance et les dérives des Daf. C’est pourquoi, il insistait sur la nécessité de bien gérer les ressources allouées aux ministères. Acculés jusqu’à  son dernier retranchement, ATT n’a opté que pour leur limogeage histoire de ne pas assister à  un grabuge à  l’orée des élections générales de 2012. Il revient aux nouveaux ministres de nommer des DAF dont l’intégrité morale est certifiée et la neutralité politique tant souhaitée par le chef de l’état. ATT est un homme inquiet qui craint fin de son mandat. Misant sur une sortie honorable, loin de celle déplorable de Mr de Gbagbo, à  laquelle le monde entier vient d’assister, il semble déterminé à  ne négliger dans la bonne gouvernance de son pays.

Administration : ATT limoge les DAF de tous les ministères

« Le Conseil des ministres a procédé à  l’abrogation des décrets portant nomination des Directeurs des Finances et du Matériel de tous les départements ministériels » nouvelle appellation des Directeurs administratifs et financiers communément appelés DAF. Cette mesure présidentielle obéit à  une triple motivation. Primo, la dépolitisation de la fonction pour que ses occupants ne puissent s’en servir pour alimenter les caisses des partis politiques, ce qui constitue hélas une pratique courante et tolérée. Cette première motivation s’inscrit dans le droit fil de la décision du président de n’admettre au sein du gouvernement qui vient d’être formé aucune personne qui nourrit des ambitions présidentielles. Histoire de faire en sorte que les fonds publics ne soient d’aucune façon utilisés pour assouvir des desseins électoralistes. Secundo, la moralisation des dépenses publiques pour faire reculer les fléaux que sont la corruption et la délinquance financière. Tertio, une professionnalisation de la fonction en instituant un concours d’accès ouvert à  toute personne estimant avoir la compétence pour y accéder. Ce dernier point constituant une promesse électorale du président ATT l’information est tombée, hier, après le traditionnel Conseil des ministres, comme un couperet dans l’ensemble des départements ministériels. En effet, au chapitre des mesures individuelles, le Conseil des ministres a procédé à   » l’abrogation des décrets portant nomination des Directeurs des Finances et du Matériel de tous les départements ministériels « . Sans d’autres commentaires. Mais, de l’avis de plusieurs observateurs, cette décision est motivée par trois raisons essentielles visées par le président ATT. Premièrement, elle est la suite logique des critères de nomination des membres du gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé. A savoir, la ferme volonté du président de la République de se débarrasser de tous les ministres qui ont des ambitions pour la prochaine élection présidentielle. Cette décision trouve donc bien son explication dans la volonté du Président Touré « de ne plus avoir à  faire à  des Directeurs des Finances et du Matériel (nouvelle appellation des DAF : Directeurs administratifs et financiers) cachés derrière des formations politiques et pour lesquelles ils constituent un trésor de guerre ». Bref, ATT ne souhaite pas que les ressources de l’Etat soient utilisées en faveur d’un candidat ou d’un parti, mais permettre à  tous les acteurs d’aller sur le même pied d’égalité lors des futures joutes électorales. Deuxièmement, C’’est une volonté présidentielle de moraliser les dépenses publiques pour réconforter son combat contre la corruption et la délinquance financière. Toutes choses, d’après nos sources, devant passer à  travers une exploitation judicieuse des différents rapports du Bureau du vérificateur général. La troisième et dernière motivation est la tenue d’une promesse électorale du candidat Amadou Toumani Touré, depuis de 2007. En effet, celui-ci avait exprimé, haut et fort, son dessein de rompre d’avec la formule de nomination des DAF par les ministres en ouvrant leurs postes à  la compétition.D’ailleurs, selon des sources bien informées les DAF seront désormais recrutés à  partir d’un appel à  candidature avec des critères de sélection bien précis. Nos sources précisent que tous les DAF éjectés peuvent faire acte de candidature ainsi que toute personne estimant avoir la compétence pour y accéder.Un concours sera organisé dans les prochains jours à  cet effet.

Affaire du Fonds mondial : les dessous d’un règlement de compte

Chassé de ses fonctions, en septembre 2009, Mamadou Fofana, ancien chef de cabinet du Ministère de la Santé, a visiblement eu beaucoup de mal à  digérer la sentence a lui infligé, face à  son comportement peu orthodoxe au sein du département. l’homme n’est pas à  sa première tentative de déstabilisation du Ministère de la Santé. Profitant aujourd’hui de l’Affaire de détournement dont le fonds mondial fait l’objet, il agit par presse interposée pour tenter d’embourber la réputation d’un département o๠il a lui-même servi. Sous sa direction, l’on assiste dans une certaine presse, à  une campagne de dénigrement dirigée contre la personne du ministre Oumar Ibrahim Touré. Comment qualifier l’attitude de cet ancien cadre de l’administration malienne qui en veut à  son ancien patron. Veut-il régler ses comptes ? Ouvrant une cabale, l’homme veut à  tout prix abattre son ancien département. Mamadou Fofana, puisque C’’est de lui qu’il s’agit, s’était pourtant tout permis dans ce département. Profitant de son statut antérieur, pour intégrer dans la fonction publique ses deux épouses (une à  la DAF et l’autre à  la Direction régionale de la santé de Bamako), ses frères (dont un au PNLP), ses cousins, et toute une horde de parents et courtisans. C’’était en complicité avec l’ex-chef de personnel de la DAF Santé. Détournement l’ex chef de cabinet du Ministère de la Santé a signé un contrat de production de revue trimestrielle, entre lui et son service employeur en 2009. Coût de l’opération : 20 millions de francs CFA. A présent, deux parutions seulement sur quatre, ont été honorées. Il a donc escroqué son ancien département et a voulu renouveler l’opération en 2010. Mais le Directeur administratif financier Ousmane Diarra lui a gentiment signifié que n’ayant pas rempli les termes de son engagement en 2010, le Daf du Ministère de la santé ne saurait lui attribuer un autre contrat. C’’est juste pour cela que l’ancien chef de cabinet en veut-il à  mort la Direction Administrative et financière du Ministère de la santé, au point de se réjouir que son DAF soit aujourd’hui en prison. Voilà  tout le problème. Toutefois, dans cette affaire, il faut retenir essentiellement qu’il a eu bel et bien un détournement de fonds, portant sur 140 millions de FCFA. Cette pratique frauduleuse, découverte en octobre 2009, est consécutive à  une imitation de signature, imputée par le département de la Santé à  Issiaka Diallo, le comptable gestionnaire du Fonds Mondial. Conséquence: le ministre de la Santé n’a pas hésité un instant à  saisir le Procureur anti-corruption, Sombé Théra, le 20 octobre 2009 précisément. Informé, le Fonds Mondial a dépêché des enquêteurs à  Bamako qui au terme du travail, ont produit un rapport. Arrestations en série Toute chose qui poussera le Procureur Anti-corruption, Sombé Théra à  procéder à  des arrestations tous azimuts. Ainsi, le directeur administratif et financier du ministère, Ousmane Diarra, a été arrêté, de même que la Coordinatrice du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT), Dr Halima Naco et plusieurs agents financiers du département. Mr Fofana ne réalise certainement pas que son affaire des 20 millions peut l’amener lui aussi en prison, durant les dix prochaines années à  compter de 2009.En tout cas, en attendant, l’ancien chef de cabinet s’est trouvé un job fort intéressant. Celui de traà®ner dans la boue, la réputation de son ancien département. Journaliste de profession, cet homme, par son comportement, ne déshonore-t-il pas l’ensemble de ses confrères de la place ? Quel homme au pouvoir voudrait encore d’un journaliste à  des postes de responsabilité de ce pays ? Parce qu’une fois relevé de ses fonctions, ce journaliste peut aisément se transformer, à  l’exemple de M. Fofana, en pire ennemi.