Salsa : La fièvre de Cuba jusqu’au Mali

Rythme spécial et mélange unique, la salsa est le seul genre musical « qui demeurera » là où plusieurs autres sont passés, selon ses amoureux. Si son histoire avec le Mali « date de toujours », la salsa semble marquer le pas et, surtout, ne pas attirer beaucoup les jeunes. C’est donc pour continuer  à faire vibrer les passionnés que la « Soirée récréative salsa » de la radio Klédu se tient pour la onzième fois cette année.

« Après une année  entre quatre murs, j’ai choisi de rencontrer les auditeurs. Pour se voir et se parler », explique Boubacar Diarra, animateur de l’émission hebdomadaire « Rythmo Cubano », destinée aux différents rythmes de cette « sauce » cubaine, dont le « chachacha », le « meringue » ou encore le « boléro » sont des composantes.

Si le milieu des années 1960 a marqué un tournant, avec le départ d’une dizaine d’étudiants maliens à Cuba pour y apprendre la musique, l’influence de la salsa a toujours existé, note Moussa Traoré, membre fondateur du groupe Taras, l’un des rares dédiés à ce genre musical.

C’est en 1962, alors qu’il fréquente le lycée, qu’il crée avec des amis « Askia Jazz », l’orchestre qui leur « a permis de se faire connaître un peu », précise t-il. Dès cette période, l’influence de la musique cubaine est présente, même s’il y avait aussi la variété française, avec Johnny Halliday notamment, note M. Traoré.  Mais, à travers la salsa, ils « s’exprimaient, dansaient ».

Retour aux sources

De retour de Strasbourg, où il a effectué ses  études de musique, il met en place le groupe Taras & Co avec des amis. Se produisant un peu partout à travers la capitale, ils deviennent les représentants officiels de la musique cubaine. « J’aimais déjà cette musique, je l’avais dans la peau. Le rythme, la mélodie, je m’y retrouvais », note Traoré, qui n’a passé qu’une semaine à Cuba.  Si le fief le plus connu de la salsa reste l’île, ses déclinaisons à travers le monde, comme « la salsa new yorkaise » ou portoricaine, font leur chemin, relève Diarra.

En réalité, cette musique est partie d’ici. « Elle est à nous », ajoute le cofondateur du groupe Taras. L’avenir semble cependant sombre, car ses adeptes « sont au bord du découragement ». Les jeunes qui doivent assurer la relève ne s’y intéressent pas et préfèrent « des musiques qui les font danser n’importe comment ». Alors que « les pas de la salsa demandent un peu de sagesse », conclut Diarra

Sékou Keïta, chorégraphe : « Etre différent, être solidaire et être dans l’excellence »

Entre « Le Mali des merveilles » et le « Boubou », présentés lors du sommet Afrique France tenu à Bamako en janvier 2017, le chorégraphe malien Sékou Keïta continue d’enchaîner les succès. Il vient de confirmer récemment lors des jeux de la francophonie à Abidjan du 20 au 31 juillet dernier. Il nous confie ici sa passion pour la danse, ses perspectives et son envie de partager, ce qui le définit à savoir « la solidarité, le partage et la diversité ».

Pouvez-vous vous présenter, pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Je m’appelle Sékou Keïta chorégraphe danseur résidant à Zurich en Suisse et assez souvent à Bamako et dans d’autres pays pour pratiquer mon métier.

Parlons de votre actualité récente, c’est la participation aux jeux de la francophonie à Abidjan. Comment cela s’est-il passé ?

Cela s’est très bien passé. Il y avait une cinquantaine de pays participants dans les domaines sportifs et culturels. J’ai donc été invité sur le plan culturel pour quelques dates. C’était prévu de faire 3 spectacles. Finalement il y en eu 4 et Dieu merci cela s’est bien passé.

Quel est le spectacle que vous avez joué ?

Le spectacle s’appelle le boubou. C’est une création que j’ai faite il y a quelques années où j’aborde plusieurs thèmes, comme la guerre, le dérèglement climatique, le djiguiya et simplement la joie de la danse. C’est un spectacle d’une heure 54 mn avec 22 artistes sur scène. J’ai joué avec ma troupe. J’ai aussi eu la chance de travailler avec Toumani Diabaté et Bassékou Kouyaté. Babani Koné a aussi fait une vidéo pour moi et j’ai invité sur scène une cantatrice malienne Paye CAMARA qui a été très appréciée. Babani Koné et Oumou Sangaré ont aussi fait des vidéos pour ce spectacle.

Certains vous ont découvert à Abidjan et ils vous ont apprécié. Quelles sont les perspectives ouvertes à partir de là ?

Pour moi, le succès c’est d’abord tous ces spectateurs qui se sont déplacés pour voir le spectacle. Ce public qui applaudit ou qui reste scotché. Cette interaction cette vibration que vous transmettez et que vous recevez. C’est aussi tous les contacts que j’ai noués, cette visibilité. Je pense que d’ici la fin de l’année, il va se passer pas mal de choses, même si je ne veux pas en dire davantage. J’ai présenté « le Mali offre ses merveilles pour la première fois ici à Bamako lors du sommet Afrique France. J’ai envie de présenter le « Mali offre ses merveilles » à Abidjan.

Qu’est-ce qui vous a amené à la danse ?

Tout petit déjà, j’aimais bien danser. J’ai été assez vite attiré par le côté artistique. Mais on m’a demandé de faire d’abord des études. Je pense que c’est très important et j’invite tous les jeunes, quelque soit le domaine choisi, à étudier. Ensuite, je pense que dans toute chose il faut d’abord avoir la passion. Sans passion, on arrive à rien. Les moments où je me sens vraiment bien c’est en 1er les moments de doute, les moments de la création. En 2ème lieu, quand je suis sur scène.

Vous enseignez la danse à Zurich. Qu’en est-il au Mali ?

J’enseigne la danse à Zurich, c’est un gagne-pain, cela me permet d’avoir une certaine stabilité. Ici, je suis là avec une troupe de jeunes. Parce que moi aussi j’ai eu la chance d’être épaulé quand j’étais jeune. Avec eux, je crée des chorégraphies. Au Mali et en Afrique de l’Ouest nous avons tout. Nos contes, nos instruments, nos pas de danse. Il suffit de créer et chaque artiste selon sa vision.

Dans « le Mali offre ses merveilles », vous avez réuni plusieurs artistes de divers horizons. Comptez-vous rééditez cet exploit ?

Je suis chorégraphe, ce qui m’intéresse c’est de mettre ensemble les gens de divers horizons. Artistiquement c’est intéressant. La musique et la danse sont différents. Moi j’ai eu la chance de travailler pour des chanteurs comme Salif Keîta ou Oumou Sangaré. Ils chantent tellement bien qu’ils n’ont pas besoin de danseurs. Mais ils m’ont donné la chance de travailler avec eux. C’est l’union qui fait la force. Pour moi, c’est ce qui me définit. Etre différent, être solidaire et être dans l’excellence. J’envisage de reproduire « Le Mali offre ses merveilles » au moins une fois par an. Je souhaite aussi dans un futur proche organiser un spectacle accessible à un public plus large. Par exemple à la maison des jeunes ou au carrefour des jeunes à 500 ou 1000 francs au maximum.

 

 

 

 

 

« Dense Bamako Danse » 2014 démarre aujourd’hui

Ce mercredi 05 novembre, les rideaux se lèveront sur l’édition 2014 du festival « Dense Bamako Danse ». l’évènement, initié en 2003 par la chorégraphe haà¯tienne Kettly Noel soufflera ses onze bougies cette année et entend encore emmener les Bamakois à  la rencontre du singulier et de l’inattendu. Après une année morte en 2012 pour cause de crise et une reprise timide en 2013, 2014 sonne le grand retour de la danse sur la scène culturelle malienne. Dense Bamako Danse, C’’est le spectacle qui va à  la rencontre des spectateurs. Avec des prestations en plein air, dans la rue ou sur les scènes de Donko Seko et de l’Institut Français, des dizaines de shows sont proposés aux amateurs de danse africaine, danse contemporaine, danse tout court. « Le festival a réussi à  créer une ambiance cosmopolite qui le caractérise. Dense Bamako Danse est le point o๠toutes les danses du monde se rencontrent et se croisent » déclarait Kettly Noel il y a quelques jours, lors de la conférence de presse de lancement du festival. Cette année encore, les plus grands chorégraphes internationaux font prester aux côtés des jeunes des quartiers, offrant ainsi des moments inoubliables au public. Au menu, des artistes venus d’ailleurs tels que Rafaà«le Giovanola (Allemagne), Kubila௠Kahn (France), Michel Kiyombo (Congo), Daniel Linehan (Etats-Unis/Belgique), Oumaà¯ma Mana௠(Tunisie). A eux se joindront huit jeunes danseurs chorégraphes du Mali et du contient qui présenteront leurs projets lors des «Plateaux Danse de Bamako». Dense Bamako Danse C’’est aussi des spectacles et performances dans les quartiers, des films et vidéos sur la danse, des ateliers professionnels pour danseurs professionnels, des cours et ateliers de danse en plein air, des apéros-dansés, des rencontres et débats… Les artistes iront également dans des familles pour « l’instant Quinquéliba ». Plus que quelques heures avant la cérémonie d’ouverture qui se déroulera dès 17h à  Donko Seko sur la route de Faso Kanu. La fête de la danse prendra fin le 09 novembre prochain.

Jean Dembelé, né pour la danse

Vivre de la danse au Mali est un combat qu’a engagé Jean Kassim Dembelé, dans un pays o๠la discipline, présente dans la vie quotidienne, est longtemps restée un sous-métier. «Â La danse est venu me trouver et s’est emparée de moi », raconte le jeune homme de 26 ans né de parents maliens. De nature optimiste, il reste persuadé que la danse à  un avenir professionnel au Mali, conforté dans son opinion par la floraison des structures dédiées . « On ne vit pas de la danse, on vit avec » Du haut de sa longue silhouette, le jeune danseur a su conquérir les scènes de plusieurs spectacles, notamment celles des Biennales artistiques de 2003 et 2008 avec la troupe de Sikasso. Et il ne s’en lasse pas. « On ne vit pas de la danse, on vit avec. » Sa passion a pu s’épanouir après l’obtention d’un diplôme en comptabilité, en 2007. Séduit par la tournée de Kettly Noà«l à  l’intérieur du Mali en 2006, l’idée germe de changer de voie et de tenter sa chance dans la danse. N’Gou Bagayoko, le père de Doussou Bagayoko, l’encourage. Dès lors, il forge son talent au conservatoire Balla Fasséké Kouyaté, juché au flanc de la colline du Point G. La réticence des parents Son choix suscite beaucoup de réticence chez ses parents. Jean Kassim leur répond : « C’’est mon choix ». Il dit devoir tout au directeur du département danse du conservatoire, Gardjikè Laà¯co Traoré, et à  Kettly Noà«l qui ont su accompagner ses premiers pas de jeune danseur. Cette dernière, avec qui il entretient des liens forts, l’a profondement marqué. « Cette dame me donne beaucoup. Elle a un bon C’œur. Elle a du caractère et aime le travail bien fait. Je ne vois que du bon en elle. » Jean Kassim Dembélé a entamé sa dernière année de formation au conservatoire. Il passe le plus clair de son temps libre au centre « Donko Séko ». Là , il fait office d’assistant de Kettly Noà«l. En attendant de voler de ses propres ailes.

A Donko Séko, la danse comme un art…

Espace de professionnalisation, de création et chorégraphie, Donko Séko ne tarit pas en initiatives pour encourager et promouvoir la filière danse. Outre les formations qu’elle organise, la structure est initiatrice du Festival annuel «Â Danse Bamako danse ». l’objectif phare de la formation, dont le quatrième atelier et dernier a commencé hier lundi, est d’aider les jeunes à  s’imprégner les concepts de la danse. Outre les stagiaires du conservatoire Balla Fasséké Kouyaté, des danseurs de Bamako mais également ceux de Ségou, Mopti. Démarré en janvier 2012, l‘atelier de formation se déroule sur 4 tranches orientées sur diverses modules de la danse contemporaine. Il est basé sur la recherche individuelle du danseur face à  sa propre perception et interprétation. Selon Kettly Noel, promotrice de «Â Donko Séko », cette formation dont le quatrième atelier a débuté lundi, aide les pratiquants du métier à  travailler ardemment sur les mouvements et la gestuelle. Au nombre du panel de professionnels de la danse contemporaine ayant assuré la formation des jeunes, Fabien Brioville. Il affirme sa joie d’avoir œuvré sur le matériel que les danseurs ont eu même crées. «Â J’ai fais des élaborations techniques sur le mouvement afin d’aider les jeunes à  aller plus loin sur la plan physique. Les jeunes ont été très créatifs. Celle m’encourage à  venir les accompagner lors des futurs ateliers ». Les jeunes formés se réjouissent de l’expérience reçue : «Â nous sommes partis d’un simple mouvement pour créer notre propre mouvement et faire et un spectacle aveC’… », a laissé entendre Jean Kassim Dembélé, étudiant au Conservatoire et chorégraphe à  Donko Séko.

Biennale de la danse : Bamako, carrefour de la création artistique

‘’En attendant le touareg » La tenue de la huitième édition du festival « Danse l’Afrique danse » est fortement appréciée par les amateurs, et le ministère de la culture qui s’est donné comme objectif principal, de stimuler la création. Notons que le festival a qui regroupé plus de 200 participants venus de 16 pays d’Afrique, d’Europe et de l’océan indien, est financé par le gouvernement du Mali, l’Union européenne et la fondation Puma créative. La directrice du festival 3Danse Bamako danse3, Ketly Noà«l a d’ailleurs salué l’implication personnelle de l’Etat malien à  investir financièrement dans l’évènement. Cette chorégraphie est un duo entre le Kenya et le Bénin. Il s’agit du kenyan Opiyo Okach et du béninois Koffi Kôkô. Le duo, lors de sa dernière prestation au palais de la culture Amadou Hampaté Bah, était accompagné par la malienne Sadio Kouyaté au chant. l’instrumentiste Zani Diabaté et son groupe étaient à  la partie technique. Pendant près d’une heure, l’ensemble a tenu en haleine, le public bamakois. Cette danse a ensuite été suivie d’une prestation de la chorégraphe haà¯tienne installée au Mali depuis des années Ketly Noà«l ‘Ti Chèlbè’. ‘’Ti Chèlbè » Cette chorégraphie de Kettly est une sorte de radiographie d’un rapport de force. Elle l’interprète avec le jeune chorégraphe malien Aly Karembé. D’abord seule, éperdue, robe et soutien-gorge superposés sur un pantalon sombre, une femme monte sur le plateau. Celui est entouré de palissades en tôles ondulés. Une danse aux arêtes vives, ses bras vibrent et cisaillent l’espace. Sa déambulation vagabonde sera tout à  coup interrompue par l’entrée d’un homme. Les deux se regardent et elle danse jusqu’à  lui. C’’est d’abord un duo sans contact. Ils dansent ensemble puis au fur et à  mesure, ils se rapprochent l’un de l’autre et cela devient une danse d’amoureux s’étant retrouvés après de longs moments. l’homme la jette sur le sol, elle lui saute sur le dos, le redresse et le frappe. Il se bagarrent jusqu’à  la fin et finalement, le match se termine par un score nul : Egalité. Un spectacle fabuleux qui en a émerveillé plus d’un dans la salle. Le jeune footballeur Modibo Sidibé explique : « je ne connais rien à  la danse, à  l’art et au théâtre. Mais ce soir je suis venu voir ce spectacle et J’avoue que je ne regrette pas du tout. C’’est un plaisir pour les yeux et également pour la culture et la connaissance. A travers ce que J’ai compris, Ketly fait ressortir l’égalité entre l’homme et la femme, aussi bien en amour que dans la vie professionnelle. C’’était tout simplement merveilleux. ». Bintou Sissoko est danseuse dans une compagnie de danse à  Bamako. Elle a été charmée par le premier, notamment le duo bénino-kenyan. « J’ai beaucoup apprécié ce brassage de culture. à‡a a donné un beau mélange avec d’une part, une chanteuse malienne, de la musique malienne et d’autre part, les danses béninoises et kenyanes. l’Afrique est immensément riche. Je crois que nous conjuguons nos efforts en matière de culture, nous irons loin, très loin. » Le spectacle continue jusqu’au 5 novembre prochain. Ne vous laissez pas raconter !

Biennale de la danse à Bamako : En piste !

Donner à  la danse, la place qu’elle mérite Bamako est durant une semaine, la capitale de la danse contemporaine africaine. La 8e édition de la biennale internationale ‘danse l’Afrique danse’ débute ce vendredi dans la cité des trois caà¯mans. C’’est bien la première fois que notre pays abrite cet important évènement qui est passé par la Tunisie, Madagascar, la France et bien d’autres pays à  travers le monde. La directrice artistique du festival ‘Danse Bamako danse’, Ketly Noà«l est la principale instigatrice de la biennale à  Bamako. Vivant au Mali depuis des années et propriétaire de l’espace Donko Seko, elle s’attelle à  promouvoir la création et les expressions contemporaines. Les combinaisons comme elle le dit, sont possibles. C’’est d’ailleurs l’esprit de l’évènement : Faire le brassage des cultures et traditions de différents horizons. Elle a souhaité que la biennale ‘Danse l’Afrique Danse’ soit amené à  Bamako parce que le Mali est un pays au patrimoine culturel riche et varié. Il paraissait donc important pour elle, que le monde découvre la diversité culturelle de ce pays qui devient depuis quelques années, le carrefour de nombreux rendez-vous artistiques. La déléguée générale de « Danse l’Afrique danse, Sophie Renaud explique que la biennale est une manifestation emblématique portée par la création artistique africaine. De plus en plus, le secteur de la danse prend une dimension extraordinaire sur le continent. En témoigne les créations d’écoles et de compagnies de danse, en plus des festivals au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire… Cela permet une véritable économie de la danse et de la culture en Afrique. Notons que le festival présente à  chaque édition, plus de 250 compagnies de danse, 300 professionnels venant des quarts coins du globe et près d’une centaine postulants pour les concours se tenant pendant la biennale. Olga Mesa présente « le corps proche » La chorégraphe et danseuse espagnole Olga Mesa présentera ce soir le spectacle « Le corps proche » à  l’espace Donko Seko. Elle évolue en parallèle avec ses créations scéniques. La nécessité pour elle de construire des espaces de transmission et de formulation avec le public. Olga Mesa à  travers cet atelier, développe une pratique intuitive de création entre la sensation et la réflexion. A cela s’ajoutent l’écriture, puis l’enregistrement vidéo autour de l’expérimentation sur le visible et le non visible. Il faut dire que l’introduction de la vidéo dans le spectacle, permet à  l’interprète un dialogue et une pratique de l’observation dans un dispositif de captation spatial. Elle permettra également au public malien d’être face à  un spectacle hors du commun et de découvrir une autre manière de jouer.

Danse l’Afrique Danse 2010 : Bamako, capitale de l’expression contemporaine !

Le Mali, pays de culture Initiateur de la manifestation, CULTURESFRANCE/Programme Afrique et Caraà¯bes en Créations associe à  la mise en œuvre de l’édition 2010 Donko Seko, structure qui opère sur la scène malienne comme un foyer vivant o๠se conjuguent formation, création et diffusion artistique. Depuis plusieurs années, le Mali est en effet devenue carrefour de création et d’échanges pour les chorégraphes africains et leurs amis des autres continents. La création d’une filière Danse dans la plupart des centres d’apprentissage artistique le démontre à  souhait. Selon Kettley Noel, directrice artistique et initiatrice de Donko Seko et du festival « Dense Bamako danse », « La grande nouveauté, d’une importance décisive dans l’histoire de la manifestation, est bien le fait que le pays organisateur se soit à  ce point financièrement engagé dans la production de l’événement. Le Mali est bien ce pays de culture que l’on a souvent vanté! ». Bamako reçoit 16 pays africains invités, plus de 200 artistes, un espace de diffusion international pour la création contemporaine, un rendez-vous gratuit, bref, toutes les conditions nécessaires pour faire vivre à  la ville et au-delà , une belle fête africaine de la danse. Danser la vie en tous lieux ! Contemporaine, traditionnelle, spontanée, à  caractère, originale, inventive, urbaine, créative, du patrimoine… La danse, le temps de la Biennale, se veut libre de toute expression. La curiosité sera forte, la nécessité bien présente, la créativité prendra de plus en plus sa place et laissera des traces… La Biennale Danse l’Afrique danse ! à  Bamako se veut un évènement de proximité et s’engage à  toucher de près ou de loin la population de la capitale en développant des ancrages dans chaque commune de la ville. Au programme « De la ville au corps » : le Défilé, les balanis, l’Instant Quinquéliba, les cours ouverts quotidiens, les mariages, les Impromptus, « A la rue Princesse », les afters… Un concours est prévu qui va mettre en compétition plusieurs troupes du continent. La manifestation va déployer également une programmation hors concours, mettant en avant la richesse chorégraphique contemporaine du continent africain. La Biennale Danse l’Afrique danse ! 2010 se déroule à  Bamako au Palais de la culture, au Centre culturel français, à  Donko Seko, au Blonba, au Soudan Ciné, dans toutes les communes de Bamako (rues, lycées, cours des familles, hôpital du Point G…), et à  la rue Princesse.

Les femmes et la danse des « djinns », un phénomène en vogue au Mali .

Une danse nonchalante et gracieuse ! Nous sommes en commune I dans une vaste cour au milieu d’une foule de spectateurs, une vingtaine de femmes sont assises en demi cercle et tapent avec des bâtonnets sur des calebasses renversés dans des bassines d’eau. Un batteur de tam-tam les accompagne, laissant échapper de son instrument des notes envoutantes. Quelques hommes habillés en tissu blanc se faufilent entre ces dames pour vérifier les membres de la secte présents à  la cérémonie. L’aire de danse était encore vide. D’autres femmes sont assisses sur des nattes multicolores, et tapent mollement des mains en dodelinant de la tête de gauche à  droite. Sur le lieu de la cérémonie, une dame confie que la danse atteindra son paroxysme lorsque le djinn d’un possédé viendra le visiter. « Chaque possédée a le nom de son Djinn( Amara, Kaba, etc.) » confie t-elle. En effet, notre curiosité n’ a pas tardé à  être satisfaite : une grosse femme venait de se jeter au milieu du cercle, criant et trépignant telle une hystérique. Elle se débarrassa de son voile, leva les bras au ciel écarquillant les yeux injectés de sang, et poussa un cri perçant. Elle dansait, tournoyait sur elle même puis s’arrêtait brusquement. Selon certains collègues initiés, elle était entrée en en transe et tremblait de tout son être en communion avec l’esprit. Parfois, elle se mettait à  prononcer des paroles incompréhensibles pour les profanes. Les initiées comprenaient qu’elle était entrain de prédire l’avenir. Selon certaines, elles annonçaient des naissances, des décès, des cataclysmes et parfois des moyens de conjurer le mauvais sort. Alors, deux hommes les saisirent de force pour mieux écouter leurs dires. Des femmes renommées dans la secte Ensuite, d’autres femmes furent visitées par leurs djinns, et envahirent la piste. Le désordre, les cris et la violence s’installèrent au cours de cette cérémonie o๠des dames connues, des artistes et certaines griottes connues du public, marchèrent à  quatre pattes en poussant des cris comme si le ciel venait de leur tomber la tète. Pour d’autres, l’appartenance à  cette « secte » permet de rehausser le succès dans le monde des affaires. D’autres femmes le font pour s’attirer la clientèle. Selon un vieux voyant, les djinns ont une existence qui transcende les appartenances communautaires liées à  la parenté ou au voisinage. Dans d’autre cas, la puissance des djinns est telle qu’elle échappe au pouvoir des hommes ; De cette danse hybride ou  » djinè tloguèn » en bambara, peut naà®tre, dans certaines circonstances, une nouvelle conjoncture, le djinn pouvant devenir complice des visées destructrices des hommes qui les manipulent à  des fins malsaines. « Le djinn attaque, la personne est envoûtée » affirme le voyant. On ne sait plus qui n’est pas possédé par les djinns à  Bamako: jeunes femmes, jeunes hommes, commerçants, fonctionnaires et même les artistes sont nombreux à  pousser des cris lors de ces manifestations rituelles. Mais ce sont surtout les femmes qui s’affichent à  travers des manifestations de danse collective dans divers quartiers de Bamako. Vigilance !

Mokobé annonce le concours  » Danse Mokobe Danse » sur You Tube

Mokobé qui a reçu récemment une haute distinction au Mali, à  savoir la médaille de Grand Chevalier de l’ordre National du Mérite, va entrer dans le panthéon des danses Africaines. En effet, après avoir dansé le Coupé-décalé, le Ndombolo ou bien encore le Mapouka, préparez vous désormais à  découvrir le Mokobé. C’’est un groupe ivoirien qui s’appelle Boulevard DJ qui vient de balancer un morceau baptisé « Mokobé» ainsi qu’une danse qui va avec ce titre. Pour l’instant pas d’image ni de chorégraphie à  vous montrer mais il est à  prévoir des bons coups de rein sur ce titre que je vous propose d’écouter…

Kettly Noël, déesse de la danse contemporaine

La danse depuis l’enfance Kettly fait son premier spectacle de danse à  l’âge de 12 ans. Mais déjà  à  7 ans, elle dansait dans les écoles primaires lors des concours. Elle commence réellement à  vivre de son métier de danseuse, à  18 ans. Elle n’a aucune contrainte parentale. Sa mère lui disait Elle est la fille unique de sa mère mais, a des demi-frères et sœurs. Elle est la seule artiste de sa famille. En 1990, elle obtient son diplôme en Science Eco à  l’université de Port au prince (Haà¯ti). Elle a suivi des cours de danse à  Haà¯ti, avec des particuliers, puisqu’à  l’époque, il n’y avait pas d’école de danse. Elle s’exile ensuite en France o๠elle se mariera et de ce mariage, naitra une petite fille. A paris, elle prendra des cours dans un centre de danse pour parfaire son art. Ketly suivra des stages de formations avec des chorégraphes français et des artistes aussi. Elle bosse un moment avec les Touré Kounda. Retour aux sources Elle fera aussi du théâtre, du cinéma, combiné à  la danse. Elle réalise son premier film avec l’acteur américain Léonardo Dicaprio, intitulé ‘Rimbo Verlaine’. Le film sera tourné en 1994 à  Djibouti. Elle joue le rôle d’une somalienne qui sera la femme de rimbo. Celui-ci homosexuel, connaitra le grand amour avec cette belle africaine qui lui fera oublier son homosexualité. L’Afrique, berceau de l’humanité Kettly reviendra deux ans plus tard sur la terre de ses ancêtres. Elle passe quelques temps au Bénin ou elle travaillera avec la chanteuse béninoise Angélique Kidjo et le camerounais Manu Dibango. Elle réalisera deux clips d’Angélique avant de repartir en France. En 2000, Kettly revient en Afrique mais cette fois-ci, avec son mari et sa fille pour une mission de travail qui durera quelques années. A la fin de sa mission, le compagnon de Kettly retourne sans elle parce qu’elle tombe amoureuse du pays. Elle ne peut se détacher du Mali o๠elle ouvre son école de danse contemporaine ‘séko donko’. Le festival ‘Dense Bamako danse Après la création de son école, Kettly initie le festival de danse contemporaine ‘Dense Bamako danse’. Il se tient tous les ans à  travers les espaces culturels de la cité des trois caà¯mans : Le centre culturel français, l’espace séko donko et le stade omnisport de lafiabougou (un quartier de Bamako). Ce festival représente pour Kettly, un espace de diffusion, de rencontre entre les professionnels du métier, et sert de lieu de développement et de brassage de liens. Elle précise avoir initié ce festival, afin de compléter les objectifs du séko donko. Ces objectifs étant de promouvoir l’écriture artistique et culturelle africaine. C’’est la vitrine de représentation de tout le travail qui est fait dans l’ombre au sein de l’école. Il permet de donner la chance aux autres, de montrer leurs talents au plus grand nombre. A ce festival le public a pu apprécier une quinzaine de spectacles de jeunes chorégraphes Maliens et Africains. Ketly déplore pour cette 6è édition, le faible taux de participation du public comparé aux années précédentes. Le festival ‘Dense l’Afrique danse’ à  Bamako l’an prochain ] Pour la première fois depuis sa création, Bamako accueillera l’évènement le plus prestigieux, de la danse contemporaine, (b les rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan indien dénommé ‘Danse l’Afrique danse’. Ketly affirme avec fierté que le nom, est inspiré de son festival ‘Dense Bamako danse’. Lors de la première édition en 2003 à  Madagascar, Ketly a décroché deux prix. Celui de meilleur chorégraphe de l’année et le prix découverte RFI. Elle fera d’ailleurs des tournées et des créations artistiques pendant deux ans avec RFI. Ketly est la directrice artistique du festival qui coà¯ncidera avec le Cinquantenaire de l’accession du Mali à  l’indépendance. Le festival est successivement passé à  Madagascar, à  Luanda, en France, et l’année dernière en Tunisie. Toute l’Afrique sera projetée sur scène et toutes les créations contemporaines africaines vibreront dans la capitale malienne dans un an.

Danse contemporaine : le rideau est tombé sur  » Dense Bamako Danse ! « 

Donko Seko ou l’art de danser A Donko Seko, on apprend surtout la danse contemporaine et le cadre s’y prête : une grande cour précède ainsi une belle scène o๠tous les mouvements sont permis. Le centre se veut un espace de formation et de professionnalisation des jeunes danseurs pour les accompagner au quotidien dans leur travail. Pour , le festival o๠une vingtaine de jeunes chorégraphes Africains étaient réunis à  Bamako du 30 septembre au 4 octobre, le rideau est tombé dimanche soir avec le plateau des Jeunes Chorégraphes : il y avait pour cette soirée des talents du Mali comme Aly Karembé et son Solo, basé sur l’identité, Vera Ephraim du Nigéria, et « son empreinte de la chair », « Vision XP » du Gabonais Peter Ngoké ou encore Fatoumata Diabaté et sa reprise de « Skhozi says NON to the Vénus », un Solo emprunté à  la Sud-Africaine Nelisiwe Xaba. Tous ont ébloui un public friand de danse contemporaine mais esthète, également. Jeudi, La Compagnie Gille Jobin a aussi présenté « Black Swan » et Vendredi, Nelisiwe Xaba, la sud Africaine a présenté un solo étrange o๠se mêle impressions fugaces et parcours migratoire sur fond de musique populaire. Ce furent deux des spectacles les plus appréciés avec  » Madame Plaza » de la troupe Anania Bouchra du Maroc. Un festival pour les amoureux de la danse contemporaine Dense Bamako Danse est donc un festival panafricain fait par les Africains et ouvert à  tous les publics. Pour Jean Luc Bayet, le directeur du Centre Culturel Français de Bamako, qui accueillait plusieurs des plateaux chorégraphiques, Bamako est entrain de devenir une vitrine de la danse Contemporaine Africaine, par sa diversité, son creuset culturel riche, mais aussi son ouverture à  toutes les formes d’expression artistique. Et d’ailleurs, après Dense Bamako Danse, la capitale accueillera l’an prochain le festival International, Dense l’Afrique Danse! Rendez-vous est pris.

Idriss des « Tassouma Woyo » invente le  » Minicassé « 

Idriss est présentement « l’ambianceur » de l’émission de téléréalité Ministar, sur la chaà®ne panafricaine Africable. Il fait danser tous les artistes que les enfants imitent lors des compétitions, en plus des enfants eux mêmes et des animatrices. De la Côte d’Ivoire au Mali Ce natif du Wassoulou est le deuxième fils d’une famille de huit enfants. Il est né le 29 Mai 1978 à  Abidjan (Côte d’Ivoire). Ni son père ni sa mère n’étant griot, Idriss a eu beaucoup de mal à  imposer son amour pour la danse et la musique. Fils d’un conducteur de gros porteur et d’une ménagère, le père d’Idriss tenait à  ce que son fils emprunte le même chemin que lui refusant ainsi de l’envoyer à  l’école. C’’est grâce aux différentes interventions de sa tante, qu’il réussira à  rentrer à  l’âge de 10 ans à  l’école. Avec un retard de 3 ans. Ils seront obligés de diminuer son âge avec un nouvel extrait de naissance o๠il est stipulé qu’il est né en 1981. Idriss se cachait pour jouer de la percussion avec ses amis. « Face au refus catégorique de mes parents de faire de la musique, J’ai complètement stoppé toute activité musicale pour me consacrer à  mes études. Et pour couronner le tout, mon père me fera venir au Mali, afin que je puisse mieux étudier selon lui et loin de tout ce qui pourrait me distraire », explique t-il. Création du Tassouma Woyo  » C’est lorsqu’il est arrivé au Mali en 1996, que Idriss embrassera totalement une carrière musicale. Il adhère à  l’Association des élèves et étudiants maliens, née en Côte d’Ivoire. Ils jouaient tous les soirs au djembé après les cours. Donc, C’’est de là  qu’est parti l’idée de création du groupe  » Tassouma Woyo » constitué de 8 membres au départ. Mais petit à  petit, quelques uns ont commencé à  se retirer du groupe et au finish, le groupe n’est constitué aujourd’hui que de 4 membres. D’o๠vient le Tassouma Woyo ? Ce nom leur est venu après les remarques d’un vieil homme qui leur a dit après une prestation : « votre feu ne fait que couler. Partout o๠vous allez, vous mettez le feu et ce feu là  touche tout le monde. » Tassouma signifiant ‘feu’ en bambara. C’’est ainsi que le nom est venu en remplacement de leur nom initial ‘’les woyo dream choC’’’.  » Yapéguè Original », vive le Zabantchi ! Le 19 décembre 2002, le 1er album de 6 titres des Tassouma Woyo, enregistré à  Yeleen production, intitulé « Yapèguè Original » sort dans les bacs. Le morceau phare de cet album, sera ‘’Zabantchi ». Le Zaban est un fruit cultivé dans la région de Sikasso, le fruit étant très dur, on est obligé de le tenir entre les deux mains et le mettre entre les jambes pour l’ouvrir. Secondo, la position d’un jeune célibataire qui en dormant, met les mains entre les jambes et s’incline. Ils se taquinaient comme ça entre eux et C’’était parti pour une nouvelle danse. Devenue nationale. Tout le monde, petits, grands, jeunes et vieux, est mordu par le virus du « Zabantchi ». Après cette danse, il y a eu le  » Zabantchi Cellulaire », « le Mamoutou », « le Sabobara ». Le second album sortira le 5 octobre 2005, avec 8 titres, à  Yeleen production également. Le 3e album du groupe sortira au mois de décembre prochain. Par ailleurs, Idriss a obtenu sa maà®trise en Sciences de l’éducation à  la faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (FLASH) cette année. Il est aussi l’un des chorégraphes vedettes de l’émission Ministar et suscite beaucoup de bonheur au niveau des tous petits, surtout qu’il a inventé pour eux une nouvelle danse : le Minicassé ! Rien que ça. A découvrir sur les écrans d’Africable.