Débats électoraux : Choguel Kokalla Maïga, Hamadoun Touré et Adama Kané ouvrent le bal.

Lancée le 7 juillet 2018, la campagne électorale est entrée dans une autre phase avec l’organisation des débats télévisés entre les candidats. Le premier débat a réuni les candidats Choguel Kokalla Maïga, Dr Hamadoun Touré et Adama Kané. Durant une heure et 30 minutes, les candidats ont exposé leurs visions sur les différentes problématiques.

Modéré par deux journalistes, le débat est organisé conjointement par l’ORTM et quelques médias privés de l’audiovisuel. Dans un exposé préliminaire, les candidats ont fait part de leur vision de la situation que vit notre pays, avant de proposer leurs solutions de sortie de crise.

Estimant que « ce que notre peuple vit est la conséquence de la trahison subie par notre armée », le candidat Choguel Kokalla Maïga estime qu’il faut « changer le rapport de force et arrêter la prime à la rebellion ». Pour le candidat Adama Kané, il faut continuer la reconstruction de l’armée et lui donner les moyens d’assumer la sécurité, condition sine qua none pour entamer tout développement.

Un développement qui serait plutôt à la base pour être en sécurité, selon le Dr Hamadoun Touré. Sans nier l’importance de redonner à nos forces la faculté de défendre le territoire, il suggère de « s’attaquer à la racine du mal », en assurant les conditions d’un développement économique conséquent.

Sans remettre en cause l’accord pour la paix signé en 2015, les candidats reconnaissent qu’il aurait pu être fait dans de meilleures conditions. Alors que le Dr Hamadoun Touré estime que l’on a « tendance à régler nos problèmes ailleurs », Choguel Kokalla Maïga déplore que « les rebelles ont signé du bout des doigts », alors que le gouvernement a signé alors qu’il n’avait aucune emprise sur le terrain. Ajoutant que l’accord est « une étape », il préconise « la fin de la prime à la violence » et « le désarmement des rebelles » et invite le gouvernement à être exemplaire.

Sur la cohésion sociale mise à mal, surtout au centre du Mali, les candidats Adama Kané et Choguel Kokalla Maïga pointent du doigt l’absence et le laxisme de l’Etat, alors que le candidat Hamadoun Touré envisage de trouver une solution aux causes des conflits qui opposent les différentes communautés.

Sur les autres questions relatives à l’école, au chômage, à la sécurité alimentaire ou à la santé, les candidats ont exposé s’en sont tenus aux différentes propositions contenues dans leurs différents projets. Ils ont aussi répondu à certaines préoccupations recueillies auprès de quelques citoyens.

Sans véritablement se contredire, les candidats se sont limités à exposer leurs propositions lorsqu’ils seront président de la République. Si ceux qui s’attendaient à des empoignades peuvent être déçus, le débat aura eu le mérite de permettre aux candidats de s’exprimer publiquement et dans un climat serein sur les questions cruciales qui préoccupent les citoyens en cette veille d’élection.