Dialogue politique inclusif : Éviter les erreurs du passé

Annoncé pour les prochains jours, le dialogue politique inclusif au Mali crispe les attentions et suscite des réactions de part et d’autre dans la classe politique et dans la société civile. Mais, pour que le pays tire profit de ce dialogue, il est aujourd’hui impératif que les leçons soient tirées des dialogues précédents. Cela passera aussi par la mise en œuvre intégrale des principales recommandations issues des débats.

Le dialogue politique inclusif « ne sera point une Conférence nationale souveraine, comme celle que le pays a organisée en 1991. Il ne sera pas non plus une porte ouverte à la mise en veilleuse des institutions actuelles et leur remplacement par un régime de transition. Le dialogue devra s’inscrire dans le strict respect de la Constitution et des lois de la République et être un atelier d’incubation d’idées nouvelles », indique dans sa partie « Contexte et justification », le document des TdR relatif au processus. C’est à croire donc que ce rendez-vous se veut différent de ceux que le pays a connu par le passé et que les résolutions qui y seront prises seront diligemment mises en œuvre.

Comment réussir ?

« Il faut que le triumvirat œuvre vraiment à ce qu’il y ait une unanimité autour de ses membres, parce que ce sont eux qui doivent fédérer l’ensemble des efforts », souligne l’analyste politique Salia Samaké. « Si jamais eux ils dérapent, cela peut vraiment amener la défection au sein des acteurs. C’est pour cela qu’ils doivent entreprendre une démarche inclusive, sans a priori concernant tel ou tel aspect », prévient-il.

Du côté des Fare An ka wuli, pour que le dialogue politique inclusif soit une réussite, il faut impliquer tous les citoyens maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur, des hameaux comme des villes, et tenir compte de l’avis de chacun d’eux. « La crise est tellement profonde qu’on ne peut plus faire du replâtrage, comme on a l’habitude de le faire, et prendre des gens qui viennent uniquement pour les per diem. Pour nous, il faut laisser la liberté totale aux Maliens de se prononcer par rapport au présent et à l’avenir du pays », estime Bréhima Sidibé, Secrétaire général adjoint du parti.

Pour la mise en œuvre des futures recommandations, plusieurs acteurs souhaitent la création d’un comité ad hoc de suivi, dont les membres seront désignés de manière consensuelle. « Que ce soit les gouvernants ou même les différents participants, chacun doit y mettre du sien pour que ce qui sortira du dialogue soit appliqué et que l’on aille de l’avant, car il en va de la survie même de la Nation », conclut M. Samaké

Le bac de tous les débats

Comme il fallait s’y attendre, les résultats du baccalauréat ont dépassé la barrière du « catastrophique », et n’en finissent pas de charrier colère, indignation, hystérie le tout mâtiné d’un buzz qui a fini par migrer dans la presse o๠des voix insistent pour demander qu’il soit décidé une année facultative pour les candidats malheureux. Le taux de réussite fourni par le DGA du Centre National des examens et concours est de 16,24%, ce qui est mieux par rapport aux trois dernières années o๠les taux de réussite n’ont pas dépassé les 13%. C’’est un fait, le bac de cette année a été celui de tous les débats avec les défaillances survenues in extremis dans l’organisation : démarrage des épreuves avec 5 à  8h de retard dans les centres ; changement des sujets ; composition dans certaines épreuves tard dans la nuit. De quoi inspirer à  un parent d’élève cette phrase : « Depuis que le Mali est le Mali, jamais un examen du bac ne s’est tenu dans de telles conditions ». Tout ce chamboulement, on le sait, a été provoqué après que le département de l’éducation a découvert que les sujets ont, encore une fois, – comme C’’est le cas depuis bientôt une décennie-, fait fuite. Alors que, par une bien petite naà¯veté, la ministre Mme Togola Jacqueline Nana, avait garanti que toutes les dispositions avaient été prises pour parer à  toutes éventualité, oubliant du coup la capacité de nuisance de la mafia de corrupteurs tapis dans l’ombre dans le département, les académies, et qui vendent chaque année des sujets d’examens nationaux. Ainsi, chaque année, les sujets font fuite, circulent dans les salons, les rues, entre les quartiers, sont envoyés par SMS, sont polycopiés dans les cybercafés avant même la date des épreuves. Tout le monde le sait depuis bientôt une décennie. Le phénomène gagnait en ampleur, était devenu un fait commun et banal pour ne pas dire une réalité qui dépasse tout le monde. Presque tous ceux qui ont eu à  gérer ce département ont été confrontés à  ce phénomène de honte. Entendons-nous bien, le but recherché n’est pas de dédouaner ou d’enfoncer l’actuel détenteur du portefeuille de l’éducation nationale. Oui, les dysfonctionnements, fraudes…qui ont émaillé les examens scolaires nationaux engagent la responsabilité du département. Oui, dans aucun pays sérieux au monde, on n’aurait accepté que le baccalauréat se poursuive dans de telles conditions. Un report ou une annulation serait envisagé, parce que le bac est l’examen qui couronne douze ans d’études, raison pour laquelle personne ne « badine avec ». Mais delà  à  demandé qu’il soit décidé un report d’année pour les candidats malheureux, il y a là  un pas qu’on n’aurait pas dû franchir. A ceux qui demandent une année facultative pour les candidats malheureux, on serait tenté de poser la question qui est de savoir si les admis n’ont pas passé le même examen, parfois dans les mêmes conditions, que ceux qui ont été recalés. Le fait est que le bac de cette année, malgré tout le mal qu’on puisse en dire, relance aussi le « sirupeux » débat sur l’école malienne. Cette école à  laquelle les différents régimes démocratiques ont destiné force discours, études, réflexion sans jamais parvenir à  la sortir de l’ornière. Chaque jour qui passe la fait basculer davantage dans la « nakba », au point que « l’école va mal » est devenu un slogan qui compose désormais l’hymne matinal dans les familles, rues, administrations et «grins », nos groupes informels de discussion. Mais il n’y a pas que ça. Ce qu’il faut ajouter, C’’est que l’école malienne est aussi celle de ces élèves qui ont préféré Rihanna, Gaspi, Iba One, Facebook… à  Marx, Sartre, Camus, BalzaC’…Ils s’émeuvent rien qu’à  entendre Céline Dion ou Amel Bent, mais éteignent la télé lorsque un débat ou le journal commence. Des élèves qui se mettent dans la peau d’une star d’Hollywood, ne reconnaissent le plus souvent d’autorité qu’à  celui qui fournit à  manger ou qui peut renvoyer à  coup de pieds aux fesses. Pour qui le livre est le repaire du pauvre, et l’enseignement est un pauvre type, indigne d’une once d’estime.

L’avenir des OSC et ONG du Mali au cœur du débat

La rencontre est organisée par le CENAFOD (centre national d’appui et de formation pour le développement des ressources humaines), l’USAID, l’AKDN-Mali et MSI, l’entité d’évaluation. Il existe une centaine d’organisations de la société civile (OSC) et d’organisations non gouvernementales (ONG) au Mali. La question de l’appréciation de la performance et de la pérennisation de ces entités se pose. Une vingtaine d’ONG et d’OSC prend part à  l’atelier de deux jours (16 et 17 septembre 2011) sur ce thème à  la maison du partenariat Bamako-Angers dans la capitale Bamako. Il s’agit d’un exercice annuel dans 23 pays qui a pour finalité de dégager l’indice de pérennisation des ONG en Afrique appelé NGOSI. Ceci constitue une évaluation de la société civile financée par l’USAID et Aga Khan Foundation (AKF). l’exercice a débuté au Mali en 2009 avec une évaluation de base. Plusieurs lois existent dans les procédures pour l’inscription et la reconnaissance des OSC. Cependant, de nombreux blocages existent dans la pratique. Selon Mohamed Alassane Diarra, Directeur du centre de ressources de l’association des municipalités du Mali, « Ces lois ne sont pas favorables à  l’inscription des ONG. » « Souvent on nous demande de l’argent pour avoir possession des récépissés. Cela n’est pas normal », souligne le représentant de l’association des organisations paysannes professionnelles (AOPP). D’autres expériences prouvent une bonne pratique des procédures légales mises en place ; « je crée des associations depuis 20 ans et je n’ai jamais eu de problèmes » témoigne un participant. l’Etat a mis en place des structures de suivi et de contrôle des ONG et OSC signataires de l’Accord-cadre. Ces structures manquent souvent de moyens pour aller au bout de ces contrôles. Une réelle insuffisance d’application de ces dispositions se pose. D’autre part, la pérennisation des ONG est entravée par certaines pratiques politiques. A titre d’exemple, les participants sont unanimes que la liberté d’exercice et de participation des OSC dans le développement national est insuffisante. Les OSC demandent aujourd’hui une exonération de taxes et d’impôts sur leurs activités entre autres revendications. Pour l’instant, cet état de fait n’existe pas encore au Mali. La viabilité financière des organisations, le plaidoyer et l’image publique sont d’autres points importants de la rencontre. A l’issue de cette étude, les résultats serviront à  comprendre les étapes de pérennisation des OSC dans les 23 pays.

Débats à Koutiala : le Pr. Balla Konaré fustige « l’absence » de l’Etat malien

Le conférencier définit l’à‰tat comme une forme d’institutionnalisation du pouvoir politique, autorité souveraine s’exerçant sur l’ensemble d’un peuple dans les limites d’un territoire déterminé. Le Pr. Konaré, qui s’est appesanti sur deux types d’Etat (communiste et capitaliste) a constaté une différence fondamentale dans leur fonctionnement. Le 1er, selon lui, est une doctrine, une politique visant à  instaurer une société sans classes, garante d’une égalité entre les citoyens. Saluant les vertus de ce type d’Etat, le conférencier a révélé qu’il consacre la répartition équitable des ressources du pays dans un souci de justice sociale. Le second type d’Etat (capitaliste), lui, est un système économique et social dans lequel des entrepreneurs possédant les moyens de production échangent librement lors de transactions monétaire cette production afin de dégager un profit, définit-il. Ce système, regrette le conférencier, consacre l’exclusion des couches faibles, et la supériorité des riches sur le pauvre. «Â Le Mali, déplore le Pr. Konaré, se caractérise ce type d’Etat, o๠une minorité de gens imposent leur volonté à  la majorité ». «Â l’Etat malien est absence dans toute sa composante » La fonction de l’Etat, explique le conférencier, est interne et externe. Elle est interne lorsqu’il assure, entre autres, la défense au moyen de l’armée, la justice au moyen des juridictions, et l’ordre intérieur au moyen des forces armées et de sécurité. La fonction externe de l’Etat, elle est basée sur la diplomatie, la défense des intérêts du pays sur le plan international. Le conférencier a, dans sa communication, déploré «Â d’énormes insuffisances » dans le fonctionnement de notre Etat. Pour le professeur d’Universalité, l’une des caractéristiques des insuffisances de notre Etat réside dans l’absence d’autorité. «Â l’Etat dans sa forme actuelle au Mali ne garantit pas nos concitoyens le bien-être. Il favorise un groupe de personnes. Dans le cas du commerce, cite-t-il, notre Etat a favorisé un groupe d’opérateurs économiques qui imposent leur marché aux populations…Nous sommes malheureusement dans une démocratie du plus fort sur le plus faible » a dénoncé le conférencier. Qui regrette par ailleurs que la faiblesse de l’Etat malien ait conduit à  l’envahissement de la région de Mopti par des troupes armées françaises et américaines au nom de la lutte contre la terrorisme dans le Sahel ». Par ailleurs, le conférencier a aussi dénoncé ce qu’il qualifie de mauvaise négociation des contrats d’exploitation minière. «Â l’or malien ne profite pas au peuple, mais plutôt aux multinationales », assène le Pr. Konaré. Qui constate «Â une absence notoire de souveraineté nationale sur les ressources économiques du pays ». Cela, rappelle-t-il, s’est traduit, véritablement depuis 1991 avec la mise à  liquidation des entreprises et sociétés d’Etat comme la CMDT, la Régie de chemin de fer, l’HUICOMA, la SOTELMA, etc. l’adoption de la Loi d’orientation agricole, et de l’introduction des OGM dans notre agriculture, du Code minier, etc. sont autant de faits qui traduisent, selon le conférencier, les limites de notre Etat. «Â Le rôle et la place qu’occupent nos Etats africains, particulièrement celui du Mali, a entaché notre indépendance » a conclut le conférencier. Qui appelle à  la mobilisation des citoyens pour un changement.

Elections : vers un nouveau partage du pouvoir en Côte d’Ivoire ?

Le chemin aura été bien long, après huit années de conflit et d’inertie politique ayant fait flamber la pauvreté, et après d’interminables files d’attente pour se faire enrôler puis pour retirer les cartes d’identité et les cartes d’électeur. La Côte d’Ivoire demeure coupée en deuxCertains qualifient ce scrutin à  haut risque et pour cause : malgré les discours apaisants sur la situation, le nord du pays est toujours aux mains de l’ex rébellion qui assure la sécurité, conserve des barrages de contrôle à  l’entrée et à  l’intérieur de la zone, dispose de ses propres ressources à  travers l’exploitation des richesses naturelles et d’un système de taxes. Ainsi, pour contourner ces tensions, l’idée d’un partage du pouvoir après les résultats du scrutin se fait de plus en plus pressante. Ce partage, entré dans la pratique lors des accords de Marcoussis en janvier 2003, serait également un gage de paix et de stabilité car tout le monde pourrait ainsi bénéficier des largesses du pouvoir. La notion d’un partage généreux du pouvoirCette notion de générosité dans le partage interroge pourtant lorsqu’on analyse la situation du point de vue des populations ivoiriennes. Une démocratie repose, entre autres, sur une compétition entre des partis politiques et un libre choix des électeurs. Les partis, dans l’élaboration d’une démocratie, doivent accepter le multipartisme, C’’est acquis en Côte d’Ivoire, mais ils doivent également se contraindre à  un respect de l’alternance au gré d’élections démocratiques. Le pouvoir partagé revient à  un partage du gâteau au profit de petits groupes d’hommes au détriment des populations. Tout le monde est dans le même bateau, s’il coule tout le monde est impliqué mais personne n’est responsable. Au-delà , le partage du pouvoir est une imposture envers les populations qui n’ont plus de raison de se rendre aux urnes si leur choix est trahi et bafoué. Seraient-elles là  uniquement pour légitimer, face au monde, un modèle démocratique sans consistance ? Seraient-elles là  uniquement pour légitimer la soif de pouvoir de petits groupes qui pourraient ainsi agir en toute impunité ? Ce partage, nous l’avons vu ces dernières années, ne peut conduire qu’à  l’inertie, à  la loi du silence, comme le montrent les exemples du Kenya et du Zimbabwe. On entend dire qu’ailleurs, en France, aux Etats Unis, on s’oriente également vers un partage du pouvoir. La comparaison ne tient pas. Dans ces pays, l’ouverture politique à  des personnes issues des camps adverses relève plus de la volonté d’affaiblir l’opposition. Ces recrutements sont individuels. Ce ne sont pas, comme en Afrique, les partis politiques dont sont issues les recrues qui les désignent à  leur poste. Les nouvelles recrues entrent ensuite pleinement dans la vision de l’équipe en place. Elles sont bien souvent exclues de leur propre parti politique et adoptent ensuite les couleurs politiques de leur nouvelle équipe et ce n’est pas non plus le cas en Afrique. Ce modèle de partage opportuniste à  l’occidentale n’affaiblit nullement la vision globale et n’entrave pas l’action de l’équipe en place. l’exercice du pouvoir par l’équipe sortie des urnesA l’inverse du modèle de partage, l’exercice du pouvoir par l’équipe de politiciens sortie majoritaire des urnes permet de mettre en place le programme choisi par les populations donc de respecter leur choix. Le flou disparaà®t car les dirigeants en place ont les rennes en main, peuvent travailler efficacement et deviennent pleinement responsables face aux populations et face à  l’opposition qui peut exercer son rôle de contre-pouvoir efficacement. Il faut sortir de l’image réductrice d’une opposition perdante qui reste à  ruminer à  la maison en attendant le prochain scrutin ou pire le prochain renversement. Dans une démocratie, l’opposition est en principe active et est un contre-pouvoir essentiel qui permet de limiter les dérives de l’équipe en place. l’opposition, au même titre que les médias, est censée veiller au respect des intérêts des populations. Ce rôle lui confère une forte responsabilité démocratique et une place importante dans la vie de la nation. Si la règle du jeu est respectée, l’alternance politique est facilitée. Ce mode de gouvernance, loin de l’égoà¯sme conduit au respect de l’intérêt public. l’obligation de résultats, familière au chef d’entreprise, s’impose alors aux responsables politiques qui sont comptables des deniers publics. à‡a va aller ! l’élection qui arrive devrait être un moyen de sortir de cette situation exceptionnelle qui est souvent prise comme alibi à  l’inertie et, à  travers la légitimité des urnes, rétablir l’ordre et l’équilibre démocratique. Il faut cesser la fuite en avant qui consiste à  voiler les vrais problèmes pour paraà®tre bon élève face à  la communauté internationale et fin négociateur face au peuple. Les Ivoiriens sont dans l’attente d’une équipe énergique qui saura rétablir l’Etat de droit et mettre en place un cadre institutionnel qui permettra la création de richesse. Partout dans le monde on constate que la prospérité est en corrélation directe avec les libertés. Reconnaà®tre des libertés individuelles et mettre en place un cadre institutionnel favorable à  la création de richesse relèvent de la volonté des dirigeants. Alors que le partage du pouvoir incite à  la déresponsabilisation, il serait regrettable que, quelque soit le leader sorti des urnes, cette échéance électorale tant attendue et tellement coûteuse se solde par un coup d’épée dans l’eau.

Mois de la solidarité : Il faut rectifier le tir !

Après le tonitruant mois dit du cinquantenaire, revoilà  le mois de la solidarité. Un mois qui, si l’on s’en tient à  sa signification, est mis à  profit par les plus hautes autorités pour traduire l’élan de C’œur national. Démunis du Mali. Qu’espérez-vous en ce mois qui vous est dédié. Les tristes souvenirs des éditions antérieures vous conduiront certainement à  ne plus rien attendre des pouvoirs publics. Lesquels attendent subtilement la précieuse touche des partenaires financiers. Histoire de renforcer les 100 millions décaissés annuellement dans les caisses de l’Etat pour faire face aux charges du mois. A vrai dire, ce sont des centaines de millions, voire des milliards qui sont annuellement engloutis dans les activités du mois de la solidarité. Mais les traces sont invisibles. On fait croire au malien lambda que les dons amassés toucheront le maximum de démunis. A tout point de vue, le mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion n’est plus qu’une coquille vide. Du moins, si l’on s’en tient à  ce que les autorités maliennes en font. Célèbre, fut-il, ce mois se limite aujourd’hui à  la distribution de dons résiduels, à  une poignée «Â d’heureux élus », sous le feu nourri des médias nationaux. Pis, la plupart des dons faits par nos autorités ne se limitent qu’au niveau de Bamako et, à  la limite, aux capitales régionales. Ils ne profitent guère aux véritables nécessiteux juchés dans les périphéries du pays. Est-il, de ce fait, besoin d’instituer un mois qui ne favorise q’une poignée d’individus sélectivement choisis. Encore faudra-t-il que les dons prévus pour ce faire, soit équitablement répartis entre les démunis et les populations en situation difficile. Pourtant, face aux dons qui tombent à  profusion, démunis, personnes en situation, orphelin, handicapés…, tous devraient y trouver leur compte. C’’est dire que, pendant que certains s’emploient à  donner sans compter, d’autres, par contre, activent leur soif inextinguible et se la coulent douce avec les dons destinés aux pauvres. Elles sont une multitude de structures donatrices à  se signaler pendant ce mois. Mais les dons n’ont jamais pu atteindre les vrais destinataires. Du coup, l’indigent, l’handicapé…, de Kidira à  Tinzawaten, vit le mois de la solidarité sans jamais sentir de changement dans son quotidien. Pis les critères de choix des indigents se fait dans les secrets des dieux et le plus grand amateurisme. Pour tout dire, ça se passe sur fond de complaisance et d’affinité. D’o๠l’indignation de certains observateurs qui à  la limite qualifient ce mois de folklorique. Les faits ne leur donnent-ils pas raison dans la mesure o๠la finalité ne contribue qu’à  attiser la misère des pauvres à  travers une discrimination des plus ostentatoires. Les quelques dons faits s’accompagnent de publicité tapageuse pour tout simplement distraire et amuser la galerie. Tout se passe comme si l’élan de C’œur a véritablement besoin de tapage. Comme si cela ne suffisait pas. On médiatise la misère des pauvres et vilipende leur honneur et leur dignité pour des dons quasiment insignifiants. Plus que jamais, ce mois se doit d’être le porte étendard de l’élan de solidarité national. En tout cas, pour que vive cette 16 ème édition, il faut nécessairement rectifier le tir.

Session ordinaire de la 4ème mandature du Conseil économique, social et culturel

Le choix du thème Au plan international, régional et sous-régional, la sécurité constitue aujourd’hui, un problème majeur, avec des menaces de toute sorte. La multiplication et la persistance des foyers de tension et des zones de conflits ont, ces dernières années, fait monter l’insécurité. La sous- région figure parmi les zones les plus pauvres et les plus instables au Monde. Ainsi, à  l’instar des autres pays du monde, le Mali ne fait pas exception à  cette situation de menaces et d’insécurité rampante. Les conflits et particulièrement, la rébellion au Nord du Mali constitue un problème local qui est même global. Pour sa résolution, le Mali est tenu d’intégrer sa dimension internationale et de continuer à  toujours solliciter l’aide de plusieurs pays. D’autant plus que les frontières sont poreuses, avec l’aide des sciences et de la technique, le déplacement d’un pays à  un autre, voire d’un continent à  un autre devient aisé. La présence des combattants d’Al-Qaà¯da pour le Maghreb Islamique dans le septentrion du Mali prouve à  suffisance que la sécurité pose un problème local qui nécessite une solution globale. C’’est pourquoi d’ailleurs, au Mali, au plus haut niveau de l’Etat, la question de la sécurité fait l’objet de la plus grande attention depuis quelques années. Pour capitaliser et mettre en synergie les différentes initiatives en cours en matière de paix dans la bande sahélo saharienne, le gouvernement du Mali a , récemment proposé aux acteurs tant nationaux qu’internationaux, une conférence sous régionale. Le conseil économique et social, conformément à  ses missions et sa vocation de conseil des pouvoirs, ne saurait rester en marge de cette dynamique. C’’est pourquoi, il a décidé de consacrer cette première session ordinaire de sa 4ème mandature au thème « la sécurité au Mali ». Les objectifs de cette première session Cette session décide de focaliser les débats sur les notions de la sécurité à  savoir : la défense et la protection civile ; la sécurité alimentaire et la sécurité routière. Elle a pour objectif général d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les enjeux et les grands défis auxquels le pays se trouve confronté en matière et proposer des stratégies pour la renforcer et anticiper les risques d’insécurité. De façon spécifiques, susciter un débat constructif et productif de tous les acteurs de la sécurité au Mali ; faciliter une meilleure compréhension du concept ; proposer des stratégies de consolidation voire de renforcement des politiques et dispositifs sécuritaires en cours ; identifier les enjeux et les grands défis en matière de sécurité ; susciter une prise de conscience nationale autour du rôle et des responsabilités des populations, de la société civile pour la mise en œuvre et la réussite des politiques sectorielles de sécurité . Et enfin proposer aux pouvoirs publics les orientations à  prendre en compte pour assurer le succès de toutes les initiatives, sur la question de la sécurité au plan national, régional et international. Pour le président de conseil économique, social et culturel, Jeamille Bittar, dans son allocution, les projecteurs de l’actualité signale l’extrême gravité de la situation qui prévaut au Mali. Et Jeamille Bittar de déclarer « notre sommeil est troublé. Plusieurs de nos concitoyens meurent sans savoir pourquoi ni comment, ils ont perdu la vie. C’’est parfois à  la suite d’actes de grand banditisme dans les centres urbains ou sur d’immenses zones incontrôlées de notre pays. Parfois, C’’est à  la suite d’accidents de circulation routière. Mais aussi des victimes d’une grande paupérisation ou des oubliés de la sécurité sociale abandonnés au bord des autoroutes de la désolation. ». Selon le président du CESC, au delà  du concept, il est utile d’aller à  la découverte d’une problématique pour mieux cerner sa transversalité. Pendant 15 jours, les participants à  cette session traiteront des sous – thèmes comme la politique nationale de sécurité et de la protection civile, la politique de lutte contre les mines anti- personnelles et la prolifération des armes légères et de petit calibre, la politique nationale de la sécurité alimentaire, la politique nationale de la sécurité routière et les conflits intercommunautaires.

Etats généraux du Foncier : Gestion domaniale et foncière au cœur des débats

Concertations locales à  l’intérieur du pays En prélude aux assisses nationales, des concertations locales des états généraux du foncier se sont déroulées a l’intérieur du pays, du 30 juin au 16 juillet 2008, aux niveau du district de Bamako et des régions administratives à  l’exception de Kidal.l’objectif de ces assisses de concertations était de prendre en compte des préoccupations, problèmes et perspectives de développement dans les problématiques de la gestion du foncier, avec la participation de tous les acteurs locaux au débat sur cette question. Toutes choses qui à  terme, devraient aboutir à  une gestion concertée, transparente et apaisée des affaires domaniales et foncières. En ce qui concerne l’organisation des assisses au niveau national, une commission a été mise en place par la décision du ministre de Tutelle. Cette commission comprend des structures qui ont eu à  effectuer des taches essentielles au cours des concertations locales. Telles que la concertation et la mise en œuvre du plan d’organisation des assises, la préparation administrative et matérielle des missions de supervisons, l’exécution du programme de communication, l’élaboration et l’exécution du budget, entre autres. Au niveau régional, toutes les activités de concertations ont été coordonnées par la commission régionale sous la présidence des gouverneurs de régions et du district. Cette synergie a permis le bon déroulement des travaux de concertations conformément au programme élaboré. l’exception de la région de Sikasso Quant au niveau local, la région de Sikasso fait l’exception, o๠les concertations régionales se sont déroulées dans les cercles contrairement aux autres régions dont les concertations locales ont été tenues dans les régions et le district de Bamako. Elles se sont déroulées suivant le système de regroupement des cercles et communes (en zones homogènes) dans les centres choisis par les commissions régionales et locales d’organisation des Etats généraux du foncier. Au total, ce sont 25 centres qui ont accueilli les 2446 participants auxdites concertations, venus de 45 cercles et des 6 communes du district de Bamako, soit une moyenne de deux localités par centre. Tous les travaux ont été supervisés par les gouverneurs et préfets. Régir les affaires foncières A l’issue de ces concertations locales, plusieurs recommandations ont été formulées sur les différents thèmes débattus dont « présentation du code domanial et foncier : bilan critique, proposition de solutions et perspectives ». Parmi ces recommandations, on note une large diffusion des textes de gestion domaniale et foncière, la transcription et la vulgarisation des textes en langues nationales. l’ensemble des acteurs intervenants dans le domaine foncier, à  l’issue de ces concertations locales, saluent l’initiative et la démarche participative du ministre du logement des affaires foncières et de l’Urbanisme. Les participants ont à  cet effet formulé des suggestions à  l’endroit de la commission nationale d’organisation.