Konna, Diabaly, Gao : des mines dans la nature

Des munitions abandonnées mais surtout des mines, placées par les groupes islamistes dans leur déroute face aux forces armées malienne et française, rendent aujourd’hui la situation un peu plus compliquée sur le terrain des opérations de reconquête des régions du nord du Mali. Selon, le colonel Boubacar Diallo sous-directeur des mines au génie militaire, depuis le 1 er février, une opération déminage a débuté dans les localités libérées pour sécuriser les sites et les populations. « Des bombes artisanales de 150 et 250 kg ont été découvertes à  Konna et Diabaly entre le 1er et le 5 février. Récemment à  Gao, une bombe artisanale de 600 kg a été découverte. Sans oublier les bombes des roquettes dans la ville de Douentza et Diabaly. Des opérations sont donc effectuées dans le cadre de la sécurisation des villes reconquises » a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse la semaine dernière. La situation est d’autant plus préoccupante que ces engins de mort ont été retrouvés dans des champs de culture, des véhicules et même dans des habitations. Les spécialistes de déminage, au cours de leur mission ont pu mesurer l’ampleur de la menace. Les explosifs retrouvés sont pour la plupart artisanaux, comme le précise le Colonel Diallo qui salue l’engagement et la coopération des populations locales qui informent les experts sur le terrain sur les emplacements des dispositifs. Les engins et munitions qui n’ont pu être placés lors de la fuite des djihadistes des localités concernées ont été brûlés par ces derniers. Ce qui a occasionné une pollution des mares o๠les populations et les animaux continuent de s’abreuver dans ses eaux. « A Diabaly, Douentza comme à  Konna les marres sont polluées par les engins explosifs et nous devrons faire une sensibilisation intensive à  l’endroit de la population. Selon lui certains explosifs peuvent secréter des substances toxiques, dangereuses pour la santé humaine et animale ». Raison pour laquelle, l’équipe de démineurs a interdit certaines zones à  la fréquentation. « On sait très bien que l’axe Douentza et Hombory est miné. D’ailleurs deux véhicules militaires ont sautés par les mines. Sur cet axe les soldats français procèdent à  des opérations de déminage » a indiqué le colonel Diallo. Selon divers sources, la route qui mène à  Kidal serait également minée. Une des raisons pour lesquelles l’armée malienne peine à  rallier cette grande ville, reprise il y a environ trois semaines par les militaires français. Ces derniers travailleraient actuellement à  nettoyer le terrain pour sécuriser l’entrée de l’armée malienne.