SBM out : les responsabilités partagées ?

Symbole de rigueur et de fermeté, Soumeylou Boubèye Maà¯ga a rendu service au Président IBK à  qui il a enlevé l’épine Sanogo du nom du capitaine tombeur de Amadou Toumani Touré. Ancien directeur de la sûreté nationale, ancien patron de la diplomatie et jusqu’à  hier ministre de la défense, l’homme est un océan de secrets. Il est craint et respecté. Son départ du gouvernement est une perte. En Boubèye, le Président détenait un homme de devoirs. En Boubèye, le Président détenait une source fiable de secrets d’Etat. En Boubèye, le Président tenait un négociateur hors-pair. En Boubèye, le Président tenait un stratège doté d’un réseau très dense d’hommes d’Etat. En somme, Boubéye incarnait le socle de l’Etat fort. Aujourd’hui, le Président IBK qui a suffisamment parlé pour convaincre les Maliens doit suffisamment agir pour apaiser ses compatriotes, rassurer la communauté internationale et renforcer la cohésion nationale. Que les Maliens portent en triomphe Moussa Mara est une bonne nouvelle. Que les Maliens exhibent leur patriotisme est source d’espérance. Que les bamakois marchent tous azimuts renforcent l’autorité et la légitimité du pouvoir en place mais en passant la situation à  la loupe une question se pose : l’avion a-t-il un pilote ? Naturellement, le Falcon présidentiel est entre les mains de monsieur Ibrahim Boubacar Keita. Il a l’impérieux devoir de sécuriser le Mali et d’assumer son rôle de Chef suprême des armées. A ce titre, le ministre démissionnaire ne peut à  lui seul porter le chapeau des couacs de Kidal. La chaine de commandement va au-delà  de Boubèye Maà¯ga. Du chef d’Etat major au chef du gouvernement, les responsabilités sont partagées. Accueilli en héros et coltiné dans les sondages, le Premier ministre ne peut être exempt de reproches dans l’affaire de Kidal. Depuis Bamako, sa pensée devrait se tourner vers ses hommes de devoir qui l’accompagnaient et qui croupissent actuellement dans les geôles des groupes armés terroristes. Comme le dit le penseur « la guerre est trop sérieuse pour être laissée entre les mains des militaires » et un gouvernement de coalition étant des principes de renoncement et de solidarité, nul ne devait publiquement étaler le linge sale. Le peuple veut la tête des responsables malheureusement nos autorités n’ont pas la culture de la démission. En ce sens, Boubèye Maà¯ga est une exception. Nous espérons que ses collègues impliqués de loin ou de prés aux événements de Kidal tireront les leçons de son exemple.