26 mars 1991 – 26 mars 2011 : que reste t-il de la révolution démocratique ?

Il y a vingt ans, le Mali entrait dans l’ère de la démocratie après 23 ans de dictature sous le règne du Général Moussa Traoré ! Amadou Toumani Touré, l’actuel président du Mali, est apparu, à  l’époque, comme un héros de la révolution, après le coup d’état du 26 mars. An té korôlè fè fô koura ! «On veut le renouveau ! » C’’était le slogan en bamanan du peuple malien descendu dans la rue pour réclamer plus de liberté, de justice et de droits. Mais que sont devenus les principaux acteurs de ce 26 mars 1991, consacré journée des Martyrs ! Retour sur une date historique Chronologiquement, le 26 mars est l’aboutissement d’un long processus historique. Comme pour les grandes victoires, il aura fallu le combat acharné de patriotes, de résistants à  l’oppresseur et les soubresauts de l’histoire, pour modifier à  jamais le cours de l’histoire du Mali. Après la mort de l’ex président Modibo Keita en 1977, le général Moussa Traoré prend le pouvoir et érige l’UDPM, comme parti Unique, établissant un simulacre de démocratie, et bridant les libertés individuelles. Le régime interdit toute forme de protestation et les mouvements estudiantins comme l’UNEEM, ( l’Union Nationale des élèves et étudiants maliens). s’en suit la répression de leaders trop contestataires. Parmi eux, Abdul Karim Cabral ! Né en 1955, il fut le dernier Secrétaire Général de l’UNEEM, avant d’être torturé, puis assassiné le 17 mars 1980. Cabral était un étudiant sérieux, un homme épris de justice et d’idéaux, qui se battait pour faire instaurer de meilleures conditions d’études pour les jeunes… ( Bourses, régionalisation des lycées, Accès aux universités etC’…). Mais les grandes victoires s’obtiennent au prix du sang et des sacrifices. Et d’autres résistants prendront le relais, après lui. Les années 90, verront l’émergence de formations tels que l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), le Comité National d’Initiative Démocratique (CNID) de Mountaga Tall Suivront l’Association des élèves et étudiants maliens (AEEM) crée par Oumar Mariko, l’Association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP). Et avec l’appui de l’Union National des travailleurs du Mali, (l’UNTM), du Parti Malien pour la révolution et la démocratie (PMRD), les jeunes diplômés sans emploi, déterminés à  gagner leur liberté et à  jouir de leurs droits, se mobiliseront contre le régime, de même que la presse, lasse d’être bridée. De nombreux journaux publieront des articles incendiaires contre le régime militaire et l’hebdomadaire Le 26 Mars naà®tra de cette lutte, bien après les évènements de Mars 1991. Marches et meetings, le peuple se révolte Cette même année, après moult revendications, pour l’instauration du multipartisme, les marches, meetings et assemblées se multiplieront entre janvier et Mars, et seront réprimées dans le sang ! Des centaines de maliens verront mourir leurs fils, sœurs et camarades de lutte dans la rue. La révolution menée de front par des leaders syndicalistes, l’UNEEM, mais aussi le Mouvement des Femmes, constituera un élan historique au Mali, du jamais vu depuis l’ Instauration de la charte du Kurukanfuga en 1235. Et C’’est l’intervention du Général Amadou Toumani Touré, dans la nuit du 25 au 26 mars 1991, qui permettra de destituer Moussa Traoré et d’arrêter le bain de sang ! « C’est le vendredi 22 mars (jour des premières tueries, qui feront plus de trois cents morts, NDLR) que nous avons compris que Moussa avait atteint le point de non-retour et que nous devions intervenir (…) A partir du 22 mars, quand les gosses ont exposé leurs poitrines aux balles, suivis de leurs mères – nos sœurs, nos femmes -, on ne pouvait plus hésiter. (…) Et puis, nous avions déjà  pris contact avec certaines organisations civiles, [en particulier, avec Me Demba DIALLO, président de l’Association des Droits de l’Homme, et le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs, Bakary KARAMBà‰, qui seront les premiers informés du succès de l’opération, NDLR](…),racontera ATT, dans une interview à  l’ hebdomadaire Jeune Afrique. Que reste t-il des idéaux du 26 Mars 20 ans ont passé depuis les évènements sanglants du 26 mars 1991 ; Moussa Traoré a présenté ses excuses au peuple lors de la conférence nationale (…) et les partis politiques se sont multipliés au Mali, instaurant le pluralisme. Pour certains, la révolution de Mars 91 est un échec car le Mali souffre aujourd’hui de corruption et de clientélisme. l’état subit les méfaits d’une démocratie tronquée, jugent d’autres esprits. Quelles leçons faut-il alors tirer de cette révolution démocratique ? « A l’époque, J’étais un lycéen et J’ai marché avec les autres, mais nous sommes passés à  côté des idéaux du pays! Le 26 mars représentait un repère. Cette date doit rappeler aux hommes politiques, qui ont confisqué le pouvoir l’importance du combat mené », explique Habib Kane, journaliste culturel. Mahamadou Diouara, un jeune étudiant, membre de l’AEEM, estime que le coup d’état du 26 mars a assassiné la révolution : « On a stoppé le sang, mais noyé la révolution, alors que celle ci avait pour objectif de nettoyer le pays ! Les partis politiques ont accouru vers le pouvoir, les oppositions se sont multipliées mais tous, ont oublié jusqu’ à  l’essence du combat du 26 mars ! ». Une vision plus nuancée, celle du chroniqueur et journaliste Adam Thiam : « Le 26 mars amorce un changement, dans l’histoire politique du Mali, celle de la volonté d’un renouveau, d’un état empreint de démocratie, malheureusement, certains leaders politiques ont déçu ». Le 26 mars, une révolution confisquée ? Malgré les réminiscences et les blessures du peuple, le Mali est entré dans l’ère de la démocratie. Le pluralisme s’est installé de même que la liberté de la presse. A chaque scrutin électoral, le peuple peut choisir ses dirigeants et exprimer sa volonté. Dernièrement, les élections Communales ont fait apparaà®tre, un désir d’alternance des élites au sommet depuis de nombreuses années et face à  l’échec de leurs politiques. Après le Mouvement citoyen, l’apparition de formations indépendantes suscitent l’espoir chez les jeunes et les populations les plus démunies. Le parti SADI (…) d’Oumar Mariko, conquiert la voix des paysans à  Koutiala. D’autres comme le CNID ont déçu, et certains comme le CODEM, le nouveau parti de la Convergence pour le développement du Mali d’Housseiny Guindo, créent l’émulation… Le 26 mars 1991 restera toutefois une date symbolique pour les maliens. C’’est l’occasion de rappeler les idéaux de justice et de prospérité, qui ont animé le combat des vrais patriotes du peuple !

Edito: Des effluves de jasmin…

« Ce qui est formidable dans ce qui vient de se passer en Tunisie c’est que maintenant la recette et le mode d’emploi d’une révolution sont devenus clairs et simples pour tout le monde: • à‰lément déclencheur assez puissant sur le plan de la symbolique pour frapper suffisamment les esprits (s’immoler par le feu par exemple) • Manifestations soutenues dans le temps • Coût : une centaine de morts environ et quelques 50 millions d’euros de dégâts. C’est vraiment pas chère alors que tous les peuples arabes (et d’autres qui souffrent du même problème) pensaient que la révolution est hors de portée. • Si avec une telle recette la moitié des dictateurs ne tombent pas dans les trois prochaines années, c’est qu’il y a erreur quelque part. » Voilà  ce qu’écrit un jeune tunisien sur son blog. Le fait que des jeunes gens d’Algérie, d’Egypte et de Mauritanie aient réédité le geste du jeune tunisien, dont l’acte a été le déclencheur en Tunisie, l’illustre à  souhait. En effet, samedi, à  Alger, un jeune est mort des suites de ses blessures après s’être immolé. Que leurs actes aient les mêmes conséquences, rien n’est moins sûr. Mais, une chose est sure, si les opinions publiques, ce qu’on appelle «la rue arabe», ont suivi les événements avec une empathie parfois très démonstrative, les pouvoirs en place, eux, de Rabat à  Bagdad en passant par Le Caire, sont restés silencieux ou très prudents dans leurs réactions. Une réserve qui traduit manifestement leur propre peur de soulèvements populaires. Significative à  cet égard, la réaction de la Ligue arabe qui s’est bornée, samedi, à  inviter à  la fois les autorités politiques et les forces vives de la Tunisie à  faire preuve d’«unité» pour «maintenir les réalisations du peuple tunisien». En à‰gypte, Hosni Moubarak, qui règne sans partage depuis trente ans sur le pays arabe le plus peuplé, a seulement dit, par la voix du ministère des Affaires étrangères, «avoir confiance dans la sagesse de ses frères tunisiens». Au Maroc et en Algérie, le silence des autorités est assourdissant. Faut-il s’attendre à  un effet domino? D’Alger à  Sanaa en passant par Le Caire, nombreux sont ceux qui ont salué, ce week-end, ce soulèvement populaire inédit dans cette partie du monde o๠nombreux sont les pays minés par les mêmes maux que la Tunisie: chômage, corruption, répression. Pour les observateurs, les pays les plus susceptibles d’être affectés par une onde de choc venant de Tunisie sont ses voisins maghrébins ainsi que l’à‰gypte, la Syrie et la Jordanie. Si contagieux soit-il, le parfum de liberté qui flotte sur Tunis est lourd d’incertitude. Effectivement le risque de retomber dans une autre dictature, même camouflée, est grand. Pour ma part, je pense qu’il faut désormais que les peuples d’Afrique se tournent rapidement vers l’espoir de leur avenir plutôt que de s’enliser dans un passé qui ne peut leur faire, au final, que du tort. Ces jours sont exceptionnels: les tunisiens ont donné une grande leçon de démocratie aux pays occidentaux, ces états qui se targuent d’être ‘démocratiques’ depuis longtemps et qui imposent leurs visions unilatérales à  de nombreux pays, en s’accommodant sans aucun sentiment des régimes autoritaires, souvent même dictatoriaux. Aujourd’hui il y a un espoir qui est né, un espoir que des peuples asservis puissent enfin décider de leur sort et montrer une voie à  suivre à  de nombreux autres. Ce n’est pas anodin, car on voit bien que les dictateurs et les régimes autocratiques sont actuellement sur le qui-vive. Bien entendu, cet espoir est plein de naà¯veté car il ne s’accomplira pas sans avoir à  lutter pacifiquement, pas seulement contre les états voisins et occidentaux, mais aussi contre ses propres concitoyens. Je parle de lutter contre l’envie de profiter au détriment de l’autre, se battre contre la haine et la justification de la vengeance ‘au nom de tous’, lutter contre les influences extérieures de ceux qui se prétendent amis et qui veulent en fait récupérer tous les bénéfices, de ceux qui s’emploient à  détruire les acquis et les espoirs, ceux qui veulent le retour à  un chaos. Il faut se battre contre la haine d’autrui, à  tout prix éviter de basculer dans une anarchie si propice au retour d’un dirigeant égocentrique et dictatorial comme il y en a encore tant dans le monde.

Wikileaks : la transparence pour La démocratie ?

On croyait que l’arrivé de l’âge de l’informatisation avait donné un coup définitif aux pratiques secrètes des hommes d’à‰tat, au moins dans les pays supposés être démocratiques. C’’était malheureusement de l’optimisme naà¯f : grâce aux efforts d’un simple site internet comme Wikileaks l’opinion publique du monde entier a eu la chance de voir comment les politiciens d’aujourd’hui ne s’éloignent pas des pires intrigues de palais et qu’ils sont prêts à  utiliser n’importe quel moyen pour arriver à  leurs fins. l’aventure de Wikileaks commence en décembre 2006 : les fondateurs du site se définissaient alors comme un groupe de « dissidents chinois, journalistes et mathématiciens venants des Etats-Unis, de Taiwan, d’Europe, d’Australie et d’Afrique du Sud ». Le site était représenté publiquement par Julian Assange, qui se définissait simplement comme son porte-parole. A l’origine, l’objectif du site consistait en l’exposition des actes illégaux des à‰tats des pays postsoviétiques, asiatiques et africains et – alors dans une moindre mesure – les problèmes des pays démocratiques. Il est intéressant de rappeler comment le monde « dictatorial » va devenir en réalité l’ennemi secondaire d’Assange. Car très tôt, le site obtenait les informations plus intéressantes sur les silences des grands pays occidentaux : par exemple, avec l’exposition des listes de membres des partis politiques de l’extrême droite anglaise et des détails sur les procédures illégales commises à  Guantanamo. Après avoir révélé des interceptions en relation avec le scandale Petrogate, le site se concentrait sur les banques : il publiait des détails sur la crise bancaire islandaise et sur les responsabilités des opérateurs, à  côté d’un rapport sur les activités de Barclays, que la banque elle-même aller faire supprimer du site du Guardian. Avec 2010 arrivent les vrais grands coups médiatiques … soit les confirmations qu’on attendait depuis le début des guerres en Afghanistan et Iraq : Wikileaks commence à  publier des documents officiels du Département de la Défense américain concernant des actes irréguliers commis par les forces armées des Etats-Unis. Situations de « tir ami », attaques sur des journalistes pris pour terroristes, violations des normes sur la détention des prisonniers… et aussi un dossier sur « comment combattre la publication de documents confidentiels sur le site Wikileaks ». A la fin de juillet, plus de 92.000 documents classés confidentiels sur la guerre afghane ont été publiés sur le site. Tandis que Washington continuait à  chercher comment arrêter la diffusion de ces infos, à  la fin novembre arrivait le coup de grâce : la publication des C’bles diplomatiques américains, dans lesquels on trouve de nombreux points de vue pour le moins intéressants sur les rapports avec les pays européens, sur les rapports italo-russes, sur l’espionnage d’officiels de l’ONU, pour ne citer que les exemples les plus croustillants. La vraie force d’action d’Assange ne réside pas dans le fait d’avoir parlé des « embrouilles » et de la corruption de politiciens, mais dans le fait qu’il a trouvé des preuves matérielles pour dénoncer cela. Il est très commun de dire qu’un politicien est corrompu ou que des actions militaires semblent conduites par des débutants : mais cela constitue un véritable « coup » de pouvoir dire, avec les documents officiels, que des décisions économiques ont été prises pour satisfaire des intérêts privés des chefs d’Etat, ou que les vies de soldats et de civils ne sont que des pions sur l’échiquier géostratégique. Les à‰tats font bien, en effet, d’avoir peur : les découvertes de Wikileaks ont attiré l’attention sur de nombreux sujets qui – à  l’époque des faits – étaient négligés. Les « accidents » pendant les guerres aux Moyen-Orient et une longue série de détails embarrassants sur les intérêts privés en jeu pendant les nouvelles stratégies énergétiques européennes sont seulement les premiers sujets que la presse ordinaire va avoir à  réexaminer. La ligne de défense du gouvernement américain a suivi l’exact contraire de la transparence : pour eux, il faut couvrir avec le secret d’à‰tat tous les sujets qui peuvent mettre en péril la sécurité des militaires et des citoyens dans les théâtres de guerre comme sur le territoire national. Washington n’a pas expliqué de quelle manière cacher la vérité sur des accidents et des violations de la loi internationale pouvait « sauver des vies humaines » : il est clair que C’’est surtout l’intimité des politiciens qui est en péril, politiciens qui encore aujourd’hui en 2010, ont besoin d’agir en secret pour éviter le jugement des citoyens qui les ont élus. Un certain niveau de secret est admissible seulement en situations de danger confirmé, mais dans les cas exposés par Wikileaks on voit une extension excessive du droit à  maintenir le silence sur des informations stratégiques. La sécurité des citoyens devient l’excuse pour cacher une longue série de magouilles qui n’ont rien à  faire avec les objectifs stratégiques d’un pays, mais seulement avec les objectifs stratégiques des portefeuilles des politiques. Un gouvernement qui agit de cette manière donne la preuve de n’avoir aucun respect pour ses électeurs et ses citoyens : il démontre être une organisation déterminée à  atteindre ses buts privés en utilisant la façade des besoins stratégiques. Donc, on voit que la quantité d’informations obtenues grâce aux efforts d’Assange nous démontre qu’il faut faire encore beaucoup de travail pour obtenir un gouvernement transparent. Le secret d’à‰tat a toujours été une mesure inacceptable. Sans un gouvernement transparent, le processus de la démocratie représentative s’écroule : les électeurs doivent avoir la possibilité d’examiner tous les éléments possibles pour juger l’action des hommes d’à‰tat. Assange a fait le travail qu’un journaliste doit faire, au moins idéalement : dire la vérité sans censure. Il faut comprendre l’importance de la grande route ouverte par Assange, et s’engager pour la continuer.

Politique au Mali : la Convention pour la Renaissance ouvre le débat

C’’est fort de ce constat que, la Convention pour la renaissance « CR- Mali Faso Gnètaga », dans le cadre des festivités de son premier anniversaire, a organisé une conférence débat sur la situation politique du Mali. La conférence était animée par l’émérite juriste et politologue, Me Amadou T Diarra. l’évènement qui s’est tenu dans les locaux de la Bibliothèque nationale a réuni une foule nombreuse et des personnalités politiques, ainsi que des délégués (du parti) venu des quatre coins du Mali. Le discours du secrétaire général a été présenté par Jean Pierre Dackouo. « Ce premier anniversaire du parti se veut un moment important pour faire le point ». Pour lui, malgré le jeune age du parti, il a pu mener d’intenses activités. « Nous avons eu des résultats très satisfaisants. Jugez-en vous-même ! » La Convention pour la Renaissance est un combat pour l’émancipation des maliens. Nous nous battons pour que la politique cesse d’être au service de la volonté d’une puissance ou de quelques individus pour se mettre au service du bonheur de tous les maliens. Le but de la Convention pour la Renaissance C’’est d’arracher du C’œur de chacun le sentiment de solitude et d’injustice… », a-t-il indiqué. Par ailleurs, poursuit-il, « notre parti exige l’ouverture de débats publics autour des questions de la nation ; ce qui est vraiment nécessaire à  la vie politique ». Revenant sur le dernières élections communales (en 2009), M. Dackouo a deploré ces évènements qui n’honorent aucunement la démocratie, du fait des nombreuses actes de fraudes opérées. Selon le conférencier, la troisième République a suscité plusieurs entorses parmi lesquelles « le président de la République propose un programme en lieu et place du gouvernement ». Pour Me Diarra, cela n’est pas du tout normal, alors, il prône l’inverse. En outre, ajoute-t-il, une autre entorse à  la démocratie malienne est le système de gestion consensuelle du pouvoir emprunté par les différents chefs d’Etats. « Avec ce système de gestion consensuelle du pouvoir, les cartes du jeux démocratique sont brouillées. Pis, les partis politiques se fragilisent progressivement ». Le pouvoir de l’exécutif Fort des pouvoirs conférés au statut de chef de l’Etat, Me Diarra pense qu’il serait mieux que le Mali aille vers un régime présidentiel. « Je justifie cela par le fait le Président de la République se trouve être la clé de voûte de notre système ». A la fin de ses propos, le conférencier n’a pas caché son optimisme quant à  l’issue des élections présidentielles de 2012 qui pourrait bien rehausser l’image du jeu démocratique dans notre pays. Pour lui, ces élections marqueront un autre tournant de la démocratie malienne. « Vivement une 4ème République », a-t-il souhaité. Rappelons qu’à  sa création, la CR comptait déjà  19700 adhérents répartis entre l’Europe, le Canada, Cuba, les USA, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Maghreb et le Mali. Aujourd’hui il compte en son sein un total de 63505 membres.

Révision Constitutionnelle au Mali : Daba Diawara propose un nouvel élan

Le président de la république dans son adresse à  la nation du 31 décembre 2009, avait annoncé son intention de prendre très prochainement l’initiative d’une révision constitutionnelle le 25 février 2012. Dans ce cadre, un vaste projet de réforme politique a été élaboré par un comité d’experts dirigé par Daba Diawara sur la base des conclusion de son rapport remis en 2008. Réformes envisagées par le projet Il s’agit de corriger les lacunes et les insuffisances révélées par la pratique institutionnelles, d’obtenir une forte participation des citoyens aux élections, réduire le coût des consultations électorales et renforcer les capacités des partis politiques entre autres. Ce fait qui fait dire ATT qu’en plus de la constitution, de nombreux textes législatifs et registraires importants devront être adoptés. « Je m’emploierai à  ce que ce processus de réforme s’achève avant la fin de l’Année 2011 ». Les réformes envisagées résultent d’une réflexion sur la recommandation de la démocratie, dans notre pays. Une réflexion qui a tiré le meilleur parti des conclusions et recommandations des différentes rencontres organisées, sur le processus électoral et la gouvernance démocratique au Mali. Il faut y ajouter les rapports des administrations et des organisations de la société civile, sur les différentes consultations électorales organisées depuis 1992 et des travaux de recherche réalisés par des chercheurs nationaux et étrangers. A cette réflexion, beaucoup ont été associés notamment les chefs d’institutions de la république, les responsables de partis politiques et d’organisations de la société civile, les représentants religieux, les syndicats et les légitimités traditionnelles, les hommes de presse et les personnalités considérées comme des observateurs avisés de la vie politique de notre pays. Innovations importantes Selon Daba Diawara, ancien ministre de la fonction publique et président du comité des experts, la révision de la constitution se traduira par d’importantes innovations qui redéfiniront les contours de l’architecture institutionnelle de notre système démocratique. Il s’agira du réaménagement des pouvoirs au sein de l’exécutif, de la création d’un sénat en remplacement du haut conseil des collectivités. Et la réorganisation de la cour suprême, de la cour constitutionnelle, du conseil économique social et culturel, de la haute cour de justice et du conseil supérieur de la magistrature. Sans oublier l’instauration de nouvelles règles de rationalisation du travail parlementaire en vue d’améliorer son efficacité dans l’exercice de la fonction législative et le contrôle de l’action gouvernementale. Il s’agira aussi du renforcement des mécanismes de protection des droits et libertés avec extension des attributions du médiateur de la république, de l’institution du contrôle de constitutionnalité par voie d’exception. ATT encourage la réforme Pour Amadou Toumani Touré, ces réformes sont souhaitables et nécessaires, il ne s’agit pas de remettre fondamentalement en cause les institutions actuelles, mais de les adapter au rythme et aux exigences actuelles. Le processus ainsi mis en marche, revêt un intérêt particulier car il concerne l’Avenir de la nation et le devenir de notre système démocratique. En conséquence, il a invité les forces politiques, la société civile, l’ensemble des compatriotes à  porter ensemble ces idées novatrices et à  développer les arguments nécessaires pour faire connaà®tre et adhérer au projet de révision constitutionnelle, qui vise essentiellement à  conforter le cadre juridique et la pratique de la démocratie au Mali. A la fin de la cérémonie, Daba Diawara après sa présentation, a remis une copie du projet au président de la république Amadou Toumani Touré

Cri 2002 et les médias : une franche collaboration

Jaillir la vérité sur une démocratie apaisée Voila l’un des combats du cri de cri 2002 pour une démocratie apaisée. Selon Dr Abdoulaye Sall, président de cette association la démocratie a-t-on coutume de dire, C’’est « le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ». A cet titre et à  la différence de la démocratie athénienne qui comptait plus d’esclaves que d’hommes libres, la démocratie contemporaine ne désigne pas seulement un schéma institutionnel appartenant au cadre juridique de la politique, mais aussi le fait social que caractérise la puissance active du peuple dans l’espace public. « Ceci corrobore les thèses selon lesquelles avec les nouveaux enjeux et défis du XXI ème siècle (crise économique, crise environnementale, crise énergétique, crise de la démocratie, crise identitaire…). Poursuivant son intervention le Dr Sall pense que, le temps est arrivé de voir la démocratie non plus, selon la tradition classique, le régime politique dans lequel le grand nombre est appelé à  gouverner seul, mais « une manière d’être de la société » dont les membres sont attachés encore à  l’équité, à  l’égalité, à  la justice sociale au même titre qu’à  la liberté. Encore faut t-il qu’on y réfléchisse et qu’on en débattre ? C’’est dans cette perspective que cri 2002 dans son plan triennal 2010 – 2012 s’est assigné comme objectif général de contribuer à  la réalisation des cas innovants de démocratie participative incluant les autorités traditionnelles et les autres organisations de promotion de la citoyenne (médias, radios, jeunes femmes…). à‰galement offrir des activités de qualité répondant aux besoins d’ancrage réel de la démocratie participative et de la décentralisation au sein des institutions et de la société malienne. Trois axes majeurs à  travers lesquels les objectifs seront atteints. Il s’agit entre autres de la réalisation des cas pratiques de collaboration de l’autorité traditionnelle et collectivités territoriales dans la gestion des affaires locales, la promotion de la culture des débats publics, démocratiques et républicains aux niveaux national et décentralisés. Renforcement et consolidation du développement institutionnel Selon Abdoulaye Sall, Il est évident que l’atteinte des objectifs ainsi fixés passent par l’information, la sensibilisation, l’implication, la responsabilisation et l’autonomisation des maliens. « La présente journée avec les réseaux des communicateurs a pour but essentiel de voir ensemble, dans un dialogue actif et intelligent ». Au cours de cette journée plusieurs thèmes ont été proposés dans le domaine de la santé, éducation, emploi, économique, environnement etc. Le représentant du ministre de la communication et de la nouvelle technologie Cheick Oumar Maiga dit Gilbert a assuré l’association pour leur accompagnement pour tout ce qui est débat.

26 mars : Le retour de l’histoire

Il y a 21 ans, le Mali entrait dans l’ère de la démocratie après 23 ans de dictature sous le règne du Général Moussa Traoré ! Amadou Toumani Touré, l’actuel président du Mali, est apparu, à  l’époque, comme un héros de la révolution, après le coup d’état du 26 mars. An té korôlè fè fô koura ! «On veut le renouveau ! » C’’était le slogan en bamanan du peuple malien descendu dans la rue pour réclamer plus de liberté, de justice et de droits. Mais que sont devenus les principaux acteurs de ce 26 mars 1991, consacré journée des Martyrs ! Retour sur une date historique Chronologiquement, le 26 mars est l’aboutissement d’un long processus historique. Comme pour les grandes victoires, il aura fallu le combat acharné de patriotes, de résistants à  l’oppresseur et les soubresauts de l’histoire, pour modifier à  jamais le cours de l’histoire du Mali. Après la mort de l’ex président Modibo Keita en 1977, le général Moussa Traoré prend le pouvoir et érige l’UDPM, comme parti Unique, établissant un simulacre de démocratie, et bridant les libertés individuelles. Le régime interdit toute forme de protestation et les mouvements estudiantins comme l’UNEEM, ( l’Union Nationale des élèves et étudiants maliens). s’en suit la répression de leaders trop contestataires. Parmi eux, Abdul Karim Cabral ! Né en 1955, il fut le dernier Secrétaire Général de l’UNEEM, avant d’être torturé, puis assassiné le 17 mars 1980. Cabral était un étudiant sérieux, un homme épris de justice et d’idéaux, qui se battait pour faire instaurer de meilleures conditions d’études pour les jeunes… ( Bourses, régionalisation des lycées, Accès aux universités etC’…). Mais les grandes victoires s’obtiennent au prix du sang et des sacrifices. Et d’autres résistants prendront le relais, après lui. Les années 90, verront l’émergence de formations tels que l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), le Comité National d’Initiative Démocratique (CNID) de Mountaga Tall Suivront l’Association des élèves et étudiants maliens (AEEM) crée par Oumar Mariko, l’Association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP). Et avec l’appui de l’Union National des travailleurs du Mali, (l’UNTM), du Parti Malien pour la révolution et la démocratie (PMRD), les jeunes diplômés sans emploi, déterminés à  gagner leur liberté et à  jouir de leurs droits, se mobiliseront contre le régime, de même que la presse, lasse d’être bridée. De nombreux journaux publieront des articles incendiaires contre le régime militaire et l’hebdomadaire Le 26 Mars naà®tra de cette lutte, bien après les évènements de Mars 1991. Cette même année, après moult revendications, pour l’instauration du multipartisme, les marches, meetings et assemblées se multiplieront entre janvier et Mars, et seront réprimées dans le sang ! Des centaines de maliens verront mourir leurs fils, sœurs et camarades de lutte dans la rue. La révolution menée de front par des leaders syndicalistes, l’UNEEM, mais aussi le Mouvement des Femmes, constituera un élan historique au Mali, du jamais vu depuis l’ Instauration de la charte du Kurukanfuga en 1235. Et C’’est l’intervention du Général Amadou Toumani Touré, dans la nuit du 25 au 26 mars 1991, qui permettra de destituer Moussa Traoré et d’arrêter le bain de sang ! « C’est le vendredi 22 mars (jour des premières tueries, qui feront plus de trois cents morts, NDLR) que nous avons compris que Moussa avait atteint le point de non-retour et que nous devions intervenir (…) A partir du 22 mars, quand les gosses ont exposé leurs poitrines aux balles, suivis de leurs mères – nos sœurs, nos femmes -, on ne pouvait plus hésiter. (…) Et puis, nous avions déjà  pris contact avec certaines organisations civiles, [en particulier, avec Me Demba DIALLO, président de l’Association des Droits de l’Homme, et le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs, Bakary KARAMBà‰, qui seront les premiers informés du succès de l’opération, NDLR](…),racontera ATT, dans une interview à  l’ hebdomadaire Jeune Afrique. Que reste t-il de la révolution du 26 mars ? 21 ans ont passé depuis les évènements sanglants du 26 mars 1991 ; Moussa Traoré a présenté ses excuses au peuple lors de la conférence nationale (…) et les partis politiques se sont multipliés au Mali, instaurant le pluralisme. Pour certains, la révolution de Mars 91 est un échec car le Mali souffre aujourd’hui de corruption et de clientélisme. l’état subit les méfaits d’une démocratie tronquée, jugent d’autres esprits. Quelles leçons faut-il alors tirer de cette révolution démocratique ? « A l’époque, J’étais un lycéen et J’ai marché avec les autres, mais nous sommes passés à  côté des idéaux du pays! Le 26 mars représentait un repère. Cette date doit rappeler aux hommes politiques, qui ont confisqué le pouvoir l’importance du combat mené », explique Habib Kane, journaliste culturel. Mahamadou Diouara, un jeune étudiant, membre de l’AEEM, estime que le coup d’état du 26 mars a assassiné la révolution : « On a stoppé le sang, mais noyé la révolution, alors que celle ci avait pour objectif de nettoyer le pays ! Les partis politiques ont accouru vers le pouvoir, les oppositions se sont multipliées mais tous, ont oublié jusqu’ à  l’essence du combat du 26 mars ! ». Une vision plus nuancée, celle du chroniqueur et journaliste Adam Thiam : « Le 26 mars amorce un changement, dans l’histoire politique du Mali, celle de la volonté d’un renouveau, d’un état empreint de démocratie, malheureusement, certains leaders politiques ont déçu ». Le 26 mars, une révolution confisquée ? Malgré les réminiscences et les blessures du peuple, le Mali est entré dans l’ère de la démocratie. Le pluralisme s’est installé de même que la liberté de la presse. A chaque scrutin électoral, le peuple peut choisir ses dirigeants et exprimer sa volonté. Dernièrement, les élections Communales ont fait apparaà®tre, un désir d’alternance des élites au sommet depuis de nombreuses années et face à  l’échec de leurs politiques. Après le Mouvement citoyen, l’apparition de formations indépendantes suscitent l’espoir chez les jeunes et les populations les plus démunies. Le parti SADI (…) d’Oumar Mariko, conquiert la voix des paysans à  Koutiala. D’autres comme le CNID ont déçu, et certains comme le CODEM, le nouveau parti de la Convergence pour le développement du Mali d’Housseiny Guindo, créent l’émulation… Le 26 mars 1991 restera toutefois une date symbolique pour les maliens. C’’est l’occasion de rappeler les idéaux de justice et de prospérité, qui ont animé le combat des vrais patriotes du peuple ! Aujourd’hui les acquis du 26 Mars ont montré leurs faiblesses. Le coup de force a frappé de nouveau ce 22 Mars 2012 et le régime d’Amadou Toumani Touré a été renversé comme jadis celui de Moussa Traoré. Sans effusions, sans bain de sang, ce nouveau coup de force montre la fragilité de l’ancrage démocratique dans notre pays. En lieu et place du 26 Mars, le 22 Mars deviendra t-il un nouveau tournant dans l’histoire ?

L’AEEM, acteur de la révolution démocratique de Mars 91 au Mali

Pour la circonstance, des acteurs du Mouvement Démocratique (MD), du Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP) et d’anciens leaders de l’AEEM ont effectué le déplacement. Des figures de la révolution démocratique de Mars 91 Parmi ceux-ci, il y avait les Pr. Ali Nouhoum Diallo et Victor Sys, Bovary Térésa, Oumar Mariko, M. Yaya Karambé, entre autres, ont apporté leur vérité à  l’histoire politique récente du Mali de 1989 à  1992. Pour débattre de la “contribution de l’AEEM à  l’avènement de la démocratie au Mali”, le Dr Oumar Mariko, ex secrétaire général de l’AEEM, a apporté son éclairage aux différents processus qui ont conduit à  la création de l’AEEM, le 27 octobre 1990. Comment l’AEEM a été fondée, les liens qu’elle a eu avec les anciens de l’UNEEM (L’union Nationale des élèves et étudiants du Mali), aux groupes politiques clandestins, les moyens de lutte de l’AEEM, Une fois créée, comment l’AEEM s’est restructurée et quelles sont les difficultés qu’elle a rencontrées ? Quel a été le processus d’élaboration du cahier de doléances du syndicat d’élèves et d’étudiants qu’est l’AEEM ? Quelles relations l’AEEM a eu avec le pouvoir et les autres forces du mouvement démocratique et avec le CTSP ? Au commencement, était l’école de Médecine Selon certains intervenants, l’AEEM est née à  l’école de Médecine de Bamako dans la clandestinité. Cette école était la seule à  avoir un internat à  l’époque. Un moyen pour les étudiants de se réunir en groupe pour échanger et débattre sur la situation scolaire. Pour atteindre leur but, les initiateurs de l’AEEM, par stratégie de lutte, ont tenté d’infiltrer l’Union Nationale des Jeunes du Mali (UNJM) qui était une émanation de l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM) l’ex-parti Unique au pouvoir. Mais à  l’UNJM qui était dirigé par Choguel Maiga, ils n’ont pas réussi à  changer les choses car, très vite, on leur a fait savoir que cette organisation n’est pas un syndicat. Tout de même, le régime en place a compris leur motivation à  travers les messages et les revendications qu’ils diffusaient. Le 27 octobre 1990, sous l’acropole du lycée de Badalabougou, 39 militants se sont réunis pour créer l’AEEM. Mais ils ont été empêchés par l’autorité, C’’est finalement au CRES que l’AEEM a vu le jour le même jour, C’’est-à -dire le 27 octobre 1990 en mettant en place un bureau de 17 membres dirigé par Oumar Mariko pour la restructuration de l’AEEM, et les réunions du Comité Directeur se tenaient tantôt au Carrefour des Jeunes, tantôt dans des domiciles privés sous la persécution de la police politique. Les éclairage de Oumar Mariko En apportant son éclairage, le 1er secrétaire général de l’AEEM le DR Oumar Mariko témoigne ainsi: « J’ai été le seul à  rédiger l’acte de création de l’AEEM, et J’ai demandé à  Me Hamidou Diabaté d’élaborer les statuts et règlement intérieurs parce que je n’étais pas juriste. Lorsque nous avons créé l’AEEM, je ne voulais pas prendre la direction. Ma première proposition a été Oumarou Dicko qui a refusé, Hamadoun Bâ, mon deuxième choix, a lui aussi refusé. C’’est alors que les gens m’ont obligé à  prendre la tête de l’AEEM », a rappelé Oumar Mariko.  » Après la mise en place de l’AEEM, nous avons croisé le fer avec le pourvoir en place en tant que syndicat ». Selon Mariko, à  ce moment, les associations Adema et Cnid (Comité national d’initiative démocratique) existaient et leur donnaient un espace d’expression pour leur lutte. C’’est pourquoi en 1991, précisément en février, C’’est le mouvement AEEM qui a mobilisé plus de 5000 personnes pour une marche de protestation contre le pouvoir.  » Suite à  cette marche, J’ai été entendu par le commissaire Diamoutene de la brigade anti criminelle », rappelle Mariko. Ce dernier lui aurait avoué qu’il avait reçu l’ordre de l’exécuter. « Heureusement pour moi J’ai été libéré à  cause de la pression des étudiants qui ont fait des marches avec barricades »,sourit t-il. C’’est le 26 mars 1991 que Moussa Traoré a été arrêté par un certain Amadou Toumani Touré. Après le coup d’Etat le CTSP a été mis en place composé par toutes les associations du Mouvement Démocratique y compris l’AEEM. Et le 22 Mars, la mémoire des Martyrs de la révolution de 91 est commémorée chaque année au niveau du Monument des Martyrs de Bamako.

Quel rôle pour les médias dans le développement de l’Afrique ?

« Quel est le rôle des médias dans le processus de développement de l’Afrique ? » Cette conférence était animée par Hervé Bourges, ancien Directeur de RFI et ancien Directeur de TFI et France 3 et Tiégoum Boubeye Maà¯ga, Directeur de Publication du journal « La Nouvelle République ». La modération était assurée par Philippe Vasseur, ancien Ministre de l’Agriculture de la France. Intervenant le premier, Tiégoum Boubeye Maà¯ga dira que de 1950 à  nos jours, la marche en avant de l’Afrique n’est pas satisfaisante, que malgré les immenses potentialités du continent, celui-ci est toujours à  la dérive. Selon lui, sous la Colonisation il y avait une relative liberté, les médias de cette époque étaient des médias de l’Etat qui devaient faire la propagande du régime. De 1990 à  maintenant, a ajouté le conférencier, l’Etat a perdu le monopole des médias alors que pendant ce temps les populations végètent dans la misère. Les Médias, vecteur de démocratie en Afrique Aux dires de Maà¯ga, les médias aident l’Etat démocratique à  se bâtir, ils essayent d’informer les populations sur les exigences de la démocratie, notamment en matière électorale. De même qu’ils tentent d’expliquer les notions qui sont liées au développement, en particulier l’Aide publique au développement. Pour lui, les médias doivent faire en sorte que le tissu social ne s’effiloche pas par leur fait. Il faut que les autorités aident les médias à  devenir de véritables entreprises de presse, la démocratie ne peut se construire sans eux, quelque soit le régime, les médias doivent jouer leur rôle traditionnel, a conclu Tiégoum. Quant au deuxième conférencier, celui qu’on a qualifié de «monument » ou « monstre sacré » de la presse en France, Hervé Bourges a souligné que les médias africains doivent s’affirmer et trouver leur place. Tout en déplorant l’extraversion des élites africaines. Et d’ajouter que la presse a un rôle social à  jouer, elle ne peut le faire qu’en développant sont rôle local. Les médias africains doivent être des agents de développement, des promoteurs de civisme. Pour Bourges, sans presse réellement libre, il ne peut y avoir de véritable démocratie. Il a préconisé d’en faire plus pour l’alphabétisation, toujours plus pour la formation des journalistes.

Espace d’interpellation démocratique : Pour l’expression populaire

L’EID est institué en 1996 Crée en 1994, l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) est institué au Mali par le décret n°96-159 du 31 mai 1996. C’’est un forum annuel qui a pour objectif d’informer l’opinion publique nationale et internationale sur l’état des droits de l’homme en République du Mali, contribuer de manière active et pédagogique à  la réalisation d’une culture démocratique nationale et d’impulser de façon significative la politique de promotion et de protection des droits et libertés des citoyens. Il permet aux citoyens d’interpeller directement les pouvoirs publics à  travers le gouvernement, sur les actes qu’ils jugent attentatoire à  leurs droits fondamentaux. Hommage rendu à  la Hollandaise Gerty Hesseling Le début des travaux a été une marque de reconnaissance à  l’endroit de celle qui a été pendant des années membre du jury d’honneur. Il s’agit de la Hollandaise Gerty Hesseling arrachée à  l’affection des démocrates maliens. Elle a été élevée à  titre posthume au rang de Chevalier de l’ordre national du Mali. Son mari, Gérard Swete, son mari a reçu la médaille et n’a pas tari  d’éloges à  l’endroit des décideurs maliens d’avoir pensé à  son épouse qui aimait tant le Mali. Cette année 68 interpellations reçues Cette année, la commission de dépouillement a reçu au total 68 interpellations. 19 sont retenues pour être lues, 28 pour suite à  donner et 27 rejetées. 16 départements font l’objet d’interpellation. 12 ministres ont répondu directement car leurs interpellations sont lues. Le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales était en tête avec 6 interpellations suivi du Ministère de la justice avec 5. ces ministres des différents départements interpellés se sont vite pointés pour répondre, chacun en ce qui le concerne. Une occasion pour le ministre de faire le bilan de l’édition dernière. le ministre de la justice, Maharafa Traoré a rappelé que 121 interpellations ont été reçues, 16 interpellations ont été retenues «Â pour être lues », 24 interpellations ont été retenues «Â pour suite à  donner », 71 interpellations ayant fait l’objet de rejet. Les contributions étaient au nombre de 10. A noter qu’ à  sa création en 1994 l’Espace d’Interpellation Démocratique se situe dans le cadre de la promotion et de la protection des droits de l’homme, qui trouvent leur fondement dans la Déclaration  Universelle des Droits de l’Homme, dont notre pays qui a célébré le soixantième anniversaire l’année dernière. Le jury d’honneur est composé de 9 membres dirigés par l’ancien Premier ministre Modibo KEITA. Consolider la démocratie Le ministre de la justice Maharafa Traore dans son intervention s’est félicité des avancées enregistrées dans la diligence des dossiers dans les différentes juridictions. Pour sa part, le chef du gouvernement, Modibo Sidibé a relevé que l’EID est un véritable instrument de consolidation de l’Etat de droit.

Etats généraux du Foncier : Gestion domaniale et foncière au cœur des débats

Concertations locales à  l’intérieur du pays En prélude aux assisses nationales, des concertations locales des états généraux du foncier se sont déroulées a l’intérieur du pays, du 30 juin au 16 juillet 2008, aux niveau du district de Bamako et des régions administratives à  l’exception de Kidal.l’objectif de ces assisses de concertations était de prendre en compte des préoccupations, problèmes et perspectives de développement dans les problématiques de la gestion du foncier, avec la participation de tous les acteurs locaux au débat sur cette question. Toutes choses qui à  terme, devraient aboutir à  une gestion concertée, transparente et apaisée des affaires domaniales et foncières. En ce qui concerne l’organisation des assisses au niveau national, une commission a été mise en place par la décision du ministre de Tutelle. Cette commission comprend des structures qui ont eu à  effectuer des taches essentielles au cours des concertations locales. Telles que la concertation et la mise en œuvre du plan d’organisation des assises, la préparation administrative et matérielle des missions de supervisons, l’exécution du programme de communication, l’élaboration et l’exécution du budget, entre autres. Au niveau régional, toutes les activités de concertations ont été coordonnées par la commission régionale sous la présidence des gouverneurs de régions et du district. Cette synergie a permis le bon déroulement des travaux de concertations conformément au programme élaboré. l’exception de la région de Sikasso Quant au niveau local, la région de Sikasso fait l’exception, o๠les concertations régionales se sont déroulées dans les cercles contrairement aux autres régions dont les concertations locales ont été tenues dans les régions et le district de Bamako. Elles se sont déroulées suivant le système de regroupement des cercles et communes (en zones homogènes) dans les centres choisis par les commissions régionales et locales d’organisation des Etats généraux du foncier. Au total, ce sont 25 centres qui ont accueilli les 2446 participants auxdites concertations, venus de 45 cercles et des 6 communes du district de Bamako, soit une moyenne de deux localités par centre. Tous les travaux ont été supervisés par les gouverneurs et préfets. Régir les affaires foncières A l’issue de ces concertations locales, plusieurs recommandations ont été formulées sur les différents thèmes débattus dont « présentation du code domanial et foncier : bilan critique, proposition de solutions et perspectives ». Parmi ces recommandations, on note une large diffusion des textes de gestion domaniale et foncière, la transcription et la vulgarisation des textes en langues nationales. l’ensemble des acteurs intervenants dans le domaine foncier, à  l’issue de ces concertations locales, saluent l’initiative et la démarche participative du ministre du logement des affaires foncières et de l’Urbanisme. Les participants ont à  cet effet formulé des suggestions à  l’endroit de la commission nationale d’organisation.

19 novembre 1968 : L’ avènement du Général Moussa Traoré

Le pouvoir du régime Ce jour marquait par l’avènement, à  la tête du Mali, du comité militaire de libération nationale au pouvoir. L’armée, convaincue de répondre aux espoirs et aux aspirations légitimes du peuple a renversé le régime socialiste de la 1ère République, par le biais d’un Comité militaire de libération nationale composé de 14 membres. Il s’agit de Mamadou Sissoko, mort tragiquement dans un accident de circulation quelques jours peu après le putsch, Yoro Diakité et Malick Diallo, Charles Samba Sissoko, Karim Dembélé, Kissima Doukara, Tiékoro Bagayoko, Joseph Mara, Mamadou Sanogo, Missa Koné, Youssouf Traoré, Filifing Sissoko, Amadou Baba Diarra, Moussa Traoré. Cette brochette d’officiers a joué un role clé dans l’investiture de Moussa Traoré. Si parmi eux, certains avaient occupé des postes stratégiques sous l’ère Modibo, d’autres par compte sortaient pour la première fois sur la scène nationale. En effet, la force de ces officiers résidait dans le fait que le plusieurs d’entres eux s’y connaissaient bien dans les rouages de l’administration d’antan. Un putsch fomenté C’’est pourquoi lors du renversement du président Modibo Keita, les maliens n’ont pas été surpris de voir certaines têtes qui en étaient les protagonistes. Dès lors, le colonel Moussa Traoré était bien entouré pour réussir son coup. En prenant les rênes du pays, l’Armée s’est donnée comme tâches prioritaires : la restauration de la liberté dans le respect des lois en vigueur, le rétablissement pour chaque citoyen de son droit à  exercer librement le métier de son choix et de disposer sans aucune restriction du produit de son travail, le redressement de la situation économique et financière, la réconciliation nationale et le retour à  une vie constitutionnelle normale. Ainsi donc, un gouvernement provisoire a été mis sur pied. Mais, on connaà®t la suite. Venu par un coup de force, Moussa entreprit de légitimer son pouvoir en se faisant élire plusieurs fois après avoir fait adopter, par référendum, en 1974, une Constitution – c’est le début de la II ème république – et en créant un parti unique, l’Union démocratique du peuple malien – (UDPM) Les choses en restèrent ainsi jusqu’à  son renversement le 26 mars 1991 à  l’issue d’une insurrection nationale populaire qui l’a vu partir violemment du pouvoir. Aujourd’hui, il vit dans une maison sous surveillance et serait versé dans la religion. Propos mémorables Le président Moussa Traoré à  propos du 19 novembre 1968 : Interrogé à  l’époque par Mohamed Soudha Yattara et Abdoul Kadri Cissé dans le cadre de l’interview – bilan, réalisée par L’Essor à  l’occasion de ses 20 ans au pouvoir, Moussa Traoré a répondu : L’histoire fera le reste.

Citoyenneté démocratique et décentralisation : la jeunesse de Koulikoro sensibilise

Le thème de ce « projet de la campagne intégrée de communication sur la décentralisation en faveur des jeunes de la commune urbaine de Koulikoro » n’est pas fortuit. Selon le directeur général Séga Diabaté de la Radio Dionanka, ce thème d’une importance capitale pour une jeune démocratie comme la notre, alimente également les débats des jeunes dans leur grin autour du thé. « Le présent projet est un montage financier de 3948380 francs CFA dont les 90% sont à  la charge du programme ARIANE soit 3555540 francs CFAet le reste 10°/° sur fonds propres de la radio soit 394840 francs CFA » révèle t-il. Formation des jeunes La moitié de ce fonds a été mobilisée poursuit-il dans la formation des jeunes et animateurs de la radio, dans l’achat de matériel de production, de radio cassettes pour améliorer l’écoute radiophonique de leurs émissions par les membres des clubs. Satisfait de ce geste par la radio à  travers le programme Ariane , le porte-parole des clubs d’écoute de cette radio a promis aux donateurs d’honorer leurs engagements et dit être disposé à  mettre leurs temps et leurs savoirs-faire pour que ce projet puisse atteindre son objectif visé dans la commune urbaine de Koulikoro. Pour Amadou Lamine Singaré 2ème adjoint du maire, la communication intégrée sur la citoyenneté démocratique et la décentralisation est venue au bon moment dans sa commune. Arguant que la décentralisation est mal comprise à  Koulikoro à  savoir la mairie de Koulikoro est confrontée à  des problèmes de mobilisation de fonds surtout depuis la chute de l’huicoma qui versait plus de 60 millions dans la caisse de la mairie. Citoyenneté et jeunesse s’adressant aux jeunes venus massivement M. Singaré ajoute que ce projet est un défi à  relever par jeunesse. La cérémonie s’est achevée par la remise des matériels de communications aux représentants des clubs d’écoute des jeunes avant que le représentant du maire ne remette les matériels au coordinateur de ce projet Boussefou Koité. Ces matériels ne sont autres que des radios numériques pour faire les jeunes les éclaireurs auprès de la commune.

Tandja et le syndrome du « Grand Homme »

Le cas Tandja Mamadou Tandja, 71 ans, président du Niger, est un exemple vivant du syndrome de « Grand homme ». Il entend porter le nombre de ses mandats constitutionnels de deux à  l’infini. En vertu de la constitution nigérienne, M. Tandja devait se retirer en décembre 2009 lorsque son second mandat présidentiel aurait touché à  sa fin. Mais Tandja souffre du syndrome du « Grand homme » ». Il croit qu’il est le seul homme capable de gouverner le Niger comme médiums spirituels et les Marabouts fétichistes lui ont peut-être suggéré. Tandja symbolise le retour à  la période de l’Afrique des systèmes paranoà¯aques à  parti unique et à  juntes militaires qui ont obscurci la plus grande partie de l’histoire de l’Afrique post-coloniale. Tandja a goûté au pouvoir pour la première fois après un coup d’état en 1974. Du fait de son syndrome du « Grand homme », Tandja est hermétique aux critiques de l’organisme régional de la CEDEAO, de l’Union Africaine, des leaders démocratiques africains, des partis d’opposition, des organisations religieuses, des syndicats et des militants des droits de l’homme ainsi que de la communauté internationale. Tandja est déterminé à  gouverner le Niger à  vie en abandonnant ces limites constitutionnelles aux termes des mandats présidentiels et en étouffant les voix démocratiques. Au Niger, Tandja bouleverse la jeune démocratie du pays (depuis 1999) en s’appropriant en quelque sorte ses principes démocratiques afin de créer un système de présidence autoritaire à  vie à  l’instar de la Guinée de Sékou Touré. La psychologie à  la base de la pensée de Tandja parsème le chemin de l’histoire africaine récente. Elle explique aussi le cas de Jerry Rawlings, qui n’avait pas accédé au pouvoir de manière démocratique, disant aux Ghanéens : « A qui ? » quand on lui a demandé de céder le pouvoir dans les années 1980 pour faire place à  la démocratie. En Sierra Leone, le Président Siaka Stevens a dit au Sierra-Léonais, « Pass I die » (« jusqu’à  ma mort je resterai président ») lorsqu’on lui a demandé la démocratisation. Stevens avait préparé le terrain pour une explosion future de la Sierra Leone. Au Libéria, alors que Samuel Doe venait de saccager un système démocratique balbutiant en instaurant un climat d’extrême autocratie, lui et ses acolytes criaient : «Sans Doe, pas de Libéria ». Doe a fini par éclater le Libéria en morceaux. En règle générale, la culture africaine bien ancrée de la Présidence à  vie révèle que le « Grand homme » gouverne toujours contre les aspirations des masses à  la démocratie et au développement. Mugabe, le diable Le Zimbabwe actuel de Robert Mugabe démontre qu’à  long terme, cette attitude fait des citoyens des cadavres vivants. Mais Tandja n’exploite pas de façon positive l’histoire africaine, la culture, la sagesse, et les tendances actuelles du développement africain. En agissant de la sorte il dit indirectement aux Nigériens et aux Africains « Sans Tandja, pas de Niger … Pass I die … A qui ? ». Depuis l’indépendance le 3 août 1960, les 13 millions de Nigériens pauvres ont vécu sous cinq constitutions et trois périodes de juntes militaires avec en toile de fond des assassinats et la rébellion touareg. Le syndrome africain du « Grand homme» émane de certains éléments de la culture africaine : les médiums et les marabouts fétichistes, les spiritualistes et les sorciers-guérisseurs stimulent les « Grands hommes » lors de rituels spirituels traditionnels de « haut niveau » (avec parfoisdes sacrifices humains) et fournissent des interprétations bien pratiques : Dieu aurait par exemple destiné le « Grand homme » à  régner à  vie. Puisqu’il s’agit d’une activité irrationnelle, la plupart du temps cela se traduit par des catastrophes – en témoignent le Libéria, le Rwanda, la Sierra Leone et la Guinée Bissau. Idéologie et rituels Les fameux rituels fétichistes de Jean-Bedel Bokassa de la République Centrafricaine, qui avaient marqué les esprits, ont sans doute entrainé l’effondrement du pays. Et C’’était le cas du Général Nigérian Sani Abacha friand de pratiques de marabouts fétichistes à  grande échelle dans le but de se transformer en président civil. Le Zaà¯rois Mobutu Sese Seko illustrait lui aussi le syndrome africain du « Grand homme », laissant derrière lui un pays ravagé o๠l’Etat s’est autodétruit. Le syndrome du « Grand homme » est donc incompatible avec la démocratie et le progrès. Quel est donc l’antidote à  ce mal, pour traiter les Tandja et consorts ?

Destin : que devient Moussa Traoré ?

De folles rumeurs ont couru cette semaine sur sa prétendue disparition, mais l’homme vient de rentrer de Libye auréolé d’une médaille. Et si seul Dieu connaà®t le lendemain de l’homme, Moussa Traoré, ex président de la république du Mali pendant 23 ans, a été renversé un jour de Mars 1991 pour son refus d’ouvrir le Mali au pluralisme politique. Aujourd’hui, il est devenu grand pieux toujours admiré de ses pairs encore en exercice. La preuve, il vient d’être décoré par le guide la révolution libyenne, Mouammar Kaddafi. Moussa Traoré, un grand pieux Depuis sa grâce en 2002 par le Président, Alpha Oumar Konaré, le général Moussa Traoré se repose, tout tranquille, à  la résidence d’à‰tat qui lui a été affectée à  Djicorono-Para. Selon ses proches, il passe son temps entre son champ situé à  Kasséla et la prière. Aujourd’hui, l’ancien dictateur du Mali est devenu un grand pieux, apprend t-on. Cependant, malgré lui-même, les autorités actuelles du pays ne sont pas insensibles à  sa grande expérience acquise durant ses 23 ans de règne, ni aux nombreux réseaux relationnels qu’il a tissé à  travers le monde. A en croire certaines sources, son tombeur d’hier et actuel chef d’à‰tat, Amadou Toumani Touré, le consulterait de temps à  autre sur les grands dossiers de l’état. Réhabilitation politique En outre, depuis sa libération, le général Moussa Traoré a reçu à  Djicoroni-Para, de nombreux chefs d’à‰tat, rois, émirs ou autres personnalités de passage dans notre pays. Force est de constater aujourd’hui que le général Moussa Traoré, balayé en mars 1991 par le vent de la démocratisatie, a depuis lors été complètement réhabilité par ses bourreaux. Autre temps, autre mœurs, Moussa Traoré bénéficie de tous les avantages et privilèges dus à  son rang d’ancien Président de la République du Mali. Moussa Traoré décoré par Kaddafi Rappelons que quand il était au pouvoir, l’honneur lui est revenu de présider l’organisation de l’unité africaine (OUA) actuelle Union Africaine(UA). Pendant son mandant à  la tête de cette organisation, il s’est illustré sur la scène africaine par son engagement et sa détermination pour l’intégration africaine. Toute chose qui a marqué Kaddafi dont le combat est de faire l’Afrique les Etats-Unis d’Afrique. Folles rumeurs sur la mort de Moussa Traoré Le général Moussa Traoré n’est pas mort, il est bien vivant. La preuve est que la nuit du lundi à  hier matin, le général a bien dormi chez lui, à  Dijcoroni Para selon une source sûre. l’ancien Président est effectivement rentré aux environs de 23h et a quitté l’aéroport Sénou peu après minuit pour regagner son domicile. Il était accompagné de son fils Idrissa Traoré dit Idy et Conseiller technique au ministère du logement, selon des témoins. A son arrivée, selon des témoins présents à  l’aéroport, les gens étaient étonnés de voir Moussa Traoré en personne. Car dès mardi 8 septembre, de folles rumeurs avaient circulé sur sa mort en Arabie Saoudite o๠il effectuait le petit pèlerinage (Umra). Mais des sources de sa famille avaient démenti ces rumeurs sur son décès, lesquelles se sont amplifiées le week- end dernier et en début de semaine. En effet, Moussa Traoré était plutôt en Libye à  l’invitation du président Kaddafi qui célébrait, le 1er septembre dernier, son 40è anniversaire au pouvoir après le renversement du Roi Idriss accusé d’affamer le peuple malgré la manne pétrolière. Pour la petite histoire, les trois président maliens ont reçu, chacun, une médaille pour saluer leur combat pour l’Afrique : C’’est une carte avec l’effigie du colonel Kaddafi en médaillon et l’inscription du 40 ème anniversaire de la révolution libyenne en caractère arabe, en guise d’ornement. Moussa Traoré lui est bel et bien revenu au bercail. Et pour longtemps.

Maître Konaté sur le code de la famille : « On s’est contenté de plaquer les institutions républicaines, pour simplement répondre à la mode démocratique !»

Avocat réputé au barreau malien, Maà®tre Mamadou Ismaà¯la Konaté est associé du cabinet Jurifis Consult. Très présent dans les débats de société qui traversent la société malienne, affaire du vérificateur général, ou BHM, il est aussi l’avocat de l’ancien président tchadien Hissène Habré. A travers une longue interview consacrée à  JournalduMali.com, cet agitateur d’idées nous livre sa vision sur le très controversé code de la famille, qui ne manquera pas d’occuper les devants de l’actualité dès la fin du mois de Ramadan. JournalduMali.com : Que pensiez-vous du nouveau code après qu’il ait été voté par l’Assemblée Nationale le 3 Août 2009? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Comme toutes les personnes de ma génération et de ma formation, je me suis réjoui à  l’idée qu’un Code de la famille ait opté pour ce qui est apparu à  mes yeux d’homme, de citoyen, de professionnel du droit comme une avancée réelle en termes de droits et d’équilibre des droits. JournalduMali.com : Ne regrettez-vous pas que le code n’ait pas été plus loin sur l’excision et la polygamie notamment ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Je ne juge pas les avancées de ce Code uniquement sur ces questions spécifiques là . De mon point de vue, pour ce qui concerne ces questions, le droit positif et tout le dispositif prévu dans les Conventions internationales signées par le Mali comportent de nombreuses réponses adéquates. Il est vrai que ces réponses sont moins « bruyantes » mais plus efficaces que les dispositions insérées dans un texte aussi spécial que le Code de la famille. Vous me parlez de la polygamie, pour moi, cela relève d’une option qui reste ouverte à  ceux là  qui en font le choix. Il ne reste pas moins vrai que certaines personnes subissent plus que ne vivent la polygamie. Ces personnes là  ont peut être besoin de la protection de la loi dans le cadre d’un ordre public de protection. JournalduMali.com : Avez-vous été étonné par l’ampleur des manifestations de protestation? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Très franchement je n’avais pas exclu une réaction, mais jamais au point de penser que l’on pouvait remplir d’un coup tout un stade en une seule matinée. Nombre de candidats aux élections les plus importantes dans notre pays ne sont pas arrivés à  faire cela, malgré qu’ils se réclament du peuple et disent disposer de militants partout. Il est vrai que l’appel auquel tous les « contestataires » du Code ont répondu, venait de plus loin qu’un appel politique. JournalduMali.com : Votre position sur le code a-t-elle évoluée depuis ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : La position de tout le monde devrait plus ou moins évoluer après ce qui s’est passé. C’’est vrai qu’il y a toujours des téméraires, mais Il ne faut pas tomber dans ce travers qui amène beaucoup de gens à  se dire « modernes » face à  d’autres qu’ils peuvent malencontreusement juger « moins modernes », ou « arriérés ». Ma position sur cette question a donc évolué pour plusieurs raisons : La première tient à  la diversité et à  la spécificité « des communautés ethniques » non suffisamment prises en compte dans les dispositions de ce Code. La seconde est en rapport avec le rôle social et la mission d’un certain nombre d’« autorités », de « notabilités » qui ne sont pas toujours « valorisées » dans nos lois « modernes ». La troisième, et pas forcément la dernière, tient au fait que des composantes essentielles de la nation malienne se sont exprimées dans un cri « presque » de détresse et de douleur. Une autre raison est qu’il faut évoluer, en tout état de cause, et je suis en parfait accord avec mon confrère Mountaga TALL, député de son état qui nous invite à  moins de paresse intellectuelle… Je n’ai pas de scrupule à  reconnaitre que J’ai évolué sur des points se rapportant au Code. JournalduMali.com : Pourquoi la frange de la société civile qui était favorable au code ne s’est-elle pas mobilisée ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : J’ai souvent entendu un tel argument qui venait comme un gros reproche fait à  la société civile, comme si cette dernière avait failli à  un « devoir de solidarité ». Envers qui d’ailleurs ? Non, je ne suis pas un farouche partisan du recul et de l’inaction. Mais reconnaissons le, le pays et ses hommes n’avaient pas beaucoup d’autre choix que d’apaiser le climat social afin que la réflexion se fasse dans la plus grande sérénité. Il fallait dans tous les cas éviter de se regarder en chiens de faà¯ence, prêts à  un affrontement dont personne ne pouvait prédire l’issue. Il faut se parler désormais et avancer dans la réflexion et dans les propositions. JournalduMali.com : Que pensez-vous de la gestion gouvernementale de cette affaire avant le renvoi? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Le gouvernement malien s’est trouvé exactement comme son homologue français au moment du passage en force de la Loi dite « Devaquet ». Il s’agit d’un projet de loi qui a tenté de reformer les universités françaises en fin 1986. Très contesté, il a entraà®né un mouvement étudiant et lycéen, notamment marqué par la mort de Malick OUSSEKINE, et le projet de loi a fini par être retiré. Le Président ATT s’en est sans doute instruit. Il a, dans son adresse à  la Nation, soutenu lui-même que tout avait été fait pour que le consensus soit à  la base de l’adoption de ce texte. Il faut rappeler qu’il s’agit d’un texte qui est d’origine gouvernementale. Il n’y a pas de raison de douter de la parole de la première autorité nationale, ce d’autant plus qu’il a été le tout premier à  se réjouir publiquement du vote de la loi par le Parlement. Cependant, force est de constater qu’au regard de l’évolution de l’actualité du Code de la famille, il y a comme quelques ratés dans le « déroulé ». En définitive, la leçon à  tirer est que dans notre pays comme dans beaucoup d’autres de la sous région, nous nous sommes souvent contentés de « plaquer » les institutions républicaines, pour simplement répondre à  la « mode démocratique ». En mettant en place ces institutions, nous les avons assez souvent perverties dans leur fonctionnement et rapports entre elles et avec d’autres. Il faut désormais « oxygéner » les institutions et « libérer » le système politique et démocratique dans notre pays. Les lois doivent être votées après des débats francs, ouverts et instructifs au cours desquels les élus de la nation s’expriment. Il n’y a aucun besoin de donner des « instructions politiques » et des « directives », qui font perdre de vue aux représentants du peuple qu’ils sont d’abord là  pour le peuple et pour son bonheur, et non uniquement pour un gouvernement. JournalduMali.com : l’Assemblée Nationale a-t-elle joué son rôle ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : l’Assemblée Nationale a pleinement joué son rôle dans le vote de la loi au moins. A t-elle joué un autre rôle que celui là , je ne saurais le dire. Va-t-elle encore jouer son rôle dans ce second exercice qui lui est demandé par le Président de la République, à  savoir, relire la loi, est bien malin qui saura le prédire. JournalduMali.com : Etes-vous d’accord avec le renvoi par le Président ? Etait-ce la bonne décision ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : La décision de renvoyer le texte de la loi en seconde lecture par le Président de la République ne relève que de sa seule et unique prérogative. Cette décision ne se discute pas. Elle se discute d’autant moins qu’elle trouve son fondement dans la Constitution. Il a pris la décision qu’il a cru devoir prendre et je constate que pour ce faire, il a pris le soin de consulter les nombreuses institutions de la République et leurs Chefs, les corporations, les forces vices et autres leaders politiques et d’opinions. N’aurait-il pas été plus opportun de consulter tous ceux là  avant plutôt qu’après ? Enfin, pour cette seconde relecture, je reste en tant que juriste, curieux de connaà®tre les points de contradiction qui vont servir de support à  la relecture du texte et à  sa nouvelle discussion. JournalduMali.com : Quels sont d’après vous les articles qui font le plus polémique et quelles solutions préconisez-vous? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Le plus curieux dans cette affaire, C’’est que tout le monde avance tout et son contraire à  la fois. De sorte qu’il devient plus difficile de faire la part des choses entre les points contesté et ceux qui sont contestables. Au-delà , il est facile de constater les articles controversés se rapportent le plus souvent à  des aspects philosophiques, des références culturelles, sociologiques et religieuses. Dans tous les cas, il est possible de concilier les points de vue si tous les acteurs sont animés du souci de doter notre pays d’un véritable cadre juridique applicable à  la famille et à  nos relations humaines, sociales, matrimoniales, patrimoniales… La question de la place et du rôle de la jeune fille d’une part et de femme-épouse d’autre part, est centrale. Il est impensable de confiner la femme d’aujourd’hui dans un rôle qui ne tienne pas compte de son environnement, de sa culture, de sa sociologie et de beaucoup d’autres facteurs. La femme de 2009 n’est pas celle de 1989 à  n’en pas douter. Son aspiration profonde à  plus de liberté, plus d’équité et plus de justice sont d’autant plus légitime qu’aucune religion du livre ne dit « non » à  une telle quête. De ce point de vue, les dispositions du code ne doivent pas être discutées sur la base d’une référence unique, de fondements figés et immuables, mais les réponses à  y apporter doivent se fonder sur des bases multiples, qui doivent venir de nous même, de notre culture et de nos religions. Autre question importante, la succession et la part susceptible d’être attribuée aux héritiers ne devrait pas avoir une importance véritable en raison du sexe, de la filiation. Le plus important aux yeux des maliens que nous sommes étant que les héritiers soient issus du même père. Dès lors que ce dernier a exprimé une volonté claire, cette volonté devra demeurer et s’exécuter. Cet argument est soutenu par le fait qu’il existe un air de tolérance naturelle des religions, aussi bien chrétienne que musulmane, qui n’expriment aucune opinion contraire. Pour ce qui concerne le formalisme nécessaire en matière de célébration d’union maritale, les dispositions du code de la famille n’interdisent point les mariages religieux. Il ne viendrait d’ailleurs à  l’idée de personne de nier l’évidence de l’importance de ce rôle. C’’est d’ailleurs sur ce point précis que les pouvoirs publics ne doivent plus hésiter à  s’avancer pour fixer un véritable « cadre juridique » de l’intervention des « ministres du culte » en matière d’état civil. Dans notre pays, aucun baptême ou mariage ne peut être célébré, aucun mort ne peut être inhumé, sans la présence et l’intervention d’un « ministre du culte ». Il ne viendrait là  encore à  l’idée de personne de confier de telles missions au premier venu que l’on rencontrera dans la rue par exemple. Cela veut dire que ces « actes » ont un sens et que les personnes qui les accomplissent ont une « importance sociale ». Dès lors, pourquoi ne pas imaginer de créer un statut particulier d’« officiers d’état civil religieux » ou d’ «agents d’état civil religieux ». Ces « autorités » seront nommées tous les ans, renouvelable dans des localités définies, par arrêté du ministre de l’intérieur, sur la base de critères tels que l’intégrité morale, le niveau de savoir et de connaissances cultuels, la notoriété publique, l’exercice effectif d’un ministère du culte… Le rôle et la mission de ces « officiers » ou « agents » de l’état civil consisteraient selon leur culte, à  prononcer les baptêmes, célébrer les mariages, inhumer les morts … Et ils feraient les déclarations auprès des autorités en charge de la tenue des registres ouverts pour ce faire pour y être mentionnées. JournalduMali.com : Le fait de créer des officiers d’Etat civil religieux ne va-t-il pas à  l’encontre de la laà¯cité de l’Etat ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Aucunement, bien au contraire. Il s’agit vraiment là  de prendre en compte une réalité de notre culture et de nos pays. Jusque là , C’’est le principal reproche qui nous est fait de tout faire venir d’ailleurs, en termes d’idées. Je pense pour une fois que l’on peu oser se jeter à  l’eau pour travailler sur des concepts nouveaux. La création de statuts particuliers d’officiers d’état civil religieux permet également de prendre convenablement en charge la mission de service public de déclaration des naissances, des décès et des mariages. Ces statistiques dans notre pays ont besoin d’être considérablement améliorés. Et puis, la mission de service public comme celui proposé s’exécutera sous un double contrôle administratif et judiciaire. Les personnes conservent encore leur liberté d’aller ou de ne pas aller par-devant les « ministres du culte » pour assurer un ministère. JournalduMali.com : Les modifications qui vont être apportées ne constituent-elles pas un recul pour le droit des femmes ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Les femmes le diront mieux que quiconque. Mais entre avancer doucement mais sûrement et ne rien à  avoir, il n’y a pas beaucoup de femmes qui ne suivraient pas sur ce qui est avancé là . Et puis les femmes ne sont jamais pour l’affrontement et les contradictions qui ne se terminent pas vite. JournalduMali.com : Comment allez-vous agir pour faire avancer vos propositions ? Existe-t-il un collectif autour de vous ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Je prends le risque de mettre sur la place publique une réflexion personnelle que J’ai muri et que je continue encore de murir. Je m’inspire de ce qui se passe tout autour de nous, en termes de droit comparé dans des environnements similaires ou identiques. Cette réflexion va sans doute se poursuivre dans le cadre d’une structure associative que je préside : « TICS DU DROIT ». TDD agit pour le développement et la promotion du droit et cette question-ci en fait fondamentalement partie. JournalduMali.com : Vos collègues avocats partagent-ils votre point de vue ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Les avocats sont des gens généralement intelligents, ils prendront sans doute position dans un sens comme dans l’autre, mais si cela présage d’un débat qui ne s’est malheureusement pas fait encore de manière lucide et profonde sur cette question dans notre pays, J’applaudirais mes Confrères des deux mains.

Dialogue inter-politique et démocratie au Mali : 52 partis réunis en conclave

Organisée par la fondation centre  » Maliens pour le dialogue Inter-partis et la démocratie, cette réunion permet aux partis de souffler dans la même trompette et de renforcer le dialogue entre les partis membres et leurs capacités institutionnelles et organisationnelles. Consolider la démocratie Elle s’inscrit dans le plan d’action 2009 de la fondation du centre Malien pour le dialogue interpartis et la démocratie (CMDID). C’’est en vue d’apporter une contribution aux travaux de la mission de réflexion sur la consolidation de la démocratie au Mali, initiée par le président de la république Amadou Toumani Touré. En effet, la table ronde de mars, qui a réuni les formations politiques membres de la formation CMDID, a élaboré une feuille de route dont la teneur était de faire la synthèse du rapport de la mission de réflexion sur la consolidation de la démocratie au Mali et de la diffuser aux 52 partis membres. Echanges et réflexions cadres Il faut signaler qu’en prélude à  cette rencontre, le conseil d’administration du centre, a initié une série de rencontres avec les directions des partis politiques membres du CMDID pour expliquer l’objectif visé par ces échanges interpartis. Ces rencontres qualifiées de salutaires par tous, présageaient déjà  la pertinence de l’organisation de cette rencontre. C’’est pourquoi Amadou Ly, président du conseil d’administration de ce centre a déclaré dans son discours d’ouverture, qu’il s’agit aujourd’hui d’échanger sur la synthèse des différentes réflexions internes dans le but d’obtenir un consensus minimum sur les questions de reformes institutionnelles en cours et qui ne peuvent laisser indifférents les acteurs politiques que nous sommes. Faut –il rappeler que le centre Malien pour le dialogue inter-partis et la démocratie crée en Avril 2008, est une plateforme politique de 52 partis politiques dont 14 représentés à  l’Assemblée Nationale, et qui a pour but de contribuer à  la promotion de la démocratie multipartite en république du Mali.

« Les boucliers de la démocratie » : naissance d’une association

Le slogan appartient l’association « les boucliers de la démocratie ». Une citation de Che Guevara qu’elle a prise pour démontrer le degré de son engagement dans la promotion de la démocratie. « N’acceptons plus d’être des marionnettes de ces hommes politiques sans scrupules qui nous instrumentalisent pour assouvir leurs besoins. Ils nous achètent à  vil prix (2000FCFA, un kilo de sucre, du thé, des t-shirts…) pour gonfler leur électorat et une fois au pouvoir, ils réalisent leurs rêves », voilà  ce en quoi on peut résumer l’intervention du vice président de « boucliers de la démocratie. Comme pour dire, que plus jamais, la jeunesse malienne ne doit se laisser faire. C’’est la motivation de ce groupe de jeunes qui vient de se réunir pour faire front à  certaines pratiques jugées anti-constitutionnelles. Association politique, laà¯que et à  but non lucratif selon ses fondateurs, « les boucliers de la Démocratie » se fixe comme objectifs de veiller au respect des acquis de la révolution de 1991 au Mali. Elle dit non à  toute forme de violation de la constitution. Elle se bât également pour faire de l’article 30 de la Constitution du pays, un principe « sacro- saint », une norme impérative à  laquelle aucune dérogation à  l’alternance au pouvoir n’est possible. « Notre mission principale C’’est de dénoncer », a martelé Oumar Diané, Président de l’association officiellement lancée samedi à  Bamako. A la cérémonie de lancement, les militants de l’association ont fait appel à  plusieurs acteurs de la démocratie malienne. Le professeur Victor Sy en a profité pour inviter les inviter à  aller au-delà  du simple militantisme d’associations. « Impliquez-vous dans la politique. Intégrez les partis politiques et battez-vous auprès des autres», a t-il lancé. Sauvegarder les acquis de la Révolution de Mars 1991 Si à  l’indépendance du Mali, la majorité des leaders politiques avaient entre 18 et 40 ans, de nos jours, le constat est tout autre. Les responsables politiques ont pris de l’âge. La plupart d’entre eux sont proches de la retraite. Les quelques jeunes qui s’intéressent à  la chose politique, sont des figurants. Or, l’avenir politique du pays est entre les mains de la jeunesse. Pour rappel, la révolution de mars 1991 a été en grande partie commanditée par le mouvement estudiantin. Certains anciens élèves sont aujourd’hui responsables de partis politiques. Déçus par l’atmosphère politique, les dernières générations tardent à  emboà®ter le pas à  leurs aà®nés. Ces derniers restent donc au début et à  la fin de la vie politique. Ils changent ainsi de titres politiques d’année en année. Maires, députés, ministres, présidents, on cumule les expériences même si quelque part, on parle de faible taux de participation. Cela sous entend que peu de maliens s’intéressent à  la politique politicienne. C’’est à  partir de toutes ces réalités que ce groupe de jeunes veut apporter sa contribution à  la consolidation de la jeune démocratie. Ne dit-on pas que « la jeunesse n’est pas une période de la vie, mais un état d’esprit ? ».

Discours d’ Obama à Accra : « l’Afrique a besoin d’institutions fortes ! »

Prononcé depuis le centre International de conférence d’Accra, le discours de Barack Obama est révélateur d’une Amérique ouverte sur le monde, et non plus enfermée dans ses obsessions sécuritaires. Opérant une rupture avec son prédecesseur, Obama veut responsabiliser les africains sur leur propre sort. Seuls responsables de leur bonheur, c’est en partenaires stratégiques qu’ils doivent aujourd’hui se positionner pour peser dans l’échiquier mondial : Et pour appuyer l’essence de ce discours qui mentionne aussi la jeunesse, Obama s’appuie sur l’exemple du Ghana comme modele de stabilité politique et de démocratie, justifiant aussi le choix de ce pays, pour sa premiere visite en Afrique Subsaharienne : Extraits : ‘Je suis venu ici au Ghana pour une raison simple: Le 21e siècle ne sera par ce qui se passe à  Rome, à  Moscou ou à  Washington, mais aussi par ce qui se passe à  Accra ou ailleurs en Afrique… Nous vivons une époque o๠les frontières entre peuples sont etroites Votre prospérité contribue aussi la prospérité de l’Amérique. Votre santé et votre sécurité est aussi la notre. Et la force de votre démocratie peut aider à  promouvoir les droits de l’homme pour les peuples du monde. Donc, je ne vois pas le pays et les peuples de l’Afrique comme un monde à  part, je vois l’Afrique comme un élément fondamental de notre monde interconnecté … et en tant que partenaires de l’Amérique, ceci pour assurer l’avenir de nos enfants. Ce partenariat doit être fondé sur la responsabilité mutuelle et de respect mutuel. Nous devons commencer par ce principe : ‘ l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains ! Mon père a grandi dans un petit village du Kenya, loin des universités américaines, o๠il est venu pour recevoir une éducation. Les luttes de son propre père ont donné naissance à  de nouvelles nations, en commençant ici, au Ghana. Les Africains ont été pourl’éducation et l’affirmation de soi avec de nouveaux moyens, et l’histoire, je vous le dis, est en mouvement. Dans de nombreux endroits, l’espoir de la génération de mon père a cédé la place au cynisme, même au désespoir. Maintenant, il est facile de pointer du doigt et à  cerner la responsabilité de ces problèmes sur les autres. Oui, une carte coloniale a contribué à  élever les conflit. Et L’Occident a souvent abordé l’Afrique source de ressources plutôt que comme partenaires. Mais l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie zimbabwéenne ou des guerres dans lesquelles les enfants sont enrôlés comme combattants. Dans la vie de mon père, il a été en partie le tribalisme et le clientélisme et le népotisme dans l’indépendance du Kenya, qui pour une longue période de sa carrière a déraillé, et nous savons que ce type de corruption est encore une réalité quotidienne pour de nombreux pays. Maintenant, nous savons que c’est pas toute l’histoire. Ici, au Ghana, vous nous montrez un visage digne de l’Afrique, qui est trop souvent négligé par un monde qui ne voit que la tragédie ou la charité. Le peuple du Ghana a travaillé dur pour instaurer une démocratie solide, avec les transferts pacifique du pouvoir, même dans le sillage des élections contestées de près. Et en passant, je dirai que la minorité mérite autant de crédit que la majorité. Avec l’amélioration de la gouvernance et une société civile naissante, l’économie du Ghana a montré des taux de croissance impressionnants. [bJe crois donc que ce moment est tout aussi prometteur pour le Ghana et l’Afrique comme le moment o๠mon père est venu et de nouvelles nations sont entrain de naà®tre.] Seulement, cette fois, nous avons appris que ce ne seront pas des géants comme Nkrumah et Kenyatta qui vont déterminer l’avenir de l’Afrique. Ce seront des hommes et des femmes comme vous, ici au parlement du Ghana – Ce seront des jeunesdébordant de talent et d’énergie et d’espoir qui pourront prétendre à  l’avenir que les générations précédentes n’ont jamais pu réaliser. Maintenant, pour réaliser cette promesse, nous devons d’abord reconnaà®tre que vous avez donné vie au Ghana: le développement dépend de la bonne gouvernance. C’est l’ingrédient qui fait défaut dans beaucoup d’endroits et depuis trop longtemps. Seul le changement peut débloquer le potentiel de l’Afrique. Et c’est une responsabilité qui ne peut être satisfaite que par les Africains. Quant à  l’Amérique et l’Occident, notre engagement ne doit plus être mesurée par les dollars que nous dépensons. J’ai promis des augmentations substantielles dans notre aide exterieure et qui est dans l’intérêt de l’Afrique et de l’Amérique. Le véritable signe de réussite n’est pas de savoir si nous sommes une source perpétuelle de l’aide mais de savoir si nous sommes ds partenaires dans notre capacité de changement et de transformation…

D’une Pratique Démocratique à l’autre (2/2) : Quand Tandja impose le Oui au Référendum..

Voici donc l’autre aspect de l’actualité internationale qui nous a également tristement interpellés. Le Président nigérien Mamadou TANDJA du Niger, a, le 5 mai dernier à  Agadez, en marge de la cérémonie de lancement des travaux du gisement d’Imouraren dit ne plus pouvoir « rester insensible à  l’appel du peuple » au sujet de la possibilité pour lui de se représenter pour un troisième mandat. Le président nigérien qui est à  la fin de son second et dernier mandat présidentiel, au sens de la constitution de son pays, n’exclut désormais pas de recourir à  la consultation populaire pour, dit il, directement poser la question au peuple de l’autoriser à  briguer un troisième mandat, puis un quatrième pourquoi pas un cinquième à  vie… Il faut le dire pour le déplorer, la question du renouvellement des mandats présidentiels au-delà  des termes légaux se pose de plus en plus dans de nombreux pays de notre continent et de la sous région. Avancée ou un recul démocratique ? Les analystes ne manqueront pas de s’exprimer là  dessus ! Mais à  ce sujet et sur cette question, il faut se rappeler que les années 90 ont été fortement marquées par des renversements violents et forcés de régimes et de dirigeants politiques africains de l’époque. Il leur était reproché de se maintenir trop ou assez longuement au pouvoir. Les Constitutions africaines sont venues, à  la faveur des conférences nationales, réguler et fixer des règles précisant les modes d’accession au pouvoir dont la durée a été également limitée dans le temps. Les coups d’états civils ou militaires et toutes les formes violentes et illégales de prise de pouvoir ont été bannis et leurs auteurs mis en quarantaine. La limitation du mandat présidentiel est sans conteste apparue comme une notable et salutaire évolution politique et institutionnelle dans le continent. Les alternances politiques n’ont d’ailleurs pas tardé à  se produire au Bénin, au Sénégal, à  Madagascar (du temps de Didier Ratsiraka), au Mali dans une certaine mesure, et plus récemment au Ghana. Ceci a été fortement salué et encouragé par la communauté des démocrates.Ces premiers signes d’évolution démocratique et institutionnelle semblent ils révolus dans notre continent et dans la sous région ? Sans doute oui au regard de signes inquiétants qui se profilent dans nos pays. En effet, les nouvelles pratiques qui ont actuellement cours dans nos pays visent à  nier ce qui est jusque là  apparu comme une évidence. Sous le couvert de faire « parler le peuple » en des circonstances qui n’en sont que alibi, l’on tente d’organiser à  tout va, des pseudo révisions constitutionnelles, en réunissant tantôt les parlementaires acquis à  la cause à  « vendre », tantôt son « peuple », en organisant des référendums d’illusion, ou encore, en réunissant des commissions dites consultatives et non moins constitutionnelles, mais « téléguidées », dans le seul dessein d’assurer une certaine évolution non pas constitutionnelle ou institutionnelle, mais du régime et du clan de l’heure, incarné par le « chef ». Ce faisant, les gens de pouvoir agissent déguisés, se souciant peu de la réelle volonté populaire qui devra s’effacer face à  l’hégémonie exacerbant d’un Homme et de son clan, si ce n’est d’une dynastie. Accéder au pouvoir parait chose aisée dans notre continent, mais le quitter ne se fait que violemment, se termine par un renversement, une tuerie ou un emprisonnement. Contre tout cela, le Président Mamadou TANDJA n’en a cure et exprime un mépris royal. Contre le point de vue des sages de la Cour Constitutionnelle qui lui ont indiqué qu’une révision constitutionnelle ne peut être entreprise au moyen d’un référendum, il répond par la dissolution du parlement. Démarche plus qu’incompréhensible quand on sait que ce parlement est à  six mois de la fin d’une législature. C’’est sans compter la volonté manifeste du Président TANDJA de semer le vent au Niger pour sans doute, récolter la tempête ! Son exemple n’est point un bon exemple ! La limitation du mandat présidentiel constitue un dispositif constitutionnel essentiel qui devrait être déclaré infranchissable dans nos pays. Sur un plan plus général, aucune volonté ne devrait et/ou ne saurait venir la remettre en cause pour quelque motif ou motivation que ce soit. Ceux là  qui se croient en mission et qui veulent coûte que coûte et vaille que vaille la terminer, même au prix d’un prolongement du terme de leur mandat n’ont qu’à  se rappeler que : Ils ne sont que des hommes par nature infaillibles et mortels ; Les bambaras disent : « que l’on peut sans aucune difficulté se prendre pour le plus vaillant des fils de sa mère, mais jamais le plus vaillant des fils de toutes les mères du monde ». Chaque individu, chaque homme, chaque dirigeant ne saurait durer plus longtemps qu’il ne lui faut dans la vie et au pouvoir, juste une question de temps. A propos du temps, Raymond DEVOS disait fort justement que « pour passer du jour au lendemain, il faut toute une nuit ». Prions que les gens de pouvoir dont Mamadou TANDJA ne soient inspirés par rien d’autre que la seule volonté du peuple, exprimée librement et dans le temps.

D’une pratique démocratique à une autre (1/2)

Deux faits importants relevés dans l’actualité de ces dernières semaines obligent à  jeter un regard désormais circonspect sur ce qu’est la pratique démocratique d’un pays à  un autre, d’une démocratie à  une autre, d’un dirigeant politique à  un autre, le tout au regard des exigences nouvelles de vertu et de morale politiques nécessaires, à  la construction et la consolidation de toute démocratie. Intéressons-nous d’ abord au premier fait qui nous a interpellés et qui est relatif à  l’actualité politique britannique : le deuxième fera l’ objet d’un second article : Stigmatisé pour son rôle dans le scandale des « notes de frais » des députés, Michael MARTIN, Président de la Chambre du Royaume Uni, a annoncé – de manière lapidaire – qu’il quitterait ses fonctions de speaker le 21 juin prochain. « Afin que l’unité des Communes puisse être maintenue », a-t-il lancé à  ses collègues dans un silence religieux. « Le bureau du speaker est censé symboliser l’intégrité parlementaire, la probité et la loyauté à  travers les siècles », estime le journal The Irish Times, qui constate que l’occupant du poste n’avait d’autre choix que de s’effacer. Une première depuis trois cents ans de pratique démocratique au Royaume Uni ! Le parlementarisme anglais a jusqu’ici, été le modèle par excellence de la pratique démocratique moderne. Cette personnalité Britannique de tout premier plan se voit éclabousser par un vaste scandale lié aux « Notes de frais », ce qui a fait montrer du doigt, le laxisme dans le contrôle des activités parlementaires. En Angleterre, la loi autorise un Député ou un Lord à  se faire rembourser à  concurrence de l’équivalent de £ 24.006 (soit F.CFA 18.267.746, au titre de l’allocation pour sa résidence secondaire. En effet, l’on considère que pour les besoins de leurs activités politiques et parlementaires, les Députés et les Lords ont besoin de se déplacer de leurs circonscriptions à  Londres, siège de Westminster, le parlement anglais. C’’est dans ce cadre qu’ils sont amenés à  acquérir ou à  louer des résidences secondaires devant leur servir de « pied à  terre » londonien. Les dépenses auxquelles sont exposés les parlementaires dans ce cadre-ci sont ainsi mises à  la charge du contribuable anglais, naturellement dans les limites fixées par la loi. Malgré cette stricte limitation de la loi, de nombreux élus anglais ne se sont pas gênés de « forcer la dose » de leurs « dépenses remboursables », en demandant le remboursement de frais aussi variés et hors de propos que : l’entretien de leurs résidences secondaires, l’achat de rouge à  lèvres pour leurs épouses, voire « maitresses », des sacs entiers de fumier pour leurs jardins, le règlement du prix des travaux de réfection de leurs piscines, le remboursement des intérêts de leurs emprunts immobiliers, la location de vidéos pornographiques …, le tout constituant des plaisirs auxquels ne saurait gouter des gens des tropiques. Même si les élus ainsi mis en cause ont accepté de rembourser les montants qui leur ont été indûment remboursés (à  ce jour, environ £ 146.420, soit F.CFA 111.421.511 l’ont déjà  été), la situation est pour le moins cocasse. Difficile, en effet, de se réjouir de l’issue d’une telle situation. Mais, si ces évènements peuvent prêter à  sourire, ils témoignent à  bien des égards des leçons que nous devons tirer pour nos jeunes Nations. s’il faut se réjouir encore de cela, nous pourrions dire que là  bas au moins, lorsque qu’on est pris la main dans le sac, il est mal venu de ne pas remettre ce qu’on a pris dans la caisse. En tant que maliens, imaginons simplement la tête d’un anglais, découvrant que d’importants fonds ont été détournés par un parlementaire de la  »République très très démocratique de Gondwana ». Que ces fonds ont été utilisés pour épouser une cinquième et non moins légitime épouse. Que le parlementaire malien s’est bien empressé de « doter » sa nouvelle épouse au moyen des remboursements de « ses dépenses injustifiées » ? Simple différence de culture démocratique et de mœurs politiques me diriez vous ? Ce que ne manquerait sans doute pas de faire rire un British. Que dire de nos « cousins » les français ? A leur sujet, les analystes politiques s’évertuent en ce moment de savoir si le scandale des « Notes de Frais » était possible en métropole, patrie mère de la démocratie et de la liberté ? A y regarder de plus près, l’on se rend bien compte que même les sujets de sa majesté ne sont pas à  l’abri de la tentation de violer la loi, partant, de soustraire frauduleusement le contenu de la tirelire de sa majesté, le tout avec un « instinct démocratique » simplement perverti. La première leçon qu’il faut tirer de ce scandale au pays de l’habeas corpus est qu’il n’existe et ne peut exister de système d’autorégulation au sein d’une société fermée, quelle qu’elle soit. Partout o๠elle est pratiquée, la démocratie a besoin d’être ouverte et transparente. Le système de contre pouvoir doit toujours être renforcé partout o๠il y a risques évidents de dérives. Face à  l’ampleur du scandale et conscient du désastre politique et de ses conséquences ravageuses, les autorités gouvernementales britanniques ont tout de suite décidé de réagir. Le Premier ministre britannique Gordon BROWN, lui même sévèrement critiqué a ainsi promis des réformes constitutionnelles, dont un projet de loi visant à  retirer aux parlementaires le droit de fixer leurs propres rétributions. Comme il l’a laissé entendre, « Westminster ne peut plus fonctionner comme un club de gentlemen du XIXème siècle dont les membres fixent les règles et se les appliquent à  eux mêmes ». Pour corriger cet état de fait, le Chef du Gouvernement décide de passer du système de « l’auto régulation » à  la « régulation extérieure » par la mise en place d’une autorité indépendante qui sera désormais chargée de « superviser et d’administrer » les « Notes de Frais » des Députés et des Lords. Cette autorité indépendante aura un pouvoir d’enquête et de sanction à  l’égard des récalcitrants. Gageons que cela soit la meilleure réponse à  cette mauvaise pratique démocratique britannique. Mais au-delà  du caractère cocasse d’une telle situation dont se serait bien passé l’actuel gouvernement britannique déjà  mal en point, il ya lieu de saluer et de se réjouir de la performance du quotidien le « Daily Telegraph ». Ce journal -dit-on-, se serait procuré à  prix d’or (entre £ 80.000 et £ 400.000, soit F.CFA 60.877.401 et F.CFA 302.744.191) le listing des remboursements des dépenses des parlementaires anglais, payé entre les mains d’un personnel administratif de Westminster. Il a joué un rôle déterminant dans la dénonciation au grand public du scandale. C’’est là  à  n’en pas douter le véritable rôle et mission que l’on est en droit d’attendre de la presse. Entendons nous bien : notre propos ne vise pas la moralité des moyens utilisés par le journal dans « la captation de l’information ». Nous saluons la capacité de l’organe de presse et sa détermination à  mettre en cause des attitudes, des méthodes et pratiques nocives, lorsque cela est le fait des gouvernants, mais surtout, lorsque cela jure avec les « prescriptions de la loi et de la démocratie », le bon sens qui devrait inspirer et animer les hommes de pouvoir. Aucun système démocratique, fut-il celui de Grande Bretagne n’est à  l’abri des déviances tels que le détournement de deniers publics par la violation de la loi. Mais pour qui connaà®t la démocratie anglaise, cet enchaà®nement d’évènements doit-il réellement surprendre ? Assurément pas ! Les derniers soubresauts de l’actualité politique britannique doivent au contraire être analysés comme une étape supplémentaire dans la pratique démocratique de ce pays. Par rapport à  la France qui procède souvent par flambées de violence révolutionnaire et réformes dans l’urgence, la Grande Bretagne opte souvent pour un pragmatisme politique qui vise précisément à  remédier empiriquement à  des mécontentements avant que ceux-ci ne débouchent sur une contestation plus radicale. D’o๠une progression moins nettement sensible mais graduelle. Tout cela s’enracine parfaitement dans la tradition de l’Habeas corpus et du Bill of Rights qui limitent le pouvoir arbitraire et proclament les libertés fondamentales au regard des dérives de la pratique. La Grande Bretagne est sans doute le meilleur exemple de l’adaptation progressive d’institutions à  l’expérience. Dans toute Démocratie moderne, contre de telles déviances des gouvernants, les citoyens sont en droit d’attendre que les contre pouvoirs soient capables de prendre le relais, d’analyser, d’enquêter et le cas échéant, de donner l’alerte et la riposte s’il y’a lieu. Il y va du renouveau de l’action publique. Il devrait en est de même dans notre démocratie malienne en construction. Plus loin de nous, les choses de la politique paraissent étriquées et complexes se dénouent au moyen du dialogue et de l’échange ; chez nous, les choses les plus simples deviennent fort complexes dès que se noue le dialogue qui devient lui-même très vite dispute. Si les auteurs s’accordent à  dire qu’il y a autant de modèles démocratiques que de pays qui pratiquent la démocratie ; il y a tout de même une leçon à  tirer de chaque modèle. Quoique les pires dictatures se sont tout de même réclamées de ce système aussi. Mais il est courant de dire que la démocratie est le moins mauvais des systèmes. C’’est d’autant plus vrai que C’’est le seul système capable de permettre dans une large mesure, l’exercice du droit, de la justice, la participation, la responsabilité, le pluralisme, la solidarité du groupe pour assurer la cohésion sociale. Autres endroits autres pratiques démocratiques !