Délinquance financière: le BVG passe à l’attaque

En novembre dernier, le Vérificateur Général remettait le rapport annuel 2011 aux plus hautes autorités de la République. l’acte deux de la procédure s’est déroulé ce lundi 27 mai. En effet, conformément à  la loi, le Vérificateur Général a saisi le Procureur de la République près le Tribunal de 1ère Instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du Pôle Economique et Financier. Il lui a remis officiellement les dossiers de dénonciation des faits constitutifs d’infractions à  la loi pénale révélés par huit (7) vérifications effectuées au titre de l’exercice 2011 et une (1) vérification au titre de l’année 2012. C’’est la première fois depuis la création de l’institution que la justice est directement saisie par le BVG. Près de 9 milliards de francs dérobés à  l’Etat Les faits dénoncés par le Vérificateur Général au Procureur de la République sont essentiellement relatifs à  la gestion domaniale et foncière, aux opérations d’encaissement et de reversement de recettes fiscales au trésor public et surtout au détournement de deniers publics. Selon un communiqué du BVG, le montant total en cause se chiffre à  8 717 657 556 Francs CFA. Les rapports de vérification qui soutiennent ces dénonciations de faits ont été suffisamment et sérieusement élaborés avec indépendance, professionnalisme et objectivité. « Le montant annoncé n’est donc pas hypothétique » précise le communiqué. Lors de la cérémonie de remise de ce lundi, le Vérificateur Général a rappelé que « ce chiffre montre la triste réalité de la corruption et de la délinquance financière qui continuent de gangrener notre pays et le place chaque jour à  l’antipode de l’émergence et de l’essor économiques ». D’o๠la nécessité de synergie d’actions entre tous les acteurs de la lutte contre ces fléaux. La démarche du BVG va dans ce sens. Travailler en étroite collaboration avec l’autorité judiciaire pour le suivi pénal des infractions révélées par les vérifications, voilà  le sens de cette démarche. Une innovation que les deux parties veulent pérenne. Désormais, les trois organes que sont les Autorités Judiciaires, la Direction Générale du Contentieux de l’Etat et le Bureau du Vérificateur Général travailleront main dans la main pour une lutte plus efficace contre la corruption et la délinquance financière. Moraliser davantage la gestion publique, particulièrement, en cette période de reconstruction nationale et de reprise progressive de l’aide au développement. Telle est l’ambition affichée par le Vérificateur Général et ses partenaires afin de doter le Mali d’une administration publique transparente.