Manchester United : Cristiano Ronaldo, un départ et des questions

Après l’interview choc de Cristiano Ronaldo le 13 novembre dernier, Manchester United s’est donné le temps de prendre sa décision. Elle est tombée. Le club anglais a annoncé le 22 novembre un accord avec l’attaquant portugais pour rompre son contrat.

Le quintuple Ballon d’Or ne reviendra donc pas à Manchester après la Coupe du monde. Là où, sous les ordres de Sir Alex Ferguson, il avait pris une autre dimension. Dans une interview, les derniers jours du break avant la Coupe du monde, le Portugais a assuré qu’il se sentait « trahi » par le club, qui ne l’avait pas assez soutenu dans des moments difficiles et au sein duquel rien n’avait changé depuis le départ de son emblématique entraîneur, Sir Alex Ferguson, en 2013. Il a également tancé l’entraîneur actuel Erik Ten Hag, pour lequel il n’a « aucun respect » car ce dernier n’a pas de respect pour lui. Ronaldo a également eu des mots peu amènes à l’endroit de Wayne Rooney, meilleur buteur de l’histoire du club. L’issue semblait donc inévitable. Et son second passage à Manchester United se termine tristement. Il a aussi refusé d’entrer en jeu pour les dernières minutes, préférant aller directement au vestiaire, lors du match contre Tottenham le 19 octobre. Ce refus lui avait valu d’être suspendu un match par Manchester United.

En début de saison, plusieurs médias évoquaient ses envies d’ailleurs, sans que lui-même ni ses représentants ne le confirment.

Quel avenir ?

À 37 ans, quelle sera la suite de la carrière du Portugais ? Il est toujours efficace, avec 18 buts inscrits la saison dernière en championnat en 30 matchs. Cette saison il n’a inscrit qu’un seul but en 10 matchs, avec un temps de jeu plus réduit. Si certains médias évoquent les sirènes de la MLS, le championnat américain, le joueur souhaiterait poursuivre en Europe et disputer la Ligue des Champions. Aucun nom de club ne semble vraiment émerger, même si Chelsea a été évoqué. Le nouveau propriétaire du club apprécie le joueur et, selon des médias britanniques, le refus de l’entraîneur allemand Thomas Tuchel de considérer la possibilité du recrutement du Portugais a pesé dans son renvoi. Mais rien n’est encore concret. De 2003 à 2009 puis de 2021 à 2022, Cristiano Ronaldo a inscrit 145 buts en 346 matchs.

Intervention française au Mali : une fin au goût très amer

Arrivée en « sauveur » à Konna, le vendredi 11 janvier 2013, l’Armée française a discrètement quitté ce lundi 15 août 2022 le Mali, dans la poussière du désert de Gao. Mettant fin à neuf ans de coopération dont l’épilogue sonne comme une défaite.

L’idylle aura duré neuf ans. Après des premières années de bonheur, de gros nuages ont commencé à s’amonceler autour du couple Mali – France. Un premier coup d’État, le 18 août 2020, n’avait pas porté atteinte à cette relation, qui avait connu, certes, des bas, mais jamais assez importants pour la remettre en cause. Il aura fallu attendre un second coup, le 24 mai 2021, et le début de la « rectification » de la transition pour que la situation change rapidement. Tensions politiques, déclarations tapageuses des deux côtés, recours à Wagner selon plusieurs pays occidentaux, ce que le gouvernement malien réfute toujours, parlant d’instructeurs russes, ont, entre autres choses, conduit au divorce. Consommé depuis février 2022, il est officiel depuis le 15 août 2022. Les derniers soldats de Barkhane ont quitté le Mali, mettant ainsi fin à neuf années de présence militaire française dans le pays, débutée en janvier 2013 par l’opération Serval, remplacée par Barkhane en août 2014. Près de 125 000 soldats français ont servi au Sahel, selon des données avancées par Florence Parly, alors ministre des Armées, en février dernier. N’ayant pas réussi à éradiquer le terrorisme au Mali, l’intervention française a été pour de nombreux analystes un échec. Pis, les autorités maliennes accusent désormais officiellement la France de complicité avec les terroristes. Dans un courrier adressé au Conseil de sécurité des Nations unies le 15 août, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, accuse la France de « violations répétées de l’espace aérien malien » et de «fournir des renseignements» à des groupes terroristes, auxquels l’Hexagone aurait également livré des armes et des munitions. Des accusations dont le chef de la diplomatie malienne assure détenir les preuves. Elles donnent plus d’éclairage aux conclusions de l’Armée malienne suite à l’attaque de Tessit du 7 août dernier (42 morts et 22 blessés). Une note publiée le 8 août par sa cellule de communication indique que « les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure », sans préciser toutefois d’où et de la part de qui. Même après le départ des forces françaises, le bras de fer va donc se poursuivre entre le Mali et la France. Sur le terrain des Nations unies, où les deux pays avaient déjà eu des confrontations et où le discours du Premier ministre Choguel Maïga à la tribune de l’ONU, le 25 septembre 2021, avait été un élément déclencheur des lendemains qui déchantent entre les deux pays. Une source française nous a confié que Paris, ainsi que la représentation française à l’ONU s’activaient déjà par rapport aux accusations, sans plus de détails. Mais déjà, ce mercredi 17 août, l’ambassade de France au Mali a réagi sur ses comptes facebook et twitter assurant que la France n’a jamais « soutenu directement ou indirectement ces groupes terroristes qui demeurent ses ennemis désignés sur l’ensemble de la planète ». Dans sa lettre, le Mali demande à la France de cesser « immédiatement ses actes d’agression », et, qu’en cas de persistance, le Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense.
«Problème kidalois
»
 Un point de non-retour semble être atteint entre les deux autorités, alors que les relations étaient précédemment relativement bonnes. Autre temps, autre contexte, autres acteurs. Le 2 févier 2013, le Président français d’alors, François Hollande, s’était offert un bain de foule, accueilli en grande pompe à Bamako. Sur la place de l’Indépendance, lors de son discours, il avait assuré : le Mali « va connaître une nouvelle indépendance, qui ne sera plus cette fois la victoire sur le système colonial, mais la victoire sur le terrorisme, sur l’intolérance et sur le fanatisme ».
Mais, après cet épisode heureux, même si les parties évitaient de faire part de leurs états d’âmes publiquement, la question de Kidal aura toujours été une épine dont personne n’aura jamais vraiment su se départir.
Lors de la libération de Kidal, l’opinion malienne n’a pas digéré le fait que les soldats français soient entrés dans la ville sans aucun militaire malien à leurs côtés. Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a d’ailleurs révélé que le Colonel Assimi Goita faisait partie des soldats auxquels l’entrée à Kidal avait été refusée.
« Il faut reconnaître que Serval est arrivé à un moment assez critique. À cette période, il y avait une colonne de djihadistes qui descendait vers le sud après l’occupation des régions du nord. L’opération Serval a permis de stopper ce processus, mais il était convenu que l’armée malienne reprenne le dessus et, dès le départ, le fait de ne pas avoir accès à la ville de Kidal avait déjà posé un problème », rappelle l’analyste Boubacar Salif Traoré, Directeur d’Afriglob Conseil.
Toute comme lui, Dr. Amidou Tidiani, enseignant-chercheur à l’Université Paris-13 trouve que l’opération Serval a été couronnée d’une pleine réussite. Du fait qu’elle a été une intervention ponctuelle qui visait une cible précise, identifiée et déterminée entre les parties malienne et française.
« Par contre, avec le passage à Barkhane, la France a changé la nature, les objectifs, le périmètre et les moyens de l’opération, qui est passée d’une intervention à une présence. Les objectifs français n’étaient plus ceux du Mali. Au même moment, la menace contre laquelle la France est intervenue se propageait et le « problème kidalois », qui, pour le Mali, a été l’élément déclencheur de l’instabilité, a été considéré dans le cadre de Barkhane comme une opportunité », explique Dr. Amidou Tidiani, selon lequel « le schisme entre autorités maliennes et françaises est né de cet élément et s’est exacerbé avec l’arrivée de Takuba, un conglomérat de forces spéciales répondant à un vieux rêve européen qui vise à rendre opérationnelle une Europe de la défense face aux nouvelles menaces venant de la Russie, de la Turquie et éventuellement de la Chine ».
« Cet agenda n’était pas celui du Mali. C’est pourquoi, alors que l’armée française parlait de réussite, les Maliens, qui voyaient leur pays sombrer, ne comprenaient pas. En réalité, ce qui se jouait au Mali dépassait les enjeux liés à la sécurité et à la stabilité du pays. Pour la sécurité et la stabilité du Mali, les 9 ans de présence française sont globalement un échec, mais du point de vue du renforcement militaire de la France (et de l’Europe) dans le monde, c’est une réussite », assure-t-il.
En outre, certains observateurs reprochent à l’Armée française de n’avoir pas atteint ses objectifs : « permettre au pays de recouvrer son intégrité territoriale » pour Serval et « lutter contre le terrorisme » en ce qui concerne Barkhane. Et, malgré sa présence, le terrorisme s’est métastasé au centre et au sud du Mali.
« Il a été dit que Barkhane allait permettre à l’armée malienne de se reconstruire de manière convenable. Mais, au fur et à mesure, on s’est aperçu qu’il y avait toujours des non dits dans ses opérations. Et beaucoup de zones d’ombre questionnent les Maliens : on ne connaissait pas le déroulement des certaines opérations et on ne dissociait pas le plan militaire du plan politique français », explique Boubacar Salif Traoré, faisant référence à des propos « déplacés » tenus par le Président français à l’encontre de la transition malienne.
Plusieurs bavures de l’armée française ont également contribué à tenir son image dans le pays. En octobre 2017, l’une de ses opérations a conduit à la mort de 11 militaires maliens retenus en otages par un groupe terroriste, présentée d’abord comme une opération ayant permis de neutraliser plusieurs terroristes par la France, qui se « refusait » à commenter la « propagande djihadiste» alors que des informations faisaient état de bavure. C’est le gouvernement malien qui confirmera la mort des soldats lors de cette opération, près de 15 jours après. De même, en septembre 2020, des tirs de sommation de soldats français sur un bus ont coûté la vie à un civil à Gao et, en janvier 2021, selon l’ONU, « 19 civils réunis pour un mariage près de Bounty ont été tués par une frappe militaire de la force Barkhane ».
Par ailleurs, l’intervention française a également eu des côtés positifs. À Konna, dans la région de Mopti, une rue porte toujours le nom de Damien Boiteux, le premier soldat français mort au Mali, et témoigne de l’importance de l’assaut des forces spéciales du COS (Commandement des opérations spéciales) de Serval, en 2013.
Barkhane, qui l’a remplacé, a permis de « neutraliser » plusieurs cadres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) (dont son chef emblématique, Abdelmalek Droukdel, et son chef militaire, Bah Ag Moussa) et des cadres de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) (en particulier Adnan Abou Walid al-Sahraoui, « émir » de l’EIGS).
«La France n’est pas partie»
Avec 5 100 hommes au plus fort de son engagement, 3 drones, 7 avions de chasse, 19 hélicoptères, 6 à 10 avions de transports tactiques et stratégiques, 260 véhicules blindés lourds, 360 véhicules logistiques et 210 véhicules blindés légers, la France avait mis les gros moyens et, après son départ, certaines zones doivent être réoccupées. « Quoiqu’il en soit, elle était un gros dispositif avec de nombreux hommes et  du matériel assez impressionnant. D’où l’étonnement des populations quant au fait qu’elle n’ait pas eu beaucoup de succès. Forcément, un vide sera créé et ce vide va être comblé par l’armée malienne, qui fait déjà un travail remarquable », analyse Boubacar Salif Traoré.
Alors que la France a annoncé son départ, l’enseignant-chercheur Dr Amidou Tidjani, aussi avocat au Barreau de Paris, n’en est pas convaincu. « La France n’est pas partie et elle n’a pas l’intention de partir. Elle restera en embuscade en espérant un pro français aux affaires à Koulouba pour revenir », dit-il. Les soldats qui ont quitté le Mali se sont redéployés au Niger, où le gouvernement a accepté de les accueillir.
Vide sécuritaire
Dans certaines régions, dont Ménaka, où étaient présents les soldats français, les terroristes gagnent du terrain et étaient à la date du 16 août « très proches de la ville », selon des sources locales. D’où la nécessité de combler le vide.
« Il faudrait une force intégrée au niveau africain pour coordonner la lutte contre le terrorisme du Mali jusqu’au Cameroun, une riposte transnationale face à une menace transfrontalière, comme le disait Amadou Toumani Touré. Mais, aujourd’hui, cela paraît peu réalisable. Dans ces conditions, la seule alternative c’est le renforcement de l’armée malienne par des moyens de surveillance, des moyens d’intervention rapide et la construction d’un État fort », plaide Dr Amidou Tidiani.
Pour combler le vide sécuritaire, le gouvernement malien s’emploie à occuper les anciens camps de l’armée française. En outre, le 9 août, il a réceptionné de nouveaux moyens aériens. Sur un autre plan, l’intégration sur une période de 2 ans de 26 000 ex combattants des mouvements rebelles et d’autodéfense est annoncée. « Il y a plusieurs stratégies qui sont en cours d’élaboration, mais, à mon avis, il faut déjà identifier des zones prioritaires. Aussi, comme on le conseille en diplomatie, il faut veiller à la classification des partenaires, comme la Russie qui se manifeste de plus en plus. Mais cela ne suffira pas. Il faut d’autres partenaires, comme l’Algérie, qui est impliquée. Ainsi sera comblé le vide laissé par les forces françaises », soutient Boubacar Salif Traoré.

Adama Ben Diarra : « La MINUSMA a échoué, elle doit l’assumer et partir »

Après le dépôt d’un courrier au siège de la MINUSMA pour qu’elle quitte le Mali avant le 22 septembre 2022, « Yerowolo debout sur les remparts » entend  manifester ce vendredi. Son « Commandant en chef », Adama Ben Diarra dit Ben le cerveau, membre du Conseil national de transition (CNT), nous explique le « combat » contre la mission onusienne.

Que reprochez-vous concrètement à la MINUSMA ?

Sa mission a été un échec. Elle n’a jamais pu sécuriser les civils, ni aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale et sa stabilité. Elle a échoué, elle doit l’assumer et partir.

Le Chef de la Mission, El-Gassim Wane, a annoncé lundi qu’une « revue stratégique » était prévue très bientôt. Cette déclaration ne suffit-elle pas à calmer vos protestations ? 

Non. Ils ont clairement dit qu’ils ne sont pas là pour lutter contre le terrorisme. Nous, notre problème, c’est le terrorisme. Ensuite, la Mission dit que c’est Barkhane qui la sécurisait et que puisque Barkhane s’en va c’est à l’armée malienne de le faire. Si l’armée doit sécuriser 15 000 hommes et nos populations civiles, la MINUSMA n’est plus une solution, elle devient un problème. Et à chaque fois que nos militaires tuent un grand nombre de terroristes, ils font des rapports pour les accuser d’exactions. Il se trouve que la France, qui a créé notre guerre et qui se nourrit de cette guerre, a des personnes aux postes-clés de la MINUSMA. De ce fait, si on chasse Barkhane pour maintenir la MINUSMA, c’est comme si l’ennemi restait toujours là.

Avez-vous eu une réponse à la lettre du 20 juillet ?

Ils disent qu’ils l’ont reçu et pris bonne note. Nous n’étions pas allés là-bas discuter, mais ils ont tenté de nous expliquer que ce que nous demandons la MINUSMA ne peut pas le faire. Qu’ils n’ont pas le mandat, les moyens logistiques et les équipements pour combattre le terrorisme.

Et si avec la révision annoncée cela changeait ?

Nous sommes dans une dynamique : si la MINUSMA doit rester au Mali, elle doit respecter certaines conditions. Il faut que les postes stratégiques soient assurés par un partenaire fiable du Mali, non par la France ou ses alliés. Sur les 84 pays membres de la MINUSMA, seuls 4 sont des partenaires sincères du Mali. Tous les autres sont ou manipulés ou alliés de la France. Si on pouvait réviser ces conditions et donner le leadership de la MINUSMA par exemple à la Russie ou à la Chine, on pourrait être assurés qu’elle sera une mission de soutien et non de déstabilisation.

Amap : Drabo, le retrait et non la retraite

Le crâne rasé, les yeux bridés derrière des verres correcteurs, les paroles mesurées, Souleymane Drabo reste un homme simple. Il n’attend jamais son hôte dans son bureau. Courtois et respectueux, il va à  la rencontre du visiteur pour lui serrer la main et l’inviter à  s’asseoir dans la salle de réunion du directeur général du quotidien national du Mali. Un stylo accroché à  la poche de la chemise, une montre noire contrastant d’avec la peau de ce métis poli et policé sont les seuls accessoires de ce Malien qui ne parle toujours à  la première personne du pluriel. Pour lui, le journal « l’Essor » est une équipe, une famille avant d’être une entreprise. Sa simplicité, sa clairvoyance et son sens élevé de l’éthique font du quotidien national un journal crédible et respecté. « Nous sommes le premier journal de l’Afrique de l’ouest en termes historique et le premier journal du Mali en termes de pénétration, de chiffre d’affaires, de tirage, de distribution et de vente. Pour autant, nous nous battons au quotidien pour faire du journalisme avec rigueur et éthique et à  preuve les militaires sont passés devant nos portes le jour du coup d’Etat de mars 2012 pour aller à  l’Ortm » confie le directeur général sortant. Cadet de l’ancien directeur général aujourd’hui de retour d’une mission diplomatique, Drabo explique avec modestie sa fierté de voir son ami et complice Ousmane Maiga dit « Pelé » le remplacer à  la tête de ce journal qu’ils ont porté sur leurs épaules depuis leur tendre jeunesse « je pars l’esprit apaisé puisque C’’est mon frère, mon adjoint, mon confident qui me remplace. C’’est une décision que je salue puisque Ousmane connaà®t la maison et les hommes. A notre arrivée à  l’Essor, tout était à  faire et au vu du parcours, nous ne pouvons que nous réjouir bien qu’il reste des choses à  faire dont notamment l’acquisition d’une nouvelle unité d’impression, le recrutement de jeunes journalistes et l’amélioration des conditions de travail du personnel ». A la question de savoir si « l’âme de l’Essor ne s’en va pas avec Drabo », le directeur général rentrant interrompt l’interview et révèle « en vérité, Drabo sera en retrait en non à  la retraite. J’ai besoin de ce journaliste en voie de disparition, il restera à  la rédaction pour former les jeunes, relever le niveau éditorial et partager son expérience ». Les deux hommes sont complémentaires. Au management doux de Drabo, Ousmane oppose la rapidité. A l’humilité de Drabo, Ousmane oppose la fierté des Koroboro du nord. A la mise sobre de Drabo, Ousmane oppose le costume et la cravate. Toutefois, l’hôte de ces deux journalistes qui font la fierté de la profession au Mali remarquera leur complicité poussée puisque chaque phrase de Drabo est terminée par Ousmane qui, sans gants, trouve qu’un « journaliste pris en flagrant délit de diffusion de fausses nouvelles soit mis en prison ». Sur ce point précis, Drabo se satisfait que « l’Essor ait gagné les deux procès de son histoire ». Drabo quitte la direction de l’Amap en lui léguant une direction de la photographie, une unité d’archivage numérique et une équipe compétitive pour contenir la concurrence.

Thierry Tanoh quitte Ecobank

La crise semble perdurer au sein de la direction du groupe Ecobank. Un conseil d’administration qui se tenait le 11 mars au Cameroun, a décidé du départ du directeur général du groupe bancaire panafricain, Thierry Tanoh. Ce dernier était sous pression depuis de longs mois. Incompétent pour diriger Ecobank? Thierry Tanoh et Ecobank, était arrivé à  Ecobank en juillet 2012 après plus d’une décennie à  la Société financière internationale (IFC, Groupe Banque mondiale). Son arrivée avait alors été saluée par la filiale du Groupe Banque mondiale comme « un signe clair de la reconnaissance des réalisations de IFC en Afrique au cours du mandat de Thierry Tanoh comme vice-président pour la région, et l’expertise qu’il apportera à  sa nouvelle position de marché « . Mais moins de deux ans plus tard, la transition au sommet d’Ecobank se solde par un terrible échec. Le passage de relais entre Arnold Ekpe, le précédent directeur général, et Thierry Tanoh s’est très mal passé et le premier a quitté son poste quelques mois avant la date prévue. L’Ivoirien quant à  lui s’est très rapidement retrouvé confronté à  la plus grave crise de gouvernance connue par Ecobank depuis sa création dans les années 80. Il a été mis en cause en août 2013 par l’une de ses adjointes, Laurence do Rego, qui l’accusait notamment de ne pas disposer des compétences nécessaires pour diriger un groupe bancaire panafricain mais aussi d’avoir voulu manipuler les comptes financiers pour 2012 et avoir tenté de céder à  bas prix des actifs non stratégiques d’Ecobank. Celle-ci a été suspendue de ses fonctions mais la mise en cause a initié une crise qui n’est toujours pas terminée. Albert Essien, présentement directeur général adjoint du Groupe et administrateur exécutif pour la Banque d’Investissement et des Grandes Entreprises, remplace Thierry Tanoh. Il avait il y a quelques semaines, avec quelques autres dirigeants du groupe, appelé au départ du désormais ex-patron d’Ecobank.

Football: La Fédération ne veut pas que Carteron parte

Alors que selon plusieurs sources il est donné partant pour le club congolais du TP Mazembé, le sélectionneur français du Mali, Patrice Carteron, déclenche une énorme polémique. La fédération malienne de football, préfère ignorer complètement ces rumeurs et considère que Carteron est sous contrat avec elle jusqu’en 2014, sous peine de sanctions. Dans une interview accordée à  RFI ce mercredi 22 mai le président de la fédération malienne de football Hamadoun Kola Cissé a tenu ainsi à  mettre les points sur les i, dans ce qui est en train de devenir le dossier Carteron. RFI: Il y a beaucoup de rumeurs concernant le sélectionneur national du Mali Patrice Carteron. Qu’en est-il exactement ? Pour nous, il n’y a aucun problème concernant Carteron. Il reste l’entraà®neur de la République du Mali. On est en train de travailler avec lui sur la préparation des deux matches (éliminatoires du Mondial 2014) et du match amical. On a entendu beaucoup de rumeurs concernant la prise de contact de Carteron avec un autre club. Nous le considérons comme l’entraà®neur du Mali. Il est sous contrat avec nous jusqu’en 2014. Mais si d’aventure, il signait un autre contrat, il va s’exposer à  des sanctions. Est-il vrai que vous êtes en pourparlers financiers ? Ni avec Carteron, ni avec aucune autre structure, nous n’avons jamais parlé d’arrangement financier. Carteron reste l’entraà®neur du Mali jusqu’à  preuve du contraire. Concrètement, C’’est Carteron qui vous a donné la liste des joueurs sélectionnés ? C’’est Carteron qui a donné la liste, C’’est lui qui nous a demandé d’envoyer les PTA à  certains joueurs, C’’est Carteron qui nous a dit que Seydou Keita, Diabaté et N’Diaye ne participeront pas au match amical, car Diabaté doit jouer une finale et que N’Diaye doit lui aussi jouer une finale et peut-être qu’il viendra directement à  Bamako. Autrement pas de problème à  votre niveau ? Il n’y a aucun problème entre nous et Carteron.

Drogba s’en va, vive Drogba!

« On ne sera plus ensemble la saison prochaine », a dit à  ses coéquipiers dimanche à  Londres l’Ivoirien de 34 ans, en fin de contrat avec les « Blues », avant d’éclater en sanglots. « Comme j’ai décidé de partir, je voulais le leur dire droit dans les yeux », déclare-t-il. « Sauf que je n’ai pas pu. Ils m’ont fait craquer. Même si ça fait trois ans que je disais que je voulais partir, là , j’ai du mal à  admettre que c’est fini avec ce club. Surtout que je n’avais pas envie de cette fin. Mais je me voyais mal m’asseoir sur un banc pour regarder les autres jouer au moment o๠le club envisage de mettre en place une nouvelle équipe. » « Ca y est, je me prépare pour mon grand saut dans le vide, dans l’inconnu. à‡a va être une autre aventure », poursuit Drogba, sans donner le moindre indice sur sa prochaine destination. Au sommet de son art Il faut savoir partir quand il est temps. Drogba montre ainsi sa matûrité mais aussi son désir de rester au firmament du football mondial pour quelques années encore. Arrivé à  Chelsea en 2004, Drogba a marqué 160 buts en 340 matchs pour les Blues, glanant au passage trois titres de champion d’Angleterre. Et donc cette Ligue des champions, qui manquait à  son palmarès. Annoncé en Chine avec Nicolas Anelka il y a quelques mois, même si cette piste semble désormais refroidie, Drogba n’a pas donné d’indices sur sa prochaine destination.

Age du départ à la retraite : quel avenir pour les jeunes ?

l’Assemblée Nationale a adopté le jeudi 08 décembre 2011 (jeudi noir pour les jeunes du Mali) à  l’unanimité des députés le projet de loi portant modification du code du travail. Il est important de rappeler que cette modification du code du travail est survenue suite aux pressions de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) sur le gouvernement. Dans son cahier de doléances du 16 octobre 2009 revendiquait l’UNTM, une prolongation de l’âge d’admission à  la retraite des travailleurs des Etablissements Publics à  caractère Administratif (EPA), des Etablissements Publics à  caractère Industriel et Commercial (EPIC) et ceux du secteur privé à  l’instar des travailleurs de la fonction publique. l’âge de départ à  la retraite des fonctionnaires, rappelons-le, est fixé à  62 ans pour la catégorie A, 59 ans pour la catégorie B2, 58 ans pour la catégorie B1 et 55 ans pour la catégorie C. Quand aux personnels relevant du code du travail, l’âge de départ à  la retraite est uniformément fixé à  58 ans pour toutes les catégories. Le nouveau code fixe malheureusement, l’âge d’admission à  la retraite des travailleurs des EPA et des EPIC à  62 ans pour la catégorie A, 59 ans pour la catégorie B et 58 ans pour les catégories C, D et E. Il est fixé pour les travailleurs du secteur privé à  60 ans pour la catégorie A ou équivalent, et 58 ans pour les catégories B, C, D et E. En votant cette loi, est-ce que les honorables députés ont pensés à  tous ces milliers de jeunes diplômés sans emploi qui attendent impatiemment leur premier emploi ? La jeunesse n’a manqué à  aucun rendez-vous pour bâtir un Mali plus prospère et même elle a toujours été au premier rang des grands chantiers de la construction nationale. On se rappelle de la grande victoire de 1946 pour l’abolition du travail forcé, de 1960 pour l’indépendance du Mali, de 1991 pour l’accession à  la démocratie pluraliste. Augmenter l’âge d’admission à  la retraite, le Mali n’en a pas besoin en ce moment. Notre pays ne souffre pas de problème de vieillissement de sa population mais plutôt de celui de son administration et qui représente un véritable manque à  gagner à  l’Etat. Nous restons convaincus que si l’UNTM avant de prendre cette décision avait consulté sa base, elle aurait proposer une augmentation de salaire afin de pouvoir faire face à  la conjoncture actuelle (flambée des prix des denrées de première nécessité ;…) que de demander une augmentation de l’âge d’admission à  la retraite qui ne fera que verrouiller les portes de l’emploi et de l’espérance devant les milliers de jeunes en recherche quotidienne d’emploi. l’UNTM a des chantiers à  bâtir et elle n’a pas le droit de perdre à  l’œil sa mission de défense des travailleurs et aussi de contribuer à  l’épanouissement de tout le peuple. Elle doit faire d’une priorité, la situation des partants volontaires à  la retraite et d’autres travailleurs qui sont des milliers de chefs de famille qui souffrent dans la recherche quotidienne de leur droit que de revendiquer des avantages qui compromettent l’avenir des jeunes. Les jeunes sont fatigués à  faire du thé, à  taper à  la porte des bars dancing et maisons closes qui poussent comme des champignons dans les quartiers de Bamako. Nous voulons travailler et servir dignement notre pays que nous aimons, à  qui nous sommes fières et à  qui nous devons tout. Nous voulons travailler et faire face à  nos obligations sociales, économiques et culturelles afin de pouvoir nous épanouir dans un milieu paisible comme l’a toujours été le Mali. Ce code du travail vient de renforcer le pessimisme et le manque d’espérance qui s’accentuent en milieu jeune et cela conduit à  la montée du banditisme de tout genre (Vole à  main armée ; trafique de drogue ; terrorisme ; prostitution ; …). Vouloir construire un pays sans sa jeunesse restera une ambition vaine sans suite logique. l’histoire nous rappelle que le régime qui par son travail et la pertinence de sa vision est arrivée à  tailler une place de choix dans le concert des nations pour le Mali indépendant est celui du Président Modibo KEàTA qui était jeune mais aussi entouré de jeunes. Pour que le Mali démocratique ait cette réussite tant souhaitée par le peuple, il faut un rajeunissement à  toute allure des travailleurs. Il est important de souligner que la retraite n’est pas synonyme d’exclusion ni d’invalidité mais plutôt une récompense et même un honneur mérité après des dizaines d’années de services rendus à  la nation. Il faut en période de service asseoir les bonnes politiques impliquant les jeunes dans les processus de traitement des grandes questions de la nation, mieux préparé la relève ainsi la retraite est bien préparée et elle peut être vécue paisiblement. Le bonheur de chaque parent est de voir ses enfants indépendants, se prendre en charge et aussi en retour leur prendre en charge. Cela ne s’aurait possible tant que les parents n’accepteront pas de leurs céder la place. Le Cercle de Réflexion pour Jeunes (CRJ) à  travers ses 64 cellules et son bureau national, dénonce avec la dernière énergie cette modification apportée au code du travail prolongeant l’âge d’admission à  la retraite des travailleurs. Nous jugeons que cette décision ne profitera qu’à  une petite minorité de la population et qu’elle va à  l’encontre des intérêts de la nation. Le Cercle de Réflexion pour Jeunes (CRJ) à  travers cet acte interpelle les autorités et demande à  Son Excellence Monsieur le Président de la République Amadou Toumani TOURE de renvoyer ce code à  une nouvelle lecture pour le grand bonheur du peuple malien en général et de la jeunesse en particulier. Que le Mali soit construit de nos actions. Le changement par nous, avec vous et pour tous. Bamako, le 20 Décembre 2011 Le Président du BN-CRJ Hamma CISSE

Côte d’Ivoire : Et Odinga s’en alla.

« Le boulanger d’Abidjan Raila Odinga, médiateur de l’Union africaine pour la Côte d’Ivoire a regretté que la « percée nécessaire » dans sa médiation n’ait pas eu lieu et dénoncé l’attitude du président sortant Laurent Gbagbo qui n’a pas honoré ses promesses. « En dépit de très longues discussions lundi avec monsieur Laurent Gbagbo et le président élu (Alassane) Ouattara (…) j’ai le regret d’annoncer que la percée nécessaire n’a pas eu lieu », a déclaré le Premier ministre kényan juste avant de quitter la Côte d’Ivoire. L’émissaire a aussi regretté le fait que M. Gbagbo, sous pression internationale pour céder la présidence à  son rival, n’avait toujours pas honoré sa promesse de lever le blocus mené par ses forces contre le grand hôtel d’Abidjan dans lequel M. Ouattara est retranché depuis plus d’un mois. « Monsieur Gbagbo m’avait donné l’assurance que ce blocus serait levé hier mais, pour la deuxième fois en quinze jours, il n’a pas tenu sa promesse », a dénoncé l’émissaire, dont la première mission de médiation début janvier avait été déjà  infructueuse. Les observateurs ont surnommé Laurent Gbagbo, le « boulanger d’Abidjan, du fait de sa capacité à  rouler les gens dans la farine, à  ruser et ne pas tenir ses engagements. Odinga vient de l’apprendre à  ses dépens. Convaincre les réticents Selon le porte-parole de M. Odinga, Salim Lone, le médiateur kényan « n’a pas renoncé au processus ». « Il s’en va demain (mercredi) matin et se rendra au Ghana, au Burkina Faso et en Afrique du Sud pour demander aux dirigeants de l’Union africaine de respecter la position de l’UA (ndlr, qui juge que Gbagbo doit quitter le pouvoir) », a-t-il ajouté. Il s’agit certainement pour le Premier Ministre kényan, partisan de la manière forte dès les premières heures de cette crise, de convaincre les pays encore réticent à  l’intervention armée. Depuis mardi, les chefs d’état-major de la Cedeao sont réunis à  Bamako, pour débattre des préparatifs d’une éventuelle intervention militaire visant à  chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Le général Mahamane Touré, responsable des questions de paix et de sécurité au sein de la commission de la Cedeao, a indiqué que toutes les méthodes possibles seraient étudiées avant un recours à  la force. « Nous espérons qu’avec tous les efforts de médiation en cours, une intervention militaire ne se révèlera pas nécessaire parce que nous en connaissons tous les conséquences », a estimé de son côté la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf. La Grande-Bretagne a fait savoir qu’elle apporterait son soutien aux Nations unies en faveur d’en recours à  la force si la Cedeao sollicite le soutien à  une intervention militaire. Toutefois, le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a exclu une intervention militaire britannique directe. Cinquante jours après le second tour de la présidentielle, l’impasse reste totale entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

Ben Ali a quitté la Tunisie, le premier ministre le remplace

L’annonce de nouvelles élections législatives n’aura pas suffi à  calmer les manifestants. Face aux troubles persistants, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a quitté la Tunisie vendredi après-midi. Selon la chaà®ne de télévision Al-Jazira, il serait en route vers Paris, mais l’Elysée a affirmé vendredi n’avoir «pas d’information» à  ce sujet. Le premier ministre Mohammed Ghannouchi a annoncé dans la soirée à  la télévision qu’il assurait l’intérim de la présidence car Ben Ali «n’est temporairement pas en mesure d’exercer ses responsabilités». Mohammed Ghannouchi a lancé à  cette occasion un appel à  l’unité des Tunisiens, toutes sensibilités confondues, et promis qu’il respecterait la Constitution. Quelques heures plus tôt, le chef de l’Etat avait tenté de détendre la situation en lâchant du lest. Ben Ali, qui avait tenu un discours d’apaisement jeudi soir à  la télévision, a annoncé la dissolution de son gouvernement et l’organisation d’élections législatives anticipées d’ici six mois. La dissolution a été annoncée par Mohamed Ghannouchi à  l’issue d’un entretien avec le président. Mohamed Ghannouchi a ajouté avoir été chargé de constituer une nouvelle équipe gouvernementale avant la tenue des élections. L’opposition veut des élections libres Les principaux partis d’opposition, légaux comme interdits, ont demandé de leur côté «l’instauration d’un gouvernement provisoire chargé dans les six mois d’organiser des élections libres», dans une déclaration publiée à  Paris. Le brusque départ de ben Ali vient clôre une journée marquée par un important rassemblement pour obtenir le départ du chef de l’Etat, dans le centre de Tunis. Déployées en nombre, les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants en tirant des gaz lacrymogènes, déclenchant un mouvement de panique dans les rues. Jeudi soir, dans son intervention télévisée, Zine El Abidine Ben Ali a promis de libéraliser le système politique et de renoncer à  se présenter à  la présidentielle de 2014. Celui qui dirige la Tunisie depuis 1987 a aussi promis de libéraliser l’information et l’accès à  internet, qui était censuré, et d’arrêter les tirs contre les manifestants.

Immigration, les raisons du départ

l’immigration clandestine fait davantage de morts chaque jour. Ils veulent tous partir, mais partir o๠? Comment partir ? C’’est à  ces questionnements que nous essayerons de répondre afin de mieux comprendre les attitudes des uns et des autres face à  ce phénomène qui ronge le continent africain. Pourquoi veulent-ils tous partir ? Les causes de l’immigration sont-elles liées aux conditions de vie misérables de la population ou au taux de chômage trop élevé ? l’altermondialiste Aminata Dramane Traoré estime que le Mali est un pays à  forte tendance migratoire :« les candidats à  l’immigration sont surtout des jeunes et leur envie de partir est due, d’une part, à  l’échec des programmes d’ajustement structurels, la mauvaise gestion de ressources humaines et financières et les partis-pris. ‘l’Afrique subit les conséquences des choix macro-économiques qui lui sont imposés’. Depuis les évènements dramatiques de Ceuta et Melilla, les alter- mondialistes se sont impliqués dans un travail de communication avec les jeunes, afin de les amener à  mesurer et à  comprendre les risques liés à  la l’immigration clandestine », explique Aminata Traoré, ‘ Dans de nombreux villages du Mali, récemment visités, les jeunes n’ayant pas de projet d’émigration, n’ont aucune chance d’avoir une fiancée ! ‘ Partir est un objectif à  atteindre coûte que coûte et par tous les moyens, quitte à  y perdre la vie’ Kayes, une région du Mami à  fort potentiel migratoire Le taux de migrants originaires de la région de Kayes est élevé. La ville de Kayes qui compte 1 400 000 habitants est considérée comme l’exemple réussi de l’immigration au Mali, en raison de l’apport économique des migrants au pays. Le jeune fonctionnaire de police de 28 ans, Abdoulaye, met le phénomène de l’immigration sur le compte de la pauvreté et du chômage : « Partir est une seconde nature chez l’être humain. Même si on a tout le luxe voulu, cela ne suffit pas, il faut toujours découvrir de nouveaux horizons. Lui est prêt à  partir loin de son pays dès qu’une occasion se présentera. ‘’C’’est un idéal que je souhaite atteindre. Mon poste de policier ne me permet pas de gagner ma vie comme je le voudrais réellement. Je trouve mon salaire trop bas pour le train de vie que mènent ma femme et mes gosses. » Drissa Sidibé est gardien d’une grande banque de la place. Il est lui aussi très favorable à  l’immigration. Avec 30.000 FCFA mensuels, Drissa se plaint de ne pas pouvoir s’occuper convenablement de sa femme et de ses quatre enfants : le loyer à  payer, l’électricité, l’eau et toutes les petites dépenses constituent une lourde charge. A plus de 45 ans, Drissa est prêt à  risquer sa vie et laisser sa famille pour partir se chercher ailleurs comme il dit. Encadrer le phénomène migratoire au Mali ! La réalité de l’immigration irrégulière et de ses drames au quotidien, la prise conscience par les gouvernements des pays d’origine des potentiels humains financiers et culturels des migrants, constituent des enjeux de société importants. C’’est au regard de tout ceci, que la Commission de l’Union Européenne (UE), a envisagé, avec la collaboration du gouvernement malien, la création du centre d’information et de gestion des migrations (CIGEM) qui a été inauguré le 6 octobre dernier au quartier ACI Hamdallaye. Le Président de la Commission Européenne, Louis Michel explique que ‘’le Mali étant le 2e pays de l’Afrique de l’ouest par sa taille, a davantage conscience des avantages que la migration peut apporter au développement. Il y a la nécessité de réduire au maximum, ses effets négatifs. Le gouvernement malien mène depuis plusieurs années, des actions en faveur des Maliens de l’extérieur. Le Mali a ainsi été choisi par la commission de l’UE pour abriter ce centre ». Selon Abdoulaye Konaté, le directeur du CIGEM, le centre vise à  mettre en place un cadre de gestion durable des flux migratoires. Le Mali reçoit également des migrants venus d’ailleurs et particulièrement, d’Afrique. Il est donc nécessaire de promouvoir la migration légale. Le centre accueille principalement les migrants expulsés de France, d’Espagne, de Libye et d’ailleurs. Ce sont surtout eux qui viennent pour des cas de réinsertion et retour par voie légale. l’expérience du CIGEM aborde la problématique migratoire selon une approche globale et durable. Cette approche est en cohérence avec les éléments de politique de développement du Mali qui visent non pas à  arrêter le phénomène mais à  le positiver, le développer et le structurer. Notons que le refus du Mali de signer avec la France, un accord de gestion des flux migratoires, démontre sa volonté de ne servir de telles fins. Signalons aussi que contrairement à  ce que beaucoup semblent penser, la première destination des maliens C’’est l’Afrique : Côte d’Ivoire, Gabon, Congo, Angola, Guinée Equatoriale … Sur une population expatriée estimée à  plus 4 millions de personnes, quelques 3.5 millions se trouvent dans ces pays là . Le gouvernement espagnol, en collaboration avec l’ANPE, a procédé au recrutement d’une trentaine de cultivateurs maliens pour l’Espagne. Parmi ces candidats, Brahima Traoré : Refoulé le 23 novembre 2007 avec de nombreux compatriotes, il est passé par des pirogues de fortunes, et s’est fait arrêter par les autorités espagnoles aux larges des côtes marocaines. Après 40 jours à  la Croix Rouge Espagnole, ils ont été expulsés au Mali. ‘’Je voudrais cette fois ci, passer par la voie normale, légale. Lorsque J’ai entendu parler de cet appel à  candidature lancé par le CIGEM, je suis venu…’. Les trente candidats seront en Espagne d’ici quelques semaines et n’attendent plus que la confirmation de leurs visas. l’impact économique des migrants sur le Mali est assez important et diversifié. Selon une étude réalisée par la banque africaine de développement (BAD), la diaspora africaine transfère de 14 à  17 milliards de dollars US par an. Cette étude relève aussi que la diaspora malienne de France effectue par le circuit officiel, un transfert annuel de 120 milliards de francs CFA, un montant supérieur, au niveau de l’aide publique au développement perçue par le Mali. Plus récemment, selon l’agence PANA, se référant au haut conseil des maliens de France( HCMF), environ 200 milliards de francs CFA sont transférés chaque année, à  travers différents circuits, par la diaspora malienne.