Yanfolila : Affrontements autour d’une mine

Un groupe de personnes vivant dans la localité de Yanfolila a tenté hier d’empêcher la société minière « Hummingbird Resources » d’effectuer des travaux de préparation du site pour étendre ses opérations minières dans la zone, occasionnant un affrontement avec les gendarmes. Face à cette violence, les travailleurs miniers ont abandonné le travail et réclament leur salaire.

Les villageois ne sont pas d’accord avec l’occupation de leur terre au profit de l’exploitation minier. En dépit d’un accord qui avait été trouvé avec le gouvernement, la résistance ne faiblit pas. « Nous avons entendu des coups de feu dans le village de Bougoudalé et la situation était vraiment préoccupante » indique un employé de la société. Cette dernière déplore les incidents qui ont survenu hier mardi et ont couté la vie à quelques personnes. « Malheureusement, nous avons été informés que ces affrontements ont entrainé la perte d’au moins trois vies  dont deux ne seraient pas des ressortissants maliens » a déploré la compagnie minière Hummingbird Ressources.

Suite à cet incident, plusieurs employés de la société African Mining Service (AMS) fournissant des services miniers à la société mère ont rejoint Bamako, fuyant l’insécurité sur place à Yanfolila. Arrivés dans la capitale hier dans la nuit, ils réclament leur salaire et des frais de transport pour rallier leurs différentes familles jusqu’à l’apaisement de la situation.

Ce matin dans les locaux de la Société africaine d’études et de réalisations (SAER-EMPLOI), ils étaient nombreux à faire la queue pour pouvoir être payés. Ils affirment avoir passé toute la nuit dehors en espérant obtenir satisfaction aujourd’hui. « Nous sommes dans la galère, nous n’avons rien. Nous avons tout laissé là-bas. Nous voulons qu’on nous paye ce matin parce qu’on ne sait pas quand le travail va reprendre » confie un travailleur sur place. « L’AMS nous a confié à la SAER. Nous avons notre argent avec eux et nous voulons le prendre avant de partir chez nous » ajoute un autre.

La situation commençait par se décanter avec le payement effectif de certains employés, même s’ils ont déploré le manque des frais de transport comme promis par la société. « Ils ont commencé à nous payer et si possible on sera tous servi. Le travail n’est pas fini, si la tension baisse sur le terrain nos supérieurs vont nous rappeler pour la reprise » espère un employé.

Législatives: les déplacés n’iront pas aux urnes!

Sur le site de déplacés de Niamana, Ce vendredi après-midi, on aurait entendu une mouche voler dans la cour. La plupart des portes sont fermées. Seuls deux petits garçons jouent dans l’immense espace. C’’est ici qu’étaient accueillies dix-huit familles venues de Tombouctou, Gao et Kidal. Maintenant il en reste à  peine trois. Les autres sont rentrés. A quelques jours de la tenue des élections législatives, les déplacés encore présents à  Bamako ne pourront pas voter sur place, pour la plupart. Les femmes interrogées à  Niamana et Tabacoro disent toutes posséder leurs cartes NINA (numéro d’identification nationale) mais n’iront pas aux urnes le 24 novembre pour élire les députés de leurs circonscriptions. Selon le Pasteur Aziz Cissé, coordinateur du site de Niamana « les élections législatives sont bonne et elles sont les bienvenus mais les déplacés n’ont pas d’engouement pour y participer car ils ne connaissent pas les candidats présentés. s’ils étaient à  Gao ou à  Tombouctou, ils allaient voter ». Le vote est un devoir civique. A ce jour, les déplacés ont d’autres priorités. La situation alimentaire, le logement et d’autres problèmes subsistent. « Nous aurions voulu voter pour ces législatives mais le retour n’est pas facile en ce moment et en ce qui concerne les transferts de bureaux de vote, nous n’avons pas pu en bénéficier. C’’est difficile pour nous d’aller sur les lieux de vote, nous vivons dans la précarité » explique Mme Mme Coulibaly Mariam Diallo, déplacée à  Tabacoro. Aujourd’hui, la priorité est ailleurs. Les élections législatives l’élection législative prévue pour le 24 novembre ne verra pas la participation des déplacés de Bamako. Bon nombre d’entre eux ont pu regagner leurs localités d’origine. Ceux qui sont restés à  Bamako, pensent à  d’autres priorités. « Nous avons beaucoup de problèmes. Même manger est difficile pour nous. Aujourd’hui, nous avons besoin d’aide, nous sommes en location, nous devons payer, nos enfants tombent malade. Maintenant il faut aussi sécuriser le nord. Ceux qui sont partis aussi ne sont pas en sécurité. Nous avons peur de rentrer à  notre tour car la situation est très difficile là  bas ».

Assises nationales sur le nord: des déplacés à Bamako s’expriment

Les déplacés encore présents sur les sites de Niamana et Niamakoro dans la capitale malienne estiment tous que la sécurité doit être le premier sujet de discussions lors de ces assises. Le pardon et la justice aussi sont deux thèmes sollicités par eux. Pasteur Aziz Cissé, déplacé de Gao : Beaucoup de personnes ignorent certains aspects de cette guerre. Je crois que ces assises seront l’occasion pour en parler et éclairer l’opinion là -dessus. Ce forum permettra aux uns et aux autres de se dire la vérité. A partir de cette discussion des dispositions doivent être prises pour le développement des régions du Nord. Monique Koné, déplacée de Tombouctou : Je suis contente de savoir qu’il y aura ces assises consacrées aux régions du Nord du Mali. Le Nord souffre beaucoup, il faut parler en priorité du développement. J’ai été là  bas pendant une semaine puis je suis retournée : tout va très mal. Il faut que des assises de ce genre aient lieu de temps en temps pour que les gens puissent se comprendre sur les questions utiles. J’aimerais aussi qu’ils pensent aux personnes qui ont été victimes et qui sont restées sur place, ils ont tout perdu et il faut penser à  eux. Ada Sagara, déplacée de Gao : Je voudrais m’exprimer sur le fait que les chrétiens sont menacés et personne n’en parle. Si tu es chrétien, tu es visé par les attentats. Nous ne sommes pas tranquilles, de nuit comme de jour, nos coreligionnaires peuvent être agressés. Je voudrais attirer l’attention du gouvernement sur cette question pour aider les chrétiens du Nord à  bien s’épanouir chez eux. Samuel Guindo, déplacé de Gao : Je suis déplacé depuis l’année dernière. Nous sommes remplis d’espoir sachant la tenue de ces assises mais aussi nous avons des inquiétudes. Je pense qu’il faut parler en premier lieu, de la situation sécuritaire. Beaucoup de personnes veulent retourner mais ils entendent parler des attentats encore, ils ont envie de se rétracter. D’autres questions, comme l’éducation et la santé doivent être discutées. Beaucoup de médecins et d’enseignants avaient fui les combats. Maintenant, les hôpitaux et les CSCOM (centres de santé communautaires NDLR) ont besoin d’eux. De même que les enseignants car les cours ont repris. Amassa Coul Yattar, déplacé de Tombouctou : Comme tous le s Maliens, on a de l’espoir mais il faut que ce soit quelque chose de réel. Il ne faut pas que ce soit juste des assises pour discuter de ce qui n’est pas utile et tromper l’opinion nationale et internationale. Parce qu’il y a eu des assises par le passé, il y a eu des concertations mais cela n’a accouché de rien. C’’est parce que ce n’était ni réel, ni concret et C’’est pour cela que nous sommes retombés dans cette crise qui n’est que le fruit ou la continuité de la rébellion de 1963. Cette fois-ci, on veut vraiment croire aux gens. Il faut qu’on parle de la réconciliation mais avant cela, il faut que justice soit faite. Il y a des orphelins de cette guerre, des veuves etc. Il y a des militaires qui ont été massacrés, des familles ont été décimées, des enfants qui ont perdu le goût de la vie. Maintenant o๠ces assises se tiennent, pendant ce temps à  Tombouctou, les gens ont toujours peur pour leur sécurité. Il faut qu’on parle de cela. Il y a des gens qui ont été obligés de se déplacer du Nord au Sud, des personnes qui n’ont jamais fait un kilomètre de voyage. Et ils sont arrivés dans l’humiliation parce qu’ils n’avaient pas logement et ils n’avaient pas de quoi se nourrir. Il faut trouver une solution pour que cela ne se répète plus et juger ceux qui doivent l’être car C’’est l’impunité qui amène les gens à  refaire la même chose depuis 50 ans. Alassane Dicko, déplacé de Tombouctou : Nous sommes restés à  Bamako pendant une année et demie. Je suis retourné au Nord pour jeter un coup d’œil là  bas après toute cette crise. Je suis à  Bamako pour poursuivre mes études. Nous soutenons toute idée positive pour la sortie de crise. Le mot clé que J’ai envie de garder, C’’est le pardon entre nous, même si C’’est difficile. Aujourd’hui, s’il y a des solutions, par exemple des assises comme celles qui se tiennent maintenant. Nous espérons que cela permettra aux Maliens d’avoir une idée de ce que le Mali sera demain. Il faut mettre fin à  toutes ces atrocités et aux problèmes que nous connaissons aujourd’hui. A Bamako, ça ne va pas, au Nord ça ne va pas, on ne sait même plus qui accuser. Je pense que le gouvernement doit mettre plus l’accent sur cela et essayer de s’organiser. Nous n’entendons pas de bonnes nouvelles par exemple, concernant le respect des décisions prises dans les accords. l’éducation est aussi un point important. La rénovation du Nord est à  signaler, le Nord a besoin de développement. Nous étions sur la bonne voie mais maintenant tout est détruit. Cela fait mal au C’œur de voir l’état des villes du Nord actuellement. Il y a un autre point sur lequel insister : la façon dont il faut faire pour désarmer les groupes armés.

Le ministère de la réconciliation et du développement du Nord vu par les déplacés

Le gouvernement d’Oumar Tatam Ly compte 34 ministres en plus de lui-même. Parmi les ministères, celui de la réconciliation et du développement du Nord retient l’attention. Sur le site des déplacés de Niamakoro, o๠sont accueillis 29 familles de Gao et Tombouctou, les avis se valent « Nous espérons que ce ministère va jouer les rôles qui lui sont conférés » confie Ahmadou Badou, déplacé de la ville de Tombouctou, actuellement accueilli sur le site de Niamakoro. Sékou Salah Dicko est âgé de 28 ans, il est l’aà®né d’une famille de huit personnes. Sékou est accueilli sur le site de déplacés de Niamakoro avec ses 7 frères et sœurs ainsi que sa mère. Jeune diplômé à  la recherche de son premier emploi, Sékou Salah Dicko compte sur les résultats de ce ministère. « Je crois qu’on a vraiment besoin de ce ministère. On a besoin de réconciliation. Il y a aussi le volet développement du Nord dans les tâches de ce ministère, le Nord du Mali a besoin d’hôpitaux, de routes et d’écoles. Nous en possédons déjà  mais ce n’est pas à  la hauteur de nos souhaits, ça ne suffit pas » explique t-il. « La réconciliation entre les frères et les sœurs a une grande importance dans la vie sociale. Ce ministère est le bienvenu. Je souhaite qu’ils puissent travailler en toute sincérité et honnêteté pour l’avancement de notre Mali et du Nord et que tout le monde puisse profiter de la paix et de la justice au Mali. J’espère qu’ils ont une bonne raison d’avoir mis en place ce ministère » se réjouit Mme Yattara Fatouma Bagayoko, animatrice sur le site des déplacés de Niamakoro. Les réfugiés du camp de M’Béra en Mauritanie approuvent Dans un communiqué, l’organisation des sociétés civiles de l’Azawad (OSCA) réagit sur la création de ce nouveau ministère qu’elle salue. l’OSCA salue également la volonté du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keà¯ta d’organiser « des assises nationales du Nord », en vu d’un règlement définitif du problème de cette partie du Mali, indique le communiqué. « Nous réaffirmons notre ferme volonté, à  proposer des solutions viables, consensuelles et adaptées aux spécificités régionales et locales, des toutes les régions du Mali, dans le cadre du futur dialogue inclusif dans lequel nous sommes partie prenante, pour défendre les intérêts des populations érigées en sociétés civiles, non représentées par les groupes armés » ajoute Abdoullahi Ag Mohamed El Maouloud, président de l’OSCA. Selon des chiffres d’OCHA plus de 70 000 déplacés sont recensés dans les familles à  Bamako et sur les trois sites de déplacés.

Retour des déplacés de Niamana au Nord : l’espoir est permis

Cinq cents déplacés du Nord du Mali sont repartis entre les trois sites d’accueil dans la capitale malienne. Le site de Niamana compte 130 déplacés de 18 familles « quand nous sommes arrivés ici en avril 2012. Nous sommes une communauté à  majorité chrétienne mais des familles musulmanes également sont avec nous » explique Pasteur Algousseini Coulibaly, deuxième responsable du site de déplacés de Niamana. Les familles sont logées dans des chambres uniques d’une superficie d’environ six mètres sur quatre. La plus petite famille compte cinq membres. Depuis la tenue des deux tours de l’élection présidentielle, un seul mot hante nombre de déplacés : retour. Un comité de gestion existe dans les trois sites à  savoir Niamakoro, Niamana et Baco Djicoroni. A Niamana, un deuxième comité est créé pour s’occuper uniquement du retour des déplacés « Nous avons mis en place un comité de retour. Maintenant que le Président est élu, et que le Nord est plus calme, nous voulons rentrer. Mais pour l’instant nous n’avons pas encore reçu d’aide dans ce sens » relate Pasteur Aziz Cissé, premier responsable du site de déplacés de Niamana et originaire de Gao. Le retour, oui mais avec quel moyen ? Mariama est âgée de 23 ans, elle est originaire de Tombouctou. Le site l’accueille ainsi son mari et ses quatre enfants. Ce jeudi, elle est affairée et joviale « un bienfaiteur m’a fait don de cet arachide. Je suis en train de le griller pour en faire ensuite de la pâte d’arachide que je vendrai » explique-t-elle le sourire aux lèvres. A la question de savoir « qu’en est-il de votre retour à  Tombouctou », Mariama perd le sourire et les yeux ambrés, le regard lointain, en disaient long sur son état d’esprit « je ne sais pas… » bredouille-t-elle après quelques secondes de silence elle ajoute « je veux bien rentrer, revoir mes enfants sur le chemin de l’école et reprendre mon activité comme d’habitude. J’espère que ce rêve ce réalisera ». Pour Mariama, ce retour est comme un « rêve ». Elle n’est pas seule dans cette situation. Certains déplacés sont accueillis chez leurs parents à  Bamako. C’’est le cas de Minty Djitteye, venue avec 13 autres membres de sa famille. Un de ses frères lui avait prêté sa concession en attendant qu’il en ait besoin. « Aujourd’hui, je rends grâce à  Dieu car je ne paie plus de loyer. Mais nous voulons retourner, sincèrement, ce que nous vivons ici n’est pas supportable encore longtemps. Sans aide extérieure nous ne pouvons pas grand-chose. Avec ma fille, J’essaie de ne pas rester sans occupation, nous faisons du macaroni à  base de blé que nous revendons » confie Minty Djitteye, présidente de l’association Alahidou (la confiance en langue sonrhaà¯). Quelques déplacés ont pu retourner dans leurs villes par leurs propres moyens. A Kayes, première région du Mali, dans l’ouest du pays, 250 déplacés ont pu retourner au Nord dans les trois régions (Tombouctou, Gao et Kidal). Ce retour a été organisé par l’association des ressortissants du Nord à  Kayes avec l’appui du conseil régional de Kayes.

Election 2013 : les déplacés à Bamako ne pourront pas tous voter

A Bamako, les déplacés dans les camps et ceux hébergés par les familles sont nombreux. Dans les foyers, ils sont chez des tantes, des oncles ou chez des sœurs ou frères. La guerre a laissé sur eux, une tâche indélébile. Le jour du scrutin présidentiel fixé au 28 juillet est une réjouissance pour plus d’un. Vêtu d’un grand boubou basin de couleur violette, le pas pressant, Seydou Diouara vit dans cette famille du quartier Baco Djicoroni depuis un peu plus d’un an. Agé d’environ 60 ans, il est originaire de la ville de Kayes mais a vécu à  Gao pendant plus de 30 ans. Il y a construit une maison, demeure qu’il a dû quitter pour se rendre chez son frère à  Bamako avant que le calme ne revienne à  Gao. « Je vis à  Gao depuis 1978. J’y ai même été élu au conseil communal pendant 18 ans. J’y ai épousé ma femme et je m’y suis installé Avec la situation sécuritaire, J’ai été obligé de quitter momentanément car je vais y retourner » explique-t-il. « Mon recensement s’est effectué à  Gao. Les autorités ont facilité le retrait des cartes NINA. Ainsi, J’ai pu confier les récépissés à  une connaissance qui se rendait à  Gao afin qu’elle puisse récupérer ma carte et celles de certains membres de ma famille. J’en suis fier. Au total, j’attend six cartes NINA. Elles ont déjà  été retirées. Ce scrutin est très important pour le Mali, nous avons tout à  y gagner. Ce n’est pas seulement un pays tombé mais C’’est un pays tombé sans institution. Il faut que les élections aient lieu tout de suite. Tout est à  négocier après » confie Seydou Diouara, père de famille arrivé à  Bamako après l’attaque de la ville de Gao en avril 2012. Tout le monde n’a pas sa carte NINA A quelques pas de là , dans le quartier Djicoroni Para, Aà¯cha Cissé, âgée de 20 ans est originaire de Tombouctou. Elle ne pourra pas voter car elle n’aura pas sa carte NINA. Elle est arrivée à  Bamako pour pouvoir poursuivre ses études : « je suis la seule personne instruite dans ma famille. Quand la guerre a commencé, mes parents ont jugé nécessaire de m’envoyer chez mon oncle ici à  Bamako pour continuer les cours. Je me suis inscrite à  l’ECICA (Ecole Centrale D’Industrie et du Commerce d’Administration) dans la filière secrétariat de Direction pour le diplôme de Brevet de Technicien (BT) » éclaire-t-elle. Elle mesure environ 1,60 mètres, jeune fille frêle et très souriante, Aà¯cha nous accueille au salon. Une dame âgée d’environ 50 ans s’y repose couchée sur une natte à  même le sol. C’’est avec le sourire et un air pensif qu’Aà¯cha parle son vote qui probablement ne se fera pas. « J’aurai voulu voter cette année. Cela me fait mal de ne pas pouvoir le faire. Je n’ai eu personne qui vient de Tombouctou pour qu’elle puisse retirer ma carte d’électeur là  bas. Je n’ai pas d’autre moyen sinon J’aurai vraiment voulu être à  Tombouctou en ce moment pour accomplir ce devoir citoyen » se désole-t-elle. Le taux de distribution des cartes NINA sur toute l’étendue du territoire national s’élève à  plus de 70 % selon les chiffres du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire. Aucun pourcentage pour la situation de retrait des cartes des déplacés n’est connu.

Elèves déplacés, le geste du cœur de Tiken Jah Fakoly

C’’est sa conviction ! l’éducation est la base du développement. Aussi, l’enfant d’Odienné vient de réaffirmer une nouvelle partie de son projet «Â Un concert, une Ecole » en faveur des élèves déplacés du nord Mali. Pour la rentrée scolaire 2012-2013, il a mis à  leur disposition 200 kits scolaires composés de cahiers, livres, stylos, trousses etC’… La cérémonie de remise a eu lieu ce mercredi au complexe scolaire et universitaire Débou Gneri de faladjè. l’école en question n’a pas été choisie au hasard. Le Collectif des Ressortissants du Nord (COREN) et leurs partenaires ont mobilisé des moyens pour que les élèves déplacés puissent suivre des cours de rattrapages et aller sereinement aux examens. La directrice de l’Académie de la rive droite madame Dicko Balissa Cissé a tenu à  remercier l’établissement qui a fourni beaucoup d’effort pour faciliter la mise à  jour des élèves. l’acte posé par Tiken Jah est lui salutaire. Pour lui, ce geste s’inscrit dans la promotion de l’éducation sur le continent. « Les élèves d’aujourd’hui sont les cadres de demain. Travaillez pour être les meilleurs. Cela plaira à  vos parents mais vous le faites d’abord pour vous-même. l’Afrique compte sur vous demain », a déclaré Tiken aux élèves. «Â Un concert, une école » Depuis le lancement du projet qui consiste à  reverser le bénéfice de ses concerts pour la scolarisation des enfants, Tiken a fait plusieurs réalisations dans la sous région. Il a commencé par son village natal, en Côte d’Ivoire, Odienné o๠il a construit une école. Tout, récemment à  Tilabéri, l’artiste a offert 1 millions de francs CFA aux réfugiés maliens du Niger. La semaine dernière Tiken Jah a même organisé une série de concerts dans son espace culturel «Â Radio Libre » à  Bamako. Clou de la manifestation, une prestation mémorable le 22 septembre pour l’indépendance du Mali. Lancinet SANGARE

60 jeunes déplacés du Nord à l’école des nouvelles technologies

l’association malienne pour l’initiation et la sensibilisation aux technologies de l’information et de la communication (AMISTIC) a organisé ce week-end une formation en informatique pour les élèves déplacés du Nord. Pendant 15 jours, une soixantaine de jeunes ont découvert Microsoft Word, Excel Power Point et surtout Internet. Pour l’occasion, l’Agence des technologies de l’information et de la communication (AGETIC) – une structure gouvernementale – a mis à  disposition une salle équipée de 60 ordinateurs connectés à  l’Internet. l’objectif de l’AGETIC est de former en quelques années 1000 jeunes à  ces outils. Premier contact avec Internet Les jeunes bénéficiaires de cette formation n’ont pas caché leur joie. Alors que certains d’entre eux touchaient pour la première fois un ordinateur, ils se disent aujourd’hui capables d’écrire sur un clavier, d’envoyer des messages sur Internet et de faire des recherches via la toile mondiale. Selon Moussa Belem, le président de l’AMISTIC, C’’est un devoir pour l’association d’œuvrer à  la sensibilisation aux technologies de l’information et de la communication. Représentant du ministre de la Poste et des nouvelles technologies, Souhahébou Coulibaly a souhaité l’organisation d’une autre séance. Créée en 2007, l’AMISTIC se veut un cadre de formation et de lobbying pour l’accès du maximum de maliens aux technologies de l’information et de la communication.

Crise du Nord: 436 000 Maliens ont fui leurs maisons

En six mois de conflits, plus de 260.000 réfugiés maliens ont trouvé refuge dans les pays voisins et 174.000 autres étaient déplacés internes. C’est ce qui ressort du dernier rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des Affaires humanitaires(OCHA)pour la date du 10 aôut 2012. Depuis le 17 janvier dernier, date de la première attaque de la rebellion touareg du MNLA, les combats ont jetté sur les routes un grand nombre de Maliens. Le coup d’Etat militaire du 22 mars et ses conséquences sur le conflit, avec la partition en deux du pays, n’a guère arrangé la situation. Des conditions de vie très difficiles Qu’ils soient à  l’intérieur ou à  l’extérieur du pays, les personnes qui ont fui le Nord vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Hormis quelques centaines de familles qui ont trouvé refuge chez des parents ou qui ont les moyens de s’assurer un rythme de vie acceptable, la grande majorité dépend de la solidarité des proches ou de l’aide humanitaire nationale et internationale. La situation sanitaire préoccupante des Maliens est également au coeur du rapport de l’OADH qui remarque une augmentation de l’épidémie de choléra depuis quelques semaines. l’organisme recense 140 cas de choléra et 11 décès dans les régions de Gao et d’Ansongo au nord du Mali. l’instabilité actuelle a également aggravé l’une insécurité alimentaire. 360.000 personnes sont aujourd’hui bénéficiaires du Programme Alimentaire Mondiale, et 148.100 personnes le sont dans le nord. l’Ocha précise qu’il est également nécessaire d’offrir un meilleur accès à  l’eau potable pour les déplacés du Nord, « les taux étant déjà  très faibles avant la détérioration de la situation provoquée par le conflit armé. »

Crise au nord: 67.118 déplacés internes et 203.887 réfugiés

Au cours de cette rencontre avec la presse, Amadou Rouamba, secrétaire général du département de l’action humanitaire, a fait le point de la situation des personnes déplacées au sud et des refugiés dans les pays voisins. On retiendra qu’aujourd’hui, les déplacés au sud par régions sont au nombre de 519à  Kayes, Koulikoro1747, à  Sikasso 3643, à  Ségou 8387, 32647à  Mopti et à  20175 Bamako. Soit un total de 67118 personnes. Quant aux réfugiés dans les pays voisins les chiffres sont de 30 000 en Algérie, 65 009 au Burkina Faso, 44 en Guinée Conakry, 67 164 en Mauritanie, 41 650 au Niger et 20 au Togo. Le total de réfugiés maliens est de 203.887 personnes. Le Gouvernement fait passer l’aide par les associations Selon Amadou Rouamba, le département en collaboration avec ses partenaires (le Haut Conseil Islamique, le Collectif des Ressortissants du Nord, la Croix Rouge malienne, l’association Cri du C’œur et les Agences des Nations unies en charge de l’action humanitaire) a entrepris l’organisation de convois humanitaires et d’autres actions pour un coût total de 807 500 000 FCFA. Le secrétaire général a tenu à  faire une précision de taille sur l’apport du gouvernement à  travers les organisations humanitaires « Les organisations humanitaires avaient ouvert le couloir humanitaire avant la mise en place du gouvernement de la transition. Aujourd’hui, le département coordonne toutes les actions humanitaires en cette période de crise. Face à  l’hostilité de certains groupes armés à  l’aide du gouvernement, on était obligés de passer par nos partenaires pour acheminer nos vivres et autres » a déclaré Amadou Rouamba. Ainsi, 1080 tonnes de vivres, de médicaments ont été envoyées, de même que des équipes de médecins pour la prise en charge des urgences médicales dans les localités du nord notamment Tombouctou et Gao. Au sud, une distribution de 1500 tonnes de vivres et de non vivres a été faite en faveur des populations déplacées. Alassane Bocoum, directeur national du développement social, a rassuré les hommes de media que tous ces dons ont été remis aux bénéficiaires. En ce qui concerne la présence de certains vivres sur le marché, M Boucoum a affirmé que des mesures ont été prises pour pallier une telle éventualité. « Si réellement des vivres sont présents sur le marché, seul le bénéficiaire les aurait vendu » affirme-t-il. Les régions (Mopti, Ségou, Bamako, Sikasso, et Kayes) o๠se trouvent les déplacés et le Burkina Faso ont été visités par le ministre en vue d’apporter un réconfort moral ainsi qu’un appui financier symbolique aux populations concernées.

Déplacés du nord: OPEN Mali solidaire

Depuis le début de la crise qui sévit au nord Mali, avec son lot de déplacés et de réfugiés, plusieurs actions ont été menées. Avec pour objectif de soulager la détresse de ces milliers de maliens qui se retrouvent loin de chez eux, dépourvus de l’essentiel. l’association Oui Pour une Enfance Noble a apporté sa pierre à  l’édifice de solidarité en remettant ce matin des vivres et des produits de première nécessité. Un convoi contentant ces dons s’est ébranlé du terrain de football de la commune 5 du district de Bamako. Destination Mopti o๠ils seront distribués à  20 000 personnes. Cette première édition du convoi humanitaire est pilotée par Louis Cheick Sissoko, président de l’association. Avec l’espoir d’en faire plus Le président de l’OPEN, Louis Cheick Sissoko a indiqué que ces dons sont composés de 200 sachets pour 100Kg de vitablé, 2500 kg de riz, 10001 litre d’huile, 1000kg du sucre, 1200 unités de l’eau de javel et 1600 d’unités de savons. «Ce convoi était à  l’origine destiné aux régions occupées, mais après avoir pris les renseignements nous avons su que toutes les conditions sécuritaires ne sont pas réunies. C’’est pour cette raison que nous avons décidé d’amener ces vivres à  Mopti pour les déplacés. C’’est la première édition et l’espoir est permis d’élargir nos actions vers les villes occupées » dira-t-t-il. OPEN MALI est une association composée à  100 % d’élèves et d’étudiants. Elle œuvre dans le domaine humanitaire. Elle organisé entre autres des ateliers de sensibilisation de lutte contre le sida, des dons de fournitures scolaires. Son activité phare est le parrainage de plus de 500 enfants démunis qui ont, grâce à  OPEN Mali, retrouver le chemin de l’école.