Assane Sidibé : « Nous n’avons qu’un seul Mali, personne n’a intérêt à ce qu’il chavire»

Ancien maire et député, Assane Sidibé siège depuis début décembre 2020 au Conseil national de la Transition (CNT). Dans un entretien accordé à Journal du Mali, il évoque les raisons de ce choix, mais aussi Yelema, le parti politique dont il préside la section en Commune IV du District de Bamako.

On vous entend souvent être très critique, pourtant vous être au CNT. Pourquoi  avoir fait ce choix?

Pour moi, le choix n’était même pas discutable par rapport à ce que j’ai fait dans l’ancienne législature. C’était une occasion de continuer le boulot. Le Mali est en train de vivre une période cruciale de son existence. J’ai été sollicité et j’ai accepté d’apporter ma contribution à l’édification de mon pays. Je me suis dit aussi que c’était une occasion inouïe pour les Maliens. Le CNT étant l’organe le plus important de la Transition, il était donc impératif pour moi d’y être. Nous n’avons qu’un seul Mali, personne n’a intérêt à ce qu’il chavire.

Est-ce pour vous une continuité du mandat de député ?

C’est une occasion de continuité parce que pleins étaient de l’Assemblée nationale dissoute mais n’ont pas eu l’occasion d’être au CNT. Au-delà de cela, pour moi, le plus important  c’est simplement de parfaire le boulot que j’avais commencé, faire la politique autrement. En cela, c’est même plus qu’une continuité, c’est une occasion de refaire.

Votre parti, Yelema, prône « la politique autrement ». En quoi traduisez-vous concrètement cette aspiration ?

La politique autrement n’est autre que de servir le peuple et non de se servir. C’est ce que nous avons toujours dit et que nous sommes en train de démontrer. Il y a eu l’alternance au sein du parti. Lors de l’ancienne législature, Moussa Mara et moi avions décidé de créer une caisse de solidarité au profit des femmes et des jeunes de la Commune IV avec nos salaires, ce qui continue d’ailleurs avec mon salaire au CNT. C’est autant de faits qui concrétisent notre aspiration.

Comment se prépare votre parti pour les élections ?

Nous sommes en train de parcourir le pays pour aller à la rencontre des futurs sympathisants et électeurs et leur proposer notre solution pour le Mali et l’expérience de la jeunesse. Aujourd’hui, nous pensons que notre heure est arrivée. Nous l’espérons,  par la grâce de Dieu.

Des primaires au sein de votre parti pour la désignation du futur candidat à la présidentielle ?

Bien sûr qu’il y en aura, si en plus de Moussa Mara, qui n’a pas encore déclaré sa candidature, il y a d’autres camarades qui se présentent. Nous sommes un parti de démocrates.

Adama Kané : « Les députés sont dans une posture qui les met mal à l’aise »

Candidat malheureux à la présidentielle de 2018, où il avait récolté 0,8% des suffrages, terminant 16ème sur 24 candidats, Adama Kané est discret sur le terrain, mais pas sur les réseaux sociaux. Député à l’Assemblée nationale, l’élu y affiche ses convictions et ses prises de position, le plus à souvent à l’encontre du gouvernement.

Vous avez récemment demandé la démission du chef de l’État. Quelle alternative proposez-vous ?

Je suis profondément attaché aux institutions de la République. Si j’ai eu à faire cette demande, c’est suite à tout ce qui a concouru à nous mener à cette situation. L’élection du Président pour un second mandat n’y est pas étrangère. Depuis bientôt un an et demi qu’il a été investi, la situation a empiré. Il n’arrive pas à mener le pays dans une bonne direction. Mais, franchement, je dois le dire, n’ayant pas beaucoup de solutions alternatives, s’il venait à partir, je demanderai à réfléchir.

L’un des partis soutenant votre candidature en 2018 demandait le départ des forces étrangères. De nombreux Maliens adhèrent à ce discours. Les comprenez-vous ?

Je les comprends. Ils sont exacerbés par l’échec de leur présence. Mais je ne suis pas davantage convaincu que leur départ nous apportera plus de stabilité. Nous n’avons pas de force alternative solide et aguerrie pour leur succéder, même si elles ne nous donnent pas satisfaction pour contenir une menace qui s’est aggravée. Dire que ceux qui sont venus nous aider connaissent nos ennemis ou sont au courant de leurs faits et gestes? Je pense que les forces alliées doivent l’être au même titre que nous. Je suis d’avis que puisqu’elles sont déjà là les forces vives de la Nation doivent plutôt essayer de tirer le meilleur d’elles plutôt que de réclamer leur départ, qui laisserait un vide que notre armée actuelle ne saurait combler. Ceux qui peuvent le faire, ce sont des personnes dont les voix portent, notamment le Président de la République, ou encore comme vu récemment le chanteur Salif Keita. Ils peuvent contribuer à équilibrer le rapport de forces qui existe entre l’État Malien et ses partenaires.

Beaucoup de Maliens sont sceptiques quant au travail des députés…

Je le comprends. Quand l’Assemblée était dans son mandat normal, nul ne pouvait ignorer le nombre d’interpellations, de questions posées au gouvernement. Les députés sont actuellement dans une posture qui les met mal à l’aise. Notre pays a organisé une élection présidentielle et n’a pas pu organiser de législatives. Ce n’est pas un bon signal démocratique. Les ministres interpellés ne fourniront plus d’efforts parce qu’ils peuvent remettre en cause la légitimité de ceux qui le font.

Mohamed Ould Mataly : « C’était une erreur d’avoir accepté ce régime de sanctions »

Le Conseil de sécurité de l’ONU a ajouté mardi 9 juillet à sa liste de sanctions cinq Maliens accusés d’entraver l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Parmi eux, l’Honorable Mohamed Ould Mataly, député élu à Bourem et responsable du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), membre de la Plateforme. Il est accusé de s’être opposé à des restructurations administratives à Gao en 2018 et d’être impliqué dans le trafic de drogue. Dans cet entretien, il exprime son incompréhension.

Comment jugez-vous les sanctions de l’ONU à votre égard ?

Comme on le dit chez nous, les nomades, le sel ne se dit pas salé. Je ne peux pas être défenseur du Mali et le dernier jour être contre l’application de l’Accord. J’ai été le premier à mener la résistance, même pendant l’occupation. Le premier à créer des mouvements pour lutter au compte du Mali. Comment puis-je être une entrave aujourd’hui ? Et dans quel sens ?

Elle vous accuse de vous être opposé à des restructurations administratives à Gao…

Mais cela n’a à rien avoir avec l’application de l’Accord. C’est une instruction administrative. Le Premier ministre et son ministre de l’Administration territoriale de l’époque avaient proposé un découpage de Gao. Nous leur avons dit de laisser cette question se discuter entre les mouvements signataires au niveau de la sous-commission institutionnelle, comme indiqué dans la Feuille de route. Le découpage doit être fait dans l’intérêt des populations, non pour les diviser. C’est ce que j’ai dit et je n’étais pas le seul.

Si le découpage est fait dans l’entente et l’harmonie c’est bien mais si c’est fait comme ils le souhaitaient c’est dangereux. C’est l’administration qui a voulu créé des problèmes entre la population et nous n’avons pas accepté.  Normalement, le découpage même  ne devrait pas se faire au Nord, mais ils ont voulu nous imposer une anarchie.

Qu’en est-il du trafic de drogue ?

Je les défie de le prouver. Ils prennent injustement des noms et comme tu ne peux pas te défendre tu es sanctionné. C’est la même chose que Barkhane fait quand ils prennent nos gens et disent qu’ils sont liés à un groupe terroriste. Après, ces gens innocents pourrissent en prison. Cette liste n’est même pas dans la forme.  Même la première liste est fausse. Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune n’a jamais rien fait pour entraver l’accord. C’était une erreur pour le Mali d’avoir accepté ce régime de sanctions, parce que ce sont les nomades qui sont victimes de tout cela. Si nous avons empêché la paix, pourquoi ne pas venir nous le demander ? Je suis un vieux aujourd’hui et on écrit sur moi sans que je sache pourquoi. On traumatise les gens comme cela. C’est même du terrorisme.

Comment appréhendez-vous les conséquences de ces sanctions ?

Je ne sais pas et je m’en fous. Nous croyions que ces pays étaient super intelligents et démocratiques, mais là ils perdent leur crédibilité. La marche est un droit civique. C’est la population de Gao qui a marché alors que j’étais à Bamako. Les trois Arabes sur cette liste sont tous de la même famille. C’est comme si c’était dirigé contre nous. Je ne suis pas d’accord, on ne fait pas d’analyses correctes.

Vous bénéficiez du soutien des populations de Bourem, qu’est-ce que cela vous fait ?

Bourem doit même marché aujourd’hui (entretien réalisé le 10 juillet). Je n’ai pourtant appelé personne à le faire. Gao aussi veut marcher. Je comprends ce soutien parce que j’ai toujours vécu avec ces populations, pendant les moments les plus difficiles de l’occupation, pendant la libération et pendant les élections. Moi je n’ai pas fait l’aventure. Je suis victime pas de la France mais de certains éléments. Je ne sais pas lesquels.

En route pour une féminisation de la classe politique ?

Selon le dernier recensement, les femmes représentent 50,4 % de la population malienne. Pourtant, cette majorité n’est pas visible au sein des instances de prises de décisions politiques.

Vendredi, peu avant une plénière à l’Assemblée nationale, Fatimata Niambali vient d’affronter les embouteillages de Bamako. La députée de la circonscription de San s’en excuse. Celle qui a fait ses premières armes politiques aux côtés de sa mère se souvient. « J’ai eu la chance d’avoir une mère qui a milité à l’ADEMA. Je la suivais dans ses mouvements. J’ai eu envie de lui emboîter le pas. Je suis partie à San en 1994 et j’ai tout de suite intégré des associations de femmes. C’est là que tout a commencé ». Le constat sera sans appel : l’absence des femmes dans les instances de prises de décisions est évidente. Car « dans la plupart des décisions prises en politique les femmes ne sont pas mises en avant ». Plusieurs facteurs expliquent cette sous-représentation de la gent féminine, comme le poids des traditions, la méconnaissance des rouages des partis et la supposée non-solidarité des femmes. Pour la députée Niambali, c’est le soutien de son époux qui lui a permis de s’épanouir dans ses activités politiques. « Si vous parvenez à convaincre votre époux, vous avez fait le plus gros du travail. Le reste de l’entourage se rangera du côté de votre mari ».

Pourtant, des femmes maliennes dans la lignée d’Aoua Kéïta, il y en a. À l’instar de la Maire de la Commune III de Bamako, Mme Djiré Mariame Diallo, Présidente du Réseau des femmes conseillères municipales du Mali (Refcom). L’avènement de la démocratie a été le point de départ de son engagement. Selon elle, pour susciter des vocations, « il faut informer, éduquer et sensibiliser. Les jeunes doivent avoir une éducation solide, qui se fera avec le temps, car la politique est un apprentissage perpétuel. Entrer en politique, cela ne se décrète pas, cela se prépare ». Madame Djiré Diallo est à ce jour la seule femme Maire d’une commune à Bamako, succédant à Mme Konté, ex Maire de la Commune I.

Une avancée doit être soulignée. La célèbre Loi 052 instituant la promotion du genre, qui instaure aux postes nominatifs et électifs un quota homme / femme de 30 % au minimum pour chaque sexe. Selon les chiffres de la MINUSMA, la part des femmes au sein des postes parlementaires n’était en 2015 que de 9,5%, pour seulement 1,14% au poste de Maire.

Soumaila Cissé : « Contre Ebola, il faut fermer la frontière pendant un mois ! »

A quelques jours du 3è congrès de l’URD, le député Soumaila Cissé, figure politique malienne de premier plan de l’opposition, a jugé bon de faire une sortie médiatique, pour énoncer quelques vérités sur la situation socio-politique du Mali dirigé par Ibrahim Boubacar Keita. Un Mali confronté à  de multiples crises sociale, sécuritaire et maintenant sanitaire. Actualité oblige, la question du virus Ebola, s’est invitée, dans l’exposé préliminaire de l’honorable Cissé, qui une fois de plus, a mis la presse au premier plan. Fermer la frontière avec la Guinée… D’emblée, Soumaila Cissé, dont les propos pointent un manque de fermeté de la part de l’actuel régime, estime qu’une fermeture des frontières, du moins temporaire, n’est pas une mesure discriminatoire face à  un pays confrontée à  une menace aussi grave qu’Ebola : « Aujourd’hui, C’’est quand même la panique, dans tous les quartiers de Bamako, on se méfie l’un de l’autre. A l’URD, nous voulons être responsables. Puisque tout vient de la Guinée, nous proposons que le gouvernement accepte de fermer la frontière pendant un mois et pendant ce mois, il faut renforcer le dispositif et donner plus de moyens, aux médecins, au personnel de santé, pour circonscrire la maladie le plus tôt possible », a déclaré Soumaila Cissé, convaincu qu’un Etat doit faire preuve de pragmatisme dans ce genre de contexte. « Les autorités n’ont-elles pas minimisé, par laxisme, les risques potentiels d’introduction du virus par les personnes provenant des pays ravagés par ce fléau ? » Et de souligner que prendre ce genre de mesures, n’est en rien discriminatoire envers les voisins, puisqu’elles permettent plutôt de protéger la population contre tout risque. Si les chefs d’Etats de la Cedeao avaient appelé au dernier sommet d’Accra, à  ne pas fermer les frontières avec les pays infectés par le virus Ebola, en raison du principe de libre circulation des biens et personnes dans l’espace UEMOA, Soumaila Cissé estime que la souveraineté nationale prime d’abord sur l’intérêts sous régionaux. Pour lui Kourémalé est une zone poreuse certes, mais qui doit être maà®trisée par des agents sanitaires bien préparés. Or déplore l’élu, on trouve du personnel de santé, sans rigueur et sous équipé sur place, preuves à  l’appui. « Etre en quarantaine est une mesure discriminatoire. On le fait bien pour des malades. Alors pourquoi ne le ferait-on pas pour notre pays ? Si une maman est contagieuse, on la sépare de son enfant, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus dur au monde ? Alors, je demande qu’on nous sépare de la Guinée pendant un mois, afin de circonscrire la maladie », prône Soumaila Cissé, qui estime que les Maliens ont très vite intérêt à  maà®triser la crise liée au virus Ebola. l’appel de l’opposant numéro 1 a en tout cas été lancé au gouvernement. Sera-t-il entendu par ceux qui ont décidé jusqu’à  nouvel ordre de laisser le passage ouvert à  nos frères et amis guinéens ?

Députés, soyez honorables !

Les jeux sont faits. Les 147 places seront bientôt pourvues. La nouvelle législature sera installée sous peu. En attendant, les partis se concertent pour le choix du Président du Parlement. La tradition républicaine au Mali veut que le Chef de l’Etat cède le perchoir de l’Assemblée Nationale au patron du plus grand parti de l’opposition. C’’est donc l’ADEMA jusqu’ici faiseur de rois qui doit s’emparer de ce fauteuil mais ce serait un suicide politique pour le RPM de ne pas offrir un os à  ronger à  l’URD de Soumaila CISSE. Challenger de IBK, l’enfant de Niafunké a commencé à  décocher des flèches assassines contre son tombeur. La couronne parlementaire devrait adoucir ses velléités de perturber le règne de son grand frère. Quoi qu’il en soit, le Président de cette nouvelle législature devra inviter et inciter ses collègues à  jouer pleinement leur rôle comme du reste l’a relevé le Président IBK après avoir introduit son bulletin de vote dans l’urne. àŠtre député, ce n’est pas une sinécure Il faut s’informer, écouter le peuple et tout le peuple. Il ne doit être ni sectaire, ni partisan. Il doit porter les aspirations du peuple. Dés l’acquisition de l’écharpe tricolore, il devient un contrôleur de l’action gouvernementale habilité à  interpeller tout membre du gouvernement pour des questions orales en application de l’article 90 du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. La question est saisie, imprimée et déposée sur la table du Président du parlement chargé de la transmettre au ministre interpellé. Le député peut aussi saisir le gouvernement à  travers un projet de loi pour légiférer sur un sujet. Il est tenu de se prononcer sur les propositions de loi émanant du gouvernement. C’’est dire qu’entre propositions de lois, projets de loi et questions orales, le parlementaire a du grain à  moudre et toute absence volontaire à  ces séances plénières dans la salle Modibo KEITA ou en commission technique est une trahison contrat de confiance signé avec le peuple. l’absence, une pathologie parlementaire à  éradiquer Cet absentéisme des députés fragilise l’institution parlementaire. Il renforce l’image déjà  négative du député « payé gracieusement à  ne rien faire ». Le règlement intérieur du parlement doit être revu et corrigé afin que le travail de fonds réalisé en commission technique ne soit pas terni par le one-man-show des députés de la caméra obnubilés par le seul renforcement de leur aura politique via la télévision. Aussi, il urge de recruter des assistants parlementaires pour expliciter aux élus la nomenclature de la valise budgétaire faute de quoi le Mali aura encore une chambre d’applaudissements. IBK a raison. Le travail du député est plus un sacerdoce qu’une sinécure. Que les entrants s’informent, écoutent et veillent afin de bien légiférer. Il faut se faire élire pour lire et pouvoir dire les dires du peuple.

Décryptage: élections…législatives ou de légitimation?

Qu’elles sont floues ces élections devant désigner les cent quarante sept Maliens censés représenter le peuple au parlement ! Qu’elles sont disputées ! Qu’elles semblent malheureusement snobées par l’essentiel des six millions huit cent trente milles détenteurs de la carte NINA ! Pourquoi ce relâchement brusque au lendemain d’une présidentielle ayant enregistré un taux de participation historique ? Contrairement aux apparences, les joutes de novembre 2013 sont pleines d’enseignement. Pléthore de candidats 418 listes étaient en compétition sur l’ensemble du territoire national divisé en 55 circonscriptions électorales âprement disputées par 1095 candidats dont 198 pour la seule ville de Bamako. Les chiffres donnent le tournis. Sur le terrain, l’électeur a du mal à  distinguer la bonne graine de l’ivraie du fait non seulement de la multiplicité des listes mais surtout des alliances souvent contre nature. l’on a du mal à  savoir qui est qui ? Qui s’oppose à  qui ? Qui propose quoi ? Pas de programme, pas de propositions, pas d’orientation, pas d’engagement, juste des meeting bien sonorisés et des tournées nocturnes ponctuées de distribution de liasses de billets de banque. l’argent, oui le nerf de la guerre joue un rôle majeur dans ces joutes. Le plus jeune député de la dernière législature, DIAWARA Omar le confirme en ces termes «Â pour réussir une campagne aux législatives, il faut au bas mot débloquer quarante millions de francs CFA à  Bamako ». Familles traditionnelles et religieuses, notabilités locales et associations locales sont courtisées à  coût de centaines de milles pour coltiner les candidats. C’’est une traite pour les électeurs qui ne votent pas ; ils choisissent le plus offrant. Modicité des frais de participation C’’est à  penser que l’Assemblée Nationale est assimilée par certains candidats au marché de RAIL-DA et pour cause ! Les frais de participation aux élections législatives s’élèvent – tenez-vous bien- à  cinquante milles francs CFA. Le ridicule ne tuant pas, des partis comme le RTD, le PACP et le CDS ont été recalés par les sages de la Cour constitutionnelle pour ne pas avoir versé le montant exigé. Cette modicité des frais de participation encourage la floraison de partis politiques et pour la petite histoire le ministère de l’administration territoriale a détecté et récusé la présence d’un parti inconnu au bataillon (le MCIC, Mali Convergences des Initiatives pour le Changement). Coalition tous azimuts Les partis politiques ont prouvé à  l’occasion de ces législatives leur absence d’idéologie et d’orientation politiques. Seul l’idéal électoral compte ; idéal qui se résume en victoire de légitimation des de prédateurs-fossoyeurs de pays en hibernation démocratique. Ainsi à  Ségou, deux malheureux candidats à  la présidentielle, Dramane DEMBELE de l’ADEMA et Mountaga TALL du CNID se sont donnés la main pour un résultat décevant. A Koutiala, le parti présidentiel a préféré jouer la carte de la coalition bien que son mentor soit originaire de la localité. Ailleurs, Kati la cité imprenable jusqu’à  une date récente a enregistré les coalitions les plus hétéroclites de l’histoire politique récente du pays. Ces coalitions dénoncées urbi et orbi ne permettent aucune lisibilité de la scène politique malienne. Les acteurs politiques ressemblent finalement à  une caste divisée devant les caméras et unie face aux privilèges. A preuve, l’on s’achemine vers une «Â élection-nomination » de Soumaila CISSE à  la tête du parlement, un bon biscuit pour endormir le chef de l’opposition. C’’est la légitimation de la mainmise des leaders traditionnels sur le Mali, autrement dit la prorogation d’un système grippé ayant conduit au coup d’Etat de mars 2012. Fracture politique Les législatives ont révélé l’absence déplorable des grands partis traditionnels du Mali dans certaines contrées. Comment comprendre les absences de l’URD, de l’ADEMA, du CNID, de SADI, dans des localités comme Tessalit, Tin-Essako ? l’on pensera à  l’insécurité mais les partis ayant écrit les plus belles pages de l’histoire de ce pays ne peuvent pas ne pas présenter de candidats dans une localité fut –elle la chasse gardée d’une formation. Pendant que d’aucuns faisaient la politique de la chaise vide, le RPM exhibait sa boulimie en se présentant partout pour rafler le maximum de sièges afin de permettre à  son Président de gouverner en toute quiétude. Le parti présidentiel a non seulement réussi ses investitures mais il a su profiter de la lancée victorieuse d’IBK et de l’apport combien prestigieux tant en termes de grenier électoral que d’appoints financiers des religieux pour avoir une majorité parlementaire. Le taux de participation de 38,4% du premier tour cache bien des vérités : en réalité, ce sont les électeurs bamakois et d’autres grands centres urbains du pays qui n’ont pas voté. Une radioscopie du scrutin montre que le taux de participation frise les 50% à  l’intérieur du pays. Cette disparité s’explique par le désir des populations proches des théâtres d’opération de voir le pouvoir central prendre à  bras le corps la problématique de l’insécurité qui a conduit à  l’assassinat de Ghislaine DUPONT et Claude VERLON et la déception des populations du sud qui attendent encore depuis plus de deux mois les signaux de rupture promis par le nouveau locataire de Koulouba. Pour finir, comparaison n’est pas raison mais l’immixtion du fils du prince dans l’arène politique n’était ni opportune ni intelligente d’autant que ce signe avant-coureur d’une dévolution dynastique du pouvoir continue d’alimenter les discussions dans les salons feutrés de la capitale.

Législatives: quelle place pour la diaspora?

l’Assemblée Nationale du Mali a été créée depuis la proclamation de l’indépendance du Mali sous la présidence du premier chef de l’Etat malien Modibo Kéà¯ta. Les députés qui y siègent représentent leurs circonscriptions dans les quatre coins du pays. Qu’en est-il des Maliens de l’extérieur? Aucun texte ne prévoit l’élection de députés maliens résidant à  l’étranger. Les Maliens migrent beaucoup, de nombreux pays sont concernés par ces immigrations. « Certains pays ne veulent pas qu’il y ait des députés maliens sur leurs sols. Cela est l’une des raisons pour lesquelles, il n’y a pas de député à  l’étranger et les textes ne prévoient pas cela. Un second problème technique qui enfreint l’élection de députés maliens ne résidant pas au Mali est la problématique de la définition de la circonscription électorale » explique Cheik Talibouya Tembély, directeur des services législatifs à  l’Assemblée nationale Des députés ayant déjà  vécu plusieurs années hors du Mali sont représentés à  l’Assemblée Nationale et ce, depuis deux décennies. « Souvent des Maliens quittent leurs pays d’accueil pour venir se présenter à  la députation ici. Il y a des cas comme ça » explique Amadou Wagué, attaché de presse à  l’Assemblée Nationale. « Par exemple, Bo Niakaté a vécu longtemps hors du pays, à  son retour, il s’est présenté dans sa circonscription. Il est actuellement député et préside le groupe d’amitié Mali-France au sein de l’hémicycle » raconte M. Tembély. Une chinoise candidate à  Ségou A Ségou, la 4e région du Mali, peut-être une future députée chinoise. De son vrai nom Yu Yang Wai Coulibaly, surnommée « Chinois Assan », elle est mariée à  un Ségovien depuis plus de trente ans. « Je porte Ségou dans mon C’œur, C’’est cela qui m’a poussé à  être candidate. Sinon je ne fais pas de la politique. Elle s’exprime en langue bamanan pour nous expliquer tout ceci. Je vis à  Ségou depuis 33 ans, la ville ne s’est pas développée, il n’y a pas de changement. Je veux redorer l’image de Ségou en donnant du travail aux jeunes surtout qu’il y a beaucoup de chinois au Mali. Je voudrais aider les jeunes de Ségou et je demande aux Ségoviens de m’aider afin que je puisse les aider en retour » confie Chinois Assan. Les trois premières conditions pour devenir député sont, premièrement : être malien d’origine ou par naturalisation, deuxièmement avoir au moins 18 ans, en un mot être majeur et troisièmement ne pas être condamné, C’’est-à -dire jouir de ses droits civiques. L’Assemblée nationale du Mali comprend une chambre unique dont les membres portent le titre de députés et sont élus pour 5 ans au suffrage universel direct. Leur nombre est fixé par une loi organique. Actuellement il est de 147 députés répartis entre les cercles du Mali et les communes du District de Bamako. Seul le Président du Bureau (également Président de l’Assemblée Nationale) est élu pour la durée du mandat (5ans). Le mandat des autres membres est renouvelé chaque année à  la séance d’ouverture de la première session ordinaire. La campagne pour le premier tour des législatives a débuté le dimanche 3 novembre dernier. Des affiches sont visibles sur les grandes artères de la ville de Bamako.

L’irrésistible ascension politique de Chato…

On la voit partout sur les écrans de TV5, France 24 et cela depuis le début de la crise au Nord. Tous se souviennent de la virulence avec laquelle Mme Haidara Aichata Cissé, député de Bourem ( dans la région de Gao) a réagi avec véhémence aux propos de Moussa Ag Assarid, porte parole du MNLA. Pour elle, le MNLA est le seul responsable de la présence des terroristes au nord et de la crise que traverse le Mali… De retour à  Bamako, Chato, telle qu’on la surnomme, a fait un coming back triomphal, acclamée par les populations de Bourem, de Tombouctout ou encore de Gao. « Animal politique » Il est rare de voir une femme aussi active qu’elle sur le plan politique, à  l’inverse de ses consœurs ministres ou militantes associatives confinées aux réunions d’atelier : « Aujourd’hui je suis députée et cela me permet de faire des choses, de changer des choses, et de pouvoir m’exprimer… », évoquait-elle lors d’un entretien sur l’ORTM, la chaà®ne nationale. Mais Chato va encore plus loin et ne s‘en laisse pas conter. Elle est de tous les voyages d’importance. Que ce soit avec ses pairs députés ou avec les autorités de transition. Présente au 20è sommet de l’Union Africaine à  Addis Abeba, le 27 janvier 2013, elle a fait une apparition remarquée aux côtés du Président par intérim Dioncounda Traoré. Elle accompagne aussi le Premier ministre Django Cissoko en tournée à  Bruxelles et à  Paris ce 19 février. l’initiative, elle l’ avait déjà  faite au Parlement Européen à  Bruxelles avec ses pairs de l’Assemblée Nationale, dont l’honorable Assarid Ag Imbarcawane, et d’autres comme son mari, Hadj Baba Haidara, député élu lui à  Tombouctou. Membre du collectif des « Elus du Nord« , crée suite à  l’occupation des régions nord du Mali par les jihadistes d’Ansar Dine ou du Mujao, Chato soutenait vivement l’intervention française pour libérer le nord : « On a assez dialogué, l’heure n’est plus à  la parole mais à  l’action », a t-elle clamé plusieurs fois et notamment au Forum de la Coalition pour le Mali en décembre 2012. «Â Tout sauf le MNLA… » Mais l’honorable député, par ailleurs femme d’affaires, propriétaire de l’agence de voyage Wanitours, semble prendre un autre virage. Elle a ainsi mis en garde la France contre toute négociation avec le MNLA. «Â Attention, il faut que l’on soit très vigilant. Nous ne pouvons pas combattre ces gens là  et nous asseoir avec eux et dialoguer… ». Pourquoi Chato s’agite t-elle autant ? Pour beaucoup d’observateurs, C’’est une femme de grande ambition qui n’en restera pas là . «Â  Elle a non seulement du bagout, des moyens, mais aussi une virulence dans le discours qui peut séduire, comme énerver.. », commente cet éditorialiste. Pour Moussa B, Chato s’affiche trop sur les écrans de télévision et cache mal son jeu de s’imposer lors de législatives à  venir. Populaire, ambitieuse, volontaire, charismatique, enthousiaste, tels sont les adjectifs qui qualifient souvent cette femme qu’on a vu assister au déjeuner spécial en l’honneur de François Hollande, lors de son passage éclair au Mali. Ou remettre des dons aux populations de Tombouctou après la libération de la ville par les forces armées françaises, le tout à  grands renfort de communication médiatique et de liesse populaire. «Â Qui m’aime me suive… » Hermétique aux critiques, qui la décrivent comme une héritière de l’ancien régime, ou encore critiquée sur son élection à  l’Assemblée nationale, Chato a compris que rien ne se faisait, ni s’obtenait sans une communication efficace et bien huilée. Adepte des médias, son apparence ne laisse pas indifférent. Toujours vêtue de boubous amples et d’ ornements sonhrai, son ethnie d’origine, elle se veut ambassadrice de la culture du nord et il est bien difficile de faire l’impasse sur cette grande dame, au teint noir et au sourire étincelant… Quant à  ses détracteurs, ils n’ont pas fini d’entendre parler de Chato, et pas seulement dans le plaidoyer pour le Nord. Elle pourrait demain devenir l’une des femmes de poigne, apte à  briguer les postes au plus au niveau de l’Etat et pourquoi pas la magistrature suprême un jour. Car pour Chato, la campagne a déjà  commencé.

Razzy Hammadi, le député français qui a le Mali dans la peau

Razzy Hammadi n’a pas de temps à  perdre. Il fonce dans la rue de Paris, l’artère commerçante de Montreuil (en région parisienne) dont il a été élu député, en juin 2012, comme il fonce à  travers le paysage politique français. A 33 ans, il est l’un des plus jeunes députés du nouveau Parlement. Dans la rue, on l’interpelle: «Monsieur le député, permettez-moi de vous présenter une requête»; on le salue, on l’encourage. Razzy Hammadi est un notable dans cette ancienne forteresse communiste à  la périphérie de Paris. Pourtant, il est un étranger à  Montreuil. Il a grandi à  Toulon, dans le sud de la France. Il s’est installé dans la ville, il y a trois ans. En juin 2012, il a pris la circonscription au pas de charge, s’imposant face aux notables locaux: l’ancien député-maire communiste Jean-Pierre Brard, la maire Europe Ecologie-Les Verts, Dominique Voynet, et les caciques du Parti socialiste local. Il s’est implanté tout seul dans cette circonscription de Seine Saint-Denis, soutenu par une poignée de fidèles et de nouveaux convertis, tel ce jeune commerçant montreuillois qui rapporte sa légende:«Razzy a frappé, personnellement, à  7.774 portes sur la ville.» Une vocation politique née en Afrique L’élu est l’un des dix nouveaux députés socialistes issus de la «diversité». Un nouveau visage, un symbole pour la nouvelle majorité. Son père est algérien, sa mère tunisienne. Mais, Hammadi ne veut pas bâtir sa carrière sur sa «gueule»:«Je suis fier de ce que je suis. Ces origines sont une richesse, une force. Mais elles ne sont pas un résumé de ce que je suis. Je suis issu de cette tradition migratoire qui fait la France, et je me sens pleinement Français. Je pense que l’avenir se trouve à  notre sud, que les problèmes de citoyenneté, de République et de laà¯cité se traitent avec cette richesse des cultures, c’est un plus. Mais un plus ne veut pas dire quelque chose d’exclusif.» C’est en Tunisie qu’il a trouvé sa vocation. «Après mon bac, j’ai vécu une année à  Sfax (deuxième ville de Tunisie, à  200 kms, à  l’est de Tunis). Je me suis frotté au militantisme politique à  travers les mouvements étudiants contre Ben Ali. C’est là  que j’ai vu que l’action politique n’était pas un luxe, mais un privilège dans certains pays.» De retour en France, il s’engage. Il milite au MJS (Mouvement des jeunes socialistes, dont il devient président en 2005) et trouve sa place dans les instances du PS, tout en poursuivant ses études (en économie) et une carrière dans le privé (le conseil en logement et habitat). Lirela suite sur Slateafrique.com http://www.slateafrique.com/99497/razzi-hammadi-mali-politique-francaise

Quand Chato, l’élue de Bourem, lâche ses vérités…

C’’est une femme sollicitée, engagée, présidente du Réseau parlementaire Femmes Développement et Protection de l’enfance. Femmes d’affaires dans la tourisme, avec l’agence Wanitour, celle qu’on surnomme Chato est une femme d’influence au sein de l’Assemblée nationale, mais aussi femme ressource pour ses consœurs du nord, elle avait effectué un voyage au Parlement européen, avec des pairs députés, pour appeler à  l’aide de la communauté internationale vers le Mali et dénoncer les agissements du MNLA à  l’époque. Lors des assises de l’occupation tenu les 3 et 4 octobre à  Bamako à  l’initiative de la Coalition pour le Mali, Mme Haidara Aichata Cissé n’a pas fait dans la dentelle. Pour elle, il n’y a plus lieu de négocier avec les islamistes. Journaldumali.com : Mme la député, parlez-nous de la situation des femmes de Bourem Mme Haidara Aichata Cissé : Elles sont muselées, victimes d’une situation très précaire. Elles ne peuvent plus aller au marché, ni sortir de chez elles sans se couvrir. Ces femmes faisaient du commerce, avec leurs enfants et aujourd’hui, elles n’ont plus aucun moyen de subvenir à  leurs besoins avec la présence du Mujao à  Bourem. De plus, il y a un autre phénomène, les mariages entre mes sœurs de Bourem et certains occupants, mais d’après les échos que J’ai eu, elles ne sont pas heureuses avec ces hommes. Aujourd’hui, le social est détruit, le lien social et économique est anihilé. ( les femmes mariées avec les occupants sont aussi victimes de viols collectifs, notamment à  Tombouctout ndlr) Journaldumali.com : Vous avez prôné l’intervention militaire pour libérer le nord Mme Haidara Aichata Cissé : Il faut qu’on arrête d’être ridicule dans ce pays. Que voulez-vous qu’on négocie avec le Mujao et Ansar Dine ? Aujourd’hui, ils ne respectent pas la laicité et veulent la charia ou rien, contre l’avis de la population. Donc, rien n’est négociable ! Journaldumali.com : Depuis le début de cette crise, vous faà®tes du plaidoyer avec vos pairs députés au Mali comme à  l’extérieur ? Mme Haidara Aichata Cissé : Oui nous demandons l’aide de la communauté internationale pour sortir de cette crise. Mais il faut une cohérence dans l’action. Ce genre de forum est salutaire parce que chaque voix peut s’exprimer. Nous faisons du lobbying pour que l’intervention armée se mette en marche, parce qu’en tant qu’ élus des peuples du nord, nous ne pouvons rester les bras croisés. Mais aujourd’hui ceux qui disent qu’il faut négocier, se trompent. On ne peut négocier sans armes de guerre, ni en position de faiblesse. Il faut que les conditions matérielles adéquates soient réunies pour vouloir négocier avec ces gens et l‘intervention militaire doit être une épée de Damoclès sur la tête de ces islamistes. Hélas, on entend des voix discordantes au sein des autorités. Vous savez, si la communauté internationale voit que le Mali hésite, elle mettre du temps à  nous aider ! Alors, J’appelle la classe politique malienne à  parler d’une seule et même voix.

Parti SADI : le député Mamadou Guindo claque la porte

Le député SADI de Niono a démissionné de son parti. l’information nous est rapportée par un responsable du bureau politique national. Qui précise que Mamadou Guindo, a claqué la porte du parti avec une dizaine d’autres conseillers municipaux. Selon notre source, la lettre de démission du député envoyée au bureau explique sa décision par des «Â raisons personnelles ». «Â Il n’en dit pas plus dans sa lettre » confie notre source qui explique que cette décision intervient un mois seulement après la fin de la suspension du député et d’autres militants par le parti pour «Â indiscipline et manquement aux statuts et règlement intérieur ». A quel parti le député compte adhérer ? Pour l’instant aucune information n’a filtré de cette question, car il nous est impossible de joindre le député en question malgré nos différentes sollicitations par téléphone. Mais le moins que l’on puisse dire, C’’est que cette démission de Mamadou Guindo parait pour le moins surprenante. Car le mois dernier, il participait à  la conférence de presse du groupe des députés SADI, et l’atmosphère avec les autres camarades ne présageait une décision de ce genre. Bref, le départ de l’élu de Niono porte un coup au parti SADI. Car elle intervient un mois seulement après la cassure du groupe parlementaire PARENA-SADI à  l’Assemblée nationale. Cela, après l’entrée du PARENA au gouvernement. Cette démission du député Guindo et de certains militants peut-elle affaiblir le parti SADI dans cette circonscription ? Sans doute oui. Mais selon plusieurs analyses, le cercle de Niono demeurera l’une des bases électorales les plus importantes du parti SADI. Dans cette circonscription, la formation politique reste la première force avec les deux sièges de député (sur trois), la présidence du Conseil de cercle. A l’issue des élections communales de 2009, le parti s’en est sorti avec au total 51 conseillers municipaux contre 37 pour le l’URD, 35 pour l’ADEMA, et 27 pour le RPM. Par ailleurs, sur toute l’étendue du territoire, jamais le parti SADI n’a enregistré un tel score à  une élection depuis sa création en 2001. C’’est avec cette suprématie dans le cercle de Niono, que la formation politique de l’ancien leader estudiantin, Dr Oumar Mariko, a enregistré son meilleur score pendant les élections présidentielles de 2007 o๠le candidat est arrivé en tête devant le président sortant ATT.

Mamadou Konaté (1897-1956) : Le premier vice-président noir de l’Assemblée nationale française

l’Afrique ne devra son bonheur qu’à  ses seuls fils conscients Né à  Kati en 1897, Mamadou Konaté se destina tout de suite à  l’enseignement. Brillant élève de l’école normale William Ponty (Sénégal), il devait consacrer toute sa carrière à  l’enseignement au Soudan(actuelle république du Mali. Nommé instituteur, il enseigne dans différents établissements du Soudan (Bafoulabé, Matina, Kolokani). La renommée qu’il acquit dans ses fonctions et l’aptitude pédagogique dont il fit preuve lui valurent d’être appelé à  la direction de la grande école régionale de Bamako, charge qu’il occupa pendant treize années consécutives. Entre 1919 et 1946, Mamadou KONATE est maitre d’école. Il avait compris que le rôle de l’instituteur n’était pas seulement d’enseigner et d’éduquer les enfants, mais aussi et surtout d’éclairer, guider et défendre les hommes et son pays dans le cycle normal de l’évolution du temps. Il disait souvent que tout homme, quel qu’il soit, s’il mésestime sa propre valeur, et celle de son milieu, restera la proie des dures épreuves. Et parlant de l’intellectuel Africain, il déclarait avec conviction que ce dernier ne méritera pas la patrie s’il n’emploie son savoir qu’à  la recherche d’un salaire, d’un prestige. Il aimait beaucoup prophétiser que l’Afrique ne devra son bonheur qu’à  ses seuls fils conscients de ses multiples forces inexploitées : forces des hommes, forces de la société, forces de ses terres, de ses eaux et de son soleil ardent ! Aussi, il crée le syndicat des instituteurs de Bamako, dont il est longtemps le secrétaire général. Le cercle de sa renommée s’élargit, et ses compatriotes le poussent bientôt à  accepter d’autres responsabilités, au conseil général de Bamako et au grand conseil de l’Afrique occidentale française (AOF). La seconde guerre mondiale ébranle une nouvelle fois les fondations du pouvoir colonial français – le Soudan fournit vivres, soldats, argent en quantité – et la montée du mouvement nationaliste se poursuit. L’US-RDA, le bloc soudanais Brillante élite occidentalisée, Mamadou Konaté est le prototype des nouveaux leaders de ce mouvement, à  l’instar d’un autre enseignant plus jeune, Modibo Keita, qui sera Président de la République autonome du Soudan de 1960 jusqu’en 1968, date à  laquelle il sera renversé par Moussa Traoré. En 1945, Mamadou Konaté et Modibo Keita fondent le Bloc soudanais. L’année suivante, ce mouvement devient, sous le nom d’Union soudanaise, une section d’un grand mouvement fédéral, le Rassemblement démocratique africain (RDA).Le congrès constitutif de ce mouvement, animé principalement par le leader ivoirien Houphouà«t-Boigny et par Modibo Keita, se tient à  Bamako le 18 octobre 1946 et rassemble 800 délégués venus de l’AOF et de l’AEF En 1951 et en 1956 Mamadou Konaté fut réélu au parlement, preuve incontestable de la confiance de ses concitoyens. Président du groupe rassemblement Démocratique Africain et membre de la commission de la France d’Outre Mer à  l’Assemblée Nationale, il était également membre depuis leur création du conseil général du Soudan et du grand conseil de l’AOF ; il occupait au sein de ces assemblées une place du premier choix pour le plus grand bien des problèmes intéressants la vie de la fédération. Consciencieux, travailleur, honnête, soucieux d’efficacité plus que de vain tapage ou de gloriole personnelle, il s’était rapidement acquis au sein du parlement français une autorité morale de tout premier plan. Jeudi 10 mai 1956, à  la veille de la plus importante fête annuelle des musulmans, il est mort, à  Bamako. Exemple de droiture, de loyauté, d’honnêteté, il avait du devoir un sens particulièrement élève, il était de ceux pour qui « servir» n’admettait pas de restrictions. Assemblée nationale française A l’Assemblée nationale, o๠Mamadou Konaté siège à  l’UDSR, il est nommé membre de plusieurs commissions : celle de la marine marchande et des pêches et celle des moyens de communication, mais aussi à  deux autres qui lui tiennent particulièrement à  cour : la commission des territoires d’outre-mer et celle de l’éducation nationale.En effet, la plus grande partie de son activité et de ses interventions est consacrée à  l’organisation du travail et de l’enseignement dans les territoires d’outre-mer. Il invite par exemple le gouvernement, en août 1947, à  mettre fin à  la constitution obligatoire de greniers de réserves en AOF ; le 23 février 1950, il dépose une proposition de loi tendant à  instituer un Code du travail dans les territoires d’outre-mer, proposition de loi qu’il défendra à  la tribune à  plusieurs reprises, y compris dans la seconde législature ; quelques jours plus tard, il dépose une autre proposition de loi tendant à  la création d’un  » cadre unique  » du personnel des chemins de fer d’AOF. Il prend souvent la parole, sur ses sujets de prédilection – coordination de l’enseignement en AOF, budget destiné à  l’outre-mer -,mais aussi sur la politique de la France dans ses colonies : ainsi lors des discussions relatives aux événements de Madagascar en mai 1947, ou lorsqu’il interpelle le gouvernement sur l’attitude de l’administration lors des élections au Soudan et au Niger et des événements sanglants de Boromo (26 juin 1948). Le 2 janvier 1956, sur un collège unique qui a continué à  croà®tre (plus d’un million d’inscrits), la liste d’Union soudanaise de Mamadou Konaté, forte de 215 419 des 433 029 suffrages exprimés, remporte cette fois deux sièges sur les quatre à  pourvoir, et Modibo Keita est élu aux côtés de Mamadou Konaté. Retrouvant le Palais-Bourbon, ce dernier connaà®t un moment de gloire, puisqu’il est nommé vice-président de l’Assemblée nationale. Malheureusement, il n’aura pas le loisir d’exercer son troisième mandat très longtemps : nommé membre de plusieurs commissions, il a le temps de déposer le 20 mars 1956 une proposition de loi portant suppression des sociétés indigènes de prévoyance dans les territoires relevant du ministère de la France d’outre-mer, mais son état de santé décline soudainement : il est soigné sans grand espoir à  l’hôpital Saint-Antoine, puis rapatrié à  Bamako o๠il décède le 11 mai 1956. Le président de l’Assemblée nationale aura ces mots lors de l’annonce de cette triste nouvelle en séance, quatre jours plus tard :  » Mamadou Konaté appartenait à  ces élites que la France a su former partout o๠flotte son drapeau et sur lesquelles elle est en droit de compter pour réaliser une véritable Union française. Sa présence au fauteuil présidentiel, comme l’avait souligné si justement notre collègue M. le chanoine Kir, était plus qu’un symbole. « 

Aoua Keita : une pionnière de la lutte pour l’indépendance du Mali

Première femme député du Mali, Aoua Keita, aujourd’hui disparue, est l’une des pionnières de la lutte pour l’indépendance du Mali. Membre de l’USRDA, l’Union Soudanaise du Rassemblement démocratique Africain, le parti de Feu Modibo Keita, cette femme née en 1912, à  Bamako, reste dans l’imaginaire collectif, l’une des femmes politiques maliennes les plus exemplaires en cinquante ans d’indépendance. Sage femme puis militante syndicale Son militantisme politique commence d’abord par le syndical. Elle l’exercera au Syndicat des Travailleurs du Soudan dans les années 50… Engagée dans l’indépendance du Soudan Français, Aoua Keita, rejoindra l’USRDA, le parti de Modibo Keita, en 1946, elle y sera d’ailleurs l’une des rares femmes qui en gravira les échelons pour être nommée membre du Comité Constitutionnel, puis députée en 1959 ; Une première dans les années post indépendances. Ensuite, Aoua Keita, s’engagera alors pour la cause des femmes et publiera un ouvrage « Femmes d’Afrique en 1975 et qui relate sa propre vie, racontée par elle-même. Aujourd’hui, elle représente une figure de proue du combat féministe, à  côté des Sira Diop ou Bintou Sanankoua, autre femme député du Mali Une tête bien faite Née en 1912 à  Bamako, Aoua Kéita est la fille d’un militaire originaire de Kouroussa (Guinée). Après des études primaires à  l’école des filles et Foyers de métisses, dans les années 20, Aoua Keita, poursuit des études à  l’école de Médecine et de Pharmacie de Dakar et obtient un diplôme de sage-femme, puis exercera à  Gao, en 5è région du Mali. En 1935, elle épouse M. Diawara, un médecin dont elle se sépare ultérieurement. Mais ce dernier l’encouragera dans ses actions politiques. De lui, elle dira dans son ouvrage :  » qu’il l’a toujours considéré comme son égale » et ce jeune médecin prenait plaisir à  partager ses idées politiques avec sa femme. En 1945, le couple s’engage dans l’Union Soudanaise – Rassemblement Démocratique Africain (USRDA) et bien qu’Aoua ne participe pas aux réunions qui, dit-elle, « se passaient alors entre hommes » (p.50), elle est régulièrement informée de ce qui se passe par son époux. Malheureusement, cette Union ne tiendra pas, faute d’enfants, Aoua Keita sera contrainte de quitter son mari. Militante progressiste et féminine « Les idées progressistes d’Aoua Kéita, ses opinions politiques et ses activités ne sont pas uniquement combattues par une élite politico-traditionnelle dominée par les hommes : il y a aussi de nombreuses femmes qui ne partagent pas ses vues et refusent d’embrasser les changements sociaux qu’elle préconise. Sa propre mère, par exemple, trouve non seulement que c’est « un scandale d’envoyer une fille en classe » (p.24) mais l’idée qu’Aoua puisse partir travailler seule à  Gao après avoir obtenu son diplôme d’infirmière, plutôt que de se marier, lui semble tout aussi déraisonnable. De même, les sages-femmes traditionnelles trouvent contraire à  leur déontologie de partager avec une jeune femme célibataire et sans enfants, un savoir qui se transmet traditionnellement de mère en fille. De plus, les associations féminines mises sur pied pour améliorer la condition féminine n’ont pas toujours les résultats escomptés. A preuve l’Intersyndicat des femmes travailleuses créé en 1957. Cette association ayant pour but de rassembler des femmes travaillant dans différents secteurs commerciaux et administratifs cherchait à  renforcer le pouvoir de ses membres mais d’habiles manœuvres permirent aux forces conservatrices d’en faire un élément de discorde entre la petite élite lettrée de Bamako et toutes les femmes qui n’avaient pas été invitées à  participer – c’est à  dire le 98%, celles qui ne savaient ni lire ni écrire. Contrairement à  ce qu’Aoua Kéita pensait, de très nombreuses femmes ne considéraient pas que les connaissances et manières de faire héritées du colonisateur – une structure politique rigide et la rédaction de procès-verbaux par exemple – étaient des éléments essentiels à  un développement harmonieux du RDA et des organisations féminines qui lui étaient affiliées. Comme le soulignait une militante lors d’une séance organisée par Aoua : « Nous te remercions pour tes femmes lettrées dont nous ne savons que faire. Elles se sont toujours mises à  l’écart, elles n’ont jamais voulu participer aux activités politiques. Pendant dix ans nous avons travaillé sans elles et leur absence ne nous a pas empêché d’avancer… ce que tu as en tête sera difficile à  réaliser ici. » (p.380). Mais Aoua Kéita n’était pas femme à  se décourager facilement et elle était convaincue que seule une solidarité féminine bien structurée et pérennisée par le RDA pouvait conduire à  des changements durables. C’est à  cette tâche qu’elle s’attela après avoir été élue Députée en 1959″, écrit l’universitaire Jean Marie Volet à  propos d’elle ». Envol politique Dès 1946, Aoua Keita milite dans les rangs du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) qui a des ramifications dans toutes les colonies françaises de l’Afrique. Mutée à  Gao en 1950, elle renonce l’année suivante à  la citoyenneté française et prend une part active dans l’organisation des élections de 1951: à  la veille des élections, les fonctionnaires de la région de Gao militant dans le RDA ayant tous été mutés, Aoua Kéita, qui a échappé à  cette purge, joue un rôle prépondérant dans le succès remporté aux urnes par le RDA. Cela lui vaut d’être mutée à  son tour, pour raisons disciplinaires. Elle est envoyée successivement à  Bignona (Casamance) au Sénégal, à  Nara puis à  la maternité de Keti, près de Bamako, o๠elle fonde un Mouvement intersyndical féminin qu’elle représente en 1957 au Congrès constitutif de l’Union générale des travailleurs de l’Afrique noire. Membre de l’USRDA, lutte pour l’indépendance En 1958, elle est élue au Bureau politique de l’Union soudanaise du RDA dont elle est la seule femme. La même année, à  l’issue du référendum du 28 septembre, elle est nommée membre du Comité constitutionnel de la République soudanaise. En 1959 elle est élue député aux élections législatives et joue un rôle politique de premier plan jusqu’à  la chute de Modibo Kéita. Aoua Kéita a été honorée de plusieurs distinctions: Médaille d’or de l’indépendance du Mali, Ordre de la Perfection de la R.A.U., Mérite de la Croix-Rouge de l’Empire de l’Ethiopie; de plus elle a été élevée au rang de Grand Officier de l’Ordre National du Sénégal, de Grand Commandeur de l’Ordre de l’étoile d’Afrique du Libéria et d’Officier de l’Ordre National du Dahomey. Exil au Congo-Brazaville « L’autobiographie d’Aoua Kéita s’achève en 1960, au moment de l’accession du Mali à  l’indépendance. Toutefois, comme le dit l’auteure en guise de conclusion, si « l’indépendance politique fut le grand couronnement de nos efforts et des sacrifices de nos martyrs… la lutte n’était pas terminée pour autant. Elle continue et continuera encore longtemps pour la liberté, la démocratie et la paix universelle » (p.395). Malheureusement, le premier président malien, Modibo Kéita, ne réussit pas à  faire de la nouvelle République du Mali un paradis démocratique et son gouvernement autocratique fut renversé par un coup d’état militaire en 1968. Cela marqua la fin définitive de la carrière politique d’Aoua Kéita qui rejoignit son second mari au Congo Brazzaville en 1970 et ne rentra au Mali qu’en 1979, un an avant son décès à  l’âge de 67 ans. Elle s’éteint le 7 Mai 1980 à  Bamako. Une fin de parcours contrastant avec les espoirs de sa jeunesse et son engagement indéfectible au service de son pays ? Peut-être; mais aussi un exemple et une source d’inspiration pour les maliennes d’aujourd’hui qui, comme Aminata Traoré[1], continuent à  se battre avec courage et détermination contre les inégalités et les injustices qui renaissent de leurs cendres génération après génération », poursuit Volet. D’Aoua Keita, il restera cet ouvrage publié en 1975, et intitulé «Femme d Afrique : La vie d’Aoua Kéà¯ta racontée par elle même ». Sources : http://aflit.arts.uwa.edu.au/reviewfr_keita09.html www.africansuccess.org/

Politique : Yélimané dans un cycle infernal

Ils étaient tous là  Bassirou Diarra du parti de l’Union Soudanise RDA, Ahamada Soukouna de l’Adema Pasj, Issé Doucouré du RPM, Lassine Traoré du Parena, tous membres de cette coalition pour informer l’opinion nationale et internationale que le cercle de Yélimane est sous haute tension. En cause : le contentieux qui oppose les partis politiques à  l’honorable Mamadou Hawa Gassama sur la population Un conflit fratricide en mire Peur et angoisse, voilà  ce que vit la population de Yelimane depuis le recomptage des résultats par la commission de centralisation en vue de renouveler les bureaux communaux. Dans une lettre ouverte à  ATT, président de la république au Mali, le porte-parole de village du cercle de Yélimané exprime son inquuiétude sur la situation qui prévaut dans ce cercle. « Je vous adresse au nom des chefs de quartiers de villages de Yelimane, Cébé, Diadji, Dougoubara et Yélimana ville, cette lettre avec l’espoir que vous interviendrez pour arrêter ce qui se profile à  Yélimane : un conflit fratricide. » Tout commence par la création d’une commission de centralisation par le préfet de Yelimane sous l’instruction du ministre de l’administration territoriale. Selon Ahamada Soukouna : « Les partis politiques n’ont pas manqué de lui rappeler à  nouveau qu’une commission de centralisation ne se créée pas, elle est liée à  un contexte, celui des élections conformément à  l’article 202 de la loi électorale ». Malgré le refus de la majorité des partis politiques, cette commission a été créée. Sauf l’URD et le CNID qui ont accepté de participer à  sa mise en oeuvre, sous la volonté affichée de Mamadou Hawa Gassama, député élu à  Yelimane et membre du parti URD. Un député contesté Ce recomptage des résultats des élections communales du 26 avril dernier du cercle de Yelimane a permis aux partis URD, et CNID de prendre le dessus sur les autres. D’o๠la révolte de la population qui s’oppose au renouvellement des bureaux. «Trop C’’est trop, ce n’est pas la première fois que l’administration coalise avec l’honorable Gassama pour dicter leur loi à  notre population. Exemple, quatre maires et un conseiller du cercle ont été invités par leurs collègues de Montreuil dans le cadre du jumelage qui existe entre Yelimane et cette ville en France il y’a 25 ans. Mamadou Hawa Gassama et le ministre de l’administration ont tout fait pour bloquer ce voyage. Mais nous nous sommes battus pour qu’ils y aillent » a laissé entendre Bassirrou du parti RDA Par ailleurs Tidiane Bandjili pense que la démocratie malienne est danger et le contentieux de Yélimané est l’un des exemples. l’honorable Gassama en complicité avec l’autorité se permet de tout à  Yelimane. Citant les atitudes de cet homme, Tidjane Bajili ajoute que le député aurait fait brûler la maison d’un monsieur à  Yelimane, menacé un journaliste et insulté l’ancienne ministre de la justice pour ne citer que ces dérapages. Affaire à  suivre !

Kati à la veille des élections partielles

Impossible d’y échapper, la campagne électorale à  Kati n’est pas visible. Comme on le sait, lors des campagnes électorales précédentes, il y avait plus d’affiches à  travers la ville, sur les véhicules, des messages sur les radios de proximité et même l’effervescence dans les états majors des partis politiques est absente. Ce dimanche, les électeurs vont déposer le bulletin dans l’urne pour élire le député en remplacement d’Alou Batilly décédé en cours de mandat. Soupçons de fraude électorale Beaucoup de militants craignent l’achat de conscience chez certains candidats, le bourrage des urnes. Les fraudes sont un facteur décourageant pour certains électeurs. A moins d’un jour des consultations du 27 septembre, les bureaux de vote seraient les principales cibles. Oumar Traoré enseignant jure qu’il ne votera pas cette fois ci [i « Les auteurs de ces tentatives de fraude, qui sont également des acteurs politiques de premiers plan à  Kati, seraient entrain de tisser leur toile. Les candidats cherchent la bénédiction des présidents de bureaux de vote le jour du scrutin pour faire le plein de voix ». Vigilance, vigilance ! Certains militants ont dénoncé ces faits au niveau de leur formation politique tout en appelant leurs délégués à  être vigilant au jour du vote. Ce commerçant de céréales témoigne qu’il ne votera pas pour élire un député mais plutôt un président ou des conseillers communaux. « Voter pour élire un député, C’’est de voter contre toi même, car il sera acheté par le pouvoir. Les récents événements sur le code de la famille sont des preuves palpables ». Malgré la médiatisation de cette élection partielle, certains électeurs n’ignorent pas leur devoir citoyen. Cette vendeuse de condiments au marché de Kati plateau témoigne : «Pourquoi voter encore, il y a seulement deux mois, nous avons voté, moi je n’irai nulle part, que le cercle reste sans député, je m’en fiche ». l’espoir reste chez les militants engagés « Si les grands partis n’ont pas de problème pour exister grâce aux affiches, aux tee-shirts, aux pagnes à  leurs couleurs, aux « Balani show » avec les jeunes, aux spots et talk-shows sur les radios de proximité, c’est une campagne plus discrète que mènent certains candidats. Tous assurent avoir donné la priorité au contact direct avec les électeurs. Aller directement vers le porteur de bulletin est incontournable pour bien se livrer » confie un militant du CNID. «Le candidat Vieux N’Diaye du parti CNID Faso Yiriwa ton en sa qualité d’ancien député de la localité met en avant sa connaissance du terroir. Depuis le début de la campagne, il fait le tour du cercle à  la rencontre des électeurs. De sa longue expérience au niveau de l’Assemblée, il peut compter sur une machine bien rodée et appelle au changement en affichant de grandes ambitions pour le cercle » juge un militant. L’URD est considéré comme le super favori avec le soutien de l’ADEMA et du MPR. Ses affiches sont partout. Pour son candidat Modibo Doumbia, la victoire est logique. Un rappel sur les cinq candidats Les cinq candidats à  la succession de Alou Bathily ont pour noms : Modibo Doumbia, candidat URD et enseignant. Le porte-drapeau du Congrès national d’initiative démocratique (CNID-Faso Yiriwa Ton), M. Ibrahima N’Diaye dit Vieux, est assureur de profession, domicilié à  Moribabougou. Il est né le 10 mai 1949. l’unique femme candidate à  la course pour la succession de feu Alou Bathily est Oumou Traoré du RPM. Elle née le 13 mai 1961 à  Néguéla et gestionnaire domiciliée à  Bamako. Le quatrième candidat déclaré s’appelle Hamé Traoré du Bloc des alternatives pour la renaissance, l’intégration et la coopération africaine (BARICA). Il est né le 4 octobre 1970 à  Kati. Hamé, affectueusement appelé par ses amis, est comptable et domicilié à  Kati. Pour mémoire, le BARICA est un parti né d’une dissidence du BARA du Pr. Yoro Diakité. Il faut rappeler que BARICA Mamadou Sinayoko dit “Gaucher”, alors président du BARICA et député à  l’Assemblée Nationale est décédé le 16 novembre 2008 à  Paris des suites d’une longue maladie. Son siège est aujourd’hui occupé par Moussa Diakité de l’ADEMA, élu au 2ème tour d’une élection partielle, scrutin du 17 mai 2009 à  Bougouni. Enfin, le cinquième candidat dans la course pour la succession de Alou Bathily est Soumaà¯la Traoré du parti Bolen Mali Demè-Ton. Ce vétérinaire est né vers 1958 à  Kalaban-Coro o๠il réside d’ailleurs.

Expulsion de Maliens : Alou Badra Macalou interpellé à l’ Assemblée Nationale

Cette plénière s’est déroulée dans la salle Modibo Keita de l’Assemblée Nationale sous la présidence de Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale ce jeudi. D’emblée, l’honorable député Oumar Mariko du groupe parlementaire PARENA-SADI a demandé au Ministre des Maliens de l’Extérieur des explications sur la politique malienne d’immigration, compte tenu des expulsions massives, et aussi des éclaircissements sur sa gestion concertée des flux migratoires, enfin l’information du public. Selon Mariko, depuis le début de l’année, il y a eu environ 45 expulsions par mois sur Air France, et 135 en août 2008 en charter. En janvier 2008, poursuit-il, 85 maliens ont été expulsés du Mozambique. Cent autres expulsés d’Espagne, enfin,420 maliens ont à  nouveau été expulsés de Libye en Novembre dernier . Le député a aussi indiqué « que pour que les ressortissants maliens puissent être expulsés, le consulat doit délivrer un laissez-passer aux autorités du pays qui font la demande d’expulsion. Ce laissez-passer est une reconnaissance de nationalité et permet qu’un citoyen soit reconduit». « Pourquoi remettez-vous des laissez-passer à  ceux qui sont dans les centres de rétention en France et qui ne veulent pas quitter ce pays, et vous tardez à  le faire pour ceux qui sont dans les prisons Libyennes ? Confirmez vous que les autorités françaises vous remettent 150 euro par laissez-passer délivré? Si tel est le cas, quelle est la justification de ce montant alors qu’aucun soutien n’est apporté aux expulsés ? Les modalités de délivrance de ces laissez-passer restent très opaques. Quelles autres procédures proposez- vous pour leur délivrance ? », a demancé Mariko. La réponse du ministre En réponse, le ministre Makalou s’est limité à  faire l’éloge de la politique du gouvernement en matière de gestion des flux migratoires. Pour lui, le ministère des maliens de l’extérieur a été créee par la volonté du président ATT. Sans apporter d’ éléments concrets au député Oumar Mariko, le ministre a été stoppé dans son intervention par le Président de l’assemblée, car son temps de parole étaitépuisé. Trois autres ministres interpellés Il s’agit du Ministre de l’Equipement et Transport Hamed Diane Semega, de l’Economie et des Finances, Sanoussi Touré tous deux interpellés par le député Tidinane Guindo de l’URD. Sa question était relative au Dédouanement des engins à  deux roues. Le député Guindo s’est plaint du comportement des agents des douanes pour le guichet unique dans sa localité. Le ministre Hamed Diané Semega a répondu au député Guindo par écrit. Enfin le ministre des Mines, Mamadou Igor Diarra en déplacement en France était concerné par la question portant sur l’énergie et l’éau et les aménagements des nouveaux quartiers de Bamako comme Niamakoro, Sénou, Yirimadjo, Sokorodji, Dianéguéla en commune VI. C’’est le député Kalifa Doumbia ,élu à  Bamako, qui devait interpeller le ministre Diarra sur cette question.