Djibril Diop :  » Alger sait que toute dérive aura un impact sur la Paix au Nord Mali »

Le Conseil de sécurité de l’ONU accorde 45 jours à  Bamako pour trouver une solution politique, sinon ce sera la guerre. Que peut faire Bamako, déjà  en position de faiblesse, face à  des adversaires à  tous les niveaux : les rebelles, les islamistes, la CEDEAO qui pousse à  la guerre, la France qui joue pour ses intérêts, Africom qui attend son heure, etc..? Djibril DIOP : Il est vrai que le Mali doit recouvrer aussi vite que possible son intégrité territoriale, mais la situation est complexe et les possibilités de dérives dans toute la région sont évidentes avec des conséquences incalculables dans l’espace et dans le temps. Il est vrai que le coup d’Etat du 22 mars et les différents atténuements entre les autorités maliennes dans un contexte d’une armée désorganisée, mal équipée et démotivée face à  des adversaires superarmés et motivés à  bloc, car pour eux, le jihad est une porte béante vers le Paradis, n’ont pas facilité la partie. Mais, peut-on se permettre de laisser s’installer dans cette autre partie du continent, une autre Somalie qui depuis 1991 sombre dans une déchirure indescriptible ? C’’est un peu maladroit de dire que le Conseil de sécurité a donné 45 jours à  Bamako pour trouver la solution politique, sinon ce sera la guerre ? Non, C’’est le Mali qui a fait la demande d’une intervention militaire et ce délai, C’’est pour réfléchir à  toutes les options possibles dont celle militaire. Il est vrai que la France et les Etats Unis ne veulent pas être en première ligne dans cette affaire, ce que je trouve un peu normal aussi, compte tenu que les pays africains sont les premiers visés par les conséquences d’adviendra l’implantation d’un à‰tat islamiste au nord du Mali. La CEDEAO l’a bien comprise. C’’est pourquoi cette mission est placée sous la responsabilité des à‰tats africains même si la résolution a été initiée par la France. Car compte tenu du fonctionnement des Nations unies, C’’était un impératif que la résolution soit parrainée par un des 5 membres permanents du Conseil de sécurité. Il ne faut pas en faire une lecture que la France veut faire sa guerre par procuration, par l’intermédiaire des Africains, mais plutôt face à  la faiblesse des à‰tats africains faisant face seuls à  un tel défi. [b l’Algérie a toujours privilégié une solution politique négociée inter- Malienne. Mais là , les choses semblent très compliquées. Pourquoi ? l’Algérie qui n’a pas encore fini de panser cette page douloureuse de la décennie de feu, n’enverrait certainement pas de troupes vers le nord du Mali pour combattre AQMI et les autres groupes islamistes, mais les autorités algériennes savent parfaitement que toute dérive dans le traitement de ce dossier, peut avoir un impact fâcheux sur la paix précaire qui semble régner dans le pays. Par ailleurs, pour dialoguer, il faut avoir un interlocuteur réceptif et aussi ouvert au dialogue et bien identifier ses interlocuteurs. Mais dans cette histoire, on doit dialoguer sur quoi, avec qui et pour quelle fin ? certes, les Touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad ont renoncé à  leur idée de départ, à  savoir la partition du pays, mais aujourd’hui, ils ne contrôlent presque rien, car ils ont été évincés depuis juillet par leur alliés les islamistes d’Ansar Eddine. Peut-on négocier sur la partition du Mali, peut-on aller vers une disposition d’un pays à  deux systèmes en permettant l’installation d’un régime islamiste au nord prônant et appliquant la Charia et de l’autre un régime laà¯c ? Quel avenir pour la région si l’on tolère une telle chose ? Je pense que la réponse à  cette question est loin d’une affaire malio-malienne. C’’est toute cette région d’Afrique qui est ciblée. Donc, cela ne peux être négocié uniquement entre Maliens, d’autant plus que beaucoup de mouvements islamistes qui occupent cette partie du Mali, ne sont pas uniquement constitués de Maliens, mais bien par d’autres nationalités. Alger a misé sur Iyad Ag Ghali, ancien diplomate et ancien signataire des «Accords d’Alger» de 2006. Or, la France considère son groupe, «Ansar Eddine», comme une entité terroriste, et semble pousser vers un blocage de la négociation politique… Il est vrai qu’aujourd’hui, ce groupe initialement constitué essentiellement de tribus Toureg au nord Mali, veut se démarquer d’Al-Qaà¯da au Magrheb Islamique, mais par essence, il reste un groupe islamiste prônant un islamisme rig

Indépendance du Gabon : L’opposition dénonce une dérive

Le 17 août 1960, était proclamé l’indépendance de la république gabonaise. Petit pays d’Afrique centrale, le Gabon couvre une superficie de 267 667 km² et comprend presque deux millions d’habitants sur toute l’étendue du territoire national. A l’image de 16 autres pays africains, le Gabon célèbre cette année, ses 50 ans d’indépendance. Contrairement à  certains qui jugent inutile et sans intérêt la célébration de 50 ans de souveraineté, les gabonais ont commencé leurs festivités depuis lundi. Le président Ali Bongo a déposé une gerbe de fleurs au mausolée Président Léon Mba de Libreville. Il a ensuite procédé à  la décoration de plusieurs personnalités du pays juste avant le carnaval qui a vu défiler les troupes des neuf régions du pays. De son indépendance à  maintenant, le pays n’a connu que trois présidents. Notamment Léon Mba qui a proclamé l’indépendance, Omar Bongo Ondimba et l’actuel président Ali Ben Bongo son fils. Certains espèrent qu’avec l’arrivée de ce nouveau président, d’importants changements seront effectués aussi bien au niveau social que sur le plan politique après l’avènement du multipartisme en 1990. l’opposition fustige le pouvoir Comme un peu partout sur le contient, la célébration du cinquantenaire des indépendances africaines est décriée par un grand nombres d’africains. l’opposition gabonaise n’est pas en marge. l’un des principaux partis du pays, notamment l’Union nationale déplore le gâchis engendré par ces festivités. L’opposition accuse le pouvoir de dépenser des millions pour le cinquantenaire. L’Union nationale (UN), l’une des deux principales formations politiques du pays a, dans un communiqué publié ce week-end, accusé la présidence de vouloir « organiser un feu d’artifice qui coûterait 4 milliards de francs CFA.» Ils se sont catégoriquement opposés à  la célébration de ce cinquantenaire qu’ils jugent inutile. Le gouvernement a pour sa part, qualifié ces accusations de mensongères et infondées. Par ailleurs, les festivités continuent toujours avec des défilés civils et militaires et une grande réception au palais présidentiel ce soir avec la participation de plusieurs diplomates étrangers et une quinzaine de chefs d’Etats africains. Une centaine de soldats français défilent à  Libreville Pour la première de l’histoire du Gabon, des militaires français défilent aux côtés de leurs homologues africains à  Libreville. Un total de 104 soldats des forces françaises basés à  Libreville depuis des années, se mélangent aux couleurs africaines pour former comme on dit, une nation arc-en-ciel pour 24h.