Désenclavement : Dans l’attente des chantiers

Longtemps accessible par la voie ferrée, la région de Kayes n’entend plus siffler le train depuis quelques années et la route qui la relie à la capitale « a  pratiquement  disparu ».

Si la mobilisation a conduit à un début de solution pour la route, les cheminots fondent beaucoup d’espoir sur les « démarches »  en cours pour relancer le chemin de fer, convaincus que ces deux voies sont complémentaires et indispensables pour le désenclavement de la région.

« Avec le trafic actuel, les routes peuvent difficilement tenir au-delà de 3 ans. Il faut donc des trains pour soulager la route », soutient Bolidjandjan Keïta, le Président des Conducteurs de train de la société Dakar Bamako Ferroviaire (DBF), coordinateur traction.

Même si la situation a peu évolué depuis la fin de leur grève de la faim, le responsable syndical reconnait « la bonne volonté » des autorités. Mais malgré le paiement de 4 mois de salaire, ils sont aujourd’hui « revenus à 8 mois de salaires impayés », déplore-t-il.

Sur l’évolution du chantier des rails, il note cependant des progrès. « Sur le tronçon sénégalais, il y avait un pont qui était hors d’usage. Il a été réparé et la réception doit avoir lieu dans les jours à venir ».

De lents progrès

À Bamako, l’administrateur  de la  DBF chargé de gérer la phase transitoire souhaite également lancer les travaux de réfection de la voie ferrée. Une étape essentielle attendue avec beaucoup d’espoir.

Cependant, des avancées réelles ne pourront être enregistrées que lorsque les 12 voitures commandées, ce qui n’est pas encore le cas. « Si la volonté des États accompagne l’administrateur, nous avons espoir dans  la reprise », souligne M. Kéïta.

Lors de la nomination de l’administrateur, en 2018, il avait été demandé au Mali et au Sénégal de verser 10 milliards chacun pour relancer les travaux.

Dans le schéma actuel, il a été décidé de renoncer à ce montant et demandé à chaque partie de jouer son rôle, notamment en payant les travailleurs en attendant cette relance.  Ce qui est le cas au Sénégal mais pas encore au Mali.

À Ménaka, c’est un autre projet qui fait naître l’espoir, celui de la route qui liera la région au reste du Mali et à la frontière avec le Niger, d’où vient la plupart de « ce qui est consommé ici », assure Harouna Ibatane Yattara, le Président du Mouvement des jeunes de Ménaka.

« Ce projet fait partie des actions prioritaires de l’alliance G5 Sahel (2019 – 2021) ». Et les autorités ont promis de faire tout pour accélérer le plaidoyer autour de la construction de cette route », conclut M. Yattara.

Corsair déploie ses ailes à Bamako

Du nouveau dans le ciel malien. La compagnie aérienne Corsair vient de lancer sa ligne Bamako-Paris. Une annonce bienvenue pour de nombreux voyageurs maliens, qui auront désormais un éventail de choix plus large.

Avion de dernière génération, confort maximal, prix concurrentiel et service de chefs étoilés, la compagnie a mis les petits plats dans les grands pour satisfaire ces potentiels futurs clients. Le premier vol de Corsair se fera le 30 janvier. Les voyageurs ont jusqu’à cette date pour bénéficier d’un tarif promotionnel de 340.000 FCFA TTC sur les billets. « Nous ne sommes pas là pour faire du coût, nous voulons démocratiser le traffic, augmenter le nombre de voyageurs », rassure le PDG de Corsair Pascal de Izaguirre. Déjà présent au Sénégal et en Côte d’Ivoire, avec succès selon le PDG, la compagnie entend capitaliser sur ces expériences chez nos voisins pour offrir un service de qualité aux voyageurs maliens. « Nous savons que les Maliens aiment voyager, et le plus souvent avec beaucoup de bagages, notre appareil à une grande capacité, ce qui devrait donc faire le bonheur de nombreuses personnes, nous pouvons répondre aux besoins de toutes les clientèles », affirme le premier représentant de Corsair. Pour ce faire, la compagnie mettra à disposition l’un de ces fleurons : l’Airbus A330, avion de ligne long courrier pouvant accueillir 352 passagers.

Priorité désenclavement

Au-delà d’assurer la liaison Bamako-Paris, la compagnie a fait du désenclavement l’une de ses priorités, de quoi ravir le gouvernement malien. « Cela s’inscrit directement dans les ambitions du président de la République qui a mis un point d’honneur dans le désenclavement intérieur et extérieur du pays », juge le ministre du transport et du désenclavement, Moulaye Ahmed Boubacar, présent au lancement de la ligne. Néanmoins, il faudra faire preuve de patience pour voir s’opérer ce service. « Nous n’avons que des appareils gros porteurs pour l’heure, mais avec notre partenariat avec la compagnie Aigle Azur, qui a des avions plus petits, nous pourrons le faire. Avec le temps, nous développerons nos activités, nous avons à cœur de nous inscrire sur le long terme », annonce le PDG de la compagnie.

Partenariat gagnant

D’un vol hebdomadaire dans un premier temps (mardi), Corsair opérera à compter du mois d’avril, deux vols par semaine soit les mardis et samedis. Bénéficiant d’un partenariat avec Aigle Azur, les deux compagnies effectueront un partage de code qui offrira donc aux Maliens 5 vols hebdomadaires par semaine. « Il était naturel pour nous de nous intéresser à ce grand pays d’Afrique de l’Ouest, nous croyons au Mali », conclut Pascal de Izaguirre.

Gao-Taoussa : en bonne voie

Plus que deux ans avant la livraison de la nouvelle route Gao-Bourem-Taoussa. Elle se veut véritable facteur de développement de la 7ème région du Mali.

D’un coût total d’environ 20,6 milliards de Franc CFA, la route Gao-Bourem-Taoussa financée en grande partie par la BOAD et le Fond Saoudien est le nouveau petit bijou malien. Faisant parti de l’action gouvernementale 2013-2018 du Président de la République, la route sera constituée d’un corps de chaussée large de 7mètres et d’une plateforme de 10mètres. Dans seulement 24 mois, la future route longue de 30 km, dont le lancement a été effectué dimanche servira à assurer le service public permanent d’eau et d’électricité de cette région du pays.

Tout au long des travaux de construction et de bitumage, la route Gao-Bourem-Taoussa sera à la base de la création de 1000 emplois directs. Une fois achevée, jusqu’à 2000 emplois permanents émaneront de cette route. Vision de développement durable, la route est un projet majeur entrant dans une vision globale de développement rural, axée sur la gestion des ressources naturelles du bassin du fleuve Niger. Cette route sera à la fois un chemin d’accès facile vers le barrage de Taoussa et un premier pas énorme pour la route Mali-Algérie. Elle va également servir à faire un boom dans les secteurs socioéconomiques, améliorer le cadre de vie des populations de la zone et renforcer l’intégration économique sous régionale.

Les habitants de la ville, de Bourem et des localités traversées par le route sont sortis massivement afin de soutenir le projet et de montrer leur grande joie. Le Ministre de l’énergie et de l’eau, Malick Alhousseini a exhorté les autorités, administrations, notabilités, représentants de communautés et les forces armés à tout mettre en œuvre afin de sécuriser les travaux d’aménagement des travaux de cette nouvelle route, véritable facteur de développement de la 7ème région du Mali.