Le Mali pleure ses fils

L’information est tombée tard dans la soirée de ce mercredi 29 avril. Ce jeudi 30 Avril est jour de deuil national au Mali. Les drapeaux sont en berne sur toute l’étendue du territoire. Hommage Le Mali a perdu 196 ressortissants dans le naufrage d’une embarcation transportant des migrants clandestins au large de l’Italie la semaine dernière. Un bilan qui n’est malheureusement pas définitif, l’identification des quelques 900 victimes n’étant pas terminée. Des prières seront organisées dans tous les lieux de culte pour les défunts. Au nom du président malien, le ministre des Maliens de l’ Extérieur, Abdramane Sylla, a, à  la télévision malienne ORTM,présenté ses condoléances les plus attristées aux familles des disparus et souhaité prompt rétablissement aux rescapés. 12 des 28 survivants à  cette catastrophe, la pire de l’histoire de l’immigration clandestine, sont de nationalité malienne.

Deuil national en Côte d’Ivoire

C’’est l’émoi dans toute la capitale économique ivoirienne. l’accident d’autobus qui s’est produit ce vendredi est le seul sujet de conversation qui coure sur toutes les lèvres. Très tôt le matin ; en effet, peu avant 6 heures a-t-on appris de témoin, un autobus bondé, arrivant en provenance de Vridi (zone portuaire) est tombé du pont Félix Houphouà«t-Boigny au fond de la lagune Ebrié. C’’est que le chauffeur aurait en vain tenté de garder le contrôle de son véhicule dont une roue avait crevé. Dans sa tentative, l’autobus aurait dérapé puis percuté violemment une voiture arrivant en sens inverse, avant d’enfoncer la balustrade du pont pour enfin échouer dans les profondeurs de la lagune… Ballet de secouristes, plongeurs, pompiers, police. C’’est seulement vers 13 heures locales que le bus sera localisé puis repêché. Quant aux victimes, le bilan officiel provisoire fait état de 37 corps repêchés et 9 survivants. Les abidjanais arrivaient à  peine à  réaliser le drame du pont, qu’un deuxième accident s’est produit au Carrefour de l’Indénié, dans la commune d’Adjamé. Cette fois, ce sont (encore) deux bus de la Sotra qui sont entrés en collision, créant par la même occasion un léger carambolage. Aucune perte en vue humaine n’a pour l’heure été déplorée, mais le bilan provisoire rapporte une trentaine de blessés. Une journée bien triste, qui a amené le président de la République à  décréter un deuil national de trois jours, après sa visite sur le pont Félix Houphouà«t-Boigny.

Mangala Camara tire sa révérence: le monde des artistes à nouveau en deuil

Il est décédé des suites d’une courte maladie, affirme les voix officielles, pour annoncer la mort ce mercredi de l’artiste natif de Kéniéba, Mangala Camara. Il avait 50 ans. On se souviendra de ses excentricités sur scène, de cette voix rocailleurse, mais tellement chaleureuse. Après Ché Ché Dramé, Mangala Camara a tiré sa révérence. « Je suis un artiste, un simple musicien. J’ai commencé alors que j’étais encore tout petit. J’ai eu de l’amour pour la musique depuis l’âge de huit ans. J’ai fait mes premiers pas dans l’orchestre « Tambacoura Jazz » à  Kéniéba, dans la région de Kayes. C’est en 1972, à  12 ans qu’il m’a recruté. Deux ans après, j’ai fait ma première sortie avec cet orchestre pour une formation à  Kita. Ensuite, faute d’instruments, j’ai dû abandonner la musique pendant trois ans, avant de reprendre en 1978″, confiait-il au journal Bamako Hebdo, surtout, Mangala était un inconditionnel de la scène, présent au dernier festival sur le Niger. Salut à  l’artiste ! Natif de Kénéiéba Mamoutou Camara dit Mangala est né en 1960 à  Kéniéba (Kayes/Mali). Fils d’un commerçant/ancien militaire dans l’armée française et d’une comédienne-danseuse, il commence sa carrière musicale dés son enfance, malgré l’opposition de sa famille. En 1971, âgé de seulement 11 ans, il intègre l’Orchestre régional de Kayes. En 1992, il participe à  la création du groupe African Sofa avec un autre Malien, deux Guinéens, un Camerounais et un Capverdien. Repéré par Salif Kéita, il intègre « Les ambassadeurs » en qualité de batteur et de choriste. C’’est avec le rossignol de la musique mandingue qu’il fait sa première tournée en Europe en 1985. En 1986, il est lauréat du grand Prix « Découverte » de Rfi. Il fonde avec Alain Lecointe le groupe Donké (dansez en bambara). En 1988, ils produisent un premier album intitulé « Paris-Bamako ».Parallèlement, Mangala réalise un projet musical autour des musiques traditionnelles mandingues qui voit le jour avec la sortie de l’album « Complaintes mandingues blues » en 1993. Revenu au bercail en 2001, après 18 années de carrière (5 albums) en France, Mangala est considéré comme l’une des plus belles voix du Mali. Et ce à  juste à  titre puisqu’il le prouve, si besoin en est, sur son nouvel opus. Avec Toumani Diabaté dont il est le chanteur attitré à  Bamako au sein du Symetric Orchestra, ou en solo dans un répertoire original en tant qu’auteur-compositeur, ces cordes vocales réactualisent l’héritage traditionnel pour un voyage spatiotemporel aux racines du blues avant de ratisser large à  la recherche de sonorités envoûtantes. Parcours musical Après plus de trente ans de carrière, Mangala Camara n’a pas cessé de nous étonner. En témoigne son album, « Minyé Minyé » (On est ce qu’on est) sorti en novembre 2006. Une oeuvre qui va au-delà  de la musique classique de ce talent incompris. « Tôt ou tard, on connaà®t qui est qui. l’apparence peut tromper, mais pas pour longtemps parce qu’on ne change pas facilement sa nature » ! Tel est l’essence du titre générique du nouvel album de l’enfant du Kéniéba, Mangala Camara. Et sur cette œuvre, le géant de la scène malienne démontre magistralement qu’il a des potentialités encore insoupçonnées. Du Mandé groove (Yiri doulen, Wililé, Minyé Minyé, Mima soly et Ilé) à  la salsa (kumaninguè et Mbaoudé) en passant par le blues (bamanké), le zouk manding (Nkônô môrô) et un excellent pot-pourri, (Anbè) Mangala fait swinguer jusqu’à  atteindre une volupté rythmique irrésistible. Des mélodies entraà®nantes qui lui permettent de célébrer l’amour, la beauté, la bravoure, la tendresse, la solidarité… Et comme on pouvait s’y attendre, il dénonce aussi la jalousie, l’hypocrisie, l’égoà¯sme, le mimétisme et bien d’autres fléaux sociaux. Avec ce somptueux album, la carrière du khasonké a sans doute amorcé un tournant décisif dans sa conquête du showbiz international et cela grâce à  Syllart Production qui lui ainsi donné l’opportunité de relancer sa carrière sur les conseils de Malick Konaté dit Jacques, producteur délégué de cette œuvre. Pour la circonstance, Mangala a été entouré d’instrumentistes virtuoses comme Cheick Tidiane Seck (claviers), Toumani Diabaté (kora), Lansana Diabaté (balafon), Adama Diarra (djembé). Sans compter les voix envoûtantes des choristes talentueuses comme Ramata Diakité, Mbaou Tounkara et Djénéba Dansoko. Mali-Sadio avec Toumani Diabaté