Mali Trade Portal : Mieux appréhender les procédures commerciales

Pour permettre aux opérateurs du Mali et de l’extérieur de connaître les démarches nécessaires, les structures impliquées ainsi que les coûts de chaque acte, Mali Trade Portal a été lancé ce 27 mai dans la capitale. C’est un portail d’informations en ligne qui présente les procédures du commerce extérieur, dont il décrit toutes les étapes. Destiné à simplifier les démarches, c’est aussi un outil de transparence.

Pour le moment, ce sont quelques produits (le lait, le coton, la mangue) qui ont été certifiés. C’est-à-dire que pour l’importation de ces produits, toutes les administrations concernées ont « validé » les différentes étapes du processus à suivre par l’opérateur économique. En décrivant les procédures et en les documentant, cela permet aux administrations de détecter facilement les étapes et les informations inutiles (soit par ce qu’elles sont redondantes, soit parce qu’elles ne sont pas exigées par la loi), selon le guide des procédures.

Ceci permet également de savoir « quel document est payant et quel est son coût, ou lequel ne l’est pas », précise M. Boubacar Sidiki Samaké, chef de division administration système de la base de données statistiques.

La dématérialisation du circuit du commerce extérieur, accessible à tous sur internet est aussi une réponse à l’Accord sur la facilitation des échanges de l’OMC ratifié par le Mali en janvier 2016, qui demande à chaque pays de publier en ligne ses procédures d’importation, d’exportation et de transit. Il s’agit aussi d’un outil de coordination pour les réformes au niveau de chaque comité national.

Fluidifier les échanges

Il s’agit pour les autorités d’un gage de compétitivité pour le secteur privé national et pour l’attractivité du pays. Cet outil, qui offre un accès simple aux informations sur les formalités aux frontières, les documents requis, le cadre juridique et les délais de traitement, permettra aux entreprises de planifier et d’exécuter leurs opérations commerciales internationales avec une compréhension claire et précise des exigences. Ce qui peut contribuer à réduire les délais et les coûts des opérations aux frontières et aider le pays à s’insérer de manière durable dans le commerce international.

La Direction générale du Commerce et de la concurrence(DGCC), qui est chargée de la mise en œuvre, a déjà échangé avec les acteurs concernés, à savoir les opérateurs, pour une meilleure implication dans le processus.

En offrant une vision plus claire des procédures, cet outil vise également à «  diminuer les tracasseries », selon M. Samaké.

Pain : Augmentation ou statu quo ?

L’aliment le plus consommé au monde est au centre de toutes les attentions depuis quelques semaines au Mali. Après la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement et les acteurs concernés en 2016, le prix de la baguette de 300 g a été fixé à 250 francs CFA. Depuis quelques jours, ce prix, que les boulangers souhaitent voir passer à 300 francs, fait l’objet de nouvelles discussions. Des concertations sont actuellement en cours pour discuter de cette question et d’autres concernant le secteur.

Plutôt qu’une augmentation, la Fédération Syndicale des Boulangers et Pâtissiers du Mali (FSBPM)  évoque une « restauration des prix ». En effet, en 2016, l’organisation avait souhaité fixer le prix de la baguette de 300g à 300 francs CFA et de celle de 150g à 150 francs CFA. Des « prix conformes », compte tenu du coût de production, selon M. Ibrahim Yacouba Cissé, secrétaire administratif de la FSBPM. Si l’organisation avait sursis à cette décision, c’était pour une « période d’un mois » et les discussions devraient reprendre pour la fixation d’un prix consensuel avec les autres acteurs, précise M. Cissé. Mais cela n’a pas été le cas et la question du prix est donc revenue en ce début 2019. S’il reconnaît le maintien du prix de la farine, principale matière première, M. Cissé justifie cette augmentation par la hausse du coût des autres charges (salaire, énergie, location, …).

Désormais, c’est une commission mise en place sous l’égide du ministère en charge du Commerce et de la concurrence qui mène les discussions depuis le 22 janvier, constituée des boulangers, des associations de consommateurs, des livreurs de pains et du gouvernement.

Mais plus que la question du prix, c’est surtout la qualité du pain qui est essentielle, selon M. Badou Samounou, le président du Regroupement pour la Défense des Consommateurs du Mali (REDECOMA). Si le principe est la liberté des prix, ce dernier doit être consensuel, mais, surtout, « les boulangers doivent produire dans de bonnes conditions et respecter les poids », ce qui n’est pas toujours le cas, selon lui.

La commission doit « faire un état des lieux et déterminer les problèmes auxquels sont confrontés les boulangers et distributeurs », explique-t-on à la Direction générale du Commerce et de la concurrence (DGCC). Ces discussions, attendues par la FSBPM pour permettre « une réorganisation du secteur », doivent surtout servir pour le respect des normes « d’hygiène et de poids du pain», espère M. Samounou.