Sortie de la 3è promotion de la FSJP : Me M’Bam Diatigui Diarra immortalisée

La famille des maà®trisards en droit privé de la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) s’élargit avec la sortie samedi de la 3è promotion de cette filière. Forte de 1800 diplômés, cette promotion 2006-2010 porte le nom de Me M’Bam Diatigui Diarra, 3è médiateur de la République du Mali, tragiquement disparue dans un accident de la route. La cérémonie de baptême était présidée par Boubacar S. Diarra, conseiller technique au ministre de la Justice. Elle s’est déroulée en présence du représentant du doyen de la FSJP, Youssouf Z. Coulibaly, du directeur de cabinet du médiateur de la République, Abraham Bengaly, des membres de la famille de la défunte et d’une foule d’étudiants. Ces 1800 maitrisards qui viennent d’être couronnés ont suivi quatre années d’apprentissage et de recherche en droit privé. Leur représentant Arouna N’Diaye a dit le bonheur de ses camarades de prendre le nom d’un partisan incontestable de la promotion des droits de l’homme. Il a pris l’engagement au nom de toute la promotion de suivre les pas de Me M’Bam Diatigui Diarra, de porter haut le flambeau, de renforcer les liens d’amitié et de pérenniser les relations de fraternité entre membres de la promotion. Youssouf Z. Coulibaly a témoigné de la reconnaissance des sortants de la FSPJ en droit privé pour une personnalité qui a été le symbole de la lutte pour l’émancipation de la femme en général, et de la Malienne en particulier. Il a remercié les filleuls pour leur engagement en faveur de la promotion de l’une de nos valeurs sociétales : le devoir de mémoire et de reconnaissance. Le directeur de cabinet du médiateur de la République a, lui, salué le grand professionnalisme de Me M’Bam Diatigui Diarra. Abraham Bengaly a souligné le talent du médiateur de la République : « Il n’y avait d’ailleurs pas d’affaires qui dépassaient sa compétence, elle trouvait toujours des solutions aux problèmes des personnes en situation de détresse ». Il a félicité les diplômés qui ont accepté de porter une lourde tâche et de vaille que vaille la veuve et l’orphelin, le faible contre le puissant, la vérité contre le mensonge. Abraham Bengaly les a invités à  imiter la défunte, à  rester attachés comme elle à  leurs familles, leur pays, ses traditions et sa culture. Il les a remerciés de perpétuer un nom, de faire reconnaà®tre l’œuvre d’une femme qui a consacré sa vie au service des autres, de la justice et de la promotion des droits humains, d’immortaliser une femme d’expérience, courageuse, pétrie de valeurs, totalement indépendante dans ses idées et dans sa pensée. Le représentant du ministre de la Justice, Boubacar S. Diarra, a, lui, évoqué l’hommage le plus beau, le plus significatif et le plus vibrant à  une infatigable combattante des droits de l’homme. Née le 2 octobre 1946 à  Dakar, Me M’Bam Diatigui Diarra a au cours de sa très riche carrière professionnelle occupé nombre de fonctions aux plans national et international. Elle est décédée en janvier dernier, dans un accident de la circulation, alors qu’elle revenait d’une mission de restitution de son rapport annuel dans les régions du nord et de Mopti.

M’Bam,Diatigui Diarra: Le dernier hommage

Le Médiateur de la République s’est éteint dans la nuit du lundi 18 janvier suite à  un accident de circulation, à  l’âge de 65 ans. Elle laisse derrière elle trois enfants et des parents et amis sous le choc de cette perte brutale. La Nation lui a rendu un dernier hommage ce mercredi après-midi au Centre International de Conférences de Bamako.La cérémonie a été présidée par le Président de la République Amadou Toumani Touré en présence du Président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré, de ses confrères avocats, d’un représentant du Médiateur de la France, celui de la francophonie, de diplomates et des représentants des organisations internationales et religieuses. Après la marche funèbre, Madame le Médiateur de la république a été élevée, à  titre posthume, au grade de commandeur de l’ordre national par le Président de la République en reconnaissance de son combat de défenseur des démunis et des plus faibles. Hommages à  une Dame au C’œur d’or Puis suivra l’hommage rendu par Me Issiaka Keita, le bâtonnier de l’ordre des avocats. Il a salué M’Bam Diatigui Diarra, avocate, grande défenseur du droit, modeste, discrète et égale à  elle-même. « Tu es la fille de ton père, tu as hérité de lui cette qualité, de faire ce que tu disais, Diatigui ! La confiance placée en toi par le Président de la République en te confiant le prestigieux poste de médiateur confirme tes qualités professionnelles, humaines et sociales » a- t-il dit, très ému. Puis interviendra le représentant du Médiateur français. Christian Leroux dira que le monde vient de perdre une grande dame dont le premier contact mettait son interlocuteur à  l’aise. « Quant on est amis, il est facile de venir pendant les moments de joie, quand on est ami, il est aussi important d’être là  dans les moments de tristesse, quand il faut partager la douleur. C’’est sur cette volonté que le Médiateur de la République de France a souhaité, à  travers ma parole, transmettre son plus profond respect, sa plus grande amitié pour votre pays, et sa tristesse. Pour Albert Tevoedjere, le représentant des Médiateurs des pays francophones, la « grande Dame » était née avec la vocation de défendre. Chose qui en a fait un être d’exception « si elle savait dire ce qui lui tenait à  C’œur, elle avait toujours l’intelligence de le dire avec une profonde sincérité qui marquait sa fraternité universelle. Vous partez M’Bam Diatigui Diarra. Non, les morts ne sont pas morts ils sont avec nous. Vous nous quittez, vous nous conseillez, vous nous précédez, nous vous rejoindrons, car d’autres vous souviendront pour mener le même combat ». Suivra le président de l’Association Malienne de Droit l’Homme (AMDH),Bréhima Koné qui a mis l’accent sur l’attachement viscéral aux droits l’homme de celle qui nous quitte. « l’œuvre de M’Bam ne peut disparaitre » l’oraison funèbre a été prononcée par le ministre de la justice et de garde des sceaux. Maharafa Traoré a rendu un vibrant hommage à  Me Mbam Diatigui Diarra. « Vous êtes tombée sur le champ d’honneur pendant que vous sillonniez de long en large le territoire malien pour porter haut et fort la voix de la démocratie et de la justice. » Pour le ministre de la justice, la disparition de M’Diarra est une source infinie de tristesse qui nous laisse un gout amer, comme quelque chose d’inachevée pour tout le peule malien et particulièrement pour l’institution. « C’’est donc une femme d’expérience, une militante convaincue des droits de l’homme que le peule du Mali vient de perdre. Mais « l’œuvre de M’Bam ne peut pas disparaitre. Elle sera toujours présente pour servir et inspirer les générations actuelles et futures dans la construction d’un Etat de droit et de liberté et cela en droite ligne des idéaux de mars 1991 » a-t-il conclu. Au nom du Président de la République, du Gouvernement et l’ensemble des instituions, il a présenté les condoléances à  la famille du Médiateur et à  celle de Fadoua Keita, adjudant de police, garde du corps du Médiateur de la république qui est décédé suite au même accident tragique. La dépouille a été inhumée au cimetière de Niaréla, en présence d’une foule immense. Dors en paix, Me Diarra, Dame au C’œur d’or.

M’Bam Diatigui Diarra n’est plus !

Toujours à  pied d’œuvre, elle venait d’achever une tourne dans les régions du Nord Mali. Sa voiture a fait un tonneau en voulant éviter un motocycliste. Le garde-corps du Médiateur a également perdu la vie tandis que le chauffeur du véhicule grièvement blessé se trouve toujours dans le coma. La Présidence de la République a annoncé officiellement le décès de Madame M’Bam Diatigui Diarra. Biographie de M’Bam Diatigui Diarra M’Bam Diatigui Diarra est née le 02 octobre 1946 à  Dakar au Sénégal. Après son baccalauréat en philo-langues obtenu au Lycée de Jeunes Filles de Bamako en 1966, elle entreprend des études de psychopédagogie en France sanctionnées par un diplôme de formation d’éducatrice préscolaire en 1974 à  l’Institut de Formation Pédagogique de Montrouge près de Paris. A son retour au Mali, M’Bam Diarra occupe plusieurs fonctions. Elle est notamment chargée en 1975 de l’encadrement des femmes et enfants des camps de sinistrés touaregs dans la région de Gao, puis directrice du jardin d’enfants de Mopti en 1976, coordinatrice des jardins d’enfants et services sociaux des 6ème et 7ème régions, Chef de la section sociale de la SOMIEX. En 1981, elle entreprend des études de droit à  l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) sanctionnées en 1985 par une maà®trise. En 1986, elle s’inscrit au barreau malien. La riche carrière d’avocat et de militante des droits de l’homme qu’on lui connaà®t, commence au début des années 90 pendant la Transition malienne quand elle assurera la fonction de vice présidente de la Conférence nationale. Elle est nommée membre du CTSP, le Comité de Transition pour le Salut du Peuple, la plus haute instance dirigeante à  l’époque. Elle y préside la Commission institutionnelle et juridique. Au même moment, elle est membre de l’équipe de supervision de la commission d élaboration de la nouvelle constitution du Mali. De 1991 à  1998, Mme Diarra est présidente de l’AMDH, l’Association Malienne des Droits des Hommes. De 1994 à  1996, elle est Rapporteur spécial sur la situation des Droits de l’homme au Tchad pour le compte du Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme. De 1997 à  1999, elle est coordinatrice du Programme d’Assistance Judiciaire à  l’Office du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme au Burundi. De 1999 à  2003, elle travaille au Bureau des Nations Unies en Guinée Bissau comme coordonnatrice des activités en direction des institutions de la République, des partis politiques, des femmes et de la société civile. Avant sa nomination par le Président de la République comme Médiateur de la République par le Décret n° 09-268 / PRM du 03 juin 2009, M’Bam Diarra avait fait partie du Comité de Réflexion sur l’Approfondissement de la Démocratie, communément appelé Comité Daba Diawara. Elle était Secrétaire Permanente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et vice-présidente du MAEP, le Mécanisme africain d’Evaluation par les Pairs. Femme de poigne, chaleureuse et aimable, toujours souriante, Mbam Diatigui Diarra ne laissait jamais ses interlocuteurs indifférents. Militante des droits de l’homme, ses convictions et son amour du travail bien fait resteront dans les mémoires. Elle laisse derrière elle trois enfants inconsolables. Dormez en paix, Madame le Médiateur.