Inondations : le ministre de la santé vole au secours de 399 familles sinistrées

En commune VI du district de Bamako, environ 400 ménages des quartiers de Yirimadio et de Missabougou ont été touchés par les inondations provoquées par ces précipitations du début de la semaine. En guise de solidarité, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique a rendu une visite de solidarité aux victimes de ces inondations au cours de laquelle il a distribué des moustiquaires imprégnées d’insecticide et des comprimés Aquatabs pour les eaux de consommation souillées. Par cette visite, le chef du département de la Santé et de l’Hygiène Publique, était venu exprimer la solidarité du gouvernement et sa compassion aux populations sinistrées. Il a d’abord rendu visite aux victimes des inondations provoquées par les pluies de lundi dernier. C’’était au Centre de santé de référence de Sogoniko, avant de poursuivre sa visite sur les sites d’inondations qui n’ont malheureusement pas recensé de pertes en vie humaine. Mais chaque année, comme l’a rappelé le médecin-chef directeur du CSRéf de Sogoniko, Dr Boubacar Traoré, 7 sur les 10 quartiers de la Commune VI sont frappés d’inondation. Durant les trois dernières années, ce sont des centaines de familles qui en ont été victimes. Les 153 ménages sinistrés de Yirimadio et les 246 de Missabougou viennent porter à  environ 1185 ménages touchés par ce fléau. Ce phénomène est majoritairement crée par l’occupation anarchique des servitudes du fleuve et des marigots par des constructions illégales, l’obstruction des collecteurs et autres voies de passage d’eaux fluviales. Constructions anarchiques A Missabougou, comme à  Yirimadio, le ministre de la Santé a fait le triste constat d’occupation du lit du marigot par des constructions à  usage d’habitation et commerciale. En certains endroits, il a également constaté que le marigot s’est transformé en dépôt d’ordures. En l’absence de caniveaux (s’ils existent, ils sont généralement obstrués) les moindres pluies sont susceptibles de provoquer des inondations. l’embouchure d’un pont construit de l’autre côté du canal de Missabougou semble être le principal goulot d’étranglement des quartiers de Missabougou et de Yirimadio. Bouché par des ordures, ce pont empêche les eaux pluviales de se déverser sur le fleuve, ce qui crée subséquemment les inondations à  n’en plus finir. Abdoulaye Dao, un jeune leader de Missabougou témoigne : « les constructions anarchiques sont à  la base des inondations. Et les maires qui attribuent des zones dangereuses ont une responsabilité. Même s’il n’y a pas de pertes en vies humaines, les dégâts sont importants. J’ai vu de mes yeux un bœuf emporté par les vagues ». Mesures préventives Face à  cette situation, le ministre a rappelé que le gouvernement resterait intransigeant sur l’arrêt de la prolifération des facteurs d’inondation. Cela, dit-il, se fera entre autres par la libération des servitudes de marigots, de fleuves, le curage des caniveaux, etc. Pour le ministre, « il n’est pas concevable que par la faute de quelques uns, tout un quartier ou une ville, paient pour ce dont ils ne sont pas responsables ». En attendant des mesures concrètes par les services compétents d’autres départements en charge de la question, le ministre de la Santé a appelé les populations à  éviter tout acte ou comportement aggravant les risques d’inondations. Pour sa part, il a remis aux victimes des comprimés purifiant l’eau de consommation et des moustiquaires imprégnées d’insecticide. Il a également promis que des citernes d’eau potable desserviront les zones qui n’ont pas accès à  l’eau courante et qui sont touchées par les inondations. Le ministre s’est dit fier de la promptitude avec laquelle ses services de santé ont pris en charge les victimes de ces inondations.

Pluies diluviennes sur Goundam : les inquiétudes Mme le maire

Si aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, les dégâts matériels sont considérables avec des maisons d’habitation et salles de classes détruites. Au niveau de la mairie, une commission de veille a été mise en place. Elle est composée d’élus, de partenaires et de membres de la société civile. Face à  l’ampleur des dégâts, la maire de la commune urbaine, Mme Seck Oumou Sall, a lancé un appel au gouvernement, aux partenaires ainsi qu’aux personnes de bonne volonté pour venir en aide aux populations sinistrées. Le mercredi dernier, elle était l’invitée du journal de la radio nationale. Bonjour Mme Seck ! Vous êtes le maire de Goundam. La ville est sous l’eau depuis. Qu’est-ce qui C’’est réellement passé ? Dans la nuit du samedi au dimanche matin (ndrl 16 au 17 juillet), nous avons reçu 68 mm de pluie. Pour des maisons en banco, C’’est une première grande pluie. Il y a eu beaucoup de dégâts au niveau des écoles. Des maisons d’habitation se sont écroulées. Il y a des flaques d’eau un peu partout. Le matin, la route Tombouctou-Goundam était inondée. Heureusement, il n’y a pas eu de pertes en vie humaines, mais les dégâts matériels sont considérables. l’ampleur des dégâts… Nous avons aujourd’hui des personnes sans abri qui ont été obligés de quitter leurs domiciles. Comme C’’est un début d’hivernage, J’ai beaucoup d’inquiétude. Nous avons vécu une mauvaise expérience en 2002 avec 200 mm de pluie. Nous avions perdu alors plus de 1000 concessions. Si aujourd’hui en ce début d’hivernage, nous constatons les dégâts, nous nous inquiétons pour l’avenir. Les dégâts sont là . Ce sont en général des personnes démunies qui n’ont pas les moyens de reconstruire tout de suite. Nous nous inquiétons aussi pour nos écoles. On a une école qui a perdu toute sa direction et quatre classes. D’autres écoles ont perdu quelques classes. C’’est énorme. Nous nous demandons comment nous ferons face aux dégâts, surtout connaissant les revenus de notre commune. De quoi vous avez besoin pour la reconstruction ? Nous avons besoin de reconstruire les écoles. Sinon, nous n’aurons pas de classes pour les élèves à  la rentrée. Heureusement que ce sont les vacances. Nous avons besoin de soutenir les personnes qui ont perdu tout, sinon une partie de leur domicile. Nous avons besoin d’assainir, de construire des canaux d’évacuation d’eau, parce que le problème aujourd’hui, C’’est bien cela. Goundam est une grande ville. Nous avons des difficultés pour évacuer l’eau. Nous avons besoin de soutien pour reconstruire ces écoles, ces maisons, appuyer les personnes démunies… Nous demandons l’implication de l’Etat, des partenaires et de toutes les bonnes volontés. Concrètement, comment comptez-vous secourir les victimes ? Nous avons déjà  pris contact avec quelques partenaires, très rares ici. l’Etat est informé. J’ai informé mon gouverneur. La croix rouge est informée. Nous continuons à  les informer. Pour le moment, nous sommes face à  ces dégâts sans aucun moyen pour reconstruire tout cela tout de suite, et prendre des dispositions, au cas o๠il y avait une autre grande pluie, afin d’éviter le maximum de dégâts. Nous comptons sur vous, la presse, pour faire entendre notre voix afin que nous puissions être vraiment aidés. Au-delà  de ces signaux de détresse, on remarque que les inondations sont récurrentes au Mali. Est-ce dû à  l’absence d’un schéma d’aménagement ? Bien sûr. Dans le cas de Goundam, notre schéma d’urbanisation nous défavorise même. Je ne sais pas quel problème qu’il y a eu à  la conception de ce schéma. Dans ce schéma, il est dit que Goundam n’a pas besoin d’un plan d’assainissement. Ce qui n’est pas réel. On constate des dégâts énormes chaque fois qu’il y a 60 mm de pluie… Aujourd’hui, je pense que l’urgence est pour les collectivités locales et l’Etat est de doter toutes les villes du Mali d’un plan d’assainissement.