RN 30: une route à fort impact économique

Située au sud-ouest de Bamako, la route Dioïla – Massigui – Koualé – Kébila constitue une section non bitumée de la route nationale 30. En janvier dernier, le ministère des Transports a lancé un avis d’appels d’offres pour les travaux de construction et de bitumage au titre de ses exercices budgétaires 2022 à 2025. À terme, la nouvelle route permettra de relier plusieurs régions maliennes au port de San Pedro, en Côte d’Ivoire, alors que sous sanction de la CEDEAO actuellement le pays essaie de diversifier ses voies.

La RN30 prend origine sur la RN6 (l’axe Bamako – Ségou) au niveau de la ville de Fana, puis traverse la route nationale RN7 (l’axe Bamako – Sikasso) et prend fin à la frontière avec la Côte d’Ivoire.

La première section de la RN30, 41 km reliant les villes de Fana et de Dioïla, a été bitumée en 2013. Les travaux de bitumage de la section Zantiébougou – Kébila – Kolondiéba – Frontière Côte d’Ivoire (140 km) ont été lancés en mars 2017 et ont pris fin en 2020.

Le tronçon manquant, Dioïla – Massigui – Koualé – Kébila, pour lequel un appel d’offres a été récemment lancé pour la construction et le bitumage, démarre à la sortie de la ville de Dioïla, traverse par la suite la RN7 au niveau de Koualé et prend fin au niveau de Kébila, située à l’intersection entre la RN30 et la route vers Zantiébougou (à 55 km de Bougouni).

Un contournement de 2 km est prévu au niveau du village de Koualé. Le projet prévoit également l’aménagement et le bitumage d’environ 6 km de voiries urbaines dans la ville de Dioïla.

Un tronçon bienvenu

Le trafic généré, suite notamment au développement de l’activité agricole du coton et minière de l’or dans la zone d’influence du projet, motive la construction et le bitumage de la route. La zone accueille la mine d’or de Morila, à environ 2 km au sud-ouest du village de Sanso, région de Bougouni, qui vise 170 000 onces d’or en 2023.

La région de Bougouni a également en projet d’exploiter en 2024 l’un des minerais les plus convoités, et qui entre dans la fabrication de tous les équipements technologiques, le lithium. La mine, d’une durée de vie de 21 ans, à grande échelle et à faible coût, devrait produire 726 000 tonnes de concentré de spodumène.

En outre, les régions de Dioïla et de Bougouni font partie de deux grandes filiales de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). La Filiale centre, avec 4 usines d’égrenage, dont 2 dans la région de Dioïla, et la Filiale sud, avec 7 usines d’égrenage, dont 3 dans la région de Bougouni. À cela s’ajoute une activité dense en élevage et en pêche.

Avantages socio-économiques

La construction et le bitumage de la route Dioïla – Massigui – Koualé – Kébila permettra le désenclavement des nouvelles régions de Dioïla et de Bougouni et assurera la liaison de la RN30 avec le corridor Bamako – Zantiébougou – San Pedro.

Cela va créer une liaison économique et favoriser les investissements dans les régions de Koulikoro, Ségou, Mopti et du Nord du Mali, avec le Port de San Pedro accessible à partir de Fana.

À titre d’illustration, le rapport économique du projet explique que cela permettra de « favoriser l’importation du blé à partir du Port de San Pedro au profit de l’usine des Grands Moulins de Koulikoro sans passer par la ville de Bamako, dont la traversée constitue un véritable goulot d’étranglement ».

La route Dioïla – Massigui – Koualé – Kébila va assurer« une meilleure desserte des centres de distribution, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, en offrant une connexion plus rapide avec les pays voisins (Côte d’Ivoire, Burkina-Faso), favorisant ainsi une augmentation de la production » et une légère baisse des coûts de production, qui sont étroitement liés au coût de transport et à l’accessibilité aux marchés.

Sur financement de la Banque africaine de développement pour plus de 100 milliards de francs CFA, la durée prévisionnelle des travaux est de deux ans et demi. La route pourra être exploitée durant 20 ans.

AJCAD : citoyenneté active et redevabilité mutuelle au cœur du 3ème camp des jeunes à Dioila

La 3ème édition du camp national des jeunes sur la gouvernance locale et l’engagement civique, « Camp leaders 21 »,s’est tenue du 26 au 30 janvier 2022 à Dioila. Organisé par l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD) et financé par l’ambassade du royaume du Danemark au Mali, ce camp a réuni pendant 4 jours plus d’un millier de jeunes venant des 20 régions administratives du Mali, autour d’un épais agenda sur la construction citoyenne.

« La citoyenneté active au service de la redevabilité mutuelle ». C’est le thème de cette édition du camp, délocalisé à Dioila, après Bougouni pour les deux premières éditions. Un choix que la Directrice exécutive de l’AJCAD, Adam Dicko explique par « la pro-activité du Club d’actions citoyennes (CLAC) de Dioila et leur demande d’organisation du camp dans cette nouvelle région pour accompagner les autorités locales ».

L’objectif  du camp est d’abord de rapprocher les jeunes de la gouvernance locale, de les faire  connaitre les mécanismes de la décentralisation, et de leur permettre de comprendre d’avantage le fonctionnement des structures au niveau local.

C’est aussi l’occasion pour les CLAC d’élaborer les plans d’actions, de faire le bilan de toutes les activités réalisées, de se projeter  pour l’année à venir, de partager les d’expériences et de tisser les réseaux entre eux.

C’est le grand lycée public Dowele Mariko de Dioila qui a abrité les campeurs et toutes les différentes activités durant ces 4 jours. Des jeunes venus des 200 communes d’interventions de l’AJCAD.

La cérémonie officielle de lancement qui s’y est déroulée jeudi 27 janvier, a réuni tous les jeunes participants du camp, en présence de quelques personnalités dont  le Directeur de cabinet du gouverneur de la région de Dioila, le maire de la commune rurale de Kaladougou et la Directrice exécutive de l’AJCAD.

« Ce camp revêt une importance particulière pour nous autorités locales de Dioila. Son organisation vient à point nommé et coïncide avec une situation socio-politique difficile en République du Mali où les jeunes doivent beaucoup s’interroger sur leur avenir », a souligné M. Yacouba Dowele Mariko, maire de la commune rurale de Kaladougou avant d’appeler les jeunes du Mali à se réveiller pour un lendemain meilleur.

« Je vous exhorte à demeurer mobilisés pour faire face à votre destin, le destin de la nation du Mali parce que vous êtes l’avenir de ce pays » a-t-il poursuivi à l’endroit des jeunes participants au camp.

Pour sa part, le Directeur de cabinet du gouverneur de la région de Dioila a incité les jeunes participants à plus d’assiduité, de curiosité, d’engagement afin de croitre leur participation citoyenne dans les décisions locales, notamment dans l’élaboration des politique, la mobilisation des ressources et le contrôle citoyen des actions publiques au niveau local.

« Derrière chaque jeune de ce camp il ya minimum 20 autres jeunes. Ce sont des leaders confirmés dans leurs localités des jeunes engagés pour la citoyenneté active et pour le développement de leurs communes. Ce sont des jeunes qui participent à la vie publique de la nation », a précisé Adam Dicko.

Plusieurs activités se sont déroulées durant ce 3ème camp national des jeunes dont, entre-autres, des panels de discussion, des ateliers de formations, des conférence-débats et des activités culturelles et sportives.

Au cours de la grande soirée de clôture tenue samedi 29 janvier, des attestations ont été remises aux meilleurs CLAC de l’AJCAD et la Directrice exécutive, Adam Dicko a été désignée citoyenne d’honneur de Dioila.

L’AJCAD, fruit d’un regroupement de jeunes convaincus de leur rôle dans le développement et dans l’instauration d’un Etat de droit au Mali, a pour but de soutenir toutes les actions tendant à cultiver l’esprit de citoyenneté et de démocratie chez les jeunes au Mali et dans le monde pour un développement durable. Depuis sa création, elle a mis en œuvre plusieurs actions pour que la voix des jeunes soit entendue.

ATT : « Nous gérons les effets collatéraux de la crise libyenne »

Le gouvernement malien ne s’est contenté d’un communiqué lu le vendredi à  la télévision nationale pour dénoncer la série d’enlèvements perpétrés sur des ressortissants occidentaux respectivement à  Hombori (le mercredi soir) puis à  Tombouctou le vendredi dans la journée. C’’est en visite à  Dioà¯la (pour le lancement des travaux de bitumage reliant Fana) que le président de la République Amadou Toumani Touré a livré sa réaction. Pour le chef de l’Etat malien, qui dit avoir passé une mauvaise journée, les évènements survenus au Nord relèvent d’«Â actes crapuleux et inqualifiable ». «Â Tout ce qui est excessif est inutile. Nous ne pouvons pas concevoir que des étrangers qui ont choisi notre pays comme destination pour leurs activités nobles, soient l’objet d’agression de la part d’individus. Ceci est inadmissible. Et nous resterons jaloux de l’intégrité de notre territoire », a déclaré le président ATT. Pour qui ces évènements sapent les efforts jusque là  entrepris pour le retour des touristes dans cette partie de notre pays. « C’’est un acte de guerre ! » Expliquant les raisons de la recrudescence de ces actes de banditisme, le chef de l’Etat rappelle le contexte de la crise libyenne, qui a engendré le disséminement d’importantes quantités d’armes à  travers la bande sahélo-saharienne, considérée très vulnérable à  l’activité terroriste. Cette situation, justifie ATT, a créé d’autres phénomènes, comme le changement des rapports de force, la naissance de nouvelles ambitions, l’expression de nouvelles velléités, etc. Réaffirmant la volonté du gouvernement malien à  poursuivre la lutte contre le terrorisme, le chef de l’Etat a profité de la tribune de Dioà¯la pour interpeller la Communauté internationale. «Â Elle doit évaluer l’impact de la crise libyenne sur les pays de la bande sahélo-saharienne. Elle doit aussi prendre ses responsabilités, car ce sont les effets collatéraux de la crise que nous gérons », a déclaré le président de la République. «Â Le Mali exhorte la Communauté internationale à  analyser l’impact grave de la crise libyenne sur les pays riverains et à  prendre ses responsabilités. Si certains disent que la guerre en Libye est terminée, ce dont je me réjouis, il faut, en revanche, qu’ils sachent que d’autres fronts s’ouvriront si toutes les mesures adéquates ne sont prises. Pour nous, il est inadmissible que des hommes en armes, qui ont combattu dans d’autres armées depuis 20, 30 ans, décident de s’attaquer à  la sécurité de leurs pays d’origine. Qu’ils reviennent chez eux, cela est normal. Nous accueillons à  bras ouverts tous ceux dont le retour s’inscrit dans le cadre de la préservation de la paix et de la sécurité de notre pays. Parallèlement, nous mettrons tout en œuvre pour convaincre les hésitants à  regagner la Mère-Patrie. Mais que cela soit clair, nous n’accepterons jamais que des armes et des armées étrangères inondent la bande sahélo-saharienne et agressent nos pays. Nous ne l’accepterons jamais ! » a laissé entendre ATT «Â Les élections se tiendront ! »Â Â  Les évènements intervenus dans le Nord du pays n’affectent en rien le calendrier prévu pour le déroulement des élections générales de 2012. La promesse a été tenue par ATT à  la tribune de Dioà¯la. Sur la question, le chef de l’Etat est formel : «Â les élections se tiendront quoi qu’il advienne ! ». «Â Que cela soit clair dans l’esprit de tout un chacun, nous devons continuer à  préparer activement les élections de 2012 pour une alternance réussie dans le cadre d’élections présidentielle et législatives transparentes et impartiales dans les délais constitutionnels impartis. Quelle que soit la situation, un nouveau Président de la République du Mali sera élu. Que Dieu m’entende ! » a déclaré le chef de l’Etat. Qui sait compter sur l’engagement des forces armées et de sécurité de notre pays.

Dioïla se dote d’une vingtaine de logements sociaux

Dans le cadre de sa visite de suivi des chantiers de logements sociaux, la ministre du logement, Mme Gakou Salamata Fofana était dans le cercle de Dioà¯la ce matin pour constater l’avancement des travaux. Les travaux avancent vite Pour cette visite, la ministre était accompagnée de ses proches collaborateurs sous la conduite du directeur régional du domaine de la ville de Koulikoro. Sur le site de Diola, l’état d’avancement du chantier pour les 20 logements sociaux est bon seulement trois mois après le démarrage des travaux. Travaux réalisés par l’entreprise Anna Service. Au terme de sa visite Mme Gakou Salamata Fofana a exprimé sa satisfaction : «Â Je rappelle que ces logements sociaux sont inscrits dans le cadre du programme de développement du président de la république Amadou Toumani Touré. l’Etat d’avancement est satisfaisant par rapport au délai contractuel, je ne peux qu’encourager l’entreprise et lui demander de maintenir la pression pour que le délai soit respecté. Je profite de cette occasion pour informer la population de Dioila de la mise en place de la commission d’attribution des logements ». D’habitude, celle-ci survenait dès le démarrage des travaux de construction. Il a été établi au fil des années que l’intérêt du public ne s’éveille qu’avec la finition des travaux. Ses logement sont bâtis sur une superficie de 400km carrés. b Mme la ministre chez le chef coutumier ] Accueilli dans le vestibule de Monzon Mariko, chef coutumier, Mme Gakou Salamata a remercié le chef du village et sa population. En réponse le chef coutumier a manifesté sa joie avant d’attirer l’attention sur l’état dégradé de leur route. Dioila, village des phacochères Selon le porte parole du chef du village, Dioà¯la signifie «Â village des phacochères » en bambara. «Â Dièla » est le lieu o๠se trouve des phacochères.  Mais avec la prononciation, Dièla a été transformé en Dioà¯la. Le chef coutumier, Monzon Mariko qui est sur le trône, est le 12ème chef depuis que Dioà¯la a été fondée. Les chasseurs sont venus de Bougouni dans la région de Sikasso pour chasser les phacochères. Dioila est l’un des cercles de Koulikoro.