Discours du Président de la République

Mes chers compatriotes, Chers Hôtes du Mali, Dans quelques heures, le Mali tout entier ira aux urnes pour le premier tour de l’élection présidentielle, afin de designer le troisième président de la troisième République. Ce scrutin, est il utile de le rappeler, n’a pu se tenir en avril 2012 à  cause de la grave crise survenue dans notre pays. Une crise, grave pour l’intégrité de notre Etat, grave pour les fondements de notre nation, grave pour notre processus démocratique alors considéré comme un modèle en Afrique, et pour tout dire grave pour l’existence, la liberté et la dignité du Mali. Depuis, vous le savez, nous vivons une situation exceptionnelle, un régime de transition. La volonté inébranlable du peuple malien à  rester debout ainsi que l’élan massif de solidarité dont nous avons bénéficié de la part de l’Afrique et de l’ensemble de la communauté internationale nous ont permis de reconquérir notre intégrité territoriale et d’envisager le retour de la paix et de la stabilité dans notre pays, en particulier dans son septentrion éprouvé par de trop longs mois d’occupation. Maintenant, il s’agit pour nous d’amorcer notre retour à  un ordre pleinement constitutionnel par l’organisation d’élections générales qui nous permettrons de sortir de cette période de transition qui, somme toute, n’est qu’une Transition et donc incapable par nature de prendre en charge les vrais problèmes qui ont en réalité déterminé la crise dans laquelle nous nous sommes trouvés si rapidement plongés. C’’est pourquoi nous avons fixé des délais certes contraignants mais des délais que nous pouvions tenir. Et cela nous l’avons fait, je le répète encore une fois, en toute liberté et en toute souveraineté. Personne, ni aucune organisation n’est intervenue à  ce niveau ! La CEDEAO, l’Union Africaine, la France, l’ensemble de la Communauté Internationale ont décidé là  encore d’accompagner et de soutenir le Peuple Malien afin de gagner ce pari aussi. l’élection présidentielle du 28 juillet est donc un évènement vital, un évènement historique ! Elle est la manifestation de notre volonté de refonder notre processus démocratique. Et, il s’agira pour le régime issu de cette élection, nous ne le dirons jamais assez, de travailler plus en profondeur, sur les voies et moyens de bâtir un Etat bien plus solide, bien plus sûr, bien plus prévisible et bien « mieux » démocratique. C’’est pour cette raison qu’en notre nom, au nom du gouvernement, et au nom de la nation malienne, nous renouvelons nos félicitations sincères à  tous les candidats. En effet, le premier magistrat du pays sera plus que stratégique pour cette refondation : il en sera à  la fois l’architecte et l’ouvrier, à  la fois le ciment et la truelle. Les candidats ont une conscience aigue de cet enjeu, nous en sommes sûrs, et ils méritent, par conséquent, le respect et la gratitude de nos concitoyennes et de nos concitoyens pour leur esprit patriotique. Car ils devinent mieux que quiconque les servitudes de la charge en ce tournant de notre histoire. Ce sens profond de notre histoire actuelle, ils l’ont. Les défis qu’elle nous réserve, ils les mesurent. Les responsabilités qu’elles impliquent, ils se les sont d’ores et déjà  assignées, à  en juger par la qualité du climat préélectoral qui a jusque-là  prévalu. Cette campagne-ci s’est déroulée sans violence physique et sans trop de violence verbale, loin des arguments régionalistes et ethniques. C’’est à  leur honneur. C’’est à  l’honneur du Mali. Nous devons tout faire pour préserver ce climat propice et approprié : Gouvernement, candidats, électeurs, afin de garantir la paix sociale à  l’issue d’un processus électoral apaisé. C’’est une chance pour le Mali que ce soit l’un de ces candidats que le choix transparent, et respecté des électeurs portera à  la tête de notre pays. Un pays encore convalescent qu’il nous faut ménager, parce que nous n’avons rien de mieux, parce qu’il n’y a rien de mieux qu’un pays, son pays. Alors, J’exhorte ces candidats à  maintenir ce climat paisible, à  n’envisager que les recours légaux, à  ne pas insulter l’avenir, car ils sont tous utiles pour la République. Je voudrais également exhorter les électeurs à  sortir massivement, à  se mobiliser comme jamais, dans un esprit de discipline et de responsabilité pour voter. l’Etat, pour sa part, est le garant d’élections régulières, et crédibles, il a la responsabilité d’assurer la sécurité des scrutins. Il l’assurera, que personne ne s’y trompe. Aucun trouble de l’ordre public ne sera toléré. Mais que personne ne se trompe également ou ne cherche à  semer le doute sur l’impartialité et l’équidistance de l’Etat par rapport aux candidats. Le Président, le Premier ministre et les membres du Gouvernement ont décidé de volonté délibérée de ne pas se présenter à  cette élection présidentielle pour lui conférer le maximum de transparence et le maximum de crédibilité possibles. Chacune et chacun d’entre nous votera en tant qu’électeur pour le candidat qui l’aura convaincu à  l’issue de la campagne électorale mais le Président, le Premier ministre et le Gouvernement n’ont pas de candidat en tant qu’Institutions. Et le président du Mali ou la présidente du Mali sera celui ou celle que les urnes auront désigné(e). Il n’y a pas de tripatouillage en cours ni sur les cartes, ni sur les bulletins ni sur autre chose. Il n’y a pas, non plus, de tripatouillage planifié par l’Etat. Et il n’y aura pas de 3ème ou de 4ème tour imputables à  l’Etat. Nous vous en donnons l’assurance. Notre vœu, et l’honneur retrouvé de notre démocratie, C’’est qu’il y ait une compétition saine, des résultats acceptés parce qu’acceptables, et qu’au bout du processus, il y ait les félicitations de tous à  celui ou celle que les urnes auront désigné(e) pour être notre président, notre présidente à  tous, le président ou la présidente d’un temps de refondation, de ressaisissement, et de consolidation, donc le Président d’un temps de mains qui resteront tendues à  l’ensemble des compétences et des bonnes volontés de ce pays. Dans quelques jours, le plus grand honneur pour moi sera de transmettre le témoin à  ce président ou à  cette présidente, en me tenant à  ses côtés, comme chacune et chacun d’entre vous, pour servir le Mali, le grand Mali, le Mali qui doit être au dessus de tout, de nous tous et de nous toutes. Bonne chance à  tous les candidats et à  la candidate. Bon vote à  tous les électeurs et à  toutes les électrices, Faisons de cette élection une nouvelle fête de la démocratie malienne ! Vive la démocratie. Vive le Mali. Que DIEU vous bénisse !

Gouvernement d’union: le Mali joue les prolongations

Exclusion de l’instance régionale, c’est la menace qui pesait sur le Mali si le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra ne parvenait pas à  la date du 31 juillet à  former un gouvernement d’union nationale. Ce dernier peut donc pousser un ouf de soulagement après l’annonce de l’octroi d’un délai supplémentaire. La décision de fixer au 31 juillet un ultimatum au pouvoir de transition avait été prise le 7 juillet à  Ouagadougou, par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etat d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les consultations sont en cours Depuis son retour de France et surtout son discours à  la Nation le dimanche dernier, le Président de Transition a repris les choses en main. Il mène ainsi depuis quelques jours les tractations en vue de la formation le plus tôt possible d’un gouvernement de large union réclamé par une partie de la classe politique et la CEDEAO. Devant l’impossibilité d’arriver à  un résultat dans les délais impartis, le Mali a, le jour même o๠un premier ultimatum arrivait à  échéance, demandé et obtenu au moins dix jours de plus. « Le Mali a obtenu de ses partenaires le report de la date butoir du 31 juillet pour la formation du nouveau gouvernement », a déclaré un conseiller du président Dioncounda Traoré. Qui ajoute que le président « est actuellement en train de mener les consultations pour la formation de la nouvelle équipe » et que « tout va bien ». Espoir d’avancées A Bamako et dans la plupart des chancelleries, l’optimisme est de mise. Le discours volontariste et rassembleur du Président Traoré y est pour beaucoup. Ainsi que son annonce de la création de nouveaux organes de la transition pour tenter d’enrayer la crise. Il avait par ailleurs précisé qu’il se chargerait lui-même de former le gouvernement d’union exigé. Une nouvelle donne qui a sans doute fléchit les dirigeants de la CEDEAO. Du côté de la médiation burkinabé également on se réjouit. »L’essentiel est fait. L’essentiel est que le président soit rentré, qu’il se soit adressé à  la Nation sur la nécessité de mettre en place des organes de transition, dont le gouvernement d’union nationale », avait déclaré hier Djibrill Bassolé, ministre burkinabè des Affaires étrangères, représentant le Président Compaoré. La CEDEAO attend la formation de ce gouvernement et une demande formelle du Mali pour y envoyer une force de quelque 3.300 soldatsqui bénéficieront d’un soutien logistique de plusieurs pays occidentaux. Avec pour mandat de sécuriser les institutions de ltransition et d’aider l’armée malienne à  reconquérir le nord du pays, sous occupation depuis fins mars.