Crise au centre : Le haut représentant du président de la République fait le point sur sa mission

Près de six mois après sa nomination par décret N°2019-0586 / P-RM du 31 juillet 2019 comme Haut Représentant du président de la République pour les régions du centre, Pr.Dioncounda Traoré a animé jeudi 23 janvier 2020 au siège de l’institution, une conférence de presse pour situer l’opinion nationale et internationale sur les missions qui lui ont été confiées, les démarches déjà entreprises et les perspectives à venir.
Le haut représentant du président de la République pour les régions du centre était accompagné pour cet exercice de son secrétaire permanent M. Diango Cissoko et de l’expert militaire, le colonel-major Abbas Dembélé.
Prenant la parole, il a d’abord réitéré ses remerciements au chef de l’Etat pour la confiance qu’il lui a témoigné en lui confiant « cette mission aussi difficile, aussi complexe, aussi vitale pour notre pays », avant de revenir sur les grandes lignes de la tâche qui lui incombe.
Missions diverses
Les grandes lignes de cette haute tâche sont diverses. D’abord favoriser et soutenir le redéploiement des forces de défense et de sécurité dans les régions du Centre et désarmer toutes les milices et forces hostiles, élaborer et mettre en œuvre une stratégie globale axée sur la protection des civils et la réduction des violences intercommunautaires, veiller à ce que les responsables des violations des droits de la personne humaine ainsi que du droit international humanitaire aient à répondre de leurs actes et soient traduits en justice. Ensuite, assurer le suivi du sort réservé aux crimes perpétrés à KoulongoOgossagou et Sobane Da, ainsi que tout crime semblable commis au centre du pays, faciliter les échanges intra-communautaires et contribuer au rapprochement des points de vue à la lumière de l’intérêt exclusif du peuple malien, contribuer à l’installation et au maintien d’un climat de confiance entre toutes les communautés impliquées et entre ces communautés et l’Etat. Enfin, contribuer à établir des activités économiques au Centre, sécuriser les travaux agro-sylvo pastoraux et promouvoir l’investissement productif, faire un plaidoyer pour la mobilisation des ressources financières en faveur du développement.

Activités menées
« Nous nous sommes mis au travail avec comme premier objectif de comprendre malgré le brouhaha ambiant les vrais raisons de la crise qui sévissait dans ces zones du centre et qui risquait à terme de porter atteinte à l’existence même du Mali », a indiqué Pr. Dioncounda Traoré« Nous avons invité, reçu et écouté à ce jour près de 500 personnes, Maliens ou étrangers, intellectuels, cadres, religieux, politique, ressortissant ou non des zones concernées, organisations, associations, groupes civils ou armées, partenaires africains ou internationaux etc.», a-t-il ajouté. Après toutes ces différentes rencontres, le haut représentant du président de la République et
son équipe sont parvenus à identifier après les analyses, les véritables raisons de la crise au centre, qui selon eux, n’est pas due à un problème ethnique mais plutôt l’accumulation de certaines circonstances défavorables exploitées « intelligemment » par les groupes djihadistes.

Perspectives
« Nous passerons par le dialogue entre les vrais acteurs qu’il faut identifier. Dans cette identification, nous sommes suffisamment avancés et nous en avons déjà identifié quelques-uns », a précisé M. Traoré« Nous sommes convaincus qu’au bout nous arriverons à mettre fin aux violences intra et intercommunautaires » espère-t-il.
« Nous avons des plans et des suggestions de solutions à faire au chef de l’Etat et il va falloir une synergie de toutes les actions de tous les bords impliqués directement ou indirectement dans la résolution de la crise », a-t-il également souligné. Le haut représentant du président de la République ambitionne d’apporter dans les semaines et
mois à venir, avec l’accompagnement de l’ensemble des organismes dédiés pour la sécurité, une
solution durable aux problèmes du Centre.

Centre : Dioncounda Traoré, un choix judicieux ?

L’ancien Président de la Transition de 2012, le Pr Dioncounda Traoré, a été nommé le 20 juin Haut représentant du Président de la République pour le Centre. Dans la quête pour la résolution de la crise dans cette partie du pays, le choix de l’ancien Président de l’Assemblée nationale apparait judicieux, tant le personnage a des atouts. Mais certains ressortissants de la région de Mopti voient plutôt ATT comme « Solution one ».

Il y a deux semaines, le Président de la République désignait le Professeur Dionconda Traoré comme son Haut représentant pour le Centre du Mali. Les violences exercées dans cette partie du pays et les massacres répétitifs de populations civiles depuis le début de l’année 2019 nécessitent des approches nouvelles et un engagement accru des autorités. La nomination de l’ancien Président de la République sous la Transition s’inscrit dans cette volonté de résolution de la crise. Le personnage a, selon plusieurs analystes, de nombreux atouts. « C’est quelqu’un qui a assez de chance dans la vie. Il sait souvent transformer les défis en réalités. Il a beaucoup d’atouts et connait le paysage politique malien. Mieux, c’est un ancien Président sous la Transition, également ancien Président de l’Assemblée nationale, et c’est à sa demande que les forces étrangères sont arrivées en terre malienne », explique l’analyste politique Salia Samaké.

Réputé patient et pragmatique, ce scientifique pourrait faire bouger les lignes et apaiser les tensions. « Il ressort des différentes analyses que son profil est à la limite consensuel, mais pas à 100%. Beaucoup d’acteurs, tant sur l’échiquier politique que social, trouvent que le Président Dioncounda pourrait combler les attentes,  mais le personnage est marginal au centre du Mali », note le sociologue Dr Aly Tounkara.

Dans la région de Mopti, certaines personnalités, à l’annonce de cette désignation, se disaient déçus, misant avant tout sur l’ancien Président Amadou Toumani Touré, originaire de cette région. Au sein de la Coordination des associations des ressortissants des cercles de la région de Mopti résidant à Bamako (CAREMB), on relativise. « C’est un choix souverain du Président de la République qui ne souffre d’aucune contestation. On peut être frustré ou ne pas être totalement d’accord, mais le choix est fait. La position du CAREMB est de dire aujourd’hui qu’il faut partir de ce choix pour concevoir une dynamique qui permettra à tous les Maliens de contribuer à la résolution du problème du Centre et de la région de Mopti en particulier », estime Adama Samassekou, ancien ministre et Président du regroupement.

Au-delà du personnage

Il s’avère que les deux personnages évoqués ont servi au sommet de l’État à des moments très particuliers. Et que chacun d’eux à ses forces et ses faiblesses. Face aux urgences, le choix apparait plus comme un détail que comme un obstacle. « Au regard de la gravité de la situation dans la région et au Centre en général, nous ne souhaiterions pas ajouter une crise à la crise. Il ne doit pas y avoir de débats insolubles entre personnalités par rapport à la prise en charge de la question gravissime de la région », insiste le Président du CAREMB.

Dans un pays au tissu social atteint, sortir des sentiers battus serait une bonne piste à suivre. « L’enjeu au Centre n’est aucunement lié au choix du personnage. Il faut plutôt interroger les causes profondes de l’insécurité. Est-ce que le Pr Dioncounda Traoré sera capable de questionner les raisons profondes de cette insécurité, la question de la justice sociale et du traitement partial et parcellaire entre les communautés ? », s’interroge le sociologue. Selon lui, il ne peut y avoir de choix unanime.  « J’ai la ferme conviction que si c’était ATT qu’on avait choisi, beaucoup allaient lui renvoyer la responsabilité du début de la crise de 2012. Ce qui aurait compromis ses chances de réussir. Les gens auront souvent des arguments fallacieux sans s’intéresser  à la quintessence de la mission ».

Dans cette zone, où interviennent de nombreux acteurs, la tâche parait ardue, mais pas impossible. Un diagnostic minutieux des causes, pour trouver des solutions durables, s’impose au missionnaire. « Si dans sa démarche il parvient à mettre la main sur les vrais acteurs, il pourra faire décanter la situation. Il faut que tout le monde s’engage à ses côtés, car le problème est complexe », recommande Salia Samaké.

La CAREMB se dit disponible à accompagner le Haut représentant du Président. « Le moment venu, quand nous serons sollicités par lui, nous lui réserverons la primeur de nos propositions », assure Adama Samassekou.

5 ans d’emprisonnement, pour deux des agresseurs de l’ex-président Dioncounda Traoré

Ba Oumar Diarra et Malamines Diarra, tout deux responsables d’avoir agressé l’ex-président Dioncounda Traoré, lors des tristes événements survenus au palais de Koulouba en mai 2012, ont été inculpé pour « association de malfaiteurs, tentative d’assassinat et destruction d’édifice » et ont été comdamné à  5 ans d’emprisonnement par la Cour d’Appel de Bamako, le 3 mai dernier. Sékou Coulibaly, troisième homme jugé dans cette affaire, a été acquité faute de preuves. En mai 2012, des centaines de manifestants en colère, partisans de l’ex-junte du capitaine Amadou Haya Sanogo, avaient marché sur le palais de Koulouba et agréssé physiquement le président par intérim Dioncounda Traoré, qui gravement blessé, n’avait dû son salut qu’à  sa garde rapproché. L’ex-président Traoré fut transféré par la suite en France et hospitalisé pour deux mois avant de pouvoir retourner au Mali. Dans cette affaire, de nombreux suspects n’ont pas été inquiété par la Justice, alors que des documents vidéo ou photos pouvaient permettre l’identification des agresseurs. Pour certains, ce verdict peut donner l’impression que la condamnation ne frappe que le menu fretin et pas les vrais responsables ou donneurs d’ordres de cette agression. En rendant son jugement, la Cour d’appel de Bamako, referme le dossier d’un épisode inédit et sombre de l’histoire malienne.

Francophonie : Dioncounda Traoré a t-il ses chances ?

Après avoir occupé contre vents et marées la présidence par intérim du Mali, revoilà  le professeur Dioncounda Traoré. Le matheux décide de briguer le poste de secrétaire général de l’Organisation internationale. Pour succéder à  l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, Dioncounda Traoré doit faire face à  de grosses pointures de la politique africaine et mondiale. Il s’agit notamment du Mauricien Jean de l’Estrac, l’ancien premier ministre du Congo Brazzaville, Henri Lopes, l’ancienne gouverneure générale du Canada, Michaelle Jean et Pierre Buyoya, l’ancien président burundais actuellement représentant de l’Union africaine pour le Mali et Sahel. La seule femme candidate, Michaelle Jean, part favorite devant l’indécision des Africains à  s’entendre sur un seul candidat pour le continent. l’ancien président de l’Assemblée malienne a-t-il des chances de devenir le futur secrétaire général de la Francophonie ? Très peu de Maliens sont convaincus de la capacité de notre compatriote à  se hisser sur les hauteurs de la francophonie. Parmi ces handicaps, le manque de charisme de l’homme revient très souvent pour expliquer son éventuel échec. Et pourtant le natif de Kati a très souvent bénéficié d’un coup de pouce du destin. De la direction de l’Ecole nationale d’Ingénieurs du Mali à  la Présidence par intérim du Mali en passant par celle de l’Assemblée nationale et du parti Adéma-PASJ(Alliance pour la démocratie au Mali Parti africain pour la solidarité et la Justice), pendant de longues années, le septuagénaire a su donner un pied de nez à  ceux qui l’accusent de manquer de charisme. Coup de pouce du destin Petit rappel des faits. En 2000, le départ de l’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, de la tête de l’Adéma lui permet se retrouver à  la direction du parti des Abeilles pour devenir sept ans après le président du parlement. En juillet 2011, le manque de candidats pour l’Adéma PASJ pousse le parti a jeter son dévolu sur celui qui a l’avantage d’appartenir au cercle des acteurs de l’avènement de la démocratie au Mali, tout en étant membre fondateur du parti. Sans oublier l’expérience gouvernementale acquise à  la tête de ministères comme les Affaires étrangères ou la Défense, sous le président Alpha Oumar Konaré de 1992 à  1997. Le choix de Doncounda Traoré comme candidat de l’Adema PASJ à  la présidentielle de 2012 a , il faut le rappeler, été perçu par nombre de Maliens comme un échec programmé de la première force politique malienne de l’époque. Encore un autre coup de la bonne fortune : le coup d’Etat du 22 mars 2012 à  quelques mois de la date du scrutin présidentiel lui permet, en sa qualité de président de l’Assemblée nationale, de gagner grâce à  la constitution ce qu’il n’aurait pas pu gagner par les urnes. Au grand regret de ses détracteurs notamment les partisans du front anti-putsch qui vont finir par lui régler son compte lors de l’agression du 21 mai 2012 à  Koulouba. Ce qui n’empêchera le professeur Dioncounda Traoré de tenir les rênes du pouvoir qu’il remettra au président Ibrahim Boubacar Keita, élu lors du scrutin du 11 août 2013. C’’est pourquoi les superstitieux n’écartent un coup de Jarnac face à  des adversaires qui ont plus de chances que lui sur le papier. Comme quoi il ne faut jamais sous-estimer l’équation du Docteur en mathématiques avant de l’avoir résolue.

ADEMA–PASJ: vers un échec du congrès extraordinaire ?

Le comité exécutif sous la direction du 2ème vice-président Tiémoko Sangaré a bénéficié de l’aide du Pr. Dioncounda Traoré qui est intervenu pour jouer le rôle de médiateur afin de maintenir la cohésion au sein du parti en vue d’une élection législative réussie. La crise que traverse l’Adema a atteint son paroxysme après la défaite du candidat Dramane Dembélé au premier tour des élections présidentielles de juillet 2013. M. Dembélé avait alors soutenu Ibrahim Boubacar Kéita (président élu le 11 août dernier) contre le candidat de l’URD, Soumaà¯la Cissé, le choix du parti. Dramane Dembélé et ses partisans s’activeraient depuis dans les coulisses pour convaincre les secrétaires généraux des sections de la nécessité d’un congrès extraordinaire afin de prendre définitivement le contrôle du parti. Selon des sources concordantes, de gros moyens ont été mobilisés pour parvenir à  cette fin. « Dramane Dembélé proposerait 500.000 FCFA aux secrétaires généraux de l’Adema pour avoir l’organisation du congrès extraordinaire » nous confie un « adémiste ». Mais certains caciques du parti s’opposent et formeraient actuellement un front pour déjouer le « coup » de Dramane Dembéle. « Tourner la page noire de l’Adema » Selon un proche d’Ibrahima N’diaye (ex-président par intérim du parti, démissionnaire en août dernier) des réunions se tiennent en permanence au siège à  Bamako Coura. « Adversaires et partisans, supposés ou réels du candidat Dramane Dembélé, semblent vouloir tourner la page de Dramane comme une page noire de l’Adema » déclare –t-il. Quant aux responsables, ils ne ménageraient plus d’efforts pour recoller les morceaux. Un cadre du parti affirme que la tenue d’un congrès extraordinaire est inopportune pour l’Adema dans la mesure o๠les militants se préoccupent d’organiser une élection législative dans la cohésion. D’autres sources indiquent que Tiemoko Sangaré a envoyé des correspondances dans les différentes sections pour donner des indications claires. Il s’agit bien de mettre l’accent sur la discipline afin d’éviter le pire dans la ruche.

Dioncounda Traoré :  » Yes, We Did It ! « 

Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Chers collaborateurs, Mesdames, Messieurs, Quand, par le hasard de l’Histoire, nous avons été appelés à  servir notre pays dans les circonstances que vous savez et aux postes de responsabilité qui sont encore les nôtres ce matin, personne parmi nous ne se faisait d’illusions ni sur la délicatesse de la mission ni sur son extrême complexité. Vous le savez autant que moi, il s’agissait pour nous de remettre sur pied, avec une extrême délicatesse, un grand malade, un malade dont le pronostic vital était fortement engagé, pour parler comme les médecins. Ce qu’on nous demandait, à  vous et à  moi, C’’était d’être les missionnaires d’une cause que nos compatriotes parmi les plus optimistes avaient jugé désespérée et que les autres considéraient comme de déjà  perdue. Quant à  la communauté internationale dont il faut saluer ici la solidarité et le soutien qui ne nous ont jamais fait défaut, elle était complètement désorientée puisque que le Mali n’a pas arrêté de lui envoyer des signaux contradictoires, ambigus et inintelligibles. Par monts et par vaux, contre vents et marées, vous êtes restés une équipe soudée et solidaire autour de son capitaine, concernés à  chaque seconde par les enjeux des défis à  relever. Des défis qu’il fallait relever pour le Mali, pour la communauté internationale et pour l’Histoire. Vous avez su être des co-équipiers exemplaires convaincus que la somme de l’effort individuel aux différents postes de responsabilité assurait le résultat final. A quelques quarante huit heures de la fin de notre mission et sans aucune forme d’autosatisfecit, nous pouvons affirmer fièrement : « Mesdames et Messieurs, nous avons gagné le pari. ». A la manière des Anglo-Saxons, nous pouvons crier : « Yes, We Did It ! ». Oui, Nous l’avons fait ! Oui, nous avons relevé un challenge fou ! Oui, nous avons accompli une mission quasi impossible ! Oui, nous avons réussi la double-mission de la Transition que la Feuille de route adoptée par notre Parlement le 29 janvier 2013 déclinait en ces termes redoutables : 1. Le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays ; 2. l’organisation d’élections générales transparentes et crédibles. Pendant de longs mois, cette double-mission aura été notre souci permanent ; son accomplissement notre raison d’exister. Tout au long de ces longs mois, nous ne nous sommes jamais départis de l’idée voire de l’obsession de réussir « Notre Mission ». A aucun moment, personne ni rien n’a jamais réussi à  nous distraire. Pourtant, et Dieu nous est témoin, ce ne sont pas les écueils qui ont manqué sur notre chemin ! Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement; Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement, La gratitude est une qualité particulièrement noble qui grandit l’Homme. Savoir l’exprimer nous élève à  un niveau de plénitude tel qu’aucune montagne ne saurait faire obstacle à  l’accomplissement de notre dessein. Je vous dois l’expression de cette gratitude, celle-là  qui vient du plus profond de mon âme ; cette gratitude-là  que les mots ont du mal à  traduire et exprimer. Cette gratitude, elle n’est ni feinte, ni de circonstance ! Elle est sincère de cette sincérité qui transparait dans la joie des populations libérées du joug de l’occupation. Elle n’a d’égal que le bonheur de ces hommes, femmes, jeunes, vieux et enfants qui rentrent chez eux après de longs mois de souffrance dans les camps de réfugiés dans les pays voisins. Ma gratitude, celle que je vous exprime, elle se mesure à  l’aune du bonheur des populations du Nord qui assistent au retour progressif de l’Administration, des banques, des services socio-sanitaires, du commerce, des ONG, de la sécurité… et même des premiers touristes dont je salue le courage et la générosité. Ma gratitude, enfin, C’’est celle qui se jauge à  l’échelle du bonheur des populations du Mali tout entier qui se réjouissent du retour à  la normalité de leur quotidien d’une part, et du retour du Mali dans l’arène internationale d’autre part. Merci à  chacune et à  chacun ! Merci à  toutes et à  tous ! Merci d’avoir donné le meilleur de vous-même pour sortir notre pays de l’abime dans lequel il a été si violemment précipité ! Merci d’avoir accompli un devoir dont vous ne mesurez pas encore la portée ! Soyez fiers de l’œuvre que vous avez accomplie ! Et, sans modestie aucune, racontez à  vos enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants que vous avez été de la grande aventure de la Deuxième Libération du Mali ; celle qui a réussi à  chasser des fanatiques illuminés au service du narcotrafic d’une part, et d’organiser des élections crédibles et transparentes dans un contexte surréaliste d’autre part. Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Mesdames, messieurs les membres du Gouvernement, Dans quelques quarante huit heures dis-je, prendra fin votre mission en qualité de ministres, membres du Gouvernement de la République. La Nation reconnaissante saura porter témoignage de votre dévouement, de votre engagement et de votre détermination sans bornes à  la servir. Restez des républicains et des grands commis de l’Etat disponibles et disposés à  servir la Nation. Mais dans la nouvelle vie qui sera la vôtre dès le 04 septembre, date de l’entrée en fonction du nouveau Président de la République, ne soyez pas surpris d’être attaqués dans la presse, d’être brocardés et même vilipendés. Souffrez que ceux qui n’ont rien apporté à  l’Humanité usent et abusent de leur droit d’inventaire de votre bilan. Souffrez qu’ils inventent et grossissent les traits de ce qu’ils auraient aimé être votre passif. Surtout, Mesdames et Messieurs, soyez fiers de faire la « Une » d’une certaine presse heureusement minoritaire qui ne trouve rien de mieux que de s’acharner sur les trains qui arrivent à  l’heure. Rappelez-vous cette sagesse de notre terroir qui nous apprend que « seules les personnes insignifiantes sont exemptes de critiques et de reproches ». Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement, Mesdames, Messieurs, Il ne me reste plus qu’à  vous souhaiter bonne chance dans cette nouvelle vie que vous allez entamer dès à  présent. l’expérience que vous avez engrangée au cours de votre mission au sein du Gouvernement est un sésame qui vous permettra d’arriver à  bout de la plupart des défis professionnels auxquels vous serez confrontés. Sachez qu’il y a eu une vie avant le Gouvernement, et qu’il y en aura une autre après. l’horloge de votre vie en tant que citoyen et en tant que serviteur de l’Etat doit continuer de fonctionner. Continuez de vous battre pour vous-même, pour les vôtres et pour le Mali, pour la paix dans le monde, le développement et la solidarité. Félicitations à  toutes et à  tous ! Merci pour la mission accomplie ! Que Dieu bénisse le Mali !

Transition : échec et mat !

Fin de partie pour la transition malienne. Un conseil de ministres, aux allures, extraordinaire est prévu ce lundi matin. Décorations et distinctions marqueront l’apothéose de la transition. Après plus d’un an et quatre mois, la transition s’achève avec l’élection du nouveau président Ibrahim Boubacar Kéà¯ta, dont l’investiture est prévue ce Mercredi 4 septembre à  Bamako. La partie n’a pas été pourtant été facile. Beaucoup avaient émis des doutes sur la capacité de la transition à  mener à  bien ses missions. Mais elle aura réussi avec brio à  rétablir l’intégrité territoriale du Mali et à  organiser des élections transparentes et crédibles. C’’était compter sans la détermination de Django Cissoko et son équipe qui ont déjoué les pronostics les plus pessimistes. Le Mali reconquis Le premier défi à  savoir la reconquête des régions nord du Mali sous l’emprise des djihadistes était une question d’honneur pour tous les Maliens et est devenue possible avec l’Opération Serval. Cette intervention salvatrice a ouvert le boulevard au deuxième défi, C’’est-à -dire l’organisation de l’élection présidentielle censée doter le pays d’un nouveau chef d’Etat légitime et d’institutions crédibles mais également pour marquer le retour véritable des partenaires jusque-là  indécis. « l’élection de tous les dangers » titrait l’un des grands journaux français, a été au finish l’élection du salut. Le jeune Saint-Cyrien et désormais général de brigade, Moussa Sinko Coulibaly obligé à  un moment donné de faire fi des critiques, a réussi avec les acteurs impliqués dans le processus électoral, à  offrir au Mali sa «Â  meilleure élection depuis son indépendance » de l’aveu même du président de transition Dioncounda Traoré. Dioncounda s’en va serein Le président par intérim, Dioncounda Traoré, demeure l’un des acteurs majeurs de cette transition. Voué aux gémonies au départ par une majorité de Maliens, l’homme a su habillement composer avec ses compatriotes au point de finir par gagner leur confiance. Pour y arriver, il lui a fallu oublier son agression barbare orchestré le 21 Mai 2012 en pardonnant à  ses agresseurs, et guidé par l’intérêt du Mali. La réussite de la transition n’est pas à  mettre seulement à  l’actif de Dioncounda Traoré et de son Premier ministre Django Cissoko. Il faut y associer évidemment tous les autres membres de gouvernement qui ont joué leur partition sur les grands dossiers confiés. On ne saurait parler de la réussite de la transition sans passer sous silence l’apport de la communauté internationale dont l’accompagnement constant a permis l’atteinte des deux objectifs phares.

Dernier Conseil des ministres de la Transition : Sur un air d’au revoir…

L’équipe de transition que dirige Dioncounda Traoré, tient ce mercredi son dernier Conseil des Ministres, une réunion qui aura des allures nostalgiques pour certains. A l’heure o๠les tractations pour la formation du gouvernement s’accélèrent et à  quelques jours de l’investiture d’IBK, les membres de l’équipe actuelle discutent de leurs dernières prérogatives, d’autres pensent sans doute à  leur avenir politique. La sortie, lundi du ministre de l’économie et des finances Abdel Karim Konaté? visait elle à  nettoyer les écuries avant le grand départ et sur plusieurs dossiers sensibles comme les achats de véhicules par l’Etat pour l’armée et la Primature et qui avait l’objet de questions par le Groupe de Suivi budgétaire(GSB). D’après une source au ministère des finances, plusieurs dossiers cruciaux seront transmis à  la nouvelle équipe : « La rénovation du Palais présidentiel pour laquelle une requête a été introduite auprès des partenaires chinois. La question des avantages et émoluments des anciens premiers ministres devrait être fixée par les entrants. Tout comme le chronogramme des législatives à  venir « . Précisons que le ministre Sinko Coulibaly avait mentionné, ou plutôt dirons nous proposé, la date du 27 octobre 2013 pour le Premier tour des législatives. Conscient sans doute de ne pouvoir tout faire et surtout disposant de peu de temps, le dossier sera finalement transmis à  la nouvelle primature. L’avenir du Comité de réformes et de suivi de l’armée… Autre dossier clé : la réforme de l’armée, l’installation d’une fibre optique pour optimiser les communications et la proposition de dissolution du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, présidé par le Général Amadou Haya Sanogo. Avec ses nouvelles prérogatives de Général, l’avenir du Comité devrait incomber au nouveau président. Le capitaine lui même l’a signifié. « Je me plierai aux ordres du Chef suprême des armées ». Autant dire qu’IBK devra faire montre d’autorité en la matière et montrer qui est le vrai chef. Ainsi délesté de tous ces dossiers sensibles, le conseil des ministres du jour devrait avoir des airs de banquet d’adieu pour ceux qui durant un an, ont composé avec la transition. Une année pas facile s’il en fut et ponctuée d’évènements majeurs comme l’opération serval, les nominations des ex membres de la junte etc. Ainsi le président par intérim devrait présider cette réunion avec tout la sérénité qui lui sied désormais.

Edito : Quand la transition tire à sa fin…

Elle aura pu paraà®tre longue mais la transition malienne a sans doute été l’une des plus courtes comparée aux transitions guinéennes et nigériennes. Des schémas presque similaires, un coup d’Etat qui renverse le régime sortant, une période transitoire qui prépare des élections destinées à  asseoir la légitimité d’un nouveau président. Au Mali, on l’avoue, on n’aura jamais connu cela. L’occupation du nord pendant près de 8 mois aura mis à  mal une transition jugée inefficace dès le départ avec la feuille de route qui tardait à  se concrétiser. Puis la destruction des mausolées de Tombouctou et l’application d’une charia rigide qui en aura vu tomber des mains au Nord. A Bamako, on tremblait de savoir qu’à  quelques kilomètres de ce Nord, des islamistes du Mujao ou d’Ansardine faisait régner la terreur parmi les populations de Gao, Kidal et Tombouctou. Des islamistes aujourd’hui évaporés dans la nature et dont certains menacent de resurgir à  Gao… Et de la mise en place du Premier Ministre de pleins pouvoirs, en vertu des dispositions de l’Accord Cadre au déclenchement de l’Opération Serval, le magistère de Dioncounda Traoré agressé un 21 Mai 2012 aura été plein de rebondissement. Ponstuée de manifestations en tous genres, d’incursions répétées de l’ex junte dans les affaires courantes, sans oublier la guerre fratricide entre les bérets rouges et verts. Il aura fallu voir la démission forcée de Cheick Modibo Diarra et l’arrivée le 11 décembre 2012 de Django Cissoko pour amorcer les choses et opérer le déclenchement de l’opération Serval le 11 janvier 2013. En 16 mois, le Mali a traversé des évènements comme jamais dans son histoire et depuis les indépendances. Les élections du 28 juillet 2013 ont mis un terme à  une période d’instabilité institutionnelle trop longue et qui avait freiné les bailleurs internationaux, augurant une nouvelle ère pleine de défis et dont les Maliens attendent beaucoup désormais et particulièrement du premier chef de la nation.

Edito : Merci Dioncounda !

Pour tous ceux qui pensent que cette élection est précipitée, il faut regarder en arrière et voir que la transition malienne a battu un record ! Record de rapidité. Après les frayeurs du coup d’Etat, notre pays a, en à  peine un an et demi, orchestré un retour à  l’ordre constitutionnel, récupéré une partie de son territoire tombé aux mains des islamistes et organisé une élection, afin de sortir de l’impasse. Aurait-il fallu attendre encore pour avoir des élections parfaites ? Beaucoup réfutent cela. Plus on attendra et plus cela deviendra compliqué à  gérer. Alors, autant y aller une bonne fois pour toutes, en dépit des insuffisances, en dépit des voix contraires. Ce dimanche 28 juillet, ce sont près de 7 millions d’électeurs, détenteurs de leurs cartes NINA, qui voteront parmi les 27 candidats à  la présidentielle de sortie de crise. Si des tensions persistent au nord et des inquiétudes au sud, sur la transparence du scrutin, le président par intérim, Dioncounda Traoré, a dans son adresse à  la Nation, a appelé les candidats à  l’élection à  éviter la hargne et les électeurs à  la discipline et à  la responsabilité pour une compétition saine et équitable. Mais surtout, n’oublions pas de remercier Dioncounda Traoré pour sa grande sagesse. Pour celui qui fut le Président par intérim, et l’homme qu’un peuple agressa mais auquel il a pardonné, Dioncounda mérite notre respect. Et ce dimanche 28 juillet restera une date majeure dans les annales de l’histoire du Mali, à  condition que les Maliens fassent ce jour, le début d’une nouvelle ère pour le grand Maliba !

Dioncounda Traoré :  » Il ne saurait y avoir d’élection parfaite « 

Est-il encore possible de reporter cette élection ? D’assister à  un scénario de dernière minute comme on l’a connu à  la veille de la présidentielle manquée du 29 avril 2012 ? L’inquiétude persiste chez beaucoup qui craignent une montée de tension lors de ce scrutin, un scrutin dont la tenue est largement souhaitée par la majorité de la classe politique malienne et la communauté internationale. Devant les candidats et leurs représentants, qu’il a reçu hier au palais de Koulouba, Dioncounda Traoré, président par intérim, a réaffirmé la date du 28 juillet, pour ne plus laisser de place au doute, ni aux hésitations.  » Nous ne pouvons faire autrement que d’aller à  cette élection », leur a-t-il dit avant d’ajouter qu’il ne saurait y avoir d’élections parfaites surtout dans un pays qui vient de sortir de la crise. » A Paris, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, qui a effectué de nombreux déplacements à  Bamako tout au long du processus, s’est fait l’écho de cette déclaration. Une forme de consensus règne donc autour de cette élection, même si quelques voix politiques ou de la société civile se sont érigées pour demander son report. En cause, l’absence de certains votants au Nord et la voix des réfugiés dans les pays voisins, sans oublier tous ceux qui n’auront pas obtenu leur carte NINA, à  la date du 28 juillet, faute de temps pour la distribution. D’un autre côté, affirme un observateur politique, la tension politique n’est pas à  exclure. Quid du capitaine Sanogo, en cas de consigne de vote, lors de l’entre deux-tours ?  » Je ne crois pas qu’il ait encore voix au chapitre ». Sortie de crise donc, déblocage d’une situation engluée depuis plus d’un an dans l’instabilité institutionnelle. Pour que redémarrent les choses, et que reviennent les bailleurs, il faut engager un nouveau processus démocratique,  » une refondation et un dialogue entre vous acteurs politiques et nous peut conduire à  des élections transparentes, crédibles et acceptables par tous », a précisé Dioncounda Traoré. L’élection devrait donc à  la date du 28 juillet, se tenir quelque soient les conditions du vote, quelque soient la non distribution des cartes NINA à  tous. Autre inquiétude, le taux de participation qui s’annonce bas, un taux avoisinant généralement les 35% lors de précédentes échéances présidentielles.

Adresse du Président Dioncounda Traoré à l’occasion de la libération totale du territoire malien

Chers Compatriotes, Nos troupes sont entrées à  Kidal depuis le vendredi 05 juillet, marquant ainsi l’aboutissement du processus qui devait nous conduire au rétablissement de l’intégrité de notre territoire et de notre souveraineté sur l’ensemble du pays. C’’est pourquoi, je commencerai mes propos en rendant grâce à  Allah qui, dans sa toute puissance et son infinie bonté, a permis qu’en ce moment précis, je puisse m’adresser à  vous et vous dire que notre pays est entièrement libéré et que désormais nous devons quitter nos peurs et nos angoisses pour parler de nos espoirs et de nos opportunités. Nous venons ainsi de réussir l’une des deux missions dévolues aux autorités de transition grâce au Peuple du Mali et à  l’armée malienne, grâce à  l’intervention déterminante des Forces Françaises, Tchadiennes ainsi que de celles de la CEDEAO. Je veux, ici, saluer le Peuple malien, c’est-à -dire vous toutes et vous tous, pour n’avoir jamais désespéré, pour avoir cru jusqu’au bout à  la grandeur et au destin de ce Pays. Je veux saluer l’Armée malienne pour son courage et son engagement malgré la modicité des moyens mis à  sa disposition, et lui réaffirmer toute la détermination du gouvernement à  poursuivre laréalisation des conditions indispensables à  l’accomplissement de sa mission. Je veux saluer la France de François HOLLANDE et les Forces armées Françaises dont l’action décisive, massive et fraternelle, depuis le 11 janvier 2013, a écrit les premières pages de l’Histoire nouvelle des relations entre la France et le Mali, entre la France et l’Afrique. Damien BOITEUX, le premier soldat étranger mort pour la libération du Mali est français. Je veux saluer la CEDEAO et l’Union Africaine, ainsi que des pays frères qui, comme l’Algérie, la Mauritanie, l’Afrique du Sud, ont assisté notre pays sur le front de l’humanitaire. Je veux saluer plus spécialement les contingents du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée, du Niger, du Sénégal, du Togo, du Tchad, du grand Tchad qui, en compagnie de l’Armée française, a remué chaque pierre et visité chaque grotte de l’Adrar des Ifoghas. Je veux saluer la Communauté Internationale, l’Union Européenne, la République Fédérale d’Allemagne, le Royaume Uni, les Etats-Unis d’Amérique, le Japon, la Chine. Je veux saluer la poursuite de la mission française à  nos côtés et souhaiter la bienvenue à  la MINUSMA. Mes chers compatriotes, Comme vous le savez, depuis le 18 juin dernier, a été signé à  Ouagadougou l’Accord préliminaire aux pourparlers inclusifs pour la paix au Mali. Cet accord rétablit et renforce notre souveraineté sur chaque centimètre carré de notre territoire pour que s’y exerce l’autorité d’une République laà¯que et unie, sous le drapeau vert, or et rouge du Mali, à  côté d’une belle devise que nous devons nous rappeler chaque matin: « Un Peuple, Un But, Une Foi ». Cet accord, nous pouvions l’obtenir par le dialogue et C’’est ce nous avons fait, évitant ainsi une autre guerre au prix du sang de nos soldats ou de nos propres populations et avec le coût que nous savons. Parce que chaque véhicule blindé acquis ou détruit est un puits en moins, des salles de classe en moins, des centres de santé en moins ! Parce que chaque soldat tué au front est un fils, un époux, une épouse, un frère ou un père ! Depuis le 12 avril 2013, o๠J’ai prêté serment, je n’ai jamais varié, je n’ai jamais proposé que le dialogue et la paix dans le respect strict de l’intégrité et de la laà¯cité du Mali. Ce n’est que contraints et forcés que nous avons recouru à  la guerre qui fait des morts, des handicapés, des orphelins et des veuves. Notre seule guerre doit être la guerre contre la misère, la guerre pour la santé et l’éducation de nos enfants, la guerre pour le développement et la démocratie au profit de nos populations. Cet accord de Ouagadougou qui renforce la République du Mali, de nouveau reconnue par ceux de ses enfants qui la rejetaient, n’aurait pas pu être possible sans la caution du Peuple du Mali, c’est-à -dire de vous toutes et de vous tous que je salue et à  qui je redis toute ma confiance. Et C’’est pour ce Peuple qu’il nous faut nous dépasser, nous surpasser encore et encore! C’’est pour ce Peuple que nous devons sortir des logiques individuelles et solitaires ou des surenchères suicidaires! Surtout à  ce stade o๠nous nous acheminons vers l’élection présidentielle, première étape de notre retour à  une vie constitutionnelle normale. Mes chers compatriotes, Pour qui observe la profondeur de l’abà®me dans lequel nous sommes tombés et la rapidité avec laquelle cela s’est produit, celui-là  se rendra à  l’évidence que la crise malienne est très profonde et qu’il ne s’agit pas seulement d’une crise sécuritaire même si cette dernière a ébranlé les fondements de notre intégrité territoriale. Il s’agit d’une crise de notre société et de notre Etat dont il faut identifier tous les paramètres et chercher à  les maà®triser. Il s’agit donc d’une crise qui demande une véritable refondation de notre Etat et de notre gouvernance. Et cette mission ne saurait être menée à  bien par une transition. Pour cela, il faut impérativement un pouvoir issu des urnes ayant davantage de légitimité et beaucoup plus de temps. Cela signifie en clair que plus vite ce pouvoir sera installé, plus tôt les vraies raisons de la crise pourront être prises en charge! C’’est fort de cette conviction et contrairement à  ce que certains pourraient croire, que le Gouvernement du Mali a décidé, en toute indépendance et en toute souveraineté, de fixer le 31 juillet 2013 comme date limite du début des élections et par voie de conséquence le 28 juillet comme date du premier tour de l’élection présidentielle. En fixant cela, nous savions que nous engagions un véritable pari, mais nous savions pouvoir compter encore une fois sur les ressources insoupçonnées du Peuple malien et sur son attachement à  la démocratie si chèrement acquise un certain 26 mars 1991. C’’est pourquoi, J’insiste encore et toujours sur le dialogue, sur le sens patriotique et sur le respect mutuel. Mes chers compatriotes, Après avoir rencontré de nombreux partis politiques, la société civile, les leaders religieux, les familles fondatrices de Bamako, les médias, je vais rencontrer ceux et celles qui ont été retenus par la Cour Constitutionnelle pour briguer le suffrage de leurs concitoyens et que je félicite d’ores et déjà  pour leur courage et leur dédicace au Mali. Loin de nous la prétention de vouloir organiser des élections parfaites; une chose impossible même en situation normale. Mais, nous avons la ferme volonté de réussir des élections transparentes et crédibles dont les résultats seront acceptés par tous et toutes. Parce que toutes et tous les auront voulues comme telles! En évitant de se focaliser sur les difficultés inévitables rencontrées ici ou là  et qu’ensemble nous nous efforcerons de résoudre. Nous pouvons gagner ce pari ! Notre classe politique le peut, notre société civile le peut, nos candidats le peuvent et chacune et chacun d’entre nous le peut! Non seulement nous pouvons gagner ce pari, mais nous le devons. Nous le devons à  ce Pays qui nous a tant donné et à  ce Peuple qui, plus d’une fois durant notre grave crise, a prouvé tous les jours qu’il était digne de ses fiers devanciers. Mes chers compatriotes, Nous avons les ressources sociétales, culturelles et cultuelles nécessaires pour ne pas cultiver la haine et la violence là  o๠nos ancêtres ont semé les graines du partage, de la tolérance, du devoir, du pardon, de la solidarité, et de la justice. Mettons fin aux divisions artificielles qui, bien souvent, ne reflètent que le péril engendré par nos égos et qui peuvent hélas reproduire ici des tragédies de pays qui s’y sont laissés aller et qui ont fini par le regretter. Inscrivons-nous dans la dynamique d’un Pays uni et décidé à  le rester o๠il n’y a ni béret vert, ni béret rouge, mais le béret du Mali. Un Pays o๠il n’y a ni turban taliban, ni turban imouchar, mais le turban du Mali. Un pays o๠il n’y a ni kounta, ni arabe, ni songhay, ni arma, ni sénoufo, ni kassonké, ni soninké, ni bamanan, mais un Peuple qui fait de sa diversité non un handicap, mais une passerelle vers les autres et vers l’avenir ! Notre survie est à  ce prix ! Mes chers compatriotes, Je sonne donc la mobilisation générale des Maliennes et des Maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur, pour le succès des prochaines élections, comme ils ont su si bien le faire pour la libération de notre territoire ! Je sais que je peux compter sur chacune et chacun de vous et que J’aurai l’honneur de vous reparler le jour de l’investiture du troisième Président démocratiquement élu de notre Pays, dans quelques semaines avec la mise en œuvre du second volet de notre feuille de route! Ce Pays n’a d’autre vocation que la Paix et la Solidarité! Soyons confiants en l’avenir du Mali et ayons foi en nous-mêmes. Je souhaite bon Ramadan à  tous et un bon hivernage ! Bonne campagne à  nos 28 candidats Puisse le Tout Puissant continuer à  veiller sur la Mali, Un, Indivisible et Laà¯c! Et qu’il nous bénisse !

Dioncounda Traoré: « Nous ferons tout pour que le 28 juillet, les élections commencent »

Présent depuis quelques heures dans la capitale de l’Europe, le président malien de transition, Dioncounda Traoré, a assuré qu’il « ferait tout » pour que l’élection présidentielle, réclamée par la communauté internationale, débute le 28 juillet. Il s’exprimait ainsi au cours d’un point de presse avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à  Bruxelles. Aucun candidat aux affaires pendant la transition « Nous ferons tout pour que le 28 juillet, les élections commencent », a dit M. Traoré . Il a précisé que ni lui ni aucun membre du gouvernement, ne serait candidat à  l’élection dont le second tour devrait se tenir début août. « Nous voulons donner le maximum de chances au peuple malien d’avoir des élections transparentes », a-t-il ajouté. Dioncounda Traoré a par ailleurs déclaré qu’il ne sera « pas candidat, le Premier ministre ne sera pas candidat, les ministres ne seront pas candidats ». Les futures élections sont réclamées par la communauté internationale qui souhaitent l’installation à  Bamako d’un régime issu des urnes, après le renversement en mars 2012 de Amadou Toumani Touré. Bien que matériellement, il reste encore fort à  faire, les autorités maliennes assurent mettre les bouchées doubles pur que le calendrier de juillet soit respecté. Conférence de Bruxelles: l’UE annonce la couleur Pour amorcer la reconstruction et surtout avancer dans le processus de normalisation, le Mali a besoin d’argent. Ses partenaires européens dont la France est le chef de file depuis le déclenchement de la crise ainsi que d’autres bailleurs de fonds se retrouvent ce mercredi 15 mai à  Bruxelles. L’Union européenne a annoncé qu’elle mettra sur la table plus de 500 millions d’euros pour aider à  la reconstruction du Mali. « Demain, nous engagerons 520 millions d’euros pour le Mali entre 2013 et 2014 », a déclaré à  la presse José Manuel Barroso, président de la commission de l’UE. La France a pour sa part fait savoir que sa contribution devrait tourner autour de 280 millions d’euros. Le Mali évalue à  près de deux milliards d’euros le montant nécessaire pour reconstruire le pays, o๠la France est intervenue en janvier pour chasser les rebelles islamistes qui occupaient le nord du pays.

Edito : quand un président en remplace un autre…

La date est symbolique pour l’actuel locataire de Koulouba, arrivé à  la magistrature suprême par un coup du sort… Alors Président de l’Assemblée nationale, et en vertu des dispositions de la Constitution du Mali qui constata la vacance du pouvoir d’ATT, le président du tout puissant parti ADEMA, fut propulsé Président par intérim quelques jours avant, l’élection manquée du 29 avril 2012. Un an plus tard, l’Adema, son parti, vient d’investir un tout jeune candidat pour porter ses couleurs à  la Présidentielle. Dioncounda Traoré symbolise-t-il alors la fin d’un cycle, la boucle de la boucle, d’une ère o๠les vieux caciques du parti de la ruche, auront régné pendant près de deux décennies aux affaires. Conscients des aspirations du peuple malien, déçus par la vieille garde politique, les barons de l’Adema, n’ont pour autant pas rendu les armes. La bataille fut rude et 19 candidats se déclarèrent parmi lesquels de vieux loups, sortis du bois, après des mois de retraite. Inutile de citer des noms, et à  vouloir trouver la perle rare, l’Adema se choisit un jeune candidat, de 46 ans, pour rester dans la course. l’homme en question, militant de la première heure, ex élève du professeur Traoré et qui aura beaucoup donné au parti, crée momentanément la surprise. D’un autre côté, il lui aussi reproché une gestion douteuse, émaillée d’irrégularités de la direction de la Géologie et des mines o๠il officia quelques années. Du reste, beaucoup le considèrent comme faisant partie de l’ancien système, et incapable d’apporter le changement nécessaire. Du reste, sa nomination irrite certains cadres de la ruche qui bourdonne. Un militant Adema appelle même à  lancer une pétition contre ce choix jugé immature. De son côté, Dioncounda Traoré, doit désormais compter les jours qui lui restent, tant l’échéance approche et tant la communication autour de ces élections s’intensifie en même temps que les allers et venues des diplomates français, ou encore les tournées de candidats qui débutent déjà . Si bien des formations, affichent des candidats jeunes, motivés, désireux d’apporter le changement tant voulu au Mali, et si d’autres de la vieille garde défendront leur précarré becs ongles, l’âge fera t-il la différence et Dramane Dembélé a-t-il de réelles de chance de conduire les destinées du Mali à  l’issue de la présidentielle de Juillet 2013. Ou ce choix n’est-il qu’une manœuvre politicienne pour semer la zizanie dans la ruche ? Sinon, on voudra bien croire, qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années…

Adresse à la Nation de Dioncounda Traoré pour le 22ème anniversaire du 26 mars 1991

Mes chers compatriotes, l’histoire des grandes nations, offre toujours des jalons pour mesurer le chemin parcouru et ce qui reste à  parcourir. Le 26 mars est une de ces dates-repères depuis vingt deux ans, o๠fille d’une rupture que personne n’avait souhaité si violente, la longue quête de nos forces sociales pour le pluralisme a porté ses fruits. C’’est cette quête qui est devenue ce que nous appelons notre processus de démocratisation. Et processus car il n’y a pas de point d’achèvement dans la démocratie qui, comme tout idéal, est à  poursuivre et à  parfaire. Or cet idéal, ce sont des hommes qui le poursuivent. Ils le poursuivent dans les limites de leurs attributs, de leurs connaissances et de leur époque. Eux qui ne sont ni au-dessus de l’erreur, ni au-dessus des contingences. D’ailleurs, nulle part, les projets de société ne se sont construits de manière linéaire. A fortiori quand il s’agit d’élargir l’espace des libertés, libérer les énergies créatrices, rendre les citoyens égaux devant les opportunités et la loi, travailler à  une société du mérite et œuvrer à  l’épanouissement des gouvernés tout en leur assurant le pouvoir de choisir leurs dirigeants. Parce que C’’était tout cela le 26 mars 1991. C’’est tout cela la feuille de route de la 3è République née du combat et du sacrifice de nos plus anciens comme de nos jeunes. Je m’incline devant la mémoire de tous ceux et toutes celles qui sont tombés avant et pendant les mois difficiles qui ont permis au peuple malien d’obtenir le changement réclamé. Mes chers compatriotes, En vingt deux ans d’exercice démocratique, si notre pays a connu des succès indéniables, il a eu aussi des bas, il ne sert à  rien de se le cacher, la politique de l’autruche ne menant qu’à  l’impasse. Notre processus est perfectible. D’abord les libertés fondamentales méritent d’être renforcées, car sont partie intégrante des aspirations pour lesquelles notre pays s’est soulevé. Ces aspirations ne sont mieux traduites que dans le respect strict par l’Etat de tous les droits des citoyens. En retour, les citoyens ne confortent la démocratie que s’ils sont à  la fois conscients et respectueux de leurs devoirs. Or, l’Etat et le citoyen de la 3è République ont encore beaucoup à  faire pour s’approprier les mécanismes et les codes de fonctionnement d’une société démocratique qui ne cautionnerait ni le fait du prince, ni la licence ou l’incivisme. Concernant le principe du libre choix des dirigeants et de l’alternance au pouvoir, la vigilance est de mise pour éviter ici les graves crises post-électorales qui, dans certains pays, ont créé des conflits fratricides et meurtriers. En 2012, notre troisième expérience d’alternance constitutionnelle qui aurait été un test concluant de maturité démocratique, s’est terminée dans les conditions que nous savons tous. Le 17 janvier, le 22 mars 2012 et les péripéties douloureuses et souvent tragiques qui ont émaillé l’année 2012 ont le mérite de nous rappeler qu’un Etat n’est jamais assez vigilant, qu’un processus démocratique s’appuie sur un Etat fort. Un Etat fort de son Armée forte, disciplinée et républicaine. En effet, chaque difficulté, chaque échec, nous offre l’opportunité de mieux comprendre, de nous corriger et de nous dépasser. Sous cet angle, nous avons beaucoup à  apprendre de nos crises actuelles pour construire un Etat mieux gouverné, plus proche des préoccupations des populations et plus comptable de ses actes. Mais s’ils ont surpris certains et choqué d’autres, les regrettables soubresauts de l’année 2012 ne devraient pas inciter au pessimisme plus que de raison. Car le projet démocratique reste pertinent. Il reste le choix du peuple, il reste le choix des dirigeants, il reste le choix des partenaires qui nous accompagnent dans notre processus de développement. Il n’y a pas d’autre alternative. Ce projet a connu de dangereux écarts et il est encore à  craindre que ceux qui ne peuvent pas gouverner par les urnes cherchent par la rue et la ruse les moyens de peser sur la vie de la nation. Mais force est de constater la résilience de notre processus démocratique. Celui-ci évolue, malgré toutes les contraintes et toutes les pesanteurs. Et nous sommes en train d’aller vers le test de maturité d’une troisième alternance constitutionnelle suite à  des élections prévues pour juillet prochain et que nous voulons transparentes et conviviales. Je sais que nous en avons les moyens. Car après treize scrutins en vingt un ans, soit un référendum, quatre élections présidentielles, quatre élections législatives et quatre élections municipales, le peuple malien a acquis le réflexe du vote. Ceci n’est pas un mince acquis. C’’est de cet acquis que découle tout le reste. Et contre d’autres bégaiements de notre histoire, l’électeur a le pouvoir de s’assurer qu’il a opté pour une gouvernance forte, reposant sur une adhésion sociale large et mobilisable, avec un tableau de bord surveillé et des contre-pouvoirs qui s’expriment dans l’intérêt de la démocratie. Mes chers compatriotes, Evaluer notre parcours est salutaire car le progrès vient de là . Nous devrions cependant faire attention à  ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous ne devrions pas cracher sur ce que nous avons réussi de bon et retenir seulement le moins bon. C’’est la démocratisation qui a imposé le débat et la négociation entre la puissance publique et les citoyens, qu’il s’agisse de l’école ou du monde du travail, de la gestion des villes comme des campagnes. J’en veux pour preuve la libération des initiatives et de la grande créativité de notre peuple. A cet égard, nous pouvons nous féliciter d’être devenu une société qui se bat pour que les décisions affectant la vie des citoyens soient de plus en plus participatives. J’en veux pour preuve les multiples plateformes sectorielles ou géographiques, ainsi que le formidable élan de la société civile et qui est un solide acquis de la révolution de mars 1991. J’en veux également pour preuve l’existence d’institutions qui, tout en évitant de polariser les relations avec l’Exécutif, participent chacune à  la gestion publique : Parlement, Haut Conseil des Collectivités territoriales, Conseil Economique, Social et Culturel, pouvoir judiciaire et d’autres encore. Loin de moi l’idée d’affirmer que tous nos mécanismes sont solides, qu’il n’y a pas d’exclusion, qu’il n’y a pas de problèmes. Au contraire, les défis sont énormes et multiformes ! Par exemple le processus de décentralisation. Résultante concrète du consensus que notre pays devait être géré autrement en donnant au citoyen plus de responsabilité, le processus de décentralisation, notre réforme majeure, a connu l’enlisement. Il est impératif de remettre en selle ce processus parce qu’il participe de la justice sociale et de l’équité, il participe du minimum démocratique et il est la réponse aujourd’hui aux revendications de demain. Il est surtout le moyen le plus efficace de protéger ce que ce pays a d’essentiel : sa belle diversité et sa mosaà¯que humaine, de Kidal à  Sikasso, de Tombouctou à  Kayes. Il est enfin le liant le plus efficace pour ressouder notre pays que certains de ses propres enfants n’hésitent pas à  malmener, ce pays qui nous a tout donné et à  qui nous devons tout. Les défis de la jeunesse et de la demande sociale ne sont pas des défis faciles à  relever non plus et C’’est là  la mère de toutes nos batailles. Autant de défis qui conditionnent le devenir de la nation. La démocratie ne saurait être une finalité en soi mais le moyen, le raccourci pour une meilleure distribution des opportunités, une meilleure qualité de vie pour tous, un meilleur cadre de vie pour les citoyens. D’o๠l’impératif pour l’Etat de gérer de la manière la plus transparente les ressources d’un Etat qui est pauvre même s’il peut être fier d’avoir enregistré pendant deux décennies, des taux de croissance économique positifs. Ces taux, nous le savons, doivent être mis en adéquation avec une croissance démographique qui est sans précédent et qui appelle plus d’écoles, plus d’emplois, plus de centres de santé, plus d’infrastructures de base en somme. Là  résident la force et la faiblesse du projet issu de mars 1991 qui était, après tout, le frémissement de la jeunesse pour un printemps, son printemps qu’elle attend et qu’il faudra bien lui donner. s’organiser et s’entendre pour l’aboutissement de cette espérance est possible, même s’il s’agit d’un travail de longue haleine. Mais C’’était un cri en mars 1991. C’’est encore un cri en mars 2013. Je fais foi au Mali. Je demande à  tous et toutes de faire foi au Mali qui peut tout réussir si ses enfants se donnent la main. Je voudrais pour terminer, remercier et saluer notre Armée Nationale. Je voudrais saluer et remercier les Nations Unis, l’Union Européenne. Je voudrais saluer et remercier la France de François Hollande, le Tchad d’Idriss Deby Itno, l’ensemble des pays de la CEDEAO et d’Afrique dont les valeureux fils sont en train de mourir à  nos côtés pour la paix et la sécurité dans le monde, pour le respect de l’homme dans ses droits et sa dignité, pour le monde démocratique, juste et solidaire. Je souhaite un anniversaire dans le recueillement, la communion et la résolution de mettre le Mali au-dessus de tout Aux martyrs, je renouvelle la reconnaissance de la nation et à  leurs familles toutes nos condoléances une fois de plus. Vive le Mali, un et indivisible ! Vive la démocratie ! Que Dieu vous bénisse !

Message du Président de la République à l’occasion du 8 Mars

La communauté Internationale célèbre, ce 08 mars, la Journée Internationale de la Femme dont le thème choisi par les Nations Unies, cette année, est : « Une promesse est une promesse : il est temps de passer à  l’action pour mettre fin à  la violence à  l’égard des femmes ». En cette heureuse occasion, il je voudrais rendre un vibrant hommage aux Maliennes des campagnes et des villes pour leur contribution combien remarquable à  l’effort de développement de notre pays. Cette année, la commémoration de cet évènement majeur dans l’agenda national intervient dans un contexte de crise consécutif à  près d’un an d’occupation de notre pays par des groupes de narcoterroristes, et la guerre de libération à  eux livrée par notre pays et ses alliés de la communauté internationale. Comme dans la plupart des situations de crise observées à  travers le monde, les femmes, les filles, les enfants et les personnes âgées sont les catégories sociales qui payent le plus lourd tribut. On dénombre plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées à  l’intérieur de notre pays et réfugiées dans les pays voisins dont une très forte proportion de femme. C’’est conscientes de leurs responsabilités historiques dans la libération de notre pays du joug des terroristes que les femmes du Mali ont décidé de placer l’édition 2013 de la Journée internationale de la Femme sous le signe du Soutien aux Forces de Défense et de Sécurité. Je leur en sais gré et leur souhaite une bonne célébration. Je prie Dieu pour que l’édition 2014 soit plus festive parce que, je l’espère vivement, intervenant dans un pays totalement libéré, pacifié et réconcilié. Bonne fête du 08 mars aux Femmes du Mali, d’Afrique et du Monde. Koulouba, le 07 Mars 2013 Pr. Dioncounda TRAORE Président de la République

Conseil des Ministres du 6 Mars 2013

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant création, organisation et modalités de fonctionnement de la Commission Dialogue et Réconciliation. Dans le cadre de la recherche d’une paix durable et de la réconciliation nationale, la Feuille de Route pour la Transition approuvée par l’Assemblée nationale le 29 janvier 2013 a prévu la création d’une Commission Dialogue et Réconciliation en vue de faciliter la recherche des voies et moyens susceptibles de sortir notre pays des crises récurrentes. Le projet de décret adopté consacre la création de cette Commission pour une durée de deux ans. La Commission Dialogue et Réconciliation a pour mission de rechercher, par le dialogue, la réconciliation entre toutes les communautés maliennes. A ce titre, elle est chargée, entre autres : – de recenser les forces politiques et sociales concernées par le processus de dialogue et de réconciliation ; – d’identifier les groupes armés éligibles au dialogue conformément à  la Feuille de Route pour la Transition ; – d’enregistrer les cas de violation des droits de l’homme commis dans le pays au début des hostilités jusqu’à  la reconquête totale du pays ; – de proposer les moyens de toute nature susceptibles de contribuer à  surmonter les traumatismes subis par les victimes ; – d’identifier et de faire des propositions pour la réalisation des actions destinées à  renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale. Constituée de façon inclusive de toutes les composantes de la nation et de tous les acteurs de la crise, la Commission Dialogue et Réconciliation sera placée auprès du Président de la République. Sur le rapport du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant acquisition de la nationalité malienne par voie de naturalisation. Conformément aux dispositions de la loi portant Code des Personnes et de la Famille, la nationalité malienne est accordée par voie de naturalisation aux personnes ci-après : – Monsieur Daher Assoumany JAOTOMBO, né à  Befelatanama, République de Madagascar ; – Madame Michèle Grazelia IFOUTA RAZINGUE, née à  Libréville, République du Gabon ; – Monsieur Désiré GUELLY, né à  Lomé, République du Togo ; – Monsieur Bertin BESSONGA BESSONG, né à  Yaoundé, République du Cameroun ; – Monsieur Ghaleb TARHINI, né à  Aba, République du Liban ; – Monsieur Fautin NDINDAYNO, né à  Kagano, République du Rwanda ; – Monsieur Maurice COPE, né à  Dakar, République du Sénégal ; – Monsieur Jean François EDOQUE, né à  Yaoundé, République du Cameroun ; – Monsieur MROUI Kamel REDA, né à  Zrarieh, République du Liban ; – Madame MROUI Fatme GHASSAN, née à  Zrarieh, République du Liban ; – Monsieur Mohamed Lamine AITOUTI, né à  Alger, République Algérienne ; – Monsieur Janvier MOUSSAN MOMA, né à  Yangben, République du Cameroun. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ADMINISTRATION TERRITORIALE, DE LA DECENTRALISATION ET DE l’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE – Directeur général du Centre de Formation des Collectivités territoriales : Madame COULIBALY Thérèse Nagnouma SAMAKE, Planificateur. – Directeur de Cabinet du Gouverneur de la Région de Gao : Monsieur Adama KANSAYE, Administrateur civil. – Directeur de Cabinet du Gouverneur de la Région de Kidal : Monsieur Mamadou THIAM, Administrateur civil. – Conseiller aux Affaires administratives et juridiques du Gouverneur de la Région de Kayes : Monsieur Intalhant AG ERSYL, Administrateur civil. – Conseiller aux Affaires administratives et juridiques du Gouverneur de la Région de Kidal : Monsieur Mamoutou Balla DEMBELE, Administrateur civil. – Conseiller aux Affaires administratives et juridiques du Gouverneur du District de Bamako : Monsieur Seydou Kalifa TRAORE, Administrateur civil. – Conseiller aux Affaires économiques et financières du Gouverneur de la Région de Gao : Monsieur Ibrahim ARBONCANA, Ingénieur de la Statistique. – Conseillers aux Affaires économiques et financière du Gouverneur du District de Bamako : Monsieur Barou GUINDO, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural. – Préfet du cercle de Kita : Monsieur Sékou SAMAKE, Administrateur civil. – Préfet du Cercle de Yélimané : Monsieur Daniel DEMBELE, Administrateur civil. – Préfet du Cercle de Koulikoro : Monsieur Marc DARARA, Administrateur civil. – Préfet du Cercle de Bankass : Monsieur Sékou Amadou DENON, Administrateur civil – Préfet du Cercle de Koro : Monsieur Adama COULIBALY, Administrateur civil – Préfet du Cercle de Niafunké : Monsieur Alhousseyni M. MAIGA, Administrateur civil. – Préfet du Cercle de Bourem : Monsieur Issa KONE, Administrateur civil AU TITRE DU MINISTERE DES MINES – Directeur de l’Autorité pour la Promotion de la Recherche pétrolière au Mali : Monsieur Lamine Alexis DEMBELE, Ingénieur de l’Industrie et des Mines. AU TITRE DU MINISTERE DU LOGEMENT, DES AFFAIRES FONCIERES ET DE l’URBANISME – Conseiller technique : Monsieur Jacques CISSE, Inspecteur des Impôts. – Directeur général de l’Office Malien de l’Habitat : Monsieur Modibo KADJOKE, Juriste AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION : – Chargé de mission : Madame Oumou BERTHE, Administrateur des Arts et de la Culture. BAMAKO, LE 06 MARS 2013 P/LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT P.O LE SECRETAIRE GENERAL ADJOINT, Mamadou TRAORE Chevalier de l’Ordre National . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 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Discours de Dioncounda Traoré au au 42ème Sommet de la CEDEAO (Yamoussoukro – 28 février 2013)

Excellence Monsieur le Président de la Conférence des chefs d’états de la CEDEAO Excellence Madame et Messieurs les chefs d’état et de gouvernement Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO Monsieur le Représentant Spécial de l’Union Africaine, Président de la MISMA Mesdames, Messieurs, les ministres Excellence Mesdames, Messieurs les membres du corps diplomatique Distingués invités, mesdames, messieurs Il y a un peu plus d’un an, le 17 février 2012, lors de son 40eme Sommet ordinaire, placé sous le signe de la consolidation de la paix, de la sécurité et de la culture de la démocratie, la CEDEAO portait à  sa présidence, le Président Alassane OUATTARA qui nous reçoit aujourd’hui avec la chaleur de l’hospitalité ivoirienne, dans cette ville – symbole de Yamoussoukro, au C’œur du pays Baoulé qui a donné au monde la formule partout connue : AKWABA. Chez le regretté Félix Houphouet Boigny, l’homme de la Paix, l’avocat du dialogue, notre père à  tous. A l’anniversaire de ce mandat salutaire pour mon pays C’’est à  la fois un devoir et un plaisir pour moi de m’adresser à  vous, Président Alassane OUATTARA. Vous vous êtes dépensé sans compter pour redynamiser notre organisation sous régionale mais aussi et surtout pour que le Mali puisse recouvrer son intégrité territoriale, vous qui aviez déjà  tant à  faire sur le front de la réconciliation et de la reconstruction en Côte d’Ivoire. Grace à  vous, la Côte d’Ivoire est entrain de réintégrer le cercle vertueux du progrès et le Mali est en voie, grâce à  vous, de sortir du cercle vicieux de la plus grave crise de son histoire. Merci donc Président OUATTARA et permettez qu’en cette occasion, solennelle en tant que Président d’un pays profondément ému par l’élan unanime de solidarité dont il a bénéficié, je réitère l’expression de la gratitude de tout le Mali à  tous ses frères et amis. Je voudrais saluer l’accompagnement combien décisif et bienveillant de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest en particulier, de l’Union Africaine et également des Nations Unies et de l’Union Européenne avant et pendant notre crise. Je voudrais saluer tous les chefs d’état de notre organisation sous régionale dont les troupes se battent et meurent aujourd’hui sur le sol Malien. Présidents Yayi Boni, Blaise Campaoré, Macky Sall, Faure Gnassingbe, Jonathan Goodluck, Alpha Condé, John Mahma, Mahamadu Issoufou, merci à  mon nom personnel, au nom du Peuple du Mali qui se souviendra toujours. Chers frères et sœurs de la CEDEAO, de l’Afrique et du monde, je voudrais également vous demander de vous joindre une fois de plus à  vos frères et sœurs du Mali pour saluer le Président Idris Deby Itno ainsi que le Peuple Tchadien pour l’engagement massif et qualitatif de la vaillante armée Tchadienne au Nord du Mali. Elle a hélas enregistré ses premiers martyrs. 24 valeureux fils du Tchad ont fait don de leur vie pour la paix, pour la liberté et la dignité de l’homme. Nous nous inclinons pieusement devant leur mémoire. Ces douloureuses et injustes pertes en vies humaines ne font que renforcer notre détermination commune à  ne laisser aucun répit aux terroristes et aux narcotrafiquants que nous combattrons de toutes nos forces. Je voudrais souligner ici que la présence de cette armée aguerrie est une présence structurante. l’autre présence structurante dont je me réjouis est celle de l’Armée Française à  Bamako, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal et plus au Nord encore. C’’est l’illustration la plus éloquente de la fraternité, de la solidarité entre les hommes et de la fidélité du pays de la révolution de 1789 aux valeurs de liberté, de fraternité et de dignité de l’homme. Sans François Hollande et sans l’armée française la face du Mali et peut être celle de bien des états de notre sous-région eussent été bien différentes à  l’heure o๠je vous parle. Excellence Mesdames et Messieurs l’armée Malienne et ses alliées françaises et africaines sont engagées sur plusieurs fronts pour pourchasser et détruire complètement les repaires des terroristes et des narco-djihadistes. La donne est en train de changer dans le sens souhaité et il est permis de regarder l’avenir avec plus d’espoir qu’il y a deux mois o๠les ⅔ de notre territoire étaient occupés. Toutes les grandes villes du Septentrion sont sous le contrôle des forces alliées et de l’Etat Malien : Konna, Douentza, Djabaly, Gao, Bourem, Toumbouctou sont libérés et la traque des terroristes se poursuit dans l’Adrar des Ifoghas. Affaiblis et déstructurés par les frappes de l’aviation française, pourchassés par les militaires Maliens et alliés déployés au sol, les narco-djihadistes en déroute entreprennent une guerre asymétrique caractérisée par le harcèlement des troupes, les attentats suicides et les attentats à  la voiture piégée. Les terroristes d’AQMI, du MUJAO, d’Ancar-Dine, du MNLA et leurs alliés cherchent à  créer la psychose chez les populations déjà  éprouvées par près d’un an d’occupation. C’’est pourquoi nous devons rester particulièrement vigilants car l’ennemi conserve encore une forte capacité de nuisance. Néanmoins, l’administration réoccupe progressivement ses positions. La Feuille de route du Gouvernement adoptée par l’Assemblée nationale prévoit le rapatriement de près de trois cent mille de nos compatriotes réfugiés dans les pays voisins. Le processus du dialogue inter-malien qui sera mené en collaboration avec la médiation de la CEDEAO est en train d’être organisé. La Commission Nationale pour le Dialogue et la Réconciliation sera créée dans moins d’une semaine et sera constituée de représentants de l’ensemble des Communautés du Nord et du Sud, toutes couches sociales et toutes ethnies confondues. Excellences Mesdames et Messieurs, Quant à  l’organisation des élections générales, comme vous le savez, nous avons fixé le 31 juillet 2013 comme date limite de leur tenue. Il s’agit là  d’un véritable challenge que nous nous efforcerons de gagner. Le Gouvernement s’est attelé dès le début de la Transition à  leur préparation. Nos spécialistes des questions électorales travaillent d’arrache-pied à  produire un fichier électoral crédible avec à  la clef l’élaboration d’une carte assortie d’un identifiant unique pour chaque malien et chaque malienne. Cette carte produite à  partir des données du Recensement Administratif à  Vocation d’Etat Civil (RAVEC) permettra de diminuer les risques de fraude. Le budget prévisionnel pour l’organisation de ces élections est de 60 milliards de francs CFA et C’’est le lieu pour moi de lancer un appel à  la Communauté internationale afin de nous aider pour une parfaite organisation de ces scrutins. l’organisation d’élections présidentielle et législatives transparentes et crédibles telles que recommandées par la résolution 2085 du 20 décembre 2012 sera le meilleur test de notre capacité et de notre volonté de tourner la page de la plus grave crise institutionnelle et sécuritaire que notre pays ait jamais connue. Excellences Mesdames et Messieurs, La mise en œuvre des actions inscrites dans la Feuille de route permettra de relever les différents défis qui se posent au Mali en matière de sécurité, de restauration de la démocratie et de relance des activités socio-économiques. Pour atteindre ces objectifs, en plus des ressources prévues dans le budget d’Etat 2013, le Mali compte sur l’assistance des pays amis et des partenaires techniques et financiers traditionnels. Il y a lieu de se féliciter des résultats de la Conférence des Donateurs sur le Mali du 29 janvier 2013 à  Addis-Abeba, de la décision de l’Union Européenne, du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et de nombreux partenaires de reprendre la coopération avec le Mali dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, la reconstruction post-conflit, la relance de la croissance et le développement. Par ailleurs, le concept stratégique, fondement de l’action de la MISMA, vient d’être révisé à  Bamako. Cette mission ne demeurera pertinente que porteuse du mandat le plus approprié pour protéger l’intégrité de notre pays, ramener et maintenir la paix et la sécurité dans les régions en cours de libération, dans l’espace CEDEAO, en Afrique et dans le monde. C’’est pourquoi nous sommes fortement favorables à  la transformation du mandat de la MISMA dès que les territoires occupés seront libérés, afin de faire de la MISMA une force de maintien de la Paix des Nations Unies. Excellence Mesdames et Messieurs, Comme nous l’avons toujours affirmé dans toutes nos déclarations, le Mali est entraà®né dans une guerre qu’il n’a pas souhaitée et nous sommes toujours restés ouverts au dialogue, mais à  un dialogue qui respecte l’intégrité de notre territoire et la laà¯cité de notre République. Je suis venu vous dire encore une fois, chers frères, chères sœurs, chers amis, que nous aurions préféré ne jamais avoir à  tirer un seul coup de feu, que le dialogue est ce que nous avons toujours souhaité et qu’obligés de faire la guerre, notre gouvernement n’acceptera pas, pour l’honneur de la République et de l’Armée que quiconque soit victime d’exaction ou de justice expéditive. Nous veillerons à  ce que toute personne, militaire ou civile, qui se rendra coupable d’exactions réponde de ses actes devant les juridictions compétentes maliennes ou internationales. Messager d’un pays qui a le sens de la fierté et de la justice et qui voit dans certaines informations diffusées avec insistance et énoncées toujours au conditionnel, la volonté de désinformer et de jeter de l’huile sur le feu, je suis là  aussi pour réclamer le sens de la mesure, le sens de la justice. Pour demander aux avocats de l’indéfendable de ne pas continuer davantage leurs allégations que nous considérons comme autant d’injures contre une Nation déjà  blessée. Le Mali doit être accompagné et compris dans sa recherche de compromis pour que les communautés du Nord réapprennent à  vivre ensemble, dans l’histoire assumée et purgée d’une crise dont il ne faut pas sous-estimer la profondeur. On devrait plutôt diffuser et rediffuser le message délivré par ces jeunes officiers maliens aux populations de Tombouctou et Gao, leur demandant de ne pas faire d’amalgame et leur expliquant que l’action de l’Armée a pour objectif de les libérer de leurs tortionnaires mais, qu’en aucun cas, elle ne saurait poser d’action contre une communauté particulière ou entreprendre quelque action de représailles. Le Mali n’a accusé personne. Mais que personne ne nous accuse à  tort ! Qu’on ne lui jette pas la pierre quand ce sont des excuses qu’il mérite. Qu’on ne vienne pas nous dire que ce sont des hommes de Dieu qui sont en train d’être combattus car ce sont eux qui ont déclaré la guerre à  leurs frères en Islam ! Mais il est désormais établi, qu’en réalité, leur religion, C’’est le narcodollars !!! Oui, nous sommes ouverts au dialogue s’il permet de soustraire les masses crédules des agissements de doctrinaires fous qui n’accordent aucun prix à  la vie humaine. Et qu’on ne vienne pas nous dire que la communauté Touareg et encore moins l’ensemble des communautés du Nord, ce sont ces fauteurs de troubles habitués à  l’argent facile, à  la supercherie et à  la manipulation. Les communautés du Nord sont hélas celles qui vivent dans les camps depuis les premiers coups de feu en janvier 2012, après avoir laissé derrière elles leurs animaux et leurs terroirs par la faute de ceux qui ont aujourd’hui l’indécence de vouloir parler en leur nom. Excellences Madame, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames, Messieurs, Je ne serais pas là  au 43ème sommet de la CEDEAO pour vous parler. C’’est mon souhait et je ferai tout pour que ce souhait soit réalisé et que ce soit un Président élu, fort de toute sa légitimité, qui prenne la parole devant vous dans quelques mois. Aucun présent ne saurait être plus grand pour mon pays et aucun remerciement ne serait mieux souhaité par vous dont les troupes sont en train de risquer leur vie pour l’intégrité territoriale du Mali, mais aussi pour sa démocratie. Je n’aimerais pas partir cependant sans partager avec vous une préoccupation profonde sur la situation du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Car la crise malienne n’est qu’une préfiguration du schéma voulu pour tous nos Etats qui sont tous soit dans l’arc de la menace terroriste et narco-djihadiste soit dans l’arc du terrorisme maritime. Il ne faudra pas non plus oublier qu’avant le « test de vérité », l’Armée malienne faisait figure d’une des grandes armées de la sous-région. Ce qui nous est arrivé est connu de tous. Et la leçon qu’il faut en tirer est que le Mali ne pouvait s’en tirer tout seul. Il a fallu que vous accouriez tous, il a fallu que la France accoure avec le soutien de la communauté internationale dans le cadre d’une solidarité qui, je suis sûr, fera jurisprudence. Ce cas du Mali nous rappelle brutalement l’impérieuse nécessité de disposer de forces sous-régionales en attente et immédiatement opérationnelles et l’urgence de mettre en place ce dispositif crucial pour notre architecture sous régionale voire continentale de paix et de sécurité. C’’est sans doute le seul moyen de faire en sorte que notre tragédie, à  nous, ne se reproduise nulle part ailleurs dans notre région. Nous devons rechercher constamment les causes de nos insécurités sans jamais mettre la tête dans le sable. Ainsi seulement, la crise malienne aura servi à  toute la sous-région. Excellences Madame, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames, Messieurs, Je vous dis merci du fond du C’œur. Je vous redis la gratitude du peuple malien et avec lui nous vous disons que le Mali revient, que le Mali libre et démocratique reviendra prendre sa place parmi vous, plus fort des enseignements de sa crise et de sa volonté de ne plus sombrer. Vive la CEDEAO ! Vive l’Intégration Régionale ! Vive l’Afrique ! Vive la Solidarité entre tous les peuples du monde ! Merci pour votre attention.

Dioncounda TRAORE: la donne change « dans le sens souhaité »

Excellence Monsieur le Président de la Conférence des chefs d’états de la CEDEAO Excellence Madame et Messieurs les chefs d’état et de gouvernement Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO Monsieur le Représentant Spécial de l’Union Africaine, Président de la MISMA Mesdames, Messieurs, les ministres Excellence Mesdames, Messieurs les membres du corps diplomatique Distingués invités, mesdames, messieurs Il y a un peu plus d’un an, le 17 février 2012, lors de son 40eme Sommet ordinaire, placé sous le signe de la consolidation de la paix, de la sécurité et de la culture de la démocratie, la CEDEAO portait à  sa présidence, le Président Alassane OUATTARA qui nous reçoit aujourd’hui avec la chaleur de l’hospitalité ivoirienne, dans cette ville – symbole de Yamoussoukro, au C’œur du pays Baoulé qui a donné au monde la formule partout connue : AKWABA. Chez le regretté Félix Houphouet Boigny, l’homme de la Paix, l’avocat du dialogue, notre père à  tous. A l’anniversaire de ce mandat salutaire pour mon pays C’’est à  la fois un devoir et un plaisir pour moi de m’adresser à  vous, Président Alassane OUATTARA. Vous vous êtes dépensé sans compter pour redynamiser notre organisation sous régionale mais aussi et surtout pour que le Mali puisse recouvrer son intégrité territoriale, vous qui aviez déjà  tant à  faire sur le front de la réconciliation et de la reconstruction en Côte d’Ivoire. Grace à  vous, la Côte d’Ivoire est entrain de réintégrer le cercle vertueux du progrès et le Mali est en voie, grâce à  vous, de sortir du cercle vicieux de la plus grave crise de son histoire. Merci donc Président OUATTARA et permettez qu’en cette occasion, solennelle en tant que Président d’un pays profondément ému par l’élan unanime de solidarité dont il a bénéficié, je réitère l’expression de la gratitude de tout le Mali à  tous ses frères et amis. Je voudrais saluer l’accompagnement combien décisif et bienveillant de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest en particulier, de l’Union Africaine et également des Nations Unies et de l’Union Européenne avant et pendant notre crise. Je voudrais saluer tous les chefs d’état de notre organisation sous régionale dont les troupes se battent et meurent aujourd’hui sur le sol Malien. Présidents Yayi Boni, Blaise Campaoré, Macky Sall, Faure Gnassingbe, Jonathan Goodluck, Alpha Condé, John Mahma, Mahamadu Issoufou, merci à  mon nom personnel, au nom du Peuple du Mali qui se souviendra toujours. Chers frères et sœurs de la CEDEAO, de l’Afrique et du monde, je voudrais également vous demander de vous joindre une fois de plus à  vos frères et sœurs du Mali pour saluer le Président Idriss Deby Itno ainsi que le Peuple Tchadien pour l’engagement massif et qualitatif de la vaillante armée Tchadienne au Nord du Mali. Elle a hélas enregistré ses premiers martyrs. 24 valeureux fils du Tchad ont fait don de leur vie pour la paix, pour la liberté et la dignité de l’homme. Nous nous inclinons pieusement devant leur mémoire. Ces douloureuses et injustes pertes en vies humaines ne font que renforcer notre détermination commune à  ne laisser aucun répit aux terroristes et aux narcotrafiquants que nous combattrons de toutes nos forces. Je voudrais souligner ici que la présence de cette armée aguerrie est une présence structurante. l’autre présence structurante dont je me réjouis est celle de l’Armée Française à  Bamako, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal et plus au Nord encore. C’’est l’illustration la plus éloquente de la fraternité, de la solidarité entre les hommes et de la fidélité du pays de la révolution de 1789 aux valeurs de liberté, de fraternité et de dignité de l’homme. Sans François Hollande et sans l’armée française la face du Mali et peut être celle de bien des états de notre sous-région eussent été bien différentes à  l’heure o๠je vous parle. Excellence Mesdames et Messieurs l’armée Malienne et ses alliées françaises et africaines sont engagées sur plusieurs fronts pour pourchasser et détruire complètement les repaires des terroristes et des narco-djihadistes. La donne est en train de changer dans le sens souhaité et il est permis de regarder l’avenir avec plus d’espoir qu’il y a deux mois o๠les ⅔ de notre territoire étaient occupés. Toutes les grandes villes du Septentrion sont sous le contrôle des forces alliées et de l’Etat Malien : Konna, Douentza, Djabaly, Gao, Bourem, Toumbouctou sont libérés et la traque des terroristes se poursuit dans l’Adrar des Ifoghas. Affaiblis et déstructurés par les frappes de l’aviation française, pourchassés par les militaires Maliens et alliés déployés au sol, les narco-djihadistes en déroute entreprennent une guerre asymétrique caractérisée par le harcèlement des troupes, les attentats suicides et les attentats à  la voiture piégée. Les terroristes d’AQMI, du MUJAO, d’Ancar-Dine, du MNLA et leurs alliés cherchent à  créer la psychose chez les populations déjà  éprouvées par près d’un an d’occupation. C’’est pourquoi nous devons rester particulièrement vigilants car l’ennemi conserve encore une forte capacité de nuisance. Néanmoins, l’administration réoccupe progressivement ses positions. La Feuille de route du Gouvernement adoptée par l’Assemblée nationale prévoit le rapatriement de près de trois cent mille de nos compatriotes réfugiés dans les pays voisins. Le processus du dialogue inter-malien qui sera mené en collaboration avec la médiation de la CEDEAO est en train d’être organisé. La Commission Nationale pour le Dialogue et la Réconciliation sera créée dans moins d’une semaine et sera constituée de représentants de l’ensemble des Communautés du Nord et du Sud, toutes couches sociales et toutes ethnies confondues. Excellences Mesdames et Messieurs, Quant à  l’organisation des élections générales, comme vous le savez, nous avons fixé le 31 juillet 2013 comme date limite de leur tenue. Il s’agit là  d’un véritable challenge que nous nous efforcerons de gagner. Le Gouvernement s’est attelé dès le début de la Transition à  leur préparation. Nos spécialistes des questions électorales travaillent d’arrache-pied à  produire un fichier électoral crédible avec à  la clef l’élaboration d’une carte assortie d’un identifiant unique pour chaque malien et chaque malienne. Cette carte produite à  partir des données du Recensement Administratif à  Vocation d’Etat Civil (RAVEC) permettra de diminuer les risques de fraude. Le budget prévisionnel pour l’organisation de ces élections est de 60 milliards de francs CFA et C’’est le lieu pour moi de lancer un appel à  la Communauté internationale afin de nous aider pour une parfaite organisation de ces scrutins. l’organisation d’élections présidentielle et législatives transparentes et crédibles telles que recommandées par la résolution 2085 du 20 décembre 2012 sera le meilleur test de notre capacité et de notre volonté de tourner la page de la plus grave crise institutionnelle et sécuritaire que notre pays ait jamais connue. Excellences Mesdames et Messieurs, La mise en œuvre des actions inscrites dans la Feuille de route permettra de relever les différents défis qui se posent au Mali en matière de sécurité, de restauration de la démocratie et de relance des activités socio-économiques. Pour atteindre ces objectifs, en plus des ressources prévues dans le budget d’Etat 2013, le Mali compte sur l’assistance des pays amis et des partenaires techniques et financiers traditionnels. Il y a lieu de se féliciter des résultats de la Conférence des Donateurs sur le Mali du 29 janvier 2013 à  Addis-Abeba, de la décision de l’Union Européenne, du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et de nombreux partenaires de reprendre la coopération avec le Mali dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, la reconstruction post-conflit, la relance de la croissance et le développement. Par ailleurs, le concept stratégique, fondement de l’action de la MISMA, vient d’être révisé à  Bamako. Cette mission ne demeurera pertinente que porteuse du mandat le plus approprié pour protéger l’intégrité de notre pays, ramener et maintenir la paix et la sécurité dans les régions en cours de libération, dans l’espace CEDEAO, en Afrique et dans le monde. C’’est pourquoi nous sommes fortement favorables à  la transformation du mandat de la MISMA dès que les territoires occupés seront libérés, afin de faire de la MISMA une force de maintien de la Paix des Nations Unies. Excellence Mesdames et Messieurs, Comme nous l’avons toujours affirmé dans toutes nos déclarations, le Mali est entraà®né dans une guerre qu’il n’a pas souhaitée et nous sommes toujours restés ouverts au dialogue, mais à  un dialogue qui respecte l’intégrité de notre territoire et la laà¯cité de notre République. Je suis venu vous dire encore une fois, chers frères, chères sœurs, chers amis, que nous aurions préféré ne jamais avoir à  tirer un seul coup de feu, que le dialogue est ce que nous avons toujours souhaité et qu’obligés de faire la guerre, notre gouvernement n’acceptera pas, pour l’honneur de la République et de l’Armée que quiconque soit victime d’exaction ou de justice expéditive. Nous veillerons à  ce que toute personne, militaire ou civile, qui se rendra coupable d’exactions réponde de ses actes devant les juridictions compétentes maliennes ou internationales. Messager d’un pays qui a le sens de la fierté et de la justice et qui voit dans certaines informations diffusées avec insistance et énoncées toujours au conditionnel, la volonté de désinformer et de jeter de l’huile sur le feu, je suis là  aussi pour réclamer le sens de la mesure, le sens de la justice. Pour demander aux avocats de l’indéfendable de ne pas continuer davantage leurs allégations que nous considérons comme autant d’injures contre une Nation déjà  blessée. Le Mali doit être accompagné et compris dans sa recherche de compromis pour que les communautés du Nord réapprennent à  vivre ensemble, dans l’histoire assumée et purgée d’une crise dont il ne faut pas sous-estimer la profondeur. On devrait plutôt diffuser et rediffuser le message délivré par ces jeunes officiers maliens aux populations de Tombouctou et Gao, leur demandant de ne pas faire d’amalgame et leur expliquant que l’action de l’Armée a pour objectif de les libérer de leurs tortionnaires mais, qu’en aucun cas, elle ne saurait poser d’action contre une communauté particulière ou entreprendre quelque action de représailles. Le Mali n’a accusé personne. Mais que personne ne nous accuse à  tort ! Qu’on ne lui jette pas la pierre quand ce sont des excuses qu’il mérite. Qu’on ne vienne pas nous dire que ce sont des hommes de Dieu qui sont en train d’être combattus car ce sont eux qui ont déclaré la guerre à  leurs frères en Islam ! Mais il est désormais établi, qu’en réalité, leur religion, C’’est le narcodollars !!! Oui, nous sommes ouverts au dialogue s’il permet de soustraire les masses crédules des agissements de doctrinaires fous qui n’accordent aucun prix à  la vie humaine. Et qu’on ne vienne pas nous dire que la communauté Touareg et encore moins l’ensemble des communautés du Nord, ce sont ces fauteurs de troubles habitués à  l’argent facile, à  la supercherie et à  la manipulation. Les communautés du Nord sont hélas celles qui vivent dans les camps depuis les premiers coups de feu en janvier 2012, après avoir laissé derrière elles leurs animaux et leurs terroirs par la faute de ceux qui ont aujourd’hui l’indécence de vouloir parler en leur nom. Excellences Madame, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames, Messieurs, Je ne serais pas là  au 43ème sommet de la CEDEAO pour vous parler. C’’est mon souhait et je ferai tout pour que ce souhait soit réalisé et que ce soit un Président élu, fort de toute sa légitimité, qui prenne la parole devant vous dans quelques mois. Aucun présent ne saurait être plus grand pour mon pays et aucun remerciement ne serait mieux souhaité par vous dont les troupes sont en train de risquer leur vie pour l’intégrité territoriale du Mali, mais aussi pour sa démocratie. Je n’aimerais pas partir cependant sans partager avec vous une préoccupation profonde sur la situation du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Car la crise malienne n’est qu’une préfiguration du schéma voulu pour tous nos Etats qui sont tous soit dans l’arc de la menace terroriste et narco-djihadiste soit dans l’arc du terrorisme maritime. Il ne faudra pas non plus oublier qu’avant le « test de vérité », l’Armée malienne faisait figure d’une des grandes armées de la sous-région. Ce qui nous est arrivé est connu de tous. Et la leçon qu’il faut en tirer est que le Mali ne pouvait s’en tirer tout seul. Il a fallu que vous accouriez tous, il a fallu que la France accoure avec le soutien de la communauté internationale dans le cadre d’une solidarité qui, je suis sûr, fera jurisprudence. Ce cas du Mali nous rappelle brutalement l’impérieuse nécessité de disposer de forces sous-régionales en attente et immédiatement opérationnelles et l’urgence de mettre en place ce dispositif crucial pour notre architecture sous régionale voire continentale de paix et de sécurité. C’’est sans doute le seul moyen de faire en sorte que notre tragédie, à  nous, ne se reproduise nulle part ailleurs dans notre région. Nous devons rechercher constamment les causes de nos insécurités sans jamais mettre la tête dans le sable. Ainsi seulement, la crise malienne aura servi à  toute la sous-région. Excellences Madame, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames, Messieurs, Je vous dis merci du fond du C’œur. Je vous redis la gratitude du peuple malien et avec lui nous vous disons que le Mali revient, que le Mali libre et démocratique reviendra prendre sa place parmi vous, plus fort des enseignements de sa crise et de sa volonté de ne plus sombrer. Vive la CEDEAO ! Vive l’Intégration Régionale ! Vive l’Afrique ! Vive la Solidarité entre tous les peuples du monde ! Merci pour votre attention.

Dioncounda adresse un avertissement à l’Armée

Soldats de l’Armée malienne, C’’est profondément attristé que je m’adresse à  vous ce soir suite aux évènements de ce jour 08 Février 2013. Oui, J’aurais préféré m’adresser à  vous pour vous féliciter de l’action que vous menez au Nord de notre pays et des victoires remportées en compagnie de nos frères et de nos alliés sur notre ennemi commun. Hélas, C’’est suite au triste spectacle d’échanges de tirs fratricides entre vous, au grand désespoir du peuple Malien, et à  un moment o๠la principale préoccupation de chaque malienne et de chaque malien devrait être constituée par les opérations que nous sommes entrain de mener au Nord contre le Terrorisme et le crime organisé, qui ont soumis pendant de trop longs mois déjà  nos compatriotes du Nord à  un véritable calvaire. Devant un tel spectacle, quel sentiment croyez vous qu’éprouvent vos frères, vos compagnons d’armes, venus vous offrir de mourir à  vos côtés pour sauver votre pays ? Le sentiment que certains d’entre nous n’ont toujours pas compris la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons, ou tout simplement ne donnent aucune importance à  l’existence même de leur propre Patrie. Le sentiment qu’ils sont venus peut être mourir pour rien. En conséquence, je vous demande d’arrêter définitivement ces affrontements répétés au sein de l’Armée malienne qui doit tout faire pour se ressaisir et se hisser à  hauteur de mission. Ceux qui nous observent sont perplexes, ils ne comprennent pas ce qui arrive aux maliens. Ils ne comprennent pas cette image si négative du peuple malien que certains s’évertuent à  leur envoyer. Pour nous mêmes, pour le Mali et pour eux, je vous exhorte à  arrêter ces comportements o๠la raison est totalement absente et o๠l’égo, si mauvaise conseillère, est seule présente. l’Armée malienne a certainement bien d’autres choses à  faire que ce à  quoi nous avons assisté aujourd’hui. Dès lundi, le Premier Ministre recevra les représentants du Régiment des Commandos Parachutistes avec la hiérarchie militaire pour trouver une solution définitive à  cette crise. J’ose espérer que chacun a pris conscience de la gravité de ce qui s’est passé aujourd’hui pour ne pas compromettre davantage l’union sacrée indispensable pour relever les défis qui sont les nôtres en ces moments difficiles. Je compte sur le sens patriotique et l’attachement de tous à  la quiétude de nos paisibles populations, et je suis sûr que vous ne me décevrez pas. En votre nom à  tous, au nom du gouvernement et en mon nom personnel, je présente nos excuses sincères à  nos hôtes Africains et Français. Vive l’armée malienne réconciliée avec elle même Vive le Mali Que Dieu vous bénisse. Koulouba, le 08 février 2013 Pr. Dioncounda TRAORE Président de la République par intérim

François Hollande au Mali : 24h dans la vie d’un président héros

« Je voudrais dire aux Maliens qu’aucune fraction du Mali ne sera occupée et nous allons poursuivre les actions pour libérer le Mali. Nous resterons à  coté du Mali le temps qu’il faut ». Chose due, chose promise, le lendemain de la visite de Hollande au Mali, l’opération serval a procédé ce dimanche 3 février à  une frappe aérienne sur les sites d’entrainement des terroristes à  Kidal près de la frontière Algérienne. « Aucun village aucune ville ne sera occupée par les terroristes au Mali. Les terroristes seront traqués dans leur dernier retranchement », avait assuré le président français, dans un discours prononcé au Palais de Koulouba. [b Point de presse Ensuite, les journalistes maliens n’ont pas raté l’occasion trop belle, pour interroger le président Hollande sur la fâcheuse question des négociations avec le MNLA lors d’un point de presse à  la résidence de l’Ambassadeur du Mali. Sans tabou le Président Hollande affectueusement appelé ‘’le malien » s‘est exprimé : « Nous sommes là  pour traquer les terroristes, mais ceux qui décideront de faire la politique, ont droit de faire la politique dans un pays démocratique. Ceux qui utilisent les armes contre nous répondront de leurs actes ». «Â C’’est la justice en ce moment qui doit faire son travail », a ajouté François Hollande. l’organisation des élections a bien sur été évoquée par le Président français. Selon lui, la feuille de route du gouvernement devrait permettre au Mali d’organiser de belles élections. Concernant les otages français au nord du Mali, le Président Hollande a déclaré que les ravisseurs doivent comprendre qu’il est temps de libérer les otages. Quant au capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo, retranché dans ses quartiers à  Kati et opposé à  l’intervention de la force internationale, le président de la république par intérim, s’est réservé de faire des commentaires tout en annonçant que la France ne s’impliquait pas dans une affaire interne au Mali. La France reconnaissante « Lorsque la France a été attaquée, qui est venu ? l’Afrique et le Mali ». C’’est par cette phrase historique, pleine de reconnaissance que le Président François Hollande a justifié l’intervention de l’armée française aux côtés du Mali pour, ajoutera-t-il, faire échec au projet d’occupation du Mali par les terroristes. C’’était lors de son discours, au Boulevard de l’indépendance. De mémoire de Malien, jamais une telle mobilisation n’avait été enregistrée pour accueillir un Chef d’Etat étranger. Femmes, jeunes et vieux ont effectué le déplacement pour témoigner leur reconnaissance à  l’homme qui a sauvé le Mali contre les envahisseurs. Merci Papa Hollande Partout la foule scandait « François le Mali vous remercie », « François Hollande le malien », « François Hollande le sauveur, le libérateur ». Pour la circonstance l’hôte du jour était accompagné de son ministre de la défense Jean-Yves Le Drian et de Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. La délégation était aussi accompagnée de la directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova. s’adressant au peuple malien, François Hollande comblé de joie, a affirmé vivre la journée la plus importante de sa vie politique. « J’ai pris la décision la plus grave d’envoyer les soldats français combattre les terroristes au Mali. C’’est un devoir pour la France d’aider le Mali à  retrouver son intégrité territoriale ». Reconnaissant une dette de la France envers les Africains, François Hollande a déclaré « Je n’oublierai pas que l’Afrique, dont le Mali a aidé la France à  retrouver son intégrité territoriale. Lorsque la France a été attaquée qui est venu ? l’Afrique et le Mali ». Déclaration accueillie par un tonnerre d’applaudissements. Engagement français Hollande n’a pas manqué d’ ajouter que la France resterait au Mali le temps qu’il faudra avant de signaler que les forces africaines dans le cadre de la MISMA, assureront plus tard la relève. « Je pars du Mali confiant en la capacité de nos militaires et optimiste sur la reconstitution du Mali ». Pour le Président Dioncounda Traoré, les Maliens doivent être en mesure de surmonter toutes les difficultés en devenant exemplaires. «Tous les maliens sont venus vous témoigner leur reconnaissance. Nous devons être en mesure de surmonter nos difficultés ». « Vive Tombouctou, Vive le Mali, et vive la France ! »

Hollande accueilli par la cité des 333 saints

Il en aura pour moins de 24h en terre malienne, le temps pour François Hollande de venir soutenir les troupes françaises et appeler les pairs africains à  se mobiliser davantage pour le Mali. Accueilli dans la matinée par son homologue Dioncounda Traoré sur la base militaire de Sévaré, le président français François Hollande a pu saluer les troupes françaises et maliennes massées sur le tarmac. Une visite qui intervient trois semaines jour pour jour après le début de l’opération Serval. S’i avait déclaré quelque temps après que la France n’avait pas vocation à  rester au Mali, son arrivée au Mali est symbolique et cristallise bien des attentes. Mener la mission française jusqu’au bout et permettre que la sécurité s’installe au Mali. Mais le président pourrait annoncer un retrait des troupes françaises, qui seraient relayées par les soldats de la Misma. Notons également que des otages français sont encore détenus par AQMI au nord du Mali. Visite à  Tombouctou Après Sévaré, François Hollande est arrivé à  Tombouctou, o๠il a été accueilli par des soldats français et maliens qui ont récemment repris cette ville emblématique du nord du Mali aux groupes islamistes armés qui l’occupaient, a constaté un journaliste de l’AFP. Le président français, accompagné du président malien par intérim Dioncounda Traoré, doit notamment visiter une mosquée historique, le centre de conservation de précieux manuscrits anciens, dont certains ont été incendiés par les islamistes, et rencontrer la foule. Sur la place principale de Tombouctou, entre deux et trois mille personnes sont déjà  rassemblées pour «dire merci» à  la France. Elles dansent au son des tam-tams, qui étaient interdits lors de l’occupation de la ville par les groupes islamistes. « François Hollande, nous, les femmes de Tombouctou, on le remercie très infiniment, il faut lui dire qu’il a abattu l’arbre, mais il reste à  le déraciner», a déclaré dans la foule Fanta Diarra Touré, 53 ans, ex-réceptionniste, vêtue d’un boubou blanc orné de broderies et portant le drapeau français comme un châle ». Après Tombouctou, retour à  Bamako aux environs de midi, suivront une visite de travail à  Koulouba et un dépôt de gerbe au monument de l’indépendance de Bamako et le départ vers la France. François Hollande est accompagné de trois de ses ministres, dont Jean Yves le Drian, à  la Défense et Laurent Fabius aux Affaires étrangères.

Discours de Dioncounda Traoré au 20ème Sommet de l’UA

Excellence, Monsieur le Président de la Conférence de l’Union, Excellences, Mesdames et Messieurs Chefs d’Etat et de Gouvernement, Distingués invités, Mesdames et Messieurs, Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, Madame la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Mesdames et Messieurs les Commissaires de l’Union africaine, Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs Ambassadeurs et Représentants des Coopérations bilatérales, multilatérales et internationales, Représentants des organisations de la Société civile, Distingués invités, Excellence Monsieur le Premier ministre d’Ethiopie, C’’est à  vous que nous adressons nos premiers mots, pour vous dire merci, pour dire merci au peuple éthiopien pour l’accueil chaleureux qui nous est réservé ici à  Addis-Abeba, dans la droite ligne d’une tradition connue et appréciée de tous. Permettez-moi également de m’incliner de nouveau devant la mémoire de votre illustre prédécesseur Meles Zenawi, trop tôt disparu mais que les livres d’histoire retiendront comme le catalyseur du projet d’émergence tant de l’Ethiopie que de l’Afrique. Ensuite, à  notre auguste assemblée nous voudrions adresser nos vœux personnels ainsi que ceux du peuple malien, à  l’entame d’une année que nous souhaitons de santé, de réussites et de paix. Pour chacun de vous. Pour chacune de vous. Pour tous nos peuples. Pour l’Afrique et pour tous ses partenaires du monde. Nous ne pouvons aller plus loin sans réitérer ici et solennellement, nos remerciements et notre reconnaissance à  tous ces avocats passionnés de la cause malienne qu’ont été, tout le long de cette tragédie que nous vivons, Nous voulons citer : – Son Excellence le Dr Thomas Yayi Boni, Président sortant de la Conférence des Chefs d’Etat ; – Son Excellence Alassane Ouattara, Président en exercice de la CEDEAO ; – Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré et son Excellence Monsieur Johnatan Goodluck, respectivement médiateur et co-médiateur de la crise malienne. Des pays frères ont envoyé leurs soldats combattre aux côtés de l’armée malienne dans sa tâche de reconquête des régions du Mali occupées en 2012, par l’actionnariat mafieux de l’argent sale du narcotrafic, du terrorisme international agissant sous le masque de l’Islam. Merci donc, Président Thomas Yayi Boni, Président Blaise Compaoré, Président Nkuruziza, Président Alassane Ouattara, Président Mahamadou Issoufou, Président Johnatan Goodluck, Président Idriss Deby, Président Faure Ngnassingbé, Président Macky SALL. Dites à  vos peuples que le Mali saura se souvenir de cette solidarité. Elle n’a pas de prix. Pour nous, elle a valeur de pacte de sang. Soyez également remerciée, Mme Nkosasana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine. Votre souci du Mali est attesté de tous et votre engagement est pour nous une source de réconfort toujours renouvelée. Permettez qu’à  travers vous, nous félicitions vos collaborateurs qui, au sein de la Commission que vous présidez, ont porté, sans faiblir, la question malienne dès les premières manifestations de la crise en fin 2011. Depuis, votre Commission n’a ménagé aucun effort, aucune réflexion, aucune déclaration en faveur du respect de l’intégrité territoriale du Mali. Elle a su appeler, avec le juste accent, à  une mobilisation à  la fois diligente et massive de l’Afrique et du monde pour soutenir le peuple malien dans la douloureuse épreuve qu’il traverse. Le Mali, jusqu’alors une référence de stabilité soudain prise dans la spirale de la guerre et de ses privations. Preuve, s’il en faut, de ce bel élan de solidarité : la rencontre de Bamako du 19 octobre 2012 qui, sous votre direction éclairée, a permis de partager et de valider le Concept Stratégique des Opérations, le CONOPS. Nous ne saurions clore le chapitre des remerciements sans vous demander, frères et sœurs d’Afrique, de vous joindre à  la nation malienne pour saluer les pays non africains qui sont aujourd’hui à  nos côtés. Saluons en particulier la France, saluons le Peuple français. Saluons le Président François Hollande pour sa lecture lucide de la crise malienne dont nous savons tous qu’elle porte les germes d’une menace sécuritaire mondiale. Saluons-les pour avoir accédé promptement et sans calcul à  notre requête d’assistance. Aujourd’hui, l’intervention déterminée de l’armée française a porté un coup d’arrêt à  la progression de notre ennemi commun, à  savoir le narco-térrorisme qui invoque Dieu mais qui agit comme Satan. Le geste fraternel de la France a permis, dans le respect de la légalité internationale, d’accélérer la mise en œuvre de la résolution 2085 des Nations-Unies, par la mobilisation de la CEDEAO, de l’Union africaine ainsi que de leurs partenaires C’’est aussi ce geste de la France qui a permis à  l’armée malienne de renouer avec sa noble vocation de défense de la nation et du territoire, et nous pouvons vous annoncer ici et aujourd’hui que l’armée malienne est de retour, et a repris le combat avec courage dans une confiance retrouvée. Elle sera devant. Elle ne sera pas derrière les troupes sœurs venues l’aider. Et toutes ensembles, les forces qui se battent contre nos agresseurs, progressent, avec détermination, dans le cadre d’une stratégie qui nous mènera, sans aucun doute, vers la victoire. Cette victoire, nous la voulons pour demain. Pas après demain. Parce que notre guerre à  nous n’est pas de tuer simplement parce que nous avons les armes pour le faire. Notre guerre C’’est d’enrôler nos filles et nos garçons à  l’école. Notre guerre C’’est de pouvoir mieux soigner nos populations. Notre guerre C’’est de pouvoir offrir à  nos citoyens des opportunités pour s’épanouir dans un monde globalisé qui n’attend pas les retardataires. Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames et Messieurs, Le Mali hélas en était arrivé très loin dans l’infortune en 2012. Au Nord, des régions entières avec tous leurs départements sous la coupe de leurs agresseurs, certains indépendantistes, d’autres dits jihadistes, mais tous terroristes, tous criminels. Au Sud une crise institutionnelle grave, avec ses agendas mesquins et inavouables, à  un moment o๠toute la concentration était requise pour sauver le pays. Les frayeurs continueront jusqu’aux premiers jours de 2013 o๠poussés par l’arrogance, les agresseurs tentèrent de forcer le destin. Avec les conséquences que vous savez : des conséquences désastreuses pour eux. A l’heure o๠nous vous parlons, nos forces nationales fortement aidées par leurs alliées françaises et africaines continuent d’infliger de lourdes pertes à  l’ennemi désormais en débandade. Gao et Tombouctou sont quasiment reconquises. Et parce que la peur a changé de camp, voici que des voix crient à  la croisade contre l’Islam. Voici qu’elles ramènent notre combat pour la liberté, la dignité et la paix à  une guerre par procuration de l’Occident contre des musulmans sans défense. Qu’on nous dise pourquoi personne n’a entendu ces voix, au moment o๠le Mali, pays musulman à  95%, avait besoin de la compassion et de la solidarité de ses frères en Islam ? Qu’on nous dise o๠étaient les donneurs de leçon qui n’ont pas entendu les sanglots de la petite Aicha violée, comme beaucoup d’autres, sous la menace des armes ? Qu’on nous dise o๠étaient ces donneurs de leçons le jour o๠un couple victime d’une justice inique et expéditive était lapidé à  mort soit disant pour adultère ? O๠étaient donc ces voix lorsqu’à  Aguel Hock des soldats de l’armée régulière malienne étaient égorgés par dizaines voici un an ? Qu’on nous dise, comme l’ont rappelé les oulémas de notre pays dans une belle unanimité, o๠étaient ces donneurs de leçons, quand par milliers, les Maliens étaient jetés sur les routes de l’exil et de la privation de la misère et de la désolation ? O๠étaient– ils ceux qui crient aujourd’hui à  l’holocauste quand les conquérants, de leur justice humiliante et mutilante, coupaient les bras de notre jeunesse, détruisaient les écrans de télé, écrasaient les écouteurs de téléphone et décrétaient que le football était haram ? Qu’on n’ajoute pas de grâce l’injure à  la blessure ! Le Mali ne mérite pas un tel mépris car il a vécu le joug terroriste dans sa chair, dans son âme, dans le viol de sa conscience et de ses femmes. Le Mali ne mérite pas ce mépris, parce que comme toutes les sociétés de culture, C’’est un pays de tolérance, d’humilité et de paix. Nous ne sommes pas en guerre contre l’Islam. Nous sommes en guerre contre le terrorisme, qui prospère de la vente d’otages innocents et des ristournes de la drogue. Nous sommes en guerre pour notre existence. Nous sommes en guerre contre l’obscurantisme. Nous sommes en guerre contre un projet d’arriération imposé à  une terre qui est un creuset de civilisation. Au contraire, le plus grand tort à  l’Islam, ce sont nos agresseurs qui l’ont causé, semant le doute dans l’esprit de ceux qui sont nés dans l’Islam, dont les pères sont nés dans l’Islam et qui, pendant des générations successives, ont été pétris aux valeurs, aux vraies valeurs de l’Islam. Car les caveaux de saints démolis à  Tombouctou l’ont été au nom de l’Islam ! Car les coups de cravache donnés à  Gao l’ont été au nom de l’Islam ! Car les couples lapidés à  Kidal l’ont été au nom de l’Islam ! De quel Islam s’agit t-il ? En tout cas, pas celui du prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui) qui n’a jamais converti par la force, qui n’a jamais humilié son prochain, qui n’a jamais rendu veuve, orphelin ou handicapé au nom de la seule loi du plus fort. Non, l’alliance entre la mauvaise foi et les barres de cocaà¯ne ne saurait être l’Islam, ne saurait être notre Islam. Notre Islam à  nous continuera d’être le respect de l’être humain et de sa dignité, la protection du voisin, du faible et de l’orphelin, la promotion de la paix et de la concorde, jamais le plaisir de verser le sang. Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames et Messieurs, Si grâce à  vous tous les perspectives sont bien meilleures aujourd’hui pour le Mali, tous les risques contre la paix et la concorde ne sont pas entièrement conjurés. l’ethnicisation du faux jihad, les stratégies de constitution des réseaux dormants du terrorisme dans les villes, et il faut le déplorer, l’amalgame et le délit de faciès peuvent donner lieu à  des exactions et des règlements de compte. Le Gouvernement du Mali ne tolérera les exactions et les amalgames. Du reste, il a ordonné une enquête dont nous tirerons toutes les implications. La dignité du soldat et l’honneur de notre armée commandent qu’ils soient les premiers à  suivre scrupuleusement les prescriptions de l’Etat de droit que nous avons pour ambition de bâtir. Et nous savons que chaque traitement extrajudiciaire des cas de collaboration présumée des populations locales avec les terroristes fait l’affaire de ces derniers. C’’est pourquoi, le Gouvernement du Mali, prenant au sérieux ces risques et soucieux de ne pas compliquer davantage la résolution d’une crise qui menace les fondements de la nation, n’a de cesse de mettre et l’armée et les groupes diffus contre toute atteinte aux droits humains. Et comme le prévoit la Feuille de route adoptée par le Gouvernement le 25 janvier et présentée au Parlement, de vastes campagnes seront menées dans le sens de l’apaisement. l’armée sera systématiquement et continuellement formée au respect du droit humanitaire et des droits constitutionnel des citoyens parce que nous la voulons une armée républicaine. Bien entendu, nous restons déterminés à  appliquer la loi à  tout soldat malien contrevenant aux principes de la République. Nous en appelons naturellement à  la prudence et au bon sens de tous. Car le contexte est favorable à  la désinformation et au sensationnel. Les forces du mal n’ayant plus d’autre possibilité que d’opposer les opinions publiques aux forces de libération. Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames et Messieurs, Si malgré nous, le temps est à  la guerre, nous préparons activement la paix. Notre main reste tendue à  ceux qui réalisent qu’il est encore temps de faire amende honorable, malgré tout le tort qui a été porté à  notre pays, à  notre sous région et à  notre région. Mais le dialogue inter-malien n’aura vocation ni à  confesser ni à  charger. Pour la stabilité de notre pays et la dignité de ses enfants, nous ne saurions donner de traitement préférentiel à  aucune ethnie en particulier ni stigmatiser de groupes spécifiques. Qu’on nous fasse seulement confiance, car les Maliens sont les premiers à  comprendre jusqu’o๠la réconciliation est impérative pour la survie de chacune de leurs communautés et de l’ensemble national, sans distinction d’ethnie. Du dialogue inter-malien dont les animateurs sont en train d’être repérés pour leur sagesse et leur lucidité, il est attendu tout simplement qu’il mène les Maliens, sans distinction d’ethnie, de sexe, d’âge et de religion vers le même but et la même foi. Cet important dispositif permettra de recueillir et de partager les enseignements de la grave crise que nous avons connue pour que nos cités soit mieux administrées, notre démocratie et notre capital social mieux consolidés. Ce pays reviendra parmi vous, jouant pleinement son rôle dans l’intégration africaine. Il était là  en 1963 comme une jeune nation forte de ses promesses et de ses espérances. Il sera là  avec vous en 2013 en tant que nation reconstituée pour fêter le 50è anniversaire de l’organisation continentale. C’’est cela notre mission historique en tant que Président et Gouvernement de Transition. Et pour la mener à  bien, nous avons encore besoin de votre solidarité, de vos conseils et de votre accompagnement. Mais le Sahel a prouvé sa grande vulnérabilité par sa pauvreté qui fait d’elle la proie facile du crime organisé. Nous ne couperons définitivement la tête des barons de la drogue, des terroristes doctrinaires autoproclamés de l’Islam qu’en concédant un investissement sans précédent pour le développement de cette zone grise aujourd’hui mais avec tout le potentiel pour être demain un havre de paix et de prospérité. A cet égard, tous les pays du Sahel, ceux qui connaissent aujourd’hui les tourments comme ceux qui en sont épargnés, sont logés à  la même enseigne. Car jamais les vases n’ont autant communiqué que dans cette partie du monde. La paix dans le monde est tributaire de la paix dans le Sahel qui crie son besoin de Plan Marshall pour que le binôme Paix et Développement produise les fruits attendus et protège le reste du monde des graves menaces que cette zone peut entraà®ner pour tous. Ce cri n’est pas le premier. Puisse t-il être le dernier et être entendu ! Vive l’Afrique unie et solidaire ! Vive l’Afrique partenaire respectée du monde ! Vive la Paix dans le monde ! Vive le France ! – MERCI BEAUCOUP ! – THANK YOU VERY MUCH ! – CHOUKRAN JAZZILEN ! – MULTO OBLIGADO ! – MUCHAS GRACIAS ! – ASANTE SANA !

Dioncounda Traoré : « Le Mali est en guerre! »

Officiers Généraux, Officiers Supérieurs, Officiers Subalternes, Sous officiers, Militaires du rang des Forces armées, de sécurité et paramilitaires, Le 52ème anniversaire de notre grande armée intervient à  un moment o๠le Mali est en guerre Le Mali est en guerre ! Le Mali est en guerre à  son corps défendant. Le Mali est en guerre parce que des aventuriers de l’International islamiste nous l’imposent. Le Mali est en guerre parce que des djihadistes partisans d’une idéologie moyenâgeuse veulent soumettre notre Peuple. Le Mali est en guerre parce que le terrorisme et le crime organisé transnational veulent sanctuariser notre pays pour menacer la paix et la sécurité universelle et pour déstabiliser le monde libre. Le Mali est en guerre parce que les Maliennes et les Maliens n’ont pas pour vocation de renoncer à  la liberté, à  la démocratie, à  l’intégrité de leur territoire ni à  la forme républicaine et laà¯que de leur pays. Le Mali est en guerre parce que le peuple malien est conscient de ses obligations sous régionales, régionales et internationales. Notre pays est donc en guerre ; une guerre qui sera sans doute coûteuse et épuisante. Mais nous ne faisons pas la guerre par plaisir ; nous la faisons par devoir et par nécessité. Le 11 janvier dernier, je le répétais dans mon adresse à  la Nation : « La guerre n’est pas notre choix. Notre choix, C’’est la paix, encore la paix et toujours la paix. Mais, si on nous impose la guerre, nous la ferons et nous porterons une riposte cinglante et massive à  nos ennemis ». C’’est ce que nous faisons, avec l’appui de nos amis, en particulier la France, qui a été prompte à  réagir quand nos positions ont été attaquées par l’adversaire dans le secteur de Konna. Les troupes françaises se battent à  nos côtés dans les airs et sur terre ; elles se battent à  nos côtés pour la liberté, pour la démocratie et par solidarité pour notre peuple meurtri. En ces moments particulièrement graves, je veux remercier, en votre nom à  tous le Président François Hollande, le Gouvernement français et l’ensemble du peuple français. Le Mali n’oubliera jamais cette grande marque d’amitié ainsi que cette fraternité de sang et d’armes qui ouvrent de nouvelles pages des relations Franco-Maliennes, et des relations entre la France et l’Afrique. En ces heures tragiques qui coà¯ncident avec la commémoration du 52ème anniversaire de la création de notre Armée nationale, J’ai une pensée particulièrement émue pour ce jeune officier français, pilote d’hélicoptère, tombé sur le théâtre des opérations. A sa famille, à  ses compagnons ainsi qu’aux autorités françaises, je voudrais dire ceci : « Le sacrifice du Lieutenant Damien BOITEUX ne sera pas vain. Il est tombé pour le Mali ; il est mort pour la France ; il est mort en défendant la liberté, la démocratie, il est mort en défendant le monde civilisé. l’idéal pour lequel le Lieutenant Damien BOITEUX a consenti le sacrifice ultime continuera d’être une source pour abreuver notre détermination à  mettre hors d’état de nuire, les ennemis de la liberté ». Lieutenant Damien BOITEUX, sachez que des dizaines de petits Damien BOITEUX ont vu le jour au Mali depuis votre tragique disparition et ces petits Damien qui vont se multiplier en progression arithmétique perpétueront votre nom à  travers l’espace et à  travers le temps jusqu’à  la fin des jours. Par la même occasion, je voudrais m’incliner devant la mémoire de tous les soldats maliens morts au combat et présenter mes très sincères condoléances à  leurs familles. Ils sont tombés sur le champ de l’honneur ; ils sont tombés pour le Mali ; ils sont tombés pour la Mère-Patrie qui leur sera à  jamais reconnaissante. Aux blessés de guerre qui sont dans nos différentes formations hospitalières, je souhaite un prompt rétablissement. J’exprime la compassion de la Nation face aux souffrances des populations victimes collatérales des opérations militaires en cours. Officiers Généraux, Officiers Supérieurs, Officiers Subalternes, Sous-officiers, Soldats, Notre Armée nationale est engagée sur plusieurs fronts pour contenir, pourchasser et écraser définitivement les djihadistes obscurantistes qui veulent nous ramener dans les ténèbres de l’Histoire. Nous nous battrons avec opiniâtreté pour faire échec à  ce dessein maléfique. Mais nous ne sommes pas seuls au combat. Outre la France qui s’est portée à  notre secours aux premières heures de la nouvelle agression que nous avons subie, toute la Communauté internationale est à  nos côtés. La liste est particulièrement longue des pays qui s’engagent à  nous fournir qui des troupes, qui de la logistique, qui du renseignement et d’autres types de soutien. Depuis deux jours nous avons commencé à  accueillir les premiers contingents de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) à  qui je souhaite la plus fraternelle des bienvenues en terre africaine du Mali. Je veux exprimer la gratitude de mon pays à  la CEDEAO, à  l’Union Africaine, à  l’Union Européenne, aux Nations Unies, aux partenaires bilatéraux et multilatéraux pour leur engagement ferme et combien rassurant à  nos côtés. Que l’ensemble des pays engagés dans la large coalition internationale contre Al-Qaà¯da et la nébuleuse criminelle qu’il satellise trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude ainsi que notre reconnaissance sans bornes. Chaque pays qui envoie des troupes au Mali, de la logistique ou quelque autre moyen que ce soit, tout en contribuant à  dessiner les contours d’une victoire rapide, participe à  l’avènement d’un espace sahélo-saharien débarrassé du terrorisme, du narcotrafic et du crime organisé. Les évènements de ces derniers mois ont montré à  quel point il est indispensable de se doter d’une armée performante, républicaine et moderne. Avec courage et abnégation, nous avons engagé des réformes afin que nos Forces de défense et de sécurité puissent jouer pleinement leurs missions régaliennes. C’est dans cet esprit qu’ont été adoptés de nombreuses mesures législatives et réglementaires. Ainsi, l’Assemblée Nationale a voté plusieurs textes dont la Loi portant création du Comité Militaire de Suivi des Réformes des Forces de Défense et de Sécurité. Pour mieux renforcer notre outil de défense, le Gouvernement envisage cette année 2013 l’adoption d’une loi portant Orientation et Programmation militaire prenant en compte les besoins de formation d’organisation et d’équipement de l’Armée. Dans la même dynamique, et soucieux de doter nos Forces de Défense et de Sécurité de moyens adéquats leur permettant d’assurer pleinement leurs missions naturelles, le Gouvernement a inscrit dans la Loi des finances 2013 une hausse appréciable du budget ordinaire consacré à  la Défense. De même, une dotation spéciale est mise en place pour l’effort de guerre. Le rééquipement et le réarmement moral passeront par les reformes appropriées des différents compartiments de nos forces armées. l’importante réforme que nous envisageons à  partir de 2013 visera à  moderniser et à  accroitre l’efficacité opérationnelle de nos Forces de Défense. Cette réforme est appelée à  se poursuivre, avec comme axes majeurs la professionnalisation des effectifs, la modernisation des équipements et l’amélioration des conditions de vie et de travail des Hommes. A ce propos, je voudrais saluer la générosité spontanée de nos compatriotes qu’ils soient opérateurs économiques, cadres et agents des administrations d’Etat, des sociétés et entreprises publiques, parapubliques et privées, qui ont compris qu’en aidant l’Armée nationale, C’’est le pays tout entier qu’ils aident. J’encourage toutes les initiatives citoyennes qui sont de nature à  accompagner la montée en puissance de nos Forces Armées et de Défense, qu’elles prennent la forme du don du sang, des dons en nature et en espèces ou même sous forme d’expression artistique, culturelle ou sportive. Mes chers compatriotes, Nos forces armées ont besoin de nous. Elles ont besoin de nous sentir à  chaque instant à  leurs côtés, elles ont besoin de notre soutien permanent et de notre solidarité sans faille. Cette union sacrée que je ne cesse d’appeler de mes vœux, nous la leur devons. Nous la leur devons parce que nous sommes des patriotes, nous la leur devons parce que eux ont choisi de donner leur vie pour nous tous. Unissons-nous comme un seul homme autour de nos vaillants soldats. Aidons les, aidons les par tous les moyens. Et pendant la reconquête du Nord quand le hasard des combats les conduiront dans vos villages ou dans vos villes donnez – leur à  boire, donnez – leur à  manger car pour vous libérer ils n’auront pas eu parfois le loisir de boire suffisamment ou de manger à  leur faim. Nos forces engagées au front ont besoin de nos prières et de nos bénédictions ; elles ont besoin de nous savoir unis et soudés dans l’épreuve pour remplir convenablement leur mission hautement patriotique. Je ne doute pas un seul instant, que chaque Malienne, chaque Malien, jouera sa partition pour la grande symphonie de la victoire. Mes chers compatriotes, Le Gouvernement de la République a été amené par la gravité des périls et des menaces, à  décréter l’Etat d’urgence. Il s’agit d’une mesure qui n’a pas pour objectif de restreindre délibérément les libertés mais de protéger les citoyens maliens et leurs hôtes contre le terrorisme dont chacun d’entre nous connait les méthodes. Je vous demande d’accepter les petits désagréments pouvant résulter de l’application de cette mesure. Nous veillerons à  ce que tout se passe dans le strict respect de la loi. Officiers Généraux, Officiers Supérieurs, Officiers Subalternes, Sous-officiers, Soldats, du Mali, d’Afrique et du monde, Demain nous commémorons le 52ème anniversaire de la grande armée malienne. Puisse ce jour marquer le début d’une épopée glorieuse pendant laquelle vous écrivez quelques unes des plus belles pages de l’histoire universelle. Cette guerre vous la gagnerez. Nous la gagnerons ensemble au nom de la civilisation et de la démocratie. Tous ensembles vers Gao, Tombouctou et Kidal !! ! Que Dieu vous protège et vous bénisse !

Dioncounda aux soldats français :  » Sans l’intervention de la France, la situation aurait été plus difficile »

A son arrivée à  l’aéroport Bamako Sénou, Dioncounda est accueilli par les chefs de bataillon français. Unités françaises déployées au Mali. Pour le président par intérim, le Mali est éternellement reconnaissant à  la France, car sans son intervention, la situation aurait été plus difficile, a t-il déclaré.

Message de Dioncounda Traoré :  » Je veux vous informer que la situation sur le front est sous contrôle »

Mes chers compatriotes, Je sais que chacune et chacun d’entre vous suit avec angoisse et aussi beaucoup d’espoir désormais, la situation des opérations qui se déroulent sur le front. Je veux vous informer que la situation sur le front est sous contrôle. l’Armée malienne, avec l’appui décisif de notre partenaire français est en train d’infliger de lourdes pertes à  l’ennemi et elle continuera, inchallah, jusqu’à  la victoire finale et définitive. Celle-ci est inévitable car le Mali a le droit de son côté, ses amis sont à  ses côtés et son Armée, remobilisée, est prête à  le défendre dans chaque portion de son territoire national. En cette circonstance historique, je salue le courage de nos hommes qui se battent vaillamment.Onze de ces héros ont inscrit en lettres d’or leur nom dans l’Histoire millénaire du Mali. Ils sont tombés ! Ils sont tombés sur le champ d’honneur à  Konna. A leurs familles, à  leurs proches, à  leurs camarades de combat, je présente mes condoléances les plus sincères ainsi que celles du peuple malien tout entier. Nous déplorons également une soixantaine de blessés à  qui nous souhaitons un prompt rétablissement. Mes chers compatriotes, Je voudrais vous informer également qu’un jeune officier français, père d’un enfant, le Lieutenant Damien BOITEUX, a perdu la vie dans les opérations en cours. Il est mort pour vous ; il est mort pour le Mali ; il est mort pour la France ; il est mort pour l’avènement d’un monde de liberté, de démocratie et de paix, débarassé de toute forme de terrorisme. Que sa famille, le peuple de France et le chef de l’Etat français que je remercie pour son action déterminée et déterminante, reçoivent ici mes condoléances ainsi que celles du Mali reconnaissant. Enfin, chers compatriotes, je voudrais réitérer mon appel à  la sérénité et à  la mesure à  l’endroit de chacune et chacun d’entre vous et à  l’endroit de notre Armée au front pour éviter les amalgames. Que tous nos partenaires et tous nos voisins, fortement mobilisés pour notre pays, trouvent ici l’expression de mes remerciements sincères. Je vous souhaite une excellente nuit ! Nous veillons pour vous ! Que Dieu bénisse le Mali ! Koulouba, le 12 janvier 2013 Le Président de la République Pr. Dioncounda TRAORE

VIDEO: Message à la Nation du Président de la République

Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a affirmé dans uen adresse à  la Nation ce vendredi soir que la situation sur le front est globalement sous contrôle dans le pays. L’armée malienne est engagée dans une offensive depuis maintenant quatre jours contre des groupes islamistes contrôlant les régions du Nord.

Après l’offensive jihadiste, Dioncounda Traoré demande une aide militaire à la France

Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, après avoir officiellement sollicité une aide militaire de la France pour contrer l’offensive jihadiste, doit s’adresser à  la nation, dans la soirée du vendredi 11 janvier, à  la télévision nationale. Sur le terrain, des renforts sont venus grossir les rangs de l’armée malienne à  Sévaré. Le geste en dit long sur l’urgence de la situation au Mali. Quelques heures à  peine après la chute de Konna aux mains des islamistes radicaux, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a demandé, jeudi 10 janvier, une aide militaire rapide de la France pour repousser la progressions des groupes jihadistes. Jeudi soir, des consultations sur le Mali ont eu lieu au Conseil de sécurité. « Les décisions françaises seront annoncées à  Paris demain (vendredi, NDLR) », a déclaré l’ambassadeur français auprès de l’ONU Gérard Araud. La demande d’aide malienne est contenue dans deux lettres. L’une est adressée au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et l’autre au président français François Hollande. Selon des diplomates du Conseil de sécurité, la lettre adressée aux autorités françaises est une « demande d’aide militaire ». « La France est l’amie du Mali et se tient aux côtés de son peuple et de ses autorités, en particulier dans les circonstances actuelles », s’est contenté de souligner Gérard Araud. De son côté, le gouvernement malien a annoncé que le président Traoré s’adressera vendredi à  la Nation. Selon une source au palais de Koulouba, cette intervention, diffusée à  la télévision publique ORTM, est prévue à  20h00 GMT. Dans une déclaration adoptée jeudi par ses 15 pays membres, le Conseil de sécurité a demandé un « déploiement rapide » de la force internationale au Mali devant « la grave détérioration de la situation sur le terrain ». Il a en outre appelé les à‰tats membres à  « aider les forces de défense et de sécurité maliennes à  réduire la menace représentée par les organisations terroristes et les groupes affiliés » qui contrôlent le nord du pays. Urgence « Pour le moment, le Conseil a envoyé un message pour dissuader les terroristes d’avancer vers le sud du Mali, en direction de la capitale Bamako », a déclaré M. Araud, qualifiant cette offensive des groupes islamistes d’attaque terroriste. « Si ce message n’est pas entendu, a-t-il ajouté, le Conseil pourrait se réunir de nouveau ce week-end pour réagir plus fermement. La survie du gouvernement malien et la protection des civils sont désormais en jeu, il est donc urgent d’agir contre cette menace ». Pour l’ambassadeur français, la percée des islamistes, qui ont pris jeudi la localité de Konna (centre), peut être interprétée comme « soit une démonstration de force dans le cadre de la négociation politique, soit une décision d’avancer vers le Sud avant l’arrivée de la force africaine ». Le déploiement de cette force de quelque 3 000 hommes a été autorisée par le Conseil de sécurité le 20 décembre prendra dans les faits plusieurs semaines, voire plusieurs mois. L’ambassadrice américaine Susan Rice a également indiqué que Bamako avait demandé un soutien extérieur, en particulier de la part de la France. Décrivant la lettre du président Traoré à  François Hollande, elle a expliqué : « Elle disait en résumé : « au secours la France » ! ». « Il y a eu au sein du Conseil un consensus clair sur la gravité de la situation et le droit des autorités maliennes de rechercher toute l’assistance possible », a-t-elle ajouté. Renforts Par ailleurs, l’armée malienne organise la résistance dans la région de Mopti. Jeudi, des avions militaires transportant des armes et des soldats étrangers sont arrivés à  Sévaré, o๠l’armée dispose d’un aéroport gros porteur et d’un poste de commandement opérationnel. Aucune indication précise n’a toutefois pu être obtenue sur le nombre et la provenance de ces avions, armes et soldats étrangers. Un des témoins travaillant à  l’aéroport a évoqué la présence de Blancs parmi les soldats. « J’ai vu atterrir des cargos C-160 (avions de transport militaire, NDLR). Ils ont débarqué des armes et des hommes. Certains hommes avaient la peau blanche », a affirmé ce travailleur de l’aéroport de Sévaré (plus de 650 km au nord de Bamako). « Les avions ont fait plusieurs rotations à  l’aéroport de Sévaré o๠ils ont déposé du matériel et des hommes », a expliqué un autre travailleur de l’aéroport. Un troisième témoin a signalé la présence, parmi les avions arrivés jeudi, d’un appareil de l’armée malienne, sans en préciser le type. Sollicité par l’AFP au sujet de ces informations, le ministère malien de la Défense a répondu qu’il apporterait les éclaircissements nécessaires lors d’une conférence de presse prévue vendredi. L’arrivée d’hommes et d’avions à  Sévaré a été confirmée par un responsable malien. Selon lui, en plus de l’avion de l’armée malienne, évoqué par un des témoins, des avions d’un pays européen non précisé se sont également posés avec des hommes et du matériel à  Sévaré. D’après un expert international, il s’agit d’une mission d’assistance qui était prévue avant les récents affrontements entre militaires et islamistes. (Avec AFP)

Petites courtoisies entre Dioncounda et Sanogo…

‘ Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Le capitaine putchiste Amadou Haya Sanogo a désormais changé de langage à  l’endroit du professeur Dioncounda Traoré qu’il abhorrait auparavant, pour être un maillon du régime ATT tant décrié par l’ex junte‘. C’’est le constat amusé d’un enseignant du secondaire lors d’une discussion de grin. Pour d’autres, le capitaine Sanogo est tout simplement sous la pression de la communauté internationale et se voit obligé de pactiser avec les hommes politiques pour sortir le Mali de l’impasse. En revanche, une tendance estime que l’ex junte est la vrai détentrice du pouvoir et que Dioncounda Traoré, le Président de la République par intérim reste une marionnette manipulable à  souhait par les militaires. Un propos à  nuancer, juge un proche de ‘ancien Président de l’Assemblée : «Â Vous avez l’impression qu’il est mou, mais sachez qu’il prend toutes les décisions au final ! ». Dioncounda aurait-il ordonné à  Sanogo d’aller arrêter Cheick Modibo Diarra, ce fatidique 11 décembre ? Certains aiment à  le croire. Petites courtoisies De son côté, le capitaine dans la déclaration, qui a suivi la démission forcée de l’ex Premier ministre n’a pas tari d’éloges à  l’endroit de son aà®né Dioncounda : « l’ex Premier ministre Cheick Modibo Diarra ne respectait pas l’autorité du président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. Il voyageait et logeait dans les hôtels les plus luxueux de la planète terre sans en informer qui que ce soit et aux frais de l’Etat » pérora Sanogo. Pour certains observateurs politiques, ces propos laudateurs du capitaine putschiste étaient une manière de séduire le Président de la République en trompant la vigilance de la communauté internationale, face à  l’ordre institutionnel tant réclamé. Il ya quelques mois seulement l’ancien président du CNRDRE, le capitaine Amadou Haya Sanogo estimait que le Pr Dioncounda Traoré avait été imposé par la CEDEAO, et voulait sa tête, car l’homme ne méritait point à  ses yeux d’incarner le Président de la transition à  même d’apporter le changement réclamé par le peuple. Or dans sa même déclaration le capitaine Sanogo flatte Dioncounda Traoré. Dégommer CMD a donc été poser un acte, accomplir un devoir pour remettre les choses dans l’ordre, estime le capitaine puchiste. De son côté, Dioncounda Traoré, dans sa dernière adresse à  la nation à  l’occasion du nouvel an, a ménagé les ex putschistes quant au coup de force du 22 mars 2012 : «Â  Durant deux décennies, nous avons organisé régulièrement des consultations électorales globalement acceptées par nous même et par la Communauté internationale. Beaucoup de pays nous ont envié la vitalité de notre expérience démocratique et souvent, n’ont pas manqué de s’en inspirer pour consolider la leur. Cet apprentissage plutôt réussi nous a donné le sentiment que nous étions arrivés à  un stade que les grandes démocraties ont mis des siècles à  construire et à  consolider. Mais les événements de mars 2012 sont venus nous rappeler brutalement la fragilité de notre pratique démocratique ». Ils sont venus nous prouver que les acquis étaient loin d’être irréversibles et aussi et surtout qu’en temps opportun, nous aurons à  faire face à  notre devoir de critique et d’autocritique ». Alors, ces propos ne donnent-il pas raison à  ceux qui pensent que la démission de l’ex Premier ministre rapproche désormais le Président de la transition et le capitaine Sanogo ?

Voeux de Dioncounda Traoré : un air de déjà vu…

Le président de la République par intérim, le professeur Dioncounda Traoré a sacrifié à  la tradition en s’adressant aux Maliens au seuil du nouvel an. Cette adresse avait ceci de particulier qu’elle intervient dans un contexte marqué par la division du pays en deux. Les 2/3 du pays sont aux mains des «Â  obscurantistes sortis tout droit du moyen âge occupent et souillent la terre de nos ancêtres ». Et C’’est à  juste titre que le Président, dans son costume noir reflet de l’année 2012, retiendra de l’année écoulée «Â  une année noire, une année tragique o๠l’existence même de notre pays a été fortement menacée ! » Un ton monotone… Nonchalant. C’’est le tempo habituel qui a marqué le discours. Le ton est resté le même : monotone. Sa longueur et son manque de saveur ont donné au discours des accents soporifiques. Le discours peu riche en informations nouvelles était un concentré de mots et formules éculés lors des précédents discours. De quoi donner des boutons aux journalistes friands de scoops ou autre révélations croustillantes capables de faire la une des radios et télévisions ou la manchette des journaux. De quoi faire blêmir de rage les Maliens fatigués par les mêmes phrases rabâchées. «Â Cependant, je puis vous assurer d’une chose, C’’est que le Mali n’attendra pas. Nous n’attendrons pas que le cancer fasse des métastases dans tout le corps. La guerre contre les terroristes se fera plus tôt qu’on ne le pense et l’armée malienne y jouera les premiers rôles. Elle sera aux avant postes et elle se prépare activement conformément à  sa vocation à  entreprendre dans un avenir proche la reconquête de notre dignité comme Etat et de notre souveraineté comme territoire. Telle est sa mission historique et elle ne s’y dérobera pas». Le discours n’a pas réservé de quoi jubiler pour les populations du Nord. «Sachez que nous sommes toujours avec, sachez que nous ne baisserons jamais les bras, sachez que la fin de votre calvaire est proche. Dans quelques mois, je vous le dis, la tragédie que nous vivons en ce moment ne sera plus évoquée qu’au passé ». De quoi frustrer les populations sinistrées du Nord blasées par les discours ressassés de libération.