Corée(s) : la diplomatie du ski

Après deux années d’escalade verbale et de menaces nucléaires, c’est finalement le sport qui aura réussi à faire mettre balle à terre au dirigeant nord-coréen. Ce dernier vient de permettre un réchauffement en accéléré des relations avec son voisin du sud. Et plus si affinités.

La rencontre du mardi 9 janvier 2018 s’est déroulée dans la « Maison de la paix », au cœur du « Village de la trêve » de Panmunjom, dans la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne. Si elle a réuni des responsables de haut niveau des deux pays, une première depuis 2015, il y était essentiellement question de sport. En effet, la Corée du Nord souhaite ardemment envoyer des athlètes participer aux Jeux olympiques d’hiver, qui se tiennent au sud du 9 au 25 février dans la ville sud-coréenne de Pyeongchang. Un sujet « banal », qui a pourtant permis de créer un cadre de discussion formel, lequel a permis plusieurs avancées. Le ministre sud-coréen de l’unification, Cho Myoung-gyon, et le Président de la commission nord-coréenne pour la réunification pacifique, Ri Son-gwon, se sont réjouis du « cadeau précieux pour le Nouvel An », comme l’a déclaré le Nord-Coréen. « Le peuple souhaite ardemment voir le Nord et le Sud aller vers la paix et la réconciliation », a répondu le Sud-Coréen.

Séparées depuis la guerre de 1950 – 1953, les deux Corées ont, en l’espace d’une semaine, rétabli les téléphones civil et militaire entre leurs deux administrations et devraient continuer sur cette lancée, une nouvelle réunion étant annoncée autour du Nouvel An lunaire, le 16 février, pendant les JO. Ce réchauffement devrait permettre d’abaisser les tensions, non seulement entre les deux Corées mais aussi entre leurs alliés respectifs. Le cas nord-coréen est en effet l’objet de désaccords entre les Américains et les Occidentaux en  général et les Chinois.

Arguer du sport pour rapprocher les pays, cela n’est pas sans rappeler un certain Henri Kissinger qui, dans les années 70, avait utilisé des échanges de joueurs de tennis de table entre les États-Unis et la Chine pour ouvrir la voie à un renouveau dans les relations sino-américaines, à l’occasion de la visite du Président américain Richard Nixon en 1972 en Chine. On avait alors parlé de la « diplomatie du ping-pong »…

 

Emmanuel Macron au Qatar : coopération renforcée

Le président français Emmanuel Macron effectue une  courte visite  au Qatar ce jeudi 7 décembre. Au menu  de la rencontre avec l’émir, la lutte contre le terrorisme, la crise dans la région mais aussi des contrats. La veille, le président américain a reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël, provoquant une flambée de réactions.

Le président français, Emmanuel Macron poursuit sa tournée internationale ce jeudi au Qatar sa première dans ce pays depuis son élection. Le mercredi, il  était en Algérie dans le cadre d’une visite de travail et d’amitié. Cette visite intervient à un moment où le Qatar est en tension avec ses voisins, qui l’accusent de soutenir le terrorisme. Accompagné de son ministre des Affaires Étrangères,Jean Yves Le Drian et celle  des armées, Florence Parly, le président Macron s’est rendu à la base américaine située à quelques 30 kilomètres de Doha, la capitale. Il a rencontré les soldats français se trouvant sur cette base. Il a ensuite été reçu par l’émir du pays avec qui il a abordé les questions de financement du terrorisme, la lutte contre la radicalisation et des gros contrats bilatéraux. Le sujet de terrorisme avait été  évoqué  par Macron avec  les  Émirats Arabes unis et l’Arabie Saoudite lors de sa visite de novembre dernier dans ces pays.  Des soupçons sur des présumés financements du terrorisme ont abouti  à la rupture des relations entre Qatar et ses voisins du Golfe depuis six mois. Pour le président Emmanuel Macron, qui a tenu une conférence de presse avec l’émir,  « la lutte contre le terrorisme est une priorité ». Il a signé dans ce cadre, avec  le jeune émir, Cheick  Tamin ben Hamad Al-Thani  une déclaration d’intention  qui vise à renforcer la coopération entre les deux états face à la menace terroriste et à l’islamisme radical. Dans le même souci de contrer le phénomène, le président français compte tenir à Paris dès début 2018, une conférence internationale sur le financement du terrorisme et la radicalisation.

Des contrats, aussi , s’élevant 12 milliards d’euros ont été obtenus par le président français. Achat de 12 avions de combat Rafal et l’intention d’acheter 32 autres, la concession de l’exploitation  et la maintenance  du métro automatique  de la capitale aux groupes français RATP Dev et Keolis et tant d’autres types de contrats ont été conclus. La position ‘’médiane’’ de la France dans la crise qui oppose ce pays si riche  à ses  voisins, pourrait compter  dans le choix d’un tel partenaire. 

Au Proche-Orient, la tension s’enflamme avec la reconnaissance du président américain le 6 décembre de Jérusalem comme étant  la nouvelle capitale  de l’etat hébreux. La décision a suscité des condamnations internationales et des indignations. La France dit ne pas l’approuver. Dans les territoires palestiniennes ce jeudi,  un appelle à ‘’ la résistance’’ est lancé. Des échauffourées  entre manifestants et  soldats israéliens  ont fait déjà selon France 24 une quinzaine de blessés parmi les manifestants. Des réactions violentes  pourront avoir lieu le vendredi, jour de prière.

Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Mali

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali a accordé une interview au Journal du Mali. Il y revient sur la Force du G5Sahel et ses défis, la coopération internationale au service de la paix au Mali et les actions diplomatiques en cours. En voici un extrait, l’intégralité est disponible dans le Journal du Mali l’Hebdo n°135 téléchargeable sur www.journaldumali.com

Dialogue inclusif malien : Abdoulaye DIOP fait le point

De lui, on dit qu’il est un diplomate chevronné. Pour l’actuel ministre des affaires étrangères, Abdoulaye DIOP, il s’agit avant tout d’aller à  la source de l’information, mais surtout de donner la bonne information. Pour cela, il a invité les hommes de médias, autour d’un déjeuner ce vendredi 20 juin, pour faire le point des dernières évolutions de la diplomatie malienne hors des frontières nationales . Dans le contexte de sortie de crise que vit le Mali, plusieurs réunions et rencontres régionales ont eu lieu pour préparer le terrain au dialogue inter-malien. Il s’agit de la 4è session du comité bilatéral stratégique algéro-malien sur la situation au Nord du Mali tenu les 14 et 15 juin dernier à  Alger, et qui a réaffirmé la nécessité d’accélérer le dialogue inclusif malien, en vue d’un accord définitif à  la question du Nord. l’autre rencontre phare a été la 3è réunion de haut niveau sur le processus du dialogue inter-malien, tenue le 16 juin et durant laquelle, « La déclaration d’Alger » et « la plateforme préliminaire d’Alger en vue du dialogue inter-malien inclusif », ont été saluées comme résultats forts à  la mise en place dudit dialogue. Six mouvements armés du Nord Mali ont pris part à  ces consultations et la suite du cadre de travail établi par Alger et notre pays, sous la forme de pourparlers exploratoires, devrait se poursuivre en Juillet à  Bamako. Ces pourparlers permettront d’établir une feuille de route claire pour parvenir à  un accord définitif et sur le sol malien. Il reste évidemment la question du cantonnement des groupes et l’intégrité territoriale du Mali, deux critères obligatoires à  la tenue du dialogue. Continuer à  soigner l’image du Mali D’un autre côté, tout le travail, consiste selon Abdoulaye DIOP à  restaurer le prestige et l’image du Mali auprès des partenaires internationaux et amis du Mali, une tâche qui n’est sans doute pas assez médiatisée. Cela passe par plusieurs types de diplomatie : « Une diplomatie économique et du développement via la mobilisation des ressources, en faisant la promotion de relations d’affaires entre le Mali et les partenaires potentiels. Des pays comme le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Koweit, o๠le président Ibrahim Boubacar Keita s’est rendu, sont des amis. A travers ces partenaires au développement, le Mali veut aussi renforcer ses rapports d’amitié et de fraternité avec le Moyen Orient », précise le ministre DIOP. En outre, une diplomatie culturelle forte n’est pas de trop pour raviver l’image du Mali. Si des artistes comme Oumou Sangaré et Salif Keita y participent depuis toujours, Abdoulaye DIOP estime qu’elle est l’un des moteurs du développement. Le diplomate est lui-même un grand amateur de festivals, notamment celui légendaire de Ségou sur les bords du fleuve Djoliba. Qui dit diplomatie dit aussi œuvrer à  la réconciliation nationale. Le département des affaires étrangères a souvent été sollicité pour ces questions cruciales pour l’avenir de notre unité nationale. Pour cela, il faut évidemment susciter une meilleure compréhension de la vision du gouvernement dans ce sens. C’’est aussi l’objet de l’exercice auquel s’est livré avec tact, le ministre DIOP face à  la presse. New York pour revoir le mandat de la Minusma Abdoulaye DIOP est arrivé jeudi soir de New York o๠il a participé au débat public sur l’examen du rapport du Secrétaire Général des Nations Unies consacré au renouvellement du mandat de la Minusma. Ce mandat a en effet souvent fait l’objet de critiques et d’incompréhension de la part des Maliens, excédés par les effectifs de la mission installés à  Bamako. De plus, les évènements de Kidal, ont aussi provoqué le mécontentement d’une partie de l’opinion, convaincue que la Mission n’a pas sécurisé le PM en visite à  Kidal, ni n’est intervenu dans les combats entre armée malienne et groupes armés rebelles le 21 Mai : « Ce qu’il faut comprendre, C’’est qu’à  l’inverse de la force Serval, mandatée pour venir au secours du Mali, celui de la Minusma exclut l’usage de la force et est plutôt un mandat de stabilisation et d’accompagnement sur plusieurs questions, comme l’humanitaire ou les programmes de développement entre autres » réexplique Abdoulaye DIOP. Mais à  New York, le Mali a demandé à  revoir le mandat. Selon le ministre, ce nouveau mandat devra s’articuler autour de 3 axes : « Nous avons en premier lieu demandé à  ce que ce mandat soit clarifié et renforcé, en termes d’effectifs mais aussi d’efficacité sur le terrain ». Ce qui signifie qu’une partie de l’effectif civil se déploierait davantage au Nord plutôt qu’à  Bamako. Gao est d’ailleurs en voie de devenir l’un des QG de la mission onusienne au Mali. « En second lieu, nous souhaitons que la Minusma soit dotée de plus moyens logistiques pour sécuriser les zones rurales du Nord. Avec des hélicoptères, une surveillance aérienne plus accrue pour prévenir les attaques », poursuit le diplomate. Dernier point. Abdoulaye DIOP, a souhaité que la Minusma accompagne le processus de cantonnement des groupes armés en vue du dialogue inclusif, ce qui avait plus ou moins été commencé avant les évènements tragiques de Kidal. En clair, il est attendu de la Minusma qu’elle participe davantage au volet politique du dialogue, mais, rappelle encore une fois, le ministre DIOP, la mission onusienne n’a pas mandat à  faire la guerre ! 2

Abdoulaye DIOP, un diplomate de talent au service du Mali

Abdoulaye DIOP a longtemps servi à  l’extérieur du Mali. Et C’’est tout naturellement qu’il revient chez lui pour endosser la diplomatie malienne, au ministère stratégique des Affaires étrangères. Proche de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, il fut son conseiller diplomatique en 2000. Ce qui fait dire à  certains qu’IBK cherche le rapprochement avec son ancien mentor politique. Soit, Abdoulaye Diop a l’étoffe de la tâche. Docteur en service public de l’université de Pittsburgh(USA) et détenteur d’un DESS en Relations Internationales de l’Institut International d’Administration Publique(IIAP) de Paris, son CV comporte en outre, un DESS en diplomatie de l’Université Paris XI et une Maà®trise en Diplomatie de l’école Nationale d’Administration d’Alger. C’’est dire que le malien, au nom à  la consonance sénégalaise, a une formation académique, qui le prédestinait à  travailler dans les grandes instances internationales. Après voir été représentant personnel d’AOK auprès du comité directeur du Nepad, il sera nommé ambassadeur du Mali aux Etats-Unis et conseiller à  Bruxelles. Abdoulaye DIOP, fin connaisseur du système des Nations Unies, et des institutions de Bretton Woods(FMI/Banque Mondiale)a même supervisé la participation du Mali au Conseil de sécurité des Nations Unies. En 2010 Abdoulaye DIOP, rejoint le PAM (programme alimentaire mondial) comme Directeur pays, au Malawi, avant de prendre la tête du Bureau Afrique du PAM à  Addis-Abeba auprès de l’Union Africaine et la Commission Economique pour l’Afrique jusqu’ à  sa nomination comme membre du gouvernement Mara. Pour le tout nouveau ministre des Affaires étrangères, qui remplace Zahabi Ould Sidi Mohamed à  ce poste, il faudra renforcer la diplomatie malienne à  l’extérieur, une tâche qu’a déjà  entrepris le président IBK, pour restaurer l’image du Mali, auprès des bailleurs et au regard de la crise du Nord qu’a traversé notre pays. Pour Abdoulaye DIOP, le défi est de taille. Fervent musulman, Abdoulaye DIOP est un grand amateur de culture et un habitué du célèbre « Festival sur le Niger » de Ségou. Marié, il est père de cinq enfants et pratique la marche.

Nouvelle constitution tunisienne: IBK présent aux célébrations

La Tunisie tourne ce vendredi 7 février une page de son histoire. Le pays célèbre avec faste l’adoption de sa nouvelle constitution, et reçoit un parterre d’invités de marque au nombre desquels le président malien, Ibrahim Boubacar Kéita. Ce dernier est arrivé à  Tunis le jeudi après midi et a été accueilli par son homologue Moncef Marzouki. Seront également présents à  ces cérémonies, le mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, président en exercice de l’Union africaine, le tchadien Idriss Déby, le sénégalais Macky Sall, le gabonais Ali Bongo Ondimba et le guinéen Alpha Condé,le libanais Michel Sleimane, et surtout le français François Hollande dont la venue fait la une de tous les journaux locaux ce vendredi. Ce vendredi se déroule donc la cérémonie d’adoption de la nouvelle constitution , avancée majeure de la transition amorcée après la « révolution de jasmin » 2010-2011. Adoptée le 27 janvier par l’Assemblée nationale tunisienne au terme de plusieurs mois d’une crise politique profonde, la nouvelle loi fondamentale doit permettre de sortir de trois années de tensions entre islamistes et laà¯ques. Son article premier dispose que la Tunisie est « un pays libre, indépendant et souverain » ayant l’islam pour religion, l’arabe pour langue et la république pour régime. Elle garantit aussi la liberté de croyance et promeut l’égalité entre les sexes. « C’est une étape importante, estime-t-on à  l’à‰lysée, mais il reste encore beaucoup à  faire, notamment pour aller jusqu’aux élections », prévues avant la fin de l’année.

Alger, point culminant de la nouvelle diplomatie malienne…

Alger, Dakar, Nouakchott, le chef de l’Etat accélère la cadence. Après avoir rassuré les bailleurs de fonds, parlé aux dirigeants de Bruxelles, reçu le patron Afrique de la Banque Mondiale et la directrice du Fonds Monétaire International, il s’est employé à  placer des hommes supposés intègres et compétents à  la tête des forces de défense et de sécurité en attendant une reconfiguration du personnel de l’administration territoriale. Ces derniers temps, le président IBK a bousculé son agenda pour effectuer des déplacements dans les pays limitrophes sollicités pour verrouiller des frontières communes poreuses. C’’est utile, opportun et même disons-le hypothétique. La crise malienne a alerté les chancelleries occidentales convaincues que la solution véritable demeure une batterie de mesures par l’ensemble des pays menacés par les groupes armés terroristes. De Niamey à  Nouakchott en passant par Abidjan, Ouagadougou, Alger et même Tripoli, la paix est loin d’être acquise. Obligation est donc faite aux pays de la bande saharo-saharienne et à  leurs alliés occidentaux traumatisés par les rapts et les conflits coûteux de conjuguer leurs efforts pour contenir la menace terroriste. Dépoussiérer la diplomatie Pour le président IBK, les urgences majeures gérées ou en passe de l’être, il faut dépoussiérer le corps diplomatique actuel. Oui, un mouvement s’impose dans ce corps de privilégiés. Ambassadeurs, consuls, vice-consuls, conseillers diplomatiques, attachés et autres commencent à  perdre leur efficacité. Le Mali d’aujourd’hui a besoin d’une diplomatie plus alerte, plus incisive, plus offensive d’autant que les accords historiques ne se font pas dans la rue. En ces périodes de convalescence, le Mali est condamné à  l’excellence et cela requiert un corps diplomatique conscient des enjeux du renseignement. C’’est connu, qui tient l’information tient le pouvoir. Alger, axe stratégique La dernière visite du président, à  Alger, vue comme une visite d’amitié et de travail entre les deux pays, dits du champ, aura contribué à  replacer Alger dans le champ d’une diplomatie jusqu’ici en berne et face aux négociations à  venir avec les groupes armés ou rebelles. Des consultations exploratoires menées par le pays de Bouteflika donnent le ton. Mais nullement, précise un diplomate algérien, il n’y aura ingérence, ni médiation ou concurrence avec Ouagadougou, dont les accords restent jusqu’ici inappliqués. Les négociations se feront d’abord entre Maliens… Les récents conclaves d’Alger avec un MNLA versatile en sont une preuve. Difficile de savoir ce que ces groupes terroristes veulent. Difficile de savoir qui est qui dans ces mouvements multiples. Difficile de parapher un accord qu’ils respecteront. Alors pour ne pas gêner les voisins et mettre un terme aux suspicions tous azimuts, le président IBK se doit de renouveler et de revivifier le corps diplomatique malien. Ce serait un nouveau départ pour les pays d’accueil et un visage nouveau mais efficient pour le Mali. Le temps est précieux. Chaque jour perdu est une aubaine pour les bandes rebelles qui se disloquent aujourd’hui pour mieux se reformer demain. Chaque chef de tribu se bat pour garder ses privilèges, prébendes et contacts d’autrefois. Il faut une rupture pour annihiler les acquis des groupes terroristes. Un nouveau casting doublé d’un renforcement de la diplomatie malienne pourrait faciliter le travail du chef de l’Etat qui sait parfaitement que la diplomatie de bon voisinage, se fonde avant tout sur un bon casting et des renseignements de qualité.

Coopération : Pourquoi le Qatar ?

A la veille du voyage du président au Qatar, le riche émirat gazier suscite l’intérêt de la presse malienne. Mais le Qatar, C’’est aussi un passage obligé pour le nouveau locataire de Koulouba, qui s’y rendra dès la semaine prochaine pour discuter sécurité et lutte anti terrorisme et sans doute, accords de coopération économique, si l’on en croit, la forte délégation qui accompagnera le président malien. Petit état de 2 millions d’habitants, avec Doha pour capitale, cet émirat pétrolier a des vues sur la planète entière. Ayant abrité l’an dernier la conférence des parties (COP 18) sur l’environnement, le Qatar reste l’un des pays les plus pollueurs au monde. Sous la houlette du Cheikh Hamed Ben Khalifa Al-Thani, il cherche à  étendre ses investissements mondiaux. Le Qatar aurait des vues sur l’or noir au Sahel ses réserves propres n’étant pas inépuisables, comme celle des Etats-Unis, première puissance planétaire. Le Qatar investit par ailleurs dans le football, courtise de nombreux joueurs africains, s’implique dans l’environnement, les groupes de luxe, met en avant son hôtellerie, ses palaces somptueux et attire chaque année des centaines d’hommes d’affaires et investisseurs de tout bord. Pour les patrons de la planète et chefs d’Etat comme François Hollande, qui y a effectué une visite récente et signé de nombreux accords, le Qatar est un passage obligé. Au Mali, on se souvient que Dioncounda Traoré, ancien président de transition s’y était rendu, au plus fort de la crise et au moment o๠l’émirat était soupçonné de financer les groupes jihadistes au nord du Mali. Activités internationales ? Selon, les services des renseignements français, l’émirat aurait financé des groupes salafistes au nord du Mali. Mais lors de la visite officielle de l’ancien président de transition, Dioncounda Traoré à  Doha, le 24 octobre 2012, l’émir a tenu à  démentir le soutien de son pays aux rebelles du Nord. Au début du mois d’août 2012, durant l’occupation, le Croissant rouge qatari avait aussi lancé une campagne de dons à  l’adresse des nécessiteux du Nord-Mali et, en vertu d’un accord avec la Croix-rouge malienne, certains humanitaires qataris ont pu se rendre dans des villes comme Gao et Kidal. En plus du Croissant rouge qatari, les structures telles que Qatar Charity ou la Mou’assassat Eid ont fait des pays du Sahel (et donc du Nord-Mali) l’un de leurs terrain d’intervention privilégiés. La chaà®ne de télévision Qatari Al Jazeera a même produit un documentaire, qui montre tout son intérêt pour le Mali Que va aller cherche IBK au Qatar ? Des fonds ou convaincre l’émirat de s’impliquer davantage dans la lutte anti-terroriste ? Il est certain que la démarche ne s’applique pas qu’au Qatar seul mais à  tous ces pays suspectés d’accointance avec les mouvances terroristes du Sahel. Après la Mauritanie, IBK est ce week-end en Algérie avant le lointain voisin qatari.

Mali : le chef de la diplomatie à Ouagadougou en vue de discussions

A l’invitation du médiateur Blaise Compaoré, cette délégation devrait entamer mardi des pourparlers avec deux groupes armés présents dans le nord du pays, les indépendantistes du MNLA et les islamistes d’Ansar Dine. Le médiateur burkinabè va profiter de cette première journée pour rencontrer les délégations maliennes et tenter d’apaiser les premières dissonances. Hier, le président malien Dioncounda Traoré était au Niger. Après de longues hésitations, le Mali a finalement accepté de rencontrer les mouvements Ansar Dine et MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad. « Il ne s’agit pas encore de négociations mais d’un dialogue préliminaire », assure un proche du médiateur. Conduite par le ministre malien des Affaires étrangères, Tieman Coulibaly, cette délégation de trois personnes sera reçue cet après-midi par le président Compaoré. Demain, mardi, le médiateur burkinabè expliquera à  ses hôtes son objectif: proposer une cessation complète des hostilités entre partie malienne et mouvements armés, en contrepartie de quoi les acteurs doivent accepter la réunification du territoire et le renoncement à  la charia. Un agenda politique de négociations pourra alors s’ouvrir. La partie malienne reste sur ses positions: oui à  un dialogue mais avec des groupes qui auront renoncé préalablement à  l’indépendance et à  la charia. De son côté, le mouvement islamiste Ansar Dine réaffirme avoir pris ses distances avec Aqmi, al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Pourtant hier soir, dans une lettre adressée au médiateur, le MNLA a déjà  fait connaà®tre ses conditions de discussion : pas question de se réunir autour d’une même table avec Ansar Dine, pas question de discuter avec des terroristes, explique un membre du MNLA. Dans l’entourage du médiateur, on reconnait que le plus dur sera de restaurer la confiance entre tous les protagonistes. Dioncounda Traoré s’est entretenu avec son homologue nigérien En parallèle, au Niger, le président malien Dioncounda Traoré a rencontré dimanche 2 décembre son homologue Mahamadou Issoufou à  Niamey. A l’issue de leur entretien, Dioncounda Traoré et Mahamadou Issoufou ont dit « regretter un recul », selon eux, de l’ONU, concernant une intervention armée africaine dans le nord du Mali occupé par des islamistes armés. Le Mali est prêt à  négocier à  Ouagadougou avec les mouvements armés dans le Nord. Le président malien l’a confirmé lors de la conférence de presse conjointe avec le président nigérien Issoufou Mahamadou. « Une délégation malienne se rendra à  Ouagadougou pour voir les préalables d’un dialogue entre le Mali et certains groupes qui opèrent au Nord, qui ont manifesté mais désirent entrer en négociation avec les autorités maliennes, a-t-il déclaré. Il y a deux groupes qui n’ont jamais envoyé aucun signal laissant supposer qu’ils étaient prêts à  négocier. Mais il y a ceux qui sont prêts à  négocier. Bien entendu, nous sommes prêts également à  nous asseoir autour d’une table avec eux et à  parler avec eux ». Aux 500 soldats du colonel malien Alhaji Ag Gamou, cantonnés à  Niamey, le président Dioucounda Traoré a expliqué l’importance stratégique de ce contingent dans le cas de la reconquête du nord du Mali. « Ce contingent, qui est ici au Niger, explique-t-il, va occuper une place extrêmement importante dans les futures opérations que nous allons mener sur le terrain. Beaucoup de courage. Je suis certain que dans quelques mois, dans pas très longtemps, nous aurons l’occasion de nous serrer la main au Mali et de nous congratuler mutuellement pour la grande victoire que nous allons remporter contre les forces du mal. »

Tiéman Coulibaly :  » Il n’y a pas de négociation en cours »

Auparavant, le ministre avait été reçu ce samedi, 3 novembre 2012 par Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO au même moment o๠des représentants d’Ansar Dine étaient présents à  Ouagadougou pour rencontrer le même médiateur. A Bamako, le ministre a rappelé les deux rencontres de Ouagadougou qui ont suivi la signature de l’Accord cadre et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Pour lui, Ouaga II a jeté les bases de la formation même du gouvernement d’union nationale. Sur la présence d’Ansar Dine, à  Ougaga, Tiéman Coulibaly s’est montré catégorique en soulignant qu’il n’avait pas reçu de mandat pour rencontrer ces groupes armés à  Ouagadougou. Selon lui, l’objet de sa visite, n’était que de faire le point avec le médiateur Position ferme « Nous avons toujours donné la position du Mali, a réitéré Tiéman Coulibaly. Il n’ya pas de négociations en cours, tout ce que nous faisons est de préparer les discussions ». Face à  la présence de mmebres du MNLA au Burkina Faso, certains contestent la médiation de Blaise Comparé. A ce sujet, Tiéman Coulibaly, précise : « Le Burkina Faso est un pays ami du Mali. Le président Comparé a le droit d’héberger le MNLA. C’est une question de confiance, on ne doit pas rentrer dans le jugement » . Quid de l’organisation d’élections crédibles en 2013 ? Selon l’Accord cadre, explique le ministre, la transition prendra fin au mois d’avril 2013. De fait, les élections en 2013 ne pourront être organisées qu’après la libération du Nord. Pour ce faire l’intervention de la force internationale sera inéluctable pour chasser les terroristes du Nord Mali. Au sujet du Qatar, o๠le président par intérim a fait un déplacement récemment, l’homme fort de la diplomatie malienne, déclare avec certitude que ceux qui disent que le Qatar appuie financièrement les islamistes, reste à  prouver : «J’ai voyagé avec le président de la République au Qatar. l’émir du Qatar nous a assuré que son pays n’avait rien à  voir avec les islamistes. C’’est inimaginable que le Qatar puisse soutenir des terroristes au Nord et de surcroà®t, anciens alliés de Mouammar Khadaffi. C’est ce même Qatar qui a combattu aux cotés des forces internationale pour faire chuter le régime de Kadhafi ».

Tièman H. Coulibaly, des « affaires » aux Affaires étrangères

Mardi 21 août, après un long week-end de fête, les commentaires allaient bon train quant à  la composition de la nouvelle équipe de Cheick Modibo Diarra. Parmi les treize nouveaux entrants, certains n’étaient pas là  o๠l’on pouvait les attendre. Le premier d’entre eux est certainement Tièman H. Coulibaly, qui devient le numéro 3 d’un gouvernement sur lequel repose tous les espoirs du Mali après 6 mois d’une crise socio-politique aux multiples facettes. Inattendu, certes. Mais, si le casting peut surprendre, Tièman H. Coulibaly pourrait finalement avoir le profil, même atypique, pour ce rôle. Une ascension politique en trois actes Né en 1967, Tièman H. Coulibaly milite dès 1994 au sein de l’Union pour le Développement et la Démocratie (UDD), fondé par son père Moussa Balla Coulibaly sur les ruines de l’ancien parti unique, l’Union démocratique du peuple malien (UDPM). Son DESS de gestion en poche, obtenu à  l’université de Saint-Etienne, il rentre au pays pour s’engager pleinement. Animateur convaincu des comités et sous-sections de Badalabougou puis à  la section de la commune V du district de Bamako, il est, en 1999, directeur de la campagne victorieuse de feu Dieudonné Zallé à  la mairie. Dès lors, il entre au bureau exécutif de l’UDD et en gravit patiemment les échelons. D’abord secrétaire à  la communication, il en devient secrétaire général adjoint en 2003. Quatre ans plus tard, il est nommé secrétaire général. C’’est dans la foulée qu’il se lance, trop tard et trop timidement selon ses propres aveux, dans la bataille législative de 2007 à  Diéma (région de Kayes). C’’est un échec, que cet ambitieux surmonte pour ensuite poser les actes de son ascension politique. En mars 2010, à  l’issue de son 5ème congrès ordinaire, il est élu président de l’UDD, un parti qui compte 2 députés et une centaines d’élus communaux. C’’est le premier acte. Si l’on ne peut oublier le père derrière le fils, Tièman H. Coulibaly a su se démarquer de cette figure tutélaire en donnant son propre rythme à  l’UDD. En février 2012, à  l’approche de l’élection présidentielle prévue le 29 avril, il pose un second acte politique majeur en décidant de ne pas se porter candidat. Dans le cadre d’un accord global, son parti investi Dioncounda Traoré, candidat de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema) et parie sur un groupe parlementaire UDD à  l’issue des législatives de juillet. Les événements du 22 mars, en décideront autrement. Tièman H. Coulibaly est d’une nature prudente. Il n’en est pas moins un homme d’action. Dès le lendemain du coup d’à‰tat, il est parmi les premiers à  condamner cette atteinte à  la démocratie. Rassemblés le 28 mars à  la Bourse du Travail, les leaders des partis anti-putsch s’unissent au sein du Front de Défense de la Démocratie et de la République (F. Celui dont les amitiés transcendent les clivages politiques en est l’un des fondateurs, parmi le groupe des 7. Il en devient le vice-président, ce qui marque le 3ème acte de son ascension politique. Un coup de pouce du destin ? Le 17 Avril 2012, Tièman H. Coulibaly est arbitrairement arrêté par la junte à  l’hôtel Salam, en compagnie de Maà®tre Kassoum Tapo, porte-parole du FDR, au moment o๠ils s’apprêtaient à  rencontrer Dioncounda Traoré, devenu depuis peu Président de la République par intérim. Un coup de pouce du destin ? Détenu à  Kati, il est libéré deux jours plus tard, avec à  la clef un nouveau statut, une audience internationale, et la sympathie de bon nombre de Maliens. Depuis le début de la transition, Tièman H. Coulibaly n’a eu de cesse d’exiger un gouvernement d’union nationale dans lequel chaque sensibilité politique serait représentée, gage de légitimité et d’efficience dans un contexte plus que difficile. Le président de l’UDD est certainement de ceux dont l’engagement patriotique et la fidélité à  Dioncounda Traoré sont aujourd’hui récompensés. Le nouveau ministre mesure l’ampleur et les enjeux de sa mission, comme il l’expliquait à  RFI le lendemain de sa nomination : «Â  C’’est une lourde tâche (…) dans les jours à  venir, il va falloir rapidement se mettre au travail, dans un cadre collectif, afin de conduire le Mali là  o๠tous les Maliens souhaitent qu’il aille, ainsi que la communauté internationale ». Un homme « d’expériences » Marié et père de trois enfants, musicien guitariste, Tièman H. Coulibaly est avant tout un entrepreneur dans l’âme. De l’ancienne Panafcom, il créé le groupe de communication Stellis qu’il développe en Guinée et au Burkina Faso. Avec la même gourmandise que dans sa vie politique, cet homme d’affaires avisé s’investit également dans des domaines aussi divers que les ressources humaines avec Antarès, le ciment (CMM), le transport (TSM), ou encore la gestion aéroportuaire avec ASAM dont il est jusqu’à  sa nomination l’administrateur général. Meneur d’hommes, communicateur, ce leader naturel est rapidement devenu incontournable dans le paysage du secteur privé. Il est d’ailleurs vice président chargé des relations extérieures au sein du Conseil National du Patronat Malien et secrétaire aux relations extérieures de l’Organisation Patronale des Industries. Cette polyvalence souligne le caractère pragmatique et concret de celui qui n’en demeure pas moins un homme d’idéal et de convictions. Des affaires auxquelles il n’est pas si étranger Ses multiples responsabilités lui ont permis de développer un réseau solide en France, notamment au Quai d’Orsay, mais aussi dans plusieurs pays de la sous-région. Ces relations lui seront d’une aide précieuse pour séduire les investisseurs étrangers et les bailleurs dont le Mali et son économie au ralenti ont cruellement besoin. Il donnerait ainsi à  son poste un caractère plus économique, des affaires auxquelles il n’est pas si étranger. Il est vrai que Tièman H. Coulibaly n’a pas le parcours classique du parfait diplomate, mais il a néanmoins des qualités qui pourraient donner une autre dimension au poste qu’il occupe désormais. Si le ministre des Affaires à‰trangères est le premier ambassadeur de son pays, sa formation et son expertise dans la communication pourraient faire de Tièman H. Coulibaly l’homme de la situation. Particulièrement à  l’heure o๠le Mali doit jouer serré pour redorer son blason et négocier avec la communauté internationale : « cette fonction me place au dessus des contingences partisanes, je travaille désormais pour mon pays le Mali », précisait-il la veille de son premier conseil des ministres, dans son grand bureau du Quartier du Fleuve. A 45 ans, parce qu’il a toujours mené de front carrière politique et entrepreneuriale, parce qu’il est tout à  la fois ouvert sur le monde et profondément ancré dans son terroir, Tièman H. Coulibaly incarne une nouvelle génération. Est-ce celle qu’attendent les Maliens ? Peut être que cette fois-ci, Tièman H. Coulibaly sera précisément là  o๠on l’attendait.

Diplomatie : L’axe Bamako/Wasington…

Soumeylou Boubèye Maiga, le chef de la diplomatie malienne continue son marathon. Après la Chine la semaine dernière, il a effectué une visite de deux jours dans la capitale fédérale américaine en compagnie de deux officiers supérieurs de l’à‰tat-major général des armées et de la présidence de la République. Une situation prise très au sérieux aux Etats-Unis, car ce sont des centaines, voire des milliers d’ex-combattants de l’armée régulière libyenne qui se sont dispersés avec un arsenal considérable vers leurs pays d’origine. Or, il se trouve que les zones dans lesquelles ils comptent s’établir, que ces zones font aussi face à  la lutte contre Al Qaà¯da au Magreb Islamique et le trafic de stupéfiants. La bande sahélo-saharienne puisqu’il s’agit d’elle, étant vaste et désertique, il faut donc des efforts conjugués pour pouvoir faire face à  certaines menaces qui prennent corps. C’est tout l’objet de cette visite. Les Etats-Unis d’Amérique semblent disposés à  apporter leur concours dans cette lutte contre le terrorisme et les narcotrafiquants. A présent, il reste à  savoir quelle sera la forme et la portée de cette aide pour les pays du champ. Au-delà  des questions sécuritaires, la justice ne va pas demeurer en reste. Et à  ce niveau, le ministre des affaires étrangères s’est accompagné d’un conseiller technique du ministère de la justice. Dans l’optique de la mise en place d’un arsenal juridique visant à  appuyer la lutte contre le terrorisme et les narcotrafiquants, puisque les deux vont de pair.

Terrorisme : Conclave à Alger, mais sans la Libye…

La conférence sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne a ouvert ses portes ce mercredi 7 septembre à  Alger (dans la capitale algérienne) au Palais des Nations. Elle regroupe les ministres des Affaires étrangères du pays ôte, du Mali, de la Mauritanie et du Niger. Le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, participe à  cette rencontre. En mai dernier, il était le chef de file d’une réunion du genre qui a réuni ses homologues des mêmes pays. L’objectif de cette réunion, qui doit durer deux jours, est d’établir les menaces terroristes qui pèsent actuellement sur les pays du Sahel et de tenter d’organiser une lutte collective. La conférence sans la Libye Le contexte issu de la révolution libyenne sera, sans doute, au centre des discussions à  Alger. Les rencontres entre l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger sont régulières. Mais celle qui réunit à  Alger les chefs de la diplomatie des quatre pays sahéliens s’ouvre dans un contexte très particulier, qui dicte l’ordre du jour : celui de la révolution libyenne. La chute du régime de Mouammar Kadhafi change la donne géopolitique de la région, et crée de nombreuses incertitudes. Pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, la Libye n’a été invitée à  cette réunion. Au cours d’une conférence de presse tenue dimanche, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel a expliqué que «Â les quatre pays du champ concernés directement par la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le sous-développement au Sahel sont l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Il y a d’ailleurs un consensus international sur la définition de ces quatre pays du champ », a-t-il précisé devant la presse. Pourtant, la Libye, avec sa crise interne née de la révolte contre le régime de Kadhafi, sera au C’œur des débats de cette conférence qui réunira, outre les ministres des Affaires étrangères des quatre pays du champ, les délégations internationales de haut niveau des à‰tatsUnis, d’Europe et d’Asie. «Â La situation en Libye peut avoir «Â des répercussions sur la sous-région, notamment à  travers deux phénomènes, à  savoir la circulation des armes et le retour massif de personnes chez elles. Cela devient une source de préoccupation pour ces pays qui n’ont pas les moyens de faire face à  cette situation », a déclaré M. Messahel.  Qui se fend du principe de non-ingérence. Pourtant, s’il est vrai que «Â la sécurité interne de la Libye est l’affaire des autorités de ce pays », la sécurité régionale est l’affaire de tous les pays de la région. Quoi qu’il en soit, Alger, comme les autres pays participants attendent beaucoup de cette conférence sur le terrorisme. Créer une synergie entre les quatre pays Elle permet de mesurer l’impact que peut avoir la révolution libyenne sur le terrorisme dans la région du Sahel. D’abord parce que Mouammar Kadhafi avait largement combattu les islamistes pour la sauvegarde de son propre pouvoir. Les pays sahéliens devront donc s’assurer que les nouvelles autorités libyennes suivront cette ligne alors même que certains éléments de la rébellion, y compris au sein du Conseil national de transition (CNT), sont issus de cette mouvance islamiste. Par ailleurs, beaucoup soupçonnent que des armes utilisées en Libye puissent avoir été, et puissent être encore, récupérées par des combattants d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Les Nations unies, l’Union européenne et les Etats-Unis ont publiquement exprimé cette crainte. Bref, la conférence d’Alger devra organiser le partenariat à  travers, entre autres, la création de synergie entre les partenaires des pays de la région et d’une plus grande complémentarité entre les différentes stratégies et partenariats en direction du Sahel. Les participants débattront des moyens à  mettre en œuvre pour lutter contre le terrorisme, le crime organisé et l’aide au développement pour le Mali, le Niger et la Mauritanie.

48 h à Bamako pour Djibril Bassolé

A l’invitation de son homologue malien, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la coopération régionale s’était rendu dans notre pays les 21 et 22 août derniers. Il était porteur, dit-il, d’un message du président Blaise Compaoré à  son homologue Amadou Toumani Touré. Accompagné d’une forte délégation, M. Yipènè Djibril Bassolé a, au cours de son séjour, multiplié les rencontres au sommet de l’Etat malien. D’abord avec le chef de l’Etat malien, puis avec Mme le Premier ministre Sidibé Mariam Kaà¯dama Sidibé. M. Bassolé a ainsi transmis aux deux personnalités maliennes le message d’amitié et fraternité du président du Faso. Echanges fructueux autour des préoccupations Maliens et Burkinabés ont profité de cette visite pour jeter les bases d’une coopération dynamique. Au cours de son malien, M. Bassolé et son homologue malien Soumeylou Boubeye Maà¯ga ont eu plusieurs entretiens en tête –ࠖ tête au cours desquels ils ont évoqué de nombreux points. Il s’agit notamment de la problématique de l’emploi des jeunes, la sécurité et la fluidité du trafic routier entre les deux pays, la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, l’esquisse d’une coopération triangulaire Bobo-Dioulasso-Sikasso-Bouaké, les voies et moyens pour une exploitation judicieusement des trois aéroports et l’impulsion d’une dynamique nouvelle à  la production et à  la transformation des produits agricoles et fruitiers, etc.   Sur ces questions, les deux ministres en charge de la diplomatie de leur pays ont invité le Comité de suivi des recommandations de la Grande Commission Mixte de Coopération prévu les 26 et 27 septembre 2011 à  Bamako, à  procéder à  un examen approfondi en vue de dégager des actions dont la mise en œuvre contribuera à  renforcer le bien-être de nos populations respectives. Les deux chefs de diplomaties se sont mutuellement informés sur l’évolution de la situation politique et économique récente de leur pays respectif et ont procédé à  un échange de vues sur les questions bilatérales, régionales et internationales d’actualité. s’agissant des relations bilatérales, Bassolé et Maà¯ga se sont félicités de l’excellence des liens séculaires d’amitié et de fraternité qui existent entre les peuples burkinabé et malien et ont réaffirmé leur volonté de tout mettre en œuvre pour les développer davantage afin d’assurer le développement harmonieux et le progrès des deux pays frères. l’Unité entre les peuples d’Afrique Evoquant la situation dans la sous-région, les deux ministres ont réaffirmé leur attachement à  la coopération et à  l’intégration sous-régionale. A cet effet, ils ont réaffirmé leur adhésion à  l’application effective du schéma de la CEDEAO sur la libéralisation du commerce et du protocole relatif à  la libre circulation des personnes et des biens ainsi que la création d’une monnaie commune dans la sous-région. La situation en Libye s’est tout naturellement invitée dans les débats entre les deux ministres. Ils ont souhaité vivement une sortie diligente de crise en tenant compte des aspirations légitimes du peuple libyen à  la paix, à  la cohésion, à  l’unité nationale et à  la démocratie. Au plan international, les deux chefs de diplomaties ont décidé de renforcer la coopération entre les deux gouvernements au sein des instances internationales notamment les Nations Unies, le Mouvement des Non-Alignés, l’Organisation de la Coopération Islamique et l’Union Africaine. Bassolé et Maà¯ga se sont félicités de leur convergence de vues sur plusieurs grandes questions d’actualité, notamment la dette africaine, la reforme de l’ONU ainsi que les négociations commerciales dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce et de l’Union Européenne. Une séance de travail a également réuni les deux délégations autour de l’examen de la coopération bilatérale. A cet égard, elles ont convenu de l’intensifier et de la diversifier. Au terme de sa visite, le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la coopération internationale a invité son homologue Maà¯ga à  effectuer une visite de travail au Burkina Faso. Cette invitation a été acceptée avec plaisir et la date de la visite sera fixée ultérieurement de commun accord par voie diplomatique. Comme pour dire qu’entre le Mali et le Burkina et Faso, les relations ne souffrent d’aucune tâche.

Sécurité au Mali : la diplomatie européenne s’implique

A l’issue de son séjour au Mali qui a commencé le 23 mai dernier, Manuel Lopez-Blanco, a animé un point de presse. C’était en présence du Ministre malien en charge des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga et de l’Ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Mali, Giacomo Durazo. Dans le cadre de sa tournée, il était accompagné de M. Oliver RàœSS, conseiller du Coordinateur de l’Union Européenne pour la lutte contre le terrorisme. l’objectif de la visite était de présenter la Stratégie européenne pour la sécurité et le développement dans le Sahel et d’ échanger avec les autorités maliennes sur les actions entreprises pour lutter contre l’insécurité et assurer le développement dans la bande sahélo-saharienne. Dans sa présentation liminaire, M. Blanco a indiqué les axes prioritaires d’intervention de l’UE. Au nombre de ceux-ci, il faut citer le soutien aux actions politiques dont récemment la mise en place d’une architecture régionale contre le terrorisme. Mieux, dira-t-il, l’UE accompagne les stratégies de développement en aidant à  la résolution des conflits. Cependant, dira-t-il, « nous ne nous substituons pas à  l’Etat malien ». Il a annoncé que l’UE mettra a disposition des Etats de bande sahélo-saharienne une enveloppe de 150 millions d’euros. La mise à  disposition de cette enveloppe, estime M. Blanco, se justifie par le fait que « nous sommes à  un stade o๠l’on peut encore prévenir. Faut pas laisser les choses se détériorer ». Dans la matinée du 26 mai, l’hôte a présenté la stratégie européenne pour la sécurité et de développement dans le Sahel, à  différents acteurs de l’Etat et de la société civile des régions du Nord, en présence des Etats-Membres de l’Union Européenne. Notons qu’au cours de la mission, M. Lopez-Blanco a rencontré le Président Amadou Toumani Touré lors d’une audience. Lopez-Blanco et RàœSS ont par ailleurs assisté à  la signature du contrat de subvention du Programme spécial pour la sécurité et le développement du Nord Mali, en présence du Chef de l’Etat. Des rencontres ont également eu lieu entre M. Lopez-Blanco et plusieurs hauts responsables du gouvernement malien.

Diplomatie : Soumeylou Boubèye Maiga fait des merveilles

La concrétisation de cette rencontre doit au dynamisme du nouveau ministre des Affaires étrangères, Soumeylou Boubeye Maà¯ga. Nommé en avril dernier dans le gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé, le nouveau patron de la diplomatie malienne a multiplié ses dernières semaines les déplacements dans plusieurs pays. D’abord en Algérie o๠il était porteur d’un message du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré auprès de son homologue Bouteflika. Cette visite, que le diplomate a qualifié de fructueuse à  son retour à  Bamako, a permis de réchauffer les liens entre le Mali et l’Algérie après des années de brouille. Bamako a eu des différences d’approche avec Alger et Nouakchott dans la lutte contre AQMI. Qui reprochait au Mali «Â sa passivité » dans ce domaine, surtout après la libération des prisonniers d’Aqmi contre celle du français Pierre Camate. Les récentes visites de Soumeylou Boubèye Maiga ont donc permis de vider «Â ce contentieux » et de repartir sur de nouvelles bases de coopération sécuritaire. Le bâton de pèlerin emprunté par chef de la diplomatie malienne l’a aussi conduit en Mauritanie, au Burkina Faso, et récemment à  Paris, o๠il a eu des «Â échanges enrichissants » avec son homologue français Alain Juppé. A toutes ces visites, la question de la sécurité a occupé le centre des rencontres. La rencontre des ministres le 20 mai prochain constitue en effet le fruit du dynamisme impulsé par le ministre Maà¯ga à  la diplomatie malienne, et à  la lutte contre Al-Qaà¯da au Maghreb. Vers une lutte plus efficace Longtemps annoncée par le président Amadou Toumani Touré, notamment dans ses discours à  la nation, la réunion des chefs d’Etat de la zone sahélo-saharienne a été au centre des préoccupations. « Avec les pays de la bande sahélo-saharienne nous voulons approfondir nos relations et faire de nos pays des axes principaux de la lutte contre l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne », a déclaré un responsable du ministère malien des Affaires étrangères. AQMI, qui a ses racines en Algérie, dispose également de bases au Mali o๠elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier). Elle ratisse par des attentats, procède à  des enlèvements (essentiellement d’Occidentaux) et se livre à  divers trafics. Comment apporter une solution à  cette épineuse question ? La rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays de la bande sahélo-saharienne devrait baliser le terrain de la réunion des chefs d’Etat. Ceci constitue véritablement un symbole dans la lutte des pays contre l’insécurité sur la bande. «Nous avons décidé de rompre avec le discours de victimisation qui a prévalu jusqu’à  présent», avait déclaré mardi soir le ministre Maà¯ga sur le plateau de « TV5 Monde » en annonçant la détermination du Mali et de ses voisins à  faire face à  la question de l’insécurité au Nord.

« Les maliens sont chez eux en Lybie », dixit l’ambassadeur lybien

l’ambassadeur de la grande Jamahiriya Arabo-lybienne au Mali s’est exprimé sur le sujet lors d‘une cérémonie de distinction que la communauté musulmane travers l’association « Isla- Uma , le soufisme et les amis de la Lybie » ont décerné le samedi 05 février au guide en reconnaissance de son combat pour la promotion de l’Islam et la culture arabo musulmane, mais aussi pour ses effort à  notre pays. Cette rencontre s’est déroulée en présence du président de l’association Usla Uma, Imam El Hadji Drissa Diarra et le président des amis de la Lybie. C’’était le mercredi 09 février dernier à  l’ambassade de la Lybie au Mali. Abordant tous les sujets, du tourisme à  la culture en passant par la fraternité historique, le Dr Ali M. R. Al Magouri pense que le lien entre les deux pays est un exemple à  renforcer tous les jours. Pour le diplomate cette relation est fondée sur un partenariat de complémentarité ou gagnant –gagnant. Une même vision religieuse, historique et culturelle Les deux pays ont des valeurs communes séculaires. « C’’est l’islam qui est le fondement de la fraternité lybio-malienne et qui renforce le lien culturel entre nos deux pays. Chose qui nous a permis de lutter contre la colonisation et le sous-développement » a déclaré l’ambassadeur. Puis il a révélé que 20 000 maliens qui se trouvent en terre lybienne y vivent en de très bonnes conditions. «Les maliens sont perçus en Libye les hommes de confiance et des gens sérieux. Ils ont des statuts particuliers et favorables. Les expulsions concernent ceux qui ne sont pas en situation régulière» explique-t-il. Les expulsions de maliens sont décriées à  chaque fois qu’elles ont lieu à  cause du mauvais traitement qui leur est réservé. Les journalistes n’ont pas manqué d’interpeller le diplomate qui répond que dans aucune société, on ne saurait tolérer des gens en situation irrégulière et qui peuvent être une menace pour la sécurité du pays. « Tous ceux qui sont expulsés de la Lybie pour le Mali sont des immigrés sans papiers , certains d’entre eux ne sont d’ailleurs visiblement pas maliens mais disposent les papiers administratifs maliens » déplore le diplomate. Au niveau de l’ambassade, les demandeurs de visa à  l’immigration en Lybie sont nombreux. Chaque vol de la compagnie Afriqiyah en direction de la Lybie, au moins un malien se trouve au bord de l’appareil révèle le diplomate. Ceci pour expliquer aux journalistes que malgré ce qu’on peut croire, les maliens continuent se rendre en Lybie dans les conditions normales. Le Dr Ali M. R. Al Magouri demande l’accompagnement de la presse afin de bien entretenir les relations entre son pays et la Mali avant d’exhorter les pays africains de s’unir comme les autres pays latino-américains et asiatiques afin de réaliser les objectifs du millénaire. Notez pour finir que l’association « l’Isla Uma », le soufisme, et les amis de la Lybie ont offert un cadeau composé d’un stylo en or, un coran, deux boubous et des diplômes de reconnaissance au guide lybien pour ses immenses bienfaits à  l’endroit des maliens: les bourses d’études, la construction des mosquées et autres. Une Fatiha a mis fin à  la rencontre.

Diplomatie Etats-Unis/ Mali : le bilan de l’Ambassadeur Abdoulaye Diop

Le Mali ayant gagné les faveurs américaines grâce à  ses progrès démocratiques notamment, est considéré par Washington, comme l’une des démocraties africaines les plus éclairées. Le Mali et les Etats-Unis, des pays amis Son Excellence Abdoulaye Diop, l’ambassadeur du Mali à  Washington de mai 2003 à  juillet 2009 a été un acteur et un témoin privilégié de l’amélioration et de la qualité du dialogue politique entre son pays et les Etats-Unis ces six dernières années. Le rapport de fin de mission de l’ambassadeur Diop, publié par l’ambassade, qui dresse le bilan des activités et des événements majeurs de 2003 à  2009 fait état d’un « renforcement historique » des relations maliano-américaines. Les nombreuses visites politiques dont quatre visites du Président ATT pendant cette période en sont la consécration. Les Etas-Unis, un bailleur privilégié du Mali On note en effet que les Etats-Unis sont devenus le bailleur de fonds le plus important du Mali depuis la signature en novembre 2006, du Millenium Challenge Account ou Compte pour le Défi du Millénaire. Rappelons que grâce à  ses avancées en matière de bonne gouvernance et de liberté d’entreprise, le Mali était devenu éligible en 2004 pour ce projet phare de l’administration Bush, un programme destiné aux Pays les Moins Avances qui font des progrès dans la démocratie. l’enveloppe de 461 millions de dollars ainsi accordée au Mali financera un projet d’irrigation au nord de Ségou et l’extension et la modernisation de l’aéroport international de Bamako-Senou. L’USAID De plus, les programmes de financement de l’USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International, en direction du Mali, ont augmenté considérablement. Selon les chiffres de l’ambassade, le budget alloué au Mali est passé de 29 millions de dollars en 2004 à  71 millions de dollars en 2009 et il doit atteindre 123 millions de dollars en 2010. Les programmes de l’USAID au Mali visent la réduction de la pauvreté et la croissance économique accélérée, plus spécifiquement dans les domaines de la santé, l’éducation, la gouvernance démocratique, la paix et la sécurité. l’ambassadeur Diop, fier du travail accompli par toute son équipe souligne aussi le fait que le Mali a été systématiquement choisi pour bénéficier des initiatives importantes de Bush en matière d’aide (projet de 75 millions de dollars pour lutter contre la Malaria, projet de soutien à  l’éducation, projet de lutte contre le Sida). De 2003 à  2009, le Mali a bénéficié au total de 895 millions de dollars au titre de la coopération bilatérale. Un parcours hors pair Abdoulaye Diop qui entre dans sa 44e année, est le plus jeune ambassadeur malien accrédité à  Washington. Avec à  son actif, une maitrise en diplomatie à  l’Ecole Nationale d’Administration d’Alger, un DESS en Diplomatie et Administration des Organisations Internationales à  l’Université de Paris X, et un DEA à  l’Institut International d’Administration Publique de Paris, ce diplomate de carrière a intégré le Ministère des Affaires Etrangères et a servi tour à  tour Bruxelles et Bamako. Il fut conseiller du Ministre des Affaires Etrangères pour les questions économiques et diplomatiques avant d’être appelé comme conseiller du Président Alpha Konaré. A ce poste il a été impliqué dans la gestion de plusieurs dossiers importants dont la présidence par le Mali de la CEDEAO et de l’UEMOA et le NEPAD. Un ambassadeur plénipotentiaire Rappelons que l’ambassadeur, basé à  Washington, était mandaté aussi auprès de sept autres pays représentant au total plus de 740 millions d’habitants (Colombie, Brésil, Argentine, Chili, Mexique, Uruguay Pérou). Le manque de moyens, et d’une présence physique sur le sous-continent américain a constitué un handicap au développement des relations dans les autres pays sous sa juridiction. l’ambassadeur Diop avait également en charge la coordination des relations du Mali avec les institutions de Breton Woods (Banque Mondiale, FMI). Le portefeuille de projets du Mali avec ces institutions a atteint les 500 millions de dollars en dons et crédits sous son mandat. Dialogue politique fécond Le dialogue politique est au beau fixe sur bon nombre de questions sensibles comme la lutte contre le terrorisme, Effectivement, le volet militaire des relations bilatérales Mali- USA connaà®t un regain d’activités, surtout depuis les événements du 11 septembre 2001. Dernière activité en date, les forces spéciales américaines (Marines, Armée et US Air Force) ont mené, de mai à  juin, 2009 des exercices de formations avec les forces armées maliennes. Ces exercices ont porté sur l’administration des premiers soins aux blessés, le respect des droits de l’homme, les tactiques des petites unités et la navigation terrestre. « Son Excellence Abdoulaye Diop a mené un travail diplomatique d’excellente qualité » affirme sans hésiter John Calvin Williams, président de AfricaVision Consulting LLC, société de conseil en business et développement économique et spécialiste de l’Afrique sub-saharienne. « Il a eu le mérite de répondre activement à  toutes les requêtes américaines. Son expertise et son dynamisme sont reconnus par tous à  Washington ». La communauté malienne encadrée malgré les difficultés financières Sur le plan consulaire, des avancées notables ont eu lieu également. La communauté malienne, dont une partie n’est pas toujours en règle avec la loi américaine sur l’immigration, ne connaà®t pas de problèmes de criminalité. l’ambassade a une fonction de protection des ressortissants maliens aux Etats-Unis et a tenté de créer un climat de confiance avec ces derniers et d’apaiser aussi les nombreuses dissensions associatives. l’ambassadeur Diop reconnaà®t que les Maliens aux Etats-Unis, dont le nombre est estimé à  10 000, vivent difficilement. « Ils travaillent dur car la pression est forte, les rémunérations peu élevées avec très peu de protection sociale. Ils cumulent souvent deux ou trois boulots dans des situations précaires et n’ont pas de vie sociale ». Renommée culturelle du Mali Aux Etats-Unis, le Mali est de plus en plus connu par le rayonnement de sa culture et de ses traditions, véhiculées par des artistes de renommée internationale comme feu Ali Farka Touré dont la disparition avait fait la une du New York Times, Salif Kéita, Oumou Sangaré Habib Koita, Toumani Diabaté etc. En 2003, le Mali a été le pays à  l’honneur de la 37e édition du Smithsonian folklife festival de Washington, moment de promotion de grande ampleur de la culture, de l’artisanat et du tourisme maliens. Depuis, le nombre d’américains se rendant au Mali a sensiblement augmenté, eu égard au nombre de visas délivrés, qui est passé de 2912 en 2003 à  4115 en 2008. Au total, 22 835 visas ont été délivrés ces six dernières années. A noter aussi le lancement du signal de l’ORTM aux Etats-Unis et au Canada en décembre 2008 qui permet désormais aux américains et aux canadiens de suivre les émissions de la télévision nationale malienne. Consolider les relations de coopération économique Aujourd’hui, des progrès restent à  faire principalement dans le domaine économique, estime Abdoulaye Diop. En général, la plus grande difficulté est le manque de ressources humaines et financières qui limite les moyens d’actions de l’ambassade. Abdoulaye Diop qualifie diplomatiquement la coopération commerciale de timide. Il est vrai que le Mali ne représente pour le moment qu’un faible enjeu économique pour les américains . Comme d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, le Mali a du mal à  suivre les critères de quantité et de qualité des commandes américaines. Le potentiel économique du Mali pourrait être mieux exploité grâce à  une communication plus agressive à  destination des américains. Beaucoup reconnaissent tacitement le manque de promotion économique du marché malien. Quant à  Abdoulaye Diop, il aurait aimé voir la création d’une mission commerciale avec des supports de communication adaptés et traduits en anglais. Abdoulaye DIOP : Honoris Causa l’ambassadeur Abdoulaye Diop a terminé sa mission américaine, honoré par l’université Chatham qui lui attribua un Doctorat Honoris Causa en Service Public, fin août, inaugurant ainsi l’année que cette université, basée à  Pittsburgh en Pennsylvanie, a consacré à  l’Afrique de l’Ouest. Félicitations Dr Diop !!

Hassane Barry : Un ambassadeur plénipotentiaire au pays du capitaine Dadis

Avec une belle carrière d’avocat derrière lui, Hassane Barry a aussi été ministre Chargé des institutions sous Alpha Oumar Konaré. Aujourd’hui il est un diplomate avisé, ambassadeur du Mali en Guinée depuis Février. Habitué des palais, le carnet d’adresse impressionnant, il assure aussi les relations avec le Libéria et la Sierra Léone. Il a été le premier ambassadeur à  donner ses lettres créances au Capitaine Dadis, après la prise du pouvoir par la junte militaire et le CNDD l’année dernière… Nous l’avons rencontré à  Conakry lors de la remise des oscars de l’excellence au Capitaine Dadis. Entretien : JDM : Quelles relations diplomatiques et axes stratégiques de coopération le Mali et la Guinée entretiennent-ils aujourd’hui ? En résumé, je dirais qu’elles sont excellentes et cela depuis les indépendances. La guinée et le Mali, ont toujours cultivé des liens de fraternité, mais aujourd’hui, cela ne suffit plus. Il nous faut tisser davantage de liens économiques et nouer des projets de convention pour réaliser une véritable intégration entre les deux pays. A titre d’exemple, nous sommes sur le dossier du Port autonome de Conakry, avec le Conseil des Chargeurs Maliens, qui a sa part dans la société de gestion du Port. Nous finalisons aussi des dossiers sur les avantages que l’état guinéen a accordé aux entrepôts maliens etC’…Je pourrais également vous citer le SITRAO (le salon international des transports d’Afrique de l’Ouest) tenu à  Bamako et o๠le port de Conakry avait une représentation. Aujourd’hui, les avantages qu’offre le port de Conakry aux opérateurs maliens sont conséquents parce que Conakry est le port le plus proche de Bamako et des mesures de sécurité ont été prises pour améliorer la sécurité des marchandises en transit, des contrôles renforcés et une escorte douanière, de Conakry aux autres points de destinations ! Vous voyez, il y a là  des avantages économiques que le Mali ne peut pas ignorer ! JDM : Le Capitaine Dadis Camara est au pouvoir depuis 8 mois maintenant, quel soutien peut-il attendre de la part d’ATT, après Wade et Khaddafi, les premiers chefs d’état à  le reconnaà®tre ? Un soutien solide. J’ai d’ailleurs été le premier ambassadeur à  présenter ses lettres de créances au Capitaine Dadis. Il est important de lui apporter ce soutien depuis sa prise du pouvoir, mais aussi des conseils, que je m’empresse de lui donner à  chaque fois que J’ ai l’occasion de le rencontrer. Vous connaissez la passion du personnage. Par ailleurs, J’interagis aussi avec le gouvernement pour certains dossiers. Vous savez, il y aujourd’hui près de 50000 maliens en Guinée et nous devons gérer avec beaucoup de sérieux nos relations avec ce pays. JDM : Pensez-vous que le chronogramme prévu pour la tenue des élections, c’est-à -dire d’ici la fin de l’année, sera respecté par le CNDD (Conseil National pour la démocratie et le développement), parti de Dadias ndlr ? On a perdu assez de temps Ces élections auraient du être faites depuis, mais il reste seulement quatre mois au CNDD, pour organiser ce scrutin. Cela me semble impossible à  réaliser. Il y a d’abord un langage à  harmoniser avec la classe politique en place. En voulant que tout le monde, les forces vives, les syndicats, les politiques et le peuple, parlent d’une même voix pour fixer une date d’élections, le capitaine Dadis sait parfaitement que quatre mois ne lui suffiront pas ! Mais tout cela ne doit pas empêcher le processus électoral d’avoir lieu. JDM : Comment avance la lutte contre le narcotrafic et pour lequel le Capitaine Dadis vient d’être décoré d’un oscar du Mérite et de l’excellence par le CIMA (Conseil International des Managers Africains)? Le CIMA a récompensé le capitaine Dadis, pour son courage dans la lutte contre les narcotrafiquants. La situation économique de la Guinée doit être assainie et mieux contrôlée. Les finances aujourd’hui sont plus transparentes, les recettes sont connues de tous. Le trafic de drogue était une vraie plaie en Guinée, on a même découvert des laboratoires, qui expérimentaient de nouvelles substances. Oser s’attaquer à  ce trafic, C’’est un mérite et le capitaine Dadis a eu le courage de le faire. JDM : La Guinée cherche aussi à  attirer les investisseurs, d’o๠la présence de nombreux opérateurs économiques à  cette remise de prix ? Il faut plus que la situation actuelle pour attirer ces investisseurs. Mais cela se fera étape par étape. Il faut du temps. l’insécurité règne aujourd’hui en Guinée et vous imaginez bien que pour qu’un investisseur vienne, il faut des garanties et contre garanties solides ! Comment se porte la communauté malienne de Guinée ? Très bien. Je rencontre régulièrement le bureau des Maliens de Guinée et je donne des conseils, j’apporte mon expertise. Ce sont pour la plupart des commerçants et opérateurs économiques, très bien intégrés dans la société guinéenne. En tant qu’africains, nous devons faire de l’intégration sociale et économique une réalité tangible et quotidienne.

Diplomatie : les trois chantiers d’ATT à la tête de l’UEMOA

A l’heure o๠le Président de la Commission de l’UEMOA, Soumaà¯la Cissé, devait rencontrer le Président ATT à  Koulouba (rencontre prévue le 12 juin), les économies des huit pays de l’Union (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) sont durement frappées par la chute des cours des matières premières, par la baisse des transferts effectués par les migrants, sans parler du pétrole, dont l’envolée en 2008 a fortement grevé les budgets nationaux. Résultat, les objectifs de croissance de la zone UEMOA ne seront sans doute pas atteints. Mais pour le Président Amadou Toumani Touré (ATT), qui préside l’institution au nom du Mali depuis mai 2009, les grands chantiers se trouvent ailleurs. En effet, la diplomatie risque d’être mise à  rude épreuve, tant les crises politiques sont nombreuses dans la sous région. La Guinée-Bissau, le pouvoir aux narcotrafiquants Dernier pays à  avoir rejoint l’UEMOA en 1997, la Guinée Bissau est dirigée par un président intérimaire, Raimundo Pereira, depuis l’assassinat le 2 mars 2009 de Nino Vieira qui avait été élu en 2005. Non encore élucidée, cette disparition a suivi celle du chef d’Etat major, lui aussi assassiné. Aujourd’hui, la situation dans cette ancienne colonie portugaise indépendante depuis 1974 est explosive. Faute d’Etat, le pays est devenu une plaque tournante de la drogue en Afrique, et « les narcotrafiquants ont acquis un tel pouvoir qu’ils sont capables de faire assassiner n’importe quel haut responsable qui les empêcherait de se livrer à  leurs trafics », se lamente un diplomate de la place. Pour preuve, deux candidats à  la présidentielle ont été tués au début du mois de juin. l’élection devrait malgré tout se tenir le 28 juin, sous les regards inquiets de la communauté internationale, à  commencer par les dirigeants de l’UEMOA. Niger, un 3ème mandat à  tout prix La tentative du Président nigérien, Mamadou Tandja, de modifier la constitution de son pays pour briguer un troisième mandat est un autre dossier sensible. La tension devrait monter petit à  petit d’ici le référendum constitutionnel du 4 août, tellement les antagonismes sont forts entre les tenants du mouvement Tazartché (« continuité », en haoussa), soutiens de Mamadou Tandja, et les opposants politiques associés à  une bonne partie de la société civile. Et si la situation devait dégénérer, une médiation de l’UEMOA sera sans doute sollicitée. Pas facile à  gérer pour ATT, soldat de la démocratie, qui a bâti son image sur le respect des institutions. Pourra-t-il intervenir sans donner l’impression de prendre parti ? Les deux présidents qui se connaissent bien possèdent plusieurs points communs. Outre le fait d’être des militaires retraités, ils sont tous deux confrontés à  une rébellion touarègue. Mais leur approche diverge, puisqu’ATT a longtemps privilégié le dialogue, alors que Tandja combat les rebelles depuis le début. Gageons que la relation personnelle entre les deux chefs d’Etat sera un facteur clef dans la résolution des conflits à  venir. Côte d’Ivoire, ou l’intenable élection En crise depuis septembre 2002, date le l’éclatement de la rébellion du Nord, la Côte d’ivoire n’en finit pas de se réconcilier. Maintes fois reportée, la date de l’élection présidentielle a été fixée au 29 novembre 2009, et devrait opposer les trois crocodiles du marigot politique ivoirien : le président Laurent Gbagbo (FPI), face aux deux opposants Alassane Dramane Ouattara (R, et Henri Konan Bédié (PDCI). Toutefois, beaucoup d’observateurs doutent que cette consultation tant attendue ne se déroule sans heurts, si bien qu’elle recueillera toute l’attention de la communauté internationale. Concerné au premier chef, le Mali, qui a beaucoup pâti de la crise ivoirienne, devrait prendre toute sa part à  la médiation, mais avec l’handicap d’être accusé de parti-pris, compte tenu des liens avec les populations du Nord de la Côte d’Ivoire, plutôt favorables au candidat du RDR. Nul doute qu’ATT devra faire preuve d’un talent de médiateur hors pair pour déminer ces dossiers périlleux. Pour la présidence de l’UEMOA, qui devrait durer un an, il s’appuiera sur Moctar Ouane, titulaire du portefeuille des affaires étrangères depuis 2002, et réputé comme l’un de ses ministres les plus talentueux. Il pourra sans doute aussi compter sur Soumaà¯la Cissé, président de la Commission, l’organe exécutif de l’UEMOA. Cette période ne devrait pas manquer de rapprocher les deux hommes, rivaux en 2002, alliés en 2007, et peut être à  nouveau en 2012.