Me Wade, docteur honoris laïus

La presse sénégalaise a donné le ton au lendemain de l’allocution télévisée du chef de l’Etat. « Wade sert une comédie électorale », « Wade, le show et l’effroi », « Wade rate sa sortie », « Wade refuse de changer », « Fausses solutions pour vrais problèmes », tels sont les titres de Une des grands quotidiens privés. Seul Le Soleil, journal pro-gouvernemental, se montre plus mesuré. Le ton est le même au niveau de la classe politique qui se frotte les mains de cette sortie d’un président que tout dessert ces derniers temps mais que rien ne semble pouvoir dévier de son ambition de rester à  la tête du pays. Très sûr de lui, il a proposé aux sénégalais une présidentielle anticipée et maintenu sa candidature à  un nouveau mandat. Le show auquel se sont livrés ses sbires pendant plus de 5 heures avant qu’il ne prenne lui-même la parole est digne des républiques bananières, contre lesquelles lui-même s’est battu des décennies durant. C’’est en effet devant son gouvernement et des élus et personnalités acquis à  sa cause, dont une vingtaine a longuement chanté ses louanges qu’il s’est adressé «aux enfants de la Patrie». La douche froide Si certains avaient espéré que les récents évènements fassent revoir ses positions à  Me Wade, ces derniers ont dû bien être déçus. Le «vieux» ne semble pas avoir perçu les messages cryptés des sénégalais qui en ont ras-le-bol et qui sont descendus dans les rues pour le dire. Pour lui, le problème entre lui et ses compatriotes est une affaire de «communication». Le très impopulaire « ticket » qui a tout déclenché « n’a pas été bien compris ». Il va encore plus loin d’ailleurs, sur de son fait. Me Wade propose à  l’opposition sénégalaise, «si elle est si sûre de gagner» d’organiser des élections anticipées dans les 40 jours. Notre confrère éditorialiste du journal «Sud», écrit que Wade « fait montre d’une désinvolture qui agresse ses concitoyens ». Si « l’opposition est pressée et certaine » de l’emporter, « je peux envisager une élection présidentielle anticipée, si cela est nécessaire pour la cohésion sociale et la concorde nationale », a déclaré le chef de l’Etat. Il a également réaffirmé sa candidature au scrutin présidentiel, anticipé ou à  la date prévue du 26 février 2012. Deux paroles Le Secrétaire général du parti socialiste, M. Ousmane Tanor Dieng estime que «le discours de Abdoulaye Wade n’a aucune espèce de valeur pour le peuple sénégalais qui le connaà®t». Selon lui, Me Wade a prononcé deux discours différents. « Ce que Wade a dit en Ouolof (langue nationale) est totalement différent de ce qu’il a tenu en français », a-t-il remarqué avant de relever, au micro de lma Rfm (chaà®ne privée) les énormes erreurs de l’auteur du discours. «A la fin de son discours en français, il indique qu’il a le droit de se dédire et que les promesses n’engagent que ce qui y croient», a-t-il noté. Sur les élections anticipées évoquées par le président Wade, Tanor Dieng rappellera que si tel devait être le cas, il reviendrait au président du Sénat de les organiser. «Lorsqu’il parle d’élections anticipées, il doit savoir que pour qu’il y ait une élection anticipée, il doit d’abord démissionner pour laisser le président du Sénat organiser les élections. Par ailleurs il estime qu’il n’y a aucun sérieux dans l’appel au dialogue de Me Wade. «Sur le dialogue, tout ce qu’il dit n’est pas très sérieux. Il sait très bien que lui et moi, lorsqu’on organisait le dialogue politique sous Diouf (Abdou Diouf, ancien président, ndlr), ça ne se passe pas dans la place publique», conclut-il. Une chose est sure, Me Abdoulaye Wade a raté une occasion de renouer avec son peuple. Lui, le chantre de la démocratie, est en train de perdre définitivement le crédit qu’il avait aux yeux de ses concitoyens et des observateurs étrangers. En s’écoutant parler et en refusant obstinément, avec l’aide certaine de ses conseillers, d’ouvrir ses oreilles pour entendre les appels des sénégalais, il s’est offert un bon show télé mais a rendu encore plus amère la pilule.Il aurait sans doute mieux fait de suivre ce proverbe de la sagesse bambara qu’assurément on retrouve chez lui : «quand ce que tu as à  dire ne vaut pas mieux que le silence, tais toi !»

50 ans de l’Armée: Discours du chef de l’Etat

DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR AMADOU TOUMANI TOURE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE l’ETAT, CHEF SUPREME DES ARMEES : Officiers Généraux, Officiers Supérieurs ; Officiers, Sous- Officiers, Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité, Nous fêtons ce 20 janvier 2011, dans la ferveur et la communion, le 50ème anniversaire de notre Armée Nationale. Cette commémoration intervient dans le prolongement du Cinquantenaire de l’accession de notre pays à  l’indépendance que nous avons vécue intensément tout au long de l’année 2010. Dans mon adresse à  la Nation du 22 septembre 2010, J’avais tenu à  rendre un hommage appuyé à  nos Forces Armées et de Sécurité qui ont marqué dignement leur présence sur tous les grands chantiers de la construction nationale et du maintien de la paix en Afrique et dans le monde. Le mérite en revient, d’abord et avant tout, à  nos autorités politiques et militaires de l’époque, qui avaient perçu l’absolue nécessité et l’urgence de la mise sur pied d’une Armée Nationale et Républicaine, dédiée à  la défense des intérêts supérieurs du Mali naissant. Je veux rendre, ici, un vibrant hommage au Président Modibo KEITA et à  ses compagnons de l’US-RDA, sans oublier les valeureux officiers que furent le Général Abdoulaye SOUMARE, les Chefs de Bataillon Pinana DRABO, Sékou TRAORE, Mohamed OULD ISSA, Balla KONE, Kélétigui DRABO, entre autres. C’’est le lieu, aussi, de saluer vivement les Anciens qui ont rejoint spontanément la nouvelle Armée, acceptant ainsi de perdre des avantages importants durement acquis. Par cet acte de courage, ils ont fait montre d’un sens élevé et inégalé de renoncement et de patriotisme. Si notre outil de défense est né de la volonté de consolider l’indépendance nationale, notre Armée, elle, est héritière d’une longue tradition militaire et guerrière qui a toujours distingué les Grands Empires et Royaumes qui se sont succédé sur notre sol jusqu’au Soudan français. Nous avons très souvent rappelé la mémoire de ce passé. La célébration du Cinquantenaire de la Fête de l’Armée nous offre l’opportunité de revisiter notre histoire, notamment la période de la pénétration coloniale et les résistances héroà¯ques qui se sont développées contre la domination étrangère. A Logo Sabouciré, en septembre dernier, nous avons magnifié le refus de la soumission et l’esprit de liberté à  l’origine de batailles célèbres, dont le souvenir reste à  jamais lié à  la longue liste des villes et contrées-martyres au Mali. Officiers ; Sous-officiers ; Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité, Les hauts faits d’armes de nos héros de la résistance restent encore méconnus des Maliens eux-mêmes et surtout des tout jeunes, d’o๠la nécessité d’inscrire durablement dans notre mémoire collective des pages tant glorieuses que douloureuses de notre Histoire. La résistance à  la pénétration coloniale s’est exercée sur toute l’étendue de notre pays et je me réjouis de relever, en ce jour solennel, que le plus bel hommage rendu à  nos résistants l’a été par ceux-là  mêmes qui les ont combattus. Ainsi dans son ouvrage A travers l’Afrique , et dans le chapitre intitulé l’Honneur des Noirs, le Lieutenant-Colonel Baratier, futur général de l’Armée française, écrit ceci, je cite : On sourit fréquemment en France de l’emphase avec laquelle les journaux parlent des combats coloniaux ; bien souvent J’ai moi-même haussé les épaules en voyant qualifier de batailles des rencontres o๠nous avons subi des pertes insignifiantes, o๠parfois nous n’avions eu que des blessés. Pareille critique ne peut s’adresser au Soudan. On s’y battait et on y mourait en silence pour éviter d’émouvoir l’opinion et de provoquer un mouvement qui eût entravé l’œuvre dont on ne devait comprendre l’importance que plus tard. Jamais conquête ne fit moins de bruit ; jamais peut-être nous ne nous sommes trouvés en présence d’une résistance plus opiniâtre ; nulle part nous n’avons sacrifié tant de vies. Dans une lutte en rase campagne, la supériorité des armes et de la tactique suffit à  mettre un ennemi en fuite ; lorsqu’il s’agit d’un village fermé, si primitives que soient ses fortifications, il n’y a qu’un moyen de vaincre : l’assaut, la brèche emportée, puis la guerre de rues, le corps à  corps dans l’intérieur des cases, la lutte sans merci. Ces combats, on ne les compte pas au Soudan, et cependant tout le monde les ignore. Personne ne connaà®t ni Ouéssédougou, ni Dosséguéla, ni Djenné pour ne citer que ces noms. s’ils méritent d’être retenus, ce n’est pas seulement pour la glorification des vainqueurs, C’’est encore pour l’honneur des vaincus. Nous avons eu en face de nous des adversaires héroà¯ques, et J’écris ce mot sans craindre les sourires sceptiques : des hommes qui se défendent jusqu’à  la mort sont des héros ; des hommes qui savent mourir comme les chefs de ces trois villages ont un honneur à  la hauteur du nôtre. Fin de citation. Officiers ; Sous-officiers ; Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité, Les contingents soudanais au sein des Tirailleurs sénégalais se sont illustrés vaillamment, plus tard, dans les deux guerres mondiales et dans les expéditions coloniales. C’’est sur ce socle de bravoure et de dignité qu’est née la jeune armée malienne le 1er octobre 1960, pour culminer le 20 janvier 1961 à  la demande de retrait des Forces étrangères de notre territoire. Ce jour, le Président Modibo KEITA s’est adressé au Corps Diplomatique à  l’effet de le tenir informé de l’intention du Parti US-RDA et du Gouvernement de voir la France évacuer toutes ses bases installées sur le territoire de la République du Mali. Le 20 janvier a été depuis lors consacrée dans le calendrier républicain comme le jour de la Fête de l’Armée. Ainsi furent évacuées les bases de : – Kati, le 08 juin 1961, – Tessalit, le 08 juillet 1961, – Gao, le 02 août 1961 – Et la base aérienne 162 de Bamako, le 05 septembre 1961. J’ai évoqué tantôt les valeurs fondatrices de notre armée ; il me plaà®t d’y ajouter le sens du sacrifice des Officiers, Sous-officiers et Hommes du rang qui ont répondu à  l’appel du drapeau national en renonçant à  des avantages considérables pour constituer l’ossature des forces armées et de sécurité du Mali. Du 1er octobre 1960, date de sa création au 20 janvier 1961, l’Armée malienne comptait un effectif de 1232 éléments dont 01 Officier Général, 05 Officiers supérieurs et 46 officiers. Cette faiblesse du nombre était compensée par un sens inégalé de l’abnégation et une ardeur au travail qui verront l’Armée malienne s’engager sur tous les chantiers de développement et prendre part aux grands tournants de la vie du nouvel Etat. Quelques événements à  titre de rappel : – En 1964, la jeune Armée malienne est confrontée à  la rébellion dans l’Adrar des Ifoghas et placée devant sa mission cardinale de défense de l’intégrité du territoire national, – En 1968, les Forces Armées font irruption dans la vie politique avec la prise du pouvoir par le Comité Militaire de Libération Nationale, le 19 novembre 1968, – En 1972/1973, le Mali est frappé par la grande sécheresse dans le Sahel. l’Armée assure les ravitaillements par voie aérienne des zones les plus touchées en produits céréaliers : Goundam, Tombouctou, Gao, Mopti, Nioro, Nara. C’’est le lieu de rendre hommage à  l’Armée de l’Air qui assure depuis 50 ans des missions de liaison avec les Régions du Nord de notre pays. – Le 26 mars 1991, les Forces Armées et de Sécurité, à  la suite de manifestations populaires, mettent fin à  la 2ème République et créent le Conseil National de Réconciliation, puis le Comité de Transition pour le Salut du Peuple, avec les représentants des Associations et Mouvements Démocratiques. – De 1990 à  1992, l’Armée est à  nouveau sur le front pour faire face à  la Rébellion arabo-touarègue, qui débouche sur la signature d’un Pacte de Réconciliation Nationale, le 11 avril 1992. – Le 23 mai 2006, les Forces armées et de sécurité sont confrontées à  une mutinerie, puis une rébellion circonscrite dans le Nord-est de Kidal et qui est finalement contenue au bout d’un processus combinant le dialogue et l’option militaire. Officiers ; Sous-officiers ; Militaires du Rang des Forces Armées et de Sécurité, Au lendemain de la proclamation de l’indépendance de notre pays, le 22 septembre 1960, les missions assignées à  l’Armée malienne allaient au-delà  de la défense de l’intégrité du territoire national. Soucieux de la consolidation du lien Armée-Nation, les Autorités politiques engagent les militaires sur tous les fronts du développement. Dans le secteur du Développement Rural, la Compagnie de Production Agricole de Loulouni est créée pour la reconversion dans les métiers agricoles des Sous-officiers maliens et Hommes de troupe en fin de carrière dans l’Armée coloniale. Les Centres d’Animation Rurale verront le jour, plus tard, pour renforcer le rôle de l’Armée dans la production agricole, à  travers l’exploitation de champs collectifs. Depuis leur création, le Génie Miliaire et les Ateliers Centraux de Markala apportent une contribution remarquable dans la réalisation d’Equipements et d’Infrastructures pour notre Pays. Le personnel de santé de l’Armée ainsi que les structures de soins sous l’autorité de la Direction Centrale des Services de Santé des Armées sont aujourd’hui un maillon essentiel de notre système sanitaire. Leurs prestations bénéficient à  de larges couches de la population civile. Cette Fête du 20 Janvier 2011 m’offre l’occasion de saluer la capacité d’adaptation de notre Armée, 50 ans après sa création. La politique exemplaire de promotion du genre au sein de nos Forces Armées et de Sécurité en est une parfaite illustration. Toutes les Armes et Services comptent désormais en leur sein du personnel féminin dont l’effectif est évalué à  près de 11% de nos troupes. Nos sœurs sont présentes à  tous les échelons ; elles sont militaires du rang, sous-officiers, officiers, officiers supérieurs et trois d’entre elles viennent d’être promues au grade de Général de Brigade et Inspecteur Général. Officiers ; Sous-officiers ; Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité, l’engagement dans les missions de paix constitue un trait caractéristique des Forces Armées et de Sécurité du Mali. Cette vocation était née déjà  au temps de l’Armée de la Fédération du Mali (regroupant le Sénégal et le Soudan) avec l’envoi au Congo Belge du capitaine Mademba SY qui commanda un bataillon de maintien de la paix entre le 1er août et le 02 novembre 1960. Trois ans plus tard, en octobre 1963, deux capitaines maliens, Léon SANGARE et Sékou DOUMBIA, vont réussir, en présence de deux frères d’armes éthiopiens, l’exploit de hisser le drapeau blanc sur les lignes séparant les forces marocaines et algériennes alors en conflit, créant ainsi les conditions de succès de la médiation entreprise à  l’époque par le Président Modibo KEITA et l’Empereur Hailé SELASSIE, qi aboutit à  la tenue à  Bamako d’une réunion de réconciliation entre le Roi Hassan II et le Président Ben Bella, en présence des deux médiateurs. Dans la lignée de ces pionniers, plus de 4000 soldats maliens, hommes et femmes de différentes armes et services, ont participé à  des opérations de maintien de la paix et d’assistance humanitaire en Afrique et dans le monde. Comment passer sous silence l’engagement panafricaniste de notre Armée, dans la fidélité à  la ligne politique définie par nos Pères de l’Indépendance ? De 1960 à  1962, les Forces Armées maliennes assurent le soutien et le transport de matériel logistique au profit du Front de Libération Nationale, en lutte pour l’indépendance de l’Algérie. De 1964 à  1965, le Capitaine Yoro DIAKITE, le Lieutenant Moussa TRAORE (Général) et le Lieutenant de Gendarmerie Bakary TRAORE Brodequin effectuent des missions d’instruction en faveur des combattants nationalistes d’Afrique Australe, de l’ANC (Afrique du Sud) de la SWAPO (Namibie), du FRELIMO (Mozambique), du MPLA (Angola), de la ZANU (Zimbabwe) et des Lumumbistes du Congo. Officiers ; Sous-officiers ; Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité, Une grande Armée, C’’est d’abord des hommes et des femmes de qualité, rompus au métier et prêts au sacrifice suprême pour la patrie. Je félicite le Commandement pour ses efforts dans le cadre de l’instruction et de la formation et tiens à  exprimer toute ma satisfaction au Prytanée Militaire de Kati pour ses brillants résultats au plan national et dans les établissements similaires fréquentés par nos enfants en Afrique. Le Mali assure, à  travers ses Ecoles Nationales à  vocation régionale ou sous-régionale, la formation des militaires de nombreux pays africains. Il s’agit notamment de l’Ecole Militaire Interarmes, de l’Ecole d’Etat-Major, du Cours Supérieur de Gendarmerie, de l’Ecole Militaire d’Administration et de l’Ecole de Maintien de la Paix. J’exhorte leurs encadrements respectifs à  maintenir la qualité de l’enseignement dispensé et qui nous vaut la confiance de pays frères et amis. C’’est aussi le lieu de remercier les pays, les Ecoles et Académies militaires qui accueillent les militaires, gendarmes et policiers maliens en formation. Nous sommes tout aussi reconnaissants de l’apport inestimable des instructeurs de pays amis qui servent dans nos centres de formation. Plus globalement, la coopération militaire a largement contribué à  la modernisation de l’Armée malienne. Nous exprimons notre profonde gratitude à  tous les pays qui ont accompagné le Mali dans le renforcement des capacités de ses Forces Armées et de Sécurité. Officiers ; Sous-officiers ; Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité, Au cours du demi-siècle écoulé, nos Forces Armées et de Sécurité se sont acquittées, avec courage et détermination, de leur mission traditionnelle de défense de l’intégrité du territoire national. Aujourd’hui, elles font face à  de nouvelles menaces et à  de nouveaux défis sécuritaires, dont le terrorisme représente la manifestation la plus redoutable. La gestion de la Bande sahélo-saharienne relève d’une analyse lucide et objective dans le cadre d’une vision concertée. Je voudrais insister, une fois encore, sur le fait que la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement sécuritaire. On en connaà®t les limites. Le combat contre le terrorisme doit également faire appel à  l’engagement et l’implication des élus, des collectivités locales et des populations. Mais, sa colonne vertébrale sera le développement local pour offrir des alternatives aux communautés des zones concernées, singulièrement la jeunesse. Le trafic de drogue et d’armes alimente aussi, pour une large part, l’insécurité dans la Bande sahélo-saharienne. Je félicite l’Administration des Douanes et les Forces de Sécurité pour les actions de lutte contre ces fléaux. Officiers, Sous-officiers, Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité, Assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, ainsi que des axes routiers, sur toute l’étendue du territoire national, est une des missions fondamentales de l’Etat. La protection des populations, notamment dans nos villes de plus en plus confrontées à  une insécurité grandissante est au C’œur de l’engagement des Forces de Sécurité, dont les moyens et l’équipement ont été constamment améliorés pour faire face à  diverses formes de délinquance et de banditisme. Nous resterons mobilisés pour que la sécurité soit davantage assurée sur toute l’étendue de notre pays. Parallèlement à  la sécurité des personnes et de leurs biens, la sécurité routière est un défi majeur auquel notre pays est confronté. Les accidents de la route constituent, de nos jours, un problème de santé publique, au regard du nombre de morts et de blessés enregistrés chaque année dans notre pays. Il n’y a, cependant, pas de fatalité à  cette dérive meurtrière sur les voies urbaines et inter-urbaines. Nous devons continuer à  combiner intelligemment les mesures de répression des actes notoires d’incivisme dans la circulation routière et de sensibilisation du grand public, en vue du changement de comportement indispensable pour faire reculer ce fléau. C’’est le lieu de rendre hommage au travail remarquable des Services de la Protection Civile. J’associe à  cet hommage, les services de santé, les associations et autres organisations de la Société Civile, engagés dans la prise en charge des accidents de la route et dans les campagnes de prévention. Officiers ; Sous-officiers ; Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité, Le Service des Eaux et Forêts joue un rôle essentiel dans la préservation du patrimoine forestier national. Je félicite et encourage tous les agents qui servent dans ce corps paramilitaire. Le travail des personnels de surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée mérite toute notre attention. Ils accomplissent une tâche difficile au niveau des Maisons d’Arrêt et de Correction, des centres spécialisés et de détention, de rééducation et de réinsertion. Je salue les contingents du Service National des Jeunes, qui constituent une réserve importante pour nos Forces Armées et de Sécurité. J’engage le Commandement à  explorer toutes voies pouvant nous permettre de valoriser ce potentiel de qualité. Officiers Généraux ; Officiers Supérieurs ; Officiers, Sous- Officiers ; Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité, Le Cinquantenaire de la Fête de notre Armée est une occasion privilégiée pour m’incliner pieusement devant la mémoire de tous nos soldats tombés sur le champ d’honneur. Leur leçon de courage, si bien illustrée par la devise Plutôt la mort que la honte !, doit continuer à  inspirer toutes les générations de nos Forces Armées et de Sécurité. En 50 ans d’existence, notre Armée Nationale a acquis de la maturité. Elle s’est affirmée comme un creuset de notre identité nationale par la diversité de provenance des hommes et femmes qui servent en son sein. Elle a gagné en vitalité par le recrutement massif de jeunes. Les Forces Armées et de Sécurité se signalent aussi par l’exemplarité de la politique du genre. Ces mutations prouvent bien nous sommes engagés à  bâtir l’Armée de nos besoins plutôt que de conserver l’Armée de nos habitudes. Cette grande ambition exigera de nous la poursuite de la modernisation de l’outil de défense et la consolidation de la discipline, de l’éhique et de la cohésion au sein des Forces Armées et de Sécurité. Ce sont là  des valeurs essentielles que je vous invite à  observer en permanence et avec la plus grande rigueur. Vive l’armée au service de la République ! Je vous remercie. Koulouba, le 19 janvier 2011

JournalduMali.com vous souhaite une excellente Année 2010!

Chers lecteurs et lectrices, Il y a exactement 8 mois, naissait le Journaldumali.com, l’occasion pour nous de présenter ce nouveau portail en ligne, dédié au Mali et qui entend devenir une référence dans le paysage de la presse en ligne au Mali. Avec une équipe jeune et motivée, nous avons posé les bases de ce portail et espérons le voir évoluer, grandir et vous proposer la meilleure information et cela au quotidien. l’année 2010 marquera la cinquantenaire de l’Indépendance du Mali. Le président de la république, l’a dit dans ses vœux : «Â  Au moment o๠finit l’année 2009, nous sommes tous heureux de vivre cet instant particulier qu’est l’entame du cinquantenaire du Mali indépendant. Notre pays aura cinquante ans le 22 septembre 2010. l’année marquera donc le 22 septembre procain, les 50 ans de l’accession du pays à  l’indépendance,un cinquantenaire activement préparé en 2009 et qui comptera de nombreuses manifestations culturelles dans tout le pays. A cet effet, un site internet est disponible sur www.mali50.gouv.ml, pour suivre toutes les étapes de l’évènement et y participer ! l’année 2009 qui s’est achevé aura vu le pays traversé par de nombreux évènements, la crise au Nord Mali, le vote du code de la famille, renvoyé aujourd’hui en 2è lecture, les élections communales, le sommet de Copenhague et beaucoup d’autres évènements que nous avons tenté de vous restituer que vous soyez au Mali, en France, aux Etats-Unis ou ailleurs, nous sommes véritablement heureux de nous savoir lus un peu partout dans le monde, ce qui prouve l’impact indéniable des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans notre ère. Une nécessité récemment prônée aux 3è journées de l’information et de la communication du Mali. l’année 2010, que vous allez vivre va être une année d’excellence et de grands moments pour le Mali. Elle commence avec au Nord, la semaine Culturelle de Tombouctou et le Festival Au Désert d’Essakane que nous allons suivre, puis le Festival sur le Niger en début Février. Sur le plan panafricain, les Aigles du Mali participeront à  la Coupe d’ Afrique des Nations en Angola à  partir du 10 janvier et nous l’espérons, s’illustreront sur les pelouses de Luanda. Il y aura bien sûr la Coupe du Monde de Football en Afrique du Sud en Juillet-Août 2010. Nous suivrons avec bonheur, le parcours du Stade Malien de Bamako qui a remporté cette année la Coupe de la Confédération Africaine, un trophée panafricain et celui de nos Aiglonnes Basketteuses. Sur d’autres plans, le Mali achèvera au mieux, certains grands travaux, comme l’Echangeur Muliple attendu pour les célébrations du 22 Septembre 2010. Sur le plan social, culturel ou économique, les effots rélaisés en faveur du développement économique, les performances de l’instauration du Guichet Unique pour faciliter la création d’entreprises au Mali, la construction d’infrastructures de Santé, les réalisations de la Nouvelle Zone Industrielle, autant de projets qui plaçent le Mali sur une orbite positive et l’intégreront davantage dans l’espace sous-régional et politique. Alors, en attendant de suivre tous ces grands moments avec vous et pour vous, je vous souhaite au nom de toute l’équipe de JournalduMali.com, une merveilleuse Année 2010, pleine de succès et de bonheur vous vos proches et vous-mêmes ! Gardez espoir en l’Avenir du Mali et de l’Afrique ! Mame Diarra DIOP Rédactrice en Chef Mahamadou Camara Directeur de Publication

Voeux du Président Amadou Toumani Touré à la Nation

Mes chers compatriotes, Frères africains, Hôtes du Mali, Au seuil du nouvel An, C’’est toujours pour moi un agréable devoir de présenter mes vœux les meilleurs à  chaque Malienne et à  chaque Malien, à  nos frères africains et aux hôtes du Mali. l’aube d’une année est un moment de prières pour nous-mêmes, pour tous ceux qui nous sont chers afin que s’accomplissent nos aspirations les plus ardentes à  une vie toujours meilleure. Au moment o๠finit l’année 2009, nous sommes tous heureux de vivre cet instant particulier qu’est l’entame du cinquantenaire du Mali indépendant. Notre pays aura cinquante ans le 22 septembre 2010. Ce parcours est sans doute infime dans la vie d’une Nation multiséculaire comme la nôtre. Mais cinquante ans, cela représente une étape importante dans la vie du Mali contemporain. Plus de la moitié de nos compatriotes n’ont pas connu les premières heures qui ont suivi notre accession à  l’indépendance. Ce soir, mes pensées profondes et respectueuses vont à  tous les résistants à  la pénétration coloniale, aux combattants de la liberté et aux pionniers de l’indépendance dont l’engagement dévoué a permis à  la Nation malienne de survivre et de se libérer. Je voudrais leur exprimer en ces instants solennels l’émotion que suscite en nous le souvenir de leurs combats héroà¯ques et notre fierté d’être leurs héritiers. Durant l’année qui commence, nous allons célébrer des hommes et des femmes, les repères, symboles et temps forts de ces cinquante ans d’un jeune à‰tat avec la volonté de les assumer et de les dépasser dans l’espérance d’un Mali plus prospère, un Mali fort de ses atouts ainsi que de l’engagement de tous ses enfants. Le moment me paraà®t plus que jamais propice à  une réflexion collective sur l’importance de la République et des symboles de l’à‰tat comme l’emblème national, la devise de la République, l’hymne national, le sceau et les armoiries qui expriment notre identité nationale et qu’il importe de préserver de la banalisation. Il nous faut promouvoir les outils d’un réarmement moral et civique de notre jeunesse. J’engage à  cet égard les autorités compétentes à  restaurer, aux niveaux appropriés de l’éducation formelle et informelle, l’instruction civique et morale ainsi que le salut quotidien au drapeau national. Des initiatives seront prises pour réformer et relancer le Service national des jeunes (SNJ), pour donner une vocation et un statut précis au corps des Volontaires du Mali afin d’assurer l’éducation à  la citoyenneté pour tous. Nous vivons, plus que jamais, une période-charnière de notre marche en avant, une période de défis majeurs face auxquels il importe de réaffirmer, pour les mettre au C’œur de nos préoccupations, les valeurs cardinales de la Nation malienne fondées sur le patriotisme, le civisme, l’intégrité et la dignité, la solidarité et la générosité, l’abnégation et le courage, la paix et la tolérance. Il est heureux de constater que face à  l’adversité, nous nous retrouvons toujours, dans la communion des C’œurs, pour surmonter les difficultés et préserver l’essentiel. Cette conscience du devoir envers la communauté qui constitue le ciment de notre Nation demeure vivace en dépit de toutes les contraintes qui jalonnent notre parcours commun. Nous devons la renforcer en cette phase de construction nationale, d’aspiration au développement durable et à  une meilleure maà®trise de notre environnement. Je reste profondément optimiste, car le Mali, J’y crois. Je ne doute pas, un seul instant, de la capacité des Maliennes et des Maliens à  penser et à  engager les réformes indispensables pour accélérer notre développement. Mes chers compatriotes, La consolidation de notre démocratie est au C’œur de cette ambitieuse quête de renouveau. En février 2008, J’ai fait engager une réflexion dans ce sens par un comité d’experts présidé par le ministre Daba Diawara. l’objectif visé était d’obtenir des propositions dont la mise en œuvre permettrait entre autres : de clarifier les compétences des institutions de la République et leurs relations ; de corriger les lacunes et les insuffisances révélées par la pratique institutionnelle et d’améliorer le système électoral et le mode de financement des partis politiques ; de donner à  l’opposition les moyens politiques, juridiques et financiers lui permettant d’exercer pleinement son rôle et de garantir ses droits. Le Comité d’Experts a procédé à  une analyse approfondie des conclusions et recommandations des différentes rencontres organisées sur le processus électoral au Mali et la gouvernance démocratique au Mali, des rapports des administrations et des organisations de la société civile sur les différentes consultations électorales organisées depuis 1992 et des travaux de recherche réalisés sur les mêmes questions par des chercheurs nationaux et étrangers. Il s’est entretenu avec de nombreuses personnalités, notamment des chefs et anciens chefs d’institutions de la République, des responsables des partis politiques et d’organisations de la société civile, des représentants des confessions religieuses, des syndicats, des légitimités traditionnelles, des hommes et femmes des médias et d’autres observateurs avisés de la vie politique de notre pays. Il a aussi entrepris une série de missions à  l’extérieur pour s’imprégner de l’expérience de pays considérés comme modèles dans les domaines qui constituaient ses centres d’intérêt. Mes chers compatriotes, à€ l’issue de ce processus de larges concertations, J’ai décidé de soumettre au peuple malien les propositions qui, à  mon sens, peuvent contribuer fortement à  consolider notre démocratie. Dans ce cadre, je prendrai très prochainement l’initiative d’une révision de la Constitution du 25 février 1992. Elle sera l’occasion de se prononcer sur d’importantes innovations qui redéfiniront les contours de l’architecture institutionnelle de notre système démocratique pour son meilleur fonctionnement. Il s’agit, entre autres : du réaménagement du pouvoir au sein de l’Exécutif ; de la création d’un Sénat ; de la réorganisation de la Cour suprême, de la Cour constitutionnelle, du Conseil économique, social et culturel, de la Haute cour de justice et du Conseil supérieur de la magistrature ; De la création d’une Cour des comptes et d’un organe unique et indépendant de régulation de l’audiovisuel ; Du renforcement des droits et libertés avec l’extension des attributions du Médiateur de la République ; Et de l’institution du contrôle de constitutionnalité par voie d’exception. Mes chers compatriotes, Dans la même lignée, l’une des réformes les plus ambitieuses à  mener par notre administration au cours des prochaines années reste celle du découpage administratif du territoire dans le souci d’une meilleure gouvernance du pays. Le découpage administratif actuel, avec 8 régions, 1 district, 49 cercles, 286 arrondissements et 36 communes urbaines, était conçu pour la gestion d’une administration centralisée. Son fonctionnement au quotidien a mis en exergue des faiblesses telles que : l’importance des distances séparant les chefs lieux des régions des différents cercles ; l’inefficacité dans l’encadrement des populations. Le nouveau découpage administratif devra prendre en compte le souci d’une plus grande proximité avec les populations. Il se traduira par la création de nouvelles régions, de nouveaux cercles et de nouveaux arrondissements. Après dix ans, nous devons donner une nouvelle vitalité à  notre politique de décentralisation en faisant des régions de véritables collectivités porteuses de croissance et de développement tout en ouvrant la voie à  une meilleure administration du territoire. Mes chers compatriotes, La relecture de la loi portant statut particulier du District de Bamako s’inscrit dans la même volonté d’adapter nos entités administratives aux exigences d’une gestion plus efficace et moderne. La modification à  apporter au statut actuel est d’ériger la ville de Bamako en une commune subdivisée en arrondissements. Ainsi, les six communes actuelles deviendront des arrondissements avec possibilité de créer de nouveaux arrondissements dans le cadre de la nouvelle réorganisation du District de Bamako. Ce projet sera prochainement examiné par le Conseil des ministres. Toutes ces réformes, relatives à  la consolidation de la démocratie, au redécoupage de la carte administrative et la réorganisation du District de Bamako, participent du renouveau de l’Action publique, une condition essentielle de succès dans les autres domaines. On peut y ajouter la nouvelle carte judiciaire visant à  améliorer les services rendus aux justiciables et le projet de code des personnes et de la famille appelé à  baliser notre marche continue vers une société enracinée dans ses valeurs de civilisation et ouverte sur le monde. Mes chers compatriotes, Tout au long de l’année 2010, nous commémorerons à  travers des activités culturelles et socio-éducatives les 50 ans du Mali indépendant. Je suis sûr que de nombreuses initiatives rivaliseront dans nos villes, villages et fractions pour donner à  la fête un éclat populaire. Le temps des festivités sera aussi celui du travail et de la poursuite des nombreux chantiers qui symbolisent chaque jour le progrès et le développement de notre pays. Le Projet pour le développement économique et social (PDES) condense la vision et les stratégies à  conduire. Il nous faut poursuivre le renforcement de la sécurité alimentaire ainsi que la qualité de l’éducation et de la santé, les actions structurelles dont le développement institutionnel, social, celui des infrastructures, des mines, du secteur privé, des arts et de la culture, du tourisme et de l’artisanat. Voilà  les piliers du Mali des cinquante ans à  venir. Car l’horizon pour nous, C’’est désormais le centenaire de notre pays. Mes chers compatriotes, l’année 2009, qui s’achève a été celle de l’accélération dans la mise en œuvre de projets et programmes visant à  asseoir les bases de notre développement et à  améliorer les conditions et les commodités de la vie. Je suis tout particulièrement heureux, de la poursuite de la politique de l’habitat notamment dans sa composante de « logements sociaux ». La convention de partenariat signée au début de ce mois entre le gouvernement et la compagnie saoudienne d’investissement Foras est une bonne nouvelle pour nous et pour tous les Maliens qui aspirent à  un toit à  des conditions favorables, comme en témoigne l’engouement jamais démenti pour les logements sociaux. l’accord avec Foras porte sur la réalisation de 20.000 logements. 3.400 unités seront réalisées au cours de l’année 2010. Cette première phase coûtera 62 milliards de Fcfa sur un financement global de 365 milliards de Fcfa. Je veux exprimer aux dirigeants de la société ainsi qu’au président de la Banque islamique de développement, notre frère Mohamed Ali, nos sincères remerciements pour leur confiance dans notre politique de l’habitat social. Au total, avec le programme gouvernemental, C’’est 5.400 logements sociaux qui seront construits au cours de cette année. Je tiens à  rassurer tous nos compatriotes sur le choix fait de réaliser une partie des 20.000 logements dans chacun de nos cercles. En matière d’infrastructures routières, l’année a été marquée par la poursuite des travaux des tronçons : Sékokoto-Bafing-Falémé du corridor Bamako-Dakar par le sud ; Kayes-Diamou-Bafoulabé ; Bougouni-Sikasso ; Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso ; Sévaré-Douentza ; Bamako-Kangaba ; Niono-Gomacoura-Nampala-Léré-Niafunké-Tonka-Diré-Goundam et Tombouctou. La construction du 3è pont se déroule à  un bon rythme. l’échangeur multiple est sorti de terre et reconfigure jour après jour le rond-point de la Colombe. La construction de l’autoroute à  péage Bamako-Ségou sur 226 km représente un projet-phare. Le Gouvernement mettra tout en œuvre pour le bouclage de son financement au cours de l’année 2010. La réalisation de l’Autoroute Bamako-Koulikoro, avec un pont à  Koulikoro, relève du même ordre de priorité. Le Parc national du Mali réalisé par le Groupe Aga Khan préfigure le nouveau visage d’un Bamako qui combine harmonieusement le passé et la modernité tout en préservant ce poumon vital de la ville de Bamako. l’aménagement du canal de Diafaranako qui touche bientôt à  sa fin est un projet urbain à  plusieurs volets. Il permettra la maà®trise du drainage des eaux pluviales et l’amélioration du cadre de vie des populations urbaines avec la création d’espaces d’agrément et de loisirs. Mes chers compatriotes, En matière de télécommunications, l’année aura aussi été marquée par des investissements très importants pour améliorer la qualité et le coût des services dans un cadre compétitif. Nos progrès sont fascinants dans ce domaine et notre pays compte aujourd’hui près de 4.300.000 abonnés au téléphone mobile, contre 3.500.000 en 2008. La télé densité est passée de 27,6 % à  33,6 %. Mes chers compatriotes, s’agissant des infrastructures énergétiques, l’achèvement des travaux de construction de deux centrales thermiques à  fioul lourd à  Sirakoro et à  Balingué va accroà®tre l’offre énergétique et renforcer le réseau de distribution électrique. l’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire sera effective cette année dans sa première phase avec une production initiale de 80 Mégawatts. Au plan sous-régional, la réalisation du barrage de Félou permettra d’augmenter les capacités énergétiques des pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal. Le barrage de Taoussa, dans ses composantes énergétiques et agricoles, représente un grand espoir pour le développement dans les régions Nord du Mali. Je suis heureux d’annoncer que son financement est bouclé. Les travaux de construction démarreront au cours du premier trimestre 2010. l’éclairage public continue de s’étendre à  de nombreuses localités : Goundam, Kati, Douentza, Djenné, Bandiagara, Markala, Yanfolila et Niono sont désormais au nombre des villes desservies. l’accès à  l’eau potable s’est amélioré en 2009 avec, entre autres, l’achèvement des stations compactes de Magnambougou et la réalisation de l’adduction en eau potable des villes de Hombori, Fana, Ouélessébougou et Yanfolila. l’année 2010 verra le démarrage des travaux de construction de la station compacte de Missabougou et d’adduction d’eau de Macina, Barouéli, Niono, Konobougou et Dioro. Mes chers compatriotes, Les ressources humaines demeurent la première richesse de notre Nation. La place primordiale accordée à  la santé et à  l’éducation, dans les investissements de l’à‰tat, procède de cette conviction. De nouvelles infrastructures viendront renforcer la couverture sanitaire. l’hôpital régional de Sikasso sera inauguré dans les prochains jours. Les travaux de construction de l’hôpital national de Yirimadio, symbole de l’amitié entre le Mali et la Chine, se déroulent normalement. Toutes les conditions sont réunies pour le lancement des travaux de l’hôpital régional de Mopti. 18 centres de santé de référence seront construits ou réhabilités ainsi que 44 centres de santé communautaires dans diverses localités de notre pays. l’opération « Milagro », fruit de la coopération Mali-Cuba, s’est renforcée au fil des années en rendant la chirurgie ophtalmologique accessible à  de nombreux patients. Dans le souci constant d’améliorer nos plateaux techniques et la qualité des prestations médicales, notre pays va se doter d’un centre de chirurgie cardio-vasculaire, d’un centre de transplantation des reins et d’un centre de soins de la drépanocytose. Mes chers compatriotes, l’éducation est une dimension importante de la valorisation des ressources humaines. La mise en œuvre des conclusions du Forum national sur l’éducation doit continuer à  retenir toute notre attention. La création de l’Université de Ségou qui démarre ses enseignements à  la prochaine rentrée s’inscrit dans la voie du renouveau de la formation universitaire, avec de nouvelles filières orientées vers nos besoins. La construction du Campus universitaire dont nous poserons bientôt la première pierre vise à  améliorer les conditions d’accueil des étudiants de l’Université de Bamako. Je me réjouis également du choix d’installer une connexion haut débit à  l’Université, tout en la reliant aux moyens des nouvelles technologies de l’information, aux instituts de formation universitaire. En ce qui concerne les enseignements fondamental, secondaire, technique et professionnel, l’à‰tat continue à  consentir les mêmes efforts de réalisation d’infrastructures. Des lycées publics ont ouvert leurs portes dans de nombreuses villes secondaires. Un institut de formation professionnelle sera construit à  Kayes et des instituts de formation de maà®tres à  Kati, Nioro et Ségou. l’enseignement secondaire s’enrichira d’un nouveau lycée technique. En soutien à  nos efforts, l’Organisation internationale de la francophonie a mis à  la disposition de notre pays douze centres de lecture et d’animation culturelle, lesquels sont en voie de finition. Je tiens à  exprimer au secrétaire général de l’OIF, le président Abdou Diouf, notre sincère gratitude. Notre politique d’assistance à  mes amis, « les tout-petits », se renforce avec l’ouverture des 10 Maisons de la femme et de l’enfant, construites dans chacune de nos régions et à  Bamako ainsi que d’un nouvel orphelinat. Mes chers compatriotes, Le seuil d’engagement social de notre à‰tat est si élevé qu’il nous faut constamment rechercher les voies et moyens de sa viabilité économique. C’’est le sens à  donner aux actions de soutien à  une croissance économique accélérée dans l’affectation des ressources exceptionnelles tirées de la vente de 51 % des actions de la SOTELMA pour un montant de 180 milliards de Fcfa. 19 % des 49 % restant dans le portefeuille de l’à‰tat seront vendues au grand public dans le cadre de l’actionnariat populaire. l’assainissement des finances publiques, le soutien aux réformes économiques structurelles et le financement des investissements publics, sont autant de mesures destinées à  accélérer le rythme de notre croissance économique. Le secteur minier constitue un des poumons de cette croissance. La production industrielle de l’or a atteint 49 tonnes et demie en 2009. Les recettes pour les finances publiques sont de l’ordre de 130 milliards de Fcfa. La production artisanale de l’or est estimée à  4 tonnes. La promotion du secteur privé contribue également à  la consolidation des bases de notre économie. Elle sera favorisée par le Plan d’action pour l’amélioration du cadre des affaires et l’opérationnalisation de l’Agence pour la promotion des investissements, la relance du secteur industriel, à  travers la restructuration et la mise à  niveau des entreprises ainsi que la mise en place de zones industrielles de Bamako et de Ségou. La cimenterie intégrée de WACEM à  Gongotéry, dans le cercle de Bafoulabé, celle de Hombori, dans le cercle de Douentza, dont la convention d’établissement a été signée, entre l’à‰tat et la société Mandé Construction et la réhabilitation de l’usine de phosphate de Tilemsi, sont autant de projets structurants pour réduire notre dépendance des marchés extérieurs pour l’importation de ciment et d’engrais. Ils représentent aussi des mines d’emplois pour les jeunes. Mes chers compatriotes, Les Maliens de l’extérieur ont toute leur place dans cette politique de dynamisation du secteur productif. Le Forum des investisseurs de la diaspora malienne qui vient de se tenir à  Bamako est une opportunité pour mobiliser leurs ressources vers l’industrie et les services. Je saisis l’occasion pour saluer leur engagement en faveur du développement de leurs villages, de leurs régions et du pays tout entier. Mes chers compatriotes, Le développement du Mali, pour lequel nous œuvrons tous au quotidien, a besoin d’un environnement de stabilité et de sécurité. Je me réjouis donc du retour de la paix dans le Nord-Est de la Région de Kidal. Les « combattants » ont déposé les armes pour retrouver leurs familles et leurs communautés. Des rencontres inter-communautaires regroupant de nombreuses fractions, de grands chefs traditionnels, de leaders de confessions religieuses, des représentants de l’administration d’à‰tat, des organisations de la société civile, des personnes-ressources, des « anciens combattants » se sont tenues à  Agouni, puis à  Kidal. Elles ont permis, de débattre de la situation sécuritaire et du développement des Régions du Nord Mali, dans la réconciliation des C’œurs après tant d’épreuves. Ces assises ont enregistré les messages de ralliement des derniers chefs de la rébellion à  la paix et à  sa consolidation. La reprise des actions de développement, avec l’accompagnement de nos partenaires, rassure nos populations. Il nous faut renforcer cette dynamique notamment en faveur des jeunes qui restent l’enjeu véritable de la stabilité. Cette évolution favorable nous permet d’unir nos forces pour combattre les nombreuses menaces dans la bande sahélo-saharienne notamment la présence de groupes divers qui se livrent à  des prises d’otages et au trafic de drogue. Le Mali, conscient de l’ampleur des menaces, tout comme les autres pays riverains, a proposé une conférence pour la paix et le développement dans la bande sahélo-saharienne. Après la réunion des experts et des ministres des Affaires étrangères et de la sécurité, nous réitérons notre invitation pour la tenue du sommet des chefs d’à‰tat afin de dégager une vision et des actions communes autour des questions de paix, de sécurité et de développement. C’’est le lieu, de réaffirmer notre condamnation sans réserve des prises d’otages et notre détermination en faveur de la libération des personnes injustement privées de leur liberté. Mes chers compatriotes, l’intégration africaine fait partie de notre identité nationale comme le stipule clairement notre Loi fondamentale. Le Mali sera toujours solidaire de toutes les initiatives visant à  renforcer la coopération sous-régionale et régionale. Au plan international, nous réaffirmons notre constante solidarité au peuple palestinien et regrettons profondément le gel du processus de paix ainsi que la poursuite de la violence contre les populations Mes chers compatriotes, En cette veille de fête, J’ai une pensée fraternelle, comme toujours, pour nos malades et tous ceux qui souffrent. Je leur souhaite de recouvrer la santé et la quiétude. Je n’oublie pas toutes celles et tous ceux qui, pour des raisons diverses, vivent ces instants d’allégresse dans la solitude loin de leurs familles. Nous les associons à  nos prières. Mes chers compatriotes, Frères africains, Hôtes du Mali, Il ne me reste plus qu’à  vous renouveler mes vœux d’une bonne et heureuse année 2010 et à  souhaiter un très joyeux anniversaire à  notre très cher pays. Vive le Mali dans une Afrique unie et en paix ! Je vous remercie de votre aimable attention !

Célébration du 22 septembre : le discours d’ATT à la Nation

En question d’actualité, le processus de paix enclenché au Nord Mali a été l’un des sujets évoqués par le Président dans son adresse à  la nation. Le problème du Nord Le président salue aujourd’hui la voie vers la consolidation de la paix au nord, grâce une combinaison intelligente du dialogue et de la fermeté « le retour de la paix crée des conditions pour le developpement des régions du nord. Je pense notamment au projet intégré de developpement de la région de Kidal dont le bon fonctionnement a été entravé par l’insécurité. Le gouvernement veillera également à  la mise en œuvre des programmes de developpement décennal approuvé en mars 2007 par le forum de Kidal. Ce programme est le fruit d’une démarche participative et consensuelle à  laquelle ont adhéré tous les acteurs concernés ». Code de la famille et de personnes Une démarche participative et consensuelle, voilà  ce qu’ATT a préconisé en renvoyant le code à  une seconde lecture. Perçus par les observateurs comme un signe de l’attachement profond à  l’unité et à  la cohésion nationale. « La décision de soumettre le code à  une nouvelle délibération de l’assemblée nationale, offre un délai supplémentaire au dialogue et à  la concertation. Cette volonté constante et le dialogue sont l’une des forces de notre démocratie. La mission du mécanisme et d’évaluation par les paires (MAEP). Je cite, le Mali est une authentique démocratie, pluraliste et libérale enracinée dans une tradition de dialogue, d’autocritique et de médiation sociale . Certes, le Mali enregistre des avancées considérables en matière de bonne gouvernance selon les conclusions du MAEP. Comite d’expert Cependant, le président n’ignore pas les insuffisances et autres lacunes de notre système d’o๠la mission assignée au niveau du comité d’expert : De même que la faible représentation des partis politique et des candidats dans les commissions administratives et de bureaux de vote. Réformes envisagées du système électoral La multitude d’organes chargés de faire fonctionner le système électoral, n’aura pas suffit à  corriger les lacunes, toute chose qui milite en faveur des réformes profondes du système électoral La relecture de la carte judiciaire Condition nécessaire, estime le président, car le résultat escompté ne saurait être atteint si la réforme ne touche le socle de l’état de droit, entendu ici la justice. [i « La relecture de la carte judiciaire dont les textes ont été adoptés par le conseil des ministre du 29 juillet 2009 et soumis à  l’Assemblée nationale s’inscrit en droite ligne des objectifs du PDES. Les objectifs visés portent d’une part à  la suppression de la justice de paix à  compétence étendue et à  l’institution des tribunaux de grande instance, et des tribunaux d’instance. D’autre part, sur le rapprochement de la justice aux justiciables ». En clair, il s’agit de la suppression du cumul des fonctions en cours au niveau de la justice de paix et qui concentre des missions entre les mains d’une seule autorité collégiale. Appel au changement de comportement Quelle que soit la pertinence des réformes engagées, ATT reste convaincu qu’il faut un changement de comportement: « Ces valeurs sont le patriotisme, la responsabilité, la justice, la solidarité, la paix et la tolérance ». En bref, il s’agit de préserver nos valeurs pour fêter le Cinquantenaire du Mali en 2010. C’’est ainsi qu’il a invité les Maliens à  faire du Mali l’année prochaine un pays riche d’expériences. « J’invite les Maliens à  faire de l’année 2010 une année riche d’expériences partagées et d’héritage ».

Comparaison n’est pas raison : le discours de Dakar face à celui d’Accra…

Comparaison n’est pas raison Cependant, il y a des moments o๠la raison incite à  la comparaison. Après le discours insultant de Sarkozy à  l’université Cheick Anta Diop de Dakar, celui de Barack Obama adressé au parlement du Ghana réchauffe le coeur des millions d’africains et donne des raisons d’espérer en la classe politique. Le discours d’Accra, c’est l’intelligence qui répond à  la bêtise ! Pour preuve, Sarkozy disait : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal est d’être en harmonie avec la nature ne connaà®t que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès… Jamais, l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais, il ne lui vient à  l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin » Obama dira : – « Je ne considère pas les pays et les peuples d’Afrique comme un monde à  part; je considère l’Afrique comme une partie fondamentale de notre monde intertonnecté » Concernant l’Afrique, Obama dira encore : « l’Afrique émet moins de gaz à  effet de serre que toute autre région du monde, mais elle est la plus menacée par le changement climatique ». Plus loin, Sarkozy affirmera : « Je ne suis pas ici pour parler de repentance… Il (le colonisateur) a pris, mais je veux dire avec respect qu’il a aussi donné ». Obama dira : – « Il est vrai qu’une carte coloniale qui n’avait guère de sens a contribué à  susciter des conflits, et l’occident a souvent traité l’Afrique avec condescendance, à  la quête de ressources plutôt que de partenaires ». Dans son propre pays, à  un pauvre hère qui refusait de lui serrer la main au salon de l’agriculture, Sarkozy dira : « Casses-toi, pauvre con ». A un joueur de trompette qui faisait plutôt du bruit que de la musique lors de son intervention à  Accra , Obama dira avec respect : -« ça me plaà®t ! merci, merci, je pense que notre congrès a besoin d’une de ces trompettes. J’aime bien ce son, cela me rappelle Louis Amstrong » La comparaison entre les deux personnes ne s’arrête pas là  uniquement. Pendant que Sarkozy fustige le monde musulman et expose à  la vindicte populaire ceux et celles qui pratiquent leur foi, Obama prône la tolérance. Sarkozy disait encore récemment : « Le hijab n’est pas la bienvenue en France ». A l’Université Al-Azhar du Caire, Obama disait : « Le gouvernement des à‰tats Unis a recours aux tribunaux pour protéger le droit des femmes et des filles à  porter le hijab et pour punir ceux qui les contestent ce droit ». Décidément, le pays d’Obama nous surprendra toujours. Les à‰tats Unis d’Amérique comptent plus de 1 200 mosquées officielles alors qu’en France, la construction de la moindre mosquée donne lieu à  d’interminables polémiques et à  des procédures administratives injustifiées. Le pays d’Obama est aussi le premier grand pays occidental qui autorisa un sénateur musulman à  jurer sur le coran et non sur la bible. Sa perception du monde musulman lui fera dire : « C’est de l’innovation au sein des communautés musulmanes que nous viennent l’algèbre, le compas, les outils de navigation, notre maà®trise de l’écriture,de l’imprimerie, notre compréhension des mécanismes de propagation des maladies et des moyens de les guérir. La culture islamique nous a donné la majesté des arcs et l’élan des flèches de pierre vers le ciel, l’immortalité de la poésie et l’inspiration de la musique, l’élégance de la calligraphie et la sérénité des lieux de contemplation. Et tout au long de l’histoire l’islam a donné la preuve en mots et en actes, des possibilités de la tolérance religieuse et de l’égalité raciale ». Dans une France, o๠Sarkozy et les siens éprouvent du mépris pour tous ceux qui ne pensent pas et n’agissent pas comme eux, Barack Obama lui prône l’unité de son pays et disait déjà  à  la Convention Nationale du Parti Démocrate à  Philadelphie en 2004 : -« Il n’y pas une Amérique libérale et une Amérique conservatrice, il y a les à‰tats Unis d’Amérique ». Là  o๠Sarkozy bande les muscles et veut faire voir aux faibles de quel bois la France se chauffe, Barack Obama cite Thomas Jefferson : -« J’espère que notre sagesse grandira en même temps que notre puissance et qu’elle nous enseignera que moins nous utiliserons cette dernière, plus elle fera de l’effet ». Et quand Sarkozy et quelques boute-feu, voulaient en découdre avec l’Irak de Sadam Hussein, la sagesse du jeune Sénateur de l’Illinois de l’époque impressionna ses collègues. Sa fameuse phrase : -« Ce n’est pas pour des principes que les Etats Unis Amérique veulent faire la guerre à  l’Irak, mais pour des raisons de politique politicienne » résonne encore au Sénat américain comme un tocsin. Aux dires de certains sénateurs qui l’ont connu à  cette époque, Barack Obama apportait une certaine éthique au Sénat. L’essentiel est dit dans le discours des deux protagonistes Là  o๠Sarkozy cherche à  couvrir le monde du voile de l’intolérance, Obama cherche à  l’éclairer du faisceau de la tolérance.L’explication réside peut être dans leur parcours. Nicolas Paul Stéphane Sarkà¶zy De Nagy Bosca cherche d’un côté à  escamoter ses origines hongroises en exagerant le côté splendeur que sa famille n’a jamais eu alors que Barack Hossein Obama n’a jamais fait mystère de ses origines kenyanes et modestes. Les premières images du président Obama, c’est une famille unie. Le sourire de Barack Obama, sa femme Michelle et leurs deux filles Sasha et Malia ont ébloui le monde entier. Certaines amitiés d’Obama datent de son adolescence ou de l’époque o๠il était étudiant à  l’université de Harvard. Signe du destin ou pur hasard, il fut aussi le premier étudiant noir à  diriger la célèbre revue de droit de Harvard (Harvard Law Review). Obama clame les siens : musulmans, catholiques, blancs, noirs, africains,américains, indonésiens, son père ivrogne, sa grand mère maternelle blanche morte de cancer, son ethnie Luo du kenya… Barack Obama est tout cela à  la fois, le creuset de toutes les diversités du monde. Sarkozy, c’est le rejet d’une partie du monde. Toute la politique de l’ancien ministre de la sécurité est basée sur l’insécurité et la peur de l’autre. Obama voit les choses différemment dira : « Priver le monde d’une de ses parties, c’est nous amputer d’une partie essentielle de nous-mêmes ». La vision politique de l’homme peut se résumer par cette simple phrase qu’il repète souvent : « La politique pour les hommes et par les hommes ». On ne peut pas parler d’Obama sans parler de la religion qui tient une place importante dans sa vie. Aussi au Caire, il concluait son discours par cette phrase : – « Les habitants du monde peuvent cohabiter en paix. Nous savons que telle est la volonté de Dieu » Brièvement, voilà  Obama, voilà  sa richesse et voilà  la richesse du monde et du soleil nouveau qui se lève. Cela explique aussi pourquoi le monde voit en lui une sorte d’espoir. Prions Dieu pour qu’il donne longue vie à  Barack Obama et que la trahison des hommes ne l’atteigne pas comme ce fut le cas pour le Christ !

Discours d’ Obama à Accra : « l’Afrique a besoin d’institutions fortes ! »

Prononcé depuis le centre International de conférence d’Accra, le discours de Barack Obama est révélateur d’une Amérique ouverte sur le monde, et non plus enfermée dans ses obsessions sécuritaires. Opérant une rupture avec son prédecesseur, Obama veut responsabiliser les africains sur leur propre sort. Seuls responsables de leur bonheur, c’est en partenaires stratégiques qu’ils doivent aujourd’hui se positionner pour peser dans l’échiquier mondial : Et pour appuyer l’essence de ce discours qui mentionne aussi la jeunesse, Obama s’appuie sur l’exemple du Ghana comme modele de stabilité politique et de démocratie, justifiant aussi le choix de ce pays, pour sa premiere visite en Afrique Subsaharienne : Extraits : ‘Je suis venu ici au Ghana pour une raison simple: Le 21e siècle ne sera par ce qui se passe à  Rome, à  Moscou ou à  Washington, mais aussi par ce qui se passe à  Accra ou ailleurs en Afrique… Nous vivons une époque o๠les frontières entre peuples sont etroites Votre prospérité contribue aussi la prospérité de l’Amérique. Votre santé et votre sécurité est aussi la notre. Et la force de votre démocratie peut aider à  promouvoir les droits de l’homme pour les peuples du monde. Donc, je ne vois pas le pays et les peuples de l’Afrique comme un monde à  part, je vois l’Afrique comme un élément fondamental de notre monde interconnecté … et en tant que partenaires de l’Amérique, ceci pour assurer l’avenir de nos enfants. Ce partenariat doit être fondé sur la responsabilité mutuelle et de respect mutuel. Nous devons commencer par ce principe : ‘ l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains ! Mon père a grandi dans un petit village du Kenya, loin des universités américaines, o๠il est venu pour recevoir une éducation. Les luttes de son propre père ont donné naissance à  de nouvelles nations, en commençant ici, au Ghana. Les Africains ont été pourl’éducation et l’affirmation de soi avec de nouveaux moyens, et l’histoire, je vous le dis, est en mouvement. Dans de nombreux endroits, l’espoir de la génération de mon père a cédé la place au cynisme, même au désespoir. Maintenant, il est facile de pointer du doigt et à  cerner la responsabilité de ces problèmes sur les autres. Oui, une carte coloniale a contribué à  élever les conflit. Et L’Occident a souvent abordé l’Afrique source de ressources plutôt que comme partenaires. Mais l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie zimbabwéenne ou des guerres dans lesquelles les enfants sont enrôlés comme combattants. Dans la vie de mon père, il a été en partie le tribalisme et le clientélisme et le népotisme dans l’indépendance du Kenya, qui pour une longue période de sa carrière a déraillé, et nous savons que ce type de corruption est encore une réalité quotidienne pour de nombreux pays. Maintenant, nous savons que c’est pas toute l’histoire. Ici, au Ghana, vous nous montrez un visage digne de l’Afrique, qui est trop souvent négligé par un monde qui ne voit que la tragédie ou la charité. Le peuple du Ghana a travaillé dur pour instaurer une démocratie solide, avec les transferts pacifique du pouvoir, même dans le sillage des élections contestées de près. Et en passant, je dirai que la minorité mérite autant de crédit que la majorité. Avec l’amélioration de la gouvernance et une société civile naissante, l’économie du Ghana a montré des taux de croissance impressionnants. [bJe crois donc que ce moment est tout aussi prometteur pour le Ghana et l’Afrique comme le moment o๠mon père est venu et de nouvelles nations sont entrain de naà®tre.] Seulement, cette fois, nous avons appris que ce ne seront pas des géants comme Nkrumah et Kenyatta qui vont déterminer l’avenir de l’Afrique. Ce seront des hommes et des femmes comme vous, ici au parlement du Ghana – Ce seront des jeunesdébordant de talent et d’énergie et d’espoir qui pourront prétendre à  l’avenir que les générations précédentes n’ont jamais pu réaliser. Maintenant, pour réaliser cette promesse, nous devons d’abord reconnaà®tre que vous avez donné vie au Ghana: le développement dépend de la bonne gouvernance. C’est l’ingrédient qui fait défaut dans beaucoup d’endroits et depuis trop longtemps. Seul le changement peut débloquer le potentiel de l’Afrique. Et c’est une responsabilité qui ne peut être satisfaite que par les Africains. Quant à  l’Amérique et l’Occident, notre engagement ne doit plus être mesurée par les dollars que nous dépensons. J’ai promis des augmentations substantielles dans notre aide exterieure et qui est dans l’intérêt de l’Afrique et de l’Amérique. Le véritable signe de réussite n’est pas de savoir si nous sommes une source perpétuelle de l’aide mais de savoir si nous sommes ds partenaires dans notre capacité de changement et de transformation…