Représailles : la communauté arabe du Mali appelle à la vigilance

Lors d’un point de presse organisé ce dimanche 20 janvier à  Bamako, Mohamed Mohamoud El Oumrany président du bureau exécutif de l’Alliance de la Communauté Arabe du Mali (Al CARAMA) a tiré la sonnette d’alarme contre toute incitation à  la haine raciale après cette guerre contre les islamistes. Les « peaux blanches » sont pris pour cibles l’Alliance de la Communauté Arabe du Mali (Al CARAMA) est une organisation de la société civile au Mali qui a pour but de veiller à  la défense et à  la préservation, des droits et devoirs légitimes ainsi que des intérêts spécifiques et stratégiques de la communauté arabe du Mali dans un Mali laà¯c, Un et Indivisible. l’Alliance a aussi pour but de contribuer à  la restauration et à  la préservation de l’unité et de l’intégrité territoriale. Avec l’intervention française aux côtés de l’armée malienne, certaines villes sous l’occupation islamiste retrouvent leur liberté. Malheureusement, déplore Al Carama, les individus à  « peau blanche » demeurent stigmatisés. Les arabes se disent préoccupés de l’amalgame en train d’être fait par de nombreux maliens. Dans sa déclaration face à  la presse le président d’AL CARAMA condamne avec la dernière énergie le terrorisme et le narco-trafic ainsi que tout recours à  la violence comme forme de revendication. Il condamne également toute incitation à  la haine raciale, les pillages, les violations de domicile et autres atteintes graves aux libertés fondamentales et aux droits de l’homme perpétrés chez des membres de la communauté au motif de leur appartenance ethnique. Interrogé sur quelques cas des victimes des agressions, le conférencier se réserve de donner des détails, mais il rassure qu’il y a des bavures contre leur communauté, « les adversaires de notre pays sont connus. C’’est l’ennemi de l’unité nationale. Il y a eu des bavures contre certains parce qu’ils ont la peau blanche, raison pour laquelle nous sommes là  pour attirer l’attention de vous tous », déclare –t-il. Pour une commission Vérité et réconciliation l’Al CARAMA recommande à  cet effet la poursuite de l’amélioration de la communication et de la sensibilisation en direction des populations pour éviter la stigmatisation et faciliter la réconciliation nationale. Elle recommande l’implication effective des cadres civiles et militaires de toutes les communautés pour recouvrer l’unité nationale et l’intégrité territoriale. Aussi elle recommande l’implication effective des cadres civiles et militaires toutes les communautés pour recouvrer l’unité nationale et l’intégrité territoriale. Al CARAMA suggère modestement que les militaires restés loyalistes jusqu’au bout, issus des communautés Arabe et touareg qui malheureusement n’avaient pas bénéficié en son temps de l’appui et de l’organisation nécessaire, soient remobilisés dans le nouvel engagement militaire pour recouvrer l’intégrité territoriale. A ce niveau le secrétaire politique de l’alliance, Mohamed Fall explique que les officiers arabes marginalisés ou mis à  coté maitrisent parfaitement le désert. « Ils peuvent être utiles dans la reconquête du nord, car ils maitrisent le désert. On doit les impliquer dans la guerre » déclare Mohamed Fall. Al Carama recommande afin la création d’une commission inclusive de vérité et réconciliation. Une occasion pour la communauté arabe de saluer la détermination de la France, du Tchad, et l’ensemble des pays de la CEDEAO. Elle suggère que le Mali poursuive comme une exigence stratégique, les efforts diplomatiques pour s’assurer l’implication directe des pays du champ notamment le Niger, la Mauritanie et l’Algerie.

La Fondation Salif Keita pour les albinos du Mali

Les albinos, objets de sacrifices humains Presque partout en Afrique, les albinos ont toujours été considérés comme des personnes mystiques, porteurs de richesse, de pouvoir, ou de malédiction parfois. Au Mali, ils sont très souvent considérés comme des personnes hors du commun. Ils font ainsi l’objet de sacrifices humains surtout à  l’approche des élections. Un nombre important d’entre eux sont parfois retrouvés assassinés, sans sexes ni têtes. D’autres sont vidés de leur sang et les plus chanceux, sont rasés à  cause de leurs cheveux qui, seraient un secret de prospérité. Salif Keita, un albinos pas comme les autres Né albinos, Salif Keita a beaucoup souffert de son état d’albinisme. Il s’est vu exclu de l’école quand il avait des difficultés à  suivre normalement les cours comme les autres élèves. Il était souvent pris à  parti par certains de ses camarades de classe et de quartier, raconte t-il. Alors, il s’intéressera finalement à  la musique malgré le refus de sa famille pour cet art destiné aux « non nobles ». Salif n’étant pas de la caste des griots, ses parents ne pouvaient accepter qu’il s’adonne à  la musique. Il finira pourtant par les convaincre que C’’est ce qu’il sait faire de mieux dans la vie. L’artiste se souvient encore de son enfance malheureuse émaillée d’injures, d’humiliations, de mépris. Les autres enfants de son âge, et même certains parents lui montraient sans cesse, sa différence de peau et qui faisait de lui, « un enfant de malheur ». Malgré tout, grâce à  son courage et au timbre de sa voix qui perce même les plus insensibles, le « petit blanc » du mandé, comme l’appellent certains de ses fans, à  réussi à  se faire une place à  travers non seulement l’Afrique, mais aussi et surtout dans le monde entier. Salif Keita, l’albinos est un ambassadeur de la musique Malienne, à  l’instar d’Amadou et Mariam, de Rokia Traoré ou encore Oumou Sangaré, bien qu’il les ai précédé dans ce domaine. La fondation Salif Keita pour les albinos Face à  la discrimination dont il a longtemps été victime durant son enfance, Salif met sur pied, sa fondation en 2005. Après quatre années d’exercice, la fondation a réalisé plusieurs activités en faveurs des albinos au Mali. En 2006, Salif Keita a personnellement fait don de plus de 80 millions de FCFA pour acheter des crèmes solaires pour les personnes atteintes d’albinisme au Mali. Il a acquis un terrain pour sa fondation pour y construire une école et une clinique de santé pour les albinos de Bamako. Des fonds privés et publics ont également été alloués à  l’usage au Mali pour les lotions et les lunettes de soleil pour albinos. Pour ce mois de solidarité, la fondation a bénéficié d’un don important de lots en nature. Des téléthons sont parfois organisés pour la collecte de fonds servant à  soigner les albinos et à  leur acheter le nécessaire afin qu’ils se sentent mieux face au soleil et face aux risques de cancers de peau auxquels ils sont très vulnérables. Mais par dessus tout, c’est la tolérance qu’il faut cultiver envers ces êtres humains hors du commun.

Personnes de petite taille au Mali : combattre la discrimination

Après un an d’existence, l’AMPPT place son 1er anniversaire sous le signe de la santé. Elle a vu le jour le 10 octobre 2010, coà¯ncidant avec le mois de la solidarité célébré chaque année. Une centaine de membres la composent. Le choix du thème « personnes de petites tailles, surveillance médicale et traitement », n’est pas fortuit Marginalisation Le thème traduit fortement les difficultés rencontrées par ces personnes très souvent marginalisées par les autres. Ils sont toujours pointés du doigt lorsqu’ils circulent dans les rues. Ils n’ont pas toujours accès à  des soins de santé appropriés. Lorsqu’ils se retrouvent dans des hôpitaux, ils sont très souvent pris à  partie par les autres patients d’une part, et les parfois, les agents de santé d’une autre part. Ils sont victimes de malformations survenues au cours de la grossesse. C’’est ce qui expliquerait, selon la présidente le l’association, leurs petites tailles. La présidente et initiatrice de l’association, Kadiatou Barry, explique que leur association est apolitique et à  but non lucrative. « Elle a été mise en place, pour le développement et l’épanouissement des personnes de petites tailles. Afin aussi, de tirer sur la sonnette d’alarme face à  la situation de marginalisation à  laquelle nous sommes confrontés au quotidien. » Leur handicap ne doit en aucun cas, constituer un frein, un barrage entre eux et les autres. Ils ont la capacité de réfléchir, de travailler, de mouvement tout comme les personnes dites normales. Une honte de la famille Kadiatou explique qu’ils sont parfois victimes de leurs propres familles pour qui, ils constituent une honte. [b « Certains parmi nous, sont cachés à  la maison par leurs parents. Ils sont séquestrés et battus. Ils n’ont pas le droit de sortir, d’avoir des amis, de connaitre le monde extérieur. Pourtant, nous constituons le socle d’un développement certain à  notre manière. Nous n’avons pas demandé à  naitre ainsi, C’’est dieu qui l’a voulu et les autres doivent nous accepter tels que nous sommes. » Réinsertion socio-professionnelle Elle appelle ses pairs à  se forger un avenir plein d’opportunités à  saisir. C’’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquels, l’association a initié cette année, une formation en coupe et couture pour les aider à  émerger dans des secteurs qui leur seront bénéfiques. Le Témoignage de Djigui Keita Djigui Keita est le vice président de l’association. Il se dit confronté quotidiennement à  des moqueries, à  des plaisanteries de mauvais goûts. Il explique que l’idée de l’association est venue, suite à  leurs difficultés d’intégration dans les secteurs d’activités tels que la fonction publique, le secteur privé, l’enseignement, les ministères, les transports et autres Il a suivit un cycle professionnel de 4 ans après l’obtention de son diplôme d’étude fondamentale (DEF). Mr Keita travaille au conseil de cercle de Kati et affirme ne pas rencontrer de difficultés majeures. Néanmoins il déclare « J’ai beaucoup galéré avant de décrocher ce boulot. Je dois avouer que C’’est en partie, grâce à  la création de notre association, que J’ai pu décrocher ce boulot. » Cependant, la plus grande difficulté à  laquelle ils se trouvent confrontés, C’’est le moyen de déplacement. Ils ne peuvent utiliser les mêmes moyens de locomotion que les autres. A cause de leurs petites tailles, ils sont parfois obligés de se faire transporter dans les bras des autres. « C’’est dur C’’est vrai, mais nous faisons tout pour ne pas tremper dans le désespoir. » Alors, l’association constitue une issue de sortie pour ces personnes. Puisque, grâce à  elle, un nombre important des membres est à  l’abri des besoins, aussi bien financiers que matériels. Ils bénéficient des mêmes traitements que leurs collègues « normaux ». Le ministère de la santé du pays, s’engage à  prendre en charge, tous leurs soins médicaux. Ils bénéficient donc, d’une assurance santé à  vie. En espérant qu’elle ne soit pas qu’une formalité, qu’un discours parmi tant d’autres.