Moussa Niangaly, SG AEEM : « Les critères de distribution des tablettes ne sont pas encore définis »

Le 5 juillet dernier le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta procédait à la remise de 13 000 PC-tablettes aux étudiants du Mali. Une première étape qui devra se poursuivre par d’autres remises, selon les autorités. Mais alors que ce premier lot n’a pas encore été distribué, des rumeurs font état d’affrontements autour de cette distribution. Faux, assure le Secrétaire Général de l’association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) Moussa Niangali, qui répond à nos questions.

Quels sont les critères pour la distribution des tablettes ?

Les critères ne sont pas encore définis. Ils doivent l’être par le ministère en charge de l’Enseignement Supérieur en implication avec l’AEEM et le ministère de l’Economie Numérique et de la Communication.

Où se trouvent les tablettes actuellement?

Actuellement les tablettes sont à l’AGEFAU. Cette structure, sur la demande du ministère de l’Economie numérique et de la communication, les mettra à la disposition du ministère de l’Enseignement supérieur.

Quels sont les critères que l’AEEM souhaite proposer ?

Nous avons eu des rencontres sur le sujet. Nous souhaitons que les tablettes soient offertes aux plus méritants. Par exemple si une faculté obtient 1000 tablettes, qu’elles soient remises aux 1000 premiers. Ce sera alors la promotion de l’excellence. Nous avions aussi souhaité tenir compte des orphelins et ceux dont les parents sont pauvres. Mais avec la possibilité de falsification des certificats, cela risque d’être source d’autres problèmes. Et donc le mieux c’est de donner aux méritants. Il s’agit pour l’heure d’un projet pilote.

Quelles sont les facultés concernées par la distribution ?

La répartition se fera dans toutes les grandes écoles et facultés du Mali, y compris à l’université de Ségou. Chaque faculté aura un quota. Il s’agit de tous les étudiants du Mali sans exception.

Qu’en est-il des affrontements qui ont éclaté entre étudiants à propos de la distribution des tablettes ?

Ce sont des intoxications.  Il n y a pas eu de mort. Il y a quelques blessés, qui ont même déjà repris le chemin de l’école. Il s’agit d’un conflit entre deux personnes, qui a impliqué leurs facultés respectives : la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG) et la Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du Langage (FLLSL). C’est un problème qui date de plus de 5 mois. Un conflit de leadership. Cela a dégénéré et impliqué les deux facultés. Mais cela n’a rien avoir avec les tablettes.

Nous avons échangé avec les deux responsables et nous allons bientôt le faire avec la base. Nous avons donné des consignes fermes pour que cela ne se reproduise plus.

En réalité, le conflit a dégénéré à cause de l’intervention de la police qui s’est rendu à la faculté de droit, là où il n’y avait pas d’affrontements et a « gazé » les étudiants. Et c’est à partir de là que d’autres étudiants s’en sont mêlés.

Quand, les tablettes seront distribuées ?

Nous souhaitons que ce soit le plus rapidement possible. Il commence à avoir trop d’informations fausses autour de ces tablettes. Alors que nous pensons que c’est une bonne action qui doit continuer.

Distribution des cartes d’électeurs : Début timide

La distribution officielle des cartes d’électeurs débute ce 20 juin au Mali sur tout le territoire national.  Plus de 8 millions  doivent être retirées dans les différents centres  de vote indiqués. A Bamako, en commune  IV, le rendez-vous dans les deux centres de Djicorini Para est manqué.

20 juin. Il était 10 heures passé, l’école Mamadou Sylla de camp Para  vient de recevoir une caisse contenant les cartes d’électeurs. Etaient présents, l’adjoint chargé des élections au niveau de la mairie de la commune 4, le représentant de la  CENI, les représentants des partis politiques, l’huissier de justice, le secrétaire général de la mairie et les policiers du 14eme arrondissement. « Initialement, la distribution était prévue comme d’habitude dans les mairies  mais  finalement le département a décidé que ça se fasse dans le lieu des votes mêmes », déclare Issa Sidibé, chargé des élections en commune 4. « Nous avons terminé de livrer celles de Lafiabougou, Lassa, Hamadallaye, après nous irons à l’école du fleuve qui est le second centre de distribution de Djicoroni Para » précise l’agent communal.

Deux électeurs étaient venus pour récupérer leur outil civique de vote mais ils devront patienter. Un travail de  classement  sera effectué par la commission avant la distribution proprement dite. « A l’heure actuelle,  nous n’avons pas reçu de notre tutelle la liste d’émargement. Sans cette liste nous ne pouvons pas remettre les cartes.  Vous verrez que cette caisse peut ne  pas contenir seulement les cartes du centre Mamadou Sylla, donc la commission va commencer à défaire et classer les cartes centre par centre et par ordre alphabétique », explique Issa Sidibé.

En plus de ce retardle seulement cinq partis politiques étaient représentés. « Il faut que tous les représentants des partis politiques viennent, on va travailler ensemble », souhaite Abdoulaye Kané, président du centre.  Après vérification, ils se sont rendu compte que parmi les 19 593 cartes destinées au centre Mamadou Sylla certaines sont pour le  centre Ecole du fleuve non loin de là.

A l’école du fleuve, le constat est  le même. Dans la salle, seul le président du centre avec à ses côtés deux agents de sécurité. Aucun électeur ni représentant des partis politiques sur les 19 prévus. En outre, le président du centre relève qu’il a également reçu des cartes destinées à un autre centre. « Nous sommes à l’école du fleuve, mais dans notre lot se trouve certaines cartes du centre Mamadou Sylla. Or on ne peut pas distribuer ces cartes là ici. Il faut que la commission soit là, qu’on fasse le tri d’abord, classer par ordre alphabétique et ensuite commencer la distribution ». Selon lui, la commission débutera la distribution demain dans l’après-midi, après avoir signalé à l’autorité ces cartes égarées dans leur lot pour qu’elles en soient déduites.

Les difficultés dans ces deux centres pourront être résolues dans un bref délai, mais c’est surtout le manque d’intérêt pour les citoyens à retirer leurs cartes qui interpellent.

 

 

Pénurie de cartes de recharges: Orange s’explique

Un problème de répartition de commission est à  l’origine de la grève entamée par les revendeurs des cartes de recharges depuis le 10 juillet dernier. Théoriquement, la chaà®ne de distribution des cartes de recharge est composée de trois réseaux à  savoir les grossistes, les demi-grossistes et les revendeurs ou détaillants. D’après Mamadou Lamine Traoré, directeur commercial grand public à  Orange Mali, C’’est depuis février 2003, que la compagnie de téléphonie verse 10% de commission à  l’ensemble de son réseau de distribution. Cette commission se répartit comme suit : 3% pour les PDG, 2% pour les demi-grossistes et 5% pour les revendeurs. Une carte de recharge de 1000 FCfa par exemple est cédée par Orange à  900 FCfa à  la chaà®ne de vente des cartes. Cet ensemble de distributeurs se partagent les 100 FCfa restants : trente francs pour les grossistes, 20 francs pour les demi-grossistes et 50 francs pour les détaillants Concurrence déloyale entre PDG « Depuis une dizaine d’année, on ne parvient pas à  les revendre au prix initial. Certains les revendent à  901 ou 902 francs. Il y a une concurrence déloyale entre les PDG alors que ce n’est pas ce que stipule le contrat. Nous avons décidé de saisir Orange pour qu’on applique intégralement ce qui se trouve dans le contrat. » a indiqué Abdoullah Seck, grossiste. Pour le directeur commercial grand public à  Orange, il s’agit d’un problème de redistribution de marge entre demi-grossiste et revendeurs. « à‡a fait onze ans que Orange n’a pas changé la commission des 10% qu’il verse à  toute la chaà®ne de distribution. » a-t-il indiqué. Il y a eu beaucoup d’intermédiaires qui se sont installés dans la chaà®ne de distribution et qui ne respectaient pas les marges selon Moussa Fofana, un autre grossiste. Cette concurrence déloyale entre « les grossistes et les intermédiaires nous poussaient à  la sortie. Dans certaines régions, les cartes étaient vendues à  100 francs. Et certains grossistes ont arrêté. On a donc décidé de se réorganiser et demander à  Orange de faire une rétention sur notre marge, C’’est-à -dire nous reverser les 30 francs à  la fin du mois. » a précisé Moussa Fofana. Pour les grossistes, en travaillant de façon formelle, tout le monde peut gagner convenablement sa part.

Distribution des cartes NINA: affluence à Yirimadio

La distribution des cartes NINA (numéro d’identification nationale) continue. A Yirimadio, environ 300 cartes sont distribuées tous les jours. Malgré tout, certaines personnes ne reçoivent pas ce document. Il est 8 heures, dans la cour de l’école fondamentale de Yirimadio (ancien village), des tables sont disposées devant les salles de classe. Une équipe de trois personnes entourée pour la plupart par des citoyens maliens venus récupérer leur carte NINA. « Ton nom de famille commence par quelle lettre » demande l’agent, « Il commence par T, C’’est Traoré » répond un monsieur un bout de papier bleu et blanc à  la main ; « Il faut aller en face, là  o๠il y a les escaliers » lui explique Boubacar Sidiki Kah, agent de distribution de la carte NINA. « Tous les jours, nous distribuons environ 300 cartes et souvent même plus. Du 28 juin (ndlr début de la distribution) à  aujourd’hui (7 juillet), nous avons distribué 2497 cartes » ajoute-t-il. Un jeune homme d’une trentaine d’années s’avance, sa carte à  la main. « Mon épouse a retiré sa carte il y a deux jours. C’’est ce qui m’a encouragé à  venir chercher la mienne. Je viens de l’avoir, je suis content. Le vote est un acte citoyen et je crois que J’irai voter » argue Seà¯ny Danté, ressortissant de la région de Ségou et résidant actuellement à  Yirimadio. Les cartes sont classées dans des boà®tes numérotées tel que cela se présente sur la liste électorale. « Je suis contente car l’opération est rapide. Dès que J’ai dit mon nom et mon prénom, ils ont cherché sur la liste, un autre membre de l’équipe a cherché ma carte dans une boà®te. Tout se passe dans la transparence selon moi. Dans ma famille, tout le monde n’a pas encore sa carte mais ils sont tous mobilisés. Je suis contente et fière d’avoir ma carte NINA car J’irai voter, C’’est très important. Nous voulons un retour de la paix dans notre pays » explique Tary Coulibaly, une femme âgée de 37 ans. « Moi J’habite à  Sirakoro Méguétana, J’ai eu ma carte ici à  Yirimadio. Je voulais retirer celles de mon épouse et de mes enfants mais leurs noms ne sont pas sur les listes ici. Je vais aller les chercher à  Sirakoro» explique Moussa Kanté, avant d’enfourcher sa moto. A l’entrée de l’école, deux agents de sécurité sont assis sur des chaises. Les électeurs vont les va-et-vient. Certains repartent le sourire aux lèvres, d’autres ne sont pas contents. « Depuis deux jours, je fais le tour de toute la ville je ne retrouve mon nom sur aucune liste. J’ai été récensé à  Faladié, je suis allée là  bas, ils n’ont pas vu et ici non plus. Les agents de Yirimadio me demandent de retourner à  Faladié une fois de plus » se plaint Bouréà¯ma Samaké. « Souvent, il y a des omissions. Moi-même je n’ai pas encore eu ma carte. J’ai été enrôlé à  Magnambougou, je n’ai pas retrouvé ma carte là  bas, je suis parti chercher à  Sokorodji et Dianéguéla sans succès. Selon mon coordinateur, d’autres cartes doivent arriver très bientôt. La distribution des cartes continue jusqu’au 27 juillet (veille du premier tour de l’élection présidentielle ndlr) » explique Moussa Coulibaly, contrôleur des agents de distribution des cartes NINA à  l’école fondamentale de Yirimadio. l’horaire fixé pour l’opération est de 8h à  18h. « Ici, nous commençons et terminons aux heures indiquées. C’’est au début que C’’était difficile de respecter ces horaires. Car C’’est un seul véhicule de la mairie qui faisait la navette pour remettre les cartons aux agents. Dès que nous avons constaté que cela pose problème pour le respect de l’heure, ce sont les chefs d’équipe qui sont dorénavant chargés d’aller déposer et récupérer les cartes au commissariat de police car les cartes ne doivent pas être stockées dans les domiciles des agents » éclaircit M.Coulibaly. Pendant que les uns se réjouissent de l’obtention de leurs cartes NINA, les autres se plaignent de ne l’avoir pas reçu; un groupe de personnes se fait distinguer car elles ont reçues deux cartes NINA.

Inscription sur les listes électorales: les Maliens ont répondu présents

C’’est aujourd’hui que débute à  Bamako l’opération de distribution des cartes Nina (Numéro d’identification nationale) dont le dernier lot est arrivé le mardi dernier. En attendant la distribution de ce sésame pour le vote, les opérations d’établissement des listes électorales ont pris fin hier. Un tour dans certaines mairies du district nous a permis de constater l’intérêt que les Maliens manifestent pour le scrutin du 28 juillet. A 13 heures, la mairie de la commune IV du district de Bamako était toujours animée. Certains y venaient vérifier que leurs noms figurent sur la liste des électeurs potentiels, d’autres pour des réclamations liées à  des erreurs sur les noms ou des transferts car ayant changé de quartier. Rencontré sur les lieux, Mamadou Touré explique qu’il est venu vérifier l’existence de son nom sur la liste d’électeurs. Le quadragénaire croit que l’élection présidentielle est trop importante dans l’avenir du Mali pour la rater. La même ambiance régnait à  la mairie de la commune III à  partir de midi. Des citoyens cherchaient activement dans la cour les noms sur les listes collées au tableau. « C’’est bon, J’ai vu mon nom enfin », lâche Aminata Touré qui venait de passer près d’une heure sans voir son nom sur la liste. Plus chanceuse, son amie Fatoumata n’a mis que cinq petites minutes pour vérifier qu’elle fait partie des électeurs potentiels. « Je suis contente de voir mon nom sur la liste car je vais pouvoir voter pour la première fois de ma vie », dit-elle toute joyeuse. Dans la salle de délibération, C’’est le tohu-bohu. Ce sont des citoyens qui réclament la correction des erreurs sur le nom ou la date de naissance, ou le transfert. Aboubacar Sy, le secrétaire général de la mairie de la commune III, a indiqué que les citoyens de sa commune sont sortis en nombre depuis le début des opérations d’établissement des listes électorales jusqu’à  ce matin. Le secrétaire général se réjouit de cette mobilisation citoyenne et appelle déjà  les populations à  aller retirer les cartes pour accomplir leur devoir citoyen pendant les élections à  venir.

Elections 2013: le matériel électoral est fin prêt

A Bamako, les agents sont à  pied d’œuvre. La distribution des cartes NINA commence demain 28 juin dans la capitale ainsi qu’à  Ségou, Koulikoro entre autres, selon les informations dont nous disposons. Les Maliens du Nord ne font pas exception. « Ici à  Tombouctou, la distribution des cartes a commencé. Mon jeune frère a déjà  reçu la sienne » affirme Moussa Ould, un électeur joint au téléphone. Les derniers matériels électoraux pour la présidentielle de 2013 sont arrivés mardi à  Bamako. Ils sont destinés aux régions de Koulikoro, Ségou et Bamako. La réception a été faite à  la douane de Faladié par le directeur des finances et du matériel du MATDAT (ministère de l’administration terrritoriale de la décentralisation), le capitaine Mamadou Sougouna. C’’était aussi en présence du représentant de la Céni, Moussa Kodio. Les cartes Nina des 6 877 449 d’électeurs sont désormais disponibles. Amadou Bakary Touré, est le quatrième adjoint au maire de la commune I de Bamako, chargé de l’état civil et du recensement  » nous avons 86 équipes de 258 agents avec pour chaque équipe, un chef et deux autres agents. La mairie a pris les dispositions pour identifier les lieux de vote. Chaque agent prend connaissance du lieu dans lequel il devra se rendre pour effectuer les opérations de distribution ». Cette méthode est valable pour toutes les autres communes de Bamako et aussi dans les régions. Plus de 8 milliards CFA pour le matériel électoral Le directeur des finances et du matériel, le capitaine Mamadou Sougouna, était présent à  la direction nationale des Douanes mardi pour la réception de ce dernier lot de matériels électoraux. Il a remercié la société partenaire Safran Morpho qui a su relever le défi du temps. Selon lui: « tous les matériels électoraux sont sur place ». Ils ont coûté à  l’Etat et à  ses partenaires plus 8 milliards F CFA. Selon M. Sougouna, la balle est dans le camp des électeurs, car il leur revient d’aller retirer leurs cartes Nina. Pour Moussa Kodio, rapporteur de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), qui a supervisé la confection et la personnalisation des cartes Nina en France, il a assuré, pour sa part, que les élections se tiendront à  la date indiquée (28 juillet ndlr). A Ségou, les matériels ont été acheminés mercredi. Le lendemain, jeudi 27 juin, les agents chargés de la distribution, les coordinateurs d’équipe et les autorités communales se sont réunis. Les opérations de révision des listes continuent dans la 4e région. Plusieurs électeurs se disent prêts pour aller voter « je crois que cette année le nombre de votants va augmenter puisque le pays a besoin de sortir de cette crise et les Maliens en sont conscients. Je suis confiant » scande Bakary Dembélé, électeur à  Ségou. Le dépôt de candidature des candidats à  la présidentielle devrait prendre fin ce vendredi 27 juin 2013. Les autorités communales et les électeurs semblent mobilisés pour la bonne marche de ce scrutin à  venir.