2,8 millions de Maliens menacés par la faim

Distribuer des vivres dans les 159 communes en difficulté alimentaire, tel est l’objectif de l’opération lancée ce 18 janvier à  Koulouba par le chef de l’Etat. La mauvaise pluviométrie de la campagne passée a laissé de sérieux déficits, en particulier en céréales sèches, dans de nombreuses localités qui ont aujourd’hui besoin d’une aide d’urgence. Cette distribution gratuite va donc permettre de pallier le manque qui affecte environ deux millions huit cent mille personnes. Sur la base des évaluations du Système d’alerte précoce (SAP), le gouvernement a élaboré un plan de réponse dont la mise en œuvre permettra d’atténuer l’impact de la crise sur les populations vulnérables. l’évaluation provisoire du SAP a fait ressortir un besoin de distributions alimentaires générales de 45.886 tonnes de céréales dans 104 communes en difficulté alimentaire. 55 autres, classées en difficultés économiques pour une population estimée à  1.193.328 personnes, seront également concernées par la distribution gratuite de vivres. 12 milliards et de bonnes habitudes La cérémonie qui a enregistré la présence du Premier Ministre et de plusieurs membres de son gouvernement ainsi que les partenaires techniques et financiers, a été l’occasion d’attirer l’attention de tous sur les menaces de famine qui pèsent sur le Mali, à  l’instar des autres pays du Sahel. Le chef de file des partenaires techniques et financiers, Mme Nancy Walter a signalé que les partenaires techniques et financiers sont déjà  mobilisés pour accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre du plan d’urgence et sont en train d’examiner les requêtes du gouvernement ainsi que les modalités appropriées de réponse en relation avec leur siège respectif. Le commissaire à  la Sécurité alimentaire Yaya Nouhoum Tamboura a quant à  lui donné des éclairages sur la méthodologie utilisée par le SAP, basée sur des informations couvrant des domaines très divers tels la pluviométrie, l’évolution des cultures, l’élevage, les prix sur les marchés, les migrations des populations, leurs habitudes et réserves alimentaires ainsi que leur état de santé. l’opération aura un coût total de 12 milliards de Fcfa, dont 2 milliards sont déjà  acquis. Sont également acquis, un don de 35.000 tonnes de riz par le Brésil à  condition que l’Etat en assure le transport, de 100 tonnes de semences de sorgho et 100 tonnes de semences de riz par le Venezuela. La Banque mondiale a aussi manifesté son intérêt pour accompagner l’achat des semences de céréales sèches et de pomme de terre. « Ce n’est que la première étape. D’ici fin janvier, nous procéderons à  une seconde évaluation. Ce qui nous permettra d’avoir une photographie plus élaborée de la situation », a indiqué le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Il y a des habitudes que nous devons cependant retrouver, a conseillé le chef de l’Etat. Il a cependant appelé les maliens à  modifier leurs habitudes alimentaires, notamment en consommant plus de tubercules et de légumes, et a revalorisé des usages traditionnels tel que le grenier familial, qui lui, n’était (presque) jamais vide.