Djénéba N’Diaye : « Se faire remarquer en France et viser la WNBA ensuite »

A 20 ans, elle est l’avenir du basket-ball malien. Joueuse la plus talentueuse de sa génération, certains voient déjà en elle la future Hamchétou Maiga. Entretien avec une basketteuse promise à bel avenir.

Journal du Mali : Votre non sélection lors de l’Afrobasket qui s’est tenu au Mali en a surpris plus d’un. Personnellement, comment l’avez-vous vécue ?

Djénéba N’Diaye : J’ai un sentiment mitigé. Nous étions dans la sélection pour l’Afrobasket, mais certaines d’entre nous ont été réquisitionnées pour participer aux Jeux de la Francophonie. C’est une question de chance. Pour moi, cela ne remet pas en cause mes qualités de basketteuse. Celles qui ont été sélectionnées le méritaient sûrement. Mais il y aura d’autre occasions. Ce n’est pas le dernier Afrobasket de l’Histoire et ce n’est pas parce que je n’ai pas été sélectionnée que je vais baisser les bras, loin de là. Cela m’encourage à en faire plus, à redoubler d’efforts et à me dépasser.

Notre basket domine l’Afrique dans les catégories de jeunes, mais nos clubs ne participent plus aux compétitions africaines. Selon vous, qu’est-ce qui explique ce paradoxe ?

Nous faisons beaucoup de sacrifices dans toutes les compétitions. Bien avant même que je ne commence à jouer avec le Djoliba AC, l’équipe était championne chaque année. A chaque fois, on nous disait qu’on disputerait le tournoi des Clubs Champions, mais je ne sais pas trop pourquoi cela ne s’est pas fait. Peut-être pour des questions administratives ou à cause de soucis financiers. Je ne connais pas vraiment la vraie nature du problème, sinon, nous aurions été ravies de participer à cette compétition.

Votre carrière est encore toute jeune, mais vous avez déjà remporté beaucoup de trophées, aussi bien personnels que collectifs. Quel est celui dont vous êtes la plus fière ?

J’ai été élue meilleure sportive de l’année en 2014. Si je ne devais garder qu’un seul trophée, pour l’heure ce serait celui-là.

Vous définiriez-vous comme une pure shooteuse ou une joueuse de pénétration ?

Ma vitesse est ma qualité première. Je cours partout et je suis très bonne en pénétration, ce qui me permet de marquer des paniers très près du cercle.

Quels sont vos objectifs à court terme ?

Quitter le Mali. Mon objectif est de jouer à l’étranger. J’aimerais bien jouer en France. Ensuite, un pas après l’autre, après la France, viser la WNBA (l’équivalent féminin de la NBA).

Mali : Ils feront la Une en 2017

2017 promet d’être riche en événements au Mali, quel que soit le domaine de la vie socio-économique et politique. Chacune de ces personnalités va marquer à sa façon l’actualité de l’année qui arrive.

Economie : Moussa Ismaïla Touré, « Monsieur Investir »

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Le Directeur Général de l’Agence pour la promotion des investissements (API) sera au cœur de l’actualité en 2017. Alors que le Mali mise sur un retour des partenaires économiques mais aussi sur l’investissement interne pour mener à bien ses projets de développement, l’ancien arbitre international de basketball, et ancien cadre de Coca Cola, en poste à l’API depuis février 2015, met toute son expertise en management et développement des affaires, entre autres, pour attirer ceux qui s’intéressent au Mali et à son potentiel, essentiellement dans les secteurs de l’agriculture, l’agro-business, les infrastructures, ou encore l’élevage. Pour ce faire, l’équipe de « Monsieur Investir » prévoit notamment la publication en janvier d’un Guide Investir Mali, la tenue en septembre d’un Forum international à Bamako, et la mise en place d’une stratégie de communication pour changer l’image véhiculée par le pays hors de ses frontières. Pour réussir ces challenges, Moussa Ismaïla Touré entreprend en parallèle une restructuration de l’API, qui devrait la rendre plus agile et plus efficace.

Politique : Moussa Mara peut-il rebondir ?

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En cette fin d’année 2016, l’actualité politique place Moussa Mara sous les feux de la rampe.  L’ancien Premier ministre, président du parti Yèlèma, créé en juillet 2010, et candidat malheureux à la présidentielle de 2013 avec 1,5% des voix, est mis en cause dans « les évènements de Kidal » de mai 2014. Les conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire, le tiennent responsable des attaques atroces contre les symboles de l’État (les forces armées maliennes et de sécurité, l’administration et les édifices publics). La commission a demandé à ce qu’il soit traduit devant la Haute cour de justice. « Son éventuel procès aura besoin d’une longue instruction, au minimum deux ans, dépassant largement le reste du mandat d’IBK », explique un juriste. Comment le candidat déclaré pour la mairie du District de Bamako et probable candidat pour la présidentielle de 2018, va-t-il gérer cet éventuel rallye judiciaire ? Qui connaît l’homme peut parier qu’il a les capacités de se défendre, voire d’en faire un argument de campagne.

Sécurité : Alghabass Ag Intalla, le vent du nord

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Il sera certainement de ceux qui souffleront le chaud et/ou le froid sur le processus de paix et particulièrement l’aspect sécuritaire de sa mise en œuvre en 2017. Alghabass Ag Intalla, secrétaire général du HCUA, a repris la présidence tournante de la CMA pour six mois, succédant à Bilal Ag Chérif, secrétaire général du MNLA. Ce Touareg Ifoghas fut député de Kidal pendant deux mandats et connaît bien les rouages de la politique malienne. Ses liens avec les notabilités locales et son réseau étendu aussi bien au Mali qu’ailleurs dans le monde, devraient permettre à celui qui croit en la négociation, d’être l’homme du dialogue qui pourrait redynamiser la mise en œuvre de l’Accord. Sa première action en tant que président ne s’est pas fait attendre, puisque, dans un communiqué en date du 19 décembre, il a annoncé suspendre la participation de la CMA au Comité de suivi de l’Accord (CSA) et a appelé à une rencontre urgente de haut niveau avec la médiation internationale. « Un moyen de pression », dit-on dans son entourage, pour sortir « la partie gouvernementale de sa léthargie » et faire avancer l’Accord.

Société : Ousmane Madani Chérif Haïdara, à la barre en 2017

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Fin 2016, il aura, à l’occasion du Maouloud, montrer toute l’étendue de sa popularité au Mali et au-delà. En remplissant le stade du 26 mars de fidèles venus du monde entier (150 000 personnes selon d’Ansar Dine International) pour écouter son prêche et surtout en affichant cette image de rassembleur avec autour de lui les leaders politiques et religieux de tout bord, au premier rang desquels le président de la République, Ousmane Chérif Madani Haïdara s’est définitivement posé en acteur incontournable de la vie sociale malienne. Sortant bien souvent de son rôle de religieux, il s’est investi dans plusieurs causes humanitaires mais aussi dans des missions de bons offices, à l’instar de celle qui le mettra à la une en 2017. Il est en effet cité à comparaitre dans le « procès Sanogo ». Il y sera en tant que témoin du ministère public, lui qui était en 2012, intervenu auprès de la junte pour obtenir la libération des ministres emprisonnés après le coup d’État.

Sport : Djeneba N’Diaye, graine de championne

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Pour aspirer à la victoire finale de son Afrobasket 2017, l’équipe du Mali aura sûrement besoin de Djeneba N’Diaye. À seulement 19 ans, la meneuse du Djoliba A.C a déjà tout d’une grande, et son jeu ne fait que se bonifier au fil des rencontres. Du haut de son 1m67 et de ses 63 kg, la jeune athlète possède des qualités de perforation qui lui permettent de mettre à mal les défenses les plus hermétiques. Elle fait également preuve d’esprit d’équipe, faisant briller ses coéquipières. Véritable tireuse d’élite, elle peut prendre feu, enchaîner les paniers et changer le cours d’un match. Championne du Mali avec les dames du Djoliba A.C cette saison, la native de Medina-Coura possède un palmarès déjà bien fourni. Elle a remporté tous les trophées Afrobasket au sein des catégories jeunes du Mali, avec en prime les titres de MVP et de meilleure marqueuse. « Le basket est ma passion, mon plaisir, ma vie. Je n’ai eu que des moments de plaisir depuis le début de ma carrière », s’enchante-t-elle.

Culture : Dawala rythme le Mali

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Le « Wati-Boss » qui n’est plus à présenter du haut de ses seize années d’expérience dans le showbiz, continue d’entreprendre. Badiri Diakité alias Dawala s’occupe aujourd’hui entre autres des carrières de The Shin Shekai, Black M, Lefa ou encore Maître Gim’s, dont le concert à Bamako clos en beauté l’année 2016. Après la musique, c’est dans le cinéma que le Franco-malien s’est lancé cette année en produisant « La Pièce », un long métrage sorti en octobre dernier et premier film français distribué par la major américaine Sony Music. Alors qu’on annonce l’ouverture dans les prochains mois de son studio de production aux standards européens à Bamako, c’est à Bercy, grande salle de spectacle parisienne, qu’il donne rendez-vous au public le 23 septembre 2017 pour un méga concert. Fidèle au concept du célèbre chanteur sénégalais Youssou Ndour, la grande soirée « Le Mali à Bercy », organisée à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance, réunira sur scène plus d’une dizaine d’artistes phares de la scène malienne.