JO 2020 : Quatre athlètes portent les espoirs du Mali

Du 23 juillet au 8 août, le Japon accueillera les sportifs du monde entier. À l’occasion de la 32emeédition des Jeux olympiques (JO), plus de 11 000 athlètes, dont 4 Maliens, sont attendus au pays du Soleil levant. Au programme, 33 sports, 339 épreuves et 48 disciplines, dont 5 nouvelles : le surf, le karaté, le baseball / softball, l’escalade sportive et le skateboard.

De prime abord, cette 32eme édition de l’ère moderne des Jeux Olympiques a déjà battu un record : celui du nombre de sports en lice, 33. Plus de 11 000 athlètes venus d’une centaine de pays y concourront pour un millier de médailles. Parmi eux, 4 Maliens tenteront de décrocher des prix en athlétisme, natation et taekwondo. Djénebou Danté (100m), Fodé Sissoko (200m) sur lequel reposent pour beaucoup les chances de médailles, Sébastien Kouma (100m natation) et Seydou Fofana (68 kg taekwondo) représenteront le Mali. Les deux premiers, après avoir peiné un temps à trouver des meetings pour valider leurs minima, seront bien présents pour les épreuves reines de l’athlétisme.

La compétition de football débutera dès le 21 juillet, avec les premiers matchs en football et en softball. Mais les Jeux Olympiques seront officiellement lancés le 23 juillet, lors d’une cérémonie d’ouverture au Stade Olympique de Tokyo à 20 heures locale (10h au Mali) avec le défilé des délégations. Une cérémonie qu’on annonce déjà historique, puisque ce sera la première avec deux porte-drapeaux, un homme et une femme, par Nation.

La délégation malienne, qui a décollé vendredi 16 juillet, entrera dans le vif du sujet le 24 juillet, avec Sébastien Kouma au 100 mètres en natation. Suivra l’entrée en lice de son compatriote Seydou Fofana, premier qualifié malien pour les JO, en taekwondo. Quant à Djénebou Danté et Fodé Sissoko, ils devront attendre jusqu’au vendredi 30 juillet, jour du début de la compétition d’athlétisme.

« Seydou s’entraîne à Bamako depuis des jours, après une tournée de préparation dans la sous-région. Les trois autres s’apprêtent depuis la France. Dans l’ensemble, tout va bien. Ils sont tous prêts pour la compétition », assure le chef de la délégation malienne, Alassane Mariko.

Reportés l’année dernière à cause de la pandémie de Covid-19, les JO se tiendront cette année dans la capitale japonaise, mais sans spectateurs.

Aly Asmane Ascofaré

 Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°327 du 15 au 21 juillet 2021 

Djénébou Danté : « Nous sommes des athlètes et faire des performances doit être notre priorité »

Avant de s’envoler vers la France retrouver son club de l’AC Paris Joinville, la championne nationale du 400 mètres, détentrice du record, a fait une halte au Journal du Mali pour évoquer quelques sujets brûlants de l’athlétisme.

Journal du Mali : L’IAAF (Association Internationale des Fédération d’Athlétisme) a adopté un nouveau cahier des charges pour 2018. Les qualifications pour les grandes compétitions ne se feront plus avec les minima, mais à travers un classement mondial. Comment jugez-vous cette révolution ?

Djénébou Danté : En tant qu’Africaine, je pense que cela sera un peu difficile. Parce que les pays africains qui n’ont pas les moyens de participer à beaucoup de compétitions, en dépit de leurs performances, seront défavorisés. Avec les minimas, lors d’une ou deux compétitions tu te donnes à fond. Si les pays n’ont pas les moyens de faire participer leurs athlètes à beaucoup de compétitions, il leur sera difficile d’obtenir des points pour se qualifier. Mais on fera avec, on fera de notre mieux.

Diriez-vous que s’entrainer en Europe ou à l’étranger est une nécessité pour réaliser des performances ?

Oui. En étant chez toi, tu peux t’entrainer dur, mais il est très difficile de se reposer, à cause du bruit et des petits soucis familiaux. Sans repos, pas de performance. Il y a aussi la question du suivi de l’alimentation. Cela coûte très cher ici. A l’extérieur, avec une bourse ou un autre appui, c’est mieux.

Vous avez remporté une médaille d’or lors des Jeux de la Francophonie à Abidjan (juillet). Pourtant ce n’était pas gagné au départ, le ministère n’ayant pas pris en charge votre billet Paris – Bamako. Vous avez tenu à venir à vos frais. Cela a-t-il été pour vous une motivation supplémentaire ?

C’était mon objectif et celui de la fédération d’avoir une médaille lors des Jeux de la Francophonie. Mon club a pris mon billet. Il me fallait revenir avec quelque chose comme récompense, et ça été la médaille d’or. Le ministère des sports a remboursé l’argent, donc l’histoire s’est bien terminée.

Comment faites-vous pour allier vie d’athlète et métier de policière ?

Cela n’a pas été difficile. J’étais athlète avant d’entrer dans la police, où on m’a toujours donné l’occasion de participer à des compétitions. J’ai toujours eu des permissions. Je suis en congé de formation actuellement, pour la deuxième fois. Sans cette aide, je n’en serai pas là aujourd’hui.

Il y a des problèmes qui minent la fédération malienne d’athlétisme. Peuvent-ils impacter les performances ?

Je pense que ce n’est pas un problème qui nous concerne. Un athlète reste un athlète, il n’est pas là pour désigner un président. Nous n’en avons pas à nous en mêler. Nous sommes des athlètes et faire des performances doit être notre priorité.

Votre frère footballeur, Abdoul Karim Danté, a déclaré que vous aviez été la personne qui l’avait inspiré pour devenir sportif. Qu’est-ce que cela vous fait de le voir à ce niveau ?

C’est une grande fierté. Il a vu que je suis une battante, que je ne baisse les bras. En athlétisme, on ne gagne pas autant que dans le basket ou le football, mais il a vu que je suis toujours optimiste. Il m’a dit « je vais te dépasser ». Il a su relever le défi, mais je n’ai pas dit mon dernier mot.

Personnellement, quelles sont vos idoles ?

J’étais basketteuse avant et mon idole était Marion Jones, basketteuse et sprinteuse en même temps. Ensuite, quand j’ai commencé l’athlétisme, mon idole a été la française Marie Josée Perec. Je m’entraine d’ailleurs avec son coach, pour devenir comme elle. J’espère que nous allons y arriver.