« Timbuktu » de Sissako sur les écrans français…mais pas au Mali

La curiosité est grande pour ce film qui a été projeté en Mai dernier au festival de Cannes, mais qui suscite la critique au Mali. S’il est adoubé par les critiques françaises, l’œuvre « Timbuktu » n’a hélas pas obtenu de prix au prestigieux festival de Cannes. Malgré tout à  la veille de la sortie du film sur les écrans français, Sissako, le réalisateur mauritanien d’adoption malienne, a été toute cette journée du mardi, l’invité spécial de RFI, qui lui a consacré ses antennes… Pour revenir à  ce film qui plonge quelques mois en arrière dans les affres de l’occupation djihadiste en 2012 au nord du Mali, un fait divers passé presque inaperçu, confie Sissako à  la journaliste Emmanuel Bastide. Celle de la lapidation d’un couple, jugé adultère, puisque non marié à  Aguel’hok. « Cette histoire a très vite été oubliée, presque pas médiatisée », déplore Sissako, qui en a fait le point de départ de sa fiction. Autre scène phare, celle de cette gazelle au galop, prise en chasse par des jihadistes avec un pick-up. Et cela finit mal à  cause d’une vache qui s’est pris les pieds dans un filet de pêche – A voir la bande annonce, les premières images sont belles, les couleurs intenses, les formes suggérées à  travers les étoffes de ces femmes pudiques du Nord dont l’une d’elle interroge un djihadiste, venu lui rendre visite un soir. « Pourquoi viens-tu me voir alors que mon mari n’est pas là ? Que me veux-tu ? Si ce que tu vois te dérange, alors ne me regardes pas », lance t’elle à  l’oppresseur qui veut la voir couverte de la tête au pied, au risque d’être lapidée. Ainsi « Timbuktu » évoque ces douleurs enfouies, ces traumatismes subis en huit mois, mais aussi cette résistance des habitants de Tombouctou face à  l’obscurantisme. Avec sa caméra, Abderahmane Sissako, interroge ces interdits imposés et cet « islam tronqué » au nom d’un prétendu djihad ou charia d’un jour, sur les valeurs universelles de paix et de tolérance qu’a toujours prôné l’Islam véritable depuis le temps de Mahomet(PSL). Avec des acteurs au jeu profond, Sissako filme avec pudeur et discrétion, comme il le confie lui même, la vie ordinaire d’habitants confrontés à  l’intolérance, à  l’incompréhensible. Il nous dévoile l’infini du désert, l’ocre du sable, les ruelles secrètes de Tombouctou, des images qui entrainent la lenteur, la profondeur… et la réflexion… Tourné près de la frontière malienne, dans une zone rouge dans l’extrême est de la Mauritanie, Timbuktu ne raconte pas une mais plusieurs histoires et relate, ce qui aujourd’hui, ne pourra jamais être oublié par ceux qui l’ont vécu. L’occupation la plus absurde. Une fiction qui peut être ouvrira des voies pour les victimes et poussera à  parler, à  narrer enfin ce qui s’est passé dans la cité des 333 Saints… Si les citoyens français et avant eux les critiques à  Cannes, auront eu la chance de voir le film, il aurait été apprécié du réalisateur, une projection à  Bamako, avant celle sur les écrans français. Mais cela est un autre débat…

Belmokhtar, vivant et toujours actif

Le djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar a « supervisé lui-même » les attentats meurtriers commis jeudi 23 mai au Niger contre l’armée nigérienne et le groupe français Areva, a affirmé le porte-parole de son groupe, « Les Signataires par le sang », cité par l’agence mauritanienne en ligne Alakhbar. |b Opération « Abou Zeid »] D’après El-Hassen Ould Khlil, alias « Jouleibib », « plus d’une dizaine de combattants ont participé à  ces attaques », menées conjointement selon lui avec le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui avait auparavant revendiqué les attentats. Jouleibib a indiqué que l’opération avait été nommée du nom d’Abou Zeid, un des dirigeants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), tué fin février dans le massif des Ifoghas (nord du Mali) par l’armée française. Mokhtar Belmokhtar, un ancien dirigeant d’AQMI, avait quitté ce groupe fin 2012 pour créer son propre mouvement, dont la première action d’envergure avait été une prise d’otages massive et sanguinaire en janvier sur un site gazier à  In Amenas, dans le sud de l’Algérie. La vengeance du « Borgne » Le président tchadien, Idriss Déby, dont l’armée intervient au Mali avec l’armée française, avait affirmé en avril que Belmokhtar s’était « fait exploser » peu après la mort d’Abou Zeid. La France avait confirmé le 23 mars la mort de ce dernier, mais pas celle de Mokhtar Belmokhtar, dit aussi « le Borgne ». « Nous allons lancer plus d’opérations » au Niger, affirme le groupe, en menaçant également la France et tous les pays engagés militairement au Mali. Le groupe, Les signataires par le sang, écrit dans son communiqué que les deux attentats de jeudi étaient sa « première réponse à  une déclaration du président du Niger, Mahamadou Issoufou, inspirée de ses maà®tres à  Paris, affirmant que les jihadistes ont été écrasés militairement » dans la région. Il menace de « déplacer la guerre (au Niger) si ce pays ne retire pas ses troupes de mercenaires engagées » au Mali. Menaces directes contre la France et la MISMA « Que la France sache qu’elle n’a réalisé qu’une victoire médiatique dans sa croisade », ajoute le groupe, en affirmant que son retrait des villes maliennes n’était qu’un « choix imposé par la loi de la guerre et la volonté de préserver le sang des musulmans ». « La France tente actuellement de fuir (le Mali) et d’y engager des mercenaires à  sa place », affirme encore le groupe en référence au remplacement progressif des troupes françaises par des unités africaines. « Nous prévenons tous les pays qui ont l’intention de participer à  cette croisade, même au nom du maintien de la paix, que nous allons leur faire goûter la saveur de la mort », poursuit le communiqué. « Les colonnes de jihadistes et de candidats au martyre se tiennent prêtes et n’attendent qu’un ordre pour foncer sur leurs cibles », indique le texte.

Mali: « Les djihadistes ont laissé des cellules capables de harceler les militaires »

Les attaques des groupes armés se multiplient depuis quelques jours. Les difficultés commencent pour l’armée française ? Nous ne devons pas en être surpris. L’adversaire avait compris qu’il ne pouvait pas affronter l’armée française frontalement. Il a adopté une stratégie d’évitement. Celle-ci a permis à  l’armée de remonter très rapidement de Bamako jusqu’à  Tessalit. Mais les djihadistes ont laissé des cellules capables de harceler les militaires. Nous ne sommes pas en mesure de sécuriser une zone qui s’étend sur 1500 km. L’armée française a bien sûr fait évoluer ses techniques de renseignement et de protection pour limiter les risques. Mais il est presque impossible d’empêcher des attentats suicide. Les terroristes ont toujours l’avantage de la surprise; et ce type d’attaque est très peu coûteux pour eux. Pour les actions menées à  Gao ces derniers jours, il est difficile de savoir si elles représentent le chant du cygne des groupes armés ou le début de quelque chose de nouveau. Quelles sont les différences avec l’intervention en Afghanistan ? La principale différence tient au fait que les Talibans en Afghanistan étaient à  100% des Afghans, alors que la plupart des djihadistes d’Al Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ne sont pas des Maliens. Ils bénéficient donc moins du soutien des populations locales. « On peut gagner une bataille et perdre la guerre » Par ailleurs, la géographie n’est pas du tout la même. Alors qu’en Afghanistan, le relief est très montagneux, facilitant les embuscades, le Mali est un espace ouvert et vaste. Il faut utiliser des véhicules pour s’y déplacer et il est beaucoup plus délicat de le faire discrètement. Les groupes armés sont donc plus facilement repérables. En dehors des villes, il leur est difficile de mener des opérations majeures. Sécuriser complètement Gao, une ville de 100.000 habitants, demanderait le déploiement de milliers de soldats. Ce n’est pas à  la portée de la France. Et même si on y parvenait, cela ne suffirait pas. La guerre d’Algérie a montré qu’on peut gagner une bataille -comme celle d’Alger- et perdre la guerre. Quelles leçons a-t-on tiré de l’expérience en Afghanistan? L’enseignement majeur de onze ans de guerre en Afghanistan est que les dépenses sécuritaires ne suffisent pas. Ce genre de conflit ne se règle pas par la voie militaire mais par la voie politique. On a réuni dans ce pays l’équivalent des deux tiers des budgets militaires du monde… sans parvenir à  défaire les Talibans. Au Mali, non plus, on ne l’emportera pas si on ne s’attaque aux racines de la crise. « L’armée française est là  pour très longtemps » Un autre enseignement à  retenir de la crise afghane, sur le plan politique cette fois, est qu’on ne doit pas faire abstraction d’une partie de la population. Quand on a organisé, en 2001, la conférence de Bonn destinée à  préparer la transition après avoir chassé les Talibans du pouvoir, on a fait une conférence des vainqueurs. les Pashtouns, qui constituent pourtant la plus importante minorité du pays, ont été laissés de côté. Il ne faut pas reproduire cette erreur. Il faut permettre le dialogue de toutes les composantes de la société malienne, et tout particulièrement inclurer les Touaregs. Il faut aussi très rapidement rétablir l’unité de l’armée malienne, en proie à  de graves luttes intestines actuellement. Le nouveau pouvoir doit être doté d’une vrai légitimité pour sortir de cette crise. L’armée française est-elle au Mali pour longtemps ? Oui, l’armée française est là  pour très longtemps. Dès lors qu’elle s’est engagée, la France est responsable de ce qui se passe dans ce pays. Si elle part trop tôt et que, dans la foulée, la situation se dégrade, Paris en portera la responsabilité. La France a fait une erreur stratégique en Libye qu’elle ne doit pas répéter au Mali. Quand on fait le choix de déclencher une guerre, il faut pousser jusqu’au bout la logique impliquée par cet engagement. En Libye, il aurait fallu soit s’en tenir à  la mission initiale prévue par la résolution de l’ONU, c’est à  dire protéger la ville de Benghazi face aux menaces de l’armée libyenne, soit s’engager au sol et désarmer les milices. L’entre-deux adopté par la France a détruit le pouvoir politique et ne l’a remplacé par rien. On en paie maintenant les conséquences au Sahel.

Mahamadou Issoufou : les djihadistes sont en train de « tuer » l’Islam (VIDEO)

Pour le Chef de l’Etat du Niger, dont le pays s’est engagé aux côtés du mali dans la guerre de reconquête du territoire aux mains des « djihadistes » depuis des mois, ces combattants se battent pour tout sauf pour l’Islam.

Les islamistes en route vers le Sud

l’affrontement aura-t-il bientôt lieu entre islamistes armés et forces de l’ordre malienne ? Alors que certains éléments ont hâte d’en découdre avec les envahisseurs du Nord, on apprend que la progression des djihadistes vers le sud s’accélère davantage, ces derniers jours, laissant entrevoir un possible affrontement entre les deux camps ennemis. Si ces derniers accusent Bamako de vouloir précipiter l’offensive alors qu’une promesse de dialogue a été formulé, une plateforme a été proposée par Ansar Eddine au médiateur Compaoré. Plateforme et qui reste inflexible, quant à  l’application de la charia, alors que du côté de Bamako, on ne transige pas sur le principe républicain de laà¯cité du Mali. Autant dire qu’on va vers le dialogue des sourds et la voie des armes… D’après les dernières éléments de RFI, « les djihadistes continueraient d’affluer vers la localité de Bambara Maoudé, un peu au sud de Tombouctou, en direction de Douentza. à€ bord d’une cinquantaine de véhicules, les islamistes seraient même à  une quarantaine de kilomètres de la ligne de front, dans une localité du nom de Boré. Des témoins les ont vu armés, en train de constituer des petit groupes à  l’est et à  l’ouest de cette localité qui débouche sur Konan, ville o๠les troupes régulières sont armées jusqu’aux dents. Et au cours des 24 dernières heures, ils ont véritablement progressé. Ils sont dans un premier temps arrivés dans le village de Ngouma, situé à  90 km de Douenzat. Ils ont contourné le lac Gnagagne, pris ensuite la direction de Nimignama, autre petite localité, avant de remonter sur la route nationale bitumée, pour se retrouver actuellement à  Boré. C’est-à -dire quasiment face à  face avec l’armée malienne ». Que croire ? Que les fous de la charia vont attaquer avant d‘être attaqués ? Offensive ? Jeudi 3 janvier, révèle une autre source, environ 200 véhicules ont encerclé et quadrillé la ville de Douentza pour rallier de jeunes éléments au Mujao contre monnaie sonnante et trébuchante. Par ailleurs, après Douentza, cap sur Sévaré, ville d’entrainement de l’armée malienne à  près de 15km de Mopti, elle base de l’armée, autant dire que les choses pourraient s’accélérer très vite. A Kati, alerté, le capitaine Sanogo aurait fait envoyer une partie de l’armement provenant de Guinée pour renforcer les positions maliennes et préserver Sévaré contre l’invasion de Mopti. Tentative d’intimidation des groupes rebelles et islamistes armés ? A noter que près de 400 instructeurs militaires européens doivent arriver à  Sévaré pour former les troupes maliennes sous la direction du Général français Lecointre récemment nommé. Reste que sur place, la situation reste tendue alors que des affrontements ont opposés le 3 janvier également des éléments du MNLA au groupe rebelle Ganda Izo, montrant la volonté de ces groupes d’auto-défense de participer à  une offensive malienne pour la libération du nord. Les jours qui viennent nous en diront davantage.

Des membres d’AQMI chercheraient à renoncer au terrorisme

Abdul Hamid al-Ansari, spécialiste du terrorisme, explique à  Magharebia que la décomposition d’AQMI diffère de celle des autres organisations. « Dans la mesure o๠AQMI a mis très longtemps à  prendre sa forme actuelle, le processus de sa désintégration sera similaire », ajoute-t-il. « Cela dans le cas o๠les choses poursuivront leur cours naturel, c’est-à -dire sans que le groupe ne subisse une attaque de grande envergure contre son noyau. Les membres de cette organisation devraient devenir, dans les années et les mois à  venir, des gens normaux, chassés loin dans le désert ». Abdelkader Rouim, ancien émir du Groupe islamique armé (GIA), a confié le 16 décembre au quotidien El Khabar, qu’une « centaine d’hommes armés au Mali et dans d’autres régions sont prêts à  rendre les armes et à  retourner dans leurs patries s’ils devaient bénéficier d’une amnistie sans être poursuivis, ou s’ils obtenaient des garanties sérieuses en ce sens ». Rouim a été le bras droit de Mokhtar Belmokhtar, alias Laaouar, avant de profiter lui-même des dispositions algériennes contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. « L’acquittement récent par le tribunal algérien d’Ouergla de six membres qui s’étaient repentis après avoir mené des activités dans la passé au sein de la brigade Moulathamin dirigée par le terroriste Laaouar a encouragé de nombreux insurgés présents dans le nord du Mali à  envisager l’option du renoncement à  la violence afin de bénéficier des dispositions de la réconciliation nationale », a ajouté Rouim. Il a par ailleurs expliqué que des dizaines d’hommes armés dans le nord du Mali, au Niger et « dans d’autres zones situées dans les profondeurs du Sahara, dont certains leaders de la brigade Moulathamin, ont le courage nécessaire pour renoncer aux armes de façon permanente, ainsi que pour se repentir, mais ils ont peur des sanctions ». Il a exprimé l’espoir que ce processus puisse continuer. En plus du désarmement volontaire de ses militants, le groupe terroriste est encore davantage affaibli par les morts et les arrestations. « En fait, nous apprenons chaque semaine que des terroristes ont été tués lors d’affrontements avec les troupes algériennes, et nous avons également appris le démantèlement d’une cellule dormante au Maroc et l’arrestation d’autres terroristes en Mauritanie, au Mali et au Niger », a expliqué al-Ansari. Selon El Khabar, le mois dernier, « les forces de sécurité conjointes opérant sur la frontière algéro-malienne sont parvenues à  arrêter six terroristes dans le désert, à  trente kilomètres de la région de Borj Badji Mokhtar. Ces arrestations sont survenues après qu’un avion militaire eut repéré les mouvements de ces hommes lors de leur entrée sur le territoire algérien à  proximité de la Mauritanie, et alors qu’ils se dirigeaient vers le nord du Mali ». L’analyste social Mohamed Salem Ould Sharif a souligné de plus qu’AQMI « est liée à  ses membres plus qu’à  une idée spécifique ». « Une fois que ces individus mourront ou vieilliront, beaucoup de jeunes renonceront à  cette idéologie. Les jeunes ne peuvent vivre une existence d’austérité, en se cachant dans les profondeurs d’un désert aride pendant longtemps », explique-t-il. Il ajoute que la majorité de ces habitants du désert sont jeunes, et que seuls quelques-uns ont atteint la cinquantaine, comme c’est le cas d’Abdelhamid Abu Zeid. Les membres plus âgés auront éventuellement besoin de soins, tandis que les plus jeunes rêveront d’une existence plus normale, ce qui accélérera le retour d’un grand nombre d’entre eux au sein de la communauté. Selon Ould Sharif, « ce phénomène commence déjà  à  apparaà®tre à  la lumière des entretiens concernant les Azaouadis, qui renoncent à  leurs idées sous la pression internationale ». Par Jemal Oumar pour Magharebia à  Nouakchott

Nord Mali: Ould Abdel Aziz met en garde contre une guerre

« Entrer en guerre actuellement peut avoir des conséquences graves pour le Mali et toute la région. Les populations locales qui seront attaquées (..) peuvent se sentir visées et, par conséquent, construire des alliances avec les groupes terroristes », a prévenu le chef de l’Etat mauritanien. « La guerre peut permettre de libérer des villes mais le territoire, très vaste, restera aux mains des groupes terroristes qui ont aujourd’hui beaucoup de moyens, d’armements et de moyens logistiques », a ajouté M. Aziz, qui s’exprimait jeudi soir lors d’une conférence de presse à  Nouakchott. La Mauritanie « n’entrera jamais dans cette guerre » mais entend protéger ses frontières et « si nous sommes attaqués, nous répondrons et dans ce cas nous, irons bien au-delà « , a-t-il poursuivi. « Nous avions entrepris des frappes à  l’intérieur du Mali pour répondre aux attaques des terroristes. Notre armée est aujourd’hui bien équipée », a affirmé le chef de l’Etat. La Mauritanie a mené en 2010 et 2011, à  « titre préventif », des raids en territoire malien contre des bases d’Al Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), un des trois groupes armés islamistes qui occupent totalement le nord du Mali depuis fin juin et y imposent la charia avec une extrême rigueur. Une intervention armée internationale est en préparation pour, avec l’aval de l’ONU, intervenir dans le nord du Mali afin d’en chasser ces groupes qui y appliquent la charia (loi silamique) avec rigueur et y commettent de nombreuses exactions. Le président Aziz a regretté que la communauté internationale ait pris tardivement conscience de la menace des « terroristes présents au Mali depuis 2001 et qui ont à  plusieurs reprises attaqué mon pays, comme à  Lemgheity (nord-est) o๠nous avons perdu 15 de nos militaires » en juin 2005. Il a appelé à  la constitution d’un front intérieur uni en Mauritanie face à  la menace jihadiste, reprochant à  l’opposition les accusation à  son encontre de « mener une guerre par procuration au profit de la France ».

Vidéo : Abdoul Jelil, un djihadiste français au Nord Mali

l’homme, qui vit à  Tombouctou et se fait appeler Abdoul Jelil, lance un appel aux autorités françaises et américaines pour ne pas intervenir dans le Nord-Mali. Une première du genre, quelque peu surprenante. Jgez plutôt. Que peut-on apprendre de cette vidéo ? Cette vidéo postée par le site mauritanien Sahara Médias permet de confirmer la présence de djihadistes français au Nord-Mali, évoquée par l’AFP et le journal Le Monde le 28 septembre. Il y était fait mention de deux hommes se battant aux côtés des groupes islamistes dans l’Azawad. Dans un article paru le 7 octobre, RFI dévoilait à  son tour une photo témoignant de la présence de deux djihadistes français ou binationaux. l’un, se faisant appeler Mohamedou, apparaissait à  l’arrière d’un pick-up dans la ville de Gao, une kalachnikov en bandoulière. Il y était fait aussi mention d’un certain quinquagénaire habitant à  Tombouctou et prénommé Abdoul Jelil… Un troisième djihadiste français se faisant appeler Kassam, certainement d’origine capverdienne, avait quant à  lui été tué dans le courant du mois d’août par les forces de sécurité nigériennes dans la localité de Tillabery au Niger. La vidéo mettant en scène le quinquagénaire Abdoul Jelil aurait, elle, été réalisée le 8 octobre selon l’AFP. Les visages des djihadistes français du Nord-Mali sont donc apparus aux yeux de tous dans un laps de temps très court, entre le 28 septembre et le début du mois d’octobre. Au moment o๠la France exprime clairement sa volonté de soutenir une intervention militaire au Nord-Mali, il semble donc fort utile à  Aqmi de s’adresser directement aux autorités hexagonales par l’intermédiaire de l’un de ses ressortissants.