(Défis de 2019 – 1/7) Sécurité : Briser la spirale des violences

Six ans après le début de la crise au Mali, la situation sécuritaire reste préoccupante. L’insécurité au centre s’est embrasée depuis quelques années, au point de faire de l’ombre au nord, qui a pourtant été sous le joug djihadiste. Outre le terrorisme, les conflits communautaires et le banditisme ont détérioré la situation jusque dans des zones encore épargnées. Les autorités sont à la manœuvre pour résoudre les problèmes.   

37 morts. Des blessés et des habitations incendiées à Koulogon, cercle de Bankass, dans la région de Mopti. Le massacre a été perpétré le 1er janvier 2019, jour de l’An, sur des civils peuls, par « des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozo », selon le gouvernement. Épicentre de la violence depuis 2015, la région de Mopti est devenue le point névralgique de toutes les tensions communautaires. Selon les Nations Unies, en 2018 elles ont coûté la vie à plus de  500 civils. Plus tôt en décembre, 49 civils de la communauté Daoussahak avaient été assassinés à l’est de Ménaka. Les victimes s’accumulent et il est difficile d’avoir une compilation précise. Contredisant les ONG et l’ONU, le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, assure que le gouvernement n’a enregistré que 203 victimes de violences.

Les persécutions continues des groupes terroristes se transposent désormais au sud-est du pays, dans la région de Koulikoro. Une vingtaines d’écoles ont été fermées en novembre sous la menace djihadiste. Le chef du gouvernement multiplie les tournées, aussi bien au nord qu’au centre, pour stabiliser la situation. Mais sa volonté est mise à l’épreuve par les violences, tantôt de groupes terroristes, tantôt de milices locales. « Lorsqu’on regarde la cartographie sécuritaire dans le contexte malien, on s’aperçoit que les raisons profondes de l’insécurité ne sont pas suffisamment questionnées à certains égards. Qu’on soit à Tombouctou, à Ménaka ou à Mopti, il est important de se questionner sur la manière dont l’État central arrive à trancher les crises entre les populations », affirme Aly Tounkara, sociologue et enseignant – chercheur à l’université des Lettres et des sciences humaines de Bamako.  « Quand une partie de la population a le sentiment qu’elle est lésée dans ses droits fondamentaux, que la justice n’est pas rendue de façon équitable, elle finisse par légitimiter le recours à la violence », poursuit-il.

La tuerie de trop ?

« Koulongo est une tragédie. Je pense que cela doit cesser. Et, étant à Koulongo,  j’ai une pensée très profonde également pour nos parents de Ménaka. Ils ont souffert et ont été violentés (…). Le cycle infernal doit s’arrêter et il faut que le Mali se dédie de nouveau à sa seule mission de paix et de développement… », a témoigné dès son retour de Bankass le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Car la tuerie de Koulongo a mis en émoi tout le pays. Le déplacement du Président sur les lieux du désastre a été salué aussi bien par les rescapés que par les responsables de diverses associations. « Nous avons pris acte de cette visite. C’est déjà un pas, mais nous restons dubitatifs sur le contenu, car nous pensions qu’il allait agir plus fort parce qu’il a vu ce qui s’est passé et que cela n’a rien avoir avec la lutte contre  le terrorisme », déplore Abderrahmane Diallo, secrétaire administratif de l’association Tabital Pullaku. Selon lui, il y a des amalgames qui pèsent depuis longtemps sur la communauté peule qu’il urge de lever. « Nous avons toujours demandé que le Président parle sur cette question du centre. Qu’il dise ouvertement, comme il l’a fait avec nos parents touareg, que tout Peul n’est pas djihadiste et que tout djihadiste n’est pas Peul, qu’on ne s’en prenne pas aux civils, mais il ne l’a jamais fait », regrette-t-il, inquiet.

Depuis le début de la crise, en 2012, jamais la situation socio-sécuritaire n’a été aussi préoccupante. Les différentes dénonciations de responsables de la communauté peule alertent sur l’urgence d’une solution adéquate. Ils  n’hésitent plus à dénoncer la complicité de l’État dans ce qu’ils qualifient « d’épuration ethnique ». Pour Abderrahmane Diallo, l’attaque de Koulogon constitue un évènement   « malheureux » de plus. « La milice Dana Ambassagou est connue du gouvernement et ils travaillent de concert. Elle a un récépissé délivré par le préfet de Bandiagara. C’est un permis de tuer », se plaint-il. Le gouvernement, de son côté, a toujours rejeté toute connivence avec ce groupe d’autodéfense dit de « dozos ».  Des arguments qui ne le convainquent point, face à la persistance des accusations et à la force de frappe « des chasseurs ». « Ils ne se sont jamais attaqués à des terroristes, toujours à des civils. Ils veulent chasser les Peuls de tout le Seno, c’est-à-dire des cercles de Douentza, Bankass, Koro et Bandiagara », soutient le secrétaire administratif de Tabital Pulaku.

Dans un communiqué, le groupe d’autodéfense s’est défendu d’avoir commis ces crimes horribles et dit n’être « impliqué ni de loin ni de près dans cette action visant à déstabiliser le pays ». Le retour à la normale semble dépendre d’une prise de mesures nouvelles et du rétablissement de l’État auprès des citoyens. En attendant,  c’est « la raison du plus fort qui est la meilleure » dans toutes ces zones, livrées à elles-mêmes. « La sécurité des populations  incombe à l’État et c’est à lui de prendre ses responsabilités. Aujourd’hui, le problème d’insécurité ne concerne pas seulement  le pays dogon. Même à Youwarou, Tenenkou, Djenné et jusqu’au Burkina Faso, c’est la même chose. C’est le gouvernement qui doit prendre les mesures qui s’imposent », dit Mamadou Goudienkilé, président de la coordination nationale de Dana Ambassagou.

Changer de regard ?

Aussi bien au nord qu’au centre, les révoltes trouvent leurs germes dans l’abandon prolongé de l’État et l’absence de justice. Face aux vides, les communautés se replient sur elles-mêmes pour assurer leur sécurité, une mission dévolue uniquement à l’État mais qu’il peine à assurer.

« Au-delà du règne de l’injustice, par exemple à Gao, à Tombouctou ou à Ménaka, il y a dans le centre du Mali des clichés qui traversent les  communautés. Quand on demande aux Dogons ce qu’ils pensent des Peuls, et vice-versa, vous verrez que pour les Dogons les Peuls les sous-estiment et que les Peuls pensent que les Dogons veulent les exterminer parce qu’ils sont des étrangers », diagnostique le sociologue Aly Tounkara. Des dimensions sociologiques qui entrent en jeu dans les antagonismes actuels. « Les réponses exclusivement militaires ont des limites évidentes. En aucun cas elles ne peuvent aider les populations à retrouver une paix durable, car elles ne s’intéressent pas du tout à ces dimensions sociologiques », argumente-t-il.

Quelles mesures ?

La sécurité et le retour de la paix demeurent des priorités du gouvernement, malgré la dégradation de la situation sur le terrain. Pour l’année 2019, les autorités prévoient des mesures sécuritaires supplémentaires partout sur le territoire. Après l’annonce  par le Premier ministre, mi-décembre, du déploiement à Tombouctou de 350 éléments des forces de sécurité et de 300 autres à Gao, le chef du gouvernement, interpellé par les députés sur la situation au centre, s’est voulu rassurant. « Nous allons accroitre les moyens mis à la disposition de nos forces, y compris sur le fleuve, pour assurer la sécurité des populations en ayant plus de mobilité et d’efficacité (…). Nous allons renforcer la présence administrative de l’État, l’administration de la justice et continuer l’opération du désarmement jusqu’à la fin du mois de janvier », a répondu Soumeylou Boubeye Maiga. 600 éléments des forces de sécurité seront recrutés à Mopti, de même qu’à Ségou, et un quota sera accordé aux régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro et au District de Bamako. Les ripostes militaires sont pour le gouvernement indispensables, car appelant les acteurs impliqués dans les violences à faire le choix de la paix ou celui d’être combattu. Un choix apparemment simple, mais qui soulève des réticences. « Les gens continuent de se cramponner au référent communautaire ou géographique parce qu’ils n’ont pas trouvé d’acteur qui puisse les protéger. Les fonctions régaliennes que l’État est censé remplir sont assurées par les communautés elles-mêmes, d’où l’idée d’indépendance ou de rejet de l’État », explique le sociologue Aly Tounkara.

 

 

Cet article à été publié dans le journal du Mali l’Hebdo (N°196) du 10 janvier 2019

La religieuse colombienne disparue apparaît dans une vidéo djihadiste

L’agence mauritanienne Al-Akhbar et le centre américain de surveillances des sites djihadistes ont rapporté lundi 29 janvier 2018 que la religieuse colombienne enlevée il y a près d’un an au Mali apparait dans une vidéo. Elle appelle à l’intervention du pape François.

Enlevée le 7 février 2017 à Karangasso, près de Koutiala, la sœur Gloria travaillait depuis six ans comme missionnaire. Sa dernière preuve de vie publique reste une vidéo diffusée en juillet 2017 par le « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans », lié à Al-Qaïda.

Dans cette nouvelle vidéo de 4min 44 secondes accompagnée d’une voix off en anglais, la religieuse s’adresse directement au pape pour qu’il intervienne pour sa libération et le félicite pour son passage récent en Amérique latine.

Par ailleurs, elle indique que sa captivité continue au moment où les chrétiens de par le monde célèbrent Noel. Cela porte à croire que la vidéo a été enregistré fin décembre.

Le Mali est le théâtre d’enlèvements djihadistes depuis 2012 avec le déclenchement de la crise au Nord. En 2015, ces enlèvements et attaques se sont étendus vers le centre et le sud. Les groupes djihadistes demandent régulièrement des rançons pour la libération de leurs otages mais dans quelques cas aussi les otages sont tués.

Amadou Djoum, agent de l’INPS pris en otage : Plus de cent trente jours de silence

Dans le Centre du Mali, un nouvel ordre s’est installé. Pas de loi, ni de foi, juste la terreur. Des hommes affiliés à l’illustre Amadou Kouffa y règnent en maitres incontestables. Intimidations, peur, braquages, prise d’otages, assassinats sont devenus monnaie courante dans ce cercle vicieux. Le 26 avril 2017, Amadou Ndjoum, la trentaine avancée, agent de l’INPS à Sévaré, marié et père de quatre enfants, a été enlevé par un groupe armé à Walado. Plus de quatre mois de détention ont passé dans un silence assourdissant de la part du gouvernement, malgré la mobilisation de sa famille et, depuis trois mois, d’un collectif qui œuvre à sa libération. Retour sur un fait qui dépasse l’entendement.

Cela ressemble à un fait divers, mais ça n’en est pas un. C’est plutôt un drame. Le 26 avril 2017, Amadou Ndjoum, agent de l’Institut National de Prévoyance Sociale de Sévaré, tombe dans les filets d’un groupe armé à Walado, dans la localité de Youwarou. Marié et père de quatre enfants, Amadou Ndjoum, en mission, empruntait un véhicule de transport en commun avec d’autres passagers. Ce jour-là, comme chaque mois depuis cinq ans, il s’était mis en route pour aller verser les pensions des retraités de l’Institut. Conscient de l’insécurité permanente, il avait pris l’habitude de dissimiler l’argent dans un carton, en mettant par dessus des mangues. 10 000 000 de francs CFA étaient contenus ce 26 avril dans ce coffre-fort de circonstance. Tout se passait heureusement en ce début de matinée, mais cela ne dura pas longtemps. Tout à coup, le bus fut immobilisé par des hommes armés de kalachnikovs, au nombre de trois, sur trois motos. L’un d’eux le montra du doigt en disant: « c’est lui Amadou Ndjoum ». Identifié, il fut  aussitôt appréhendé, ligoté, les yeux bandés et mis derrière l’un de ses trois ravisseurs sur une moto. Ils traversèrent avec lui la ville de Dogo en pleine journée. Contre toute attente, aucun bien, ni de Ndjoum, ni des autres passagers, n’a été emporté. Dès lors on pouvait s’interroger sur les motivations profondes de ce rapt si particulier. Pourquoi enlever cet homme au lieu de l’argent ? Quelle valeur avait-il au point d’être le seul extrait parmi tout ce monde ? D’après des informations émanant de la famille de l’infortuné, parmi les ravisseurs se trouvait l’un des fils d’un des retraités auxquels il versait leurs pensions. D’autres témoignages, recueillis auprès du frère de Ndjoum et du collectif, accréditent la thèse selon laquelle les djihadistes souhaitaient échanger l’agent de l’INPS contre l’un des leurs, détenu par les autorités maliennes. Pour l’association Kisal, il s’agirait d’un certain Dicko, qui serait, d’après des rumeurs persistantes, le beau-père d’Amadou Kouffa.

Mobilisation familiale Le jour même de l’enlèvement, vers 16 heures environ, l’un des ravisseurs appela un ami d’Amadou Ndjoum pour l’informer du rapt de ce dernier. D’ailleurs, des images de l’otage lui ont été envoyées par Viber pour prouver qu’il allait bien. Aussitôt, cet ami de Ndjoum en informa l’un de ses neveux, qui répandra instantanément la nouvelle. Aucune demande formelle de rançon n’a été formulée, ni aucune revendication ou explication de l’enlèvement. Dès le lendemain, le neveu de Ndjoum, Hamadoun Bah, s’est rendu à la gendarmerie et chez le Gouverneur pour les informer de sa disparation. Il espérait que ce fils du pays, capturé en mission, ferait l’objet d’attention de la part des autorités. Que nenni.  Plusieurs fois il s’entendra répondre « on est là-dessus ». 10 jours après la capture, le 7 avril, le neveu de Ndjoum reçoit une vidéo réalisée par les geôliers. L’agent payeur y apparait à genoux. Derrière lui se tiennent des hommes armés et enturbannés. Il s’exprime en peul, puis en bambara et en français, se disant bien portant et bien traité. Souriant, il lance un appel pressant pour sa libération. Cette vidéo a permis de savoir qu’il était séquestré par des hommes de la Katiba du Macina, qui a fusionné avec des groupes opérant dans le Sahel pour donner « Jamaat Nosrat Al-Islam Wal-Mouslimin », sous le  commandement d’Iyad Ag Agaly. Dans cette partie du Mali, « après Dieu, c’est Amadou Kouffa », le détenteur d’autorité. Des hommes qui lui sont affiliés enlèvent presque au quotidien de paisibles citoyens. C’est un vase huis clos où les règlements de comptes empoisonnent la stabilité sociale. Le maire de Dogo, sollicité par la famille, avait assuré faire tout son possible. Entre temps, l’une des grandes sœurs de Ndjoum s’est rendue sur les lieux, où elle a rencontré, le jour de la foire de la localité, des éléments de la Katiba. Ceux-ci lui ont assuré que le jeudi d’après ils reviendraient avec son frère et que c’est le maire qui le recevrait.  Une lueur d’espoir naquit, le laps d’une semaine. Tout le monde crut à son imminente libération, quand survint un retournement de situation. Le maire, qui devait recevoir le prisonnier, aurait été inquiété par les allers-retours des FAMAs, qui le soupçonnaient d’être proche des djihadistes. Il quitta Dogo pour Bamako, où, depuis, il est injoignable. Le jeudi du rendez-vous arriva. L’otage était bel et bien là, mais, le maire étant absent, les éléments de la Katiba s’en retournèrent avec lui, après s’être approvisionnés au marché. Depuis lors, aucune nouvelle n’a filtré. Selon sa femme, « des gens sont souvent enlevés, mais deux ou trois jours après ils sont libérés », ce qui renforce l’hypothèse qu’il pourrait être détenu à des fins importantes, comme un échange. Quant au carton, il a été livré au logeur de Ndjoum, qui, quelques jours après, l’ouvrit et y trouva les 10 millions, qu’il remit peu après à l’INPS de Sévaré.

Mobilisation collective Face au constat d’immobilisme de l’Institut et du gouvernement, un collectif pour la libération de Ndjoum et de tous les otages maliens a vu le jour. Un mois après le rapt, un jeune fonctionnaire malien de Bandiagara, du nom d’Oumar Cissé, a sonné l’alarme via Twitter. Cinq personnes actives, toutes maliennes, deux de la diaspora et trois de l’intérieur, formèrent un collectif qui compte aujourd’hui une trentaine de sympathisants à travers le monde. Il mène une campagne quotidienne sur les réseaux sociaux, comme Twitter et Facebook. Des actions ont été entreprises, comme la publication de plusieurs articles qui ont permis de rallier à la cause plusieurs hommes politiques, hommes des médias, activistes et citoyens engagés. Une lettre ouverte a été adressée au Président de la République, appelant à son implication et à celle du gouvernement. Le collectif, dans son plaidoyer, lui disait combien il serait glorieux de s’investir pour qu’un fils du Mali sorte d’un danger de mort. Car, selon ses membres, cela est possible. « Combien de fois les autorités maliennes ont-elles fait libérer des otages étrangers, souvent dans l’ombre ? ». Au centième jour de sa mobilisation, correspondant aux 128 jours de détention de Ndjoum, le collectif a organisé un point de presse au mémorial Modibo Keita. Pour Dia Sacko, membre active, « l’objectif principal est d’appeler à un sursaut national autour des otages maliens. Pour ce qui concerne Amadou Ndjoum, il s’agit d’en appeler à la responsabilité de l’INPS et à l’action du gouvernement malien ». Une plainte a été déposée par son frère le 15 juin 2017 à Sévaré, puis transmise au tribunal de la Commune  VI de Bamako.

Sortir du silence Le silence de l’INPS face à un tel acte, plus d’un ne l’a pas compris. D’ailleurs, d’après Cheick Oumar Ndjoum, la famille n’a reçu la visite des agents de Mopti que 4 jours après l’enlèvement. Aucune démarche n’a été entreprise pour sa libération. Son épouse a été invitée à prendre le salaire de son mari, mais elle a répondu que c’était son mari qu’elle voulait, non cet argent. Du côté du gouvernement, c’est le silence radio. Pas même un communiqué de presse. Le ministre de l’administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, a à titre personnel appelé une fois Mme Ndjoum et suit la mobilisation sur Twitter. La plainte reçue par le procureur antiterroriste près le Tribunal de la Commune VI traine toujours. Un silence que certains assimilent à une inaction. « Nous ne pouvons rien vous dire, l’enquête est en cours », confie un agent de la Sécurité d’État. Selon le chargé de communication du ministre de la Justice, « le sujet est très difficile à aborder » et « à ce stade, il ne pourra rien dire ». Quant à celui du ministère de la Solidarité et l’action humanitaire, dont relève l’INPS, il n’a pas voulu s’exprimer. Y a-t-il une implication sérieuse des autorités dans le dossier ou est-ce le statu quo ? Sa famille et le collectif, eux, ne perdent pas espoir. « Chaque jour nous espérons sa libération » répète Dia Sacko, l’une des personnes se battant pour sa cause. Aujourd’hui, pouvons-nous dire avec sincérité : « les champs fleurissent d’espérance » et « les cœurs vibrent de confiance» ? Amadou Ndjoum mérite t-il de croupir en détention en silence ?

 

Opération « Filidjo », un coup de pied dans la fourmilière djihadiste

Une opération de sécurisation d’envergure menée à la fois à Gao et à Kidal est en cours, faisant suite à l’attaque du camp militaire du MOC à Gao qui a fait 77 morts et 120 blessés. L’opération nommée « Filidjo » (coup de filet ) a permis d’arrêter une dizaine de suspect qui serait lié à l’attaque de Gao. Son action bien que nécessaire est décriée par certains et a poussé la Plateforme a quitté les travaux de la 15e réunion du Comité de suivi de l’Accord (CSA).

L’opération Filidjo, lancée à Gao par les forces de sécurité maliennes en coordination avec la force Barkhane et la Minusma, afin d’appréhender les responsables de l’attaque de Gao, qui a fait 77 victimes, dont une majorité dans le rang des mouvements armés, a permis l’arrestation d’une dizaine de suspect. Parmi eux, Chérif Ould Ataher, Baba Ould Cheikh et Mohamed Ould Ahmed, narcotrafiquants notoires. De l’armement, du matériel informatique, des carnets et des téléphones portables ont également été saisi. Les premiers éléments des interrogatoires confirment que ces personnes auraient joué un rôle d’accueil ou de planification.

Les fouilles, en peine nuit, de maisons et des bureaux dans le Nord du Mali se poursuit. Ces opérations ont notamment eu lieu à Anéfis ou 8 hommes appartenant au Groupe d’Autodéfense Imghad Touareg et Alliés (GATIA) auraient été arrêtés dans le cadre de cette affaire, ils sont soupçonnés d’avoir pu fournir des renseignements aux assaillants. À Kidal, une vaste opération et de nombreuses perquisitions ont eu lieu, samedi 28 janvier. La maison du chef djihadiste Iyad Ag Ghaly a été perquisitionnée, une première depuis le déclenchement de l’opération Serval en janvier 2013, qui a repoussé les djihadistes des principales villes qu’ils occupaient au nord du Mali

Vers 2h du matin, il y a eu à Kidal des tirs de fusée éclairantes, puis les hélicos de Barkhane ont survolé la ville jusqu’en tout début de matinée. « Aux alentours de 6h du matin, de nombreux militaires français appuyés par quelques éléments des forces de la CMA ont commencé les perquisitions, il y avait des blindés qui entouraient la maison de Iyad Ag Ghaly, dont il n’est plus le propriétaire d’ailleurs puisqu’il y a quelques années un parent de Ibrahim Ag Bahanga (un chef rebelle touareg mort en 2011 – NDLR -), qui était maire adjoint de Kidal à la fin des années 2000, l’a racheté. Une cousine de Iyad Ag Ghaly, ex-femme de Ibrahim Ag Bahanga y habitait. Les militaires de Barkhane avaient des chiens avec eux, certainement pour trouver de la drogue ou des explosifs  », relate cet habitant joint au téléphone.

Des ordinateurs, des téléphones portables et des effets personnels ont été saisies par les forces françaises. Les maisons voisines de celle de Iyad Ag Ghaly ont aussi été perquisitionnées comme celle de Cheikh Ag Aoussa, le défunt chef militaire du HCUA.

Si ces opérations d’envergures sont plutôt jugées positivement par les habitants, certains déplorent des pratiques douteuses de la part de la force Barkhane. « Ce genre d’opération est une bonne chose si l’objectif est de réellement neutraliser les groupes djihadistes mais ça doit se faire dans le respect des règles. Durant l’opération à Kidal, Barkhane à aussi saisi des bijoux de valeurs et de l’argent, ces objets personnels n’ont pas d’utilité pour aider à traquer les djihadistes, alors pourquoi ? S’interroge Ibrahim Ag Eouegh, un membre de la CMA.

Ces opérations coup de poing de Barkhane se sont aussi invitées à la 15e session du Comité de suivi de l’Accord. La Plateforme, composée de mouvement pro-gouvernementaux a quitté les débats lors du premier jour de session, hier, lundi 30 janvier. Ils entendent protester contre « la persécution des arabes de Gao », pris pour cible quotidiennement par l’opération Filidjo de Barkhane. Ils conditionnent leur retour aux travaux du Comité, à une discussion sur ce point qu’ils estiment crucial. Pour l’instant, leur demande n’a pas été satisfaite et une seconde chaise vide vient s’ajouter à celle de la CMA, qui a quitté les négociations fin décembre dernier. La CMA, d’ailleurs, loin de protester contre les opérations françaises dans le Nord, travaille actuellement à des opérations à Kidal et dans sa région qui viseront à traquer ceux qui lancent des attaques aux obus ou place des explosifs improvisés sur les axes de circulation de la région.

Kidal: deux casques bleus guinéens tués, plus de 30 blessés

La Mission onusienne a de nouveau été visée, une semaine après l’attaque de sa base de Tombouctou qui avait fait un mort dans les rangs de l’armée malienne. Revendiquée par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), la même vers laquelle vont les soupçons pour cette nouvelle offensive. « Notre camp à  Kidal a été attaqué ce vendredi tôt le matin par des terroristes. Nous avons riposté, mais deux Casques bleus ont été tués, et 30 autres blessés », a déclaré à  l’AFP une source sécuritaire au sein de la Minusma. Les « terroristes ont attaqué à  l’aide de roquettes. Il y a au moins deux heures d’échanges de coups de feu », a indiqué cette source. Confirmant l’information, un militaire guinéen de la Minusma a précisé que les Casques bleus tués appartenaient à  ce contingent. Trente autres personnes ont été blessées dont « sept sont dans un état grave », a ajouté le militaire guinéen de la Minusma.

Attaque Tombouctou: 4 djihadistes et un soldalt malien tués

Suite à  l’attaque menée ce 05 février contre une base de l’ONU et un poste de contrôle dans la région de Tombouctou, le ministre de la Défense et des anciens combattants a donné un point de presse à  la mi-journée à  son département. Selon Thieman Hubert Coulibaly , il s’agit d’un véhicule bélier noué d’explosifs qui aurait forcé les portes d’un camp de la MINUSMA afin de faciliter le passage d’un second véhicule dans lequel se trouvait une demi-douzaine de terroristes. Le bilan actuel fait état de quatre terroristes tués et un soldat malien, le commandant Karim Niang. L’armée malienne déplore également trois soldats blessés et deux civils dont un agent de sécurité de la MINUSMA. Le ministre conclura en assurant la presse que le ratissage est toujours en cours. Nous y reviendrons.

Irak: l’EIIL sème la terreur

L’Armée islamique en Irak et au Levant (EIIL) a lancé la semaine passée une vaste offensive en Irak, s’emparant de larges territoires dans le nord et le centre du pays. Ainsi, en l’espace de trois jours – mardi, mercredi et jeudi-, les jihadistes de l’EIIL ont pris la deuxième ville d’Irak, Mossoul, sa province Ninive (nord), Tikrit et d’autres régions de la province de Salaheddine, ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est) et de Kirkouk (nord). Ils ont même été, en fin de semaine dernière, à  quelques encablures de la capitale Bagdad. l’EIIl a affirmé avoir exécuter 1700 militaires irakiens, publiant des images de centaines d’hommes entravés et allongés dans des fosses et vraisemblablement morts. Officiellement, les photos n’ont pas pu être authentifiées et aucun bilan n’est disponible. L’EIIL, connue pour sa brutalité, cherche à  créer un Etat islamique dans une zone frontalière entre l’Irak et la Syrie, o๠il est également très actif. Dans les zones capturées par l’EIIL, la population a d’ailleurs reçu certaines consignes. L’alcool, le tabac et la drogue sont désormais interdits. Les femmes doivent porter des tenues décentes, des vêtements amples et ne sortir qu’en cas de nécessité. Pour rappel, l’EIIL tient à  « rétablir la gloire du califat islamique ». Début de la contre-offensive Les forces de sécurité, soutenues par des combattants de tribus, semblent commencer à  relever la tête. Elles ont ainsi repris samedi Ishaqi et Muatassam, dans la province de Salaheddine, non loin de Bagdad. Le soutien de la communauté internationale et en particulier des Etats Unis, qui ont toutefois affirmé ne pas intervenir « directement », et de l’Iran ont conforté les militaires loyalistes qui ont lancé une violente contre-offensive. Ils ont tué 279 « terroristes » au cours des dernières 24 heures, a annoncé dimanche un responsable de sécurité. Les forces de Bagdad ont « repris l’initiative » a par ailleurs assuré le porte-parole chargé de la sécurité auprès du Premier ministre Nouri al-Maliki, le lieutenant-général Qassem Atta, lors d’une conférence de presse retransmise à  la télévision. Les forces de sécurité irakiennes donnent régulièrement des bilans d’insurgés tués particulièrement élevés, impossibles à  vérifier de manière indépendante, et sont enclines à  minimiser les pertes dans leurs propres rangs. Conséquence de la guerre en Syrie ? L’ancien émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, en est convaincu : l’offensive djihadiste en Irak résulte de l’inertie de la communauté internationale face au conflit qui fait rage en Syrie voisine depuis 2011. « C’est une règle bien connue : un conflit de ce genre (en Syrie) ne peut pas rester enfermé dans les frontières d’un seul pays. Malheureusement on a négligé le problème syrien et on n’a pas aidé à  le résoudre. Voilà  le résultat », a déclaré dans un entretien téléphonique à  l’AFP Lakhdar Brahimi, qui a démissionné en mai après deux ans d’efforts infructueux pour mettre fin à  un conflit qui a fait plus de 160 000 morts. Pour cet ancien médiateur en Irak après l’invasion américano-britannique de 2003, la communauté internationale ne peut pas « être surprise » par l’offensive djihadiste menée en Irak par l’EIIL, également l’une des forces les plus importantes en Syrie.

Un huitième soldat français tué au Mali

Un sous-officier français a été tué en opération dans le nord du Mali dans la nuit, indique l’Elysée, jeudi 8 mai. La mort de ce sous-officier du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi porte à  huit le nombre de pertes françaises au Mali depuis le début des opérations. « Le chef de l’Etat exprime son grand respect pour le sacrifice de ce légionnaire français », peut-on lire dans un communiqué de l’Elysée. Il exprime sa « totale confiance » aux forces françaises engagées dans la lutte « contre les groupes armés terroristes ». Le véhicule du soldat tué a percuté un « engin explosif improvisé » placé par un groupe djihadiste, a précisé sur BFM-TV et RMC le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. La situation s’est stabilisée dans le sud du Mali mais des groupes islamistes sont toujours actifs dans le Nord, a-t-il expliqué. « Il est mort pour la liberté du Mali, la sécurité du Mali, mais aussi pour la liberté, la sécurité de l’Europe et de la France », a-t-il dit. « FIN DE LA PHASE DE GUERRE FRONTALE » Jean-Yves Le Drian a indiqué que l’opération Serval au Mali était « en train de se terminer dans sa phase de guerre frontale contre les groupes djihadistes ». « Nous sommes en train de nous réorganiser pour avoir une conception régionale du contre-terrorisme », a expliqué le ministre, précisant que 1 000 soldats français allaient être concentrés près de Gao et 3 000 autres sur la « bande sahélo-saharienne ». La France est intervenue militairement en janvier 2013 aux côtés des forces maliennes pour déloger les combattants islamistes qui contrôlaient alors les deux tiers du pays et menaçaient la capitale, Bamako.

Nouveaux tirs de roquette sur Gao

« Vers 5 heures locales du matin », le premier tir a été entendu vers le fleuve Niger, « un tir puissant, qui a fait un grand bruit sans faire de dégâts », selon une source sécuritaire malienne citée par l’AFP. Une information confirmée par une source militaire africaine dans la ville qui a parlé « de trois roquettes tirées au total », mais qui sont tombées à  la périphérie de l’agglomération, notamment dans le Niger. « Retrouver les Djihadistes » Des témoins ont affirmé que des avions de l’opération française Serval auraient survolé la zone, « pour assurer la sécurité » de la ville, et « retrouver les djihadistes » qui se trouvent encore dans le secteur. Une source militaire française à  Bamako n’a pas souhaité confirmer ni infirmer cette opération aérienne. Ces nouveaux tirs à  l’arme lourde sur Gao surviennent avant le premier tour des élections législatives de dimanche qui, trois mois après la présidentielle, doivent parachever le retour à  la légalité constitutionnelle après le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui avait précipité le Mali dans un chaos dont il a du mal à  sortir. L’armée française intervient au Mali depuis janvier aux côtés d’autres armées africaines, intégrées depuis à  la mission de l’ONU (Minusma), contre les groupes islamistes armés liés à  Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) qui ont occupé le nord de ce pays pendant neuf mois en 2012. Après une accalmie de plusieurs mois, les groupes djihadistes avaient repris leurs attaques meurtrières le 28 septembre dans le nord du Mali, tuant en trois semaines une dizaine de civils et de militaires maliens et tchadiens membres de la Minusma.

Mali: l’armée lance l’opération « Hydre » contre les djihadistes

La traque des islamistes armés continue. Dimanche 20 octobre, dans une chaleur étouffante, près de 1500 soldats ont quitté Gao, dans le nord-est du Mali, pour se déployer de part et d’autre de la boucle du fleuve Niger. Cette opération de longue durée, baptisée Hydre, est la première de cette envergure: elle est menée conjointement par les militaires français de la force Serval, les soldats de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) et l’armée malienne (Fama). Cette dernière a engagé pour la première fois les quelque 700 hommes de son deuxième bataillon, Elou, formé au camp de Koulikoro par la mission européenne d’entraà®nement au Mali (EUTM), commandée par un général tricolore. De leur côté, les Français mobilisent environ 600 militaires du groupement tactique interarmée Désert, appuyés par des hélicoptères de combat Tigre et Gazelle du groupe aéromobile. Explorer les réseaux Lors d’une visite aux troupes, sur la base de Gao, le 16 octobre, le chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud a rappelé que la « désorganisation des réseaux terroristes » demeurait la priorité des soldats de Serval. « Il reste des zones o๠les groupes terroristes se rassemblent de façon résiduelle, confie un officier. Nous devons les explorer en profondeur afin de réduire leur potentiel logistique en interceptant les flux d’approvisionnement. » Lors d’une opération menée au début de septembre dans le nord de Gao, les patrouilles françaises avaient ainsi permis de découvrir deux pick-up bourrés d’explosifs, des obus et une quantité importante d’armes de poing et d’assaut. Un peu plus tard, lors d’une mission de reconnaissance à  l’est de Bourem, une ville proche, les militaires ont, cette fois, dû engager le feu contre des insurgés. Trois djihadistes ont été fait prisonniers; l’un d’eux est mort de ses blessures. Le 7 octobre, ce sont cinq roquettes de 122 millimètres qui se sont abattues sur Gao, blessant un soldat malien: elles ont été tirées à  plus de 15 kilomètres de la ville, à  partir de lanceurs artisanaux. La mise à  feu a été déclenchée grâce à  la fonction réveil de téléphones portables.

La France et le Niger inquiets par la menace jihadiste dans le nord du Mali

François Hollande redoute « l’installation de groupes terroristes » dans cette région. Pour Mahamadou Issoufou, il s’agit d’une menace pour la région mais aussi « pour le monde ». l’option militaire, sous l’égide des Nations unies, est de plus en plus envisagée. Après avoir reçu le président béninois et actuel président de l’Union africaine, Boni Yayi, il y a deux semaines, le président français a reçu, cette fois-ci à  l’Elysée, Mahamadou Issoufou – deux entretiens qui ont porté sur un même sujet : la crise malienne et la menace jihadiste. La présence de groupes terroristes venus de pays étrangers se confirme, selon le chef d’Etat français, lors de la conférence de presse, à  l’issue de l’entretien. « Il y a une intervention extérieure qui déstabilise le Mali et qui installe des groupes dont la vocation est une intervention qui va bien au-delà  du Mali, en Afrique et peut-être au-delà  », a-t-il déclaré. Le président nigérien Mahamadou Issoufou a, lui, précisé qu’il s’agit de « jihadistes afghans, pakistanais, en tout cas étrangers au Mali qui entraà®neraient des groupes terroristes ». Soutien de la France et des Etats Unis François Hollande a par ailleurs confirmé, implicitement, son accord à  un soutien logistique français. Il a notamment précisé que la France ainsi que « d’autres puissances se mettant au service des Nations unies » appuieront la résolution qui sera présentée par la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine, au Conseil de sécurité de l’ONU, si une intervention militaire était décidée. l’option militaire de plus en plus envisagée Le président nigérien veut croire à  une solution négociée mais, dit-il, « si on ne peut pas, nous serons obligés de recourir à  la guerre ». Il est vrai que, pour le moment, les efforts visant à  régler, par le dialogue, la crise dans laquelle a sombré le Mali, se sont avérés impuissants. Le sud du pays se trouve toujours sans institutions stables et le nord est totalement fragmenté par des groupes terroristes. Les risques de voir au Mali ce qui se passe en Somalie, renforcent les partisans d’une intervention militaire. C’’est le cas du chef d’Etat béninois Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine et des présidents nigérien et guinéen qui se sont rencontrés à  Conakry le week-end du 9 et 10 juin. Mahamadou Issoufou mais aussi Alpha Condé se sont clairement positionnés en faveur d’une intervention militaire pour, à  la fois, sécuriser la transition à  Bamako et chasser les groupes islamistes dans le nord du Mali. l’Algérie, pays considéré comme la puissance régionale incontournable dans la résolution du conflit, pourrait s’inscrire dans cette logique, faute de pouvoir régler la crise autrement. Dans cette hypothèse, Alger ne s’impliquerait pas directement mais pourrait apporter un soutien logistique à  une opération militaire. A ce sujet, des sources régionales, contactées par RFI, ont précisé que deux officiers maliens loyalistes, les colonels Ould Meidou et Gamou, ont été reçus, au début du mois de juin, à  Alger. Les Algériens, dans leur rôle de médiateur, pourraient ainsi chercher des partenaires locaux pour imposer la paix au Nord et les deux officiers pourraient, en tout cas, constituer le noyau autour duquel l’armée malienne, appuyée par la communauté internationale, pourrait envisager la reconquête du Nord. Otages français enlevés au Mali La situation des six Français retenus en otage au Sahel a également été au coeur des entretiens entre les présidents Mahamadou Issoufou et François Hollande. Quatre Français, employés du groupe nucléaire Areva et de son sous-traitant Satom, ont été enlevés à  Arlit dans le nord du Niger, le 16 septembre 2010, avec trois autres personnes, libérées depuis. Par ailleurs, deux autres Français ont également été enlevés par des hommes armés dans leur hôtel, à  Hombori, dans le nord du Mali. Cela fait 200 jours que Philippe Verdon et Serge Lazarevic ont été kidnappés par al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Une quarantaine de parents et amis des deux otages français se sont rassemblés, ce lundi 11 juin, sur le Parvis des droits de l’homme, à  Paris. Le président nigérien a déclaré que, selon les informations disponibles, ils étaient « vivants » et « en bonne santé ». Invité de RFI, Jean-Pierre Verdon, le père de Philippe Verdon, regrette que ces propos n’apportent pas plus de précisions sur le sort des deux hommes.