Dialogue National Inclusif : Fin des débats

Après 8 jours d’intenses échanges entre les participants, les rideaux sont tombés dimanche 22 décembre sur le Dialogue national inclusif, avec la cérémonie de clôture solennelle au  palais de la culture Amadou Hampaté Ba de Bamako, en présence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita.

La cérémonie a été marquée par la présence effective de l’ancien Président Amadou Toumani Touré, de retour au pays, après 7 ans d’exil au Sénégal. Une présence hautement symbolique et très appréciée par l’assistance qui n’a cessé de l’ovationner tout au long de la cérémonie.

Des motions de remerciements ont été présentées respectivement à l’endroit du Président de la République, des membres du gouvernement, des délégués nationaux ayant participé au dialogue et aux Forces armées et de sécurité du Mali.

Le Président Ibrahim Boubacar Keita, a, dans son allocution, salué la qualité du travail abattu par les membres du triumvirat mais aussi et surtout la participation massive des femmes et hommes venus exprimer leurs préoccupations et propositions pour la bonne marche du pays.

« Oui, je suis fier des rapports qui m’ont été faits de vos travaux. Lesquels travaux ont été inspirés par un élan patriotique renouvelé, préfiguration réjouissante d’un nouvel élan national devenu d’impérieuse nécessité. Voire la condition sine qua non pour que ce pays revienne au diapason des autres ! Qu’il soit conforme à sa remarquable histoire ! Et qu’il soit cohérent avec nos ambitions d’émergence qui, elles, ne sont pas une vue de l’esprit mais une exigence de notre devoir de génération », a indiqué le Chef de l’Etat.

« J’ai promis de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que les recommandations validées soient appliquées et leur mise en œuvre attestée par les mécanismes de suivi que vous aurez souverainement mis en place. Je le ferai car je saisis tout l’enjeu de l’exercice que vous venez de conduire avec brio et maturité », a-t-il ajouté.

Résolutions

Quatre grandes résolutions sont sorties de ce Dialogue National Inclusif. Il s’agit  d’abord de l’organisation des élections législatives « sur la base des circonscriptions électorales actuelles dans les meilleurs délais afin que la nouvelle législature commence au plus tard le 02 Mai 2020 ». 

Ensuite, l’organisation d’un référendum en vue de la révision de la Constitution du 25 Février 1992 en incluant « l’ensemble des forces vives de la nation dans le processus de la révision constitutionnelle et la prise des mesures appropriées afin de sécuriser le déroulement du scrutin référendaire sur l’ensemble du territoire national ».

La troisième résolution est liée à la sécurité et au retour de l’administration sur l’ensemble du territoire national. 

Aussi les  participants ont mis l’accent sur, entre autres, la mobilisation de toutes les ressources nationales pour ramener la paix et la sécurité dans le pays et promouvoir le vivre-ensemble, le redéploiement de l’administration et des services sociaux de base dans les zones affectées par l’insécurité au courant du premier trimestre de l’année 2020 ainsi que la sécurisation des axes routiers et des zones de grande production au courant du premier semestre 2020.

La dernière résolution concerne l’Accord pour la paix et la réconciliation dont les participants au Dialogue national inclusif soumettent au Président de la République la relecture de certaines dispositions selon les mécanismes prévus à l’article 65 dudit Accord. 

Il est également recommandé l’accélération du processus DDR pour permettre aux Forces armées reconstituées de mieux assurer leurs missions de défense du territoire et de protection des personnes et de leurs biens et l’initiation d’une campagne intensive de communication en vue de faciliter l’appropriation nationale de l’Accord révisé.

« Ensemble nous avons tracé les contours d’une nouvelle ère. La nation et ses dirigeants se doivent de transformer l’essai »,  a conclu l’ambassadeur Cheick Sidi Diarra, Président du comité national d’organisation.

 

Germain KENOUVI