So Kadi : Le documentaire qui donne la parole aux migrants

« So Kadi : Paroles de migrants, porteurs d’espoir », c’est le titre du film documentaire projeté en avant-première jeudi 5 juillet 2018 au Magic Cinéma (Ex Babemba). Très émouvant, il relate les périples de migrants africains en quête de l’eldorado européen.


Réalisé en Afrique et en Europe, il donne la parole à de jeunes migrants. Certains des témoignages font froid dans le dos. « Nous étions plus de 300 dans, une prison en Libye, hommes et femmes entassés dans des conditions inhumaines » raconte un migrant. « Nous avons fait deux semaines sur la route en traversant le désert. « Arrivés en Italie, quand on demande du travail, ils nous disent qu’il y en a pas, qu’eux-mêmes sont pauvres » poursuit-il.


Les récits que retrace ce film sont poignants, au point où l’émotion était palpable dans toutes les réactions qui ont suivi la projection. « Je n’arrivais pas à aller visionner les roches parce que c’était insupportable pour moi. » a confiée en larmes, celle qui a monté le film documentaire.

Pour Awa Meité Van Til, réalisatrice du film documentaire, Il faut que l’on sorte de l’illusion pour voir la réalité en face, parce que selon elle la crise migratoire est globale et la réponse ne peut pas venir du nord ni même du sud. C’est pourquoi elle appelle à des « solutions viables qui permettront d’y répondre ». « Toutes ces mesures qui sont en train d’être prises ne vont pas arrêter cette crise parce que les jeunes sont décidés à partir. » prévient-elle.
Premier épisode d’une série de 12, il sera diffusé dans les différents quartiers et régions du Mali, dans la sous-région et également en Europe afin de susciter la réflexion et jeter les bases d’une plateforme citoyenne de débat afin d’aboutir à des solutions.
« So Kadi : Parole de migrants, porteurs d’espoir » se veut éducateur et sensibilisateur. Il est réalisé en grande partie en Bambara et sous-titré en français pour atteindre le plus grand nombre dans les familles des quartiers populaires.

Salafistes : plus d’interdiction aux mineurs

Mardi 12 juillet, la justice a annulé l’interdiction aux mineurs qui frappait le film documentaire « Salafistes », réalisé par le journaliste mauritanien Lemine Ould Mohamed Salem et le réalisateur français François Margolin.

Le réalisateur français, François Margolin, et le journaliste mauritanien, Lemine Ould Mohamed Salem, ont réalisé le documentaire « Salafistes »  qui a fait beaucoup de bruit à sa sortie, en début 2016. Tourné en Mauritanie, au Mali, en Irak, en Tunisie, en Algérie, le film donne la parole aux adeptes de cette idéologie fondamentaliste qu’est le « Salafisme » qu’ils ont rencontré. De nombreuses scènes montrent l’application de la charia, avec des femmes  réprimandées par la police politique, l’amputation de la main d’un voleur… Seules quatre salles de cinéma avaient accepté de le projeter, le film, à sa sortie en janvier. Le film a d’ailleurs été frappé d’interdiction aux moins de 18 ans en France par la commission de classification. On reprochait au documentaire de montrer des extraits de vidéos de propagande d’Al-Qaïda et de l’Etat islamique, et donc de servir leur cause. Un reproche dont ne cesse de se défendre Lemine Ould M. Salem qui a confié au journal Le Monde, que son film « montre également plusieurs scènes de résistance et dissidence aux djihadistes. » Les auteurs du film ont été par la suite contraint d’en proposer une version remaniée avant la sortie, après une projection houleuse au Festival international des programmes audiovisuels (FIPA), en janvier.

Mais depuis le mardi 12 juillet 2016, l’interdiction aux mineurs, décidée le 27 janvier, a été annulée par la justice. Selon Agence France Presse, le ministère de la Culture a tout de même « rappelé que la commission de classification des films a émis par deux fois avec une majorité forte un avis en faveur des moins de 18 ans, en raison de l’absence de commentaires et de l’extrême violence des images ». La décision du Tribunal a été accueillie par François Margolin comme « une immense victoire ».

 » Un Homme, une vision » : Un documentaire sur Gbagbo en tournée au Mali

Le parcours d’un homme A voir l’affiche du film, «Â Un homme, une vision, on s’attend bien à  voir le parcours d’un véritable animal politique en la personne de Laurent Gbagbo, président de la république de Côte d’Ivoire depuis 2000 et patron du FPI, le parti qui l’a porté au pouvoir. Et d’emblée, le ton est donné, en effet, Gbagbo lui-même et ses proches ( la sœur Jeannette Koudou, Simone Gbagbo, sa femme et même Michel le fils aà®né), parmi une pléiade d’hommes politiques témoignent à  chaque instant du parcours de cet homme, militant actif depuis la jeunesse et le tout commenté par la voix du comédien Ivoirien, Ahmed Souané, ( Dr Boris ). Des années estudiantines, de militantisme sous le règne de Félix Houphouet-Boigny, dont il contesta la politique du parti unique, aux premières heures de la prise du pouvoir en 2000 jusqu’ au coup d’état, qui plongea la Côte d’Ivoire dans le chaos, le film d’une durée d’1h 40 tente de décrypter la vision d’un homme, habité par l’idéal du pouvoir, un élan panafricaniste qui le poussa à  briguer la magistrature suprême. Produit par Abderahmane Ndiaye, mauritanien, le film s‘inscrit dans un contexte particulier : «Â  Au moment o๠la Côte d’Ivoire et des pays africains s‘apprêtent à  fêter leur cinquantième anniversaire, le film retrace le parcours exceptionnel d’un homme«Â , un élu légitime, selon certains intervenants et qui se maintient au pouvoir depuis dix ans maintenant. Et qui à  l’approche des élections du 31 octobre, pose son bilan personnel. Serait-ce les prémisses d’une fin de règne agitée ou plutôt un ultime acte de campagne. Car on ressort séduit par la personnalité charismatique de Gbagbo, son franc parler, sa proximité avec le peuple jadis, car les choses ont bien changé. s’il prône le développement, il n’en reste pas moins que l’économie de la Côte d’Ivoire ne profite qu’aux nantis, derrières les idéaux socialistes du FPI. Gbagbo le choc des idées Si les divers intervenants ( Henri Emmanuelli, député français, Ousmane Tanor Dieng, homme politique sénégalais, Charles Blé Goudé, militant patriote, Pascal Affi Nguessan, ancien premier ministre ou encore Simone Gbagbo,) parmi tant d’autres se veulent laudateurs et séducteurs sur la personnalité de l’homme, reste le silence sur les opposants de toujours que sont Alassane Dramane Ouattara ou Henri Konan Bédié : « Le film aurait gagné à  entendre ces voix là , même s’il retrace bien la lutte anti colonialiste, mais le FPI, pourra-t-il être rassembleur dans le contexte actuel ?», s’interroge le réalisateur Malien Cheikh Oumar Sissoko, présent à  la projection. Enfin, ce dernier déplore le manque sur la situation des ressortissants africains non ivoiriens qui ont subi la guerre.Et puis, il y a les images d’archives, bien distillées dans le documentaire, certes un peu long, le choc des tirs de l‘armée française, le pilonnage des bases aériennes et les morts de la guerre civile que déplore le président, antihéros, des français. Pour la réalisatrice, « ce film est un témoignage majeur pour l’histoire de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique. Car Gbagbo est a selon Hanny Tchelley, une vision particulière du panafricanisme et aura marqué son époque ». Mais pourquoi ce documentaire maintenant ? A quelques semaines de l’élection du 31 Octobre ?