Qatar : Plier ou s’isoler

Deux semaines après le sommet de Riyad au cours duquel Donald Trump avait désigné l’Iran et l’État islamique comme le nouvel « axe du mal », l’Arabie saoudite, les Émirats arabes

unis, Bahreïn, le Yémen et l’Égypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de complaisance avec l’Iran et de soutien au terrorisme. Riyad a annoncé la fermeture de toutes ses frontières avec le Qatar qui a également été exclu de la coalition militaire arabe au Yémen, sous commandement saoudien. Alors que le monde s’interroge sur la véritable raison du boycott et de cette tentative d’asphyxie de cet acteur important de la région, les contrecoups de cette guerre diplomatique ont été immédiats. Les habitants du Qatar ont déferlés dans les magasins pour acheter des produits de première nécessité. Le pays en important la totalité, essentiellement par la frontière saoudienne, ses réserves devraient s’épuiser rapidement.

Cette crise, est la plus grave frappant le Conseil de coopération du Golfe (CCG), depuis sa création en 1981. Le 23 mai dernier, la tension était montée d’un cran quand le Qatar avait annoncé que son agence de presse avait été piratée et qu’un faux communiqué attribué à l’émir avait été diffusé, affirmant que son pays préférait maintenir ses liens avec les pays voisins, dont l’Iran, soutenant également le Hamas et le Hezbollah. Contrairement à la plupart des pays du Golfe, le Qatar n’a jamais affiché d’hostilité à l’égard de l’Iran, avec lequel il partage un immense champ gazier dans les eaux du golfe persique. Mardi 6 juin, le Koweit qui, avec le sultanat d’Oman, a conservé une position neutre dans ce conflit, a proposé ses services pour une médiation que le Qatar a accepté.

La crise diplomatique autour du Qatar a gagné auusi l’Afrique où plusieurs pays du continent ont, à leur tour, pris position. La Mauritanie mardi 6 juin, puis les Comores mercredi ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha. Le gouvernement sénégalais, solidaire de l’Arabie saoudite, a rappelé son ambassadeur au Qatar, mercredi. Idem du côté du Tchad, jeudi 8 juin. Dans le même esprit, Djibouti a décidé de réduire sa représentation diplomatique dans l’émirat. Le Gabon appuie, lui aussi la décision de l’Arabie saoudite et condamne les liens du Qatar avec le terrorisme

Ce vendredi, l’Arabie saoudite et ses alliés, qui ont rompu leurs relations ont publié une liste de personnes et organisations qui seraient liées à des activités «terroristes» soutenues, selon eux, par le Qatar. Les quatre pays ont répertorié sur cette liste 59 personnes et 12 entités. Ils affirment, dans un communiqué, qu’ils «ne ménageront pas leurs efforts» pour les pourchasser.

Les personnes et les organisations figurant sur cette liste «sont liées au Qatar et sont au service d’un programme politique suspect du Qatar», indique le communiqué commun de l’Arabie saoudite, des Emirats et de Bahreïn, pays du Golfe voisins du Qatar, ainsi que de l’Egypte.

Cette liste contient au moins deux noms, déjà cités au plan international, comme étant des financiers du terrorisme et contre lesquels le Qatar a pris des mesures, selon un récent rapport du département d’état américain.

Cette guerre diplomatique entre le Qatar est ses désormais ennemis déclarés, est clairement à l’avantage de Riyad et de ses alliés, poussant la petite monarchie à faire un choix : plier ou s’isoler.

Deuxième visite de IBK au Qatar

C’’est un séjour de 72h qu’a entamé le chef de l’Etat malien au Qatar. Ibrahim Boubacar Keà¯ta prendra part au Forum USA/Monde islamique, qui s’ouvre ce lundi. Il est également prévu à  son agenda des échanges avec les plus hautes autorités qataries. Le président de la République, qui avait la veille assisté à  l’investiture du Président élu d’Egypte, est accompagné dans cette visite d’une forte délégation comprenant entre autres, le Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale, ainsi que ceux en charge des affaires religieuses et du Culte des investissements, et de la Culture. Le Forum de Doha réunit chaque année des dirigeants du musulman, leaders politiques, dirigeants du monde des affaires, de la société civile et des médias pour échanger sur des thèmes aussi divers que la liberté d’expression et de religion et de leur impact sur le changement social que sur l’intolérance raciale, ethnique et religieuse. Cette rencontre, selon Ibrahim Boubacar Kéita, Forum de Doha « constitue aujourd’hui un cadre idéal de dialogue politique et socioculturel, ainsi qu’un précieux instrument de promotion des principes démocratiques, des idéaux de justice, de tolérance, de solidarité, de paix et de sécurité au bénéfice du développement de la confraternité entre nos nations ». Le Mali est l’invité vedette à  l’édition 2014 du Forum Etats-Unis-Monde Musulman. Cette après-midi de lundi est consacrée à  des débats sur un important projet relatif à  la « Renaissance culturelle et cultuelle de Tombouctou ». C’’est la deuxième visite du chef de l’Etat malien après sa prise de fonction. En janvier dernier, il s’y était rendu, essentiellement pour lever certaines équivoques par rapport à  la position du Qatar sur la crise que le Mali a vécue et de donner un nouveau souffle à  la coopération bilatérale. l’émirat avait en effet été pointé du doigt par l’opinion malienne et internationale à  cause de leur soutien aux groupes armés qui ont sévi dans le nord du pays de 2012 à  2013. Signe du réchauffement entre les deux pays, le Qatar avait nommé un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire au Mali, avec résidence à  Nouakchott, quelques heures avant ce premier voyage du Président malien.

Seyni Nafo: « Nous ne sommes pas tous égaux face aux changements climatiques »

La planète ne cesse de nous montrer à  quoi peut ressembler un changement climatique dangereux et pour tous les pays du monde. Les impacts de ce changement climatique, nous les vivons quotidiennement au Mali depuis longtemps déjà  : sur notre sécurité alimentaire, notre accès à  l’eau, et sur la paix entre nos communautés. Mais désormais, le changement climatique n’épargne plus personne. Cet été, les Etats-Unis subissaient des sécheresses sans précédent et perdaient une large partie de leurs stocks de graines, avec des répercussions sur la sécurité alimentaire dans les pays les plus vulnérables. Il y a quelques semaines, à  quelques heures des élections américaines, le pays affrontait l’ouragan Sandy d’une force décuplée par les changements climatiques. Du Mali aux Etats-Unis, les populations souffrent des conséquences des évènements climatiques extrêmes. Mais les récentes catastrophes ont aussi démontrées qu’une fois de plus, nous ne sommes pas tous égaux face aux changements climatiques. Un pays comme les Etats-Unis, par la puissance de son économie et de ses systèmes d’assurance, et la résilience de ses infrastructures, ne souffrira pas longtemps des ravages de l’ouragan Sandy ou de la sécheresse de l’été dernier. A la différence d’un pays comme le Mali dont une large partie de la population vit sous le seuil de la pauvreté et sans alternatives: quand un éleveur perd des têtes de son cheptel de chèvres par manque d’eau et de pâturage, il n’a pas les moyens de racheter des bêtes. Parce qu’avant d’être frappé par le changement climatique, il était déjà  frappé par la pauvreté. C’est justement pour renforcer la capacité des plus vulnérables à  faire face aux impacts du changement climatique qu’en 2009, au Sommet de Copenhague, les pays développés s’étaient engagés à  verser 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012 pour le climat. Nos pays ont avant tout salué ce premier engagement financier chiffré parce qu’il devait poser les jalons vers un deuxième engagement plus significatif encore: celui de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici, en vue d’abonder le Fonds vert des Nations unies pour le climat. Mais depuis, c’est le silence-radio. Alors que le 18e sommet des Nations Unies sur les changements climatiques au Qatar sonnera le glas des 30 milliards, nos gouvernements n’ont obtenu aucun nouvel engagement financer à  partir de janvier 2013 pour abonder le Fonds vert ou le Fonds pour l’adaptation, et aucune visibilité sur la trajectoire vers les 100 milliards d’ici à  2020. Notre inquiétude est croissante : les engagements financiers pour le climat sont de plus en plus flous et l’aide publique au développement ne cesse de baisser. Résultat : les plus pauvres doivent choisir entre construire une digue et une école. C’est inacceptable. Ne vous méprenez pas, nous sommes pleinement conscients de la crise économique qui frappe les pays développés et qui amaigrit les budgets publics. Mais nous sommes aussi conscients que la crise climatique est systémique et qu’elle a des répercussions sur la stabilité mondiale. Qu’en aggravant les crises alimentaires et en modifiant les dynamiques migratoires, elle augment les risques de tension entre les populations et qu’elle coûte de plus en plus cher en aide humanitaire d’urgence. Accroà®tre les budgets publics et additionnels dès aujourd’hui pour augmenter la résilience des populations face à  la crise climatique, c’est aussi diminuer les dépenses pour les crises alimentaires et humanitaires de plus en plus extrêmes. Nous sommes convaincus que ce ne sont pas tant les financements publics qui font défaut que le courage et la volonté politique pour les mobiliser et les affecter. Pourquoi les 11 Etats en voie de créer leur taxe sur les transactions financières n’ont-ils pas encore prévu d’affecter une partie des recettes au climat? Ou encore, pourquoi les 27 Etats membres ne redirigent-ils pas déjà  une partie des recettes issues de la mise aux enchères des quotas C02 sur le marché européen vers la lutte internationale contre les changements climatiques ? C’est exactement ce type d’engagement prévisible et transparent que nous attendons à  Doha.

Doumbia Mama Koité  :  » Les pollueurs doivent payer »

Pouvez- vous nous présenter brièvement votre organisation ? Mme DOUMBIA Mama KOITE  : FEMNET-Mali est le point focal national du Réseau de Développement et de Communication des femmes malienne. Nous travaillons dans la communication, le plaidoyer et le renforcement de capacités des femmes. Nous essayons d’influencer les politiques et les programmes nationaux. Nous avons des programmes de formation sur les droits civils, politiques, économiques et socio culturels au profit du genre féminin. Nous plaidons pour la promotion et la protection des droits des femmes afin qu’elles puissent contribuer au développement économique, social et culturel du Mali. Depuis quand vous intéressez-vous à  la problématique des changements climatiques ? Mme DOUMBIA Mama KOITE  : C’’est en 2007. FEMNET-Mali est en partenariat avec KULU/Danemark, une ONG danoise qui intervient pour aider les femmes à  prendre place dans les débats sur les changements climatiques, ce fléau qui a des effets pervers et dramatiques sur les femmes et les enfants dans les pays du sud surtout. Ce programme nous a permis de mener des formations et de participer à  des rencontres internationales sur la thématique des changements climatiques. Nous avons été à  Poznan en Pologne, à  Copenhague au Danemark, à  Barcelone en Espagne, à  Bonn en Allemagne, à  Cancun au Mexique, à  Durban en Afrique du Sud et à  Doha au Qatar. Nous travaillons aussi avec la francophonie sur la question du genre et du climat. Nous sommes membres de plusieurs réseaux sur le climat comme Franclimat (France), AMADe-PELCODE (Mali), Réso –Climat (Mali) et Southern Voices ( Danemark). Comment les femmes réagissent-elles aux changements climatiques ? Mme DOUMBIA Mama KOITE : Les femmes qui sont de grandes victimes des changements climatiques ne sont pas bien impliquées dans les débats sur ce paradigme qui est nouveau pour nous. Les femmes dans l’impossibilité de réagir dans plusieurs cas ne font que subir. Les femmes ignorent les débats de haut niveau sur la question du Changement Climatique parce qu’elles ne connaissent pas leurs droits en la matière et d’ailleurs de façon générale. En réalité, il s’agit d’une problématique complexe, pas pour les femmes seulement mais pour tout le monde. Les changements climatiques qui dépassent débordent du simple cadre du rendement énergétique ou des émissions des gaz à  effet de serre soulèvent des problèmes liés à  la démographie, à  la pauvreté, au genre. Les changements climatiques sont un problème de développement humain car ils menacent les libertés humaines. Ils menacent aussi la paix sociale dans les zones rurales. NQue vous apportent vos participations à  toutes ces conférences ? Mme DOUMBIA Mama KOITE : Personnellement, je suis à  Doha pour des exposés, dans des ateliers, sur la situation des femmes en Afrique et particulièrement au Mali. Les femmes subissent de plein fouet les effets des changements climatiques en cas d’inondation et de sècheresse par exemple. Ces situations dramatiques méritent qu’une plus grande attention soit accordés à  cette couché déshéritée quand il s’agit de prendre des décisions. Les droits es femmes et des enfants doivent être reconnus et préservés. Collectivement, je suis là  avec d’autres de mes sœurs dans le cadre d’un grand plaidoyer accompagnés d’une série de lobbying auprès des décideurs du monde qui sont ici à  Doha pour que les plus grandes victimes puissent être effectivement au centre des préoccupations et des débats en cours. Nous sommes venues en nombre pour dire, haut et fort, que les promesses régulièrement répétées ne suffisent plus. Il faut maintenant des actions concrètes et plus que jamais il faut que les pollueurs paient. Les pollueurs doivent payer pour réparer les dommages causés. Nul n’a le droit de se servir des ressources de notre planète à  sa seule guise. Au plan national comment voyez-vous le rôle des femmes dans la protection de l’environnement ? Mme DOUMBIA Mama KOITE : Au plan national, les organisations qui travaillent sur le climat doivent mettre en place des programmes d’information, de sensibilisation, de formation en direction des femmes. Dans nos pays, les femmes ne sont pas consultées à  l’occasion de l’élaboration des programmes de développement. Au niveau local, la faible représentativité des femmes dans les instances de décisions jouent beaucoup dans notre marginalisation. Il conviendrait que les intérêts des femmes soient davantage pris en compte dans les politiques de développement et que les négociations internationales sur le climat traitent également des impacts différenciés du changement climatique sur les femmes et les hommes. Propos recueillis par Ibrahim MAIGA

Doha, scepticisme de mise

Ce qu’il est maintenant convenu d’appeler les « négociations sur le climat » rentre cette semaine dans un round décisif. Et pourtant, alors même que le fameux protocole de Kyoto mourra de sa belle mort à  la fin du mois de décembre prochain, les puissances de ce monde et les pays les plus vulnérables, dont la plupart sont africains, sont loin d’un accord pour lui donner suite. Depuis maintenant 4 ans, les COP comme on les appelle sont le lieu de minces, voire très minces avancées sur la question du climat. Les organisations non gouvernementales étaient montées au créneau à  Copenhague en 2009 pour demander des engagements fermes en faveur de la réduction de gaz à  effet de serre et de l’appui à  l’avènement d’une économie plus verte et plus équitable. En 2011, à  Durban en Afrique du Sud, on avait vu le voile tombé sur les espoirs de voir un nouvel accord succéder à  Kyoto. Doha, en plein désert, accueille à  partir de ce 26 novembre la conférence de toutes les réponses. Et si l’on en croit les différents acteurs, on est loin du compte. Dans un monde en pleine crise économique, la question des changements climatiques n’est plus si fédératrice que cela, alors que les dangers sont on ne peut plus présents. Sandy, anti climato-scepticisme Aux Etats Unis, la survenue d’un ouragan dévastateur sur la côte est du pays en plein mois de novembre a remis au goût du jour la question des changements climatiques. Le pays était parmi les plus réticents à  des engagements fermes en faveur de la réduction des émissions de gaz à  effet de serre, dont il reste le deuxième émetteur mondial. 9 Américains sur 10 s’estiment informés sur le changement climatique mais seule la moitié de la population considère ce phénomène comme «une menace» (sondage Gallup 2011). Après le passage de Sandy, début novembre dernier, les mentalités ont quelque peu évoluées et les changements climatiques sont réapparus, cette fois-ci avec un peu moins de scepticisme dans le discours. Même si la question n’est pas devenue brusquement cause nationale numéro un, le fait que le président américain Barack Obama l’ait évoquée au soir de sa réélection le 06 novembre dernier, en promettant d’en « discuter (…) très largement avec les scientifiques, les ingénieurs et les élus pour voir ce que nous pouvons faire de plus, à  court terme, pour réduire les émissions de carbone ». Un signal fort. Mais du signal à  l’action, il restera certainement des obstacles à  lever, trop lourd pour que Doha soit une réussite. Climat et développement : la quadrature du cercle Pourtant, la question des changements climatiques et de leurs effets négatifs sur la vie, le développement de l’homme est plus que jamais d’actualité. La Banque Mondiale s’est immiscée dans le débat, en publiant un rapport alarmant, quelques jours avant le début de la COP de Doha. Selon l’économiste Stéphane Hallegatte qui travaille pour l’institution, ce rapport a été commandé à  l’Institut de recherche sur l’impact du climat de Postdam car les tendances actuelles ne permettent pas de limiter le changement climatique à  2°C supplémentaires en moyenne planétaire annuelle. La Banque se demande donc si, et comment, un changement climatique plus important peut rendre impossible à  atteindre ses objectifs de lutte contre la pauvreté et pour le développement. Ce rapport dresse une liste des conséquences d’une hausse des températures à  4°C d’ici un siècle, la tendance actuelle résultant des émissions. Et dit clairement, preuves à  l’appui que les populations des pays pauvres, les plus exposées à  ces transformations alors qu’elles en sont les moins responsables, ne pourront pas faire face à  ces transformations. Pour Stéphane Hallegatte, l’existence du problème climatique ainsi que la nécessité d’une action pour l’atténuer ne fait plus l’objet de contestation. Et pourtant, au bout de quatre années de discussions, les négociations internationales sont bloquées. Les raisons en sont simples. D’abord, les engagements des pays en termes d’émission de gaz à  effet de serre ne sont pas cohérents avec l’objectif des 2°C. Ensuite, les politiques publiques mises en place ne permettent même pas d’atteindre cet objectif. Enfin, les désaccords persistent sur la répartition des efforts entre pays et les avis divergent sur la possibilité d’infléchir la tendance des émissions. Or pour atteindre l’objectif des 2°C, il faut un pic des émissions mondiales entre 2020 et 2025. Il suppose d’inverser la pente, alors que le dernier rapport du PNUE montre que l’écart entre cet objectif et les émissions croà®t chaque année, malgré la crise économique. La teneur de l’atmosphère en gaz carbonique a augmenté de près de 20% depuis l’an 2000. Pour débloquer ces négociations, il est indispensable de passer maintenant à  des actions locales, régionales, nationales, impliquant la société civile ou des entreprises, qui vont dans le bon sens. l’ « économie verte », C’’est la piste la plus sérieuse sur laquelle insiste la Banque Mondiale. Un rapport a mis par le passé l’accent sur le très fort potentiel de ce type de développement, sobre en énergie et fondé sur les énergies renouvelables dans les pays en voie de développement. Dans une dizaine de jours, on saura si Doha, capitale d’un Qatar à  l’économie dopée au pétrodollars, aura réussie à  faire passer le message…

COP 18 : le Mali se prépare pour Doha

Les COP réunissent chaque année dans une ville du monde près de 194 parties qui doivent discuter de l’avenir du climat et des conséquences des changements climatiques sur le planète. Cette année, C’’est la ville de Doha, capitale du Qatar, l’un des pays affichant les émissions de gaz à  effet de serre par habitant les plus élevées de la planète, qui accueillera la COP 18. Cette conférence se tient quelques mois après le sommet de la terre «Â Rio + 20 », ou l’économie verte et la gouvernance mondiale étaient au C’œur des débats. l’avenir de la planète… D’après les scientifiques, la température globale de la planète pourrait augmenter si rien n’est fait pour endiguer les effets néfastes des changements climatiques ( fonte des glaces, élévation du niveau des mers, désertification accrue, raréfaction des ressources en eau, disparition d’espèces animales et végétales etc). La communauté internationale doit respecter l’objectif qu’elle s’était fixé à  Cancun, fin 2010, de limiter cette hausse globale de la température à  2°C; A cela s’ajoute, l’avenir du Protocole de Kyoto, dont la première période d’engagement arrivera à  terme en fin 2012. La dernière conférence des ministres de l’environnement Africains(CMAE), à  Arusha en Tanzanie, a souligné les points suivants, en vue du sommet de Doha : réaffirmer une justice environnementale pour conduire à  la compensation des pertes en ressources. … Que faut-il attendre de Doha ? Après Copenhague, Cancun et Durban, la question de l’adaptation et son financement rapide font toujours débat pour l‘Afrique. Pour rappel, la conférence qui s’est tenue à  Durban en Décembre 2011, a mis en exergue les attentes suivantes : la mise en place du Fonds Vert pour le Climat et son opérationnalisation, (ses mécanismes et Institutions ont été discutés à  l’issues de la COP16 à  Cancun et tardent malgré tout à  être appliqués). Par ailleurs, la promesse de contribution du secteur privé des pays développés à  hauteur de 100 milliards de dollars américains par an de 2013 à  2020 promis à  Copenhague n’est toujours pas effective. l’élaboration rapide d’un nouveau protocole de réduction des émissions de gaz à  effet de serre, font que Doha sera un moment crucial pour faire infléchir les décisions. «Â Le protocole est un instrument contraignant même si les gros pollueurs de la planète n’y ont toujours pas adhéré. Il ne doit pas disparaà®tre… », souligne Mamadou Gakou, Directeur de l’Agence pour l’environnement et le Développement Durable. Les Africains sont clairs et l’ont réaffirmé à  la conférence des Ministres de l’environnement à  Arusha : Il est souhaitable d’établir d’une feuille de route visant un accord en 2015 et englobant tous les pays pour lutter contre le réchauffement climatique ; Tout comme la prolongation du protocole de Kyoto pour une seconde période d’engagement, de 5 ou 8 ans (décision à  Doha à  la COP18) et le maintien des différents mécanismes de flexibilité ; Mais surtout, le continent insiste sur la responsabilité historique des pays développés à  l’origine des changements climatiques. Opportunités pour le Mali à  Doha Pour le Mali, au delà  des Accords et des négociations internationales, estime Sékou Kassé, Directeur des Institutions internationales au Mali, il faudra trouver opportunités de financement. Mettre en avant les efforts et politiques du Mali en terme de changements climatiques. A Durban, le Mali avait obtenu un financement de 10 millions d’euros octroyés par l’Allemagne pour financer des programmes d’adaptation aux effets du changement climatique. «Â Cette année, nous allons partir plus outillés à  Doha, le Mali devra se montrer  et plaider sa propre cause », souligne Kassé. La question du nord o๠de nombreux programmes ont du être arrêtés à  cause de la crise politique, sera cruciale pour attirer davantage de bailleurs, face à  la bataille pour la sauvegarde de l’environnement. C’’est conscients de tous ces défis que les membres de l’Agence pour l’environnement et le Développement Durable(AEDD), ont tenu la réunion préparatoire en vue de préciser la participation du Mali à  la COP 18 de Doha. Elle doit se dérouler du 26 novembre au 7 décembre dans la capitale Qatari.

Conférence internationale sur le journalisme scientifique : La science en vedette à Doha…

Faute de visas, beaucoup d’autres participants n’ont pas pu faire le déplacement à  cette grande rencontre du 27 au 29 juin pour parler de science dans toutes ses dimensions. La rencontre, organisée par la Fédération internationale des journalistes scientifiques (Wfsj) avec le soutien de la Qatar Foundation et Aljazeera media training