Révision constitutionnelle : une campagne pour le « Non » se propage sur les réseaux sociaux

Les internautes ont pris d’assaut les réseaux sociaux depuis l’annonce du référendum constitutionnel portant sur la révision de la constitution de 1992. Une contre campagne est menée sur toile. Elle appelle les uns et les autres à voter « Non » au projet de révision constitutionnelle.

Depuis l’annonce de la date du référendum constitutionnel prévu pour le 9 juillet où les Maliens sont appelés à se prononcer sur le projet de révision constitutionnel, les internautes mènent campagne déjà sur la toile. Tous semblent décidés à faire front contre cette nouvelle constitution censée remplacer celle du 25 février 1992. « Si ce projet passe c’est que le Mali est foutu », écrit Siaka Tamboura sur sa page. Les commentaires ne se sont pas faire attendre. Tous partagent l’idée de Siaka et appellent à la sensibilisation sur internet, « l’article 118 doit suffire pour comprendre le complot qui se cache derrière ce projet », écrit un autre internaute appelant les esprits encore incrédules à lire cet article. L’avant-dernier alinéa de cet article stipule en effet, que « aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire ». Une disposition qui selon plusieurs internautes met fin au débat car certaines régions du pays tel que Kidal échappe encore au contrôle de l’état.

Les blogueurs s’en mêlent. La communauté des blogueurs du Mali dénommée « Doniblog » a également pris position. « Nous sommes contre ce projet de loi », affirme Abdoulaye Guindo, son président. Elle a même lancé un hashtag (#TouchePasAMaConstitution) repris par la majorité de ses membres. Pour Fatouma Harber, bloggeuse activiste, le débat est ailleurs, ‘’s’ils organisent un référendum sur une révision de la constitution avec un document complément inconnu des populations un mois avant le scrutin, c’est parce que l’avis de ce peuple-ci ne compte pas’’, écrit-elle sur sa page Facebook. Un avis largement partagé par les internautes qui voient en ce référendum un prétexte pour élargir les pouvoirs du chef d’Etat Ibrahim Boubacar Keïta dont la gestion du pays est constamment critiquée.

Le collectif « Trop c’est trop » très actif également sur les réseaux sociaux notamment Whatsapp a appelé à une marche de protestation pour dire « Non » au projet de loi en question. Elle aura lieu demain 8 juin. Les manifestant partiront de la bourse du travail et se rendront à la primature.