Guinée : Jean-Marie Doré veut une modification de la constitution

En janvier dernier, la Guinée formait un gouvernement de transition devant assurer l’intérim pour six mois, jusqu’à  l’élection présidentielle. A la tête de ce gouvernement a été nommé Jean-Marie Doré et, aucun membre des ministres n’avait le droit d’être candidat à  ce scrutin. Ainsi, quelques semaines avant la tenue du 1er tour du 27 juin, le premier ministre (PM) Doré, avec quelques autres acteurs de la scène politique, demandaient un référendum par rapport aux conditions d’organisation du scrutin. Cela dit, les contraintes de temps et la volonté de revenir très rapidement à  une situation politique régulière et stable, ont fait avorter le référendum. Le premier tour s’est donc tenue avec l’organisation de la commission électorale indépendante (CENI). Réviser la constitution avant le 19 septembre Le second tour de la présidentielle devant opposé Cellou Dallein Diallo et Alpha Condé est prévu pour le 19 septembre prochain. Avant cette date, le PM demande une révision de l’article relatif à  l’organisation du scrutin. Rappelons que selon cet article, seule la CENI est habilité à  organiser les élections. Or, Jean-Marie Doré estime que celle-ci manque de moyens techniques et financiers et que par conséquent, une partie de la tâche devrait être déléguée au ministère de l’administration territoriale. Cependant, il n’est pas du tout suivi dans sa logique et par la presse, et par la société civile. Elles dénoncent les dérives du premier ministre et demande au général Sékouba Konaté, président par intérim, de reprendre les choses en main afin de garantir le maintien et le respect de la date du scrutin. Jean-Marie Doré décrié Rappelons que la transition devait durer six mois. Nous en sommes au huitième. Situation due au retard cumulé pour la fixation d’une date pour le second tour. La cour constitutionnelle ayant attendu longtemps avant de confirmer les résultats du 1er tour, après la proclamation de la CENI. Ce n’est qu’après les multiples revendications et derniers réglages que la confirmation a été donnée. Suivie de la date du 2nd tour le 19 septembre. Le secrétaire exécutif du conseil national des organisations de la société civile (CNOSCG), Aziz Diop dénonce « les tergiversations d’un premier ministre qui veut coûte que coûte se maintenir au pouvoir. » Il demande au général Konaté de limoger son PM. Le conseil national de transition désavoue le PM Notons que la première phase de transition qui se résumait à  la tenue du premier tour du scrutin, a été entièrement organisée par la commission électorale. Celle-ci reconnait avoir commis quelques erreurs lors de l’élection mais, promet de rectifier le tir. Cela dit, le PM insiste sur la modification de la constitution afin d’alléger la tâche de la CENI. Le conseil consultatif chargé de gérer la transition voit là , une manière pour Mr Doré, d’avoir le contrôle non seulement sur le gouvernement, mais aussi et surtout, sur le ministère de l’intérieur. Elle désavoue Jean-Marie Doré et dénonce un forcing du pouvoir. Par ailleurs, un bon nombre d’experts guinéens et étrangers rappellent à  Jean-Marie Doré que changer le code électoral implique une modification d’une grande partie de la Constitution. Il prendrait donc un temps fou. Temps dont ne dispose pas le pays qui attend le second dans un peu plus de deux semaines. D’un autre côté, des inquiétudes planent sur le respect de la date du 19 septembre. Etant donné que Doré ne semble pas vouloir revenir sur sa position.

Jean Marie Doré : « Les élections ne vont pas tout résoudre en Guinée ! »

Informé de l’arrivée de la caravane de l’intégration sur leur terre, les autorités guinéennes n’ont pas lésiné sur les moyens pour réserver un accueil spécial à  leurs hôtes. Doré rencontre les journalistes de la caravane Le premier ministre de transition Jean Marie Doré ne s’est pas privé de rendre visite aux caravaniers. Là  ils s’est prêté aux questions des journalistes préoccupés par la date de tenue de la présidentielle guinéenne et de la situation générale du pays. Sur la base de l’accord de Ouagadougou, les chefs de la transition guinéenne se sont sont résolument engagés à  passer le témoin aux civils, à  l’issue d’élections démocratiques, libres et transparentes. La date a donc été fixé au 27 juin 2010. Mais au vu des couacs logistiques, ledit scrutin présidentiel guinéen a de fortes chances d’être renvoyé aux calendes grecques. Un chroniqueur Malien estime que « techniquement », les guinéens ne sont pas prêts pour cette élection. Et le PM Guinéen est lui convaincu que ce scrutin ne saurait tout résoudre en Guinée. En effet, beaucoup d’indices montrent que le timing prévu pourrait être biaisé. D’entrée de jeu, le chef de l’exécutif guinéen n’a pas caché les ambiguà¯tés dont pourrait souffrir la date du 27 juin.  » Mais elle marquera une étape décisive dans la vie de la nation », a t-il ajouté. Ce qui pourrait déranger le scrutin du 27 Juin Pour un scrutin devant apporter les solutions aux maux de la nation guinéenne, les guinéens pourraient être déçus si la date fixée n’était pas respectée. Si l’on s’en tient aux déclarations de Doré, le doute est permis. « On m’a confié une mission. Je marche vers cette date. A présent, je ne suis pas en mesure de vous dire si les préparatifs seront clos le 27 juin. En tout cas, ce n’est pas la volonté du capitaine d’arrêter le bateau », confesse Doré. Sur les 30 milliards prévus pour la Commission électorale nationale indépendant (CENI), seulement 20 Milliards sont disponibles. « La CENI ne dispose pas de tous les moyens pour suivre le déroulement du scrutin », a souligné Doré. Une situation exacerbée par le fait que « la Communauté internationale ne s’est engagée à  aider la Guinée qu’après la tenue des élections ». Implication du gouvernement A la question de savoir si le gouvernement interférera dans le déroulement du scrutin, Mr Doré a répondu par un non catégorique. »Le Gouvernement n’interviendra d’aucune manière que ce soit dans le déroulement des élections, encore moins dans les campagnes. ». Sur le plan logistique, le chef de l’exécutif a indiqué que 150 agents des forces de l’ordre sont en formation. A la fin de ses propos, le chef de l’exécutif guinéen a salué l’esprit de la caravane de l’intégration africaine initié par la chaine de TV panafricaine, Africable. « C’est un impératif pour nous peuples africains, que de nous réunir pour relever les défis. Votre caravane prône cet esprit ». Rappelons que l’actuel premier ministre de transition n’est pas candidat aux élections présidentielles, bien qu’il soit chef d’un parti politique occupant le territoire national.

Guinée : Le nouveau gouvernement enfin formé

Après la signature des accords de sortie de crise à  la mi-janvier dernier par le chef de l’Etat guinéen par intérim, le général Sékouba Konaté et le capitaine Moussa Dadis Camara, la Guinée vient enfin de former son nouveau gouvernement. Le premier ministre issu de l’opposition, Mr Jean Marie Doré, a délivré la liste des 34 membres du gouvernement chargés de mener la transition pour six mois. Notons qu’il a fallu plusieurs semaines de négociations pour aboutir à  la formation de ce gouvernement constitué de toutes les composantes politique, militaire, société civile et syndicat. Six mois au bout desquels, devra se tenir l’élection présidentielle. Formation du gouvernement Comme indiqué ci-dessus, le gouvernement est composé de 34 membres dont, six militaires issus de la junte guinéenne. La liste a été validée ce lundi 15 février par le général Sékouba Konaté, actuel homme fort du pays. Le premier ministre a déclaré lors de son allocution, que si la responsabilité d’un des membres de ce nouveau gouvernement était établie dans l’affaire du 28 septembre dernier, il serait évident qu’ils en tirerait toutes les conséquences « parce qu’il faut mettre fin à  l’impunité en Guinée. » Composition du nouveau gouvernement Les six ministres de la junte militaire sont : Le général Mamadouba Toto Camara (sécurité et protection civile), le colonel Siba Lohalamou (justice), Mamadou Sandé (énergie et hydraulique), le lieutenant colonel Kèlètigui Faro (agriculture), le colonel Mamadou Korka Diallo (pêche et aquaculture) et le colonel Maturin Bangoura (transports). Ce sont donc ces 34 personnalités qui devront essayer de préserver la stabilité du pays et aboutir à  des élections libres et transparentes d’ici six mois, date butoire de leur mission. Souhaitons que cette nouvelle transition arrive à  tenir bon et à  mener la Guinée vers une stabilité longtemps recherchée par une population fatiguée de nombreuses péripéties.

Guinée : Le nouveau Premier ministre s’appelle Jean Marie Doré

Un ancien opposant chef du gouvernement La junte militaire au pouvoir en Guinée Conakry, a confirmé Jean-Marie Doré au poste de Premier ministre, suivant les recommandations d’une coalition d’organisations politiques et de la société civile. Mercredi 13 décembre dernier, Le président par intérim de la Guinée, le général Sékouba Konaté, avait accepté l’idée du « choix d’un Premier ministre issu de l’opposition, désigné par elle-même » en vue de former « un gouvernement de transition d’union nationale ». Agé de 70 ans, Jean-Marie Doré est un opposant de longue date. Candidat malheureux à  la présidentielle face à  Lansana Conté, en 1993 puis en 1998, il n’a jamais été ministre dans un gouvernement. Après la mort de Conté, Doré, qui est par ailleurs une personnalité du Forum des forces vives (FFV, mouvement en faveur de la démocratie), a joué un rôle de premier plan dans les négociations avec la junte. Objectif: conduire le pays vers les élections Le choix de Jean-Marie Doré, a été validé à  l’issue de discussions de Ouagadougou entre Sékouba Konaté et le capitaine Camara, auteur du putsch de 2008 et en convalescence dans la capitale du Burkina Faso. Doré, dirige l’UPG (Union pour le progrès de Guinée). Mais surtout il est, comme le chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara, originaire de la région Forestière (est du pays), o๠vivent plusieurs ethnies minoritaires. Maintenant à  la tête du gouvernement de transition, il a pour mission d’organiser les premières élections démocratiques depuis le coup d’Etat de décembre 2008. Le désormais Premier ministre guinéen sera aidé dans sa fonction par deux vice-Premiers ministres : la syndicaliste Rabiatou Serah Diallo qui était elle aussi pressentie à  la primature, et l’actuel ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Mamadouba Toto Camara, issu du CNDD (Conseil national pour le développement et la démocratie). La communauté internationale rassurée La communauté internationale, la France en premier, est satisfaite par ces nouvelles orientations. Le départ de Moussa Dadis Camara du Maroc avait été suivi d’analyses des médias français qui mettaient en avant la perspective de nouvelles crises, à  l’idée d’un retour en Guinée du capitaine Camara mis en cause, avec d’autres lieutenants, dans le massacre par les forces de sécurité de plus de 150 opposants le 28 septembre à  Conakry. Le général Konaté est désormais le président Conseil national de transition (CNT) et chef de l’Etat pour une durée de six mois. Dadis reste et demeure président d’un CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) qui va disparaà®tre. Il est arrivé mardi dernier à  Ouagadougou, oà¹, dimanche, il a fait ses premières déclarations en public depuis son hospitalisation. C’’est avec une voix peu assurée et à  peine audible, qu’il a lu lentement un texte, disant qu’il soutenait la mise sur pied d’un gouvernement de transition et confirmant qu’il ne chercherait pas à  revenir au pouvoir.